Chapitre 8 (Deuxième partie)
Je pris Chara et Asriel contre moi, cachés dans l'évier beaucoup trop grand de Papyrus, essayant de contrôler ma respiration pour ne pas me faire repérer. Les enfants observaient la scène, les yeux ronds comme des billes.
Papyrus : Sans ! S'écria joyeusement le plus jeune. Tu m'as manqué !
Il s'élança vers son frère, tout content de le revoir. L'antropophage transportait deux énormes sacs.
Horror : Houla, doucement ! Le repoussa-t-il gentiment. Tu vas faire tomber la nourriture.
J'avais du mal à me détacher de la scène, troublée. C'était un trait de personnalité du squelette à la hache que j'ignorais. Visiblement, les deux frères ne se voyaient pas souvent.
Horror posa les sacs sur la table, et je pus voir qu'ils étaient pleins à craquer de nourriture.
Horror : Et voilà notre salaire du mois ! S'exclama-t-il, triomphant.
Papyrus : Sans, c'est magnifique... Mais... Tu sais, j'aimerais te voir plus souvent.
Le grand squelette semblait tout triste, au point que j'eus un peu de peine pour lui. Un Papyrus sans point d'exclamation était rarement un Papyrus heureux. L'aîné le serra alors dans ses bras.
Horror : Eh, frérot... Toi aussi tu me manques, mais... Les autres monstres d'ici n'ont pas la chance de recevoir de la nourriture des mondes extérieurs, et je veux que tu ne manques de rien, d'accord ?
«C'est donc comme ça que Nightmare a recruté Horror. » Songeai-je. «Il lui promet de la nourriture pour lui et son frère en échange de ses services.»
Papyrus : Tu parles, tu ne penses qu'à tes nouveaux amis... Bouda le plus jeune.
Horror : Pap's, ce ne sont que des collègues de travail, rien de plus... Tu es bien plus important qu'eux pour moi.
Papyrus : C'est vrai ?
Horror : Hey, bien sûr !
Asriel : ...on dirait oncle Sans mais en ogre... Murmura le plus bas possible le petit chevreau.
Chara : C'est Ogre!Sans...!
Moi : Et les ogres ça mange les enfants alors taisez-vous...! Chuchotai-je.
Ils eurent un sursaut silencieux et plaquèrent leurs mains sur leurs lèvres.
Horror : Et puis, ajouta le dit ogre, aujourd'hui je viens juste apporter de la bouffe, le Boss viendra me chercher plus tard, mais j'ai des jours de congés, on pourra se voir à ce moment-là, non ?
Papyrus : Oui, c'est vrai...
Horror : Les habitants de Snowdin ont besoin de toi ici. Si je fais mon travail tu peux faire le tien... D'accord ?
Papyrus : D'accord. On profite pour l'instant alors ! Je te montre mes puzzles ? Je les ai beaucoup amélioré tu verras !
Horror : Ouais, pourquoi pas ? Approuva l'antropophage en mettant les mains dans les poches.
Ils disparurent de notre champ de vision confiné. Les pas s'éloignaient, puis s'éteignirent complètement. Je retins un soupir de soulagement et ordonnai à Chara d'un regard de me rendre mon collier. L'endroit était trop confiné pour créer un portail, mais je pouvais nous téléporter loin d'ici ça serait déjà ça de gagner. Je n'étais allée qu'une fois à Horrortale, cela dit juste avant de nous cacher j'avais pu jeter un coup d'œil par la fenêtre, donc je possédais un point de visualisation.
Pas très rassurée, la petite humaine obéit. J'enfilai mon collier quand soudain, la porte s'ouvrit en grand. Horror m'empoigna et me tira d'un coup sec hors de notre cachette sous les cris paniqués des enfants. Tout en me serrant très fort le poignet il me fit une clé de bras et coinça sa hache sous mon cou, me collant à lui pour m'empêcher de bouger. La lame froide de l'arme sur ma gorge me convainquit de rester tranquille.
Horror : Je me disais bien que j'avais senti une odeur familière... Ronronna l'antropophage.
Papyrus : Sans ? Qui c'est, ça ? S'enquit le grand squelette, perplexe en constatant que son frère et moi nous connaissions.
Horror : Ça, frangin, c'est ce qui va nous rapporter double... Nan allez triple ration de nourriture ! Répondit l'aîné avec un grand sourire.
