Chapitre 17 (Première partie)
Oui, j'ai repris du poil de la bête vis à vis d'Outerverse, je crois :3 ! Je suis assez inspirée !
D'ailleurs, le chapitre qui amorcera la dernière phase d'Outerverse arrivera dans quelques épisodes, ce n'est plus si loin *w*
Bon, pour des gens qui repasseraient par la pour une raison obscure, si l'ambiance a drastiquement changez sur ce chapitre c'est normal, grosse réécriture xD
Sur ce, bonne lecture !
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PDV Extérieur :
Un squelette vêtu élégamment à l'allure droite et décontractée s'approcha de vous. Il ôta son chapeau haute forme et vous salua en faisant une révérence.
??? : Bien le bonjour à vous, mes chers amis. Fit-il en souriant poliment. Je suis honoré de vous rencontrer. Vous ne me connaissez peut-être pas, aussi je ne me présenterai pas tout de suite. Vous vous demandez sûrement ce que je fais sur format "écriture" à vous parler ainsi ?
Il remit son chapeau en place et fit jouer sa canne, bien à l'aise.
??? : Je suis venu vous conter une histoire. Une histoire avec des personnages que vous appréciez, vu que vous suivez leurs aventures depuis un moment déjà. Et si je puis vous en relater les évènements aujourd'hui, c'est que je m'y trouve également.
Il vous scruta, pourvu d'une lueur malicieuse.
??? : Dites-moi, amis humains, vous connaissez-vous aussi bien que vous le pensez ? Notre vision est souvent éthérée par un prisme qui n'ose pivoter son socle, nous empêchant de distinguer l'obstacle qui nous barre la route. Mais lorsque notre cœur perçoit sans apercevoir l'impasse, il nous suffit parfois seulement... De changer d'angle.
Il passa votre écran de sa main, vous faisant apparaître une image.
??? : Tout commence dans une petite maison à Underswap. Une journée tout à fait ordinaire pour votre chère héroïne que voici :
★★★
PDV Lisa :
Prendre un bain, ce n'était pas vraiment mon truc, mais lorsque ça m'arrivait, je pouvais y passer des heures. Tremper mes cheveux gras, frotter ma peau morte pleine de sueur et reposer mes muscles froissés par ce dernier combat sur Chesstale, baigner dans cette grande bassine d'eau chauffée à la magie, douillette et vaporeuse. Me sentir ballottée par le courant lorsque j'appuyais sur mes jambes pour me balancer vers l'avant vers l'arrière. Un instant rien qu'à moi, où je laissais tous mes problèmes de côté, dans un vrai paradis aquatique.
Une fois m'être détendue, savonnée, rincée, recoiffée et bichonnée, enfin propre, je traversai la grande salle de bain jusqu'à la machine à laver qui devait avoir fini avec mes vêtements de tout les jours. C'était un lave-linge créé par Ink qui nettoyait, séchait, recolorait et remettait à neuf vos habits en dix minutes. Quoi, vous ne vous étiez jamais demandé pourquoi les Star Sans portaient toujours les mêmes vêtements alors qu'ils se faisaient salir voire déchirer à chaque combat ? Au début, ma théorie avait été qu'ils en avaient cent exemplaires chacun.
Je mis donc mes sous-vêtements, enfilai mon tee-shirt gris moulant à manches longues, mon pantalon kaki lâche, mon court tee-shirt blanc voletant et enfin enfonçai mes pieds dans mes hautes chaussures à sangles. Je sortis de la salle de bain et annonçai à Dream que ça pouvait être à son tour.
Une fois dehors, je souris en voyant le soleil se coucher, reflétant dans le ciel ses splendides nuances de feu. Mais mon bonheur fut de courte durée en remarquant que quelqu'un m'attendait déjà à la sortie. Adossé au mur extérieur, les bras croisés, Il affichait son éternel sourire narquois.
Nightmare : Tu as passé une bonne journée ? Me salua Nightmare, satisfait que sa simple présence suffisait à m'ôter la bonne humeur.
Moi : Je t'emmerde Nightmerde. Répliquai-je, façon à moi de lui dire bonjour.
