Chapitre 12 (Deuxième partie)

Les Bad Guys étaient déjà tous là quand nous les avions rejoint. Maintenant que j'y pense, c'était la première fois que je voyais la team au grand complet. Killer, Dust, Horror, Cross, Scroundrel, Blackberry, et bien sûr Nightmare.

Ce repas n'avait pas été très plaisant... Dust, Horror et Scroundrel n'arrêtaient pas de me charrier, Killer grognait à chaque fois que tentaculaire me faisait un commentaire narquois, Black donnait des leçons de morale et Cross restait muet et blasé comme toujours.
Même si je devais avouer que l'antropophage était un excellent cuisinier, je n'avais malheureusement pas pu apprécier ce plat à sa juste valeur. De plus, à certains moments, je devais fermer les yeux et calmer la colère et la peur qui me parvenait beaucoup trop facilement. Je me demandais quand j'allais pouvoir m'habituer à cette aura constante de négativité.

Après le dîner, je déambulais dans les couloirs dans l'espoir de retrouver ma chambre. Le fait de chercher pendant une vingtaine de minutes me permit de cerner à peu près l'architecture.

Les portes du corridor juste avant le couloir aux vitraux menaient aux salles libres d'accès à tous telles que la bibliothèque, la salle de jeux, de repos et que savais-je. Le couloir de gauche de la salle d'accueil se poursuivait quelques mètres plus loin pour tourner vers la droite, débouchant sur un large escalier. Il menait à un corridor similaire à celui où Nightmare m'avais emmenée, à la différence que les nombreuses portes se présentaient sur le flan gauche, du côté extérieur du bâtiment, donc.

Sur ces portes étaient vissées des plaques de métal où des noms y étaient marqués. Killer, Horror, etc... Ça devait sûrement être les appartements des "employés". Certaines n'étaient pas encore occupées, pour vous faire comprendre la taille du truc. C'était impressionnant. Il se terminait par des escaliers en pierre tournant sur eux-mêmes. Sûrement une des tours que j'avais aperçu à l'extérieur.

Voyons... Si Le couloir de gauche menait aux chambres des sbires, alors le couloir de droite...

Je fis demi-tour et le prit donc. Symétrique au dernier il tourna à gauche et proposa cette fois des portes sur le flanc droit. Je reconnus la première. Ouf ! C'était bien celle-là !

J'allais entrer quand la curiosité me poussa à poursuivre les recherches. C'était sûrement les appartements des alliés et invités de Nightmare.

Beaucoup de portes n'avaient pas de plaque de métal. Deux seulement étaient personnalisées. La première avait le nom de Bill.

Je me demandai bien à quelle sorte de chambre loufoque pouvait bien mener cette porte. Un peu hésitante, je l'ouvris.

Apparut un immense couloir de forme anarchique, parfois triangulaire parfois carrée, faite de pierre aux veines rouges oranges, couloir dans lequel je me souvenais avoir couru comme une folle pour espérer trouver la sortie.

Mon cœur fit un bond dans la poitrine et je claquai directement la porte avant de continuer mon chemin comme si je n'avais rien vu. Ok... Elle menait directement vers la forteresse volante...
Et si... Nan, ce n'était pas vraiment là où je devais aller si je voulais m'échapper. Ce cher triangle au chapeau haute forme ne me laisserai sûrement pas partir une fois de plus.

La deuxième plaque me fit écarquiller les yeux, même si je savais que je ne devrais pas être surprise.

"Error".

Je tirai doucement la poignée et poussai lentement la porte.

Je soufflai d'admiration. Les murs étaient gris et les volets fermés, ce qui devrait faire assombrir la pièce... Si les fils bleus électrique qui la remplissaient ne produisaient pas cette si magnifique phosphorescence.

En effet, tout était fait des câbles du squelette d'ébène. Un hamac de ce même matériau pendait au plafond, accessible par une échelle de corde. Des meubles ? Il n'y en avait pas, seulement des sacs tissés suspendus de la même manière que le hamac.

