Chapitre 10 (Deuxième partie)

Sans était roulé en boule dans un coin du garage. Il gardait la tête enfouie dans ses genoux repliés et collés à son corps, ses bras entourant mollement ses jambes.

Moi : Sans... Murmurai-je, hésitante.

Il ne répondit pas, n'esquissa aucun geste. Je me répétai en posant doucement une main sur son épaule. Main qu'il repoussa avant de se remettre dans sa position fœtale.

Affreusement coupable, le cœur gros, j'essayais tout de même de poursuivre.

Moi : Je... Je suis désolée, Sans... C'est ma faute... Je... Je n'ai pas été assez forte... Balbutiai-je alors que mes joues se mouillaient. Je... Je voudrais mais...

Je m'assis à côté de lui, complètement abattue.

Moi : Je... J'ai vingt ans... Mais... Je suis coincée dans un corps d'enfant... Et... Et l'autre, c'est Nightmare... Il... Il veut me faire du mal, alors... Il s'en prend à moi mais... Je... Je suis trop faible, alors les gens qui m'aiment se mettent en danger pour moi... Et... Et j'aimerai arriver à me défendre toute seule mais... Mais je n'y arrive pas...et... Et je sais pas pourquoi... Alors à cause de moi... Pap's...

Ma voix se brisa. Je pleurais, pareille à une enfant. Une véritable gamine.

Le silence régnait dans la pièce. Seul le bruit de mes sanglots se faisaient entendre.

Sans : ...Je sais que ce n'est pas ta faute... Dit le petit squelette en montrant enfin sa tête.

Il se releva d'un coup et se tourna vers moi.

Sans : Tu n'as pas à t'en vouloir. Ce sont eux qui ont pris mon frère et qui te veulent du mal. Ce sont eux, les seuls à blâmer !

Il m'aida à me mettre debout en me tirant par la main.

Sans : Pap's à besoin de notre aide, et même si à leurs yeux on est incapable de se défendre, ça ne veut pas dire qu'ils ont raison de nous sous-estimer. Montrons à ces adultes ce qu'on peut faire, nous les gosses ! Termina-t-il avec un clin d'œil encourageant.

J'essuyai mes larmes et tentai un sourire.

Moi : Oui. Tu as raison ! Il faut récupérer ton frère ! Me repris-je d'une voix ferme. Où Nightmare l'a-t-il amené exactement ?

Le squelette au ciré bleu réfléchit un instant.

Sans : Le château Vinesses est un lieu touristique. Il se trouve à plus ou moins cents kilomètres d'ici. J'y allais avec mon père et mon frère.

Moi : Cent kilomètres ??! M'exclamai-je. Mais comment on va y arriver en une heure ??

Sans fit un sourire malicieux en jetant un coup d'œil à l'avion.

Sans : En volant bien sûr !

★★★

Sans : C'est parti ! Annonça le petit squelette en faisant manuellement tourner l'hélice.

Il vérifia qu'il avait bien tout son équipement, son sac à dos qui renfermait un parachute en cas d'accident, monta ensuite aux commandes et démarra la machine.

L'avion, dirigé vers la grande ouverture du garage, était prêt à partir. Son moteur gronda, tourna et fit avancer l'engin qui se mit à rouler. Instinctivement, je compressai mes poings sur tout ce qui était accrochable. J'allais mourir, j'allais mourir j'allais mourir...

L'appareil alla de plus en plus vite et dévala la pente de la prairie. Les vibrations dues au sol cabossé nous faisait hoqueter de petits cris. L'avion rencontra un grossier pont fait de planche qui le suréleva et l'envoya vers le ciel.

Nous criâmes de peur puis de joie quand l'avion se mit à voler, puis un mélange des deux, nous emplissant d'adrénaline. Nous avions décollé, décrochés de la terre du sol, libres comme l'air.

Sans : WHOUHOUUUUUUU !!! ÇA MARCHE !!! S'extasia le petit squelette qui avait mit ses lunettes d'aviateur sur ses orbites comme s'il avait depuis toujours rêvé de le faire.

Nous nous regardâmes en riant aux éclats. Le vent soufflait sur mon visage et mes cheveux s'emmêlaient dans les courants d'air, me faisant goûter le plaisir pur de voler.

