18 Chapitres °^°
19 avec le chapitre 0
Putain ça commence à faire beaucoup quand même, j'espère que vous tenez pour les nouveaux qui ont le courage de tout lire d'un coup >>"""

____________________________________

PDV Lisa :

Les cavernes de Pokétale grondèrent lorsque des centaines de mètres au dessus, à la surface, le Gaster blaster du Bad Guy tira sur le massif bâtiment tombant en ruine. La seconde d'après, d'un muret noirci par les cendres dépassa ma petite tête malicieuse.

Moi : Loupé ! Tu fais une partie de tape-taupe ou quoi ? Lançai-je au malfrat ce qui, contre les attentes de certains, lui plu bien.

Scroundrel : Je vais te griller sur place tu vas comprendre ta douleur ! Rétorqua-t-il sur un début de rictus.

Il brandit sa batte, en fendit l'air. Des os en sortirent et se propulsèrent dans ma direction. Je bondis hors de ma cachette, et, boostée par la téléportation, allongeai mon saut qui m'amena à rebondir sur son crâne avant de me réceptionner parfaitement dans son dos. Vite, je fis volte-face et de mon sabre magique croisai le fer avec lui. Tout deux souriions avec délice de l'adrénaline du duel.

Scroundrel était celui que j'affrontais le plus lors de mes missions en solo, précisément car nos puissances se montraient à peu près équivalentes. Et je n'avais pas à m'en plaindre, de toute la clique de Nightmare si on ne comptait pas Cross, c'était le squelette que j'avais eu le moins de mal à supporter durant mon séjour à Killertale, et encore aujourd'hui il restait mon adversaire préféré. Il avait rejoint les Bad Guys peu avant mon arrivée dans le Multivers et partageait mon plaisir des bastons. L'excitation qui parcourait mes veines quand les armes s'entrechoquaient et mon code d'honneur de toujours donner la vie sauve à celui qui battait en retraite. Nous avions beau être des ennemis mortels, parfois, nous considérions nos combats comme un jeu.

Le bois renforcé de sa batte frôla de peu ma mâchoire reculée par mon esquive. Déséquilibrée, je basculai maladroitement un pied vers l'avant. Il ne perdit pas cette occasion de fouler ma cheville restante, ce qui me fit tomber en arrière. Il leva son arme et l'abaissa sur moi. Loin d'être impressionnée, j'effectuai une roulade sur le côté, évitant de justesse l'impact puis me redressai et lui donnai un coup de botte dans les côtes. Puis, sans attendre, je me téléportai près de lui et percutai ses dents de mon coude. Il grommela. En un éclair, je saisis le col de son pull de ma main droite, posai ma paume gauche ouverte sur sa colonne vertébrale, fléchis les genoux et fis une impulsion qui le souleva avant de le plaquer au sol. Je le clouai ensuite à la roche en calant mon pied sur ses cervicales et le menaçai de mon épée.

Moi : Gagné ! Chantonnai-je avec une certaine satisfaction.

Il pesta en tentant de se dégager mais mon étreinte était trop forte. Je ricanai, satisfaite d'avoir remporté cette manche. Je pensais en avoir fini pour aujourd'hui quand une ombre longue et mince se dessina soudain autour de nous. Je regardai vivement en arrière. Un grand squelette, assombri par le contraste de la lumière du soleil couchant, manqua de peu de me faucher de sa matraque d'os à pointe. Je trébuchai sur le corps allongé du malfrat et atterris lourdement sur les fesses.

??? : Ne touche pas à mon petit frère !!! Rugit celui qui devait être un Papyrus en me toisant de son regard noir.

Je balbutiai, complètement ahurie en glissant un œil vers Scroundrel.

Moi : Ton... Ton frère ??

Peut-être le confondait-il avec le Sans ce cet AU, seulement cet incongru Papyrus tenait une agressivité qui le différenciait de ceux que je connaissais, Pokétale inclu. Il portait un gilet noir à manches longues, un tee-shirt sombre qui laissait le bas de ses vertèbres dénudé et une longue écharpe grise. Son crâne était nettement fissuré sur la gauche. Il pointa sa massue pile devant mon nez, droit et comminatoire.