Pour un destructeur, Error était vraiment doué pour fabriquer ces choses extraordinaires...

«Je dirai même plus, ExtrERRORdinaire !
C'est bien le moment pour les jeux de mot pourris, Lisa..............»

La salle laissait voler de nombreuses particules de poussière. On voyait bien qu'elle n'avait pas été entretenue depuis un bon moment...

Quelque chose dépassait d'un sac. Intriguée, je pris l'objet en question et découvris une des marionnettes du squelette glichté. Tiens, il en avait laissé ici, alors ?

C'était un Sans. Je ne savais pas pourquoi, Error était spécialisé dans les Sans. Celui-ci était entièrement blanc, et du fin tissu qui dépassait d'un peu partout lui produisait un effet plutôt... Fantomatique ? Sûrement un Sans d'un univers quelconque.

Cependant, il y avait une autre poupée... Dont les couleurs étaient semblables à ce fantôme. Je la sortis de ma main libre et l'examinai.

Une... Une Toriel ??

Les deux paraissaient venir du même univers. Pourquoi ? Pourquoi Error avait-il fabriqué une Toriel parmi tant de Sans ? Est-ce que celle-ci était restée gravé dans la mémoire du squelette d'ébène pour une raison en particulier ?

Il ne m'avait jamais parlé d'elle... Je pensais d'abord à la Toriel de son univers, mais pourquoi avoir fait aussi un Sans fantomatique dans ce cas ?

Je les reposai à leur place et sortis de la chambre.

Comme de l'autre côté, le corridor se terminait par un escalier en colimaçon. Je décidai de le prendre pour voir où il allait.

Ce que je vis sur le toit de la forteresse me fit un choc. D'ici je voyais parfaitement toute la grandeur du château. J'apercevais la tour du couloir de gauche (appelons-là la tour Ouest), le pont de pierre et le bout de la crevasse, le gouffre sans fond autour des remparts et la falaise cylindrique.

Je m'adossai à la pierre froide de la tour du couloir de droite (la tour Est) et regardai le peu de ciel que j'avais. Quelle heure faisait-il, à Outertale ? Était-ce l'heure où je me retrouvais avec Error pour regarder de ciel ? Ici, il faisait noir, trop noir. Les nuages recouvraient toute trace d'étoile. Pas une seule ne se montrait. J'avais beau chercher...

«Je ne le vois pas...» Me désolai-je.

Quelques jours plus tôt, Outertale :

Moi : Je me demande parfois... Si les univers alternatifs n'étaient séparés que par l'espace... Songeai-je tout contre mon squelette d'ébène.

C'était un jeu que nous faisions Error et moi quand nous n'avions rien à nous raconter. Nous regardions le ciel, nous pensions à tout et à rien et nous partagions nos idées sur le monde qui nous entouraient.

Error : Qū'ęst- qūevęūx dįre ? M'interrogea-t-il sans comprendre.

Moi : Regarde les étoiles... Il y en a tellement... Ce serait triste si ce n'était rien d'autre que des boules de gaz brûlant à des milliards de kilomètres. Et si... C'était tous les univers que l'on voyait dans le ciel ?

Error : Pęū prøbåbłę... Mãįs pøūrquøī pås. Sourit le marionnettiste.

Moi : Imagine que là ce serait Underswap... Continuai-je en pointant une au hasard.

J'agitai le bras et saluai le point brillant.

Moi : Ohéé, les stars, vous m'entendez ??!!! Délirai-je sous le regard amusé d'Error.

Une étoile filante passa, nous surprenant tout les deux.

Error : Øh ! Åppãrēmment įłs t'ønt répøndū ! Rit le squelette aux yeux tricolores.

Moi : Oui. Confirmai-je en riant à mon tour.

Il y eu un silence.

Moi : Ça me fait penser à un poème auquel j'ai réfléchi.

Error : Ūn pøèmę ? S'enquit Error.

