Chapitre 3. Raison de vivre

Au Japon, dans le monastère désormais désert des Shimada, Hanzo était en ce moment même en train de se recueillir. Il avait découvert, après avoir laissé son frère mort, que tous ses cousins ainsi que les assassins qui travaillaient pour lui avaient disparu. Inutile de les chercher, il ne les retrouverait sûrement jamais. Mais qui avait bien pu faire ça ? Etait-ce les gangs rivaux ? Qui était assez puissant pour faire tomber la grande famille d'assassins. Son esprit était plongé dans une brume sans fin. Lui, le chef du clan Shimada n'avait même pas été là pour combattre les assaillants, non il était trop occupé à tuer son propre frère. Mais tout cela pour quoi au final, car la famille n'existait plus. Son existence à lui n'avait plus aucun sens, toute sa vie on l'avait préparé à hériter de ce pouvoir, et tout cela avait été réduit à néant. Peut-être n'était-il finalement pas digne de ce rang puisqu'il n'avait pas été capable de protéger son clan. Hanzo était assis devant l'hôtel de son père, où une photo de celui-ci trônait.

"Je n'étais pas digne de vous père, dit-il. Je n'étais pas digne de vous succéder, de diriger la famille. Je ne serais jamais un grand chef comme vous, et père j'ai... J'ai tué mon frère. Comment me pardonner, si je puis le faire un jour ? Père, dites-moi qui sont ceux qui ont décimé la famille, qui a détruit le clan Shimada. C'est ma seule raison de vivre désormais."

Mais aucune réponse ne vint évidemment. Hanzo ferma les yeux, mais il les rouvrit rapidement, quand il entendit un petit son derrière lui. Il saisit calmement son arc posé devant lui.

"Vous êtes venus finir ce que vous avez commencé ? dit-il."

Un son plus sec se fit entendre cette fois, quelqu'un venait de poser les pieds au sol et cette personne avançait vers Hanzo d'un pas lent. Ce dernier ne se retourna pas, il n'avait besoin que de son ouïe pour établir la position exacte de sa cible. Mais la personne qui avançait derrière lui ne semblait pas s'en inquiéter, en fait elle portait même des talons aiguilles, qui produisaient un son bien caractéristique à chacun de ses pas.

"Je suis venue discuter, dit une douce voix de femme.

-Êtes vous l'une de ceux qui ont décimé ma famille ? demanda Hanzo.

-Non, répondit-elle toujours en avançant lentement."

Hanzo fronça les sourcils .

"Mais qui êtes vous dans ce cas ?"

La femme ne répondit pas, elle n'était désormais plus qu'à quelques mètres de Hanzo quand celui-ci se leva brusquement, brandissant son arc vers l'intrue.

"Vous n'avez rien à faire ici, alors qui que vous soyez repartez d'où vous venez !"

Hanzo fit face à une créature bien étrange. Une femme au corps long et sinueux, des cheveux en queue de cheval tombant jusqu'à sa taille, la peau non pas blanche mais d'un bleu artificiel et étrangement attirant. Son visage, aux traits droits et impassibles ne laissait transparaître absolument aucune émotion, même si un sourire était formé par ses lèvres fines et maquillées. La femme portait une tenue intégrale violette par endroit, et noire sur le reste, une tenue qui collait tant à sa peau qu'elle moulait son corps comme si elle était totalement nue. Hanzo fut quelque peu déstabilisé par la beauté incommensurable de celle que l'on appelle la Veuve, un assassin redouté du groupe terroriste qui œuvre dans l'ombre du nom de la Griffe. Hanzo la reconnut, il avait entendu des rumeurs à propos de cette femme.

"Qu... Qu'est ce que vous faites ici ? dit-il l'arc toujours tendu vers la femme." Mais la Veuve contourna lentement l'archer, et passa délicatement sa main le long du bras fort de Hanzo.

"Je suis venue discuter, dit-elle calmement." En caressant le bras du Shimada, qui tenait toujours l'arc devant lui, complètement paralysé, la Veuve prêta attention aux tatouages qui s'y trouvaient. Puis elle passa derrière Hanzo et approcha ses lèvres bleues de l'oreille de l'archer.