Les enfants demeuraient figés de frayeur, collés au mur. Ils se tenaient par la main, nous regardant sans oser esquisser le moindre geste.
Horror : Et bien, Lisa, quelles étaient les probabilités que je te trouve dans ma cuisine ? Tu es d'accord une chance comme ça ça ne se laisse pas passer, n'est-ce pas ? Si on m'avait dit qu'il suffisait d'attendre pour réussir un examen...
Moi : Je. ne. suis. pas. un putain de sujet d'examen ! Grognai-je.
Horror : Pour moi, si. Et de la bonne bouffe.
Horror posa son menton sur mon épaule, jubilant. Je réprimai une grimace. Il sentait la vieille charogne.
Horror : Je me suis toujours demandé quel goût tu avais. Dit-il en approchant dangereusement sa mâchoire de mon cou.
«Mauvaise idée ! Très mauvaise idée !!» Paniquai-je intérieurement sans pour autant bouger.
Le squelette à la hache s'arrêta juste avant que ses dents aient pu atteindre la gorge. Il se contenta d'arracher ma chaîne de mon collier avec les dents et, posant sa hache sur la table, de le prendre pour le mettre dans son manteau.
Horror : Tu as vraiment de la chance que je n'aie pas le droit de t'entamer...
Il me jeta sur Papyrus qui m'agrippa fermement les bras. Je me débattais rageusement mais le grand squelette était plus fort que moi sur ce terrain là.
Horror : Tu va rester ici bien sagement en attendant l'arrivée du patron, c'est clair ? Imposa-t-il en me regardant de haut.
Papyrus : Et les enfants, Sans ? Tu veux... Tu veux les manger...? Demanda Papyrus, inquiet.
Le teint de Asriel et Chara fut livide.
Horror : Quoi ? Le repris Horror en regardant Asriel. Non, on est pas des cannibals, quand même. L'humaine, par contre~
Il saisit Chara par les cheveux et la jeta sur la table pour sortir sa hache. La pauvre petite hurlait et suppliait de la lâcher.
Asriel : CHARA !!!
Le chevreau essayait de récupérer sa sœur mais Horror le repoussa brusquement contre le mur. Je sentis que l'étreinte de Papyrus était moins forte bizarrement. Comme s'il n'approuvait pas vraiment. J'allais me dégager lorsqu'on entendit comme un "BAM BAM" à travers la porte. Sourd mais brusque, avec une voix rauque qui gueulait «OUVRE, JE SAIS QUE TU CACHES UN HUMAIN !!»
Horror lâcha à contre cœur l'humaine en grognant.
Horror : Putain de merde...
Il invoqua alors des os bleus qui sortirent du sol pour attraper nos trois âmes, nous clouant sur place.
Horror : Surveille-les, Pap's, je reviens.
PDV Extérieur :
Tout en pestant, Horror alla jusqu'à l'entrée et ouvrit. Le monstre qui avait braillé était l'un des grands ours de Snowdin, vêtu d'un survêtement crasseux et poussiéreux. C'était celui qui se prenait toujours pour le maire. Ses dents étaient cassées, étirées vers le haut comme si on lui avait greffé un sourire et qu'il était condamné à le porter éternellement.
Ours : Sans ?? S'étonna-t-il de voir le squelette à la hache. C'est toi ??
Horror : Ben... Ouais ? Répondit ce dernier comme si c'était une évidence.
Ours : Ça fait des années qu'on te voit presque pas, y'a des gens ils croient que t'es mort !
Horror : Tout le monde est à moitié mort ici, non ? Grommela Horror, l'épaule contre le mur. Quelle importance...
L'ours plissa les paupières, les yeux perçants, et se pencha sur lui pour le renifler.
Ours : Ça sent l'humain chez vous.
Horror : Tu t'es gourré, y'a...
Ours : Vous cachez des humains OÙ SONT-ILS ?? C'est... C'est pour ça qu'on te voit jamais ! Vous avez trouvé un coin de bouffe et vous gardez tout pour vous !! Hurla-t-il, ses globes s'exorbitant sous la folie.
La mine de l'antropophage s'assombrit. À force de beugler cet abruti allait attirer du monde et ça finirait en émeute.
Horror : Tout faux, l'ami. Avec Papyrus ont vous a toujours rendu service, alors si vous pouviez nous faire...
