Chapitre 4 (Deuxième partie)
Le jour s'était levé. Pour la première fois depuis des semaines, j'avais bien dormi.
Les yeux à moitié clos, dos contre le matelas, je levai doucement les bras, étirant mon corps engourdi... Pour les laisser retomber juste après. Nah, encore cinq minutes...
Afin de me rendormir et profiter un peu plus de l'apaisement que me procurait mon esprit embrumé, je roulai sur moi-même avec un semi grognement pataud. Ma main passa par dessus bord et rencontra la froideur du parquet de ma chambre.
Enfin... Aurait dû. Mais ce qu'elle rencontra était une surface tiède, dure et sphérique. Je me redressai soudain, parfaitement réveillée, en voyant un squelette en habits de vagabond allongé au pied de mon lit, sur le flanc, les deux mains faisant office d'oreiller. Error ??? Qu'est-ce qu'il faisait là ??
Je me mis assise, prêtant attention à ne pas faire grincer les lattes, en essayant de me rappeler comment on en était arrivé là. Ah, oui. Il avait proposé de rester dormir, après que Nightmare ait fait irruption chez moi durant un instant... Malencontreux. Mais il ne devait pas être sur le canapé ? Alors qu'est-ce qu'il faisait là ?? Heureusement que je m'étais couchée toute habillée...
Je le dévisageai, les pupilles comme vissées à lui. Il était encore plus mignon en sommeil, on pouvait même aller jusqu'à craquant. Le contraste entre l'éveil et le repos était toujours bien plus fort quand la personne en question avait l'habitude d'afficher un air féroce. Parce que oui, à part lorsqu'il était vraiment épris d'émotions positives, Error avait une gueule de méchant, force était de me le rappeler.
J'enfilais mon pull et descendis les escaliers en direction de la cuisine.
Brrr...! Il faisait froid ce matin !
Je tournai la tête à gauche. Ah. Oui, évidemment. Le marionnettiste avait complètement détruit l'entrée avec son Gaster blaster. Heureusement que la maison était la plus isolée au sein du village, avec un peu de chance il n'y aurait pas de témoin avant que je ne demande à Ink de me la réparer.
Au dehors, la brume s'était à moitié dissipée. En allant voir par la fenêtre, de l'autre côté, on pouvait constater que les Outergroundiens commençaient sortir de chez eux.
Error : Çå ã dû pårtįr dãns łå nūįt.
Je me retournai. Le squelette d'ébène s'était levé, le regard neutre, mains dans les poches. Il bailla à s'en décrocher la mâchoire.
Error : Pęūt-êtrę mêmę qūę cē søįr łēs étøįłēs sęrønt åssęz décøūvęrtēs pøūr qū'øn pūįsse ęn prøfitēr.
Je poussai un soupir. J'avais parfaitement compris ce qu'il sous-entendait.
Moi : Je... Je ne sais pas encore... Murmurai-je. Il faut que je prenne ma décision avant.
Error : Qū'ęst cę qūę jē t'āį dįs, hīęr...? Désespéra le squelette d'ébène. Ję VĘĪLŁE sūr tøį. Ję lūį dīråis qū'įł n'å pãs łę drøįt dē tę tūer qūøį qū'įł årrivę.
Il avait vraiment l'air d'être sûr de son influence sur le maître des cauchemars. Mais ce dernier ne laisserait pas donner l'impression non plus qu'il dépendait d'Error, non...? Son sens de la négociation avait sûrement des limites...
Peut-être que je m'inquiétais pour rien... Mais je ne savais pas... Je sentais mal ce plan.
Error : Tū nę mē fãįs pås cønfįånce ?
Moi : Pour que ça se termine en pugilat, oui, je te fais entièrement confiance. Répondis-je honnêtement.
Il tira une moue vexée qui me fit sourire sans que je ne puisse me l'empêcher.
Moi : Error... Je ne veux ni arrêter mes activités ni renoncer à te voir. Mais il faut juste que je réfléchisse à tout ça, tu comprends ? La... La situation va foncer à toute allure sinon, elle va m'échapper. Tu veux bien me laisser un peu de temps...?
«Surtout pas renoncer à te voir.» Appuyai-je intérieurement.
Il fronça de la cavité nasale, pesant le pour et le contre. Puis, finalement, il expira bruyamment.
Error : D'åccø-ø-ørd. Ję tē łåįssę łē tęmps.
Mais les traits sur son visage n'étaient toujours pas adoucis. Il y avait de l'amertume dans son regard.
Moi : Merci beaucoup. C'est très gentil de ta part...
Error : J'įmåginē...
Moi : S'il te plaît arrête de bouder...
Error : Ję nē bøūdę pås.
Moi : Si tu boudes.
Error : Nøn, j'åį jūstę pęūr qūę tū décidęs dē nę płūs mę rēvøįr.
Cette phrase me fit mal et me fit rougir en même temps. Error était... Très désinvolte en ce qui concernait exprimer son attachement à mon égard.