Il pouffa, amusé par ma réaction prévisible qu'elle était.
Nightmare : Alors, on peut y aller ?
Je soufflai d'exaspération, et, de mauvaise grâce, m'avançai vers lui afin qu'il nous emmène à Fluffytale. Aller de temps en temps chez Ccino, prendre un café ou un chocolat chaud en jouant à un jeu de carte, c'était un rite que j'étais bien contrainte à suivre. Seul le squelette de pétrole se complaisait de ces moments là. Il ne ratait pas une occasion de me rabaisser, me faire comprendre que la vie ou du moins la santé du petit barman dépendait de ma coopération, et en plus il gagnait à chaque partie. Selon moi, ces entrevues étaient des combats à eux tout seuls.
Nous prîmes donc la table habituelle, commandâmes un café noir et un chocolat chaud. Le tentaculaire sortit son jeu de carte de son avant-bras, et commença alors une longue partie de poker. Le bar était assez rempli à cette heure-ci, les autres tables grouillaient autant de monstres de cet univers que ceux des alternatifs.
Nightmare : Tapis, Justice. Annonça le squelette de pétrole, assuré, en poussant tout ses jetons au milieu de la table.
Le tapis était une manœuvre au poker qui consistait à miser tout ses jetons d'un coup. Il fallait être sûr de gagner dans ces moments-là vu que si on se trompait, on perdait. Mais si le geste se soldait par une réussite, il y avait de fortes chances de remporter soit la manche, soit la partie entière. C'était, d'une certaine manière, tenter le tout pour le tout.
J'avais des cartes assez élevées en main. Un valet et un roi. Mais aucune combinaison avec les cartes posées sur le plateau, ni couleur ni suites. Aussi, je ne savais absolument pas si Nightmare bluffait de miser autant ou s'il avait vraiment un bon jeu. Lui, il pouvait lire dans mes émotions, il lui était aisé de savoir si j'avais l'avantage ou non. Quant à moi je pouvais me coucher, donc m'asptenir pour cette manche et il récupérait tous les jetons en jeu, ou bien suivre la mise en faisant tapis. J'hésitais énormément, puis au final décidai de poser mes cartes à l'envers sur la table.
Moi : Je me couche.
Le maître des cauchemars lâcha un petit ricanement et montra ses cartes. Ce n'était qu'un trois et un huit, sans combinaison apparente. Je soufflai bruyamment.
Moi : C'est pas du jeu ! J'ai pas le pouvoir de connaître les ressentis des gens, moi !
Nightmare : Ne t'en fait pas, ça n'a pas été nécessaire. On lit sur ton visage comme dans un livre ouvert. Répliqua mon adversaire en remettant le jeu en place, satisfait de ma mauvaise foie. Jouer au poker est un bon entraînement pour apprendre à masquer ses émotions. Et sans vouloir te vexer, tu en as bien besoin.
Moi : Je me passe de tes conseils.
Il porta une main à sa poitrine d'un air blessé.
Nightmare : Comment peux-tu te montrer aussi cruelle ? Tu brises mes trois cœurs en petit morceaux !
Moi : C'est du sarcasme ou de l'autodérision ?
Nightmare : Pourquoi pas les deux ?
Les jetons rééquilibrés, les cartes redistribuées, il proposa une nouvelle partie. Je pris mon jeu en grognant, espérant que ça se terminerait vite. Une voix admirative derrière mon dos clama soudain :
??? : Mais ne serait-ce pas Nightmare, le grand maître des ténèbres que je vois là ?
Je me retournai. Un Sans vêtu de rouge et de gris était apparu. Habillé assez élégamment, sa colonne vertébrale à l'air et un grand chapeau haute forme couronnant sa tête, il se prétendait à notre table en faisant tournoyer sa canne, sourire décontracté aux dents. Ses iris étaient verrons, la gauche un cœur rouge et la droite un carreau cyan. Un petit trèfle tatouait sa pommette gauche de même que le petit cœur au-dessus de son orbite droite. Tout lui donnait un air de joueur de casino. Il n'était clairement pas de Fluffytale, mais je n'arrivais pas à cerner son univers d'origine. Il avait un timbre de voix un peu hautain mais ses manières apparentaient à celles d'un gentleman.
