Chapitre 5




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Cela faisait bien deux heures que le jeune Kirua avait déposé son ami chez ses parents et il était toujours autant inquiet. Gon l'avait rejoint depuis un bon bout de temps maintenant et ils avaient tout deux assisté à l'arrivée d'un docteur à bout de souffle et totalement paniqué. Kirua tournait en rond devant la maison du C/C, de plus en plus stressé, et les remarques que faisait son ami pour le calmer ne l'aidaient absolument pas, au contraire. Plus le temps passait et plus l'angoisse lui nouait la gorge à lui mais aussi à Gon qui, malgré ses remarques positives, se sentait totalement terrorisé à l'idée que son ami d'enfance retombe dans le coma.

-Mais qu'est ce qu'il fout ce médecin!?

Bougonna Kirua qui était sur le point d'exploser quand la porte s'ouvrit sur la tête du médecin, livide. Dans l'ouverture de la porte les deux garçons purent entrapercevoir les parents de l'adolescent entrelacés et sa mère en larmes. Ils ne voulaient pas y croire sur le moment et fixèrent le docteur, avides de réponses qui, ne tardèrent pas à arriver, pour leur plus grand malheur.

- Je suis désolé les enfants mais je n'ai pas ce qu'il me faut pour le soigner. Il est dans le coma pour l'instant mais la maladie que l'on pensait éradiqué a refait surface plus virulente encore qu'avant. C'est en train de le ronger petit à petit de l'intérieur. Je ne peux rien faire.

L'albinos fut soudain prit d'un malaise. Il avait envi de vomir. Gon de son côté était pétrifié. Le monde venait de s'arrêter pour les deux garçons. C'était injuste, tellement injuste. Puis Gon intervint avec une idée folle.

-Kirua! Est ce que .... est ce que tu crois que ta sœur pourrait faire comme avant....comme avec moi je veux dire?

Sa sœur? Quoi? Kirua n'arrivait même plus à réfléchir. Mais où était elle d'ailleurs? Et pourquoi? Sa sœur? Une sœur? L'esprit de Kirua divaguait totalement. La seule chose qu'il percevait clairement était le sourire de T/P qui tournait en boucle dans sa tête et la phrase du médecin.

Il ne tiendra pas longtemps

Le brun se rapprocha pour lui tapoter doucement l'épaule. Kirua sursauta et se recula tout en lançant un regard totalement perdu à son ami.

- Kirua?

Sa sœur? Sa sœur! Nanika pourrait soigner T/P! Mais pour cela elle devrait rentrer en contact avec lui. Son air dévasté se changea rapidement en un air déterminé tandis qu'il regardait son ami les poings serrés.

-Il va falloir retourner à Kukuru Mountain. Aruka est chez nous.

-Mais je croyais que tu l'avais sortie de là?

-Elle a voulu rentrer à la maison pour essayer de mieux contrôler Nanika. Elle a dit qu'elle ne voulait mettre personne en danger. On s'est débrouillé pour qu'elle ne soit plus enfermée dans sa chambre.

-Comment?

Fit le petit brun interloqué.

-j'ai fait le souhait qu'elle tue mes parents si jamais elle se retrouvait enfermé contre sa volonté.

-Oh.

Décidément la famille de son meilleur ami était toujours aussi effrayante et bizarre. Alors que Gon pensait à l'étrange famille Zoldyck, Kirua rentra dans la maison de T/P d'un pas solennel, il se plaça face aux parents dévastés.

-Je vais le sauver je vous le jure!

Gon ainsi que les deux adultes restèrent choqués devant cette déclaration, et alors que le père s'apprêtait à s'emportait sur le jeune homme qui, d'après lui, ne mesurait pas l'ampleur de ses propos, sa femme se jeta dans les bras du jeune en larmes tout en le remerciant. Voir cette femme, si souriante et avenante, dans cet état brisait le coeur de tout le monde aussi bien que son marie s'abstînt de tout commentaire. Gon qui avait retrouvé son entrain, suivit son ami d'un pas décidé. Ils le sauveraient coûte que coûte. Il posa sa main sur l'épaule de la femme et lui fit un sourire rassurant.

-On partira demain dès l'aube madame. Le premier bateau part à 4 heure du matin. Ils faut qu'on prévienne tante Mito et qu'on prépare notre sac. On peut le voir avant de partir?

