Chapitre 24 (Première partie)
La deuxième partie est trèèèès longue, alors préparez vos pop-corn et vos petits gâteaux, n'hésitez surtout pas à prendre des pauses, parce que là c'est du costaud !
Allez, bonne lecture ^^ !
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PDV Lisa :
Science : Mmh... Et tu dis que ça ne te fais plus mal quand tu poses ton pied ?
Moi : Non.
Genou au sol, Science me toisa, la méfiance traversant le verre de ses grandes lunettes. Ses doigts de fée sondaient mon mollet, dénichaient les déficiences de l'ossature et manipulaient mes muscles d'une performance impressionnante.
Science : Et là ?
Il pressa son pouce dans le cœur de la plante, ce qui me causa une brève douleur.
Moi : Non.
Science : Marche un peu pour voir.
Je bondis sur les deux pattes arrière et fis quelques tours dans la pièce avant de revenir m'asseoir sur le lit d'hospitalisation. Le petit scientifique fronça les arcades, pas convaincu.
Science : Il est encore fragile sur ses appuis.
Moi : Je te jure que ça va, Science, je peux travailler à nouveau... Affirmai-je en enfilant mes chaussettes.
Science : Bon... Tu n'oublieras pas de faire attention la prochaine fois. Concéda-t-il en remontant ses binocles. La nourriture monstre ne peut soigner que ce qui s'adonne à la détermination et non à la physique, donc les monstres, les âmes et les dégâts par attaque magique.
Moi : Je sais...
Science : La médecine magique est efficace, elle ligature les tissus et ressoude les os, mais elle a aussi ses limites, tu as déjà perdu trop de temps avec cette fracture. Bon sang, que s'est-il passé pour que tu te sois retrouvée écrasée par un pan de Laboratoire ?
Je le fusillai de mes iris jaunies. Le rapport rédigé par Horror avait indiqué que je m'étais brisée la cheville lors du combat contre Storyshift!Chara, néanmoins il était difficile de cacher quoi que ce soit au docteur qui nous auscultait. Il avait hâtivement conclu que les débris prélevés sur ma peau provenaient des mêmes murs que ceux qu'il avait l'habitude de longer, sans parler du compte rendu des radios. Et par ce fait, il avait facilement fait la conjecture, comprenant la seule raison pour laquelle je me serais risquée à mentir.
Science : Lisa... Grinça-t-il, se pinçant l'arête de la cavité nasale, avec la sévérité que l'on attribuait à tout médecin. Je sais que tu veux aider au mieux les univers que l'on t'oblige à nuire, seulement regarde : plus d'une semaine que tu es ici et tu n'en es même pas au quart ! Pour Error c'est une question de semaines, peut-être même de jours, qui sait ! Je comprends que ça soit difficile mais... S'il te plaît, pour l'heure, laisse tes réflexes de héros de côté.
Science avait décidé de me soutenir pour cette épreuve, quitte à me secouer les puces. Pourquoi, je ne pouvais pas le certifier. Compassion, besoin personnel de faire au moins une chose de bien en tant qu'esclave des Bad Guys, devoir solennel de veiller sur moi par respect pour Epic, son collègue scientifique ? Je me fichais bien de la raison. Son simple soutien, ainsi que celui de Cross, m'apportait un réconfort non négligeable. Alors même si mon cœur se compressait terriblement à l'entente de ce refrain, je ne m'offusquai pas.
Moi : Ce... Ce n'est pas juste pour ça... Soufflai-je. C'est...
J'amenais la jambe que j'étais en train de chausser contre mon menton. Comment expliquer que cette sensation écœurante, logée dans mon âme corrompue, s'était enracinée au-delà de l'indignation de la justice et du poids de la culpabilité ?
Moi : Laisse tomber. Soupirai-je finalement. Est-ce que je peux poursuivre mes missions, maintenant ?
Science : O...Oui, mais fais extrêmement attention, ta cheville est encore fragile et ça pourrait s'aggraver si tu subis un choc trop important. (Il m'accompagne jusqu'au portail, réhaussant ses lunettes. Et surtout n'oublie pas de manger, et de boire. Manger, boire et dormir. Les plus grands remèdes ne valent rien si tu n'écoutes pas tes besoins fondamentaux.
«Il parle comme Epic.» Pensai-je tandis que la brèche se refermait, un mince sourire aux lèvres, en empruntant la crevasse qui menait au château.
Je poussai durement la grande porte. Son grincement rendait toujours un hommage aussi sinistre. Mon esprit errant se promenait distraitement sur l'oblongue fresque décorative qui ornait le hall, certaine de l'avoir déjà vue quelque part, lorsqu'un chant macabre troubla le mutisme des lieux, éructé d'un instrument à cuivre. Tout, bien sûr, n'était pas constamment silencieux au Pays des Ombres. L'agitation y figurait un rôle plutôt prognate, entre les activités "divertissantes" des pantouflards et les prisonniers qui remontaient quotidiennement des profondeurs des cachots, affectés aux tâches ménagères. En revanche, lorsque plus aucun son ne subsistait, la demeure prenait des dimensions sordides, mornes, presque effrayantes, attendant d'être percée à nouveau par le hurlement déchirant d'un torturé. C'était pour cela que la moindre mélodie, même festoyée de fausses notes et marmonnée mélancoliquement dans un tube comme celle-ci, essuyait chez moi un accueil positif.
