Chapitre 15



Hi! J'espère que vous allez bien?

Merci infiniment pour vos commentaires sur le dernier chapitre. Comme toujours ça me touche énormément mais aussi je vois que vous cernez bien les personnages de cette histoire et ça me fait super plaisir parce que, autant Louis que Harry, ils sont complexes!

J'espère que ce chapitre vous plaira!

Il est extrêmement important, jusqu'à la fin...

...

CHAPITRE 15

« Je me souviens de la minute.

C'était comme un interrupteur qui s'était actionné.
J'étais juste un enfant qui a grandi.
Pour devenir assez fort
Pour soulever cette armure
Et tout d'un coup elle m'allait.

Dieu, c'était il y a si longtemps..
J'étais petit, j'étais faible et parfaitement naïf.
Et j'ai grandi trop rapidement.

Maintenant tu ne verras pas
Tout ce que j'ai à perdre
Et tout ce que j'ai perdu pendant le combat
Pour le protéger
Je ne te laisserai pas entrer.
J'ai juré, plus jamais
Je ne peux me le permettre, non
Je refuse d'être rejeté.

Je veux briser ces os
Jusqu'à ce qu'ils s'endurcissent
Je veux les briser correctement
Et me sentir vivant

Tu avais tort,
Ma guérison avait besoins de plus que du temps.
Quand je vois des choses fragiles
Des choses qu'on ne peut aider, des choses brisées
Je vois le familier

J'étais petit, j'étais faible,
J'étais aussi parfait
Maintenant, je suis un miroir brisé. » -Eight, Sleeping At Last.

...

(You're Somebody Else_Flora Cash)

Je crois qu'il n'y a pas assez de mots pour décrire à quel point je me sens bien en ce moment-même. Dans la cabane de mon enfance, dans mon jardin secret, avec Harry auprès de moi. Il doit être trois heures du matin et nous avons froids mais peu importe parce que ce n'est qu'une excuse de plus pour se coller l'un à l'autre sous les couvertures. Ma tête posée sur son épaule, nous regardons tous les deux le ciel étoilé à travers la petite fenêtre de la cabane juste en face de nous.

C'est fou comme je peux détester la nuit parfois et l'aimer de tout mon coeur une autre fois. Parce que c'est la nuit que mes larmes coulent. C'est la nuit que mes angoissent me tordent les tripes. Pourtant, cette nuit, je ne sens rien d'autre que mon coeur se réchauffer. Et je ressens surtout cette facilité à parler de tout et rien avec Harry qui semble aussi apaisé.

C'est rare que Harry soit apaisé.

-« Sérieusement? T'es un prodige du poker? » Je pouffe en tournant ma tête vers lui, toujours contre son épaule.

-« Oui oui, vraiment. » Il rit doucement sans me regarder pour autant.

-« Comment tu as appris?

-Mon père. » Il répond sans rire cette fois.

Je sens alors son corps se tendre contre moi et je culpabiliserai presque d'avoir posé cette question pourtant anodine. Mais si j'avais su que ça le ramènerait à son père, je me serais retenu. Sauf que, d'un autre côté, je ne peux m'empêcher de me poser des centaines de questions sur la relation avec son père. A quel moment ça a dégénéré? Est-ce que ça a toujours été comme ça entre eux?

Mais, bizarrement, Harry continue de parler sans que je ne lui demande quoi que ce soit.

-« Il invitait souvent des amis à jouer au poker. Et lorsque j'étais petit, j'aimais assister à leurs parties. Je crois que ça faisait plaisir à mon père parce que j'étais le seul qui m'y intéressais. Gemma et Edward s'en foutaient complètement. »

A ce souvenir, je vois Harry sourire tristement. Comme si la scène se rejouait dans sa tête. Comme si la cabane dans laquelle nous sommes devenait son salon et qu'il pouvait encore s'y voir avec son père, sa soeur et son frère.

-« Je ne sais pas pourquoi, mais ça me fascinait. » Il souffle, sans lâcher le ciel du regard. « La stratégie, la façon de tromper l'autre, de bluffer, de jouer.. »

Il prend une légère inspiration et se pince les lèvres avant de reprendre:

-« Mon père m'a appris tout ça. Comment porter un masque. Comment tromper. Comment bluffer. Comment jouer..

-Mais tu ne t'en est pas seulement servi pour le poker.. » Je ne peux m'empêcher de murmurer.