Il se campa entre nous deux et salua Nightmare avec une courbette.
??? : Salutations, mon cher monsieur, je ne pensais pas que la personne qu'est la vôtre avait l'habitude de venir dans un modeste, néanmoins pittoresque café comme celui-ci. Encore moins en compagnie... d'une aussi angélique jeune fille.
Il avait dit cela en se pointant vers moi et me baisa la main en guise de salutation, ce qui lui attira un regard bien déconcerté de ma part.
??? : Mes hommages, je suis enchanté de lier connaissance avec vous, mademoiselle...?
Moi : ...Lisa. Complétai-je maladroitement en ramenant précieusement ma main retenant une grimace. Je euh... Merci, monsieur... Monsieur ?
??? : Quelle erreur, il est vrai que je ne me suis pas présenté. Se reprit-il aussitôt.
Il ôta triomphalement son couvre-chef et le retourna devant nous en inclinant un peu la tête.
??? : Mon nom est Ace, et je me rends depuis quelque jours déjà à cet endroit pour boire un de ces délicieux cappuccinos. J'ai pu remarquer que vous et Monsieur Nightmare convoitez souvent ce lieu, ce qui a titillé ma curiosité.
Au même moment, une colombe blanche sortit du chapeau et s'envola gracieusement. Elle fit tours et figures, de plus en plus vite puis explosa dans un petit feu d'artifice qui laissa tomber des traînées de lumières s'éteignant doucement. Quelques clients aux alentours lâchèrent des soupirs d'enjouement.
Moi : Comment faites-vous ça ? M'enquis-je, charmée.
Ace : Disons... Qu'avec mes illusions je suis un brin magicien. Répliqua-t-il en remettant son chapeau, content que son tour eût fonctionné.
Nightmare : Oh... Ne serait-ce pas toi, le seul rescapé de l'univers de Chancetale que j'ai détruit auparavant avec Error ? Suggéra le tentaculaire, coude sur la table et son menton dans sa paume. Ça fait plaisir de te voir, j'imagine que tu vis dans l'Oméga Timeline à présent, comme tout ceux qui ont vu leur famille périr.
Je remarquai un léger tic sur le visage du dit Ace. Remémorer ce genre de souvenirs ne devait pas lui faire du bien, pas plus qu'à moi à qui rappeler les atrocités commises par Error dans le passé me faisait me sentir mal. Mais au lieu de laisser paraître sa blessure, il me lança un petit clin d'œil complice, comme s'il avait bien compris que nous avions un ennemi commun. Cela me fit sourire. Il s'adressa une nouvelle fois au squelette de pétrole sans perdre de sa politesse.
Ace : J'ai ouïe dire par l'adorable barman, puissant Nightmare, que vous étiez un passionné en jeu de carte, un "as", même si je puis dire. Cela tombe bien, j'en suis un également !
Il se pencha sur lui, une lueur malicieuse de défi dans les orbites.
Ace : Que diriez vous de mesurer nos talents ? Acceptez-vous de jouer une partie avec moi ? Si cela convient à la demoiselle ici présente, bien sûr.
Moi : Oh, oui, vous pouvez y aller. Fis-je, curieuse de voir ce qui allait se passer.
Nightmare était le joueur le plus doué que je connaissais. Excellent stratège, connaisseur en l'art de tromper, mentir et manipuler. Il m'était difficile de croire que quelqu'un était en mesure de le battre. L'intéressé haussa une arcade perplexe, devinant évidemment que le squelette élégant ne proposait pas cela sans penser avoir une chance.
Ace : Attendez, ne dites rien. Probabilité que le maître des malheurs accepte ?
Ace attendit un instant, puis comme si quelqu'un lui avait répondu par une quelconque télépathie, reprit :
Ace : 98% ? Ah, 92%, maintenant que je l'ai dit ? Très bien, alors, mon cher ami, que décidez-vous ?