Moi : Ah, mais...! Dis pas des trucs comme ça...!
Error : Pøūrquøį ? C'ēst łå vérįté.
Il... Ne se gardait pas de balancer dans le plus grand des calmes qu'il tenait beaucoup à moi. Les paroles de Fresh me revinrent. Et hier, quand on s'était tombé dessus... Rien que d'y penser, mon cœur battait plus fort. Bon sang il ne m'aidait pas à réfléchir à la situation, je risquais de crever, moi, dans cette histoire ! C'était de ma faute, je n'aurais pas dû lui en parler. Évidemment qu'il allait mal réagir. Mais je ne m'attendais pas à ce qu'il tienne autant à moi. Et merde il ne m'aidait vraiment vraiment pas !
Error parut remarquer mon embarras, car après une minute de silence il posa une main confuse sur mon épaule pour attirer mon attention détournée.
Error : Désøłé, c'ęst égøïstē... Ję nē tę męttēråis płūs łå pręssīøn. Fåįs... Fåįs cømmę tū łę sēns, øk ?
Je ne savais pas ce qui me réchauffait le plus le cœur entre ses paroles et sa main touchant mon épaule.
Je secouai la tête pour reprendre mes esprits.
«Raaaaah mais qu'est-ce qu'il m'arrive depuis hier soir ?! Je déteste ça !»
J'opinai doucement et le remerciai d'un regard, souriante. Il me le rendit, trop mignon, puis secoua la tête lui aussi.
Error : B...Bøn, c'ēst bįēntôt ł'hęūre dę tøn ęntråînęmēnt åvęc Ēpįc, jē pęnsē qūę jē våįs ÿ ãlłęr...
Moi : Euh... Error ! Fis-je alors qu'il s'en allait dans une brèche.
Il se retourna, intrigué.
Moi : Si... Si décide d'arrêter ce ne sera pas ta faute, parce que... Parce que pour moi aussi ce serait un déchirement de ne pas te revoir !!
Il me considéra, consterné, acquiesça lentement. Je crus voir un peu de bleu sur ses pommettes quand il se retourna et entra dans le portail.
Error : Ję prévięndråī Įnk pøūr tã pørtę... Annonça-t-il juste avant de s'éclipser.
Je soufflai, la pression commençant à redescendre. Décidément entre la peur et la... chaleur ? (Ce n'était pas un sentiment mais je n'arrivais pas à le décrire autrement que comme ça), je vivais un ascenseur émotionnel depuis hier.
Je m'apprêtais à enfin prendre un petit déjeuner quand, du coin de l'œil, un papier virevoltant capta mon attention. Il était coincé sous un pan de mur écroulé. Interrogée, je marchai jusqu'à l'entrée, le lus. Et mon sang se glaça.
Prépare des petits fours pour ce soir. Nous allons avoir une petite conversation toi et moi, et n'espère pas t'en tirer à bon compte.
Affectueusement,
Nightmare
★★★
Epic : Coup droit ! Direct du gauche ! Attention aux os !!
La voix d'Epic qui me criait des conseils m'était bien lointaine. Tout était chamboulé dans ma tête. Entre les menaces de Nightmare, la douceur d'Error, ce qu'il s'était passé hier quand on était tombé, la lettre... Mon esprit avait complètement dévié, au point que squelette violet me fonçant dessus me fit presque sursauter. Je me protégeais frileusement avec un os.
Epic : Attaque au lieu de défendre, Bruh ! S'exclamait-il en enchaînant les assauts frontaux.
Cela me força à me tirer de mes pensées, sauf que je m'alarmais à chaque coup que mon Sansei me portait, même quand il se faisait le plus lent possible. Tout se passait trop vite, je n'avais pas le temps de réfléchir. Il invoqua alors un Gaster blaster, qui me provoqua un mouvement de recul. Il tira. Dans la panique, je fis sortir une muraille d'os qui para le tir un instant, mais le rayon destructeur en eut très vite raison. La muraille explosa. Les éclats d'os éjectés me coupèrent à diverses endroits. Je tombai brusquement par terre, me couvrant le visage, recroquevillée.
Epic : Bah qu'est-ce qu'il s'est passé ? Demanda Epic, perplexe, en atterrissant devant moi pour m'aider à me relever. Je t'ai laissé plein d'ouvertures tu n'en a prise aucune... En plus tu sais bien qu'une rempart d'os pour contrer un blaster c'est à double tranchant !
Bien sûr, évidemment... Se téléporter aurait été plus intelligent. Mais je n'avais pas pu me concentrer sur le lieu à choisir, dans ma tête l'image de la gueule osseuse avait tout dévoré.
Moi : ...Je...je sais pas... J'ai paniqué... Bégayai-je alors qu'il me donnait de la nourriture monstre pour guérir mes blessures infligées par magie.
