Chapitre 3 (Deuxième partie)

Nous nous avions passé une vingtaine de minutes à entasser la neige avec pour seule aide des pelles en plastique dur, et selon Fresh, Red avait eu l'occasion juré une bonne cinquantaine de fois.

Red : Pfff... Je me demande pourquoi je me casse le cumulus à faire ça.
BODIN ARRÊTE DE CENSURER MES PHRASES !!!

Fresh : Brah ! À ce rythme je n'aurais plus rien pour censurer tellement tu dis de grossièretés.

Red : Z'avez d'autres idées pourries comme celles-ci ? Soupira-t-il.

Moi : Ne te décourage pas, tu vas y arriver...

Je réfléchis. Dans les histoires de frère il fallait souvent qu'il arrive des tas de péripéties pour que les gens se rendent compte qu'ils s'aiment.

Moi : C'est comme chez les ados ! Tentai-je. Un bon élan de rébellion et tout se mettra en marche.

Red : Quoi ?!

Fresh : Brah ?

Moi : Mais oui, détends toi, et fais ce que tu as envie, rien d'autre ! Assurai-je, en balançant mon poing pour marquer le coup.

Red : Mais...

Je mis mes mains sur ses épaules.

Moi : Allez, qu'as-tu toujours rêvé de faire ?

Red lâcha un "euuuuhh" continu à ma question, comme s'il n'y avait jamais vraiment réfléchi.

??? : Sans ! Tu bailles encore aux corneilles ?! Mais...

Je levai la tête. Edge était sur le pas de la porte et nous fixait, Fresh et moi, abasourdi.
Son regard me donnait la chaire de poule.

Edge : Sans...? Que... Qui sont ces personnes !?

Moi : Alors ? Soufflai-je à Red.

Le Sans edgy plongeait ses orbites dans celles de son frère, les traits durcis comme s'il n'arrivait pas à faire sortir quelque chose.

Edge : Sans, viens ici tout de suite !! Ordonnait le grand squelette en pointant le sol.

Ce fut l'engueulade de trop. Red jeta furieusement sa pelle dans le tas de neige.

Red : Ch'uis pas ton puberté de chien !!! Je suis ton aîné, ok ?? Et j'ai le droit de faire ce qu'il me plaît, pour une fois dans ma vie !! ALORS TOI ET TES ATTITUDES DE GARDE ROYAL, TU PEUX BIEN. ALLER. TE FAIRE. ENCULÉ !!!!

Alors que je le félicitais intérieurement, Red, sans crier gare, m'attrapa par la taille et me souleva comme un sac de patate avant de s'enfuir à toutes jambes.

Moi : AAAAAAAAH ??? Mais...!

Red : On se taille !

Il détala le plus vite possible jusqu'au nuage de brouillard et traversa celui-ci. Et quand il arriva au stand de Waterfall, souffla un bon coup.

Red : La vache ça fait du bien.

Moi : Sans, laisse-moi descendre.

Red : Quoi ?

Moi : Je veux descendre. Répétai-je un peu plus fermement.

Red : Oh ? Désolé. S'excusa le Sans emmitouflé en me déposant au sol.

Fresh, qui nous avait rejoint d'une téléportation, nous regardait sans ajouter de commentaires, comme s'il analysait la scène.

Moi : Alors, comment tu te sens ? M'enquis-je avec énergie.

Red : Bien. Mais VRAIMENT bien.

Il éclata d'un rire rauque, relâché, si fort que cela me mit même un peu mal à l'aise.

Moi : Et bien... Tant mieux.

Je me démélai de la conversation un moment pour me perdre dans la contemplation du Waterfall d'Underfell. C'était à peu près pareil que dans le Waterfall classique que j'avais visité une fois, seulement l'ambiance qui y régnait était bien moins apaisante. On avait l'impression qu'un monstre pouvait surgir d'un moment à un autre. Les couleurs dominantes étaient toujours ce magnifique bleu, reflétés en revanche de rouge ici et là.

Je sentis soudain une douleur sur le crâne.

Moi : Aïe ! Râlai-je en voyant que le fautif n'était d'autre que le squelette à la dent dorée.

Enfin... Celui à la dent dorée ET pointue. Red, quoi. Pas Fresh.

Red : Je te demandais ce qu'on faisait, maintenant.

Moi : Je ne sais pas moi, qu'est-ce que tu veux faire ? Rétorquai-je en me frottant la tête pour atténuer la douleur.

??? : Sans !!! Je te préviens que si je t'attrape ! Cria une voix à travers la brume.

Papyrus.

Moi : Oh, oh...

Red : Mercerdi ! On s'arrache ! Fit Red avec un début de sourire.

Fresh : Attend, Brah ! C'est pas drôle si on se téléporte !