L'œil du tentaculaire glissa un instant sur moi avant de revenir au compétiteur. J'étais devant lui, j'étais témoin. S'il voulait conserver sa crédibilité à mon égard, il se devait d'accepter, quitte à perdre la partie. Il parut songeur durant une dizaine de seconde puis il répondit de son sourire habituel :
Nightmare : Bien évidemment, je ne refuse jamais un défi. Installe-toi, je t'en prie.
Les deux squelettes se firent donc face, leur masque de joueur imperturbable enfilé et leur jeu entre leur phalanges. La partie commença et les premières cartes furent retournées. Nightmare et Ace inspectèrent leur main que je n'étais pas autorisée à voir.
Le squelette de négativité avança un jeton sur la table, petite mise pour commencer la partie. Il n'avait pas l'air de prendre trop de risque, peut-être parce qu'il attendait de connaître son adversaire. Ace, lui, jouait sans crainte ni hésitation, rien ne le trahissait.
Ace : Je me couche. Dit-il à un moment en posant son jeu.
Nightmare : Es-tu sûr ? Toutes les cartes ne sont pas encore découvertes, ça serait dommage de ne pas continuer.
Ace : J'en suis sûr.
Nightmare prit donc les deux jetons que le magicien avait posé et redistribua les cartes. Cette fois Ace continua jusqu'au bout et augmenta même les mises de cinq jetons d'un coup. Lorsqu'à la fin ils montrèrent leur jeu, on pu constater qu'il avait plus de point que le maître des cauchemars. J'étais bluffée. Au bout de quelques manches, Ace gagna la partie, à ma plus grande joie mais surtout ma plus grande subjugation.
Ace : Et bien c'était agréable, vous êtes un professionnel, ça se voit, mon cher ami. Conclut le squelette élégant en se levant. Je suis ravi d'avoir joué avec vous, espérons que nous pourrions faire la revanche.
Nightmare : Je l'espère aussi. Un jour, peut-être. Répondit le tentaculaire sans perdre de son aura malgré sa défaite.
Il se serrèrent la main franchement puis Ace fit apparaître une fleur aux multiples pétales, fines et orangées, une zinnia ce me semble. Il me la tendit alors, en signe de complicité.
Ace : Nous pourrions également jouer ensemble dans le futur, si le "cœur" vous en dit.
J'hochai la tête, épanouie. Il fit un petit saut en l'arrière et disparut dans le sol comme s'il avait traversé le plancher. J'humai alors la fleur, savourant cet solidarité qu'avait cet inconnu avec moi, lui aussi une victime parmi tant d'autres des agissements des Bad Guys. Il avait égayé ma soirée et je le remerciais pour cela. Nightmare s'avança à mon niveau, fixant là où Ace était parti.
Nightmare : Il a un joker bien pratique pour gagner au poker ce squelette. Commenta-t-il, amusé.
Constatant que sa remarque m'avait intriguée, il continua, après avoir lâché un souffle suffisant :
Nightmare : Il a fait exprès de le faire savoir tout à l'heure. Ace est capable de connaître toutes les probabilités de notre passé, présent et avenir. Apparemment il lui suffit de demander pour que le pourcentage lui apparaisse. Je me demande s'il serait aussi doué sans cela.
J'haussai les épaules. Lui aussi avait son avantage avec son "lecteur d'émotion". Nightmare s'enfonça dans les ombres, sans bien sûr prendre le temps de payer Ccino.
★★★
Tout en me dirigeant vers la colline, je respirai l'air de la nuit fraîchement tombée. Mon squelette d'ébène était déjà là, comme à chaque soir. Je ne savais pas comment il faisait pour arriver à chaque fois avant moi, même quand j'anticipais. À croire qu'il passait la journée ici.
Error : Tøūt s'ęst bįēn påssé, åūjøurd'hūį, Łiłį ? Me sourit-il.
Moi : Plutôt bien, oui. Répondis-je en me blottissant contre lui.
Je voulus lui raconter ce qu'il s'était passé, avec Ace, le défi, la défaite de Nightmare, mais vu que le magicien avait subi par le passé les fils et les hacks du destructeur, je pensai bon de ne pas lui en parler tout de suite. J'avais pour habitude de tout dire à Error... Mais souvent des jours plus tard.