Moi : Euh... Enfin un poème... Pas vraiment ! Disons... Une pensée, quoi. Me repris-je, gênée.

Error : Vås-y, dįs-łē. M'encouragea-t-il doucement.

Moi : Non, c'est con... Vaut mieux pas.

Error : Dømmãge, tū n'ãs płūs łę chøįx måintēnãnt. T'ęs øbłīgéę łē dįre. Insista-t-il avec un sourire malicieux.

J'hésitai, puis l'énonçai, le plus fluide possible.

Moi :
Si tu te sens seul ou que quelqu'un te manques,
Regarde le ciel et dis-toi que c'est sous ce dôme de toute nuance de bleu
Que se trouve la personne chère à tes yeux.
Et qu'elle regarde le ciel en même temps que toi.
Et alors tu te diras...
Qu'elle n'est pas si loin de toi.

Je soupirai avec amusement.

Moi : Ça ne va pas, il y a une répétition sur la fin...

Error : Møį j'åįme bīęn cęttē įmpērfęctiøn. Ēlłę ēst įnøpīnéę, n'å rįēn à fãįrē łà, måįs ęn mêmę tēmps ęlłē ręnd cęlłē pęnsée ūnįquē. Ęt pērsønnęlłe. Çå ł'ēmbelłit.

Moi : Mais c'est un pépin, non ?

Error : Ūn bęåu pépīn. Assura-t-il.

Moi : J'aime ta capacité à trouver beau des choses moches et banales. Plaisantai-je.

Error : Ēs-tū ęn tråįn søus-ęntēndre qūę møn mågnįfiqūe vįsãge d'Apølłon ęst møche ? Répliqua-t-il sur le même ton.

Nous éclatâmes de rire, nous serrant l'un contre l'autre, l'âme légère.

Error : Ēt pũįs... Pøūrquøį pãs ? Reprit-il. Åprès tøūt... Nøus sømmēs tøus søūs łę mêmę cįēl..

Moi : Oui... Convins-je.

Il paraissait réfléchir.

Error : Lįså... øn vēnåit à êtrę sépårés... dįsåis... Ēt øn retrøūvåit à cętte hēüre ? Søūs cįēl ? Øn rēgårdērait lēs étøiłēs. Ēt...øn récįtērait cętte førmułę... sēråit cømmę nøūs étįøns côtęs à côtęs...

Mon sourire s'agrandit. C'était une idée merveilleuse...

PDV Lisa :

Moi :
Si tu te sens seul ou que quelqu'un te manque,
regarde ciel et dis-toi que c'est sous ce dôme de toute les nuances de bleu
que se trouve la personne chère à tes yeux.
Et qu'elle regarde le ciel en même temps que toi.
Et alors tu te diras...

PDV Extérieur, Outertale :

Error :
Qu'elle n'est pas si loin... De toi...

Adossé à l'unique arbre de l'astéroïde, le squelette glitché fixait le ciel en espérant apercevoir ne serais-ce que le moindre signe de Lisa. Mais rien... Cependant, il gardait espoir et continuait de fixer toute étoile, grande ou petite, brillante ou fade.

PDV Lisa :

Peu importe ce que je disais... Ça ne changeait rien... Le ciel était couvert, il faisait froid, il ventait... Je ferai mieux de rentrer dormir.

J'allais me lever lorsque tout d'un coup, un faisceau de lumière m'éclaira la visage. Je levai les yeux vers le haut...

La lune.
Les gros nuages s'étaient écartés, laissant place à la lune, si belle, si ronde, si étincelante. Et à côté d'elle, une étoile. Une seule, une unique étoile. Et pourtant, je savais que c'était la bonne. Je la fixai, sans la quitter des yeux une seule seconde.

PDV Extérieur :

Le regard d'Error se posa sur une étoile. Une sur qui ses yeux étaient déjà passé, et pourtant cette fois...

PDV Lisa :

Je me sentis soudain aspirée par ce point lumineux, comme s'il m'emportait vers le ciel, vers l'espace, vers Outertale... J'eus alors l'impression de sentir la présence de...