Papyrus : Je te préviens que si tu oses lui faire du mal je n'hésiterai pas à te tuer.

Quitte à ne comprendre absolument rien, je pus discerner que bizarrement, le squelette à la batte ne ne fut pas plus heureux que ça de l'intervention de son aîné. Il se remit difficilement debout, les os presque figés. Brusquement une voix interpella au loin :

??? : Papyrus, arrête !

Nous tournâmes tous la tête. Une jeune femme-louve courait vers nous. Sa pommette gauche était tatouée d'une rayure cyan, tout comme le bout de ses mèches et la couleur de ses rétines. Un crystal vert émeraude pendant au bout de son collier se balançait au rythme de ses pas. Elle haletait, les yeux emplis d'émotions.

??? : Tu ne vois pas qu'elle n'est pas notre ennemie ? Insista-t-elle avant de s'arrêter d'un coup en voyant celui qui la fixait de ses orbites écarquillées.

Scroundrel : ...Tsukitchi...? Fit Scroundrel, le souffle coupé.

Tsukitchi : Scoundrel... Pleura ladite Tsukitchi.

Leurs pupilles se plongèrent les unes dans les autres un bref instant. Un instant de soulagement intense pour Tsukitchi, un instant de subjugation totale pour Scroundrel, englobé d'une profonde et étrange nostalgie.

Malheureusement, de suite échappé de sa transe, le malfrat poussa un grognement méprisant. Il prit de sa poche son crystal d'Echo trafiqué et le porta à sa bouche.

Scroundrel : Boss ? Repli immédiat, je rentre d'urgence au château.

Tsukitchi eut à cette décision un petit sursaut et se précipita aussitôt vers lui, la main au dehors.

Tsukitchi : Scoundrel, attends !!! Supplia-t-elle. Ne part pas ! Tu as...!

Mais avant qu'elle eût pu finir sa phrase, une ombre serpentine se glissa derrière le malfrat et l'emporta au-delà de cet univers, hors de sa porté. Elle s'affaissa à genoux. Des larmes ruisselèrent sur ses joues, se faufilant entre les fentes de sa fourrure pour tomber en plic-ploc sur le sol.

Tsukitchi : Scroundrel... Murmura-t-elle entre deux hoquets. Tu as... Tu as une...

Mais la plainte la reprit. Papyrus l'enlaça tristement pour la réconforter. Embarrassée, je décidai de m'écarter de quelques pas, pour ne pas les déranger dans leur lamentation.

★★★

Dream : Tiens, prends ça... Dit Dream en tendant un cachet d'aspirine à la femme-louve assise sur le canapé. Ça...ça va mieux ?

Suite à la déconcertante scène qui s'étaient déroulée devant mes yeux, j'avais amené Tsukitchi et Papyrus au QG des Stars, avant d'apprendre qu'ils avaient déjà lié connaissance avec le maître des songes plus tôt. Ce dernier me raconta que le petit duo avait quitté leur AU sur un coup de tête en prenant un portail que Ink, distrait qu'il était, avait oublié de refermer après sa ronde. Ils avaient passé plus d'un an à chercher Scroundrel sans relâche, donc face à un tel miracle, ils n'avaient pas hésiter. Peut-être avait-ce été leur seul espoir de le retrouver ? Mais ils s'étaient perdus dans un univers aride longtemps avant que le gardien des sentiments positifs, ayant détecté leur présence inhabituelle, les en eût tirés puis enfin guidés jusqu'au squelette à la batte.

Tsukitchi remercia Dream et avala mollement le liquide, les paupières mi-closes de dépit.

Dream : Je suis désolé... S'excusa-t-il. Je...Je n'aurai pas dû vous laisser seuls comme ça.

Tsukitchi : C'est pas grave... Il serait parti de toute manière. Dream... Tu peux aller me la chercher ?

Il opina et s'en alla du salon. Je levai un sourcil perplexe mais Tsukitchi ne me donna pas le temps de penser à ce dont ils parlaient et m'adressa un sourire triste.

Tsukitchi : Lisa... Je suis navrée que Papyrus t'es agressée comme ça. Il n'a pas réfléchi à ce qu'il faisait, on pensait vraiment ne plus jamais le revoir alors...