Voler dans cet avion était quelque chose de merveilleux, qui me faisait ressentir une sensation fantastique, plus magique que de se téléporter, plus magique que de créer des armes de destruction massives. Une sensation simple et anodine qu'était la liberté. Je m'esclaffai sans me contenir, ne m'étant pas sentie comme ça depuis trop longtemps.

Soudain l'hélice s'arrêta de tourner et l'avion tomba, nous causant une grande frayeur avant que le moteur ne se remettre en marche.

Moi : T'es sûr que ton coucou arrivera à destination sans se cracher ?!! M'égosiai-je pour me faire entendre.

Sans : Pas d'inquiétude !!! Assura Sans. Ce n'est qu'un prototype mais il tiendra la coup !!!

Moi : Si tu le dis...!!!

De toute manière, nous n'avions pas trop le choix. Allons sauver Papyrus !

★★★

PDV Extérieur :

Papyrus : Y'a rien pour jouer ici... Bougonnait le mini squelette qui tournait en rond.

Il sauta sur un luxueux lit (lit qu'on avait pas le droit de toucher lors des visites guidées) et fit des bonds dessus comme un trampoline. Blackberry se téléporta devant l'enfant et le toisa d'un air mauvais.

Blackberry : Arrête de te plaindre, gamin... Ou ça pourrait mal finir. Le menaça-t-il, agacé par son attitude de depuis presque une heure maintenant.

Papyrus : Toi, tu ressemble à mon frère mais en plus vieux et en plus moche. Commenta Papyrus en toute indifférence de cause.

Le regard du Sans au fouet se fit assassin alors que les rires étouffés de Dust se faisaient entendre à l'arrière.

Blackberry : Mais je vais te me le...

Nightmare : Du calme, Black. N'abîme pas notre otage. Ordonna calmement le maître des malheurs, assis sur une table lustrée.

Blackberry se ravisa en grognant.

Blackberry : Sale môme. Pesta-t-il.

Papyrus : C'est celui qui le dit qui l'est ! Mmmmmh !! Riposta le squelette au ciré rouge en tirant la langue.

Cette fois, le poussiéreux ne put se retenir et éclata de rire, ce qui énerva encore plus le tortionnaire qui mordit furieusement dans son fouet pour calmer ses pulsions meurtrières.

Un tentacule s'enroula autour de la taille du micro squelette et le fit s'assoir à côté de son propriétaire.

Nightmare : Je vais vous séparer tout les deux ou il va y avoir des morts avant la fin du temps imparti. Décida le squelette de négativité.

Papyrus : Au fait, m'sieur, pourquoi vous m'avez capturé ? Lui Demanda l'enfant dans toute son innocence.

Les Bads se consultèrent, gênés. Il n'y avait que les gosses pour poser des questions aussi embarrassantes.

Nightmare : Parce que ça va mettre Lisa en colère et l'amener à nous combattre pour te libérer. Expliqua patiemment le maître des malheurs.

Papyrus : Pour quoi faire ?

Nightmare : Parce qu'il faut bien pousser le bouchon à bout si l'on veut que la rage afflue de nouveau.

Voyant le visage perplexe de Papyrus qui manifestement n'avait pas saisi le concept, il souffla bruyamment et reprit :

Nightmare : Parce que si on veut faire redémarrer le moteur faut bien faire tourner l'hélice.

Papyrus : Aaaaaaaah ! Fit le mini squelette, éclairé. Vous voulez la provoquer ?

Nightmare : Oui.

Papyrus : Mais pour quoi faire ?

Nightmare soupira, lassé.

Nightmare : Parce que je suis le méchant.

Papyrus : C'est tout ?

Nightmare : ...Oui.

Papyrus : Et pourquoi vous êtes le méchant ? Enchaîna Papyrus, dont la curiosité n'était pas assouvie.

Nightmare : Parce que j'aime faire du mal aux autres.

Papyrus : Mais pourquoi vous aimez faire du mal aux autres ?

Nightmare : Parce qu'il faut que je récupère des sentiments négatifs. Ça me renforce.

Papyrus ne cernait pas bien la psychologie du maître des cauchemars.

Papyrus : Mais à quoi ça sert de se renfrocer ?

Nightmare : Renforcer. Corrigea le maître des malheurs, agacé.

Papyrus : Mais à quoi ça sert ?

Le squelette de pétrole soupira. Pourquoi il répondait à ces questions déjà ?

Nightmare : Ça sert à ce que je sois plus fort et que je puisse battre tous mes ennemis.