Le père était resté muet. Comment ces deux gamins pouvaient ils penser qu'ils sauveraient son enfant alors que le médecin lui même n'y pouvait rien. Cette question tournait en boucle dans sa tête et l'enragé. Il voulait simplement qu'on le laisse tranquille. Il voulait vivre son deuil tranquille avec sa femme. Il ne voulait plus espérer chaque jour qu'il ouvre les yeux. Il ne voulait plus avoir peur qu'il ne se réveille pas chaque matin. Il ne voulait plus espérer pour rien ça faisait trop mal, à lui, mais aussi à sa femme qui se détruisait un peu plus à chaque faux espoir. Il sentit alors une larme couler sur sa joue. Il était terriblement dévasté et terriblement en colère. Alors que les deux jeunes avancèrent vers le chambre de son fils adoré, il agrippa l'épaule du blanc.

-Arrêtes. S'il te plait. On ne peux plus rien faire. Laisses nous l'accepter en paix.

Sa voix était enrouée par les larmes, il était sur le poings d'exploser quand Kirua plongea son regard dans le sien. Le regard du jeune était inquiet et plus que déterminé. Il lui dit.

-Je vous promet qu'on va le ramener une bonne fois pour toute.

Avant que le père ne puisse réagir Gon intervint.

-La sœur de Kirua peut le sauver! Elle l'a déjà fait avec moi alors je sais que ça va marcher! Faites nous confiance monsieur T/N!

Les mots du jeunes brun le transpercèrent tel un poignard et le père fondit en larme tout en enlaçant fermement sa femme. Les deux jeunes leur laissèrent un peu d'intimité et se dirigèrent vers la chambre de leur ami.
Quand Kirua pénétra dans la pièce l'air lui sembla irrespirable. Il avait l'impression de se retrouver des semaines au paravent quand il venait de faire sa rencontre. Enfin si on peut vraiment appeler ça une rencontre. Il était là, le teint livide. Sa peau semblait toujours aussi douce et veloutée. Ses lèvres rosées étaient légèrement entrouvertes. Ses cheveux soyeux étaient bien coiffés et entourés à la perfection son visage finement dessiné. Il semblait simplement endormi. Kirua aurait juré qu'il allait ouvrir ses beaux yeux C/Y d'un moment à l'autre et leur sourire, avant de leur demander, avec une frimousse de fripouille, ce qu'ils faisaient dans sa chambre sans sa permission. Et ils se seraient chamaillés. Et peut être que ça ce serait finit par une bataille de polochon.
Quand il revint à la réalité il vit Gon assit sur le rebord du lit tout en tenant la main du C/C. Il lui promettait de revenir le plus vite possible pour le soigner. Kirua s'avança doucement, comme si le fait de s'approcher pouvait mettre en danger T/P. Il n'osa pas aller trop près et resta planté là, à trois mètres de lui, fixant ses yeux fermés. Il allait ouvrir les yeux d'un moment à l'autre non? Gon approcha son visage et déposa un doux baiser sur son front.

-Reposes toi en nous attenant T/P. On va vite revenir. Je te le promet.

Il tourna alors la tête vers son ami.

-Tu veux lui dire quelque chose Kirua?

D'un seul coup il sentit les larmes lui monter aux yeux. Il avait eut soudain l'impression qu'il était déjà mort. Qu'on lui demandait de lui dire un dernier mot, de lui dire adieu. Il fit volte face, et tout en marchant vers la sortie, les poings serrés, il se mordit la lèvres inférieure pour essayer de retenir ses pleurs avant d'annoncer d'une voix chevrotante.

-J'lui parlerais quand il sera réveillé. Viens, il faut qu'on rentre ou tante Mito va nous tuer il est déjà tard.

Sur ce, les deux hunters quittèrent la maison du C/C. Ils expliquèrent la situation à Mito qui les aida à préparer leur sac avant de manger. L'ambiance avait été morose. Kirua ne pensait qu'à une seule et unique chose. Que se passerait il si ils ne revenaient pas à temps? Il n'avait quasiment pas touché à son assiette et n'avait pas fermé l'œil de la nuit. Il se tournait dans tous les sens sur son matelas sans pour autant trouvé le sommeil. Et si il était déjà morte? Là maintenant? Alors qu'ils étaient en train de dormir? Et si il ne tenait pas jusqu'à leur retour? Et si pour des raisons obscures Nanika ne pouvait pas les aider ou refusait de lui accorder ce souhait? Que ce passerait il? Et à chaque fois qu'il se posait une question, l'image de T/P allongé dans son lit, entouré par toutes ses perfusions, lui revenait en mémoire. Et si? Et si? Et si? Il n'arrêtait pas de se torturer l'esprit avec un tas de question stupide.

