Père Martin Mystère
Bordel mon crâne... J'ai mal. Rien d'étonnant après le vol plané que je viens de réaliser. Je suis même étonnée de ne pas m'être fêlé le coccyx ou une connerie de ce genre. Encore dans le vague, j'ai du mal à discerner ce qui m'entoure et je réussis encore moins à me relever. Je serais sûrement restée plantée là des heures si mon regard n'aurait pas croiser les yeux morts d'un type fraîchement décédé à mes côtés. Un autre cadavre ! Ça me donne la nausée et j'ai très sérieusement faillit recracher mon dîner en me rendant compte que c'est ce corps sans vie qui a amorti ma chute. Corps sur lequel je repose donc et qui me fixe de ses yeux mort l'air de me dire "Tu pèses ton poids sale truite". Ne comptant pas faire durer le contact avec le cadavre, je me lève d'un bond en lâchant une plainte dégoûtée. C'est pas propre et c'est flippant merde !
En grimaçant je prends soin d'épouster mes vêtements tout en observant les lieux. Le hall d'entrée... Tant mieux ! La porte de la libération ne doit pas être loin ! Et ça se confirme rapidement quand celle-ci apparaît dans mon champ de vision. Sans perdre plus de temps je cours jusqu'à la porte mais rapidement mes espoirs se brisent. Fermée. Évidemment que c'est fermé ! Ça ne pouvait pas être aussi simple hein ? Un soupir désespéré franchi mes lèvres alors que je cogne misérablement ma tête contre le bois de la porte. Bon au moins j'ai toujours ma lampe torche et ma caméra intacte. Par contre je commence à avoir faim... Ça me fait penser qu'il faut que je vérifie l'état de mon Big Mac ! Après ma chute j'espère qu'il n'a pas trop souffert !
Mais je m'en soucierais plus tard. Un bruit aussi rassurant que la troisième guerre mondiale retentit. Un grognement animal suivit d'un étrange bruit, comme si des chaînes s'entrechoquaient. Sans perdre plus de temps je cours rejoindre les bureaux de l'accueil et me glisse sous l'un entre eux. Oh non ! Ne me dîtes que c'est le gros type qui m'a jeté ici qui débarque ? Merde j'espère qu'il ne m'a pas repéré ! Je préfère ne pas savoir ce qui adviendra de mon existence s'il me retrouve.
Les pas se font de plus en plus audibles puis soudain ils s'arrêtent. Il est proche je le sais ! Je l'entends. Je le sens et il dégage pas une odeur de rose, je vous l'assure. La bête respire furieusement l'air avant de lâcher un grognement frustré.
- Je te retrouverais petite pute... Gronda le monstre avec rage avant de reprendre sa marche.
Ses énormes bottes passent juste sous mon nez alors qu'il contourne ma cachette. Instinctivement j'arrête de respirer pour n'émettre aucun son. Après ce qui me semble être les 8 secondes les plus longues de toute ma vie cet espèce de gros porc disparaît. Ses pas s'éloignent puis plus rien. Il est partit et ne m'a pas vu. Soulagée je reprends ma respiration tout en m'extirpant de sous le bureau.
Il me fout les jetons ce malade ! J'espère ne jamais le recroiser de toute mon existence, celle-ci pourrait bien s'achever ce soir d'ailleurs. Bon sang mais qu'est-ce qui m'a prit !? J'aurais dû me tirer de là quand j'en avait encore la possibilité ! Tonton tu ne pouvais pas te taire !? Regarde où j'en suis à cause de toi !? Qu'est-ce qu'il devient lui d'ailleurs...? Il bosse ici. J'espère qu'il n'a pas clamsé ! Avec un peu de chance je le retrouverais....
Toutes ces horreurs n'ont pas suffit à apaiser mon appétit et avec précipitation je sors un paquet de frites écrabouillées de mon sac... Bah peu importe. Ça changera pas leur goût. Entre deux bouchées, je décide de me tirer de là avant que le gros taré ne revienne. Il faut que je trouves une autre sortie.
Mes pas me mènent à un ascenseur mais quand j'ai appuyé sur le bouton tout ce qui est descendu c'est un type hurlant et qui à sûrement finit par s'exploser la face un peu plus bas. Génial. Préférant ne plus y penser je continue mon chemin. Des escaliers menant au sous-sol et aussi inspirant qu'une grotte menant à l'enfer sur terre se trouve à côté. Je ne m'aventurerais là-dedans pour rien au monde. En avalant une bonne poignet de mon met raffiné et absolument pas industriel, je continue ma route et ENFIN. Des toilettes...! Couvertes de sang et de tripes mais des toilettes tout de même ! À moitié soulagée je rentre dans la pièce, ferme la porte dans mon dos puis pars à la recherche d'un rouleau de PQ relativement intacte. Le premier est vide. Le deuxième sert de repose-main à un corps sauvagement mutilé. Et enfin le troisième, mon dernier espoir, est tacheté par des éclaboussures de sang. Étant donné le carnage déjà présent dans ma culotte et ce qui l'attend... Ça fera l'affaire.
Je vous épargne les détails mais après avoir aligné plusieurs couches de papier toilettes je les ai glissés sur le tissu trempé de sang de mon sous-vêtement qui aurait bien besoin d'être changé... Mais peu importe. Une fois le système D en marche, je me suis lavé les mains (sinon c'est crade) avant de quitter la pièce. Ce n'est pas parfait mais je me sens tout de même mieux !
