Chapitre 20 (Deuxième partie)
«L'ami... De Killer...?»
Je demeurai là, béa, à fixer bêtement le squelette devant moi. Ma conversation avec le tueur à gages sembla s'échouer sous forme de vague, puissante, rugissante. La nostalgie dans ses orbites abyssales, sa sérénité inquiétante et les quelques mots qu'il m'avait mâché...
Moi : Euh... Tu... Tu t'appelles Color, pas vrai ? Bredouillai-je avant qu'il ne prenne la parole. Tu as dû être rapatrié dans l'Oméga Timeline il y a quelques années, tu es un ami de...!
Je m'interrompis lorsque la squelette enflammé contracta sa mâchoire. Je crus tout d'abord que c'était par colère, mais non. C'était... comme s'il se retenait de pleurer.
Color : Je... Je ne pensais pas que tu me connaissais. Mais je sais en revanche que tu l'as déjà mainte fois combattu. Est-ce que... Est-ce que je peux te demander s'il...
Il mit sa main crispé à sa mine, effrayé d'une possible terrible réponse.
Color : ...s'il se porte bien...?
Incapable de prononcer le moindre mot, je me contentai d'acquiescer doucement. Il se laissa aussitôt tomber sur sa chaise, infiniment soulagé.
C'était tout bonnement ébouriffant. Moi qui avais toujours imaginé que sa rencontre avec Killer s'était déroulée dans son univers originel et que Nightmare l'avait tué ou un truc du genre en constatant que le tueur s'attachait à lui... qu'il fût dans l'Oméga Timeline, à chercher à me contacter qui plus est, m'intriguait autant que cela m'angoissait. Du coup... Que désirait Color de moi ? Il n'avait pas tant insisté auprès de Frisk juste pour me demander des nouvelles de Killer !
Color : Merci Youmna... Sainte Youmna merci... Chuchotait-il en rond, une paume sur le front, arquant les sourcils vers le haut. Sainte Youmna merci...
★★★
Frisk nous commanda un déca et un chocolat chaud. Ce n'était pas le meilleur que j'avais goûté jusque là (il était trop chocolaté par exemple) mais la chaleur du liquide suffisait à me réchauffer et m'apaiser. Le squelette enflammé, son café fumant à ses dents, gardait les orbites fermées. La petite humaine, quant à elle, nous observait tranquillement installée sur le rebord de la table, elle aussi un chocolat chaud dans ses menottes. Finalement, Color brisa la glace.
Color : Ermh... Désolé pour le numéro de tout à l'heure. S'excusa-t-il, embêté. C'est pas dans mes habitudes, c'est juste que... Ça faisait trop longtemps que ça me..."rongeait jusqu'à l'os", héhé.
Moi : Que ça te "brûlait" les dents ? Souris-je.
Color : Oui... Ça peut te paraître bizarre que...?
Moi : Non non, je comprends, pas de soucis...
Color : Merci...
Je tapotais nerveusement mon ongle contre la porcelaine de ma tasse, ressassant les interrogations qui me tailladait le cerveau depuis tout à l'heure.
Moi : Donc... Hasardai-je. Je peux savoir pourquoi tu m'as demandé de venir ?
Il montra un regard convenu avec Frisk, puis opina, posant la coupelle sur la soucoupe et joignant ses poings devant lui.
Color : Très bien... Amorça-t-il, l'air grave. Bon... Tu n'es pas dans savoir que cela fait plus d'un an maintenant que tu repousses les troupes de Nightmare, avec plus ou moins de succès.
J'hochai calmement la tête, l'encourageant à poursuivre. À cause de ma précédente épreuve dans l'Oméga Timeline, j'avais craint de devoir affronter une seconde fois des reproches à propos d'Error. D'un côté ça me rassurait. D'un autre...
Color : Et... J'imagine que tu as dû remarquer la... plaisance qu'il a à jouer avec tes nerfs et tes sentiments ?
Moi : Euh...oui ? M'enfin c'est un enfoiré, il fait ça à tout le monde...
Le squelette enflammé se tourna à nouveau vers Core!Frisk. Leurs échanges mutuellement entendus commençaient à m'agacer.
Color : Non, Lisa. Pas comme ça. Affirma-t-il. Pas avec tout le monde. Certe, il a beaucoup de jouets. Mais il prend toujours pour cible principale des personnes déterminées, courageuses et bornées. Des gens qui lui tiendraient tête et pour qui ça l'amuserait de les faire danser comme des marionnettes. Plus il s'amuse, plus il pousse le bouchon, et si sa cible abandonne ou lui échappe, il la tue, ou bien il trouve un moyen de la remotiver.
Je gigotai difficilement sur ma chaise, embarrassée par le ton professionnel qu'il empolyait. Au fond de moi je l'avais toujours sentie, cette attention particulière, cet œil qui jamais ne me lâchait.
Moi : Oui...Dream me l'a déjà dit. Articulai-je.
Color : Et il a raison de te mettre en garde. C'est de la boue enlisante, un guêpier, tu n'es pas là première à t'y empêtrer, Lisa. C'est pour ça qu'avec Frisk on a pensé...
Encore un échange de regard. Mes doigts compressaient tant la tasse qu'elle pourrait se briser.
Color : ...Que ce serait mieux que tu viennes habiter dans l'Oméga Timeline.
La porte de la prison claqua. Le maillet de frêne avait frappé son socle, énonçant la sentence. Sans étant un juge, l'ironie du sort fut donc au rendez-vous. Mes pupilles rétrécies se fixèrent sur le liquide brun tourbillonnant du chocolat chaud, désorientées.
Color : Je sais que ça doit être dur... Dit-il après un silence. D'abdiquer et de te séparer de tes proches. Mais... C'est mieux pour toi.
Frisk : Et ne t'en fais pas pour les villageois. Ajouta Frisk qui jusqu'à présent n'avait rien dit. Ils ont mal réagi mais ils ne sont pas mauvais dans le fond. Ils sauront t'accueillir, c'était pareil avec Color au début.
Color : On fait ça pour te protéger. Tu dois comprendre...
La vision de ces mains me malmenant dans tout les sens, expulsant et accrochant, secouait mon âme. Et au dessus, un draps de haine liquide recouvrant le tout, nous noyant dans un noir complet.
Moi : Je comprends. Fis-je simplement, me forçant à rester placide.
Je levai mes iris brillantes vers eux.
Moi : ...Mais c'est non.
Un râle fila à travers la bouche de Color. Il devait bien se douter que j'allais faire de la résistance.
Color : J'en ai parlé à Dream et il pense comme moi que c'est une bonne solution. Il y aura plein d'autres gens pour s'occuper de Nightmare.