A l'entente de mes mots, Harry reste d'abord silencieux, comme perdu dans ses pensées. Puis je le vois déglutir, le corps tendu, avant de rajouter:

-« C'est ce qu'on appelle se faire prendre à son propre jeu. »

Et il y a tellement de haine, de douleur et de culpabilité dans cette simple phrase que je sens mon coeur se serrer. Une question trotte dans ma tête et je profite que Harry semble ouvert à la discussion cette nuit pour lui demander:

-« Du coup, vous avez été proches avec ton père, à un moment..? »

Encore une fois, Harry se tend à ma question et j'ai peur qu'il me repousse immédiatement mais il ne le fait pas. Au contraire, je sens sa main chercher la mienne sous les draps pour enlacer nos doigts et la serrer fort dans la sienne, comme pour se donner du courage. Alors je la serre en retour, pour lui montrer que je suis là.

Que je ne le lâcherais pas.

-« Lorsque j'étais encore enfant, ça pouvait aller. En fait, il était tellement prit par son travail et la politique que je le voyais rarement en dehors de son bureau. Alors, je crois que comme pour beaucoup de gosses, je m'accrochais à chaque moment qu'il me donnait. J'étais surtout proche de ma mère, en fait. »

A l'entente de sa dernière phrase, je ne peux m'empêcher d'être surpris. Les seules fois où j'ai vu Harry avec sa mère, des éclairs sortaient de ses yeux. J'ai du mal à l'imaginer proche d'elle ou même proche de son père..

Cette époque parait si loin dans son regard.

-« Mais, ouais, je crois que je peux dire qu'on s'entendait bien. Même s'il était toujours stricte avec nous, particulièrement Edward et moi parce que Gemma, elle, a toujours été l'enfant exemplaire. Tout allait à peu près bien jusqu'à ce que.. »

Harry se coupe lui même et je vois son regard quitter le ciel en même temps qu'il baisse légèrement la tête, comme s'il revenait sur Terre.

-« J'ai plus envie d'en parler. » Il déclare froidement.

Je le savais. Je savais qu'il allait finir par se refermer. Qu'une nuit ne suffisait pas à le faire craquer après toutes celles qu'il a dû passer à se construire une carapace. Alors, même si ça me fait mal au coeur de revoir son visage froid, je comprends.

Puis, mon coeur se serre encore plus en me demandant si ça va de nouveau être comme ça tous les jours lorsque nous retournerons à Oxford demain soir? Enfin, ce soir plutôt. J'ai bien compris que cet endroit l'étouffait, tout comme c'est mon cas pour Londres. Ça fait parti de ces choses incontrôlables. Comme si notre corps et nos pensées se fracassaient en franchissant une ligne invisible. Et derrière cette ligne se trouve l'endroit qui regroupe plus de mauvais souvenirs que de bons.

-« A quoi tu penses? » Me demande Harry en tournant la tête vers moi.

-« Hm, rien. » Je réponds rapidement, essayant de lui sourire pour le rassurer.

-« Tu mens. » Il murmure simplement, son regard toujours ancré dans le mien. « Tu as peur de me parler?

-Non. Enfin.. » Je soupire en me redressant dans les draps, quittant son corps.

Je me frotte les yeux puis le front, ne sachant plus quoi dire. Peut-être que la réponse est oui. Oui j'ai parfois peur de te parler Harry par peur de te blesser ou de te voir fuir. Mais je ne pense pas que ça soit la réponse que tu veuilles entendre.

-« Je ne veux pas que tu te retienne de me dire ce qui ne va pas. » Je l'entend dire dans mon dos, très sérieusement.

-« Je ne suis pas sûr que tu sois bien placé pour dire ça, Harry. » Je lâche sans vraiment le contrôler.

Et lorsque je réalise ce que je viens de dire, je n'ose même plus me retourner pour regarder Harry. Je n'ai pas envie de voir son air énervé ou alors son air blessé. Je me sens complètement impuissant en fait. Parce qu'il y a deux heures je réalisais que je l'aimais et maintenant je me demande si lui aussi. Si lui aussi peut comprendre ce que je ressens et à quel point ça peut être délicat parfois.

-« Tu as raison. » Il me répond. « Tu n'es pas obligé de me parler.

-« Sauf que moi j'ai envie de te parler! » Je lui lance en me retournant contre lui. « J'ai envie de te parler mais j'ai peur que tu fuis. Peur que tu te referme sur toi pour être contre moi ou..

-Est-ce que j'ai déjà été contre toi?