Je grimpai donc les escaliers à la recherche de cette litanie sans paroles, et débouchai dans la salle commune. On y observait Killer, enfoncé dans un fauteuil et plongé dans un livre, ainsi que Dust un peu plus loin. Paumes plaquées avec accablement sur ses ouïes, il rouspétait contre le provocateur de ce blasphème musical qui se révélait être l'anthropophage et son trombone à coulisse.
Dust : Bordel Horror, tu nous les brises à la fin !! Craqua le poussiéreux en frappant la table de billard. Et je parle pas seulement des oreilles !
Horror : Je joue quand ch'uis triste...! Se disculpa le squelette à la hache, à cheval sur sa chaise, courbé, à peine attentif aux réprimandes.
Dust : Ça fait une semaine que tu joues.
Horror : Tout juste.
Dust : Ben sois sympa et souffre en silence. C'est plus à réveiller les morts, c'est à niquer les âmes jusqu'au pavillon !
Horror : Tu m'en veux, Dust.
Dust : Ouais je t'en veux.
Horror : Pourquoi ?
Dust : T'arrête pas de te plaindre.
Horror : C'est tout ?
Dust : Ouais.
Horror : Ben merde alors.
Dust : Merde, sans doute. Tu t'es réconcilié avec ton frère sinon ?
Horror : Oui.
Dust : Tant mieux, c'est déjà ça.
Horror : Et là tu m'en veux toujours ?
Dust : Ouais je t'en veux toujours.
Horror : Ben merde alors.
Dust : Merde, tu peux le dire.
Préférant éviter de m'incruster dans cet échange tempétueux, je m'avançais à pas feutrés, réussissant à gratter quelques mètres dans leur direction sans qu'ils ne me remarquent. Ils n'auraient même pas capté ma présence si un cri rageur n'avait pas retentit, suivi bientôt d'une boule de furie qui déboula brutalement dans la pièce.
Black : Horror !!! Aboya Blackberry. Cesse donc de nous importuner avec ta musique alors que d'autres veulent travailler !! Ce n'est pas à réveiller les morts, c'est à perforer les âmes !
Dust : Qu'est-ce que je disais. Appuya Dust, satisfait.
Black : Et toi !! Ajouta le moralisateur en attaquant de l'index celui qui se croyait hors d'atteinte. Tu ne vaux pas mieux que lui, toujours à bâiller aux corneilles ! Pourrais-tu un jour penser à autre chose qu'à toi-même ?!
Dust : C'est pas jojo de pointer les gens du doigt, Black.
Killer : Eh oh, ça suffit, oui ? S'interposa le tueur qui avait abandonné son ouvrage. Black, si le Boss autorise Horror à faire de la musique, il peut si ça lui chante, quant à Dust je te signale qu'il est tout à fait en droit de bailler aux corneilles parce qu'on est tous en pause là, toi inclus.
Black : Et de toute évidence, tu en profites bien, n'est-ce pas ? Persifla Black, posture de défieur, assez arrogant pour le lorgner de haut tout en étant tout bas, autant par la caste que par la taille. En tant que bras droit de Nightmare, ton rôle est de te montrer impartial et veiller à la bonne conduite des troupes, pas à glander comme tu le fais. À moins que tu ne mérites pas un tel honneur finalement ?
Le squelette aux larmes de haine ne broncha point, bien que ses orbites se faisaient froides, chargées d'électricité. Blackberry convoitait sa place depuis qu'il avait été engagé, et même si le tueur imaginait mal le maître des cauchemars choisir de remplacer son plus vieux complice par ce jeune con remuant qui de surcroît rêvait, tout le monde le savait, de le détrôner, le jeune con en question parvenait aisément à l'exaspérer.
La tension s'immisçait de plus en plus au sein de la pièce. Mais tut compte fait, Blackberry claqua sa langue, rompant dédaigneusement le contact visuel avec son rival –terme autoproclamé et non réciproque– puis me montra les dents, signalant que ça allait être mon tour.
Black : Quant à toi Lisa, ce n'est pas parce que tu travailles pour nous temporairement que tu dois en profiter pour disparaître à tout bout de champ ! Où tu étais passée encore ?
Moi : Ben... À l'hôpital de Science, pour voir où en était mon pied et...
Black : À chacun ses handicaps, Humaine ! Même avec une jambe en moins tu pourrais trouver mille raisons de te rendre utile ! Ce n'est pas possible, on ne t'a pas appris le professionnalisme chez les Star Sans !?
Il ne m'offrit pas l'occasion de me justifier, et de toute manière je n'aurais jamais trouvé de contre-attaque adéquate à une pique qui aurait fait "plouf" à la bataille navale. Il fit demi-tour et retourna à ses affaires, tonnant ses réprobations :
Black : Tous des bras cassés, c'est pas possible... Il n'y a que moi qui suis utile, dans ce château !!!