Pouvait il vraiment l'entendre quand il était dans le coma? Mais alors pourquoi il ne lui avait jamais parlé de tout ce qu'il lui avait raconté sur lui et sa famille? Avait il mal? Ou se sentait il bien? Rêvait il? Ou non? Pensait il un peu à lui? À cette dernière question il se mit à rougir tout en enfonçant sa tête dans son oreiller. Gon lui avait embrassait le front. Peut être aurait il pu lui témoigner un peu d'affection lui aussi. Serait il fâchait quand il se réveillerait? Il se réveillerait? Toutes ses questions lui faisaient mal à la tête.
Le soleil n'était pas encore levé que les jeunes se dirigeaient déjà vers le port. Mieux valait être en avance. Puis Kirua, n'ayant pas fermé l'œil de la nuit, ne tenait plus en place depuis deux heure du matin. Ils étaient presque arrivés quand ils virent la mère de T/P venir à leur rencontre en hurlant, affolée. Une fois à leur niveau, elle se mit à parler. Ses traits étaient tirés. Tout son corps tremblait. Elle pleurait abondamment et peinait à respirait. Elle passait frénétiquement ses mains sur ses bras puis dans ses cheveux puis sur son visage et rebelote. Ses mots étaient incompréhensibles et ses phrases complètement désordonnées. Elle hurlait et semblait complètement hystérique. Le sang des deux adolescents ne firent qu'un tour en pensant que leur ami avait déjà poussait son dernier soupir. Pourtant une phrase se détacha du baragouinement de la femme et ils entendirent.

-T/P plus là! Mon bébé! Disparue! Aidez moi! Par pitié! Rendez moi mon bébé!

Elle était tombée à genoux et avait agrippé le t-shirt mauve de l'assassin. Avant qu'ils ne puissent puisse poser la moindre question, encore chamboulés par les révélations de la mère. Une voix se fit entendre derrière eux.

- Gon! Kirua! Mais quel plaisir de vous voir! Ça faisait longtemps n'est ce pas?

Cette voix. Celle d'un psychopathe, à la fois accueillante, blagueuse et chaleureuse mais aussi terrifiante. C'est quand ils se retournèrent qu'ils reconnurent avec effroi les cheveux roses orangés et le maquillage burlesque d'Hisoka. Kirua se mit alors en position de défense pour protéger la mère, qui ne comprenait plus rien. Tandis que Gon était prêt à l'assaut.

-Voyons les enfants. Après tant de temps vous n'avez pas plutôt envi de me serrer dans vos bras.

Fit il avec un rire douteux avant de poursuivre.

-Quoi qu'il en soit mon petit Gon je suis là pour vous dire que Illumi à emmener le petit copain de Kirua avec lui à Kukuru Mountain dans l'espoir que son petit frère adoré vienne le chercher. Je ne sers que de messager dans cette histoire.

Annonça-t-il avant de se lécher la lèvre supérieure. Leurs visages déconfits et enragés le mettaient dans tous ses états. Il avait bien fait de suivre le noiraud sur ce coup car la suite s'annonçait terriblement excitante.

-Bien évidemment je vais vous servir d'escorte. Ce serait dommage que vous vous fassiez bobos en chemins, ou que vous décidiez de fuir.

Le regard du clown écœurait les deux amis. Il était toujours lubrique et malfaisant s'en était effrayant. Ce clown n'avait rien de saint en lui. Il était fou à lier. La mère toujours caché derrière Kirua ne comprenait rien. Le frère du blanc avait emmené son fils. Mais.... ???Avant qu'elle ne puisse aller plus loin Kirua se retourna et s'agenouilla face à la femme.

-Mon frère ne lui fera pas de mal. J'en suis sûr. Et puis comme ça ce sera plus rapide. Dès qu'on arrivera chez moi on le retrouvera et on le soignera. On rentrera avec T/P plein d'énergie. Et il aura pleins de trucs à vous raconter. Maintenant il faut qu'on parte. Rentrer chez vous et prévenez votre mari qu'on va ramener T/P. C'est promis.

Sur ce la jeune femme hocha la tête et serra une dernière fois le jeune garçon dans ses bras. Ce qui le fit terriblement rougir. Il n'avait pas l'habitude de ce genre de réaction, encore moins avec sa mère. Puis la femme repartit en courant.

-Qu'est ce que tu en sais qu'il ne lui fera pas de mal mon petit Kirua?

Fit le clown, toujours avec ce sourire dérangeant qui le caractérisait si bien.

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