-Evidemment. Lorsqu'on venait de se rencontrer.

-Je pense que des choses ont légèrement changées depuis que l'on s'est rencontrés, non? » Il me demande, toujours d'une voix neutre.

Et dans son regard ancré dans le mien, je pourrais presque revoir tout ce qui a effectivement changé depuis que l'on s'est rencontré. Je pourrais revoir notre première sortie en boite où nous avons dansé collés serrés, créant notre premier vrai rapprochement et mes premiers doutes sur nous.

Puis je nous revois devant le bar de James, à se disputer parce que Harry se retient de s'approcher de moi. Jusqu'à ce qu'il craque et qu'il vienne m'embrasser, m'offrant mon premier baiser. Notre premier baiser.

Dans la salle de musique. Tous les deux assis sur le piano pendant que je joue. Harry qui se met à pleurer avant de venir m'embrasser, ses larmes se mettant alors à couler sur mes joues aussi.

Le dîner chez lui, que nous avons finis par fuir en courant à travers la maison, ne pouvant plus nous empêcher de rire.

Nos rendez-vous secrets dans sa chambre étudiante pour regarder des films en se volant plusieurs baisers entre chaque scènes.

-« Tu peux me parler, Louis. » Rajoute Harry sans lâcher mon regard.

-« Je ne veux pas te blesser.

-Alors je saurais que tu ne voulais pas me blesser même si tu le fais inconsciemment. »

Je soupire puis me pince les lèvres avant de baisser la tête. Je n'ose pas le regarder en même temps que je lui dis:

-« J'ai passé un super week-end à tes côtés. Je crois que je ne m'étais jamais senti aussi bien et apaisé, et je crois que tu l'étais aussi. Alors, ça me fait peur de retourner à Oxford parce que je sens qu'on va perdre tout ça. Je sais que tu n'es plus le même lorsqu'on est là-bas. Ce n'est pas un reproche parce que je peux te comprendre, sincèrement. Mais voilà, je ne peux m'empêcher de redouter notre retour. »

Lorsque je termine de parler, je relève timidement la tête vers Harry qui me regarde toujours de la même façon, ne laissant aucune émotion le trahir. Et je comprends vraiment ses mots maintenant, quand il disait que son père lui avait appris à porter des masques et à jouer sa vie comme une partie de Poker. C'est presque effrayant. Mais je veux croire au fait que Harry ne joue pas avec moi.

-« Je ne peux rien te promettre, Louis. » Commence Harry. « Je ne peux rien te promettre parce que je peux rien me permettre à moi-même. Je suis la première victime de mes réactions et je suis désolé que tu en sois la seconde. Mais s'il y a bien une chose en laquelle je crois maintenant que ce week-end m'a confirmé, c'est que je ne me sens jamais aussi bien que lorsque je suis avec toi. »

Sa dernière phrase me fait doucement sourire et réchauffe tout de même mon coeur. Je suis heureux de savoir que lui aussi a aimé notre week-end. Que je n'étais pas le seul à m'y sentir vraiment bien. Ce week-end nous a rapprochés, c'est un fait.

-« Alors si je fuis des fois là-bas, j'en suis désolé, sincèrement. Mais je sais d'avance que c'est toujours vers toi que je reviendrais. » Il rajoute.

-« Alors je t'attendrais.

-C'est fatiguant de toujours attendre une personne. » Répond Harry en baissant les yeux quelques secondes.

-« C'est vrai. Mais il y a des personnes qui en valent la peine. »

Malgré la tristesse dans son regard, ma phrase le fait doucement sourire. Je crois que nous deux sommes autant effrayés de retourner là-bas et de faire exploser la bulle dans laquelle nous étions ces deux derniers jours. Evidemment que j'ai peur que Harry craque là-bas. Comme j'ai peur de finir par craquer moi aussi.

Puis il y a aussi ce fameux article dont Harry est maintenant au courant. Cet article pour lequel il veut participer sans que je ne sache pourquoi. J'avoue que ça aussi ça m'effraie, parce que je ne sais pas dans quoi il compte nous embarquer..

-« On pourrait trouver une autre ville, pour un autre week-end. » Me dit soudainement Harry.

Je sors de mes pensées et relève la tête vers lui, un peu perdu parce qu'il vient de dire. Toujours allongé dans les draps, il me fait signe de me rallonger moi aussi et c'est ce que je fais en me collant contre son corps qui m'avait déjà manqué. Ça aussi, c'est effrayant.