Moi : N'en parlons plus. Tanquilisai-je en échangeant un regard complice au grand squelette, qui me le rendit. C'est oublié.

Papyrus : Sans est mon frère et le petit ami de Tsukitchi. Expliqua ce dernier, les orbites dans le vague. Il y a maintenant plus d'un an de cela, nous vivions des jours heureux à Snowdin, dans notre "univers" que vous appelez Malfratale. Mais un jour, un squelette entièrement noir a débarqué. Il dégoulinait de boue, et quatres tentacules mouvantes lui sortaient du dos. Je ne sais pas ce qu'il lui a fait mais quand Sans est revenu nous voir, ses pupilles ainsi que le fond de ses orbites à demi ouvertes étaient devenues mauves et son âme aussi noire et obscure que celui qu'il a depuis ce jour appelé "Boss". On ne l'a plus jamais revu après ça.

Je sentis mes poings se compresser de colère. Nightmare, évidemment. Pourquoi quand quelque chose se passait mal dans le Multivers il fallait que ça soit de lui ?

Tsukitchi : Je ne sais pas s'il y a un espoir qu'il retourne vers nous. Renchérit la femme-louve. Mais on doit tenter le tout pour le tout. C'est très important... Pour nous comme pour Sachi.

Lisa : Sachi ?

Elle dirigea les reflets de ses rétines vers là où Dream était désormais revenu. Il portait une étrange petite boule de poils grise clair dans ses bras : un bébé vêtu d'un pyjama rose. Ses cheveux étaient d'un blanc soyeux, zébrés de violet sur une mèche et pointés de cyan sur l'autre. Elle avait, comme Tsukitchi, un tatouage sur la pommette gauche. Ses yeux étaient verrons : cyan et violet, et ses oreilles touffues virant sur le noir. La bouille qu'elle tirait était adorable.

Tsukitchi : Viens là, mon ange. Appela la femme-louve en tendant les bras pour que le maître des songes la lui confie.

Elle la serra bien fort contre son cœur, comme si elle gardait le plus précieux des trésors.

Tsukitchi : C'est l'enfant que j'ai eu avec Scoundrel. Quand il nous a quitté, j'avais à peine commencé ma grossesse, je n'étais même pas au courant que je portais une autre vie en moi. J'imagine que c'est le cadeau qu'il m'a laissé avant de partir...

Elle colla sa joue à son bébé, retenant ses larmes.

Tsukitchi : Encore aujourd'hui il ignore qu'il a une fille. Je voulais au moins qu'il le sache... Qu'il soit au courant des merveilles qu'on peut faire ensemble.

Et sa mâchoire se contracta. Tout le cyan de son visage prit une teinture rouge.

Tsukitchi : Jamais je pourrai donner le pardon à celui qui nous a séparer. Si je pouvais ne serait-ce qu'une fois planter mes crocs dans cette saleté de...

Sachi interrompit sa mère en prenant son museau dans ses petites mains. Elle gazouillait joyeusement, pleine d'innocence, niant par son jeune âge tout ce qu'il se passait autour d'elle. La femme-louve se calma et posa tendrement son front contre le sien tandis qu'un doux sourire s'esquissa sur son visage et que le rouge carmin redevint bleu serein. Mais le chagrin ne finissait pas de l'habiter.

Tsukitchi : Je veux juste qu'il revienne... Qu'il vive avec nous comme avant. Sanglota-t-elle, tête basse.

Dream : On va trouver une solution... En attendant, vous pouvez rester ici, vous ne gênerez personne et je serai ravi de vous accueillir. Proposa gentiment le gardien des sentiments positifs.

Mon âme se serra de voir cette jeune mère et son bébé à qui il manquait un chaînon. Je mis instinctivement ma main à mon cœur, décidée à faire de mon possible pour les aider.

★★★

PDV Extérieur :

Scroundrel était seul affalé sur un des longs bancs de la grande salle à siroter machinalement son soda. En fin d'après-midi, il n'y avait personne à cet endroit. Tant mieux, il avait besoin d'être seul pour une fois. Sa langue rapait distraitement le bout de la paille tandis qu'il s'embourbait dans ses rêveries. Rêver...? Penser...? Lointain était le temps où ces choses lui était arrivées.