Moi : ...Error...? Murmurai-je.

PDV Extérieur :

Cette sensation... Était vraiment bizarre. Pour le marionnettiste, c'était comme si son âme s'extirpait de son corps pour aller retrouver...

Error : ...Lįså...?

PDV Lisa :

J'étais dans une bulle... J'avais chaud, le vent ne soufflait plus sur ma peau, je me sentais bien, tranquillisée. Plus de brouillard ne négativité, plus de peur, plus de colère... Les battements de mon cœur se faisaient entendre dans tout le cocon, rythmés, posés...

«...Lįså...?» Dit une voix dans ma tête.

On aurait dit... Error... Mais... C'était étrange... C'était comme si je l'entendais... Mais sans l'entendre...

Moi : Error...? Essayai-je encore une fois, pour être sûre.

«Çå vã ?»

Moi : ...Ça va...

«Įłs nę t'ønt fãįt aūcūn måł ?»

Moi : Pas pour l'instant. Je vais bien, Error...

«Tū mę månqūęs...»

Moi : On s'est quitté il y a pas vingt-quatre heures...

«Tū mę månqūęs qūånd mêmę...»

Moi : ...Toi aussi tu me manques.

«Øn ęst là, Lįså... Øn nę t'åbãndønnerãs pås... Øn ęst ęn trãįn dę chērchęr ūn møyęn dē tę rãmenęr.»

Moi : ...Merci... Balbutiai-je, les larmes aux yeux.

«...»

Moi : ...

«...Lįså...»

Moi : Oui ?

«Łę chåtęãū ęst prøtégé pãr ūnę ęncēįne mågįqūe qūi s'étēnd jūsqū'åū débūt dę łã cręvåssē. Sį tū pårvīęns à lã påssēr, øn pøūrra tę récūpéręr råpįdēment. Tū pęūx essåyēr... Mãįs... Sūrtøūt nę prēnds åucūn rįsqūe...»

Moi : D'accord... Merci Error... Souris-je. Je t'aime.

«Jē t'åį-

La liaison fut coupée par les nuages. Ils avaient recouvert cette dernière étoile, puis la lune. Bientôt je me retrouvai à nouveau dans le noir, dans le vent, dans le froid.

Et pourtant je me sentais bien. Error était là, il n'était jamais loin. Je trouverai un moyen de m'échapper, peu importe le temps que ça prendra. Je sortirai d'ici.

Mes yeux se fermèrent tandis que je m'enfonçai doucement dans le sommeil.

★★★

PDV Extérieur :

Dust : TROP mignon. Commenta le poussiéreux en jetant un regard complice au squelette à la hache.

Horror : J'hésite à la réveiller...

Horror, Dust et Killer étaient réunis autour de la jeune fille endormie qu'ils avaient retrouvé sur la plateforme. Ils la dévisageaient depuis quelques secondes sans vraiment savoir s'ils devaient la laisser dormir ou non.

Killer souffla bruyamment et donna un petit coup de pied dans l'épaule de Lisa.

Killer : On se réveille, morveuse !

PDV Lisa :

Tirée de mon sommeil par un coup de pantoufle, j'ouvris les yeux après quelques battements de cils et vis les trois compères autour de moi.

Moi : Keskispass ? Baillai-je en m'étirant.

Dust : On vient profiter de notre récompense. Répondit le squelette à capuche en faisant un sourire mystérieusement inquiétant.

Moi : Comment ça ? M'enquis-je, pas très à l'aise.

Dust : Pour ma part du contrat j'avais pas d'idée alors on s'est concerté tous les trois... Commença-t-il.

Horror : Le patron nous a donné une journée entière où tu es sous nos ordres. Tu devras nous obéir au doigt et à l'œil. Continua la tête trouée satisfait.

Moi : Attendez... Quoi...?!

Killer : Tu es à nous pour 24 heures à partir de maintenant. Jubila le tueur.