Epic : Ça t'arrive souvent, ces derniers temps... Fit remarquer l'œil zébré, un doigt à son menton. Tu es plus craintive sur tes attaques. Qu'est-ce qui t'arrive ma p'tite Bruh ?
Moi : En fait, c'est que... J'ai...
Je ne voulais pas lui avouer que j'étais une froussarde. Mais... C'était mon entraîneur, si quelque chose n'allait pas il était en obligation de le savoir. Je pris alors une grande inspiration, tête baissée, et lâchai d'une toute petite voix :
Moi : J'ose pas combattre.
Epic : T'oses pas combattre ? Répéta-t-il, un peu trop fort à mon goût.
Je me pris les coudes, malmenais mes manches, détournant les yeux.
Moi : À chaque fois, des flashs me viennent, des sensations aussi... Qu'on me coupe la tête, que je tombe sur la nuque et qu'elle craque, ou juste que je me casse un os bêtement. C'est vrai après tout... L'humain est plus fragile anatomiquement que le squelette...! C'est aussi pour ça que je ne fais pas de missions en ce moment... J'ai... J'ai la trouille. C'est tout. C'est... C'est lâche par vrai ? En plus c'est ridicule... Des tas de gens combattent tout le temps et ils n'ont pas peur, eux...
Comment est-ce que j'avais pu devenir aussi lamentable bon sang ? Je n'étais même plus apte à résister dans un bête entraînement... Alors qu'au début je me lançais sans peine dans les combats !
Epic : Qu'est-ce que tu racontes, Bruh ? S'étonna mon Sansei, poings sur les hanches. C'est parfaitement normal d'avoir peur de la mort !
Je le regardais enfin, interloquée. Je ne m'attendais pas à une réponse si... Soudaine.
Moi : ...Ah...ah bon...?
Epic : Bien sûr enfin ! Affirma-t-il comme si c'était une évidence. Chaque personne normalement constituée a peur de mourir et fait attention au danger. C'est le principe même de L'ANTICIPATION. Surtout quand la fuite t'étais avantageuse à tes débuts sur l'Outerground et encore plus surtout quand tu n'as jamais eu à combattre de ta vie ! Faire tout ce qui est en ton pouvoir pour ne pas mourir lorsque tu es en danger ne te rend pas ridicule ou lâche !
Cette réponse était plus que je ne l'avais espéré. Je croyais qu'il allait soupirer de découragement, me secouer, ou me juger... Mais pas du tout.
Epic : Je vais même affirmer : il faudrait être complètement stupide pour ne pas avoir peur de la mort. Ça en vient à trahir le principe même de l'instinct de survie. Dit-il, levant l'index en l'air. Pour t'avouer un truc j'étais sidéré de voir à quel point tu n'avais pas froid aux yeux quand tu étais partie aider Ink et Blue, Bruh. En sachant dans quel milieu tu avais vécu, ce n'était pas normal que tu agisses avec autant d'intrépidité, c'était même de la pure inconscience à ce niveau. Mais ta peur, là... Ça montre juste que t'as retenu la leçon, c'est rassurant d'un côté !
Moi : Epic... Fis-je, infiniment reconnaissante. Merci...
Epic : C'est normal, p'tite Bruh. Sourit-il.
Mais il prit tout à coup une mine plus sérieuse.
Epic : Cela dit... Si tu veux continuer à être une héroïne et repousser les Bad Guys, il va falloir passer outre ça. En affrontement, tu risques la mort à chaque seconde, et tu dois garder ton sang-froid pour pouvoir être en état d'analyser la situation. Et tu ne peux pas garder ton sang-froid si tu as peur de chaque coup qu'on peut te porter. Il te faut donc étouffer cette peur (avec quand même un minimum de prudence). C'est indispensable.
Ce fut comme si une pierre me tombait sur la tête. Il disait l'inverse y'a deux secondes !
Moi : Mais... Tu viens de dire qu'il fallait être complètement stupide pour ne pas avoir peur de la mort...
Epic : Parce qu'un héros, C'EST complètement stupide, p'tite Bruh !
Je regardai son air malicieux, bras ballants, puis lâchai un râle démoralisé. J'avais espéré que Nightmare exagérait la réalité pour me décourager quand il assurait que ma vie étais en danger sans discontinuer, mais en fait Epic venait de me prouver qu'il avait totalement raison...
Mon Sansei claqua des doigts sous mon nez pour attirer mon écoute. Son sourire était plus doux, rassurant.
Epic : Eh, je ne dis pas que c'est hors de ta portée et que tu dois renoncer... Il faut juste que tu comprennes quand quoi tu t'embarques. En tant que mentor, je n'ai pas le droit de te mentir sur ce qui t'attend. Devenir un héros, c'est accepter la mort et puis c'est tout.
Il m'attrapa les épaules pour me faire tenir droite.