Fresh jeta son skate qu'il avait tenu depuis le début sous son bras par terre. Les quatres roues se mirent à rapetisser puis disparaît, et le skate commença à flotter à quelques centimètres du sol, montant et descendant légèrement, étalant une légère lumière bleue sur le sol par dessous.

Moi : Un Overboard ! M'exclamai-je, impressionnée.

Red : Un quoi ?!

Fresh : Allez à cheval, Brah ! Cria-t-il en montant sur son moyen de transport.

Comprenant ce qu'il voulait, je m'accrochai à sa taille avec mes bras.

Red : Qu'est-ce que tu... Fit le Sans d'Underfell, confus.

Moi : Fais pareil !

Il m'imita donc en entendant la voix de son frère se rapprocher dangereusement. Edge déboula soudain dans notre champ de vision, furibond, ses orbites semblant lancer des éclairs.

Edge : Sans !!!

Fresh : C'est parti mon kiki !

Semblant réagir à la propre volonté du parasite, le skate volant fila à toute allure, nous arrachant un cri à Red et à moi pendant que nos pieds se décollaient du sol.

Nous tournâmes la tête vers le grand squelette qui rapetissait à une vitesse folle. Comment Fresh faisait-il pour tenir debout à cette vitesse ? En regardant bien, c'était comme si ses pieds étaient collés à l'Overboard.

Red : C'EST GÉNIAL ! Criait Red pour se faire entendre du vent qui sifflait dans nos oreilles. JE SUIS REMPLI D'UNE SENSATION... D'ARÉGLANTINE... DE RÉLALINE...

Moi : D'ADRÉNALINE ?! Proposai-je après avoir rit.

Red : EXACTEMENT !!!

Fresh, tenant parfaitement sur son engin malgré ses deux fardeaux, zigzaguait gracieusement et à une vitesse folle les allées de Waterfall.

Fresh : Lâchez, bandes de Brah ! Nous cria-t-il au bout d'un moment.

Moi/Red : Quoi ?!

Nous nous décrochâmes du squelette flashy et atterrîmes lourdement par terre, faisant des roulés boulés dans l'herbe. Fresh ralentit progressivement, puis se posa tranquillement à côté de nous.

Red : Whouaaaaaa !!! C'était énorme ! S'exclama le Sans emmitouflé après s'être relevé. Il a failli nous attraper mais au dernier moment... TROP COOL !!!

Moi : OUAIIIIS !!! Renchéris-je, les cheveux en bataille, emportée dans le délire. C'ÉTAIT FLIPPANT MAIS TROP STYLÉ !

Red : Haha, DANS SA FACE !!!

Il s'éloignait un peu, donnant des coups dans des murs au hasard, à se marrer tout seul comme une baleine.

Fresh : ...À mon avis, t'aurais pas du faire ça. Commenta Fresh en réajusant ses lunettes.

Moi : Ben pourquoi ? Regarde le, il a l'air de bien s'amuser, non ?

Fresh : Ouais, mais le but c'était l'amener à parler avec son frère, là c'est tout l'inverse qui se passe. Expliqua le parasite. T'sais pas t'y faire, Brah.

Moi : Et c'est un mec qui harcèle Error avec ses câlins surprises qui me dit ça ? Soulignai-je en croisant les bras, un brin vexée.

Fresh : Tout faux le dirlo ! Me détrompa-t-il avec sérieux. J'harcèle pas le p'tit Glitch, je veille sur lui.

Moi : Tu... veilles sur lui ?

Je lui lançai un regard septique qu'il ne parut pas remarquer.

Fresh : Exactement, Brah ! Confirma-t-il en levant l'index. Il manque de compagnie, le pauv' type, mais il est trop coincé du coccyx pour aller pécho des potos, alors je l'aide !

Mon premier réflexe fut d'être touchée par ses paroles, mais je me renfrognai aussitôt.

Moi : Error est très chatouilleux, je ne suis pas sûre que ça l'aide ce que tu fais...

Fresh : Si, ça l'entraîne à garder son calme quand on l'importune, et puis je lui donne aussi des conseils, faut pas croire, Brah. Mais ce qui lui faut, c'est une personne qui sait être calme mais drôle, qui est gentille mais pas trop pour pas qu'on lui laisse faire tout ce qu'il veut non plus ! Au début, j'avais vraiment flippé de voir qu'il avait flashé sur une enfant, mais au final t'en es pas une alors c'est tip top !

Moi : Moi ?? Fis-je, déstabilisée, en secouant les mains pour riposter. Mais... enfin ce n'est pas... on n'est pas...!

Fresh : Pas besoin "d'être..." pour ça. Suffi d'être son ami !

Moi : Mais c'est pas moi, ça...! Je ne suis pas comme ça...!

Fresh : Si si, je t'assure ! Insista-t-il. Tu lui fais du bien, sinon crois-moi qu'il se serait pas foulé un orteil pour toi. Maintenant c'est à toi de faire le plus gros du boulot !