La porte claqua, brutale. Un blanc s'abattit lourdement sur la salle commune.
Killer : ...Ouais, il a toujours été comme ça. Répondit Killer qui avait deviné ma question avant même qu'elle ne franchisse la barrière de mes lèvres.
Dust : Moi je l'aime bien, ce p'tit gars. Sourit Dust.
Moi : Il n'est pas de nature... Très cordiale.
La première fois que j'avais été retenue à Killertale, je n'avais jamais prêté attention à l'attitude alternante des Bads entre boulot et dodo. Pour moi, ils étaient tous plus fous et pervers les uns que les autres, sans distinction. Seulement, à mesure que je me gravais une place en ces murs, non en tant que prisonnier mais en tant que membre "à part entière", les traits de personnalité de chacun commençaient à s'exposer simultanément.
Dust, pas grand chose à apprendre : usuellement chill, amateur de boutades, même s'il montre parfois des signes de perte de soi. Killer, son image de lieutenant irréprochable divulguait de temps à autre quelques côtés gamins et irresponsables, mais toujours avec modération. Sinon, il arrangeait une trombine ronchonne qui m'était vraisemblablement spécialement destinée. Horror... Horror c'était ambiguë. J'avais l'impression que depuis notre dernière mission il n'était plus le même : tantôt loup tantôt agneau, parfois malaisé, tout rétracté dans sa coquille, alors qu'avec ses potes il se comportait aussi affreusement que d'ordinaire.
Quant à Blackberry, il prenait toute chose au sérieux, sans que chose ne le lui rende : là où les pantouflards se défoulaient de leur folie meurtrière ou se lâchaient avec un enthousiasme sadique, le sens du devoir encadrait son quotidien, ce qui lui valait quelques railleries et râleries de la part de ses confrères. Lui qui ne m'inspirait que du dégoût à s'extasier sur le malheur de ses victimes, jouir des tourments, des pleurs et des plaintes... En réalité il combattait, riait, agissait, appliquait et réagissait avec un perfectionnisme minutieux, un comportement codifié au rictus prêt. Les seules fois où l'on pourrait le voir se relâcher étaient pour frimer, se vanter de son "horrificience". Il dormait juste assez, mangeait magnifiquement équilibré, remplissait ses rapports impeccablement. Désormais, en sa présence, je ne m'apeurais, ni ne m'énervais. Non, je me disais, pantoise :
Moi : Il est si... Conventionnel.
Horror : Et il a tué son frère. Compléta Horror d'un ton sans réplique.
Moi : Ah bon ?
Horror : Ouais, il a tué son frère puis après il l'a cuisiné puis il l'a bouffé.
Moi : Quoi ??
Dust : T'es con, Horror, il a pas bouffé son frère ! Gronda Dust.
Moi : Mais... Il... Il l'a vraiment tué ? Balbutiai-je, à peine sortie de l'épouvante.
Dust : Non plus, même si on peut être amené à croire. Après tout, s'il a réussi à devenir capitaine de la Garde Royale dans un bled comme Swapfell, c'est qu'il devait pas avoir un LOVE très faible. Souffla-t-il bruyamment, repliant ses bras sur sa cage thoracique. Nope, ça le dérangeait pas de tuer des monstres tant qu'il recevait la reconnaissance de sa reine, Toriel. Déjà qu'il avait la grosse tête, mais ça ne s'est pas arrangé quand le Chef est venu lui proposer de devenir encore plus fort.
Moi : Et... Il s'est passé quoi ? Questionnai-je, me souvenant que Blackberry était le seul Bad dont je ne connaissais rien des motivations.
Killer brandit deux doigts devant mon nez :
Killer : Il lui a demandé deux choses. Déjà lui prouver sa force, en tuant son ancien maître. Et puis sa loyauté, en tuant son Papyrus. Du coup le gamin a défié sa Toriel en combat singulier et il a gagné. Enfin... Presque singulier. C'était pas stipulé être un combat à mort alors elle s'est pas méfiée et il en a profité.
Dust : Technique de lâche tu nous diras, mais aboutit au même résultat. Et puis moi je dis il avait le droit de tricher, quand tu songes à la force du bestiau.
Effectivement. Je n'avais jamais rencontré la Toriel de Swapfell, mais le roi Asgore d'Underfell était un vrai monstre, dans tous les sens du terme. Cruel, sans honneur, et d'une puissance capable de rivaliser avec celle d'Error. Pour un peu, imaginer Blackberry vaincre un tel adversaire me ferait avaler de travers.
Killer : Puis il est passé à Papyrus. Il l'a attaqué, l'a vaincu, tout pareil, mais il n'a pas pu l'achever. Il n'en a pas eu le courage.
Dust : C'est pour ça qu'il taffe, il complexe là-dessus, mais c'est complètement con. On peut pas être fier de tuer son frère. Ça me fait chier franchement, mais outre ça... Ch'ais pas, il a un côté marrant.
Marrant ? Marrant était le dernier mot que j'aurais attribué au tortionnaire. Surtout venant de la bouche de Dust, je me serais attendue plus à du rasoir, barbant et rase-motte.