Epic : Je t'encouragerais toujours peu importe le chemin que tu prendras, Bruh. Mais je ne peux pas le choisir à ta place. La voie... Il n'y a qu'à toi de la décider. Réfléchis aussi longtemps que tu voudras, et donne moi ta réponse quand tu seras décidée. Ok ?
Moi : Ok...
Je m'accorchai à son air rassurant et tentai de sourire moi aussi. J'avais de la chance d'avoir un Sansei comme lui.
Epic : Bon. Sinon... Est-ce qu'il y a autre chose qui te tracasse ? M'interrogea soudain Epic tandis que je mangeais les cookies qu'il m'avait donnés.
Moi : Autre chose ? Fis-je, étonnée. Euh... Non, je ne crois pas... Enfin... Tu as répondu à mes questions sur...
Epic : Je parle pas de ça. Me détrompa-t-il en me boopant le nez. Y'a un autre truc qui te travaille, qui se mélange avec ta pelote de trucs qui te travaillent, Bruh.
Moi : Ben...
La sensation du corps du squelette d'ébène à moitié sur le mien revint subitement, comme pour m'apporter un indice. Oui... En effet il y avait autre chose qui me travaillait, reliée d'un côté à ma peur de la mort. J'ouvris la bouche, la refermai, incertaine. C'était assez gênant. Je choisis mes mots maladroitement :
Moi : Est...Est-ce que c'est normal que tu as la peur de ta vie quand quelqu'un te plaque brutalement au sol ou contre un mur et t'empêche de bouger, mais que quand c'est Error tu trouves ça pas si dérangeant.........?
Epic : Error t'a plaquée brutalement au sol ?? Reprit Epic, choqué.
Moi : NON !! Criai-je immédiatement, tendant les paumes. C'était un accident, c'était pas exprès !! Et puis il buggait, enfin il a planté, mais il ne m'a pas empêché de bouger volontairement, il n'a rien fait de mal ! En fait...
Mon mentor parut se détendre au fur et à mesure que lui racontais ma cascade avec Error, omettant bien sûr la raison première de cet incident. À la fin, j'étais toute rouge, extrêmement embarrassée, faisais de grands gestes avec cette impression horrible que tout ce que je disais était ridicule et dépourvu de sens.
Moi : C'est juste, que... Est-ce que c'est normal que... Avec n'importe qui ton cœur bat hyper fort, ton sang se glace, tu as l'impression d'être figée de terreur et tu paniques... Et qu'avec Error ton cœur bat aussi hyper fort, ton sang se glace, tu as aussi l'impression d'être figée et tu paniques mais que... Que tu n'as quand même pas vraiment envie de bouger ???
Mais plus je parlais, plus je m'entendais parler. Et quand on s'entendait parler, on prenait conscience de ce qu'on disait, on prenait un point de vue plus extérieur. Je devinais donc peu à peu de quoi il s'agissait, et je refusais de l'admettre.
Epic : Laisse-moi deviner, Bruh... Fit semblant de réfléchir Epic, un doigt sur ses dents. La différence c'est qu'avec Error tu ressens une immense chaleur dans ton ventre, ton regard reste figé sur le sien et tu apprécies ce contact qui est d'une douceur extrême ?
Moi : Euh... Oui, c'est...c'est à peu près ça...
Un immense sourire s'afficha progressivement sur la face du squelette violet, avec les orbites à moitié fermées d'espièglerie. Puis il sauta d'un pied sur l'autre, poings fermés, tout excité, la voix virant sur l'aiguë.
Epic : AHAAAAAAAAAAAAA, j'en étais sûr, Bruuuh !!!
Moi : De quoi...?
Epic : Ch'uis vraiment obligé de te dire ce que c'est ??
Je couvris mon visage avec mes paumes, ne supportant plus de ressembler à une tomate. Non, il n'avait pas besoin de le dire.
Moi : Mais... Même quand on est amoureux on ne peut pas aimer se faire soumettre comme ça !! M'affolai-je. Surtout quand on déteste ça d'habitude ! Je déteste me sentir impuissante ! Je ne peux pas aimer ça c'est affreux !!!
Je risquai un œil entre l'interstice de mon majeur et mon annulaire. Le squelette violet me considérait, cliquant des paupières osseuses, hébété. Bon, Ok. LÀ, il me jugeait.
Epic : Attends, mais... Est-ce que tu t'es RÉELLEMENT sentie impuissante à ce moment-là, Bruh ? Questionna-t-il, levant une arcade.
Moi : Ben...Au début, oui, un peu, mais...mais...
Je demeurai muette, cherchant les mots.
Epic : ...Mais en fait tu t'es vite sentie en sécurité, pas vrai ? Compléta-t-il à ma place.
Moi : ...Oui. Avouai-je timidement.
Epic : Ben voilà. Ce n'était donc pas un sentiment d'impuissance ! Conclut-il en reprenant son grand sourire.
Moi : C'est tout...? C'est si simple...?