"Je suis venu t'offrir quelque chose, lui chuchota-t-elle." Sa voix était à la fois grave et douce.

"Qu'est ce que c'est ? demanda Hanzo.

-Une offre, répondit-elle en retournant devant lui. Une offre de me suivre et de rejoindre la Griffe.

Hanzo abaissa enfin son arc, et fit face au regard foudroyant de la Veuve.

"Jamais ! dit Hanzo. Ce n'est pas parce que ma famille a disparu que je dois me vendre à des terroristes.

La Veuve sourit, et recommença à tourner autour de l'archer.

"Ne cherche tu pas la vengeance ? demanda la Veuve. Ne veux-tu pas que tous ceux qui ont osé s'en prendre à ta famille brûlent en enfer ?

-J'ai déjà abattu les flammes sur quelqu'un. Cela n'apporte que le malheur.

-Mais n'est ce pas ce que tu souhaites ? Ces lâches qui ont attaqué quand tu avais le dos tourné, ne méritent-ils pas de souffrir pour ce qu'ils ont fait ? Nous avons le pouvoir d'exaucer ton vœu. Tu n'a qu'à me suivre, ensemble nous les condamneront à la nuit éternelle. En profanant ce monastère, ils ont déjà mis un pied dans l'autre monde, tu n'a plus qu'à les y envoyer pour de bon.

-Qui sont-ils ?"
La Veuve s'approcha davantage de l'oreille de Hanzo.

"Overwatch" chuchota-t-elle, puis elle donna un baiser dans le cou de l'archer.

"L'équipe de justiciers ? demanda Hanzo confus.

-Avec notre aide, tu pourrais les faire payer.

-Mais ne sont-ils pas des héros ? Je pensais qu'il ne faisait que sauver des gens et repousser des attaques...

-Ils se cachent derrière des beaux serments, mais dans l'ombre comme ils l'ont fait ici, ils déciment des gangs entiers et repartent dans leur tour d'ivoire.

Hanzo se retourna vers La Veuve.

-Mais quel est l'intérêt de la Griffe à ce que je me joigne à leur combat.

-Nous connaissons tes talents, tu nous serais d'une aide précieuse. Nous allons bientôt mener une guerre et Overwatch se mettra sans aucun doute sur notre chemin.

-Je vois... Dans ce cas j'accepte. Mais uniquement parce que c'est l'occasion pour moi de me venger d'Overwatch. Je ne serais là que pour eux, je ne veux rien à voir à faire avec le Démon Omniac.

-C'est entendu.

                                                                                                      ***

Genji se tint péniblement sur deux barres, les jambes pendant au-dessus du sol, avec à ses côtés Ange qui l'assure.

"Tu peux y aller Genji, dit-elle, il n'y a aucune raison que ces jambes te lâchent.

-Je sais mais... ça fait quand même bizarre, répondit Genji.

-J'imagine. Allez courage."

Genji se laissa tomber mais il perdit l'équilibre et attrapa de justesse l'une des barres pour s'empêcher de s'écrouler.

"Essaie de mettre un pied devant l'autre...

-Je sais comment marcher ! rétorqua Genji agacé."

Ange se tut.

Genji tenta de se tenir sur un pied, mais cette sensation si étrange de ne pas avoir de muscles pour se tenir lui donna la sensation qu'il ne s'appuyait sur rien du tout, et que s' il tentait de mettre son poids sur ses jambes, il tomberait inévitablement.

"Je sais que c'est pénible, tenta Ange, mais ces jambes sont là pour t'aider, je...

-Non vous ne savez rien, répondit Genji, vous ne savez rien ! Vous auriez dû me laisser brûler dans ce volcan. Regardez-moi ! J'aurais mieux fait d'être mort !

-Ne dis pas ça voyons.

-Je suis plus qu'un bon rien. Vous avez entendu le Soldat, même pas humain, même pas omniac. Vous auriez dû me laisser dans la lave...