Ours : VOUS ALLEZ NOUS LAISSER CREVER DE FAIM, C'EST ÇA ?? BANDE D'ÉGOÏSTES, J'APPELERAI LA GARDE ROYALE, VOUS-!!
Deux os taillés en pointe poussèrent de la neige et menacèrent la gorge du monstre, qui se figea.
Horror : Va raconter à la Reine Undick ce que tu veux mais si tu les fais se déplacer pour rien c'est toi et pas moi qui sera dans la merde, sache-le. Pesa Horror, grave.
L'ours ne répondit rien paralysé. Le coup de folie qui l'avait pris d'atténua peu à peu. Il lâcha de pitoyables sanglots.
Ours : D....Désolé Sans... Je croyais... J'espérais...
Horror : C'est bon. Va-t-en maintenant.
Les os disparurent, et le monstre tourna les talons, sa démarche ressemblant de près à celle d'un zombie. L'antropophage soupira. Bien sûr qu'il mentait, bien sûr qu'il gardait de la bouffe pour son frère. Mais son salaire était juste suffisant pour que Papyrus tienne. Il ne pouvait pas partager avec les autres, et encore moins les mettre au courant pour les univers alternatifs. Sinon ils finiraient par s'entretuer pour avoir leur part. Et même en ayant une alimentation équilibrée, redeviendraient-ils normaux ? Nah, cette faim, comme la sienne, était trop ancrée en eux pour cela.
Au diable cet univers déjà mort. Horror était bien mieux à s'amuser à torturer des gens avec ses potes, ses versions alternatives.
Quand il retourna à la cuisine, il n'y avait plus personne, excepté Papyrus, assommé, étalé sur la table. Les os bleus avaient été brisés et la fenêtre était ouverte. Le squelette à la hache paniqua. Où étaient-ils passés ? Ils n'avaient pas pu aller bien loin !
Horror : Pap's ! Putain Pap's ça va ??
Il regarda par la fenêtre et découvrit trois paires d'empreintes dans la neige. Il commença à les suivre. Où étaient-ils ? Au beau milieu de Snowdin, un monstre aurait dû les flairer, non ? Les traces s'arrêtèrent d'un coup, au milieu de la neige. Perplexe, il revint sur ses pas, et constata qu'il était passé à la frontière de Waterfall, où la poudreuse était remplacée par de la roche nue. Son sourire se tordit.
Horror : La sale petite merdeuse...
★★★
PDV Lisa :
Après avoir fait en sorte s'effacer nos traces, et avoir couru avec les enfants un bon moment, je finis par m'asseoir contre une roche, soufflant un bon coup. Il y avait peu de monstres dans cette partie de Starfall, espérons que ce soit la même chose dans le Waterfall de Horrortale.
Chara : On a semé le méchant ? Demanda Chara, bégayant de peur.
Asriel : Je veux rentrer à la maison... Sanglota Asriel.
Chara : Pleure pas, Azy...
Tout était dans les nuances de gris, de rouge... Des mouches volaient au lieu des lucioles, de la brume nous empêchait de voir à plus de dix mètres et tout semblait vieux et délavé. De plus, une odeur de vieille charogne me brûlait le nez. Quand à ce qu'on entendait... C'était une ambiance aussi oppressante que dans un film d'épouvante, où le méchant pouvais surgir à tout moments. Le moindre son sonnait comme des bruits de pas, des murmures et des ricanements.
Chaque seconde passée à Horrortale augmentait le risque de se faire dévorer. Je pouvais me défendre seule, mais avec les petits... Et puis se battre alerterait forcément Horror qui ferait tout pour nous empêcher de partir.
Ce n'était pas pas bon... Pas bon du tout...
Chara : Lisa, j'ai peur...
Je dévisageais les enfants, les mines inquiètes en me regardant comme pour y trouver du réconfort.
Voyons... Comment s'en sortir ? Il y avait peu de chance qu'on remarque notre absence avant longtemps, Epic peut-être mais il ne pouvait pas se téléporter dans les AUs. Error et Ink ne pouvaient pas deviner que j'avais besoin d'aide. Dream, oui mais... Bien qu'il pouvait ressentir les émotions de chaques personnes dans les univers, encore fallait-il qu'il se concentre dessus. Alors à moins qu'il me cherche spécialement..
«Et dans un moment... Nightmare viendra.» Songeai-je avec inquiétude.
Je dévisageai les deux frères et sœurs.
Mon imagination fit le reste.
Chara et Asriel horrifiés.