Moi : Tu... Tu cherches à faire quoi exactement...?

Fresh : Ben le rendre heureux, Brah !

Le rendre heureux ?
C'était vrai qu'en analysant la toute première fois que je l'avais vu, le tout premier regard, il n'avait pas l'air très heureux. Plus... mélancolique. Sur le coup, l'idée que je lui fasse du bien, comme le certifiait le squelette flashy, me fit rougir bêtement.

Moi : Je me demande... Bafouillai-je pour dévier un peu la conversation, cachant mon sourire idiot avec mon bras. Pourquoi toi, tu n'as pas joué ce rôle si tu le connais si bien...?

Les lunettes de Fresh affichèrent des points d'interrogation. Il prit une pose de réflexion, mais ça ressemblait plus à un moyen d'éviter de répondre.

Fresh : Traînons pas trop avec ça, y'a le Sans edgy qui commence à s'enjailler un peu trop. Son frangin doit être en rogne contre lui maintenant, et faut encore les amener à se parler.

Intuition confirmée. Je soupirai. Tant pis, sa relation avec Error n'était pas mes affaires après tout. En attendant, occupons-nous du cas Underfell.

J'avançai vers Red, avec moins de certitude qu'avant.

Moi : Dis, Sans... On devrait retourner voir Papyrus, il doit s'inquiéter.

Le squelette edgy fit une drôle de tête, entre l'étonnement et l'indignation.

Red : Hein ? Ah non, c'est top drôle comme ça !! Ça lui apprendra tien, à de me traiter comme son larbin, je vais le faire BIEN culpabiliser, z'allez voir, haha !!!

Et il partait dans l'autre sens, remuant le poing en ricanant.

Red : Dans sa goulach à ce coronavirus !!

Moi : ...Oh merde. Lâchai-je alors que Fresh contemplait le résultat à côté de moi, les mains dans les poches.

Fresh : Ch'te l'avait dit, Brah !

Cela me fit soudain revenir au visage de Edge lorsqu'on s'était envolé. Il était crispé par la colère, mais dans ses orbites, on avait pu y déceler un soupçon de peur et de... désolement. J'eus la nausée. À vouloir détendre Red, j'avais pris le rôle d'une vraie ado à problème, celle qui amenait les autres avec elle dans les bas-fonds.

Fresh me fit une tape dans le dos.

Fresh : Eh, relax, max ! J'ai un super plan, mais faut juste que tu suives c'que je dis. Tu sais ted talker ?

Je haussai un sourcil interrogée, perdue par le terme.

Fresh : Crier non-stop sur gars pour lui dire que ce qu'il fait est horrible. Précisa-t-il.

Moi : Oh ? À vrai dire...je... Je n'ai jamais essayé.

Fresh : C'est pas grave, tu vas gérer ! Va te charger du Bro ! Et t'inquiètes, pour le Sans edgy je m'occupe de tout.

Moi : Hey, pourquoi c'est moi qui dois me taper Edge, d'abord ? Contestai-je en croisant les bras.

Fresh : Parce que des deux c'est celui qui risque le plus de vouloir nous tuer, Brah !

Je roulai les globes.

Moi : Ben voyons...

★★★

Je passai ma tête par dessus la fenêtre du salon. Edge, hors de lui, et rentré bredouille, donnait des coups de pied rageurs dans le canapé. Je décidai d'attendre un peu, de sorte qu'il ne me désosse pas dès qu'il me verrait.

Une dizaine de minutes plus tard, le grand squelette s'était calmé. Il était assis sur le canapé fracturé, la tête baissée, abattu. Même si son expression se disait forte et que sa carrure m'impressionnait toujours, il me faisait beaucoup de peine.

Je pris une grande inspiration, puis me téléportai dans la maison.

Moi : Ton frère te manque, n'est-ce pas ? Demandai-je doucement, mais assez fort pour me faire entendre.

Le grand squelette redressa brusquement la tête et se leva d'un bond en me voyant.

Edge : Que fais-tu là ?! S'enquit-il d'un ton agressif. Où est mon frère ?!

Moi : Ton frère vas bien, Papyrus.

Edge : Comment connais-tu mon nom ? Es-tu de ces ordures d'univers alternatifs ?! Tu as enlevé Sans, pas vrai ?! Je lui avais dit de ne faire confiance à personne !!

Whouaw. Il s'énervait vraiment facilement...

Moi : Je ne l'ai pas enlevé ! Protestai-je un peu plus fort. Il est parti de lui-même !

Edge : Tu l'as influencé ! Je savais qu'il était faible d'esprit...! Tu l'a monté contre moi !!!

Il lança une valse d'os. Heureusement, je y attendais. Je les esquivai tous avec une téléportation.

Moi : Tu ne t'aies pas demandé pourquoi il a fait ça ?!

Edge : Il est faible, c'est tout !!