-« Tu veux qu'on se prévoit un autre week-end comme ça? » Je finis par murmurer, comme si le dire trop fort briserait notre secret.

La main d'Harry vient effleurer la mienne par dessus les draps et nous regardons tous les deux nos doigts se frôler et se chercher sans jamais s'enlacer.

-« Pas ici ni à Oxford. Dans une ville où nous ne sommes jamais allés. Une ville sans souvenirs. Comme une page blanche où on pourrait y écrire ce qu'on veut. » Il me murmure en retour.

Et, ouais, putain je craque complètement lorsqu'il est comme ça. Un sourire s'empare de mes lèvres et je ne peux m'empêcher de glisser mes doigts sur sa main, puis sur son bras, et enfin jusqu'à sa joue en même temps que nous tournons tous les deux la tête pour se regarder.

-« J'aimerais beaucoup. » Je lui souffle.

-« Rien que toi et moi?

-Rien que toi, moi, et notre feuille blanche. »

Harry sourit à ma phrase puis se penche enfin pour attraper mes lèvres avec les siennes. On soupire tous les deux de bien être à ce touché et tout mon corps s'enflamme lorsque Harry passe au dessus de moi. Nous sommes plus proches qu'on ne l'a jamais été. Nos jambes s'enlacent en même temps que mes bras viennent entourer sa nuque, l'encourageant encore plus à ne pas lâcher mes lèvres.

Nos baisers sont de plus en plus passionnés, tout comme nos mains qui se caressent, nous faisant frissonner. Sans le contrôler, Harry donne un coup de bassin et la friction entre nos deux corps me fait lâcher un gémissement que je n'arrive pas à retenir.

-« Désolé.. » Murmure Harry contre mes lèvres. « Je n'ai pas fait exprès.

-Refais-le. »

Harry ouvre un peu plus les yeux, comme s'il avait peur d'avoir mal entendu. Mais mon regard à la fois timide et passionné lui fait comprendre que j'ai bel et bien murmuré ces mots.

-« Tu es sûr? » Il me souffle.

Et pour toute réponse, c'est moi qui me met à bouger mon bassin. Une lueur de désir traverse le regard vert d'Harry et la façon dont il m'embrasse juste après manque de me faire défaillir. Parce qu'à travers ce baisers et nos bassins qui ondulent l'un contre l'autre, j'ai l'impression d'être désiré comme je ne l'ai jamais été.

Mais aussi je désire comme je n'avais jamais désiré quelqu'un.

Evidemment que j'ai cette appréhension de mal faire. Parce que c'est la première fois que je suis aussi intime avec quelqu'un. C'est ma première expérience. Mais tout se fait si naturellement lorsque Harry glisse ses baisers dans mon cou tout en me serrant contre lui, nos corps plus collés que jamais.

Et je sais qu'il comprend que je ne me sens pas encore de me montrer à nu. Que ce rapprochement aussi minime soit-il pour lui qui a déjà eu plusieurs expérience, est déjà un grand pas pour moi.

Il le comprend sans même qu'on en parle et ça me réchauffe encore plus le coeur. Je sens pour la première fois le désir monter en moi. Un mélange de passion et de tendresse alors que je m'accroche à Harry qui est au dessus de moi et qui attrape chacun de mes gémissements avec ses lèvres.

Je ne sais pas combien de temps se passe pendant notre échange mais je finis par craquer et venir dans mon pantalon, étouffant un gémissement dans le cou de Harry qui vient à son tour en embrassant ma peau.

Complètement essoufflé, il glisse doucement à mes côtés sans pour autant me lâcher. Et ça me fait encore plus plaisir lorsqu'il me tire à lui pour qu'on soit l'un contre l'autre. Son sourire rassurant fait naître le mien et nous nous volons encore plusieurs baisers, comme pour se dire en silence que ce premier moment intime entre nous était parfait.

Harry a été si attentionné pendant ce moment que je m'en veux de l'image que j'avais de lui lorsque je venais d'arriver à la FAC. En même temps, je l'avais vu dans le couloir avec Erwann qui ne voulait pas le lâcher. Et à cette pensée, une pique de jalousie traverse mon corps. Parce que je sais que lui aussi a eu la chance de toucher celui d'Harry.

Je chasse cette pensée et les mauvaises images pour encore plus me coller à Harry, embrassant son cou du bout des lèvres. Je ne pensais pas être un jour possessif, mais je crois que je le suis à cet instant lorsque je continue mes baisers sur sa joue et jusqu'à ses lèvres, me répétant que je veux être le seul à avoir cette chance.