Moi : Ce n'est pas juste Nightmare le problème.
Le pied du squelette enflammé tapait spasmodiquement la moquette mauve irrité.
Color : Rhaaaa... Oui... Je sais qu'Error et tes amis vont te manquer mais... Ils souhaiteraient te voir en sécurité, non ?
Je fronçai du nez, sentant la colère grimper en toute hâte de mon cœur jusqu'à ma gorge. J'étais passée outre la terreur et la crainte.
Moi : Je ne me cacherai pas tête dans le sable comme une autruche en ignorant les problèmes du Multivers. Ce n'est pas seulement Error, mes amis ou mon plaisir personnel. Ce sont aussi les autres. Ils se battent, ils se débrouillent comme ils peuvent car ils n'ont pas la chance d'avoir une dimension privée pour les protéger. Dis-je d'un ton accusateur, non pointé sur ceux de l'Oméga Timeline, mais seulement sur lui.
Color produisit un sifflement offensé.
Color : Les autres ne sont pas des cibles d'acharnement, ils ne subissent pas autant que toi et... que toi.
Moi : Dans "ces autres" il y en a qui meurent ! M'emportai-je en me levant brusquement. Et ils n'ont pas le luxe d'avoir six âmes humaines en guise de pouvoir, EUX. Va pas croire que j'ai pas remarqué la puissance de ton aura depuis tout à l'heure, Color !
Le squelette enflammé prenait mes dires comme de la poudre à canon. Ça le frôlait, chaque lettre étant un peu plus proche. Quand un grain le toucherait, le feu qui émanait de son crâne déclancherait le tout.
Color : Ça n'a rien à voir... c'est...
Moi : Eux, au moins ils ont le mérite d'essayer ! Mais est-ce que tu comprends, toi qui reste là à te planquer dans ton petit coin de paradis ?!
La poudre combustible, mes mots.
L'étincelle, ses flammes.
Le comburant, sa frustration.
Le triangle du feu se completa.
Color : ÇA SUFFIT ! Explosa Color en se levant à son tour, renversant sa chaise. J'ai été jusqu'à laisser celui que j'aime derrière moi pour échapper à tout ça, alors ne pense pas que je l'ai fait sans raison valable !!!
Un blanc total, qui laissa des couleurs sur ses pommettes. Cependant, il serrait encore les dents.
Color : C'était une vraie bataille que je menais avec Nightmare pour ramener Killer du bon côté, Lisa. Reprit-il froidement, au contraste de ses flammes infernales. Tantôt je pensais y arriver, et son âme devenait cœur, tantôt cette saloperie de tentaculaire reprenait l'avantage, et son âme devenait cible. Nightmare savait ce que je ressentais pour Killer, et il savait ce que Killer ressentait pour lui. Évidemment, il n'a pas hésité. C'était un jeu à ses yeux. Une torture émotionnelle aux miens. Mais comme toi, j'étais déterminé. Comme toi, j'avais espoir. Et comme toi je me suis battu sans relâche, pour le cœur d'un déchiré.
Frisk sauta de la table et alla chasser les bêtes curieuses qui passaient à travers le rideau, attirées par les récents éclats de voix. Une fois toute décampées, il continua.
Color : Mais vient un jour où tout va trop loin. Vient un jour où tout s'enchaîne, ou tu n'en peux plus. Et où tu te retrouves avec un tentacule autour de ton cou, à bout de force. Tu avais de la puissance, certe, mais avec son sbire le plus puissant et une bonne stratégie, il en vient à bout, de toi et de tes six âmes humaines. Tu es seul. Tu n'as plus aucune force. Tu es terrifié. Et pour la première fois, tu sais qu'il peut décider de te tuer. C'est là qu'il te susurre à son ouïe qu'il te tuera s'il te revoit encore une fois, il arrachera son âme de ton corps et la donnera à bouffer à Horror.
Il avait dit ça en portant instinctivement sa main à sa trachée osseuse, remémorant de lointains souvenirs, durs comme de l'acier.
À moi aussi cela m'a rappelé quelque chose. Oui, ce jour où il avait menacé de me tuer. Où je m'étais retrouvée, comme lui, dos au mur, terrorisée et impuissante.
Moi : Et tu lui as obéis. Terminai-je fermement.
Color : Je n'avais pas le choix...
Moi : Sur le coup, oui, bien sûr. Mais encore aujourd'hui tu continues à lui obéir. Encore aujourd'hui tu as ce tentacule autour du cou.
Color : Tu ne dirai pas ça si tu avais quelqu'un qui voulait ta mort et qui pourrait l'acquérir d'une facilité effrayante.
Moi : J'ai déjà vécu ça. Lui appris-je avec amertume. J'ai passé cette épreuve il y a longtemps déjà. Il y a deux raisons pour lesquelles Nightmare aurait menacé de te tuer : soit il testait ta détermination, soit tu étais sur le point de convaincre Killer. Dans le second cas ça veut dire que tu y étais presque et que tu l'as abandonné !
Color accusa le coup. Ses doigts plantés dans le bois chevrotaient. D'outrage, de honte, de colère, les trois ?
Color : Je ne peux pas revenir. Dit-il finalement.
Moi : Rejoins les Star Sans, on pourra te protéger.
Color : Reste dans l'Oméga Timeline, tu seras en sécurité. Répliqua-t-il du tac au tac.
Nous ne nous détachions pas l'un l'autre, presque front contre front. Entre nous deux, Frisk sirotait son chocolat chaud, (seul bruit qui rompait cette ambiance sordide) ses deux grands yeux passant continuellement de l'un à l'autre.
Moi : J'imagine que je ne peux que respecter ton choix. Soupirai-je finalement. Mais je ne suis pas comme toi, Color. Si je suis indubitablement cette nouvelle cible dont tu parles... Je préfère autant l'accepter plutôt que de passer le flambeau à quelqu'un qui pourrait être un de mes proches.
Color : Tu parles sans savoir... Grimaça Color, ténébreux. Tu es pourtant prévenue, mais tu persistes. Je pense plutôt que la vérité, Lisa... c'est que ce qui te fais persévérer, ce n'est ni le courage ni de l'esprit de sacrifice, c'est l'arrogance.
La température montait dans la pièce. Les flammes de Color devaient varier en fonction de ses émotions. Transpirante, j'essuyai ma sueur de la manche du tee-shirt et contournai le squelette. À trois pas de la sortie, je m'arrêtai.
Moi : Si je reste ici j'aurai des regrets de toute manière. Alors à choisir autant avoir des regrets en faisant ce qui me plaît.
J'avais les doigts passés entre les fentes du rideau quand une pensée furtive me traversa soudain. Je me retournai, leur adressant un sourire qui ne collait pas du tout à l'atmosphère collective.