Le regard triomphant du maître des cauchemars.
Les petits empalés par de la haine liquide.
«NON, ÇA JAMAIS !»
Je les pris contre moi, comme si tout ça allait vraiment se produire et que je les protégeais comme le plus précieux des trésors.
Asriel : T'es en colère contre nous ? Demanda le chevreau avec tant d'innocence.
Moi : Non. Non, bien sûr que non...! Je ne vous en veux pas...
Je les relâchai en me calmant. Si je me laissais aller, ils allaient paniquer. Et il leur fallait quelqu'un. Je me repris en souriant.
Moi : Écoutez, s'il vous arrive quoi que ce soit, votre oncle me tue, alors on va s'en sortir tous ensemble, c'est clair ?
Les petits se consultèrent, puis hochèrent la tête d'approbation.
Moi : Pour partir il faudrait que je récupère mon pendentif. Réfléchis-je tout haut. Mais avant je dois vous mettre à l'abri.
Mais où ?
J'eus soudain une idée. On pourrait utiliser cette cachette. Où était-elle, déjà ?
Moi : Venez avec moi, et ne me quittez pas d'une semelle. Ordonnai-je. Vous aimez les films d'agent secret ?
Asriel : Oh, oui ! Approuva Asriel.
Moi : Alors on va faire pareil. Faites exactement comme moi, sans faire de bruit, vous pouvez faire ça ?
Il acquiscèrent, déterminés. J'appliquai alors les conseils de mon Sansei pour se déplacer sans se faire repérer. Aller sous le vent, faire attention où l'on marchait, détecter chaque son...
Asriel : On se croirait dans The Promised Neverland...! Murmurait le chevreau avec entrain.
Moi : Vous l'avez lu...? À votre âge...?? M'étonnai-je sur le même ton.
Chara : Maman ne voulait pas mais oncle Sans nous l'a montré quand même...!
Asriel : Elle doit pas savoir sinon il est cuit...!
Je secouai la tête, réprimant un sourire. Pourquoi cela ne m'étonnait-t-il pas ?
Par miracle nous arrivâmes sans encombres dans la petite grotte. Celle où se tenait un vieux piano, encore plus décrépi que dans mes souvenirs.
Chara : Oh ! C'est...
Moi : Oui. Confirmai-je. C'est la salle au piano.
Asriel : Et à quoi ça va nous servir ?
Moi : Mon ami Frisk à Outertale m'a montré un truc trop cool. Vous voulez voir ? Proposai-je avec entrain pour les requinquer.
Je m'assis sur le siège et jouai, en priant que le mécanisme n'ait pas lâché, ces quelques notes, enchantant les enfants derrière moi qui firent un "hooooo..." charmé.
Pour mon plus grand soulagement, les murs remuèrent et formèrent un trou ressemblant de près ou de loin à une entrée.
Asriel : Whouaaaaaaw ! Un passage secret !!! S'extasia l'un.
Chara : Comme dans les films d'agents secrets !!! Renchérit l'autre.
Satisfaite, je me levai et les suivis dans la pièce cachée. C'était assez sombre mais au centre trônait un autel avec une pierre rouge rubis.
Si brillante...
Si tentante...
Asriel/Chara : Whouaaaaaaaaaaaaa...
Asriel : Un trésor !!!!
Le chevreau fonça sur la pierre précieuse quand soudain, un chien sortit de nul part dévora le joyau.
Moi : Queoi ?? Criai-je, interloquée.
Asriel/Chara : FOX !!! S'exclamèrent les enfants en riant.
Fox était l'énorme mascotte d'Epictale, le toutou de compagnie de mon mentor et un sacré numéro. Mais celui-ci était sacrément plus petit, et Fox... Pas terrible comme nom, pour tout avouer.
Moi : Fox, c'est déjà pris. Objectai-je pendant que le canidé s'en allait. Pourquoi pas Toby ?
Asriel se tourna vers avec une moue adorable et tira la langue.
Asriel : Naaaaaaaaaan !! C'est le même que notre chien ! Alors il s'appelle Fox !
Moi : Toby !
Asriel/Chara : Fox !
Moi : Toby !!!
Asriel/Chara : Fox !!!
Moi : TOBY !!!!!!
Asriel/Chara : FOX !!!!!!
À notre dispute le chien revint vers nous, intrigué.
Asriel : Aaaaah, tu vois ? Il a reconnu son nom ! Fox !!