Moi : Les entraînements avec Epic portent leurs fruits, je réussis de mieux en mieux les missions en solo, Blue et Honey vont bien, tout comme Ink et Dream.
Error : Tøūt vås bįēn, łę søłeįl brįlłe, łęs øįsēaux chåntęnt ęt tū nę m'ãs pås dįt qūę tū ēs ēncørę ålłée à Fłūffytåle cøntrę tøn gré.
Il soupira.
Error : Nįghtmårę t'ēmmęrdē, ję łę såįs bįēn. Jē pęūx vøįr qūånd tū mēns, Lįså, jē tę cønnåįs pår cœūr.
Ma figure se décomposa un peu. Je me décalai de lui, entourant mes bras autour de mes genoux. Il insista amèrement :
Error : Jē n'årrīvę mêmē pãs à cømpręndrē cømmęnt īł pęūt tē cøntrãīndrę sī fåcįłēmęnt dē łę sūįvrē dãns cęs... Rēndęz-vøūs. Çå mē révøłtę !
Je coinçai un peu plus ma tête dans mes épaules. Ce n'était pas vraiment le genre de conversation que j'avais espéré ce soir.
Moi : J'ai pensé que c'était plutôt une occasion à saisir, au contraire, hasardai-je. Nightmare adore parler, avec ça je peux découvrir des indices sur ses plans ou ses intentions...
Error : Øū įł pęūt ēn prøfītęr pøūr tē månįpūłēr ! C'ęst ūn êtrę īmmøndę, dénūé dę tøūte våłēur mørãłę åūx dēssęīns płūs nøīrs qūę łē płūmågę d'ūn cørbęãu !
J'étais prête à parier la Voie Lactée qu'il reprenait une phrase d'Undernovela.
Moi : Tu ne comprends pas...
Error : Tū nę m'ēxpłįqūęs pås.
Le poids de son regard me compressait. Il s'attendait à ce que je me mette à parler, mais je ne voyais juste pas quoi répondre. Mon mutisme additionné à mon regard déviant n'arrangea en rien sa frustration.
Error : Cømmęnt tū pęūx fåįrē cømmę sī çå nę tē pøsãįt åūcūn prøbłèmę ? À crøįrē qūę jē n'ãūråįs jãmåīs dû chãng...!
Sa phrase se perdit dans un embarras palpable, se rendant compte de l'ampleur de ses dires. Le bleu de la honte se teinta sur ses pommettes. J'écarquillai les globes vers lui, transie. Je butai sur les mots, choquée, ulcérée, dégoûtée.
Moi : Error, attends, tu... Tu n'es pas... Jaloux, quand même ? Tu crois vraiment que...??
Il rentra le menton en marmonnant comme un enfant.
Error : Bęn... Łūį, įł ã ūn châtęåū...
Moi : Et tu as une écharpe.
Il me fixa avec incrédulité, comme s'il doutait de mon sérieux sur cette affaire. J'étais on ne peut plus sérieuse. Je poussai un râle, me postant bien en face de lui, mes yeux plongés dans ses orbites déconfites.
Moi : Écoute, si tu penses vraiment que je ne sais pas faire la différence entre un sale connard et un adorable clochard, alors tu ne me connais clairement pas aussi bien que tu l'affirmes.
Espiègle, je mis mes mains sur ses fémurs pour hisser mon visage tout près du sien. Il bleuit encore plus, apportant son front contre le mien.
Moi : Alors laisse-moi te le prouver.... Murmurai-je avant de déposer un long et tendre baiser sur ses dents.
Il y eut un petit choc électrique, comme quand je l'embrassais par surprise. C'était ce petit choc, ce frétillement de codes qui le faisait glitcher dans tout le corps, avant qu'il me rende le baiser.
PDV Extérieur :
Lisa et Error restèrent longtemps ainsi, l'un contre l'autre, avant qu'il soit l'heure pour eux de se lever et de se quitter. Les jours de pluie commençaient à revenir et le froid gagnait, au fil des semaines, un peu plus de terrain. La brunette salua le destructeur, et le destructeur le lui rendit.