Sans même le savoir, je rassure aussi Harry de mon côté, avec ses baisers. Parce qu'il semble ne pas à en avoir l'habitude vu le sourire qui traîne sur ses lèvres et la façon dont il ferme les yeux en me resserrant toujours plus contre lui après chaque baisers que je laisse sur sa peau.

Il a peut-être plus d'expérience que moi sexuellement.

Mais je crois que sentimentalement, nous découvrons tout en même temps.

Et ces trois petits mots me brûlent les lèvres lorsque son regard croise le mien.

Mais à la place, je ferme les yeux et enfouis mon visage dans son cou.

Comme si je ne voulais pas me regarder dans le reflet de ses yeux.

Parce que, ce que j'y verrais, c'est moi en train de tomber amoureux.

(My Heart Is Open_Maroon 5)

Cette dernière journée est passée très rapidement. Ayant passés la nuit dans la cabane, nous avons passés la journée à la maison, à moitié endormi. Nous avons regardé quelques films qui passaient à la télé puis avons joués à des jeux de sociétés avec ma soeur et maman. Une journée simple mais que j'aurai voulu ne jamais voir se terminer.

Harry est dans ma chambre, en train de ranger ses dernières affaires, tandis que je suis dans la cuisine, en train de piquer des paquets de gâteaux que je n'aurais pas à acheter à Oxford comme ça.

Ma mère entre dans la cuisine en souriant et je lui souris en retour tout en rangeant les paquets dans mon sac. Je regarde aussi rapidement l'heure et mon coeur se serre en voyant qu'on va devoir partir prendre le bus dans moins de vingt minutes.

-« J'espère que vous aurez passé un bon week-end. » Me dit ma mère.

-« Oui, merci beaucoup d'avoir accepté que Harry vienne aussi.

-C'était avec plaisir. Je l'aime bien, tu sais. » Elle me dit en se rapprochant de moi. « Et je crois que toi aussi. »

Je souris timidement mais ne peux que hocher la tête. Ma mère me connaît par coeur. Et, de toute façon, elle nous a vu nous embrasser au magasin alors je pense que niveau discrétion c'est raté mais si j'avais voulu essayer.

-« Je l'aime bien, oui. » Je réponds en la regardant.

-« Je pense qu'il t'aime bien aussi.

-Tu crois?

-Une maman vois tout, mon chéri. »

Je ris doucement avec elle puis elle redevient sérieuse malgré son sourire en me disant:

-« Je suis contente que tu l'ai rencontré. Il a l'air d'être une très bonne personne pour toi.

-Il l'est. » Je réponds sans même hésiter. « Je suis bien quand je suis avec lui.

-Alors c'est le plus important.

-Mais ça peut être effrayant parfois.. C'est la première fois que.. Enfin, tu sais. Que j'ai cette relation avec quelqu'un.

-La première fois que tu aimes autant? Nous sommes seuls, tu peux le dire tu sais.

-Oui mais même le dire c'est effrayant.

-Je comprends. Et, au fond, c'est normal. L'inconnu est toujours effrayant. On ne sait pas toujours comment agir, comment gérer nos émotions. Mais ça, vous l'apprendrez ensemble. Et tu sais que si un jour ça ne va pas, Charlotte et moi sommes toujours là. Bon, surtout ta soeur un peu intrusive.

-Ça parle de moi? » On entend soudainement ma soeur dire en entrant dans la cuisine.

-« Me dit pas que tu écoutais tout derrière la porte? » Je lui lance alors qu'elle s'approche de moi.

-« Bon bah je te le dis pas alors. » Elle me répond innocemment.

-« T'es pas possible! » Je ris malgré tout, l'attirant contre moi alors qu'elle enroule ses bras autour de ma taille.

-« Et toi t'es super niais! » Elle rit en me pinçant la hanche. « Mais je suis contente pour toi. Je préfère te voir comme ça que... » Elle s'arrête dans sa phrase et on se sourit tristement en se comprenant à travers un regard. « Je préfère te voir comme ça.

-Merci Lottie. » Je lui répond en déposant un baiser sur sa tempe.