Horror : Ouais. C'est complètement con, parce que j'ai pas tué mon Pap's et j'en complexe pas pour autant. Crut bon d'ajouter le squelette à la hache.
Dust : Ben tiens, encore heureux...
Black : La pause est terminée, distribution des missions !
Quand on parlait d'un loup... Le squelette rouge avait débarqué aussi vite et énergiquement que tout à l'heure, détenant cette fois une pile de documents. Il nous en tendit deux en conservant le dernier sans daigner nous adresser une politesse.
Piquée par le sentiment d'urgence, je lui arrachai presque les reçus des mains, les parcourant avec empressement. Vite, choisir le plus rapidement possible la meilleure proposition, enfin la moins pire, avant d'être obligée de me plier à des tâches qui n'étaient pas de mon ressort.
Black : On est répartis en trois duos, choisissez la mission qui vous paraît la plus logique en fonction de vos compétences. Débita-t-il, ses pas décrivant de multiples cercles, rivé sur sa copie. J'ai personnellement choisi la mienne mais faute de pouvoir changer les divisions il me faudra un coéquipier. Faites comme vous voulez, de toute manière c'est réussite assurée étant donné que je serai là.
Bon, grossièrement j'avais le choix entre semer la zizanie à Irontale et une négociation "diplomatique" à Utopiatale. Je disputais en tête les critères négatifs et moins négatifs. Avec mon pied, pas le droit à un sport trop intense, sauf que la torture et la répression était pour moi quelque chose de mentalement impossible. Quoique vu que tuer était également inenvisageable, le génocide n'était pas une adoption judicieuse non plus. Bordel c'était pas possible d'avoir un menu aussi merdique...
Killer : Utopiatale ça a l'air pas mal, j'aime bien la persuasion. Mais Irontale c'est facile et sans prise de tête. Cogitait à haute voix le tueur, lisant, de même que Horror et Dust, par-dessus mon épaule.
Horror : Mouais, je préfère Utopiatale, flemme de rencontrer les Stars, perso. Enchaînait l'anthropophage d'un ton maussade.
Killer : C'est vrai qu'on risque plus de les croiser dans un génocide, vu que c'est beaucoup moins discret.
Dust : Et toi, t'as pris quoi, Black ?
Black : Mafiatale.
Rien qu'imaginer les gémissements et les supplications me nouait le ventre et me prenait la gorge. Cela dit, il fallait absolument que je franchisse le cap du quart aujourd'hui : Science avait raison, je ne devais plus perdre de temps et me concentrer sur ma quête. Dans ce cas, va pour Utopiatale, j'irais avec Cross, ça serait plus facile ainsi. Allez, adjugé vendu !
Black : Oh, je ne m'attendais pas à ce que tu désignes, Lisa ! Mais après tout, il était temps que tu te rendes utile.
Moi : Hein ? Fis-je en levant le nez vers lui, extirpée brusquement de ma bulle de concentration.
Le tortionnaire avait cessé ses tours, planté devant moi, hautain. Dans l'incompréhension la plus totale, je fis volte-face vers les pantouflards. Ils avaient tous les trois reculé jusqu'au fond de la salle, l'un tirant une tronche incrédule, l'autre, dans le vague, tripotant son trombone, et le dernier sifflotant innocemment. J'eus à peine le temps de m'interloquer que le tortionnaire me prit par le poignet et m'entraîna dans le couloir sans me demander mon reste.
Ses talons frappaient le carrelage du couloir au plateau d'échecs, sur un pas sec, rythmé. Il ne se détournait pas une seconde de sa lecture, repassant scrupuleusement le texte calligraphié, qui curieusement ne comptait pas plus de trois lignes. Il nous arrêta devant le cabinet de travail du squelette de pétrole, inspira, me lâcha le bras, droit comme un piquet, toqua, patienta un "entrez", s'apprêta à enclencher la poignée, s'abstint, me détailla, septique, m'arrangea les cheveux, puis, enfin satisfait, il nous fit entrer.
À notre approche, le maître des cauchemars tassait le dossier de rapports qu'il étudiait, une bonne humeur fichée au visage.
Nightmare : Alors Black, tu as choisi ton partenaire pour cette...?
Lorsqu'il me découvrit, moi et mon air de totale paumée, il laissa sa phrase en suspend.
Black : Oui, Maître, Lisa m'accompagne ! Nous pouvons partir dès maintenant !
Nightmare ne dit rien, l'expression figée dans un mélange de stupeur et de colère. Il se pinça l'arête du nez en poussant un soupir las.
Black : Qu'y... Qu'y a-t-il ? S'inquiéta son sbire pendant que je faisais trois pas ingénus sur le côté.
Nightmare : Swapfell-Red Sans. Le monde des mafieux se repose sur la discrétion et l'infiltration, et tu veux y emmener un humain ? Tu sais pourtant que ce n'est pas monnaie courante là-bas, à moins que tu n'écoutes pas quand je te donne des conseils ?
Attends, le monde des mafieux ? Ah, oui, j'avais vaguement capté Mafiatale tout à l'heure. Donc c'était cet univers que Black ciblait ?