Cela faisait un an et dix mois qu'il avait rejoint les Bad Guys. Un an et dix mois qu'il avait laissé son passé derrière lui, tourné une page de sa vie. Un an et dix mois que ses pensés ne s'étaient pas succédées, croisées, emmêlées. Pourquoi devrait-il réfléchir après tout ? Il se sentait bien avec cette bande de bras cassés, ces "moi" alternatifs. Son quotidien était devenu si simple : se castagner avec les Star Sans, s'esclaffer avec ses camarades, obéir à son Boss... C'était facile et divertissant, il n'avait pas besoin de cette chose fastidieuse qu'était la pensée.

Seulement voilà qu'arrivait, un an et dix mois plus tard, deux fantômes qu'il avait appris à oublier. Papyrus, son grand frère et modèle, et surtout Tsukitchi, celle pour qui son âme avait tant battu. Tsukitchi qui, quand il avait plongé ses orbites mauves dans ses beaux yeux cyan, lui avait remémoré durement ces souvenirs s'écrasant sur lui comme une pierre. Tsukitchi, sa belle, sa dulcinée, celle dont il avait plus d'une fois caressé les délicates courbes, celle dont il se souvenait avoir passé la plus douce et intense des nuits. Il croyait pourtant que c'était de l'histoire ancienne, tout ça. Alors pourquoi ses beaux yeux cyan aux reflets argentés ne le quittait pas ? Cessez de me hanter, beaux yeux cyan, pensait-il. Il soupira en voyant le plastique de la paille à présent complètement mastiqué.

«Non. Arrêtez de me fixer comme ça. Arrêtez d'essayer de me faire revenir. Ou je serai obligé de tuer celle qui vous porte si bien... Pourquoi ne voulez-vous pas me laisser ? Tournez la page, vivez votre vie, cessez de faire couler ces larmes de vos si jolies iris... Vivez votre vie et laissez-moi là où je suis sensé être. Je suis un Bad Guy et j'obéis à Nightmare. Je suis un Bad Guy et j'obéis à Nightmare.»

Il enleva sa paille et finit son soda à la canette. Oui, réfléchir ne servait à rien, penser par soi-même non plus. Il suivait les ordres de son Boss et il lui faisait confiance, pourquoi déciderait-il autrement ? Non, beaux yeux cyan, il ne reviendrait pas. Ce moment de doute, de prise de conscience... Il venait de s'envoler. Bien fait pour vous, beaux yeux cyan hanteurs d'esprit, bien fait pour vous.

Ses orbites étaient d'un mauve uni, vide, son âme noire et dans son esprit, à jamais une seule parole.

«Je suis un Bad Guy et j'obéis à Nightmare.»

★★★

PDV Lisa :

Nightmare : Il y a quelque chose qui ne va pas ? Remarqua le squelette de pétrole en posant une carte sur la table. Tu sembles... Sur les nerfs. Enfin, plus que d'habitude.

Je ne répondis rien. En effet, depuis hier, mon esprit ne cessait de tourner autour de Scroundrel, de Tsukitchi, de Sachi et de Papyrus. Je ne m'étais jamais vraiment demandé comment et pourquoi le malfrat avait rejoint les Bads, et à présent plus rien ne pouvait me tirer de cette réflexion. Sauf bien sûr l'insupportable timbre doucereux de Nightmare.

Nightmare : Quelque chose te tracasse, pas vrai ? Devina-t-il avec délice. Mais je t'en prie, exprime toi je suis là pour ça.

Je soufflai bruyamment. En aucun cas je n'avait envie de converser avec lui, mais si je voulais aider Tsukitchi et Papyrus, j'avais besoin d'informations. Et hélas, le maître des cauchemars était le seul qui pouvait m'en délivrer.

Moi : Qu'est-il arrivé à Scroundrel pour qu'il rejoigne tes rangs ? Qu'est-ce que tu lui as fait ?

Agréé d'avoir enfin réussi à me redémarrer, il se mit à l'aise sur sa chaise et comme je m'y attendais, me fit ses confidences.