Lottie et moi avons toujours été proches mais l'avons encore plus été après qu'elle m'ai retrouvé dans le quartier, complètement défiguré et presque inconscient. A partir de ce jour-là, c'est comme si elle avait prit ma place de grand-frère en voulant être la grande soeur. Elle a prit soin de moi et s'inquiétait à chaque fois que ça n'allait pas. Elle dormait même avec moi pour être sûr que je ne craque pas en pleine nuit.

Je ne sais pas ce que je ferais sans elle. Je me sentirais vide si on me l'arrachait.

Et, à cette pensée, je repense à Harry. Parce que c'est sûrement comme ça qu'il doit se sentir sans son frère même si je ne sais toujours pas ce qui lui est vraiment arrivé.

-« Louis j'ai finis de... Oh désolé. »

En parlant d'Harry, le voilà qui arrive justement dans la cuisine mais semble gêné en voyant qu'il nous surprend dans un moment familial. Son regard glisse alors sur Lottie qui est dans mes bras et je pourrais deviner d'ici son coeur se serrer avant qu'il ne se racle la gorge pour dire:

-« Je t'attends dans le salon.

-Attends, Harry. » Le rappelle ma mère en s'approchant de lui.

Lottie et moi nous regardons sans comprendre, tout comme Harry qui me lance un regard perdu par dessus l'épaule de ma mère qui s'approche toujours de lui.

-« Je suis vraiment heureuse de t'avoir rencontré. » Elle lui dit avant de le prendre dans ses bras.

Je vois alors Harry se figer à ce geste avant de, doucement, se détendre dans les bras de ma mère. Je comprends alors que ça fait bien longtemps qu'Harry n'a pas eu ce genre de geste maternel. Et malgré la mélancolie dans son regard, il resserre doucement ma mère contre lui, la remerciant en même temps de l'avoir reçu.

-« Reviens quand tu veux! » Lui lance cette fois Lottie en s'approchant de lui. « Tu es bien plus fort que Louis au UNO!

-Hey! » Je lâche d'un air faussement blessé.

Ça fait rire Lottie et Harry alors je ravale ma fierté. Parce que je dois avouer que entendre leurs rires résonner en même temps me réchauffe le coeur.

Nous finissons par dire au revoir à ma mère et ma soeur et j'ai tout de même le coeur qui se serre en sachant que je ne les reverrais pas avant ma première semaine de vacances. Mais mon coeur est aussi comblé en repartant d'ici parce que ça m'a fait un bien fou de les retrouver.

Après plusieurs au revoir, Harry et moi finissons par quitter la maison afin de rejoindre l'arrêt de bus. Et pendant tout le trajet, je sens Harry se tendre de plus en plus, comme je le redoutais. L'ambiance apaisante que nous avions chez moi me paraît déjà bien loin.

Au bout d'une heure et demie de route, parce qu'il y avait de la circulation, nous arrivons à l'arrêt de bus le plus proche du campus. Sauf que, alors que je m'attendais que Harry parte en direction des chambres avec moi, il me retient doucement par la main pour me dire:

-« Je dois aller faire quelques chose. » Il me dit, légèrement détaché. « Je rentrerais plus tard au campus.

-Hm, d'accord.. » Je lui répond en essayant de cacher ma déception. « Tu vas où?

-A plus tard, Louis. » Il me dit en ignorant ma dernière question.

Que je le veuille ou non, je me sens blessé et je pensais pas que j'allais descendre aussi vite de mon petit nuage. Et je crois que Harry le comprend parce qu'il s'approche une dernière fois de moi pour m'embrasser tendrement.

-« Je t'explique tout quand je reviens, promis. Viens dans ma chambre vers vingt-heures?

-D'accord.. » Je murmure simplement, déjà un peu plus rassuré.

Et, encore une fois, lorsque je le regarde s'éloigner, j'ai ces trois mois qui me brûlent les lèvres.

Mais je prends une grande inspiration et le lâche du regard pour partir dans la direction opposée.

Et malgré le fait que je sais que je vais retrouver Niall dans quelques minutes, je n'arrive pas à arrêter de me demander où est parti Harry et pourquoi.

(Ixode_Zola Jesus)

POINT DE VUE HARRY STYLES

Je sens tout mon corps se tendre à chaque nouveau pas que je fais. Je vois cet immense portail devenir toujours plus effrayant en m'y approchant. Petit, je le voyais comme le portail d'un château. Aujourd'hui, je ne le vois comme rien d'autre que celui d'une prison.

Mon sac sur le dos, j'entre le code et soupire de soulagement en ne voyant pas la voiture des parents. Je savais qu'ils ne seraient pas là, c'est Gemma qui me l'a dit lorsque je lui ai envoyé un message cette nuit, pendant que Louis était endormi.