Moi : Mais enfin, ouvre les yeux !!! M'emportai-je tout en évitant au mieux les attaques. Tu te comportes avec lui comme si c'était ton chien ! Mais c'est ton frère !! Comment veux-tu qu'il ait envie de rester avec toi dans ces conditions ??!

Edge : Je veux juste l'empêcher de se faire tuer comme un abruti dans ce monde pourri !

Moi : Quel monde pourri ?! Frisk et Flowey ont fait régner la paix dans l'Underground !

Edge : Tu crois que la paix est revenue ?! Rit-il, amer. Les gens tuent toujours, à tout moment, ils font juste attention à ce que l'humain ne s'en aperçoive pas !

Nous étions comme emportés par le dialogues, lâchant tour à tour la première chose qui nous venait à l'esprit.

Moi : Et c'est parce que tu ne fais rien pour changer ça que ça continue ! Tu as peur de changer les choses parce que tu as peur de sortir de ta zone de confort, mais tu te rends compte qu'en faisant ça tu maltraites ton frère ?!

Edge : Je ne le maltraite pas ! Je l'aide à ne pas se faire tuer !

Moi : En le maltraitant ! Pourquoi ?!

Un os rouge me toucha à la cheville. Je fis un petit cri de douleur et Papyrus en profita pour me plaquer contre le mur.

Edge : PARCE QUE JE TIENS À LUI !!! Je veux qu'il vive, c'est si compliqué à comprendre ?!

Il se tut, se rendant compte de ce qu'il venait de dire. La mine sombre, il me lâcha et tourna les talons en ruminant.

Edge : De toute manière, il ne m'aime pas. Il me voit comme un tyran, alors que je fais de mon possible pour l'aider...!

Moi : Pap's... Toussai-je.

J'inspirai et expirai lentement pour reprendre une respiration convenable. J'avais vraiment cru que j'allais y passer. Une fois mon souffle retrouvé, je pris la voix la plus douce possible, essayant de ne pas grimacer pour ma cheville endolorie.

Moi : J'ai visité un bon nombre d'univers alternatif. J'ai rencontré beaucoup de Sans différents. Mais s'il y a une chose qui les regroupe tous, c'est leur amour pour leur frère. Ils aiment tous profondément leur Papyrus... Ton frère ne fais pas exception. Malgré que ce soit compliqué entre vous, il t'aime comme tu l'aimes.

Edge : De toute manière, il ne le saura jamais ! Parce que si je veux montrer l'exemple je dois être fort, et sans faiblesses...! C'est mieux comme ça.

Je fis un sourire satisfait.

Moi : En es-tu bien sûr ?

J'indiquai l'entrée de la maison, où ne se tenait personne d'autre que Red, abasourdi, ainsi que Fresh par dessus son épaule.

Edge : Sans...! Dit le grand squelette, gêné.

Red : Euh... Frangin... Fit timidement le Sans d'Underfell, zieutant plusieurs fois derrière lui comme s'il craignait le regard du parasite. J'avais envie de te dire que même si je suis content tu t'inquiètes pour moi j'aime pas la façon dont tu t'y prends, et... J'aimerais qu'on en discute calmement si tu veux bien.

Edge, sois le choc, hocha tout doucement la tête, sans oser dire un mot.

Ne voulant faire tâche entre eux deux, je sortis de la maison pendant que Red entrait, et allait retrouver le squelette flashy qui s'était écarté.

Fresh : Bravo, Brah, pas mal pour une première fois, si ça te botte tu pourrais en faire ton hobby !

Moi : C'est vrai ? Enfin... Merci je suppose. Répondis-je, masquant timidement ma fierté. Maintenant, plus qu'à attendre que ça se passe...

★★★

Sous le rebord de la fenêtre, Fresh et moi avions attendu que le petit humain et son fidèle ami rentraient de leur séjour. Nous écoutions à présent la conversation entre les deux compagnons qui étaient sur le pas de la porte.

Flowey : Tu sais... Tu n'as pas encore sonné. Tu peux encore faire demi-tour.

Frisk : Flowey, enfin... Ce sont nos amis, pourquoi on devrait nous en aller ?

Flowey : Si c'est pour les voir se disputer sans arrêt, non merci. Je préfère encore... Ronchonnait Flowey alors qu'un "tiling" de sonnette retentissait.

Red : Heya, gamin.e ! Salut, le brin d'herbe ! Vous allez bien ? Demanda Red qui avait dû leur ouvrir.

Flowey : Et toi, l'ordure souriante ? Tu as l'air vraiment heureux aujourd'hui, dis donc...

Red : Et bien... J'ai eu une petite conversation avec mon frère et disons... Ça a beaucoup gueulé, mais on a fini par trouver un terrain d'entente. Vous entrez ?

Même si je ne le voyais pas, je pus deviner que Frisk souriait.

