5- L'orangeraie
Bonjour, bonjour, bonjour. (ou bien bonsoir ? Après tout, j'ignore l'heure à laquelle tu lis ça~)
Je suis de retour !!! Cet article est peut-être le seul que je vais publier de l'été, mais tant pis ; celui-ci a une importance capitale pour moi. Ce roman, L'orangeraie, est, je pense, mon livre préféré. Il m'a fait si mal. Il est si fort, si puissant.
Et je l'ai relu tout exprès ce matin !
(Je n'ai jamais rédigé une partie aussi longue (environ 1700 mots en tout, gloups), et je m'en excuse :'))
...
-Alors ! Pour commencer, ce roman a été publié en 2013, écrit par Larry Tremblay, et je l'ai découvert dans des circonstances particulières. Je m'explique :
J'étais en 1ère (Littéraire), début d'année 2017, et notre prof principale nous a fait mener un projet pour que nous fassions nos lectures cursives.
En effet, il existe le "PRIX des LYCÉENS folio", organisé chaque année il me semble, et qui donne l'occasion aux lycéen(ne)s de voter leur ouvrage préféré parmi une sélection de 8 livres (en tout cas c'était ça à ce moment-là). Nous avons donc dû lire 4 bouquins chacun, et en choisir un pour travailler dessus, sachant qu'ensuite nous devrions voter pour l'un d'eux. Ce concours a alors été un moyen de nous faire LIRE, mais aussi (découvrir et) travailler sur LA CRITIQUE (car nous avons dû en rédiger une sur notre livre choisi, généralement par binôme), et même réaliser une pseudo ÉMISSION LITTÉRAIRE, que nous avons tournée dans le CDI du lycée. (Je viens de penser par ailleurs que si tu veux que je m'étale un peu sur ce que j'ai lu dans le cadre de ce projet et sur l'émission littéraire en elle-même, que je développe un peu plus là-dessus, etc., je pourrais éventuellement le faire (plus tard) ! Parce que là sinon cette partie va faire 10 km de long, et ce n'est pas le but x))
Après avoir hésité entre L'Orangeraie, de Larry Tremblay, et La Joie, de Charles Pépin, je me suis donc lancé sur le premier ;) ! (oh et d'ailleurs, c'est L'orangeraie qui a remporté le prix !!)
-Voici le résumé au dos du livre :
"Les jumeaux Amed et Aziz auraient pu vivre paisiblement à l'ombre des orangers. Mais un obus traverse le ciel, tuant leurs grands-parents. La guerre s'empare de leur enfance. Un des chefs de la région vient demander à leur père de sacrifier un de ses fils pour le bien de la communauté. Comment faire ce choix impossible ?
Conte moral, fable politique, L'orangeraie maintient la tension jusqu'au bout. Un texte à la fois actuel et hors du temps qui possède la force brute des grandes tragédies."
-Plusieurs petits points que je retiens personnellement de ce livre :
-> la brièveté de l'écriture. Sa "simplicité", qui n'empêche pas la présence de certaines métaphores ou comparaisons subtiles, jolies et très adaptées
-> le "choc émotionnel". Je me souviens avoir pleuré à ma première lecture de ce livre, mais j'ai l'impression que je l'ai fait davantage encore quand je l'ai relu ce matin. La première fois, c'était pour moi une grosse claque dans la gueule (pardon pour la vulgarité) ; la seconde, c'était encore très violent. D'un autre côté, je sais (notamment pour l'avoir prêté à des proches) que ce roman ne heurte pas tout le monde de la même façon, ni avec la même intensité. (NDA : je conseille aux plus sensibles de ne pas enchaîner la lecture de L'orangeraie et le visionnage du film Les Petits Mouchoirs ! Et je sais de quoi je parle :'))
-> la question de la légitimité ; je pleure tant, j'éprouve énormément d'empathie, puis je suis en colère. Mais ma vie est tellement plus paisible, je suis confortablement installée, que valent alors mes larmes ?
-> quand je dis avoir prêté mon livre à des proches, je pense notamment à ma grand-mère qui, lorsqu'on en a parlé, m'a dit que ce qui l'avait le plus frappée. Pour elle, ce qui est au "cœur" du livre, c'est l'importance de la religion, qui est notamment instrumentalisée. Les gens s'en servent comme moyen de manipulation. A ma deuxième lecture j'ai effectivement plus noté cet aspect que la première fois.
-> oh et il est COURT (152 pages et écrit pas trop petit) ;) !
