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Lorsque j'ai été diagnostiqué en dépression, cela ne m'avait pas tant étonné que ça. Cela faisait plusieurs années que je portais en moi de l'anxiété, de l'hypervigilance, de l'hypersensibilité. Mes sentiments étaient toujours trop accentués, je n'ai jamais su bien aimé et avec moi, j'ai laissé coulés ceux qui comptaient le plus. C'était difficile, chaque matin, mon cœur battait beaucoup trop vite, mon ventre me faisait mal, je n'arrivais plus à manger, je ne faisais que pleurer, lâcher tout ce que je gardais en moi depuis trop longtemps. J'ai arrêté les cours parce que je n'y arrivais plus, je n'avais plus la force, plus l'envie de faire quoi que ce soit. Ma vie était un fardeau, j'étais le fardeau des autres. J'ai tout de même réussi à porter ce sourire de façade, de me construire une carapace. Néanmoins, elle était si fragile qu'elle se cassait à chaque crise de plus en plus fort. La dépression n'est pas pour les faibles, elle est pour ceux qui ont tenté de rester fort trop longtemps, ceux qui se sont vu chuter trop de fois, mais qui malgré tout, tentait de rester debout. J'aimerai tant ôter en moi ce sentiment de culpabilité, cette sensation d'être de trop, de toujours faire mal les choses. Je me suis tant voulu d'avoir gâché des moments qui auraient pu être parfaits si je n'avais pas eu peur, si je n'avais pas angoissé. Être aimée par certains me paraissait si insensé que mon esprit cherchait toujours le moindre détail pour tout gâcher. J'ai tout gâché. Les autres seraient plus heureux sans toi. Des phrases tellement présente lorsque la nuit devient aussi noire que mes sentiments.
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