Black : Non, enfin je... Euh... Enfin je me disais...
L'aura menaçante et dominante du tentaculaire écrasait sans conteste la grande gueule du squelette rouge qui se la jouait moins fanfaronne tout d'un coup. La honte émergerant de ses pommettes, il ravala sa salive et se rattrapa, toussotant légèrement.
Black : De... De toute manière, même si Lisa est nulle, il est impossible que nous échouions étant donné que je me chargerai de tout...!
Nightmare : Vraiment ? S'enténébra Nightmare. Pourtant, tu as l'habitude d'avoir recours à la facilité, depuis le jour où je t'ai embauché, crois-tu seulement que cette mission soit faite pour toi ?
Le pauvre Black avait ravalé sa langue au point de s'étouffer. Cette remarque sembla lui avoir porté le coup de grâce. Il peina à articuler :
Black : Je suis prêt à prendre le risque... Laissez-moi une chance.
Au bout de ce qui paraissait une éternité, le squelette de pétrole concéda dans un grognement.
Nightmare : Très bien. Mais Lisa a encore le pied fragile, ce n'est pas un travail adéquate pour elle en l'occurrence.
Cette initiative me laissa confuse. Pourquoi ne me laissait-il donc pas me charger de Mafiatale ? C'était louche de sa part. Était-ce que parce qu'il devait me considérer comme une membre pareille aux autres, il était obligé de répartir objectivement les opérations ? Seulement il aurait ordonné avec plus de nonchalance... Là il semblait... Préoccupé.
L'image des pantouflards opiniâtres combla soudain mes lacunes, et une boule incommodante se logea par mégarde dans mon estomac, immiscée aussi cruellement qu'une balle de cuivre.
Était-il réticent à m'y envoyer... Parce que c'était trop dangereux ?
Nightmare : Mieux vaut la laisser s'occuper d'Utopiatale, trouve quelqu'un d'autre.
Moi : C'est bon ! M'exclamai-je, moins maîtrisé que je l'aurai voulu. Je suis allée voir Science, mon pied va bien, je suis de nouveau "opérationnelle".
Le maître des cauchemars me toisa, comminatoire. Et mon hypothèse se confirma. Je tins bon dans mon engagement, amenant des arguments hasardeux, priant pour ne pas sortir de trop grosses sottises.
Moi : En plus... Quand on y pense, un humain serait moins problématique... C'est vrai, ce n'est pas monnaie courante, mais au moins on ne pourra m'associer à... Personne si on me voit, je serais comme une apparition, quelque chose de volatile. Alors qu'avec des squelettes, vous voyez... C'est peut-être plus confondu, mais c'est moins... Insaisissable.
Je n'avais aucune idée de la nature de la mission, mais j'avais compris qu'il fallait faire office de discrétion. Nightmare me contempla avec une sévérité féroce. Je n'en tins pas rigueur.
Black : C'est vrai... Réalisa le tortionnaire après réflexion. Si on me surprend en tant que squelette, il y aura plus de chance qu'on m'associe au parrain plutôt qu'un humain sorti de nulle part...
Le maître des cauchemars nous analysa tour à tour. Finalement, la haine qui composait le corps liquide du squelette de pétrole parut se modérer dans son remous irrité. Il joignit ses griffes et revint au squelette rouge, de retour à son air de démagogue.
Nightmare : Jugement intéressant. Mais Black, pense au fait que tu devras surveiller ta camarade afin de me faire un rapport sur son efficacité. De plus sa mort m'attristerait beaucoup, alors tu es dans l'obligation numéro un de la protéger, tu es responsable d'elle. T'en sens-tu capable ?
Je sentais qu'un zygomatique narquois était haussé à mon égard. Crispée, je réprimai une grimace et me grattai innocemment la paupière avec mon majeur.
Black : Oui, Maître ! Opina Black, ressaisi par l'occasion de prouver sa valeur.
Nightmare : Parfait. J'attends beaucoup de toi, Black, malgré certaines de tes déficiences. Alors ne me déçois pas.
Le zèle de ce dernier eut droit à un gros panneau stop bleu à la voix tranchante et taciturne du tentaculaire. Il se contenta d'hocher docilement le menton. Nightmare sortit alors ses tentacules et nous noya à l'intérieur. La matière visqueuse nous ballota en tous sens avant de s'écouler rapidement le long de nos corps, à mesure qu'une scène nouvelle se décrivait devant nous. Un frisson dégouté me parcourut l'échine, contractant chacun de mes muscles. Décidément je ne me ferais jamais à ce mode de transport.
Nous nous trouvions au milieu d'un boulevard désert, style années 1950, avec des appartements haussmanniens couleur sable terne, effrités, logeant au dessus de boutiques aux rabais couvrant les vitrines. De la neige molle, crassée de gravillons, écrasées par le passage des semelles, sillonnait les trottoirs. Mon souffle libérait un épais nuage de buée, s'évaporant dans l'atmosphère pétrifiée de cette figure glaciale. Snowdin ?