Fresh me tendit le poing pour faire un check. Check sur lequel de répondit.

Moi : Bravo, ça a super bien marché ! Le félicitai-je, contente d'avoir réussi à tout arranger. Tu lui as dit quoi pour qu'il soit si... Enclin à la conversation ?

Fresh : J'l'ai menacé en disant que son frère était peut-être super pas swag, mais que si lui aussi commençait à faire le zigoto j'irai le posséder et les tuer tous les deux, comme ça y'aurait pu eu de problème, Brah.

Je tombai le cul dans la neige.

Moi : Tu...Tu l'aurais fait...??? Demandai-je, abasourdie par ce que je venais d'entendre.

Fresh : Naaah, te fais pas de bile ! C'est pas Freshy de faire ça !

Je dévisageai le squelette flashy, sidérée. Effectivement, ça avait été efficace, mais question morale... c'était limite.

Moi : Sérieusement, Fresh. Posai-je en appuyant sur chacun de mes mots. tu es VRAIMENT sûr de savoir ce qui est bon pour les autres ? Parce que je commence à avoir des doutes...

Fresh se massa le menton, comme hésitant, puis il reprit :

Fresh : Puisque j't'aime bien j'vais être honnête avec toi, Brah. C'était à moitié du flan, ce que je t'ai dit tout à l'heure.

Moi : Hein ??

Fresh : Ouais, enfin... Du flan sur juste une chose : j'apprécie le p'tit Glitch et j'l'aide avec plaisir, mais c'est pas par bonté. C'est plus pour tester un truc, tu vois ?

Il ôta ses lunettes. Son œil violet tentaculaire semblait exercer une attraction malsaine, comme si la lumière, mon regard et mon courage se faisait aspirer. Sa voix était grave, sérieuse, et son sourire glaçant.

Fresh : Cette connerie sur l'amour, l'amitié et les bons sentiments... J'y ai jamais cru, tu sais ? Mais si ça marche avec un gars comme Error... Tu crois que ça pourrait marcher avec un gars comme moi ?

Tout s'arrêta d'un coup. Il remit ses lunettes, de nouveau plein d'entrain et d'énergie, remuant les deux barres flottantes sur sa tête qui lui servaient de sourcils.

Fresh : (*gun fingers) Allez, saluz' p'tite boule d'espoir !

🎉🎊🎉🎊🎉
🎊FRESH POOF🎊
🎉🎊🎉🎊🎉

Je demeurai clouée sur place, décontenancée. Je n'étais pas sûre d'avoir bien compris, mais ce gars avait, comme Ink, cette sympathie plastique à la limite du creppy.

Moi : Ink. Pensai-je soudain. Il va me tuer...

★★★

Error : Ęt dū cøup ? Ił t'å pūnį ? Demanda le squelette d'ébène après que je lui eus conté mon aventure.

Moi : Il n'a pas arrêté de nous réprimander moi et Dream, puis il s'est mis à bouder mais... Non. Ris-je. Du coup on lui a tous les deux fait un dessin et il nous a pardonné. Et, au fait... T'avais raison à propos de Fresh... Il est hyper flippant.

Error : Øūåįs, cē męc ēst bįzãrrę... Tøūt à ł'hęūre, ił m'ã dįt : "Désøłé d'avøīr døūté dę tøi, Brø, cøūråge åvęc tå p'tįtē bøūłe d'ęspøįr !" Brēf, vrãimęnt étrãngę. Soupira-t-il en conclusion. Ęn płūs jē nę cømprēnds rįēn à cę qū'įł råcønte.

Je tapotai mécaniquement mes mains sur les genoux. C'était assez stressant de savoir que mon amitié avec Error avait autant de conséquences sur le Multivers. Je n'y avais jamais vraiment réfléchi, ou plutôt je ne l'avais jamais réellement considéré jusqu'à présent. Mais au fond, je n'avais juste pas à y penser, parce que malgré tout ce qu'il se passait autour, en positif ou négatif, son amitié, je désirais la conserver avec soin.

Error : Įł t'å dįt dēs chøsęs, à tøį ?

Moi : À... À moi ? Non, absolument rien ! Répondis-je, rougissant, en me frottant le crâne, avant de jeter un coup d'œil nerveux à ma montre. Oh, tiens, il est plus de 23 heures, je ferais mieux d'y aller je crois !

Depuis que l'automne était arrivé, Error et moi avions décalé notre rendez-vous à 20 heures. J'avais de toute manière un entraînement sur demain, je ne devais pas me coucher trop tard.

Error : Çå mãrchę ! Sourit-il. À, ęūh...

Moi : À demain ? Supposai-je avec évidence.

Error : Øūį, ēnfįn jē mę dįsåis qūę sį tøūs łēs søįrs c'étåįt trøp pøūr tøį...

Moi : Pourquoi, c'est trop pour toi...?

Error : Nøn...! Jūstęment...