Mais le canidé, assis devant nous, tourna la tête en guise de refus.
Moi : Ahah ! Il n'aime pas ! Tu vois qu'il s'appelle Toby !
Le chien tourna la tête de l'autre côté, toujours réticent à ces appellations.
Chara : Mmmmh... Toby Fox ?
Tout fou fou, il s'élança vers la petite et lui lécha le visage en aboyant d'approbation.
Asriel/Chara : Ouais !!! Toby Fox !!!! Rirent les enfants, pleins d'enthousiasme d'avoir rencontré ce nouvel ami.
Moi : N'empêche qu'il a boulotté le trésor-
Puis il sauta sur moi et me mâchouilla les cheveux avec des japements aiguës.
Moi : Rhaaaa !!!! Arrête !! Qu'il est pénible !!
Je l'attrapai par dessous les bras et le plaçai devant moi.
Il était beaucoup trop mignon... je ne pouvais pas lui en vouloir quand il faisait cette tête là...
Moi : Voilà, c'est comme ça que je vais t'appeler, Chien Pénible. Dis-je sur un ton pour le moins gaga.
Je soupirai d'amusement, puis repris vite la situation en main en posant le chien sur la tête de Chara.
Moi : Très bien, vous restez là avec Chien Pénible et moi je pars chercher mon médaillon.
Asriel : Tu... Tu seras prudente, hein ? Dit Asriel, anxieux.
Je lui souris pour le rassurer.
Moi : Ne t'inquiètes pas, je reviendrai vite.
★★★
Après avoir réussi à fuir les combats avec les autres monstres pour aller plus vite, j'arrivai à Snowdin, devant la maison des squelettes.
Je ne pouvais arrêter de m'en vouloir d'avoir laissé les enfants derrière moi. En jouant la mélodie à l'envers, le passage se refermait et personne ne pouvait savoir où ils étaient cachés. Mais... Ne pas les voir m'angoissait beaucoup. Et si je me faisais prendre...
Je regardai par les fenêtres pour vérifier qu'ils n'étaient en bas puis entrai en toute discrétion. À pas de loup, le souffle court, je marchai jusqu'à la cuisine. Je pouvais entendre les deux frères discuter à l'étage.
Papyrus : Sans ! Tu m'avais dit qu'on profiterai de ce moment ensemble mais tu ne penses qu'à attraper l'humaine !
Horror : Mais, imagine, frangin ! Si c'est nous qui la livrons au patron, on aura trois fois plus de vacances, et donc trois fois plus de temps à passer tout les deux. Fais-moi confiance, d'accord ?
Le cadet me faisait tellement de la peine que je me serai bien laissée capturer rien que pour le voir sourire. Mais... Je ne pensais pas qu'il m'en serai reconnaissant.
Il était là, sur la table... Encore un peu...
Avec le moins de bruit possible, je tendis la main pour saisir mon médaillon et enfin quitter cet AU de film d'horreur.
??? : Où tu croyais aller, comme ça ?
J'entendis un bruit sourd, comme quand on donnait un coup sur la tête. Ma tête.
★★★
Je me réveillai, saussissonnée à l'évier géant de la cuisine. Je levai la tête et vis Horror qui jouait de sa hache assis sur la table et Papyrus adossé au mur à gauche, les orbites dans le vide.
Horror : Heya, bien dormi ? Ricana l'antropophage en le voyant reprendre conscience.
Moi : Que... Merde, il s'est passé combien de temps ?? M'affolai-je immédiatement.
Horror : Calme-toi, on a encore un moment devant nous... Tempéra-t-il, en levant et abaissant sa main.
Je soupirai de soulagement. Tout n'était pas perdu... en oubliant le fait que j'étais attachée à un évier qui ressemblait à un placard et que deux mangeurs d'hommes se tenaient en face de moi.
Horror : C'était ça que tu cherchais, peut-être ? Me nargua le crâne troué en balançant mon médaillon comme un pendule.
Je fis une moue colérique.
Moi : Rends-moi ça tout de suite !
Horror gloussa à l'entente de mon ordre évidemment inutile. Il se leva et poussa un peu plus la provocation en plaçant le collier juste devant mon nez, sachant que je ne pourrais pas le saisir.
Horror : Tu te doutais bien que c'était un guet apens, non ? Mmmmmh... Peut-être bien que non, finalement. Quelle petite idiote. Sourit-il avec satisfaction.