Ayant visité l'univers une fois avec Ink, je n'ignorais pas que l'Underground de Mafiatale était très urbain, mais je n'avais pas imaginé le paisible patelin de montagne si dénaturé par les bâtiments et la grande ville. La lumière, sinistre, sale, grésillait des quelques lampadaires qui cheminaient sur le prolongement de la rue. Elle nous orientait jusqu'à un building massif, trônant majestueusement entre les habitations endormies. À son pied une ombre se dessinait progressivement, s'affinait à mesure qu'elle s'avançait vers nous. C'était un monstre à la silhouette élancée, couvert d'un costume gris souris, au gilet repassé et pantalon ample. Son crâne imberbe de reptile était coiffé d'un chapeau. Il siffla à notre annonce.
Reptile : C'est vous les extra-terrestres ?
Black : C'est nous. Nous avons rendez-vous avec Wingding Gaster.
Les rétines dorées du lézard perçaient à travers la pénombre. Je sentis son œil constateur se poser un instant sur moi avant d'à nouveau se tourner vers le tortionnaire.
Reptile : Il vous attend depuis un quart d'heure. Suivez-moi.
Nous lui emboîtâmes le pas. Le bâtiment, qui devait être une entreprise très influente, débutait sur une vaste salle d'accueil, où un secrétaire était affalé sur son siège, une tasse de café fumant portée aux mandibules. Un échange fugace entre lui et notre récepteur se fit, et nous voici dans l'ascenseur en direction du dernier étage. Je rentrais la tête dans les épaules, malaisée entre l'absentéisme pesant de mots et la musique de circonstances.
Un ding résonna dans l'élévateur. Le reptile et Black se lancèrent avec aplomb dans le couloir. Je traînais un peu, vagabondant entre les monstres qui vaquaient à leurs occupations, tous habillés à la mode de notre guide. L'ennui que causait la présence d'un humain dans un tel endroit devenait limpide : on attirait tous les regards. Les subjugués, les captivés, les suspicieux, les malveillants. Le bâtiment n'effusait aucune émanation de négativité, pourtant l'ambiance me paraissait aussi sombre et austère qu'au château. J'accélerai pour rejoindre mon coéquipier.
Moi : Black, tu peux m'expliquer ce qu'on est censé faire, exactement...?
Black : Tu t'es proposée sans même savoir dans quoi tu t'engageais ? S'étonna Black.
Moi : Ben, je croyais que Nightmare allait nous donner les détails, comme il le fait tout le temps... Et puis... Les instructions étaient assez courtes, non ? Ça disait quoi ?
Black : On vient renouveler le contrat entre lui et Mr Gaster, pardi.
Moi : Et... En quoi ça consiste ?
Je ne reçus de lui qu'un silence verrouillé. J'étais au courant que ce n'était pas le genre de renseignement à me céder, mais le contrat était clair vis à vis de ma place parmi eux. Techniquement, j'avais le droit de savoir. Et technique comme il l'était, il s'y plia à contre-cœur, bougonnant :
Black : Je croyais que tu savais d'où venaient les espions qui recueillaient les informations à notre solde sur les univers alternatifs ?
Je secouai la tête. Les espions de Nightmare, ces ombres aux allures cauchemardesques aptes à voyager dans le Multivers, ne m'étaient pourtant pas inconnues. Silencieuses, impalpables, d'apparence fantasmagoriques, elles se révélaient quasiment indétectables, si invisibles qu'il avait fallu des années à Dream et Ink rien que pour apprendre leur existence. De même qu'avec le squelette de pétrole, seuls les AU's positifs comme Underswap leur étaient interdits d'accès. Je ne m'étais jamais demandée d'où elles venaient ni la nature de leur conception. Blackberry leva les orbites au ciel, libérant une longue expiration désespérée de premier de la classe.
Black : Le parrain de la famille Gaster, Wingding Gaster, nous confie des hommes pour être changés en Ombres. En échange de cela, le Maître nous envoie récursivement sous ses ordres. En somme, aujourd'hui, c'est lui notre patron, et c'est à lui de nous confier une mission.
Moi : Pourquoi il aurait besoin des hommes de Gaster pour ça ?
Black : Parce qu'ils sont obéissants. Les Ombres sont des créatures négatives, mais elles préservent l'instinct ancré en elles de leur vivant. Si on "ombrifiait" n'importe qui, elles pourraient se montrer inutiles voire nuisibles, même au roi des cauchemars.
Moi : Les autres semblaient assez réticents à y aller...
Black : Normal, c'est considéré comme le sale boulot, personne ne veut s'y abaisser ! Il n'y a que moi qui suis en mesure de mettre mon égo de côté et d'accepter humblement cette condition. Et puis c'est aussi la mission la plus mortelle qu'on puisse écoper. Expliqua-t-il, un soupçon d'excitation dans la voix. Mr Gaster n'hésite pas à mettre nos vies en péril, c'est très pratique pour lui vu que nous venons d'autres univers, ce qui nous rend invisible administrativement. Killer m'a appris que la plupart de nos membres y sont restés ainsi.
Moi : La plus mortelle ? Vos membres qui y sont restés ? Repris-je, déconcertée.