Moi : Au fait... J'ai entendu dire que vous manquiez de personnel dans votre bistrot. Auriez-vous de la place... pour un petit barman de plus ?
★★★
Je suivais Nightmare jusqu'à Fluffytale avec une tranquillité qui lui était jusqu'à maintenant étrangère. Lui qui tentait de me faire réagir de ses tirades taquines, finit par s'impatienter. Il s'enquit, macabre :
Nightmare : Quelle est donc cette soudaine docilité que je peux lire en toi, Justice ?
J'haussai les épaules, neutre au possible. Il traça donc sa route sans s'y attarder. Comptait-il me tester comme toujours autour d'un café et d'un jeu de carte ? Nous n'en saurions jamais, car nous n'irions pas jusque là.
Il alla au comptoir pour interpeler le squelette pelucheux. Cependant il constata bien vite qu'aujourd'hui, le monstre aux commandes n'était pas Ccino, mais un homme lézard qui remplissait une chope de bière l'air de rien, priant pour que le maître des cauchemars ne le questionnât pas. À cela, Nightmare accorda immédiatement tout les fils conducteur et se tourna dans ma direction, son œil écarquillé, au moment où je prononçai cette seule réplique :
Moi : Dans l'Oméga Timeline.
Le regard que Nightmare me lança était purement meurtrier. Mon sang se glaça. Comme ne m'avait jamais jaugé ainsi, je ne m'y étais pas du tout attendue. Cette information avait vraiment dû l'accabler pour qu'il se perde dans la colère devant moi. Une vive pensée vira sur Color, puis je pris mon courage à deux mains et lui fis face, impériale.
Moi : Oui, tu as bien entendu. Il a trouvé une autre maison avec de meilleures conditions de travail. Étant donné qu'il est, tu l'approuves autant que moi, inconcevable que nos conversations soient autant sucrées sans son excellent chocolat chaud, j'imagine que tu ne vois pas d'inconvénient à ce que nous cessions nos rendez-vous dès maintenant.
Je m'en retournai d'un pas insolent à la sortie. Et, n'y tenant plus à l'achever une bonne fois pour toute, je pivotai à l'adresse de sa gueule indignée et tirai de mon index ma paupière inférieure vers le bas ainsi que la langue.
Moi : Have fun !
Puis je me téléportai, plantant le squelette de pétrole comme un marteau sur un clou.
★★★
PDV Extérieur :
Error vérifia une énième fois sous sa manche, addict à sa montre à aiguilles. Il l'avait volée pas plus tard qu'hier à Outertale, la trouvant jolie avec ses petits diamants incrustés qui ornaient la coupole de verre. Il se rendit compte qu'il avait négligé les conséquences catastrophiques de ce pouvoir : la pression intense des secondes qui défilaient en tic-tac, emplissant goutte à goutte l'éprouvette du stress. Foutue montre.
Il prit une grande inspiration et se calma. Eh, il y avait peut-être de sublimes aurores boréales ce soir qui n'apparaissaient que pour une durée de trois jours tout les ans à ne surtout pas louper car leur lumière s'amenuisait progressivement, mais à part ça rien ne différait de d'habitude. La prochaine fois, il se passerait de montre et voilà, il ne stresserait pas. Foutue montre et saloperie de caillou, ils se payaient bien sa gueule.
Bientôt 23 heures. Le squelette glitché décida de s'y rendre maintenant pour arriver avant Lisa, quand une sensation glacée galopa sa colonne vertébrale. Il fit volte-face et tira une dizaine de Gaster blasters beugués à l'adresse de l'inconnu. D'exessives explosions se succédèrent sur le sol imaculable de l'anti-void. La cendre retombée, face à lui, le liquide noir se mouvait à la manière de deux courants hélicoïdaux, remodelant progressivement sa forme initiale.
Nightmare : ...Grossier. Commenta Nightmare.
Error : Måįs qū'ęst-cē qūę tū føūs łà, tøį ?! Feula le marionnettiste en se préparant à effectuer une seconde charge.
À la naissance de sa trêve avec Ink, le squelette glitché avait tout d'abord prévu de garder une relation stable avec le squelette de négativité. Il lui avait rapporté poliment que leur alliance ne figurait plus, propre net et sans bavure. Ni ami, ni ennemi. Mais le maître des cauchemars s'était ébaudi à toucher à son havre de paix, et Error avait appris à le mépriser.
Nightmare : Je veux discuter avec toi, cela va de soi. Clama son interlocuteur en écartant les mains.
Error : Ję rēfusę ęt łâchē-møį łęs tøngūes tū mę pøūłpes l'åįr.
Error rabattit son écharpe en arrière et commença à partir, seulement Nightmare ressurgit devant lui.
Nightmare : Allons, Error, tu n'as pas... (Il jeta un coup d'œil au cadran sur le poignet du squelette glitché.) Cinq bonnes minutes devant toi ? Profitons-en pour papoter un peu, comme au bon vieux temps, qu'en penses-tu ?
Personne n'ignorait que depuis sa rencontre avec la brunette, l'esprit dénué de logique d'Error s'était affiné, comme si sa présence apaisait ses glitchs, nettoyait les virus informatiques de son esprit. Lui qui d'ordinaire gardait jalousement son idée fixe, exterminer les anomalies, ses actions cette dernière année avaient surpris le Multivers entier. Le destructeur, stopper ses activités ? Et pour une gamine en plus ? Mais le maître des cauchemars connaissait le morceau immergée de l'iceberg, ou du moins une partie.
Nightmare : J'ai entendu dire que tu ne supportes pas tes nouveaux amis ?
Error : Ję łēs sūppørtę très bįēn ęt cē nę sønt pås męs ãmįs.
Nightmare : Vraiment ? Je pensais pourtant que tu te plaisais plus avec eux qu'avec nous.
Error : Kįlłer ?
Nightmare : Killer.
Error : C'ęst pås fãux. Ēntrę ånømãłie rēspęctåbłe ęt bøūse d'ānømãłie c'ęst vįte chøįsī.
Nightmare : Et où te situes-tu, toi ?
Error : Ånømãłie n°1, røį dęs bøūses rēspęctåbłes.
Nightmare : Oh ? Je croyais que c'était moi, ça.
Error : Trêvę dē cønnęrie. Dįs cē qūę t'ås à dīrę qū'øn ēn fįnīssę, j'åį pås tøūtę łå jøūrnéę.
Nightmare eut un sourire. Le marionnettiste avait donc conservé sa coopération à son égard, malgré ce qu'il pensait de lui. Il n'était donc pas complètement stupide. Ça l'arrangeait.
Nightmare : Trêve de connerie comme tu dis. Je veux mener une conversation sérieuse avec toi.