Error : Ęūh... Lįså ! Appela-t-il une dernière fois alors qu'elle s'en allait. Tū ås brįlłammęnt détøūrné łå cønvęrsåtiøn tøūt à ł'hęūre måįs çå nę mē fåįt pås øubłįēr pøūr åutãnt !
Elle lui répondit par un sourire gêné.
Lisa : D'accord, d'accord. Je t'aime, mon Erry.
Il soupira puis ouvrit une brèche pour l'anti-void, et, épuisé, s'affala sur son canapé. Flemme de monter dans le hamac.
Derrière l'arbre, quelqu'un avait épié les tourtereaux. Un squelette élégamment vêtu de rouge et de gris, nuque baissée, les orbites cachées par l'ombre de son couvre-chef. D'anciennes douleurs se réveillèrent au profit d'une soudaine idée.
Ace leva la tête et vous dévisagea, une lueur malicieuse dans les orbites.
Ace : Avez-vous observé ces secrets effilochés qui sévissent en ces êtres et nouent leur gorge sans communication ? Eux-mêmes ne semblent pas les apercevoir. Auquel cas il m'est dû en tant que Showman... D'éclairer la scène.
Il joua de ses phalanges et fit apparaître une carte, puis deux, puis trois avant de les cacher d'un revers de main.
Ace : Sachez que la magie des illusions est capable d'incroyables prodiges, et le divertissement prend une importante place en mon âme. Habituellement, je ne fais pas dans le cliché... Mais cette situation me met tant en émoi qu'il est de mon devoir, vous en conviendrez, de tenter la folie pour ces pauvres diables, n'est-ce pas ? Alors continuez à observer, amis, observez sans bouger comme vous savez si bien le faire... Et gardez les yeux grands ouverts quant aux conséquences de mes actes.
★★★
Error émergea mollement de son lourd sommeil. Il avait fait un rêve vraiment, vraiment bizarre, et maintenant il se sentait pataud. Pataud et lourd. Là où il était allongé lui paraissait plus large et confortable que son petit canapé. Le squelette glitché ouvrit lentement les yeux. La première chose qu'il vit fut un plafond. Un plafond noir éclairé faiblement par une vieille ampoule au dessus de sa tête. Un plafond dans l'anti-void ?
Le destructeur ne comprit pas tout de suite. Et aussi... Il n'arrivait pas à ouvrir son œil droit. Il grogna en portant sa main, bien trop lourde à son goût, à son orbite. Il sursauta soudain. Son grognement était étrange, plus grave que d'habitude, et sa voix plus... Il ne saurait pas comment décrire. Épaisse ? Pouvait-on dire ça d'une voix ? Et surtout, elle ne glitchait pas.
La réalité lui tomba dessus comme une pierre. Toutes ses sensations étaient revenues, si intenses qu'il en eu un haut-le-cœur. Il n'avait pas d'orbite droite. Sa voix était caverneuse, résonnante dans tout son corps. Il sembait coulant, uniforme et lourd, au milieu d'une grande chambre, ténébreuse et sombre. La lumière jaillit soudain de la porte ouverte, l'obligeant à fermer son œil.
Killer : Vous allez bien, Boss ? S'enquit le tueur à gage, inquiet, en voyant que Nightmare n'était pas dans son état habituel. Vous ne dormez pas plus de dix heures par semaine, d'habitude.
Error demeura figé d'horreur. Il ouvrit la bouche, la ferma, la réouvrit, la referma encore. Au bout d'une quinzaine de secondes, il bégaya un "ah bon...?", long et virant aiguë vers la fin, qui fit lever un inexistant sourcil interrogateur à Killer.
Killer : Vous n'avez pas l'air dans votre assiette. Vous avez fait un beau rêve, peut-être ?
«Non, un cauchemar.»
Error : ...Euh... Oui...c'est ça... Répondit-il, encore décontenancé par son timbre empli de pétrole.
Killer : Je leur dis de ne pas vous attendre ? Présuma alors le sbire en parlant des autres Bad Guys.
Error : Exactement. Laisse-moi seul.
Killer, perplexe, haussa finalement les épaules et referma la porte. Son Boss était bizarre, parfois.