Je peux donc reprendre ma route mais je m'interromps rapidement en constatant que je ne suis pas seule dans le couloir. Hormis les trois cadavre étalés ici et là, deux autres personnes se tiennent face à moi. L'une inconsciente, un homme au cheveux aussi sombre que les miens vêtu d'un jean et d'une veste marron avec une caméra solidement tenue par sa main droite. L'autre homme essaie de le traîner tant bien que mal, il porte une tenue étrange comme un cosplay raté de prêtre et son faciès me fait étrangement penser à un pouce tout fripé. Pas ouf quoi. L'homme au cuir chevelu inexistant me fixe pendant de longues secondes, marmonnant pour lui-même avant de sortir de sa torpeur et afficher un sourire hideux de ses dents jaunâtres (voir complètement pourries pour certaines).
- Vous êtes deux c'est merveilleux ! Deux élus, deux apôtres... Deux fois plus de chance d'accomplir la prophétie, quelle aubaine ! S'exclame-t-il en approchant dans ma direction, transportant tant bien que mal l'inconscient.
Ok alors j'ai rien pigé. Il a l'air aussi taré que les autres enfermés de l'asile... Mais au moins il semble inoffensif.
- Euh... Ouais trop cool ! Vous êtes...?
- Père Martin. Je vous aiderais à accomplir votre sainte quête !
... Martin genre comme Martin Mystère ? Il a mal vieillit le blondinet... Ou Martin Matin.. Mais c'est quoi ce délire de prophétie ? Je vais devoir affronter Voldemort ?
J'allais pour me présenter à mon tour mais il m'interromput pour me faire signe de le suivre. Ferme ta gueule et marche quoi.
- Je n'ai pas besoin de connaître votre nom. Mais... Quel est donc cet étrange accoutrement ? Intrigué, il désigne mes sublimes chaussons d'un mouvement de tête.
Quoi t'as un problème avec les licorne ? Nan il est sûrement impressionné par mon putain de style de la mort qui tue. Qui tue beaucoup dans le coin d'ailleurs. Beaucoup trop.
- C'est... La tenue spéciale des élus de haut de gamme envoyé par Dieu...
- ...
Me lançant un regard perplexe, Martin Matin préfère ne rien répondre et reprend donc sa route en partant du principe que je le suivrais. Vu que j'ai rien d'autres à faire et que je ne compte pas gentiment attendre que le gros porc revienne m'achever.... Bah je le suis quoi. C'est toujours mieux que de- Oh merde y'a du sang sur mes licornes !
Après m'être laissée guidée par le prêtre low cost de Mount Massive, je me retrouve dans une pièce réservée aux cellules d'isolement où de nombreux tarés sont enfermés. Certains portent des camisoles, d'autre s'éclatent la gueule contre des murs ou encore reste simplement recroqueviller dans un coin de la pièce. Charmant en tout cas. Certains patients sont complètement défigurés ce qui vient confirmer les propos de mon oncle sur les expériences humaines réalisées illégalement dans cet asile... Bon sang mais qu'est-ce qu'ils leur ont fait ?
Quelque peu anxieuse, je me permet de filmer les environs afin d'amasser plus de preuves, ce détail sembla satisfaire le père Martin puisqu'il sourit avant de m'encourager à continuer.
- La vérité est la véritable liberté. marmonne-t-il en pénétrant dans l'une des nombreuses cellules capitonnée.
Par précaution je préfère rester à l'extérieur et de là observer tête de pouce installer le type inconscient sur un lit. Il ôte la caméra de ses doigts, la manipule un instant puis dans un sourire la repose au côté de son propriétaire. C'est qui ce type d'ailleurs ? Un autre "apôtre" dont parlait le père taré ? En tout cas il a l'air d'être plongé dans le même bordel que moi...
Le prêtre quitte la cellule et ferme la porte, la pièce ne s'ouvrant que de l'extérieur je me demande bien comment l'inconscient va pouvoir s'échapper de là...
- Ma fille, n'ayez crainte. Quand il sera temps ils vous laisseront partir et vous pourrez accomplir votre mission. M'informe-t-il en serrant ses mains l'une contre l'autre.
- Ils...?
Mais je n'ai pas besoin de me questionner plus longtemps car la réponse se montre d'elle-même. En reculant, mon dos vient frapper le torse d'un homme et en me tournant, afin de poliment m'excuser, je tombe face à deux types. Des jumeaux. Voir d'ancien siamois à en croire la cicatrice qui marque leur corps nu. Putain oui ils sont à poils ! Mais pourquoi !? Bon sang habillez vous ! Je suis prête à leur filer au moins un de mes chaussons ! Ils vont attraper froid et- Merde ce n'est pas ça le problème mais plutôt les machettes qu'ils tiennent entre leur main. Je vais pour me retourner afin d'interroger le pouce mais celui-ci à disparu, me laissant seule face à deux mecs nudistes ultra flippant. J'espère pouvoir les amadouer avec mes frites mais...
- Elle a l'air... Nerveuse. Commente l'un.
- J'aimerais la tuer. Continue l'autre.
- Tout comme moi...
- Mais pas maintenant.
- La patience est une vertue...
Chouette programme. Ils ne méritent pas mes licornes décidément.
Bon sang je ne veux pas rester là !
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