Nightmare : Ah, je commençais à me demander si tu n'avais pas perdu ta langue. Et pour répondre à ta question, je lui ai proposé il y a moins de deux ans de cela de devenir l'un des nôtres. Comme il a refusé, j'ai simplement corrompu son âme pour qu'il m'obéisse au doigt et à l'œil.

Ma mine s'assombrit. Je détestais la facilité qu'il avait à m'énerver mais je ne parvenais pas à me contenir, la peine de Tsukitchi ne me quittait pas.

Nightmare : À présent ce n'est plus qu'un pathétique pantin dansant entre mes doigts. Continua-t-il en mimant les gestes. Si je lui demandais de tuer sa propre famille il le ferait sans hésiter. Tiens d'ailleurs maintenant que j'y pense... Scroundrel a une fille si j'ai bien compris, n'est-ce pas ? Et si je lui ordonnais de...

C'en était trop. Je me levai brutalement et écrasai mes poings sur la table.

Moi : Rends-lui sa liberté, il a le droit d'être heureux avec les siens !!!

Il fit un reniflement amusé et se frotta le nez. Je le connaissais assez pour deviner qu'une idée germait dans son cerveau de céphalopode. Peut-être n'aurais-je pas dû m'emporter...

Nightmare : Que serais-tu prête à tenter pour ça ?

Moi : Beaucoup. Répondis-je seulement, sachant très bien qu'il ne fallait jamais dire "tout" à Nightmare.

Il réfléchit une seconde puis aquiesça.

Nightmare : Je pense que ça suffira. Que dis-tu que nous fassions un jeu toi et moi ? J'amène Scroundrel quelque part dans le Multivers et il te faudra lui apporter l'enfant. Si tu y arrives en moins d'une heure, je lève le sortilège qui le contrôle et j'épargne son univers et sa famille.

Il se leva à son tour et campa son visage en face du mien, une lueur provoquante dans son œil unique.

Nightmare : Mais si tu perds, tu devras danser pour moi sur la musique que je choisirai dans la tenue que je choisirai. Ça te convient ?

Un frisson me parcouru le dos. Il n'avait vraisemblablement pas perdu de son imagination pour ce qui était des humiliations à me faire subir.

Moi : Tu respecteras les règles ? Chuchotai-je presque, puisqu'il était tout près.

Nightmare : Assurément. Répliqua-t-il sur le même ton.

Moi : Tu ne changeras pas de place en sentant que je m'approche du but ?

Nightmare : Ça serait tricher.

Moi : Tu tiendras parole ?

Nightmare : Si je ne la tenais pas tu ne serais pas obligé de la tenir non plus donc oui.

Moi : Alors j'accepte le défi ! Conclus-je, déterminée.

Nightmare : Parfait. Conclut-il en retour.

Il recula sa tête et émergea de sa main une montre à gousset qu'il inspecta.

Nightmare : Il est très exactement 14 heures et 16 minutes. À 15 heures et 16 minutes, pas une seconde de plus, la petite devras être remise à son père. Bonne chance, Justice !

Sur ce il s'enfonça dans les ombres, car une fois n'était pas coutume. Je laissai couler une dizaine de secondes dans le vide. Je repassais l'épisode ce qui venait de se dérouler devant mes yeux en à peine une minute, l'opportunité gagnée et le prix à payer. Extirpée brusquement de ma torpeur, je fonçai dans un portail, retenant au passage de payer Ccino plus tard.

De retour à Underswap, je convoquai Tsukitchi, Papyrus et Dream. La petite était sur les genoux de sa mère et jouait joyeusement avec la longue mèche de celle-ci. Je m'exprimai rapidement et sans m'arrêter.

Moi : En somme, si on prend le risque, on a une chance de récupérer Scroundrel. Conclus-je, puis je pris une grande inspiration en articulant la suite. Mais... Le choix de tenter cette partie est à vous. Si vous voulez, je déclare forfait immédiatement et on n'en parle plus.

Les deux habitants de Malfratale s'échangèrent un regard, d'abord ahuri, puis convenu, déterminé. Tout en serrant un peu plus fort sa fille contre elle, la femme louve déclara :

Tsukichi : On s'est préparé au danger au moment même où nous sommes entrés dans ce portail.