Le bruit claqua à peine qu'une onde déforma violemment Error comme les habituelles vagues de glitchs, sauf que c'était de la haine liquide qu'il ne maîtrisait pas. Il s'évertua à se maîtriser, bien qu'il était incapable de se provoquer de la douleur pour seulement se réveiller.
Le squelette glitché, enfin le squelette de pétrole à présent, mit cinq bonnes minutes avant de pouvoir se lever à peu près correctement, bien qu'il continuait de couler de partout. Comment Nightmare faisait-il pour se mouvoir correctement avec cette masse de haine liquide ? Pas étonnant qu'il préfère se téléporter ou se déplacer dans les ombres. En plus il avait toute sorte d'objet dans son corps, c'était malsain ! Le destructeur pouvait sentir dans son bras gauche un truc rectangle qu'il sortit en plongeant sa main dans la matière boueuse. Un paquet de carte ? Étonnement, il n'était pas humide. Il était même en parfait état. Il se demanda alors si on pouvait stocker autre chose, comme... De la nourriture par exemple.
Commença à fouiller partout dans son corps. Il en sortit un vieux bouquin de poche, une montre à gousset, une petite clé, un couteau et... Une sorte de crystal bleu. C'était, il le savait par son ancienne alliance, un crystal d'Echo d'Outertale trafiqué par Science!Sans. Il avait déjà vu les sbires de Nightmare s'en servir. Chacun d'entre eux en avait un, ça leur permettait de communiquer avec le tentaculaire à travers les AUs. Si une mission de déroulait mal, ils pouvaient le prévenir pour qu'il les ramène ici, en sécurité.
Suite à ces merveilleuses découvertes archéologiques, il prit une grande inspiration et s'avança vers le miroir qui bordait la chambre. Même s'il s'y attendait, il faillit tourner de l'œil en découvrant son reflet. Il avait devant lui le squelette qui harcelait Lisa depuis près d'un an maintenant. Était-ce parce qu'il était composé de la pire des matières qui existait dans le Multivers qu'il se sentait aussi bizarre ? Dans un mélange incommodant d'émotions indéchiffrables ? Qu'est-ce qu'il s'était passé pour qu'il se retrouve dans une telle situation ?
Tout en tentant de maintenir son liquide noir en place, de le modeler, le durcir et le ramollir, une pensée le frappa soudain de plein fouet, telle une gifle.
Si lui, il était dans le corps de Nightmare. Alors Nightmare...
★★★
Un hurlement buggé retentit dans tout l'anti-void. Le squelette plein de glitch avait planté, ne comprenant pas pourquoi il se trouvait là.
Nightmare : MÅĮ-Ī-Į-Ī-ĮS BØRDĒŁ DĘ-DĒŁ DĘ BØ-Ø-ØRDĒ-Ę-ĒŁ DĘ MĒRD-!!!!
Nightmare sentit de violents fourmillements dans tout son corps, démarrant par ses pieds et terminant en écho dans sa boîte crânienne, lui causant de furieuses vibrations. Il ne parvenait pas à parler distinctement, ce qui l'énerva d'autant plus. Il s'évertua à se calmer. Allez, Nightmare, comme quand Dust calcinait par pure bêtise des livres qui n'étaient plus édités depuis cent ans. Il inspira, expira, rationalisa et réfléchit. Voyons... Il s'était donc réveillé en Error. Dans l'anti-void, au milieu de nulle part, et sans aucun mode d'emploi pour contrôler cet amas de codes.
Ça faisait longtemps qu'il n'avait pas eu de corps physique. Enfin... À moitié physique. Lorsqu'il se heurtait à des émotions trop fortes, il se mettait à glitcher, plus ou moins fortement. Et lorsque la situation devenait trop intense, comme cette étrange découverte, il se figeait et plantait pour une durée indéterminée. Cela dit, malgré cela, il se sentait plus agile, plus rapide, plus vif. Lui qui pensait qu'à force de regarder des séries à l'eau de rose sans détruire d'AUs, Error deviendrait mou, il n'avait visiblement pas perdu de sa vigueur. Sûrement grâce à sa participation aux entraînements d'Epic.