J'avalai ma salive de travers. Ça voulait dire quoi, ça ?

Moi : Qu'est-ce que vous allez me faire........? Bégayai-je.

Ils firent tous les trois un sourire sadique qui me fis trembler jusqu'aux os.

★★★

Moi : Je me sens..........Humiliée......... Marmonnai-je en tenant un seau dans une main et un balais dans l'autre.

Horror : Allez, un peu de ménage n'a jamais tué personne ! Me secoua la tête trouée, rigolard. Enfin aux dernières nouvelles...

Moi : C'est parce suis je suis femme que vous me pensez balayer vos ordures...?

Killer eut un rire rocailleux.

Killer : Nan nan, t'y es pas du tout, gamine. Une femme, ça se respecte. Toi tu es... Mh... Une tique. Une tique de carlin.

Horror : T'es dur, Kill's. Renchérit son ami d'un air moqueur. Moi je dirai au moins un animal de compagnie.

Dust : Ouais, quelque chose de mignon et insignifiant, genre... Un p'tit chien ! Compléta le dernier.

Horror : Carrément !

Killer : Un carlin alors.

Horror : C'est quoi ton problème avec les carlins ?

Killer : Ça s'assoit pas droit, c'est moche et ça fait tellement pitié que c'en est mignon. Ouais, t'as raison, finalement c'est pas un carlin.

Horror : Quoi alors ?

Dust : Un chihuahua ? Suggéra Dust.

Killer réfléchit.

Killer : C'est petit, c'est con, ça crie, ça donne envie de shooter dedans...  T'as raison, ça marche bien.

Moi : Pfffffffff....

Je me trouvais devant les trois portes alignée, armée du matériel de la parfaite petite ménagère. Le squelette à capuche me présenta celle là plus à gauche.

Dust : Tiens, commence par la mienne. Dit-il en m'invitant à entrer.

C'était une chambre plutôt banale, mais nom d'un Temmie que c'était le foutoir ! En plus de la poussière recouvrait les murs, les meubles, les rebords... Si Dust avait des poumons il serait déjà mort !

Moi : Bordel, c'est pas parce que tu t'appelles Dust que t'es obligé de laisser trainer de la poussière partout ! Lâchai-je en imaginant déjà le travail que j'allais avoir à faire.

Dust : J'en ai toujours plein le sweat quand je rentre, et j'ai la flemme d'aspirer... Se justifia-t-il en haussant les épaules.

Je soupirai... Puis me repris. Relativisons, faire la boniche était certes ulcérant mais un meilleur sort que tout ce que j'avais imaginé venant d'eux. Ce ne serait que pour vingt-quatre heures... Et puis, ce qui était bien avec le ménage, c'était que personne ne viendrait m'emmerder et que je pourrais reposer mon esprit, ne penser à rien pendant un moment, et qui sait, peut-être, en fouillant, découvrir quelque chose d'intéressant. Allez, il fallait accomplir cette tâche dans la neutralité la plus totale !

Horror : Tu feras la mienne, après ?

Killer : Et ensuite la mienne.

Moi : Oui, oui, je vais tellement nettoyer que vous ne les reconnaîtrez plus ! Fis-je d'un ton déterminé. Maintenant laissez-moi faire !

Je les poussai à l'extérieur et remontai mes manches. Au travail !

★★★

Morte.

Ça faisait des heures que je passais la serpillière, rangeai les fringues sales, les papiers qui traînaient et les tas de trucs bidules collectionnés, et la détermination avait vite fait de s'estomper. Merde, c'était pas mon combat, ça ! Il ne restait plus que la chambre de Killer, mais bon, une petite pause s'impose.

Moi : Ohé ! Dust ?! Horror ! Appelai-je afin de leur dire que j'avais fini.

J'entrai dans l'immense salle à manger. Le poussiéreux y était, assis sur une chaise, la tête dans le vague. On aurait dit qu'il marmonnait tout seul.

Moi : Ah, Dust...! Fis-je en m'approchant. Tu peux aller dans ta chambre j'ai fini de...