Il l'amena à s'assoir sur le canapé. Error s'affala, bougon.
Error : Tū pērds tøn tęmps. Ręvįēndråį pås.
Nightmare : C'est vraiment ce que tu penses ? N'es-tu pas nostalgique de ces moments que nous passions ensemble malgré l'opposition de nos points de vue ? Où nous combattions côtes à côtes nos ennemis communs, où je t'aidais à détruire quelques univers de trop ? Tu n'aimais peut-être pas toujours ma compagnie, mais au moins tu pouvais te sentir pleinement libre. Libre des conséquences, libre de la culpabilité et de l'éthique qui t'enchaîne depuis que tu as rejoins le camps des "gentils".
Error balança son discours d'un revers de main.
Error : Tū m'ęn ås déjà pãrłé, Nįghtmãrē. Ęt Kįlłer ãussį å ęssãyé. Cę n'ęst pås çã qūį mę fērå chãngęr d'åvįs.
Nightmare : Alors tu as abandonné définitivement ta mission. Rétorqua amèrement Nightmare. Ce job ingrat que seul toi a eu le courage d'amorcer, ta raison de vivre. Je n'en reviens pas que tu sois tombé si bas.
Le marionnettiste glitcha furieusement. Il le mitrailla, outré.
Error : Nøn !!! T'ęs vråįmēnt cøn, tøį ! Jåmãįs !! Ję... Ję fåįs ūnę pãusę c'ęst tøūt ! Çå fãįt dēs sįècłęs qūę męs førcēs ãvęc l'årtįste sønt éqūįvåłęntes åłørs ūn tęmps mørt nę vã pås mę fãįre dę måł. Ję rēpręndråį płūs tãrd.
Le tentaculaire sourit à nouveau. Il se doutait bien que le destructeur n'était pas tout à fait mort. Il attendait, tapis dans l'ombre. Mais l'ombre était le domaine de Nightmare et il le chasserait pour l'exposer au monde, à coup de pied s'il le fallait.
Nightmare : Et quand se terminera la pause, Error ? Souligna-t-il, amusé. Quand Lisa mourra ? Veux-tu que j'y remédie pour accélérer les choses ?
Le squelette glitché tiqua. Il se propulsa du canapé et pointa Nightmare, assassin.
Error : Tū n'øsęrãį pås. Tū ęs trøp åttãché à ęlłe ęt mêmę, sį tū fåįs çå tū pęūx dįrē ådįeu à nøtrę ålłiãnce !
Le squelette de négativité ricana. Error vénérait la brunette comme une œuvre d'art. C'était elle, donc, l'anomalie qui rendait logique l'analogique de sa boîte crânienne. Le plus drôle était qu'il se trouvait des excuses erronées pour réagir ainsi alors que c'était juste pour son plaisir personnel.
Nightmare : Naturellement. Je dis juste que ça te remettrai les idées en place... Regarde toi, enfin ! Le destructeur d'univers, aussi faible qu'un march-malow. Elle te détourne de ton vrai objectif, et tu le sais.
Cette dernière phrase résonna en Error comme un haut-l'âme. Il clignait des orbites, décontenancé, les virus commençant à grouiller dans l'entièreté de son squelette, comme au bon vieux temps.
Error : Ję n'åī PÅS rēnøncé, børdęł...! Jē fais jūste... Ūnę pãūsę-ē-ę.. Jē-ę-ē fåįs jūstē....
Nightmare : Prouve-le. Tu l'as dit toi-même, ça fait des siècles que tes forces équivalent avec celles de Ink. Que tu reprennes au bout d'un mois ou dix ans ne changera rien. S'il faut que tu frappes, c'est maintenant, tandis qu'ils te font confiance.
Error : Frå-ã-åppęr øù ęt cømmęnt, påuv' pømmę ?!
Il approuvait donc ce plan, indirectement. Bien qu'il ne l'avouât pas. Il ne gâcherait jamais sa relation avec Lisa et ses nouveaux amis. Du moins... Pas pour rien.
Nightmare : Je t'aide si tu acceptes de te réallier avec moi par la suite. C'est maintenant ou jamais, à prendre ou à laisser. Si tu refuses, tu auras à jamais le Multivers entier sur le dos, le jour où ta "pause" sera terminée.
Le marionnettiste chassa les virus en secouant la tête et souffla bruyamment. Nightmare avait déjà fort à faire avec Ink et Dream, il avait besoin de son alliance. Sa menace ne valait rien. Il avait assez perdu de temps avec lui, Lisa allait s'impatienter.
Error : Tū n'ås rįēn à m'øffrįr. Åū ręvøir.
Il ouvrit une brèche et était parti pour s'y engouffrer quand une simple phrase au timbre narquois le stoppa net :
Nightmare : Oh, vraiment ? Même la localisation de la Doodle sphère ?
★★★
PDV Lisa :
Je tripotais le médaillon entre mes doigts, distraite, assise sur la plage de galet. Tout était en place. Les chœurs, le lac, la totalité pour accueillir les aurores boréales d'hiver. En attendant qu'Error arrive je me laissai zig-zaguer entre les événements d'aujourd'hui, qui avaient été pour beaucoup exténuants.
Tout ces habitants qui me crachaient leur haine et leur peine salissaient mon image du squelette d'ébène. Mon cœur les haïssait pour ça. Mon âme... Les comprenait et compatissait.
«Méfie-toi.» Répétait Gatty.
«Tais-toi... Je le connais mieux que toi.» Rétorquai-je faiblement.
Oui... Mon cœur refusait leur point de vue, il le reniait. Et pour argumenter, il s'accrocha à Color, qui au moins, savait ce que c'était de tomber amoureuse d'un "méchant".
«Color... J'ai été détestable avec lui.»
Quand je passais outre la terreur et la crainte, ma rage suivait obligeamment. Pourquoi devrais-je quitter mes amis à cause d'un salopard de poulpe fouteur de merde ? Et de quoi il se mêlait, lui d'abord ? Telles avaient été mes pensées. Quand ma rage suivait, je défiais, une adrénaline "arrogante" me dominant la durée d'un coup de gueule, avant que je ne redevienne humaine, réfléchie, et surtout coupable.
Le squelette enflammé voulait juste me protéger, parce qu'il l'avait lui-même vécu, cette boue enlisante. Il était traumatisé, tout simplement, et moi j'étais là à le juger alors que je devrais le comprendre mieux que quiconque ! Certe, je ne comptais pas aller me cacher, mais j'aurais au moins pu être diplomate, consciencieuse ou... Ou quoi, j'aurais été moins merdique !