Et je sais qu'elle m'attend dans le salon, comme je lui ai demandé de le faire. Lorsque je la vois, je ne peux m'empêcher de sentir mon coeur se serrer. Jupe droite et chemise bien serrée, visage fermé. Où est passé la petite fille pétillante avec laquelle Edward et moi jouions?

J'ai mal de la voir comme ça. De la voir comme eux. Parce que c'est ce qu'elle est en train de faire. Elle est en train de devenir comme eux. Une journaliste parfaite qui, en plus, est la fille du maire.

Mais le pire, c'est que je m'en veux parce que c'est justement pour ce titre que je voulais la voir.

-« Tu étais passé où ce week-end? » Elle me demande.

-« Je suis resté sur le campus.

-Me mens pas, Harry. J'y suis allé et je ne t'ai pas trouvé. J'ai même essayé de faire cracher la vérité à Lily.

-Lily? Qu'est-ce que tu lui as fait? » Je demande aussitôt d'une voix froide.

-« Rien, Harry.. » Soupire tristement Gemma. « Elle a rien voulu me dire, j'ai pas insisté. Pour quel monstre me prends-tu?

-Je te prends pas pour un monstre. Mais pour la fille de deux monstres.

-Papa et maman ne sont pas..

-Tu veux que je te rafraîchisse la mémoire peut-être? »

Le regard froid et chocolat de Gemma s'ancre dans la mien et je croirais voir ma mère lorsqu'elle cache sa tristesse derrière son regard parfaitement maquillé. Elle enfile son masque imperturbable et bordel qu'est-ce que je déteste ma mère de lui avoir appris à faire ça.

-« Si tu voulais qu'on se voit pour me gueuler dessus, je ..

-J'ai besoins de toi. » Je la coupe.

Et malgré son masque imperturbable, je vois bien la surprise dans ses yeux. Je pourrais même dire qu'elle est touché. Parce que la dernière fois qu'on a eu une vraie conversation, je pleurais et lui criais que je ne voulais plus jamais lui adresser la parole. Que je ne voulais pas d'une soeur comme elle. Qu'elle me dégoutait.

-« Besoins de moi pour quoi?

-Pour un article. »

Elle fronce les sourcils, encore plus perdu, avant de me répondre sur un ton presque professionnel:

-« Ce n'est pas parce que je suis journaliste que je peux écrire n'importe quoi.

-Ce ne sera pas n'importe quoi. Ce sera la vérité.

-La vérité sur quoi?

-Sur notre famille. »

Cette fois, je vois son regard se voiler et ses mains se figer. Elle me regarde, ne disant plus rien, comme si elle comprenait petit à petit où je voulais en venir.

-« Harry..

-Je veux qu'on avoue au monde entier la vérité sur Edward.

-Tu sais très bien que je ne peux pas faire ça aux parents.

-Et à Edward tu y a pensé?! » Je ne peux m'empêcher de m'emporter. « Bordel, Gemma, c'est ton petit frère! »

Si je sens les larmes piquer mes yeux, je vois surtout celles de Gemma commencer déjà à déborder de son masque. Son maquillage parfait fond aux coins de ses yeux.

-« Je ne peux pas.. » Elle répète, presque par automatisme. Parce que c'est ce que les parents lui ont appris.

C'est ce que les parents lui ont mit dans le crâne alors qu'elle pleurait toutes les larmes de son corps cette nuit là. Cette même nuit où je cassais tout dans la bibliothèque de ma mère.

-« Très bien. » Je dis en lui attrapant la main.

Je m'en veux d'être si violent, mais là je n'ai pas le choix. Je vais devenir fou si je suis le seul dans cette maison à voir ce qui ne va pas. Gemma ne comprends d'abord pas lorsque je la tire dans les escaliers puis elle se met à trembler en voyant quel chemin nous prenons.

-« Harry! Lâches moi! » Elle hurle presque.

-« Je suis désolé, Gemma. » Je lui répond en retenant les larmes qui perlent aux coins de mes yeux.

Nous arrivons au troisième étage, dans le couloir où se trouve ma chambre mais pas seulement.

-« Harry..Non.. » Pleure ma soeur en me frappant le bras. « Lâches-moi.. »

La culpabilité me ronge déjà mais, au fond, je sais que dans quelques secondes je vais me faire souffrir autant qu'elle. Les pleurs de ma soeur s'accentuent lorsque nous arrivons devant la porte cachée derrière une armoire qui en est une fausse et qui coulisse lorsqu'on appuie sur un bouton.