Dust : .....c'est pas suffisant, Pap's....

Je m'interrompis, incrédule. Qu'est-ce qu'il avait dit ?

Je ne voyais pas son visage, assombri par sa capuche.

Dust : ...encore une fois... Continua-t-il d'une voix détraquée. Je l'ai tué encore une fois et encore une fois elle est revenue...tu as raison Pap's.........il nous faut plus de LOVE..........il me faut plus de puissance.............. tuer........... tuer encore pour devenir plus fort.....

Moi : Dust....?

Il leva brusquement la tête vers moi, un sourire ciselant sa face. Je n'eus pas le temps de sursauter qu'il me lança des os bleus. Les projectiles me firent percuter le mur et m'empêchèrent de bouger.

Moi : Qu'est-ce que tu...!

Dust : Avec un peu plus... Je pourrais la tuer... Juste un peu plus de LOVE... Dit-il en riant nerveusement pendant qu'il s'approchait.

Il était juste devant moi, le visage délavé de toute raison, les orbites grandes ouvertes et le sourire étiré jusqu'aux bords de capuche. Il allait me planter un os dans le cœur quand une main squelettique se posa fermement sur son épaule.

Horror : Dust ! Arrête !

Ce dernier sortit brusquement de sa transe et se rendit compte où il était et ce qu'il faisait. Il bégaya, me libéra et dévisagea sa version alternative, désorienté.

Dust : Qu'est-ce qu'il y a...?

Horror : Merde, Dust, t'as encore perdu de contrôle. Expliqua la tête trouée, inquiet.

Dust : Je...

Je les fixais simultanément, le visage blème, puis m'enfuis d'un coup en courant.

Moi : ESPÈCE DE TARÉS !!! Hurlai-je pour évacuer la peur que j'avais eu.

Entre ceux qui voulaient me bouffer et ceux qui voulaient me tuer j'étais servie ! Bon sang ! Horror, Dust, Killer, ils étaient tous plus fous les uns que les autres !

À force de foncer tête baissée dans les couloirs je finis par percuter quelqu'un. Ma tête heurta une surface dure, ce qui me fit reculer, les bras s'agitant pour reprendre l'équilibre.

Killer : Regarde devant toi, bordel !! Aboya le squelette aux orbites noires.

Je me frottai le crâne pour atténuer la douleur en grognant.

Moi : Toi aussi regarde devant toi !

Killer : Je courais pas dans les couloirs, moi !

Moi : C'est pas ma faute si vous êtes tous dingues chez vous ! Dust a essayé de me buter figure-toi !

Killer : Merde, il a encore fait une crise ? Devina le tueur en soupirant. Ça lui arrive tout le temps quand il revient de Dusttale...

Il me contourna et se dépêcha de rejoindre son ami.

Killer : Et toi tu t'occupes de ma chambre, la teigne ! M'ordnna-t-il en se tournant vers moi et en cueillant mon nez avec son poings, si fort que je tombai encore un fois par terre.

Je portai ma main à mon nez qui s'était mis à saigner, les globes écarquillés de surprise.

Moi : Mais...ce... C'ÉTAIT GRATUIT ?!!! Hurlai-je au tueur qui disparaissait dans le tournant du couloir.

Killer : Totalement ! L'entendis-je répliquer de loin.

Je me pinçai les narines pour arrêter le saignement en jurant. Pourquoi foutredieu Killer me détestait-il autant ?

Enfin... Au moins la chambre du tueur était mieux rangée que celle des autres. Et... Oh !

Moi : Coucou, toi. Souris-je au petit lapin blanc posé sur le bureau.

Killer avait un lapin ? Et bien, on en apprenait tout les jours. Je n'imaginais pas le tueur avoir la sensibilité de s'occuper d'un animal. La bestiole me fixait avec des yeux ronds, cons, et adorables.

Moi : Bon. Puisque ton maître a été méchant avec moi, je vais fouiller dans ses affaires, tu ne diras rien j'espère ?