On dirait qu'il luttait pour ne pas bugger d'embarras. Je fis un petit rire et lui souris en retour.

Moi : Ben alors tous les soirs c'est bon pour moi.

Error : C-c-øøł åłørs... À dęmåīn !

Moi : À demain !

Et je traversai le champ de pierre en courant, bondissant de rochers en rochers, comme j'en avais l'habitude lorsque je me sentais aussi légère que ce soir-là.

Une fois passée le pas de la porte, j'ôtai mes chaussures, mes moufles et mon bonnet de laine. Mais au moment où j'enlevai mon manteau, je sentis un frisson glacé me parcourir le dos.

Mes mouvements qui étaient jusqu'à présent fluides se firent subitement plus lents. Je défis ma veste tout doucement, sans me retourner, l'accrochai au porte manteau et laissai mes bras tomber le long de mon corps, immobile. En effet, je le sentais : le maître des cauchemars était apparu derrière moi.

Nightmare : On dirait que tu as peur que ma présence se confirme... Fit-il la remarque, amusé, de son insupportable voix grave. Tu sais que ça ne change rien au fait que je sois là ?

Moi : Et toi, tu sais que tu es à la limite du stalking ? Rétorquai-je.

Nightmare : Oh, si ça peut te rassurer tu n'es ni la première, ni la dernière à t'en plaindre.

Je poussai un soupir. Voilà comment passer de voler sur un petit nuage à s'éclater dans la boue poisseuse en une seconde.

Je ne voulais pas me retourner. Je ne voulais pas que son image se concrétise. Je voulais qu'il ne demeure qu'une voix, quelque chose d'immatériel, d'irréel. Je commençais vraiment à en avoir ras le cul qu'il s'incruste chez moi et me foute le cafard.

Moi : Tu veux quoi ?

Nightmare : Discuter. Après tout, nous n'en avons pas eu l'occasion, ces derniers temps.

Moi : Ça ne me manque pas.

Nightmare : Allons, que tu es mauvaise... Se moqua-t-il. Je croyais que nous étions amis.

Techniquement, on ne s'était rencontré que trois fois. Et la troisième fois il m'avait juste envoyée à l'hosto. J'eus un très mauvais pressentiment. D'où lui venait cette soudaine attitude faussement amicale ? Il avait quelque chose derrière la tête...

Étant donné je n'étais pas décidée à lui faire face, il passa son bras gauche sous mon nez pour me saisir l'épaule droite, prit avec sa main droite mon épaule gauche, et me fit pivoter en demi tour. J'étais pareille à un mécanisme rouillé, l'abdomen contracté de dégoût, et un peu de peur aussi fallait l'avouer. Il était pavé, comme je m'y attendais, de son insoutenable sourire narquois. En revanche j'évitais toujours son regard.

Nightmare : Je peux te faire confiance pour me préparer quelque chose de bon ?

Il alla alors s'installer à sa chaise habituelle, pieds sur la table, tandis que je le toisais avec noirceur. Je mourrais d'envie de lui casser sa grosse et visqueuse gueule de pétrole souriante. Mais je savais également que je ne faisais pas le poids contre lui. Pas encore.

Je me dirigeai donc d'un pas fulminant vers la cuisine.

Nightmare : Ah, j'ai failli oublié ! Passe moi ton collier, je ne voudrais pas que tu me fausse compagnie derrière mon dos. Ajouta le tentaculaire en tendant sa paume. Je pourrais bien sûr te l'arracher mais tentons de gagner du temps cette fois-ci, hein ?

J'écrasais précieusement mon actuel seul moyen de défense dans mon poing, et après une longue hésitation, je le décrochai et déployai dédaigneusement les doigts. Le pendentif tomba par terre. Je partis me mettre à ma besogne, lui laissant le soin de ramasser lui-même.

Une fois la cuisine terminée, je servis rageusement le squelette de pétrole –non sans l'avoir dégommé six ou sept fois en imagination– et allai laver la poêle que j'avais utilisé, dans le but de lui tourner le dos pendant qu'il mangeait.

Nightmare : Il paraît que tu es malencontreusement tombée dans le coma pendant deux semaines. Tu as l'air remise, heureusement que les soins intensifs à Epictale sont très efficaces. Lançait avec ironie le maître des cauchemar.

Moi : Très drôle.

Je mis inconsciemment ma main sur mon ancienne blessure. Grâce à Ink, Dream et Epic, mon corps n'avait gardé aucune séquelle, mais mon esprit ne l'avait en aucun cas oublié. C'était sans doute pour ça que je m'esquivais, que fixer Nightmare dans les yeux était au dessus de mes forces.

Nightmare : Il ne faudrait pas que tu en ressorte traumatisée, n'est-ce pas ?

Moi : Ce serait con, tiens.

Nightmare : Je suis on ne peut plus d'accord. Renchérit le squelette de pétrole en mastiquant sa nourriture.