Je lâchai un long soupir, à bout. La culpabilité m'insupportait par moment. Bon, allez, Lisa. Ce n'était pas dramatique. Tu reviendrais t'excuser, voilà tout. Juste... Détends-toi et passe un bon moment avec Error.
Au même moment, les premiers faisceaux de lumière se dessinèrent dans le ciel. Je me calmai finalement, laissant fuiter un sourire serein.
??? : Quel magnifique ciel ce soir, ne trouves-tu pas, "ma Lili" ? Dit une voix à ma droite qui n'était clairement pas celle du marionnettiste.
Je sursautai en bondissant maladroitement sur le côté. Le squelette de pétrole, bras croisés sur son manteau, fouettait l'air de ses tentacules en me lançant un sourire conquérant.
Moi : Nigh... Nightmare ?! Qu'est-ce que tu fais là, où est...?
Une lueur provenant de ma poitrine laissa ma phrase en suspens. L'arbre de mon collier luisait, incessant. Affolée, je l'écrasai durement dans ma main, dans l'espoir de faire taire ce signal que je reconnaissais parfaitement.
Nightmare : Tiens tiens, tes amis t'ont envoyé une fusée de détresse, je présume ? Suggéra le maître des cauchemars avec délice.
Moi : Oh toi espèce de...! Fulminai-je, hors de moi, en me jetant sur lui.
Le sabre, se frottant sauvagement à la haine liquide, produisit du nuée d'étincelle. Je ne savais pas ce qu'il se passait mais je n'avais pas le temps de le laisser monologuer pour au final me lâcher une réponse ambiguë. Autour de nous, la féerie des lieux, les rubans phosphorescents qui dansaient, les cristaux qui chantaient, faisait de nos échanges agressifs une tâche noire sur un drap blanc, un cri déchirant en plein silence, un cauchemar clandestin au milieu d'un rêve.
Moi : Où sont-ils, qu'est-ce que t'as fait encore ?! M'enquis-je, en m'acharnant sur le squelette de pétrole, qui se contentait de reculer, nonchalant, en contrant avec ses tentacules.
Nightmare : Dans la Doodle sphère, pourquoi ? Et sache ce n'est pas moi le danger, en ce moment.
Moi : Ça veut dire quoi, ça ?
Un appendice saisit la lame de mon épée, coupant net mon élan. Nous nous retrouvâmes nez à nez, Nightmare dominant, et moi écumant ma rage, à forcer inutilement sur mon arme.
Nightmare : Tu devrais poser la question à celui à qui tu fais confiance. Murmura-t-il. Il s'est toujours retenu de détruire pour toi mais... Chassez le naturel et il revient au galop, comme on dit ! Et quand l'occasion vient d'elle même se livrer à nous... Comment y résister ?
Je tressaillis. Mon corps entier se pétrifia, refusant d'accepter ce que je venais d'entendre. J'avais mal compris. J'avais juste mal compris, il faisait juste ça pour m'abrutir, comme d'habitude.
Moi : Tu mens... Bégayai-je en levant les reflets de mes iris vers lui.
Nightmare : Lisa, Lisa... Susurra-t-il. Toujours à te voiler la face, comme d'habitude. Qui se ressemble s'assemble, j'imagine. Mais dépêche-toi, Justice... tirer sur le fil d'une lampe ne prends pas toute la nuit.
Mes doigts se desserrèrent tout seuls de la poignée. Trois pas en arrière, épaules montantes et descendantes. Brusquement, je fis volte-face et me précipitai dans un portail.
Moi : ERROR...!!!
PDV Extérieur :
Nightmare la vit disparaître dans la brèche, amplement satisfait. S'il y avait bien une chose qu'il ne supportait pas, c'était qu'on lui retirât ses employés. Et après Scroundrel, Ccino ? Tsss... Lisa, à quoi te préparais-tu ? Elle lui avait pris quelqu'un, il lui prenait quelqu'un en retour, c'était l'ordre des choses, le rebondissement dans ce jeu si excitant.
Le squelette de négativité cala les mains derrière la tête en s'adossant à un rocher. Effectivement, ces aurores polaires étaient brigement magnifiques.
★★★
Un rire sardonique balaya la Doodle sphère. L'être qui tenait entre des doigts le pouvoir de vie et de mort du Multivers faisait trembler les îles aux âmes de papier. Les feuilles, ligotées par de longs fils bleus, chevrotaient, prises en otage, menacées par son bras tendu vers le ciel dont un mouvement de levier suffirait à peindre le monde de noir pour l'éternité. Il triomphait, le sourire étiré jusqu'aux temporaux, le visage tordu par la folie. Autour de lui le tonnerre grondait, l'air tournoyait et l'arrière-plan fondait au carmin, chaotique, destructeur.
Dream et Ink, serrés l'un contre l'autre, plongeaient avec désespoir, depuis la plateforme soixante mètres plus bas, leurs orbites dans le squelette glitché savoureux de sa victoire. Aucun n'osait bouger, horrifiés à l'idée qu'Error abaisse sa main et efface toute existence.
Soudain, la colonne de pierre de l'île sur laquelle les deux Stars s'étaient réfugiés, seule île épargnée par l'emprise des câbles, s'illumina. Bientôt le portail s'activa et une Lisa alarmée en ressorti. D'un rapide coup d'œil, elle repéra le point culminant de ce désastre, s'y élança de suite.
Lisa : Error !!
Ink : Lisa, ne va pas par là c'est dangereux !
Dream : Ink attends !!! S'exclama le maître des songes en retenant le peintre, voyant qu'il allait se mettre à la poursuite de la jeune fille. Laisse-la faire...
La brunette sauta, soulevée par les courants ascendants et la maigre gravité de la dimension de papier, d'île en île, toujours plus haut, afin de se rapprocher au maximum du marionnettiste. Quand il la remarqua, une dizaine de mètres en dessous de lui, son sourire s'agrandit encore, comme si les codes de ses zygomatiques avaient glitchés sans prévenir pour fendre sa face encore plus.
Error : Tįēns Lįså, tū vįēns vøįr łē spēctåcłę ?! Cria-t-il pour couvrir les bruits environnants.
Lisa : ERROR ! S'époumona-t-elle. Qu'est-ce que tu fais !? Arrête ça tout de suite !
Error : Pøūrqūøi dįåbłe jē fęrãi ūne chøsę pårēįlłe ? Ricana-t-il d'un ton qu'elle ne lui connaissait pas. Ję n'ãī jåmãįs été ãussį prøchē dę møn øbjēctįf !
Lisa : Tu n'as pas besoin de faire ça ! Je croyais que...!