-La question n'est pas ce qu'on aurait dû faire ou ne pas faire Genji, dit Ange sur un ton plus sévère, mais de ce que tu vas faire de cette décision que l'on a choisi de prendre. Même si te sauver et te maintenir en vie n'a même pas été pour nous une décision en soi, nous l'avons fait c'est tout, c'était notre devoir."

Genji se tourna vers Ange, celle-ci avait un regard un peu moins chaleureux, mais toujours bienveillant envers son patient.

"Peut-être que vous n'auriez pas dû faire votre devoir cette fois." dit Genji.

Ange parue outrée par cette phrase.

"Tu n'es pas le seul à avoir eu un accident qui le condamne à rester handicapé pour le restant de ses jours tu sais ? Il y en a plein ici qui sont dans cette condition eux aussi. Regarde le visage de Jack, regarde Ana, regarde Reinhart, regarde Lena.

-Lena ?

-Oui, Tracer. Tu n'as pas vu l'appareil qui est relié à son cœur ? Tu crois qu'il ne lui sert qu'à courir très vite ? Non, elle aussi a eu un accident, et elle a dû apprendre à vivre avec cet appareil qui a une influence sur tout son corps constamment.

-Mais qu'est ce qui lui est arrivé ? demanda Genji.

-Tu n'aura qu'à lui demander. Allez maintenant réessaie.

Genji essaya à nouveau de poser un pied au sol et réussit, mais ses pensées étaient tournées vers Tracer. Il revoyait cet appareil projetant une lumière bleue, fixé sur sa poitrine. Qu'avait-il bien pu lui arriver ?

"Ah c'est toi le nouveau !" dit la voix enjouée d'un homme arrivant à toute vitesse. Lucio Correia dos Santos, dit Lucio, un Dj brésilien courant sur des sortes de patins à glace de haute technologie, à ceci près que ces patins n'avaient pas besoin de glace pour glisser.

"Et bah voilà il peut marcher, t'es doué vieux, si tu veux je pourrais te passer mes patins une fois, je suis sûr que tes petits pieds rentrent dedans."

Lucio parlait sans s'arrêter à toute vitesse. Un petit appareil sur son bras émettait du son en continu, un léger tempo formé par des basses.

"Moi, c'est Lucio, eh dis tu veux que je te fasse visiter ? C'est pas tous les jours qu'on entre dans l'annexe d'Overwatch de Paraiso pas vrai ? T'es un vrai chanceux, y en a qui rêveraient d'être ici !

-J'en suis pas sûr...

-Alors Ange, c'est cool ? Il peut venir ? demanda Lucio en se tournant vers Ange.

-Il vient juste de faire son premier pas Lucio, répondit Ange, il faudrait y aller doucement pour l'instant.

-Doucement ? Tu rigoles, je suis sûr qu'il peut y aller. Allez montre moi comment tu marches Genji."

Genji s'appuya à nouveau sur les deux barres et posa un pied au sol puis un autre. En cachette, Lucio pressa un petit bouton de la télécommande qui se trouvait sur son bras. Genji sentit tout à coup une force monter en lui, une envie de courir et de hurler à la fois. Il fit alors deux pas, puis deux autres et encore, de plus en plus vite. Lucio le regardait avec un grand sourire.

"Lucio je t'ai vu, dit Ange agacée. Tu lui a donné un boost.

-Et bah regarde, ça marche on dirait.

-Ange, dit Genji déboussolé, qu'est ce qui m'arrive ? Je déborde d'énergie."

Genji, avec un grand bond, enjamba les deux barres qui l'aidaient à se tenir, étonné par ses propres capacités.

-T'as la pêche à ce que je vois, dit Lucio fier de lui. Allez maintenant suis moi.

-Lucio t'es pas croyable, C'est pas sérieux il a besoin de temps pour...

-Allez à plus Doc !" dit-il en sortant de la pièce avec à ses côtés Genji qui marchait avec une incroyable aisance.

Ange soupira.

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