Ce gars avait-il seulement un système digestif ? Déjà que j'avais eu du mal à me faire à l'idée qu'un squelette ait besoin de se sustenter, alors un amas de haine liquide...

Moi : Soyons sérieux, à quoi pensais-tu en venant ici ? Ça n'a jamais été sans raison... L'interrogeai-je en revenant vers lui, toujours évitant son regard, une fois qu'il eût fini.

Nightmare : J'avais envie qu'on mette les choses au clair, toi et moi. Répondit-il me tendant son assiette vide.

Je la pris sèchement et allai vers la cuisine pour la mettre dans l'évier et la laver.

Nightmare : Tu m'as planté une épine dans le pied en rencontrant Error, vois-tu... Commença-t-il. Surtout en sachant que je ne peux pas te tuer si je veux qu'il daigne se réallier avec moi un jour... Il me bouderait vraiment trop si j'assassinais sa petite humaine adorée.

J'avais du mal à me concentrer sur ce que je faisais. L'aura du tentaculaire était de plus en plus oppressante, comme s'il aspirait l'oxygène pour m'empêcher de respirer.

Nightmare : Tu te le doutes, j'imagine, mais nous avions très vite conversé à ton sujet. Et nous avions convenu que j'avais le motif suffisant pour te tuer lorsque tu t'interposes directement dans mes plans. Dans ces conditions là, il n'a pas le droit de râler. C'est tout à fait légitime, tu ne trouves pas ?

Moi : ...J'imagine.

Vu que j'avais fini, je revins vers la table à manger, mais tenue le plus éloignée de lui possible. Il avait les coudes sur la table et les doigts entrecroisés. Ses tentacules battaient l'air, trahissant un agacement naissant.

Nightmare : Tu comprends ce que je veux dire ? Si tu n'es pas morte jusque là c'est uniquement parce que je trouvais intéressant de voir comment tu évoluerais. Cela dit, je me rends compte que perdre Error se trouve être vraiment quelque chose de frustrant. Et l'idée de te saigner me devient de plus en plus tentante.

Tout à coup, il m'attrapa le poignet avec un de ses appendices, et me projeta brutalement contre le mur, entrava mon autre poignet, puis mes chevilles. Pendant que, paniquée, j'essayais de me débattre, il se leva, craqua ses doigts, bras étirés, me regardant avec satisfaction, comme s'il venait d'étaler un plan et des outils sur sa table de travail.

Nightmare : Ces bonnes actions, ces actes héroïques et courageux... Continua-t-il en s'avançant tranquillement, pas après pas. Ce que tu fais est stupide. En combat, la mort te menace à chaque instant et faible comme tu es, ton espérance de vie risque de chuter... Mmmh... Assez drastiquement. Surtout avec tous ces muscles, ces veines, ces organes qui te dérangent... C'est bien moins dangereux d'être un squelette.

Une fois qu'il fût devant moi, son sourire s'étira. Il sortit l'index, formé en une griffe osseuse et acérée, et l'appuya sous ma mâchoire, plus précisément au niveau de la partie molle qui se trouvait sous la langue. Je sentais le tissu de peau se tendre comme s'il allait céder à tout moment.

Le squelette de pétrole plaça sa tête à côté de la mienne, murmurant furtivement :

Nightmare : Je te conseille fortement de ne pas ciller. Je suis extrêmement précis, un seul millimètre de trop et tu es morte.

Avant de s'écarter et de reprendre là où il en était.

Nightmare : Même sans le faire exprès... Il suffit qu'une lame passe un peu trop près du cou... Qu'il l'effleure légèrement, perce la carotide externe et ne libère le flux sanguin. Et hop, fini, "a plu Lisa".

Il disait ça en levant délicatement ma tête, donnant une ouverture sur mon cou dégagé. Je sentais le sang couler, ma chaire se fendre progressivement tandis qu'il traçait une longue lésion sur l'entièreté de ma gorge.

Et si, rien qu'en parlant, la maigre frontière qui séparait son index et ma carotide se retrouvait sectionnée ? Je voulais crier, me débattre...
Mais impossible. J'étais comme pétrifiée, à la merci du tentaculaire qui prenait un malin plaisir à poursuivre son ouvrage.

Nightmare : Ou qu'un os passe trop profondément à travers le poignet, pile au mauvais endroit. Ronronna-t-il en faisant voyager sa griffe le long de mon bras, et en l'enfonçant d'une lenteur extrême à l'endroit indiqué. Artère crevée, hémorragie externe, morte en moins de cinq minutes.

Je me mordis la langue pour ne pas gémir de douleur, pour ne pas contracter mon bras.
Les mots du maître des cauchemars s'imprimaient dans ma chaire, et à l'encre rouge.
Et s'il se trompait d'un millimètre ?
Et s'il me tuait par accident ?