Je savais que les Stars évitaient au maximum de tuer leurs ennemis mais quand même...
Moi : ...Je ne comprends pas... Qu'est-ce qui fait que cet univers est plus dangereux qu'un autre ? Demandai-je, pas très rassurée. Qu'est-ce qu'ils ont de plus que nous ?
Black : Des flingues.
Je biglai sur le volume du revolver feutré dans la doublure de notre guide. Ces armes d'origine humaine aptes à nous trouer la peau plus vite qu'un carreau d'arbalète, sans qu'aucune nourriture monstre ne puisse nous sauver in extremis en reconsolidant les plaies. Cette méthode grossière et déloyale, mais effrayante à quel point elle était simple et efficace.
Nous atteignîmes bientôt une porte où était affiché «W.D. Gaster». Le reptile y frappa deux coups vigoureux et cadencés, semblables à un code.
Moi : C'est bon ! Rabrouai-je, agacée, en giflant la main du tortionnaire qui tentait de passer ma tignasse au peigne d'Almain. C'est bon tu m'as déjà déjà coiffée.
Black : Tu ne fais pas de bêtise, hein ? C'est la première fois que je viens ici et je ne veux pas faire mauvaise impression à cause de toi !
Moi : Oui, oui...
Black : Sûre ?
Moi : Oui, promis je me tiens tranquille je ne frappe personne. Le rassurai-je avec un râle fatigué au moment où le reptile nous fit entrer.
Wingding Gaster était, sans conteste, l'homme le plus énigmatique du Multivers. Oublié de bien des mondes, je n'avais au grand jamais entendu parler de lui avant que le protecteur m'initie au fonctionnement des AU's. On disait de lui qu'il était si ésotérique aux yeux des créateurs eux-mêmes que chacune de ses versions alternatives encadrant l'univers original différaient de part son histoire ou sa personnalité. Même Ink ignorait ce qu'il était advenu du plus classique des classiques. Pour ma part je n'en avais rencontré que quelques-uns et des plus sympathiques, celui de Haventale et celui de Quantumtale, que les frères squelettes enfants m'avaient présenté. En outre, c'était la première fois que je rencontrais un tel Gaster.
Son couvre-chef le masquait presque intégralement sous les rayons du lustre suspendu au plafond. Le leste modelé nous permettait tout juste, à son visage, d'assimiler un abominable sourire. Son pardessus lui léguait une épaisse carrure au niveau du buste et des épaules, trahie par la large ceinture qui dévoilait, au niveau du ventre, une tangible minceur.
Black : Nous sommes envoyés par Nightmare pour nous soumettre à vous, Monsieur Gaster. Salua Blackberry en s'inclinant très bas.
Il me jeta un regard en biais et appuya prestement sur ma nuque pour me faire suivre le geste. Le parrain leva une arcade amusée. Il n'était certes pas dans les codes de politesse des années 50 de ployer de la sorte devant son supérieur. Il nourrit le cendrier en tapotant un index sur son panatella, assis soigneusement dans son fauteuil, jambe chevauchant l'autre et le buste redressé. Il parlait lentement :
Gaster : Comme pour tous tes prédécesseurs, ton visage m'est familier, petit. Néanmoins je suis sûr de ne t'avoir jamais rencontré. Un stagiaire, peut-être ? Quel dommage, je suppose que ton patron à voulu se débarrasser de toi.
Son aura était vorace, opprimante. Il se leva de sa chaise et rompit progressivement la distance entre nous, déroulant toute sa hauteur, si démesuré qu'il fendait la lumière, son ombre nous enveloppant tout entiers.
Gaster : À moins qu'il ait fini excédé de la perte de ses subordonnés, étant donné qu'il s'est disposé à m'envoyer cette jeune fille en guise de monnaie d'échange, espérant que cela serait un gage suffisant pour me satisfaire ?
Il se plia en deux pour parvenir à ma hauteur, positionna sa paume devant ma poitrine. Mon âme apparut. À chaque fois, le même effet, comme si mon cœur lui-même était exposé à l'air libre, frileux, vulnérable. Je croisais les bras, calme mais non sans un certain affermissement. Je me faisais à ce genre de types au fil de mes voyages dans les Undergrounds. Les âmes humaines les obsédaient, à plus ou moins juste titre. Ce discours ne m'atteignait plus. Il n'avait pas le droit de me tuer, il ne me ferait rien, c'était juste pour la frime.
Gaster : Il arrive parfois qu'un être de votre espèce circule en ces lieux, mais vous n'imaginez pas à quel point le trafique d'organe entre la surface et les souterrains est délicat. Encore plus... Lorsqu'il s'agit d'une concentration de magie aussi culminante et chatoyante qu'une âme humaine.
Ses pupilles, gourmandes, brillaient sous ses paupières mi-closes. Je m'évertuais à garder un souffle normal, hélas il devenait saccadé, si introspectif que j'entendais l'écho de ma propre respiration. Je n'arrivais pas à me détourner de la pointe fumante du cigare qui frôlait presque le petit cœur jaune, endurant avec lui la menace de la cendre rougeoyante. Jusque là je rongeais mon frein jusqu'à la limite de ma patience, attendant qu'il finisse de nous jouer son numéro, mais le doute me parvint. Il croit vraiment que je suis là pour ça ? Et s'il essaie vraiment de la prendre, qu'est-ce que je fais, je le frappe ? Mais et si ça suffit à faire échouer ma mission ? Merde, Black, fais quelque chose !