Epic : Yup, Bruh ! L'impuissance ça aurait été s'il avait voulu te retenir alors que toi tu ne voulais pas. Mais ce n'était pas le cas, non ?
Moi : Ben... Non...
J'ôtai enfin mes mains, tête dans les épaules. Bon... S'il le disait...
Mon Sansei porta ses poings à ses pommettes rosies, les étoiles dans les orbites et la bouche formée comme celle d'un chat.
Epic : Bruuuuuuuuuuuuh...!!! T'es toute gênée t'es trop mignonne comme ça !!!
Il me serra dans ses bras et me secoua à droit à gauche, m'étouffant presque.
Epic : Ma P'tite Bruh est amoureuse c'est trop chouuuu !!!
Moi : Arrête, c'est pas chou, c'est stupide !!! Rétorquai-je en hurlant presque.
Epic : AAAAAAAAH ON DIRAIT UNE TSUNDERE C'EST ENCORE PLUS CHOUUUUUUUUU !!!!
Il finit quand même par me relâcher. Cependant, son état de "fan-boyling" n'était pas terminé.
Epic : Et lui, tu penses qu'il ressent la même chose pour toi ??
J'étais visiblement en train de sourire sans m'en rendre compte, parce que je sentis mes zygomatiques s'abaisser à cette question. Si Error était amoureux de moi ? C'est vrai qu'il n'avait aucun mal à dire que je lui manquais beaucoup... Mais... Ce n'était pas le comportement de ceux qui ne nous considérait que comme des amis chers ? S'il m'aimait réellement, il serait plus gêné de le dire, non...?
Moi : Je ne sais pas... Répondis-je sincèrement.
De toute manière je n'avais pas le temps de penser à ça pour l'instant. J'avais d'autres problèmes sur les bras.
Epic : Mmh...T'as l'air toute crevée ma p'tite Bruh, tu devrais aller te reposer. Me conseilla mon mentor, de retour à la normale, après m'avoir détaillée.
Moi : On n'est pas tard...
Epic : Je ne parle pas de ça. T'as besoin de réfléchir. De te mettre à jour.
J'acquiesçai, tenant mon crâne qui semblait être aussi lourd que du plomb. Je le saluai donc et ouvris un portail vers Outertale. L'œil zébré m'interpela au moment où j'allais y entrer.
Epic : Ah, et une dernière chose !
Je me retournai. Il me pointa du doigt, tout sourire.
Epic : Si tu finis par te mettre avec Error je veux être le Fan-boy n°1 de votre ship !
Moi : Putain Epic !!!
Je lui tirai la langue, fis volte-face et disparus aussitôt dans la brèche sans en ajouter davantage.
★★★
Je me jetai sur mon lit. Entre mes pseudo sentiments pour Error et la lettre pas rassurante de Nightmare, mes émotions ne se lassaient pas de faire du yoyo. Ce bordel était... Épuisant.
Bon, déjà ce n'était pas le moment de penser au squelette d'ébène, le maître des cauchemars viendrait ce soir et mes avis que j'avais intérêt à ne pas tarder pour prendre une décision !
Rien que d'y penser... Et si je mourrais dès ce soir ? Comme ça, comme une merde, sans avoir dit au revoir Papyrus, Grillby, Error...? Et ce que m'avait dit Epic... Je ne saurais dire si ça m'avait aidé à choisir ou non. Disons que ça m'avait amené à y voir plus clair.
"Être un héros c'est accepter la mort et puis c'est tout."
Je poussai un énième soupir. Je l'avais toujours su au fond, non ? J'avais juste espéré qu'il me dise que je n'avais rien à craindre... que c'était facile... Que mes peurs étaient infondées...
Mais il avait raison. On ne pouvait pas être un guerrier sans risquer sa vie. Ça avait toujours été sous mon nez, dans ces histoires qui me faisaient tant rêver... Mais on avait beau montrer l'héroïsme sous n'importe quelle facette, on ne pouvait pas décrire à quel point c'était effrayant. À quel point, rien qu'une fraction de seconde, on voyait sa vie défiler, on avait l'impression de rendre notre dernier souffle. On montrait toujours cela comme quelque chose de facile, d'évident pour les personnages... On montrait toujours cela comme le coup d'une destinée.
Et je croyais que c'était quelque chose d'évident pour moi aussi. Mais ça ne m'était pas inné. Peut-être qu'en fait... Ce n'était tout simplement pas ma destinée. Peut-être que j'étais ce genre de personne qui regardait par la fenêtre les oiseaux voler. Ce personnage qui restait en arrière plan, un figurant ordinaire ayant l'occasion de voir quelque chose d'extraordinaire une ou deux fois dans sa vie. Peut-être que je n'étais juste pas faite pour tout ça.
Alors qu'est-ce que je devais faire ? Me ranger ? Ou persévérer ?
Abandonner ?
Continuer ?
Je veux ou je veux pas ?