Nightmare : Même si tu te cognes trop fort le crâne contre un rocher tu risques le trépas. Une simple chute, une mauvaise réception, et trauma crânien, hémorragie interne, mort quasi instantanée.

Il m'agrippa les cheveux et frappa mon crâne sur le mur d'une extrême violence.
Ma tête tournait, des tâches noires troublaient ma vision.
Je clignai plusieurs fois des paupières pour retrouver contenance. Ne pas s'évanouir.
Surtout ne pas s'évanouir.

Cette idée que je ne pouvais rien faire...
Qu'au moindre geste c'était fini...
Que je le laissais s'amuser avec ma vie sans rien tenter...

Mon cœur battait contre ma poitrine jusqu'à me faire mal.
Je voulais me calmer mais c'était impossible.
Je ne réfléchissais plus clairement.
C'était seulement maintenant que je me rendais compte...
Non...
Par pitié...
Je ne veux PAS mourir !
Pas comme ça !!!

Nightmare : Tu te doutes qu'à n'importe quel moment ta nuque craque, ton œil se fait transpercer si profond que ça atteint le cerveau... Enumérait Nightmare avec un timbre qui trahissait le plaisir qu'il prenait.

Brutalement, il forma sa main en pointe et l'enfonça dans mon estomac.

Nightmare : ...Ou bien ton ventre se fait empaler ?

Moi : STOP !!! Lâchai-je en supplication, tête basse, comme s'il venait d'expulser ce mot bouchant ma trachée en me frappant l'abdomen.

La pointe avait percé ma chaire, perforé mes organes vitaux, libéré mes intestins.
Comme la dernière fois.

Du moins... C'était ce que j'avais ressenti.
Mais en réalité il n'avait fait qu'appuyer un peu sur mon ventre.
Ma respiration s'affola pour regagner tout l'air que j'avais manqué.
L'entièreté de mes muscles était devenu cotonneux.
Toutes les fois ou j'avais combattu défilèrent, et je les voyais d'un autre angle.
Oui, à chaque fois j'aurais pu mourir.

Les liens autour de mes poignets se désserrèrent. Je tombai en avant, rattrapée par le squelette de pétrole qui me prit dans ses bras.

Nightmare : Chut, n'aie pas peur... Murmura-t-il, douceureux, me caressant les cheveux. Il n'y a rien à craindre, il faut juste que tu rejettes toi-même Error. Tu reprendrais ta petite vie à Stardin comme si rien ne s'était passé, qu'en dis-tu ?

La douceur soudaine des gestes me calmais, m'aidait à réfléchir mieux. Mais c'était une douceur ignoble, vomitive. Le corps liquide qui m'enlaçait me paraissait mou, froid et boueux, me collait à la peau. Et je n'étais même plus en état de frissonner de dégoût.

Nightmare : Qu'as-tu à perdre après tout ? Tu as une belle vie, ici, non ? De bons amis, une famille, un foyer... La paix. Ça peut continuer ainsi éternellement. Alors franchement, que demander de plus ?

Ne plus rien à craindre ?
La paix ?
Laisser tomber Error ?
Laisser tomber tout le monde en sachant tout cela ?
Pour toujours ?

Nightmare : Je t'ai pourtant prévenue de ta candeur... Tu n'es pas préparée à tout cela. Et tu ne le seras jamais, tu n'en as pas la trempe, tu n'es qu'une humaine qui débarque dans un terrain trop grand pour elle. Jouer les héros n'est pas à la portée de tout le monde, "Justice". Alors si tu veux un conseil... Abandonne avant qu'il soit trop tard. Ou mes sbires pourront mettre fin à tes jours dès ta prochaine mission. À moins que tu ne préfères que je te tue tout de suite ?

Je sursautai. Mes jambes tremblaient, ne parvenaient plus à me soutenir. J'eus le mauvais réflexe de lever les pupilles et de croiser, pour la première fois, son regard. Son sourire était toujours aussi goguenard, mais œil était perçant, brillant, empli de menace.

Nightmare : Have fun !

Il disparut subitement en s'enfonçant dans les ombres, n'ayant plus rien pour me maintenir debout, je tombai au sol, à genoux. Je contemplai mes mains. Elles ne pouvaient s'arrêter de chevroter.

Je redressai la tête. Le collier était déposé sur la table, scintillant comme une étoile à la lumière du plafond. Même lui semblait me poser la question.

Continuer ?

Tout reprendre à zéro ?

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Edit de la réécriture:

J'ai trouvé une technique pour écrire les passages qui me font rager !
J'écris tout d'abord à la troisième personne puis je reprends tout à la première une fois que c'est fini !
C'est plutôt efficace :D

Ah, et... J'ai fait des recherches sur Fresh sur Tumblr...

Nan sérieux... Entre Ink et lui je ne sais pas qui est le plus flippant :''3

Enjoy !

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