Papyrus : On fera n'importe quoi pour Sans. Renchérit le grand squelette. Et on sait bien que Sachi aurait été impliquée là dedans de toute manière. C'est sa fille...

Je me grattai nerveusement l'épaule, refoulant au fond de moi ce soulagement coupable de ne pas à avoir à payer de ma défaite tout de suite, et hochai la tête.

Dream : Lisa, viens s'il te plaît. Me demanda subitement Dream en sortant du salon.

Le ton renfermé du maître des songes n'eut pas pour don de me rassurer. Je le suivis, pas très à l'aise, jusque dans le jardin de la maison, m'adossai contre le mur, les bras tendus derrière mon dos, tandis qu'il croisait sévèrement les bras.

Moi : Euh...Dream... Hésitai-je en levant timidement les yeux. Je sais que j'aurai dû leur en parler avant d'accepter le défi mais Nightmare...

Dream : Tu sais, je m'inquiète pour toi, Lisa. Me coupa-t-il. Ça fais longtemps déjà que mon frère s'amuse de toi, et il ne s'en lasse pas, j'ai... J'ai juste un très mauvais pressentiment.

Surprise, je forçai un petit sourire.

Moi : Eh, ne t'en fais pas, Dream... Il n'y a pas de raison pour que cette mission se passe mal.

Dream : Je ne pas parle pas de la mission, je parle en général ! Mon frère a eu de nombreuses cibles, j'ai été témoin, je sais comment ça se passe quand il s'acharne sur une personne ! Il s'en désintéresse toujours au bout d'un moment... Mais pas avec toi. Et... Et si un jour il allait trop loin ?

Je secouai la tête. Les peurs de Dream étaient on ne peut plus compréhensibles, seulement...

Moi : Ce n'est pas le moment de penser à ça. Tranchai-je. On a moins d'une heure pour rejoindre Scroundrel. Est-ce que tu peux nous le localiser ?

Nous ne possédions qu'une heure et sans au moins cette information, c'était mission impossible. Le maître des songes ravala amèrement ses craintes et aquiesça.

Dream : Je pense que tu dois t'en douter... Fit-il après son analyse. Mais il se situe dans son Underground natale, à Malfratale.

Moi : Effectivement c'est étrangement évident... Dans quelle région exactement ?

Dream ne put me répondre. Quand il ouvrit la bouche, ce ne fut pas des mots mais du sang qu'il me rendit. J'eus un mouvement de recul subjugué. Les orbites horrifiées du petit squelette s'abaissèrent vers ce qui lui avait transpercé la colonne vertébrale et fissuré ses côtes. Une hache d'os. Derrière lui, un squelette au crâne troué affichait un sourire carnassier que je connaissais bien.

Horror : On ne triche pas ! Jublia Horror en retirant sèchement sa lame maculée, arrachant un cri de douleur au gardien des sentiments positifs.

Les chevilles tremblantes de Dream se paralysèrent soudain. De la roche grise recouvrait ses chevilles et se propageait le long de ses jambes.

Moi : Dream...! M'étouffai-je tandis que la corruption rocailleuse s'étendait sur son torse.

Il m'avait déjà expliqué le mécanisme de cette pétrification. Quand il recevait trop de dégâts, son corps exécutait un geste d'auto-défense. Tout en lui exepté sa couronne d'or devenait statue de pierre. La durée dépendait surtout de la quantité de sentiments positifs que lui fournissait l'univers mais en général, il lui fallait longtemps avant de redevenir normal. Trop pour pouvoir compter sur lui cette fois.

Dream : Ne perds pas de temps, Lisa, dépêche-toi !!! Me lança-t-il avant que sa bouche et son regard ne se figeât.

Je restai un instant immobile puis me repris et hochai la tête, décidée. En balançant une volée de pics dorés à l'antropophage, je tournai vite les talons et fonçai dans le salon en quelques foulées de téléportation. Tsukitchi serrait farouchement Sachi dans ses bras, brusquée par ma précipitation.

Tsukitchi : Lisa, on a entendu du bruit dehors qu'est-ce qu'il se...?!

Moi : Il ne faut pas trainer ici ! À Malfratale, vite ! La coupai-je en saisissant sa manche d'une main et une longue couverture posée sur le fauteuil de l'autre.