Je restai au moins une demi heure ainsi, étalée sur le matelas. Quand je me redressai soudain, dévalai les escaliers, enfonçai les pieds dans mes chaussures et courus à la supérette de Stardin acheter ce dont j'avais besoin pour préparer les petits fours.
Ma décision était prise.
★★★
La nuit était tombé. Error ne s'était pas trompé, la brume était entièrement dissipée et les étoiles avaient repris toute leur splendeur. Hélas, ce n'était pas un beau rendez-vous au clair de lune qui m'attendait ce soir.
Je venais de sortir les apéritifs du four quand j'entendis qu'on toquait à la porte (réparée). C'est pas vrai, il faisait exprès d'avoir un tel timing ou bien ?
J'inspirai profondément afin de me mettre en condition. D'accord, c'était le moment, allons-y... J'ôtai mes gants de cuisine et me dépêchai d'ouvrir au squelette de pétrole. Ce dernier se tenait devant moi, les mains dans les poches. Il ne souriait pas. Il n'avait pas l'air en colère non plus, son expression était... Naturelle. Normale.
Nightmare : Bonsoir. Annonça-t-il d'un ton neutre.
Je ne m'attendais pas à cette attitude. Ça me fit presque bredouiller, cela dit je me repris immédiatement, lui montrai un sourire radieux et ouvris la porte entièrement pour le laisser passer avec politesse.
Moi : Tu n'as pas essayé d'apparaitre de nulle part pour me surprendre cette fois à ce que je vois. Fis-je remarquer avec une touche d'amusement.
Nightmare : J'ai prévenu que je viendrais. Répondit-il seulement en passant le pas de l'entrée. Et puis je voulais nous mettre sur un pied d'égalité, c'est plus favorable à la conversation. C'est d'ailleurs dans ce but que tu affiches ce sourire plastique, je me trompe ?
Moi : On ne peut rien te cacher.
Un léger sourire fuita de sa bouche avant de disparaître. Malgré qu'il ne s'était pas gêné pour percer à jour mon masque d'assurance, je ne perdis pas de celui-ci. Il sonnait affreusement faux, mais l'abandonner reviendrait, comme me l'avait certifié Dream, à perdre ce pied d'égalité. Je devais garder ce masque, quoi qu'il arrive.
Moi : Tes petits fours sont prêts. Oh, ils sont un peu brûlants pour l'instant, peut-être préférerais-tu attendre...?
Nightmare : Aucun problème, je ressens la chaleur, pas la brûlure. Affirma-t-il en levant poliment la main.
Il s'installa du côté oblong de la table, au lieu du bout comme il en avait l'habitude, (sans doute afin que notre distance soit suffisamment proche pour parler facilement). Je partis chercher le plat, et diposai les apéritifs dans la grande assiette posée devant lui. Être obligée de le servir était assez humiliant avant, mais garder son calme, sans lâcher son regard du sien, était une tâche bien plus ardue encore. Je m'évertuais à rester tranquille, contrôlant les tremblements qui trahissaient mon indignation.
Je pris un temps pour respirer encore. Ça allait. Après tout c'était pour la dernière fois. Finissons-en maintenant.
Moi : Tu aimes ? M'enquis-je sans oublier de sourire alors qu'il avait avalé le premier petit four.
Nightmare : Beaucoup. Dit-il,en semblant savourer le deuxième pour de vrai.
Moi : Tant mieux.
Nightmare : J'imagine qu'il n'y a pas que les petites fours que tu m'apportes, tu as une réponse, n'est-ce pas ?
Moi : Bien sûr.
Je m'installai en face de lui, une cuisse sur l'autre et le dos collé au dossier afin d'être à l'aise, avant d'énoncer d'une voix claire :
Moi : J'ai beaucoup réfléchi à ta proposition de me laisser en paix si je renonçais à mes échanges avec le Multivers, et honnêtement j'ai longuement hésité. Mais à présent, je me dois de te répondre les yeux dans les yeux : je décline ton offre. Je continuerai de voir Error, et je continuerai de te barrer la route quand tu porteras préjudice aux univers alternatifs.
Nightmare : ...Tu serais donc prête à tout laisser tomber pour te lancer dans un chemin qui, quoi qu'il arrive, mènera tôt ou tard à ta perte ? La leçon de la dernière fois ne t'a pas suffi ?
Son œil constateur se fit un peu plus grave, ce qui ne m'aida pas à garder ma droiture. Mais j'avais eu tout le temps d'étouffer ma peur depuis que j'avais tranché la question. Ce n'était pas son énervement ou ses menaces qui allaient me faire flancher.
Moi : Au contraire, cela m'a largement suffit. Détrompai-je. Le jour où j'ai proposé aux Star Sans de combattre à leurs côtés, je ne m'étais pas rendue compte de l'ampleur de ma décision. Je ne faisais pas face à la réalité, et voilà que tu m'y plonges assez violemment. Mais c'était nécessaire quand on y pense.