Prenant une grande inspiration, j'ouvre la porte et envoie d'abord Gemma à l'intérieur avant de m'y enfermer avec elle, refermant la porte derrière nous.

Directement, j'entends les pleurs de ma soeur se mêler aux sons des machines et je sens mon estomac se retourner. Je n'étais pas revenu ici depuis longtemps. Mais, malgré mon envie de m'effondrer, je n'oublie pas pourquoi je suis venue ici avec Gemma.

-« On n'a pas le droit de cacher ça.. » Je souffle à Gemma qui est figée devant le lit d'hôpital.

Je me pince les lèvres, me retenant vraiment de m'effondrer puis regarde le lit à mon tour.

-« Il est mort, Gemma.

-Non..

-SI, IL EST MORT! » Je gueule soudainement.

Ma soeur sursaute en pleurant encore plus et les larmes se mettent à couler sur mes joues aussi avant que je ne reprenne:

-« Les médecins nous l'ont dit. Il n'est plus là. Il est parti. Il respire seulement parce que la machine le fait pour lui. Il ne se réveillera pas. Et même si par miracle il le faisait, il ne serait quand même plus là. Son cerveau est bousillé. Il ne saurait même plus parler, ni bouger, ni même savoir qui on est! Pendant que nos parents disent à la télé qu'il est dans une école de politique et qu'ils sont fiers de lui!

-Je te déteste.. » Elle pleure en tournant son regard larmoyant vers moi.

-« Et moi je déteste les parents d'empêcher notre frère de s'en aller! De nous empêcher à nous de faire notre deuil! Regardes l'état dans lequel tu es et l'état dans lequel je suis, bordel! Edward aussi a le droit à la vérité! Les parents me cachent au reste du monde alors que je suis vivant! Ils ont pas le droit de cacher aussi Edward alors qu'il est putain de MORT! »

Gemma tremble littéralement sous mes mots et j'en tremble aussi. Les larmes ne font que couler de mes yeux pendant que la haine se mêle à la douleur et à la tristesse. Je pourrais presque croire que mon coeur aussi va lâcher et tomber aux pieds du lit d'Edward.

Puis, soudainement, Gemma fonce sur moi. La main levée, j'attends qu'elle me frappe ou qu'elle me gifle. Mais à la place, j'entends seulement un nouveau sanglot arracher sa gorge alors qu'elle fond dans mes bras, plus faible que jamais.

Et c'est à ce moment là que je craque moi aussi. En serrant Gemma contre moi, un premier sanglot sort de ma gorge, puis un nouveau, et encore un autre. Par dessus son épaule, je vois le corps de Edward. Ses lèvres presque bleues et ses yeux fermés.

Je serre encore plus Gemma contre moi. Notre frère n'est plus là. Notre frère ne jouera plus jamais avec nous comme on le faisait enfants. Notre frère ne nous fera plus jamais rire comme il le faisait alors qu'on recevait des gens importants pour un dîner.

Même si c'est Gemma l'ainée, c'est toujours à Edward que nous nous sommes accrochés. Parce que c'est à travers ses yeux à lui que tout semblait plus facile.

Enfants, on disait toujours que c'était lui le plus fort.

Aujourd'hui, il est mort.

Et Gemma et moi ne sommes plus des enfants.

Mais des adultes pleurant leur frère qui ne reviendra jamais.

-« D'accord.. » J'entends Gemma murmurer alors que nous pleurons tous en se serrant l'un contre l'autre.

Et elle n'a pas besoins d'en dire plus que je comprenne. Alors, je regarde à nouveau Edward par dessus son épaule.

On va te laisser partir Edward, je te le promets.

Comme lorsque nous étions enfants, on va t'aider à rejoindre la forêt enchantée.

...

J'espère que ce chapitre 15 vous aura plu..?

Que pensez-vous de la relation entre Harry et Louis au début du chapitre?

Et de la dernière scène du chapitre? De cette révélation?

On sait maintenant ce qu'il est arrivé à Edward mais nous ne savons pas encore comment..!

Gemma va définitivement entrer dans l'histoire aussi! C'est un personnage important, avec Lily qui va faire son retour aussi!

On se retrouve très vite pour la suite et je vous souhaite une bonne soirée!

All The Love!❤️

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