Error : Qūøį ? Tū crøyåįs qūøį, ēxåctęment, Lįså ? Qūę j'ålłaį rēnøncęr à cē dønt ję mē sūįs båttū cēs dęrnièrēs cēntåįnes d'ãnnéęs ? Qūę j'ålłaį mē råbãttre cømmę ūn bøn tøutoū pøūr l'étērnįté ? Nøn, j'åį cønsãcré må vįę à çå, cę n'ēst pås pøūr tøūt årrêtęr måįntēnãnt !
Error avait définitivement perdu la raison. Les mémoires, les sentiments, tout, tout s'était entremaillé dans son unique idéal. Entre ses pensées aliénées et insensées, une seule se démarquait : tirer sur cette corde. Terminer ce qu'il avait commencé, une bonne fois pour toute.
Error : Łēs ūnįvērs ãłternåtįfs nē sønt pãs cęnsé ēxįster, įłs sønt ūne ērręur, dę såłes głįtchs ! Tøut ęst fåctįce, cłøné, à chãqūę føįs øn rētrøuvę łēs mêmęs vīsågęs, ēncøre ēncøre ęt ēncøre !!! Pøūrqūøi åvøįr bēsøin dę mįlłiøns dę Sãns įnūtiłęs, dę mįlłiøns dę Påpyrūs øū dę Tøriēł !?? Łę møndē ēn dęvīent płåt, répétįtīf ēt fådę !
La jeune fille buvait ses paroles, les relâchait en liquide salé ruisselant sous ses yeux. En elle, les avertissements, Gatty, Canisse, les habitants de l'Oméga Timeline faisaient émerger subitement l'iceberg d'Error qui l'éclaboussa à la face. Face voilée, avait dit la femme-crocodile. Mais voile blanc, qui au contact de l'eau, devenait transparent. Elle voyait parfaitement au travers à présent. Ses poings tremblaient. Elle n'était pas la seule à se fourvoyer ici. Mais de quelle couleur était le voile du marionnettiste ?
Error : Nę mē ręgårdē pãs cømmę çå, Lįså, jē t'åį tøūt dønné !! Cømbįēn d'ēfførts j'åį dū fåįre pøūr tē płåįre ? Cømbįēn dę tęmps j'åį pãssé à råłęntįr må mįssīøn ? J'ãī mīs søūs łę tåpįs cę pūtåįn dē jøb īngråt pøūr qūę tū rēstęs à mēs côtés ęt tū såįs pøūrquøį ??
Il pesa ses mots, la voix brisée.
Error : C'ęst pårcę qūę cøntråįremęnt ãūx åutręs tū ęs ūnįquē, Łįlī ! Ję nē såįs pãs pår qūęł mįrãcłe c'ęst pøssībłe måįs tū n'ås pãs dę vērsįøn åłternãtįve, dãns ãucūn ūnįvērs øu Tįmēłinę, jē nę vērråi dę såłę cøpįe qūį mę fērønt crøįre qūę sį tū męūres... Tū ęs pęūt-êtrē ēncøre vįvånte !
Il levait les orbites, au désespoir. La forme blanche et filandreuse de Toriel le considérait, déconcertée. Il pensait se trouver dans une Timeline alternative... Où était-il ? Qui était-elle ?
Cette Tori...
Un fantôme...
Quel cruelle ironie...
Error : Tū ęs pęūt-êtrē åūssį ūnę ånømãłie...
«Où est-elle !?» Hurlait-il.
Error : Måįs cøntråįremęnt à ēlłe...
«Où est MA Toriel ?!!!»
Error : Tū mę pårãîs réęlłe.
Il se rendit compte qu'il avait baissé sa garde, cervicales concaves, yeux dans le vide. Il se redressa vite et replongea ses pupilles dans celles de Lisa.
Error : Nē t'ęn fåįs pãs, ję nē détrūįråi pãs Øūtęrtałe tøūt de sūitę. Pås åvãnt dē m'êtrę åssūré qū'åucūn ÅŪ nę pøūrrã płūs êtrę fãbrįqūé ęt åvøįr ãnéånti tøūte łēs Tįmēłinęs dę ł'ūnįvērs ørįgīnał jūsqū'à cę qū'įł nę sūbsįste qūę łã Påcįfistę !
Deux perles s'échappaient de ses orbites.
Error : Tū vøįs, ił rēstę ēncørę ūn pęū dę tęmps pøūr nøūs dęux !! Åvãnt qūę jē nē tērminę ma mįssīøn øn pøūrrã ålłer vøįr ūnę dērnįère føįs łēs étøįłes, ēt mêmę łēs åurøręs børéåłes ! Ēnsęmbłe ! Tū nē m'ã jåmãįs ęncøūrågé dãns męs prøjēts, åłørd tū mę døīs bįēn çå, nøn ? Dęmēuręr ãvęc møį jūsqū'åu bøūt !
Lisa secoua sentencieusement la tête. En elle tout son monde s'écroulait. Il était fou.
Lisa : Mais si tu détruis les univers alternatifs...! Suffoqua-t-elle, juste assez pour qu'il entende. Ne penses-tu pas qu'il y aura moins d'étoiles à contempler...?
Elle joignit ses mains à son cœur, retenant difficilement ses sanglots.
Lisa : Comment peux-tu être aussi égoïste...? Tu n'as jamais pris le temps de t'intéresser à ceux que tu appelles anomalies, et tu te permets de les juger comme ça ?
Elle se reajusta, plus forte, plus digne, levant le menton dans sa direction.
Lisa : Tu parles comme si tu n'avais pas le choix, mais cette mission, tu n'as jamais eu besoin de l'accomplir pour vivre des moments de bonheur !!
Error eut un mouvement de recul. L'avait-elle touchée ou bien était-ce la dureté de son timbre et le regard qu'elle lui portait qui l'avait déstabilisé ? Aucune importance. Elle continua.
Lisa : Et tu te trompes lourdement sur leur compte ! S'égosia-t-elle. Des Sans comme toi j'en ai observé, j'ai vécu toute sorte d'aventures avec eux ! Blue, Scroundrel, Epic, Red, Plum, Ccino, Cross ! Vous avez tous des vies différentes, et même si vous vous ressemblez aux premiers abords vous avez chacun un passé qui vous est propre, une famille, des amis, des goûts, des peurs, des rêves et des espoirs ! Au fond de toi tu le sais, Error !!!
Encore, son assurance fut soustraite d'un pas. L'image de Swap!Sans dans l'anti-void, buvant une boisson tandis que le squelette glitché lui traduisait les voix qu'il entendait dans sa tête, refit surface. Au moment où il lui avait chaussé ses lunettes, sans que la pétillante myrtille n'eût compris pourquoi. Et lorsque qu'il lui tendait la main, prêt à l'épargner.
Lisa : Et ce n'est pas un visage ou une personnalité qui fait de quelqu'un une personne unique !!!