Je me mis debout, souriant un peu plus, posai les mains sur le plateau de bois, penchée sur lui.
Moi : Grâce à toi j'ai pu comprendre ce dans quoi je m'engageais. Je pense que je peux même te remercier.
Il se leva brusquement, plaqua à son tour les mains sur la table, et, me jaugeant avec une envie de meurtre, brandit trois de ses appendices. Deux pour saisir mes poignets, et un dernier, formé en un dard métallique, pointant sur ma gorge. Posté ainsi, il me paraissait encore plus haut qu'avant.
Moi : Pourquoi tu me retiens ? Fis-je sereinement, maintenant son regard. Je n'ai pas l'intention de m'enfuir.
Nightmare : Tu ferais mieux de revenir en arrière tant qu'il est encore temps. Grinça-t-il sombrement. Partie comme tu es il y a fort risque que je te tue sur-le-champ.
Je ne remercierais jamais assez Epic pour ses conseils. Si le tentaculaire avait fait la même chose la veille, j'aurais sans doute été pétrifiée.
"Tu dois garder ton sang-froid pour pouvoir être en état d'analyser la situation."
En effet, cela me permit de prendre les paroles de Nightmare pour ce qu'elles étaient vraiment, bien moins lourdes qu'elles ne paraissaient, et ainsi répliquer du tac au tac.
Moi : Tu ne le feras pas. Tu n'en as pas le droit, sinon tu trahis ce que tu as promis à Error et il va bien te faire la gueule.
Nightmare : Peu m'importe. Tu ne sais pas de quoi je suis capable quand on me met vraiment en colère.
Moi : Tu te laisserais donc avoir par la provocation d'une "gamine" ? Tu ferais preuve d'une telle bassesse, toi, le maître des sentiments négatifs ? Quelle déception.
Au fur et à mesure que l'on parlait son aura s'accroissait. Il semblait de plus en plus haineux.
Nightmare : Mes employés sont dangereux, tu mourras dès ta première mission et crois-moi je ferai tout pour que ce soit le cas.
Moi : C'est Dream qui décide quelles missions me donner. Je suis une bleue, on ne va pas m'envoyer dans des quêtes suicidaires dès mes débuts, tu crois quoi, que les Stars veulent ma mort ?
Nightmare : Ce n'est pas impossible, si c'est pour se débarrasser de toi... Persifla-t-il. Tu restes une humaine, tu es trop fragile physiquement, un fardeau.
Moi : C'est pour ça que je m'entraîne. On disait la même chose de Blueberry, et pourtant il n'est ni mort, ni un fardeau. Il m'a sauvé la vie, et j'ai sauvé la sienne.
Nightmare : Tu parles comme si me combattre était un simple travail, mais l'héroïsme n'est pas à la portée des gens ordinaires. Tu n'as pas l'âme d'une guerrière et même toi tu le sais Tu me crois aveugle pour ne pas l'avoir décelé ?
Cette fois, le squelette de pétrole me fit perdre mon sourire. La balance oscilla. Il profita de ce déséquilibre pour attirer mes poignets vers lui, ce qui fit appuyer la pointe acérée de son troisième tentacule dans le creux en bas du cou, juste au dessus du sternum, me causant une vive douleur qui me coupa le souffle.
Nightmare : Tu arrives à peine à maîtriser ta peur et tu t'imagines que tu peux supporter la fatigue, la souffrance constante, la perte de tes proches, la torture, la mort, tout ça pour des copies alternatives que tu ne connais même pas ? Si tu crois ça c'est que tu es complètement stupide.
Ma respiration était hasardeuse. Plus j'essayais de ramener mes bras pour atténuer la douleur, plus il tirait dessus, m'arrachant un couinement plaintif. Je croisai son regard, tétanisée. Sa bouche était déformée, comme si l'anti-void, aspirant, se trouvait à l'intérieur, à moitié caché par les filets gluants de haine liquide qui la zébraient. Sa pupille scintillante était rétrécie, trémulante de rage, bestiale, monstrueuse.
J'étais au bord de la panique, sur le point de serrer les dents et fermer les paupières en gémissant, priant pour qu'il m'épargne.
Mais j'avais pris ma décision.
Il ne pouvait rien me faire dans l'immédiat, il cherchait juste à m'affoler.
Ne fléchis pas.
Ne fléchis pas !
Moi : Ça me va. Répliquai-je avec un sourire déterminé, le défiant du regard, droit dans la pupille. C'est à ça qu'on reconnaît les héros.
La réaction de Nightmare fut alors... Inattendue. Il me relâcha d'un coup, recula, pris d'un sursaut. Le visage redevenu normal, il me dévisageait, l'œil arrondi, stupéfait.