En guise de réponse, je lui crachai au visage, ne pouvant pas faire grand chose d'autre.
Il recula et s'essuya avec sa manche en fulminant.
Horror : Mais t'es dégueulasse ! Siffla le squelette à l'œil rouge.
Moi : Dis celui qui a une haleine de chacal ! Répliquai-je.
Il pointa sa hache sur moi pour me faire peur. Mais je gardai les sourcils froncés.
Horror : Je suis censé ne pas abîmer la marchandise, dit-il dans un sourire sadique en appuyant un peu la lame sur ma gorge. Mais quelque chose me dit que je ne pourrai résister à un petit morceau de viande.
Papyrus : C'est lui qui t'as fait manger de l'humain, n'est-ce pas...?
Horror se retourna vers son frère sans comprendre pourquoi celui-ci se manifestait.
Horror : De quoi, Pap's ?
Papyrus leva la tête, la mine grave en répondant.
Papyrus : À l'époque tu refusais de te nourrir de chaire humaine... Tu me demandais même de tout faire pour ne pas que tu cèdes à la tentation. Puis un jour, tu t'es mis à manger des humains comme ça, sans scrupule ! Au moment où celui que tu appelles "Patron" t'as recruté... C'est lui qui t'as poussé à le faire ? À ne plus écouter ta raison et à te laisser guider par ta soif de sang ?
Son frère demeura silencieux face à cette révélation. Moi, abasourdie.
Moi : Tu... Tu ne voulais pas manger d'humains, Horror ? Murmurai-je.
L'antropophage interrompu me fusilla du regard. Mon souffle en fut coupé. Puis ses dents s'étirèrent, étendues inexorablement jusqu'aux temporaux. Il éclata alors de rire, un rire énervé. Il se tourna vers son frère.
Horror : Tu es tellement naïf, Pap's ! Tu crois que c'est par éthique que je me suis laissé crever de faim ? Je n'en ai rien à faire qu'ils se fassent bouffer ! Pendant tout ce temps, si je me suis retenu, c'était pour vous laisser à manger, à toi et aux autres !! Mais tu sais quoi ? Au final...au final qu'est-ce que j'en ai à foutre...?
Ses os tremblaient. Il baissa la tête, les poings chevrotants, comme s'il démarrait une crise. Je déglutis. La lame remuait nerveusement sous ma gorge.
Horror : Tu m'énerves... Tu m'énerves à ne pas comprendre. J'ai passé sept ans, sept putain d'années sans manger, devenant un mort-vivant, un pauvre zombie juste bon à pourrir, menacé de mort à chaque instant ! Et tout ça pour quoi ? Pour garder en vie des cloportes déjà condamnés !!?
Papyrus : Mais... On... On n'a plus besoin de manger d'humains maintenant ! Tenta pauvrement Papyrus. Alors... Sans... Au moins nous deux...!
Cela n'eut pour effet que de le contrarier encore plus. Il avait perdu toute narquoiserie, comme replongé dans ses douloureux souvenirs. Je continuais de boire ses paroles, fixant sa pupille rétrécie par la haine. Il souriait. D'un sourire si amer...
Horror : Tu ne peux pas imaginer dans quel état de détresse j'étais. PERSONNE, ne peut l'imaginer !! Et... et c'est là qu'il est arrivé. Il m'a fait comprendre que tout ça ne servait à rien... La première fois que j'ai mangé un humain, la saveur était telle que j'avais failli m'évanouir ! C'était suculent ! Un délice !! Après tant d'années sans rien avaler, j'avais enfin retrouvé ma vigueur d'antan ! Et je me suis dis : Comment avais-je pu me passer d'un tel contentement ? Comment avais-je pu fermer les yeux sur une telle saveur ? Comment est-ce que j'avais pu laisser les autres avoir leur part du gâteau et me laisser moisir !??
Je regardais Papyrus, complètement abattu en arrière plan. Je comprenais ce qu'il lui arrivait, maintenant. Le grand squelette ne reconnaissait plus son frère, son Sans, celui qui aurait donné sa vie pour lui.
Horror était en pur état de folie. Il riait, pivota sa tête vers moi, la rapprochait comme si il était décidé à me dévorer.