Le lapin tourna la tête sur le côté comme s'il n'avait pas compris un traître mot de ce que je lui avais dit.

Moi : Motus et bouche cousue. Ajoutai-je dans un clin d'œil en portant un doigt à ma bouche.

En même temps que je déplaçais les meubles je cherchais un peu partout en espérant trouver quelque chose d'intéressant, mais pour l'instant rien. À moins que...

Je réussi après un peu de mal à descendre un gros carton qui se trouvait en haut d'une armoire. Il y contenait beaucoup de paperasse et du matériel de dessin.

«Tiens, Killer dessine ?»

Je pris une pochette au hasard et l'ouvrit. Dedans se trouvait des multitudes de dessins représentant la même personne à chaque fois.

«Mais pourquoi il dessine autant Nightmare ??»

Il n'y avait que le squelette de pétrole, dans des positions de la vie de tout les jours, comme si Killer l'observait sans arrêt. Mais je tombai sur un dessin de trop, où Killer s'était dessiné aussi et... Je tordis vilainement le nez, mimant un vomissement. Bordel cette Supremacy était à la limite du yandere !

Secouant la tête d'écœurement, je tassai les dessins avant de les remettre en place. Quelque chose dépassa alors entre deux feuilles. Un bout de papier. Je le pris entre mes doigts et l'examinai.

«Une photo ?»

Je demeurai interdite. Elle représentait Killer et un autre Sans que je ne connaissais pas. Il avait des flammes vertes lui sortant du crâne. Ils étaient côtes à côtes, ils souriaient... Ils avaient l'air heureux...

Killer : On peut savoir ce que tu fais ?

Je sursautai et me levai brusquement en cachant la photo derrière mon dos. Killer était sur le pas de la porte, l'air blasé. Je n'arrivais pas à parler tellement je bafouillais.

Moi : Je... Euh... En fait je....

Le squelette aux larmes de haine savait très bien ce que je cachais. Il tendit la main très calmement et me demanda de lui rendre la photo. Je m'exécutai immédiatement.

Seulement Killer ne semblait pas être en colère. Il fixait la photo avec...nostalgie.

Moi : Euh.... Je.... Je suis désolée... Fis-je sans même savoir pourquoi. En...en fait...

Il soupira, ce qui me fit taire tout de suite.

Killer : Tu ne le diras pas à Nightmare si je réponds à ta question ?

Un peu chamboulée, j'hochai lentement la tête.

Killer : Le squelette à droite c'est Color... Je l'ai rencontré lors d'une mission. On... On est devenu am-...

Il s'interrompit, comme s'il se rappelait soudain que c'était à moi qu'il parlait.

Killer : ...copains. Ouais, c'était un bon pote. Cette photo, c'est juste un souvenir, hé.

Je ne répondis rien, déçue que Killer se soit renfermé aussi vite.

Killer : Bon, euh... Remets là à sa place. Et t'as intérêt à garder ça pour toi ! Menaça-t-il.

Moi : Promis. Dis-je solannellement, ce qui le fit hausser un sourcil étonné.

Killer : Ah et... Oublie ce que tu aurais pu voir dans la pochette.

Moi : Ça s'est moins sûr, c'est marqué au fer rouge.

Killer : Ou je t'arrache les dents.

Moi : ...Promis.

Il soupira encore, puis alla prendre son lapin dans ses bras avant de sortir.

Moi : Il euh... Il s'appelle comment le lapin ? Demandai-je timidement avant qu'il ne disparaisse de mon champ de vision.

Killer s'arrêta. Il paraissait hésiter.

Killer : ...Chrome...

Moi : Chrome comme Google Chrome ??

Killer : Chrome comme la couleur, idiote ! M'insulta-t-il farouchement avant de partir pour de bon.

Je mis les poings sur les hanches. Toujours le même, et pourtant... Cet aspect découvert du tueur me fit afficher un petit sourire.

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Photo de Killer :

Enjoy !

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