Ink qui lui balançait de la peinture fantaisie quand ils étaient en combat, créateur contre destructeur, et que l'encre s'était transformée en masque de clown, qu'il avait aussitôt enlevé en grognant.
Lisa : C'est toute les choses qu'on a vécu avec cette personne ! Et tout le temps qu'on y a consacré !!!
Lui et Epic, en train de regarder ensemble Undernovela, à sauter du canapé en donnant des coups de poings dans le vide, tout deux à fond dans l'histoire.
Ink qui jouait de la flûte dans ses ouïes.
Dream écoutant attentivement ses problèmes et son point de vue, avec une réelle attention de l'aider.
Les deux petits agents secrets attachiants.
Lisa frottant son nez à sa cavité nasale.
Les bastons et bonnes tranches de rigolade, même quand c'était avec les Bad Guys.
Lisa.
La soirée cinéma à Epictale.
Les blagues et les rires.
Lisa.
Error : ...Tåįs-tøį ! Grinça-t-il en glitchant un peu.
Lisa : Alors c'est ça que tu veux commettre, Error ? Un GÉNOCIDE !?
Error : Nøn !
Il prit son crâne dans ses mains. Ce mot le martelait avec la violence d'un maelstrom.
Lisa : Tu ne vaux pas mieux que l'humain qui a tué ton frère et ta Toriel !
Error : Nøn c'ęst pãs vråį...!
Lisa : Tu es devenu pire que lui !!!
Error : C€ N'ᗴ$T P𝔸S VRÃ̶-ᵃ-Į-Ī !!!!!
Il envoya violemment ses fils sur l'âme de Lisa. La brunette se paralysa, incapable d'esquisser le moindre geste. Elle hoqueta un gémissement, sa respiration devenue accablée.
Error : Årrêtę dē pårłēr, ÅRRÊTĘ DĒ PÅRŁĒR ! Tøut vås måł dãns łē Mūłtivērs, c'ęst łē børdęł, tøūs cēs ūnįvērs ãłternåtįfs, tøūtes cēs Tįmēłinęs, crééēs à bãse dę sång ēt dę łårmęs !!! Łēs cērcłęs vįciēux, łēs tråhįsøns, łã dįctãtūre d'ūn mômę psychøpãthę sūr nøtrę vįē ęt nøs chøįx, qūełqu'ūn døįt mēttrę fīn à tøūt çã ! JĘ PŪRGĘRÅI CĘ MØNDĒ ŪNĘ BØNNĘ FØĮS PØŪR TØŪTE !!!
La colère déformait ses traits. Les larmes coulèrent de ses pommettes.
Error : Ēt tøį...! Ēt tøį !! Tū åįmēs mę tørtūręr, n'ēst-cę pãs ?! Pårcę qūę tū såįs qūę jē ferai tøūt pøūr tøī ! Tū nę våūx pãs mįēux qūę łēs åūtr-r-r-rę-ēs ! ÃŪ FĮNÅŁ JĒ SŪĮS TØUJOŪRS ÅŪSSĮ...!!!
Il s'interrompit, incapable de poursuivre, voyant les globes humides de la jeune fille qui demeuraient statufiés sur lui. Genoux pliés, arrondie sous l'impact, les cheveux allant dans tout les sens à cause des ondes magiques, Lisa serra les dents. Il fallait se relever. Si Error ne l'écoutait pas elle, qui écouterait-il ? D'un coup, elle se remit droite. Sa barre de vie descendit à moitié avec un claquement sonore. Mais elle ne fléchit pas.
Lisa : Error, c'est faux, je t'assure que tu te trompes !! Implora-t-elle. Tu ne te rends pas compte qu'en arrêtant de faire du mal partout autour de toi tu as fini par t'entourer d'une famille qui t'aime réellement ! Tu crois qu'Epic fait semblant ? Que Chara ou Asriel font semblant ? Et moi... Tu crois vraiment que je fais semblant...?!
La trachée osseuse du squelette glitché se contracta. Les larmes qui coulaient sur les joues de la brunette creusaient des cernes sous ses paupières. Si droite, si belle, ferme, et amoureuse.
Lisa : Ce n'est pas en détruisant tout ce qui ne te plaît pas que tu vas réussir à te sentir mieux !!! Je sais que tu ne crois rien de ce que tu me dis, tu ne fais que te chercher des excuses ! Mais vas-y !! Tire sur cette corde ! Tue ceux qui t'avaient accordé leur confiance, efface définitivement ces nouveaux amis que tu t'es fait ! La balle est dans ton camp, et je ne peux rien y changer, après tout...
Elle couina. À cause de l'étreinte animique, le simple fait de crier lui faisait mal. Elle peina à continuer.
Lisa : Mais dans ce cas... Détruit également Outertale et moi avec !!!
Error sursauta. Il revit comme un flash l'image de l'arbre enveloppé par la nuit, des astres, et la brunette lui souriant paisiblement.
Error : Qūøį !? Paniqua-t-il. Nøn ! Nøn, tū nę pęūx pãs mę dēmåndęr çã, Lįså !
Lisa : Je suis des univers alternatifs, moi aussi ! Un glitch, une anomalie à détruire ! Si tu penses réellement que ce que tu fais est juste, alors tu dois accomplir ta mission jusqu'au bout ! TUE MOI, ERROR !!!
Le marionnettiste bugga, à la limite de planter.
Error : T... Tt-r-rès bįēn, jē våįs łę fåįre !
Un câble s'expulsa sur la feuille de papier représentant l'univers des étoiles. Tout en bas l'île tangua, déséquilibrant Dream et Ink.
Error : Tū vęrrås cømmę...cømmę jē pęūx ålłer ãu bøūt dę mēs ēngå-ã-ågęmᵉnts ! Affirma Error, incertain.
Ça y est. C'était le moment. Il n'aurait pas d'autres occasions. Il pouvait enfin clore toutes ces années de calvaire. Il pouvait enfin détruire les univers alternatifs. Tout ce qu'il avait à faire, c'était tirer sur cette corde.
Alors... Pourquoi ne tirait-il pas ?
Error lâcha un râle hargneux. Allez, ça faisait plus de deux cents ans qu'il s'y était consacré, peut-être même le double, le triple, ce n'était pas pour renoncer maintenant ! Oui, allez, il allait tirer !
«Ne fais pas ça.» L'arrêta une voix dans sa tête. «Tu n'as plus besoin de faire ça.»
Error : Rhåãåãå, łã fērmę !!!
Les mots de la brunette, les mémoires, Papyrus, Toriel... L'accumulation de tout, toute chose, les glitchs, commençaient à corrompre son esprit, comme infectant un ordinateur. Une, deux trois, quatres pensées différentes se succédaient, se battaient entre elles, lui vrillaient le cerveau.