Horror : Qu'espérait l'ancien moi au juste avec sa pseudo générosité ? Que mes souffrances allaient prendre fin ? Qu'un humain venu du ciel allait venir et tous nous libérer ? Que j'allais recommencer à vivre normalement après ça ? Ou que je serai destiné à souffrir pour l'éternité ?! HEIN ??! Fit-il d'une voix qui se brisait.
Son rire se transforma en gémissement, rauque, guttural. Il pleurait en posant son crâne sur mon épaule comme pour chercher du réconfort.
Mes sentiments se battaient en duel à l'intérieur de moi. Je ne savais absolument pas quoi penser de lui, à présent. Mais malgré le fait que j'étais désorienté, je gardai un point fixe sur la situation. J'étais attachée à un éviter avec un mec qui perdait la boule.
Horror : Il m'a appris à abandonner... À me laisser aller... Toi aussi, c'est ce que tu devrais faire...... Sanglotait-il.
Il pleura encore, puis les pleurs disparurent en un long souffle qu'il poussa en levant la tête.
Horror : De l'humain..... Ronronna-t-il en fixant mon visage terrifié.
Le squelette à la hache avait perdu toutes raisons. C'était évident qu'il allait me dévorer si je ne faisais rien, mais mon instinct de survie me hurlait de rester statique, comme la proie qui regardait la mort en face avant que le fauve ne lui saute dessus.
Il n'affichait pas un sourire triomphant, ni même sadique. Juste... Bestial... Animal...
Papyrus : Sans, NON !!! S'affola son frère en s'élançant vers son aîné.
Soudain, un chien sauta sur Horror et lui mordit furieusement la main. Le squelette à la hache hurla le douleur en reculant, heurtant sa colonne vertébrale à la table.
Moi : Toby Fox ! Lâchai-je avec soulagement.
??? : OUAIS !! Tu mangeras pas Lisa, Ogre!Sans !!!
J'inclinai la tête pour voir derrière l'antropophage, au pas de la porte. Les enfants ??
Chara et Asriel avaient des cailloux pleins les poches et les lançaient avec enthousiasme sur Horror et Papyrus. Le Sans à l'œil rouge se prit une pierre en plein dans le trou du crâne. Il l'enleva en pestant, pendant que Toby Fox me détachait avec ses dents.
Moi : Merci, Chien Pénible. Dis-je avec malice. Oh ! Là ! Le collier ! Attrape-le !
Dans la bataille, il était tombé des mains d'Horror et gisait par terre.
Le canidé bondit sur le médaillon et l'attrapa dans sa gueule.
Papyrus : Mais c'est le chien qui m'a volé tout mes os !
Horror : Putain !!! Pap's, chope-le !
Le grand squelette essayait d'attraper le chien dans tous les sens mais celui-ci sautillait avec jouissance sans se laisser avoir une fois, bondissant sur le crâne de Horror au passage.
Horror : BORDEL QU'IL EST PÉNIBLE !!!!
«Tu l'as dit.»
L'antropophage, enragé, brandit sa hache sur les deux lascars. Mais avant qu'il ait pu les toucher, je m'interposai, saisissant le manche. Seulement il força sur son arme sans faire de différence, et je sus que je ne tiendrais pas longtemps. Il fit soudain un grand coup, ce qui m'amena à reculer, tandis que les petits s'échappaient comme ils le pouvaient.
Horror enchaîna les coups jusqu'à ce que je me retrouve acculée, dos contre la cuisinière. Même sans le pouvoir de mon médaillon, je savais comment invoquer la magie de mon âme. Seulement, vu que je n'étais pas encore tout à fait à l'aise avec, il fallait vraiment que le désir de justice occupe tout mon esprit et... Avec ce qu'avait dit le squelette à la hache, le frapper n'était pas vraiment l'acte de justice que j'avais en tête.
Vite, je regardai autour de moi afin de trouver une arme adéquate. Bingo !!
Je m'en emparai vite et contrai l'attaque avec, un sourire aux coins des lèvres.
Horror : Mais...? Fit Horror, déconcerté. Tu crois vraiment pouvoir me battre avec une poêle à frire ??
Moi : Qui sait~
Nous nous lançâmes alors dans un duel, poêle contre hache.
Pendant ce temps, Papyrus, encore en train de galérer avec Toby Fox, haletait, épuisé. Le chien, au contraire, semblait infatigable. Il courait et bondissait avec des aboiements joyeux.
Papyrus : Mais... C'est... Pas possible...
Asriel : VAS-Y, T'ES TROP FORT, TOBY FOX !!!