Tout se passa très vite. Horror débarqua dans la maison. J'ouvris une brèche, y plongeai la femme-louve et son enfant alors que Papyrus sortait sa matraque pour nous protéger. Je lui criai de foncer dans le portail mais l'antropophage me donna un violent coup de pied dans l'estomac qui me propulsa dans la brèche. Je le vis se jeter sur le grand squelette, le téléporter avec lui, et tout se referma.

Un râle m'échappa quand mon pauvre coccyx se heurta à la flasque terre déneigée de Snowdin. Je me relevai en pestant et balayai le paysage du regard. C'était la sortie des ruines, près du petit poste de garde. À mon grand soulagement, Tsukitchi était là à côté de moi, et bien que chamboulée, elle ne semblait pas avoir eu de mal.

Tsukitchi : Lisa... Où est Papyrus ? Demanda-t-elle.

Moi : Il a été capturé par Nightmare, je pense... Répondis-je sombrement en ramassant la couverture que j'avais prise plus tôt.

Je grondai. Bien sûr que le squelette de pétrole allait nous mettre des bâton dans les roues dès le début ! Mais au moins j'avais compris où le maître des cauchemars voulait en venir. Il cherchait à ce que ce soit évident. Il cherchait plus de combat, de spectacle. Ce n'était pas une partie de cache-cache. C'était une course contre la montre, un face à face avec ses larbins.

Moi : Tsukitchi... Sers-toi de la couverture pour attacher Sachi en dans dos, ça sera plus pratique. Conseillai-je en la lui tendant.

Tsukitchi : ...N...Nan, mieux vaut que ça soit toi qui la porte. Tu as l'habitude de combattre ces types, elle sera plus en sécurité entre tes mains qu'entre les miennes...

Après une longue hésitation, je laissai la femme-louve me coller le bébé dans le dos pendant que j'enroulai la couverture autour de nous, croisai les deux bandes de tissu qui passaient par les épaules et nouai le tout, formant un porte-bébé de fortune.

La petite gémit d'être séparée de Tsukitchi. Ses minuscules paumes tâtèrent mes omoplates, mécontentes de trouver un lit plus dur que la confortable poitrine de sa mère. Mais elle finit par se détendre un peu et se tut. Sa chaleur corporelle m'apaisait et les battements réguliers de son cœur tapotant mon dos me berçaient.

L'idée qu'une vie si jeune et si précieuse reposait entre mes mains me fit mordre la lèvre inférieure de pression. Ce n'était pas mon enfant et pourtant l'envie de la protéger du monde m'avait prise au moment même où elle avait testé mes épaules. Espérons que celles-ci se montreraient assez solides pour les affrontements à venir. Horror ne serait pas l'unique obstacle, les Bad Guys fonctionnaient toujours par trois, telle était la règle. Je pris doucement la main de Tsukitchi pour la requinquer.

Moi : On va y arriver ne t'en fais pas. Ce n'est pas la première fois que Nightmare me fait un coup de ce genre... Il ne fera pas de mal à Papyrus tant que ce "jeu" ne sera pas terminé.

Tsukitchi aquiesça vivement. Elle aussi était déterminée à le sauver lui, à protéger son enfant, et bien sûr ramener Scroundrel. Je nous téléportai au village de Snowdin. Les recherches pouvaient commencer.

____________________________________

Enfin le chapitre sur le développement de Scroundrel :DDD !!!
J'avoue que j'avais envie de le faire depuis longtemps mais que je ne savais pas vraiment comment ?-?
Du coup l'histoire suit toujours un même schéma scénaristique classique mais je m'en fous, je l'aime bien quand même UwU

Inspirations :

Alors par contre, concernant la transformation de Dream en pierre, là, c'est possible que ça lui fasse cet effet juste quand il se heurte à de la négativité pure comme Nightmare et non des blessures ordinaires mais.... Bordel je suis pas le blog de Joku et je peux pas tout deviner, j'ai juste interprété comme ça T^T
De toute manière, comme je le dis toujours, si on devait respecter tout les détails canon, on ne pourrait plus laisser place à la créativité alors... U-U""""
Et puis à ce stade...

Bref, continuons !