-Je n'étais pas sûre de le faire, mais finalement, je me suis décidé à te partager la critique que j'ai réalisée avec une camarade de classe (que je te copie-colle ici) ; je me suis dit que ça pourrait être intéressant ! ^^ -> évidemment, c'était un travail noté. L'élève avec laquelle j'ai rédigé cette critique en avait déjà écrit d'autres ; elle était plus à l'aise avec cet exercice et ça a été très enrichissant de faire ça avec elle :). Cela dit, je tiens à insister sur le fait que ce travail, étant ÉCRIT, présente les choses de manière bien moins "naturelle" que ce que je fais d'habitude. Oui, ça coulait peut-être de source, mais je voulais le préciser quand même x) ah, et merci de ne pas le réutiliser, le redistribuer ou autre :3 OH ET AUTRE CHOSE ! SI TU N'AS PAS ENVIE DE LIRE ÇA, PARCE QUE TU VEUX DÉCOUVRIR ÇA PAR TOI-MÊME (ou autre), Y'A 0 PROBLÈME. IL EST HORS DE QUESTION QUE JE GÂCHE TON PLAISIR SI CETTE OEUVRE T'INTÉRESSE. Je comprends parfaitement si tu ne veux pas lire ce qui suit, c'est juste un bonus ;) :
"Un pays en guerre. Un djihadiste. Une famille. Des jumeaux. Un sacrifice. Comment choisir entre ses deux enfants ? L'Orangeraie de Larry Tremblay illustre parfaitement ce cruel dilemme. Celui-ci plonge alors le lecteur dans un univers très violent et empreint de profondes manipulations. En effet, dès les premières lignes du roman, la découverte des cadavres des grands-parents d'Amed et Aziz, les jumeaux, est particulièrement brutale. Nonobstant, la narration est plaisante et très accessible alors que le fond fait véritablement frémir d'horreur. Ce contraste permet de happer le lecteur immédiatement dans le récit.
De surcroît, l'auteur a choisi de s'immiscer dans la vie d'une famille pour tenter d'éclaircir les influences que ses membres exercent les uns sur les autres dans une telle atmosphère de désespoir. Les jumeaux concernés par l'attentat-suicide sont âgés de seulement neuf ans, et devraient donc en théorie avoir la vie devant eux. Celle-ci, déjà fort endommagée par la guerre, prendra prématurément fin pour l'un d'entre eux, renforçant l'émotion suscitée chez le lecteur. Malgré la peur naturelle de la mort qui subsiste, ces enfants sont animés par une forte idée de vengeance ancrée en eux par leur entourage et conditionnée par leurs croyances. Le désir de devenir un martyr en mourant "glorieusement" constitue pour eux un véritable honneur qui surpasse toute crainte, notamment dans le but de rendre leur père fier. De plus, on assiste à une frappante déshumanisation de l'ennemi, cette haine viscérale aggravée par la perte d'êtres chers engendre une négation du camp adverse, appelé ici "les chiens".
Dans cette œuvre, le dilemme et les choix des parents conduisent par ailleurs à s'interroger sur nos propres réactions et valeurs. Quelle attitude aurait-on adopté dans ces circonstances ? Mais la question de la légitimité de la compassion ressentie à l'égard de la famille, peut tout autant se poser. Effectivement, la situation dramatique heurte, mais comment se permettre de ressentir de telles émotions sans avoir vécu les abominations de la guerre ? L'œuvre invite donc chacun à remettre en question sa propre personne ainsi que l'humanité, ce qui en fait un roman poignant qui captive les âmes.
Par opposition, on se retrouve également face au désarroi et à une profonde confusion quand les manigances et les non-dits nous sont enfin révélés. La destruction lente et douloureuse de l'enfance des jumeaux qui en découle, et face à laquelle on est impuissant, souligne bel et bien "à quel point la guerre efface les frontières entre le monde des adultes et celui des enfants".
En outre, ce roman fait un écho retentissant à la réalité et plus précisément, à l'actualité. Un parallèle se forme alors dans l'esprit du lecteur qui n'est pas dupe. En effet, il suffit de porter une attention particulière aux médias pour se rendre compte que de telles atrocités sont encore perpétrées de nos jours, même dans notre pays. La prise de conscience des terribles conditions de vies des familles et enfants parfaitement innocents, dans des pays dominés par le terrorisme et les conflits, est rude. Ce roman nous amène à réfléchir aux injustices de ce monde. On peut alors penser au conflit Israélo-Palestinien qui fait, actuellement encore, beaucoup de ravages. Le lecteur est donc confronté à la réalité qu'il peine tant à réfréner. Voyant ses craintes resurgir, à fleur de peau, il se doit de faire face aux malheurs d'autrui. Par ailleurs, un des aspects captivant de cet ouvrage est qu'il accorde une autre approche de ces guerres ; s'attardant particulièrement sur la souffrance psychologique, contrairement aux médias.
C'est donc un roman extrêmement intense et bien écrit que nous livre l'écrivain québécois, Larry Tremblay. Cet auteur provoque un fort choc émotionnel chez son lecteur de par son langage cru et un récit bouleversant. A travers d'intenses réflexions et remises en question, l'écrivain rend hommage à ces enfants sacrifiés et aux familles brisées au nom de haines ancestrales. Enfin, mêlant stupéfaction, dégoût, compassion illégitime et espoir Larry Tremblay parvient à nous subjuguer tout au long de son œuvre qui s'achève d'une manière somptueusement théâtrale."
...
Eeet voilàààà ! Je l'ai enfin fait, youhooouuu !
Ça me tenait vraiment à cœur. J'espère que lire cet article t'aura plu, que ce n'était pas trop long, et j'ose même espérer que ça t'aura motivé(e) à lire cette pépite.
Ah et je m'excuse de ne pas pouvoir remettre mes jolies petites étoiles et autres symboles pour structurer mes parties ; j'écris désormais sur ordinateur, n'ayant plus ma tablette, et ceci s'explique par cela :3 et pareil pour les images que je n'arrive désormais plus à insérer au sein même du texte (je sais pas comment on fait ??) ^-^ et ça contribue à y donner encore plus la forme d'un pavéééé ! >< je suis zézolée :3 <3
Je te remercie pour ta compréhension :) !
Prends soin de toi, je te fais des bisous !! ^^
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