Nightmare se mit à tâter tout son corps, troublé. Il y avait des choses qu'il avait oublié en cinq cent ans, comme... Avoir deux orbites. Quand il fermait un œil il pouvait voir quand même, incroyable ! –bien qu'il avait du mal à cligner celle de droite–. Il avait aussi une cavité nasale, des bras longs et fins, de vraies côtes, un vrai coccyx, des vrais orteils, une écharpe qui pue et un grand manteau de bouseux, euh... De vagabond.
Il avait également accès à de nouveaux pouvoirs désormais, plusieurs joujoux assez divertissants. Il essaya donc et réussi une minute plus tard à invoquer un Gaster blaster buggé. Il sourit de contentement. Avec une dizaine de trucs comme ça le destructeur était capable de détruire une région d'Underground entière, franchement, il gâchait son talent. Nightmare porta ensuite ses nouveaux doigts osseux à ses pommettes, juste sous ses yeux, là où se trouvait les fils bleus électrique. La matière se colla à ses phalanges et s'étira comme du gruyère fondu quand il éloigna ses mains. Voici donc les fameux câbles qui pouvaient briser une âme en une fraction de seconde et hacker les univers... Très intéressant. Cependant le maître des cauchemars avait toujours trouvé les techniques de combat du destructeur un peu bourrines, et manier des fils demandait du doigté, ce que lui n'avait pas.
Mais le meilleur... C'était qu'à présent, il ÉTAIT Error. Ce traître qu'il n'avait jamais pu blairer, même à l'époque où ils étaient alliés. Il serait tellement dommage de ne pas en profiter. Ses zygomatiques se levèrent tous seuls. Oh, oui, il exultait... Tant de potentiel de destruction, tant de possibilités qui s'offraient à lui. Lorsqu'on était dans les os de quelqu'un d'autre, on ne savait par où commencer... Pourquoi pas semer la zizanie parmi cette bande d'abrutis qu'il considérait comme ses amis ? Les pourrir de l'intérieur, écraser à jamais par la souffrance et le désespoir toute chance pour cet imbécile de bâtir quelconque relation avec eux ? Haha, il avait tellement hâte de lui montrer la futilité de ses efforts...
Nightmare : Åłørs, qūęlłe sērå tå réãctiøn ēn vøyånt çå, Ērrør ? Jubila-il en éclatant d'un rire sardonique, celui que faisait le destructeur quand il s'attaquait à ses ennemis, fou à lier et psychopathe ; ce rire qu'il avait souvent entendu quand ils ravageaient des univers ensemble, des mois et des mois auparavant.
Derrière lui, un squelette flashy apparut pour se glisser dans le dos d'Error, souhaitant le surprendre comme d'habitude.
Fresh : YO COUSIN !!! S'exclama-t-il d'un coup pour le faire sursauter. Ça gaze ?!!
Mais au lieu de ça, Nightmare, ou de son point de vue Error, ne cilla point. Il tourna alors dans un crissement long et aiguë sa tête vers Fresh, découvrant peu à peu son visage. Un visage déformé par le plaisir sadique, affichant un sourire étiré jusqu'aux orbites, les pupilles rétrécies au point de ne presque plus les voir et les os glitchant à certains endroits. De ses dents s'échappait un ricanement pervers qui donna froid dans les côtes du squelette flashy.
Fresh : C'est... C'est pas grave, cousin ! Bégaya ce dernier en mettant ses mains devant lui, comme pour se protéger du taré. Je reviendrais tout a l'heure... (il recula) Ou peut-être dans quelques jours (il recula plus vite) Ou peut-être jamais, Brah. (Il se téléporta loin d'ici.)
Nightmare ne fit pas plus attention, pris dans son délire, et se retourna à sa position de base comme si de rien n'était.
Nightmare : Åãåãåãåãåãåãåh... Jē sēns qūę jē våįs bįēn m'åmūsęr åvęc çå, hęhēhęhē...
MÅĮS BØRDĘŁ CØMMĘNT ØN SĘ DÉBÅRÃSSĘ DĒ CĒS TRŪCS ?! S'énerva-t-il en secouant sa mains dans tout les sens pour décoller ses fils.
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Ace, de Chancetale :
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