Chara : T'es trop un super chien !!!
Papyrus : ESPÈCE DE PETITS ENFANTS MALÉFIQU-!!
Il se prit soudain, une grosse pierre sur le crâne et s'effondra devant les pieds des garnements qui se firent un check de victoire.
Horror : PAPYRUS !! Rugit Horror en tournant la tête vers son frère.
C'était le bon moment. Pendant qu'il était distrait, je lui assénai un énorme coup de poêle derrière la tête. Il s'écroula, assommé.
Asriel/Chara : DANS TA FACE, OGRE SANS !!! Se réjouirent les enfants.
Je soufflai un bon coup.
Moi : Merci, les enfants, et merci à toi, Chien Pénible. Dis-je avec un petit rire. Mais... Comment vous avez pu sortir de la cachette ?
Le sourire des deux lascars s'étira, il étaient apparemment très contents je que je leur demande.
Chara : C'est Toby Fox ! Répondit la petite humaine.
Asriel : Il s'inquiétait pour toi alors il nous a invité à le suivre et il a foncé droit dans la paroi. On l'a suivit le on l'a traversé avec lui !!!!! C'était GÉNIAL !!!!
Moi : Vraiment ??
Je grattai le menton du brave toutou qui me rendit le médaillon, tout fier.
Moi : D'où viens-tu, étrange chien ? Me demandai-je, encore intriguée.
Il répondit par un petit jappement. C'était adorable. Puis il détala et disparu sans qu'on ne sache comment.
Moi : Il est parti. Fis-je avec une voix triste qui me surprit.
Asriel : Oh non... Je l'aimais bien, moi, Toby Fox... Gémit le chevreau.
Moi : Allez, on rentre où j'en connais un qui va nous gronder. Annonçai-je avec un doux sourire.
Chara : Ouais ! Approuva Chara. La visite des mondes ce sera pour une autre fois !
Asriel : Avec Oncle Sans !
J'ouvris alors la brèche en direction d'Epictale.
Nous atterrîmes à l'endroit où on était avant d'être arrivé à Horrortale, pile au moment où Epic revenait.
Epic : Tout s'est bien passé, p'tite Bruh ? Ils ont été sages ? Demanda mon mentor, un peu inquiet.
J'échangeai un regard complice avec Chara et Asriel.
Moi : Ils ont été a-do-rable.
★★★
Asriel : Tu reviendras nous voir, hein ? Sanglotait le petit prince.
Chara : Maiiiiiiiiis... Pleure pas Azy... Fit la petite humaine, mais sa voix tremblait un peu.
Mais c'est qu'ils allaient me faire verser des larmes, ces deux guimauves ! Je les serrai tendrement dans mes bras.
Moi : Ne vous inquiétez pas, les enfants... On se reverra, c'est promis. Soyez sages en mon absence, d'accord ?
Asriel/Chara : On te promet rien !! Répondirent les enfants en chœur.
Epic : On y va p'tite Bruh ? Demanda Epic au loin qui avait déjà fait ses au revoir à Chara et Asriel.
À contre cœur, je les lâchai et rejoignis mon Sansei.
Moi : Oui !
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J'AI RÉUSSI À RESPECTER LE CANON !!!! YES !!!!!!!
Ben oui, parce qu'au départ, Horror devait juste crâner, mais quand j'ai su qu'il ne voulait en réalité pas manger d'humain, je le suis dis : Merde ;-; Bon bah Fuck le canon, hein...
Sauf qu'au moment d'écrire, j'eus un... Élan d'inspiration et j'ai commencé à faire un truc plus dramatique. Et au final, je trouve que c'est mieux comme ça UwU. (Et ouis ça lui épargne le syndrome de Killer XD)
Ce qui est bien, c'est que ça laisse une différence entre le Horror canon (dans Horrortale) et le Horror fanon (avec les Bad Guys) dans une seule histoire.
Re-edit de la réécriture : Alors... Ceux qui ont lu la dernière version on peut-être été deg' que Horror ne soit pas aussi "innocent" qu'avant mais... J'ai lu le comic entre temps et en fait ça respecte plus le canon comme ça :'3
Ouais... Même avant Nightmare il était pas super sympa, le Sans-
Mais bon, il reste à plaindre donc je me suis dit que je pouvais quand même changer ^^"
Encore désolée ^^"""
Sur ce,
Enjoy ^^
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