«D'où te viens cette haine, au juste ?»
«Toriel... Ce n'est... pas toi !»
«Je ne suis plus moi parmi ces autres moi.»
«Såłęs ãnømałięs, jē våįs vøūs ēxtęrmįnēr !!!»
«Lisa... Je ne veux pas te faire du mal...»
«Tu n'as aucune raison valable.»
«Je dois... Détruire les Timelines ! C'est ma mission !»
«Je suis une erreur moi aussi.»
★ Nos rapports repèrent une anomalie dans le continium espace-temps. Les pensées se croisent, s'éfilent, défilent, s'entremêlent puis repartent.
«Tu cherches une raison à tout cela.»
«Ce que je fais est juste !»
«Lui ? Moi ? Et toi ? Si lui il est moi alors moi qui suis-je ?»
«Pøūrquøį ? Pøūrquøį ęūx ęt pås møį ??»
«Tu cherches une raison pour étendre ta haine.»
«Mes pensées n'ont aucun sens.»
«Alors je ne pourrai plus jamais la serrer dans mes bras ?»
«J'ai mal à la tête...»
« Pøūrquøį ønt-įłs ēncørę cęūx qū'įłs åīmęnt ?!»
«C'était agréable de passer du temps avec Epic et les enfants... Ça ne se reproduira plus, alors ?
«CĘ N'ĒST PÅS JŪSTĘ !!!»
«Je ne suis pas comme lui !»
«Tu es devenu pire que lui !!!»
«Il faut que je les libère ! Que je les délivre de tout ça !»
«Encore à te chercher des excuses, hein... Dis plutôt que c'est toi qui cherche à te libérer.»
Il leva la tête. Elle était toujours là, à le fixer, souffle coupé.
«Lįså, ēlłę tē détøūrnę dē tøn øbjēctįf ! Tãnt qū'ęlłe ęst łà tū nę pęūx pãs cøntįnūer, ēlłę ęst ūn øbståcłe, tū døįs łå tūęr ęn prēmièrę !»
«Non, en dernière !»
«Non, jamais !!»
«Cet humain est un hypocrite. Le monde est hypocrite.»
«Il n'y a qu'un seul hypocrite dans l'histoire.»
Error happa l'air autour de lui. Il tentait de repousser cette idée. En vain. Il s'en était rendu compte, c'était trop tard.
«C'est la vérité, S̶a̶n̶s̶ Ērrør. Voilà ce que tu es.»
«Tūę !»
«Épargne !»
«Nøn !»
«Si !»
«Un sale.»
«Détruis les univers alternatifs. Laisse Lisa et Outertale.»
«Putain de merde j'allais bien avant tout ce bordel, moi...»
«Tūę-łes ! Tūę-lēs tøūs !»
«Toriel... Papyrus !»
«Maudit.»
«Détruit toute les Timelines génocides des univers alternatifs, épargne les Pacifistes !»
«Lisa...»
«Que tout cela cesse !»
«Tūę ! C'ęst tøn ūniqūę råīsøn dę vįvrē !»
«Hacker.»
★ Jusqu'à ce que brusquement, tout prenne fin.
Error : ÅS̶sꌚS🆂︎EꏂEeᗴᵉEǝEZ !¡!¡!!¡!!
Il abaissa son bras.
★★★
PDV Lisa :
Autour de moi les câbles se décrochèrent d'un coup sec des feuilles, de même que mon âme fut à présent libérée. J'avalai une immense bouffée d'air et toussai, ma paume rencontrant la pierre de l'île sur laquelle j'étais. Je pris quelques secondes pour me reprendre, où transparut un sourire de soulagement.
Moi : Error ! Lançai-je, presque larmoyante de joie, à l'appel du squelette d'ébène. Je savais que tu allais...!
Je me tus, plissant les sourcils. Le marionnettiste avait la figure dans son écharpe, les doigts pressant sa tête, comme s'il voulait la fissurer. Il hurlait, perçant, guttural, plaintif. Hoqueté, surtout, à cause des bugs et glitchs. Des morceaux de codes s'échappaient progressivement de ses épaules, son manteau, ses jambes. Tout devenait progressivement plus grand, plus fort et plus intense.
Moi : Error !
Je voulus m'approcher mais deux forces s'enroulèrent chacune autour de mes omoplates pour m'empêcher d'avancer.
Moi : Lâche-moi, Ink !? Il faut que j'aille...!
Ink : C'est trop dangereux, tu risques de te faire déchiqueter !
Au moment où il dit cela, le hurlement d'Error sonna comme un dernier cataclysme. Il se brouilla, et disparut dans une onde de choc. Le cri que je poussai en fut muet, tant tout était titanesque. Les îles reculèrent, certaines chavirèrent. Puis plus rien. Tout se calma, comme un simple coup de tabac. Les bateaux s'étaient heurtés à l'iceberg, mais aucun n'avait coulé. Et l'iceberg avait disparu, oui. Cependant, puisqu'il en était à jamais l'usage, l'un des amoureux avait disparu lui aussi.
Je m'en foutais je crier encore le nom d'Error en me dégageant du peintre. Je me téléportai jusqu'à la place où il se trouvait. Je m'en foutais de passer pour une conne, à racler la roche calcinée de mes ongles, à la frapper en jurant comme une furie. Je m'en foutais, je voulais juste qu'on me le rende.
Moi : Dream... Gémis-je en tournant la tête vers le maître des songes qui m'avait rejoint avec Ink, telle une poupée de film d'horreur, avec les larmes et la morve au nez en plus. Dis-moi que tu sens sa présence quelque part...
Il ne me rendit aucune réponse, muet, les orbites écarquillées.
Moi : ...Dream...?
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...
Bon, euh... C'est la première fois que j'essaie vraiment de faire des scènes intenses en émotions et honnêtement, je ne sais pas si c'est réussi TwT
C'est peut-être un peu too much, voire absurde, je sais pas, j'attends vraiment vos avis et surtout vos conseils pour m'améliorer là dessus, parce que c'est quelque chose que je veux absolument maîtriser ^^""
J'espère... Que j'ai quand même réussi à vous surprendre, même si bon, je pense pas que ce soit le cas, je fais vraiment du classique, virant presque sur le cliché 0>0""
Mais j'aime bien quand même◖⚆ᴥ⚆◗
PS : Sinon, est-ce que vous voulez que je fasse un One-shot spécial, dans un livre détaché de celui la mais quand même rattaché à la série sur Ace et Ccino :3 ? (Oui, j'aime ce ship demandez pas pourquoi c'était le coup de cœur T^T)
À la revoyure (づ。◕‿‿◕。)づ
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