Il continuait de me fixer ainsi, pendant de longues secondes, sans remuer le moindre tentacule. Bien que perplexe, je sentis, en moi, grandir une immense de fierté. Mais elle fut de courte durée quand la bouche figée du maître des cauchemars se mit à s'étirer toute seule, de plus en plus longue, de plus en plus grande, découvrant d'une lenteur effrayante chacune de ses dents. Une expression aussi creepy que celle du chat à moitié bus dans ce dessin animé japonais, une expression qui dévorait peu à peu la mienne, puis engloutissait mon assurance, puis mon courage, puis mon sang-froid.
Je fis quelques pas en arrière. Nightmare tenait toujours cette parure satisfaite, avec un sourire incessant collé sur la face. Mais ça ne voulait pas toujours dire qu'il était content. Seulement là, je sentais. Je sentais qu'il ne pouvait pas se contenir : il était vraiment, vraiment très content. Et il était encore plus terrifiant ainsi.
Au moment où je pensais que son sourire ne pouvait être plus cauchemardesque, il troubla le silence écrasant de la scène. Cela commença par un ricanement, grave et lointain, comme venant des profondeur des cavernes. Puis cela se transforma en un rire guttural, rocailleux, et enfin il éclata de rire. Un rire incontrôlé, hilare, incommodant. Il se tenait le ventre, et ne pouvant plus tenir sur ses jambes, il s'affala sur sa chaise, frappa spasmodiquement le poing sur la table.
Nightmare : Ah...! Ahaha...!! AHAHAHAHAHAHA...!!!! C'est à ça qu'on reconnaît les héros, tu l'as dit, jeune fille...!!! Parvint-il seulement à placer entre deux esclaffements moqueurs.
J'amenai mes mains à moi, toute petite. Même le rire d'Undyne n'était pas aussi fort. Il était en train de se foutre de ma gueule, là non ? Quoi, qu'est-ce que j'avais dit de drôle ?
Il n'avait pas cessé de rigoler tout son soûl. Il cachait sa gueule dans ses coudes, n'étouffant que très peu sa voix qui traversait les murs, au point que j'eus peur qu'on vienne voir ce qui se passait. Son dos montait et descendait à un rythme hystérique. Puis, à mon grand soulagement, son amusement s'atténua. Il fit mine d'essuyer une larme, essayant de se calmer un peu.
Nightmare : Aaaaaah, bon sang, merci, je n'avais pas ri comme ça depuis des années...!
Moi : Oh... D'accord... Chouette. Grimaçai-je, entre la vexation et la déstabilisation.
Il entama son dernier petit four, se redressa, la colonne vertébrale retrouvant sa raideur, de bonne humeur. Je n'arrivais pas à savoir si c'était bon signe ou pas du coup. Il écarta les mains, revêtu de son sourire narquois, fidèle à lui-même :
Nightmare : Tu sais quoi ? J'ai une idée, considérons ces repas comme un terrain pacifique. Un moment où nous pouvons discuter sans nous menacer ou nous escarmoucher. Et pour marquer le coup je vais te commander cette galette que tu m'as faite la première fois avec les ingrédients de Starfall, c'était délicieux.
Je fis un bond, ulcérée. Il n'était pas sérieux ??
Moi : Woh woh woh, minute moustique, c'est fini ça ! Contestai-je fermement en balayant l'air de ma main. Tu ne peux plus me menacer de quoi que ce soit, je n'ai plus peur de toi je te ferais dire ! Je ne te cuisinerai plus rien, compris ?
Nightmare : Oh, allez, plus les jours passent plus tu risqueras de mourir alors je tiens à profiter tant que je le peux ! Déplora-t-il faussement, avant de hausser les épaules. Et puis tu sais je ne pense pas qu'Error en aurait quelque chose à faire si tes amis d'Outertale venaient à avoir un malencontreux accident mortel.
J'écarquillai les globes, serrai les dents, le toisant avec hargne. Ah l'enfoiré...
Moi : Je n'ai pas de quoi faire une galette Starfallienne dans mon frigo... Articulai-je difficilement.
Nightmare : Et bien maintenant tu as de quoi.
Devant mon incompréhension, il indiqua le réfrigérateur d'un signe de menton, m'encourageant à aller regarder. Après une hésitation, j'y allais prudemment, tirai la poignée. Une plâtrée de nouveaux aliments y étaient rangés, tout ce qui était nécessaire afin de cuisiner ce qu'il avait demandé.
Je demeurai béa. J'avais gagné cette joute verbale... Alors pourquoi j'avais sur la langue cet amer et désagréable goût de la défaite ?
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Edit de la réécriture :
Taille avant : 1900 mots
Taille après : 5800 mots
*Inspire*
*Expire*
AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAHHHHHHHH ʘ言ʘ╬ !!!!!!!!!!!
Blague à part, j'ai pris bien plus de plaisir à écrire ce chapitre que la dernière fois, j'espère que ceux qui avaient lu la première version ont aussi eu plus de plaisir à lire aussi ^^
Malgré le fait qu'il soit trois fois plus long .w."""
PS : J'adore la nouvelle media ✨✨✨
Enjoy !
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