Gaster : C'est la quintessence des joyaux de l'Underground... Murmurait le mafieux avec le timbre d'un névrosé, m'arrachant un pas en retrait. Mon allié a toujours été réticent à me livrer pareil trésor, mais il faut croire que...
Black : Nos membres ne sont pas à vendre, Mr Gaster.
Blackberry n'avait pas cillé, mais son timbre grave démontrait une frustration notoire. Mes avis qu'il ne portait pas la même suprématie à Gaster qu'à Nightmare.
Gaster : Vos membres ? Releva le parrain avec un gloussement amusé. Vous n'engagez donc pas que des squelettes ?
À mon grand soulagement il se redressa, éloignant le panatella de mon âme pour le coincer à nouveau entre ses dents, avant de retourner à son fauteuil.
Black : Et sauf votre respect, sachez que nous nous sommes nous-même porté volontaire et ce en pleine connaissance de cause. Précisa le tortionnaire, pincé.
Gaster : Vous m'en voyez rassuré, il ne m'aurait pas plu de recevoir des chiffes molles comme tributaires. Se gaussa W.D. Gaster en ouvrant le dossier délaissé sur la table.
Il sembla vérifier que tout était en ordre, puis le passa au squelette rouge.
Gaster : Enfin, revenons aux faits. Votre cible est un scientifique indépendant, le Dr Alphys. Connue pour ses grandes avancées scientifico-magiques, elle a réussi à produire une substance nouvelle qu'elle a baptisé "Anti-mag". Ce produit permet au mieux de bloquer les capacités magiques des monstres, au pire les réduire totalement en poussière. Une arme redoutable. Cette nuit, le maire de l'Underground, Mr Asgore Dreemurr, organise une grande soirée à New Home, et elle prévoit de l'informer sur sa trouvaille durant cette occasion.
L'Anti-mag était quelque chose de plutôt commun dans le Multivers. À Outertale, en avance sur la technologie, c'était prescrit à petite dose dans les morphines ou les tranquillisant pour monstre. Epic en conservait dans son labo, de même que Science, et les Bads possédaient carrément des armes anti-mag. Mais de toute évidence, Gaster n'était pas mis au parfum. En fait, Nightmare devait lui refuser bien des choses des AU's. Cela expliquerait les actions vengeresses du parrain à l'égard de ses sbires.
Gaster : Empêchez la de déclarer publiquement cette découverte comme étant sienne. Volez ses plans, rapportez-les et supprimez les preuves. Vous aurez le droit à un allié dans cette tâche, Brain pourra vous faire entrer en vous fournissant de faux papiers selon votre décision.
Blackberry épluchait le document afin de rassembler les infos importantes. La photo de la lézarde passa, je la retenai, enfonçant rageusement les mains dans les poches. Pauvre Alphys...
Blackberry : C'est plus facile que ce à quoi je m'attendais. Vos attentes seront satisfaites, Mr Gaster.
Le tortionnaire fit une légère courbette et disposa de son employeur occasionnel. Tout en lui emboîtant le pas, je me demandais avec anxiété comment je pourrais me rendre utile dans cette mission. Car il y avait une différence flagrante entre ce monde et le Multivers : les Bad Guys étaient des méchants déclarés et assumés tandis qu'ici les héros qui venaient du ciel pour régler tous les soucis n'existaient pas, les choses ne se réglaient pas par la force et la détermination, mais par la ruse et la vérité. Coupable ou non coupable. Aussi simple que cela. Une justice qui serait tellement parfaite si tout n'était pas mensonge, hypocrisie et perfidie, si elle n'était pas aussi pourrie par la cupidité.
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Mafiatale ! Ça fait longtemps que j'avais envie de faire une histoire sur cet AU !
Il y a sans doute des éléments ici qui seront différents du comic ou de la page wiki, et je dis page wiki parce qu'en fait Mafiatale, il me semble, n'a pas de "canon officiel", c'est un concept de RP et il est très libre d'interprétation, on peut donc le redimensionner à sa sauce.
J'aurais pu prendre Mafiafell, mais même si ça aurait convenu, cet AU est trop pour moi . .""""
Et Swapfell-Red est un AU public, donc on peut globalement en faire ce qu'on veut (Oui je sais Blackberry c'est pas celui de Swapfell-Red je me suis trompée mais bon commence comme ça on finit ça ¯\_(ツ)_/¯ !)
Et nooooooon, je ne me suis absolument pas inspirée du Grand-duc Leuvis de The Promised Neverland pour décrire Gaster je ne vois pas de quoi vous parlez ???
IL EST TROP STYLÉ CE MÉCHANT AAAAAAAH !!!
C'est presque une insulte à son égard de m'inspirer de lui ●'-'●
Euh... Bref, la seconde partie !
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