Papyrus : Et ce sont qui vos ennemis ?

Nightmare : Mon abruti de frère... Et tout ceux qui se mettent en travers de ma route.

Papyrus : Ceux qui vous empêche de vous renfrocer ?

Nightmare : Oui... Confirma le tentaculaire qui avait abandonné l'idée de corriger les fautes de prononciation du petit.

Papyrus ne compris vraiment plus rien. Il descendit de la table et se mit à marcher en faisant des allers-retours.

Papyrus : Les grandes personnes sont vraiment bizarres... Si vous arrêtiez de faire du mal aux autres, vous auriez plus d'amis, et vous n'auriez plus besoin de vous renfrocer, non ?

S'en suivit un blanc gênant. Très gênant. Nightmare prit une profonde inspiration, visiblement sur le point de craquer, et débala tout sans filtre.

Nightmare : Bon très bien, tu as gagné. J'accumule les sentiments négatifs d'autrui par des vecteurs tels que la torture, la séquestration, les génocides ou bien écarteler lentement et éclater contre le mur les mignonnes petites gueules de march-malow comme toi parce que cela agit comme une drogue pour moi, me procurant un plaisir exquis dû à ma gargantuesque perversité et à mon désir ardent de domination. Content ?

Ses sbires échangèrent une nouvelle fois des regards dérangés. Ils n'ignoraient pas le contentement que ressentait Nightmare en faisant du mal aux autres, mais ils ne l'avaient jamais entendu le dire avec aussi peu de sang-froid, encore moins devant un môme de six ans.

Papyrus : J'ai rien compris...
Vous pouvez répéter ?

Exaspéré le squelette de haine l'attrapa et le tira vers lui, sa tête à cinq centimètres de la sienne pour lui faire peur.

Nightmare : Écoute-moi bien sale môme. Tu-!

Papyrus : Désolé m'sieur mais Sans il dit toujours de pas écouter les gens moches et méchants ! L'interrompit Papyrus en sortant des paillettes de sa poche et en les soufflant pile dans l'œil du squelette de négativité.

Ce dernier lâcha un cri de douleur et laissa tomber le petit par terre en se frottant la mirette, "paillettisé". Papyrus en profita pour s'échapper et sortit de la salle en courant.

Nightmare : Putain de saleté de nabot !!! Jurait le tentaculaire.

Blackberry : C'est bien ce que je disait ! Bougonnait le tortionnaire.

Dust : Moi je l'aime bien, ce gosse. Souriait le poussiéreux.

Cross : Je vous rappelle qu'il est en train de s'échapper. Objectait le mercenaire.

Une seconde.
Deux secondes..
Trois secondes...

Nightmare : MAIS QU'EST-CE QUE VOUS ATTENDEZ BANDE D'IMBÉCILES DÉCERVELÉS, RATTRAPEZ-LE !!!!!!

Les trois : OUI BOSS D'ACCORD BOSS""""" ! Bégayèrent en chœur ses hommes de mains, prenant immédiatement leurs jambes à leur cou.

Papyrus se dirigeait vers la sortie, une lueur d'espoir dans ses orbites. Il n'avait qu'à descendre les hautes marches et ensuite, c'était la grande porte de la liberté.

Il entendit soudain des voix venant de derrière. Sans réfléchir, il glissa sur la rambarde de l'escalier et fonça jusqu'en bas pour continuer sa course.

Cross se téléporta devant lui pour l'arrêter, seulement le mini squelette était tellement petit qu'il passa entre ses jambes et continua d'avancer sans perdre une seconde.

Blackberry l'attrapa alors sans effort en le coinçant sous son bras.

Blackberry : Franchement, Cross t'es pas dou- AÏE !! S'interrompit-il lorsque le petit le mordit sauvagement à la main, ce qui le fit lâcher prise.

Dust : T'es pas mieux, Black... Commenta le squelette à capuche alors que le gamin ouvrait la grande porte pour s'enfuir.

Blackberry : ATTRAPE-LE AU LIEU DE TE MOQUER DE MOI ABRUTI !!!

Dust : Pas la peine il est déjà sorti.

Blackberry : MAIS BON SANG IL VA S'ÉCHAPPER !!!!

Dust : Bah, laisse-le gambader ! Répondit Dust mollement. Avec ses petites jambes il peut pas aller loin.

Cross passa la tête au dehors pour apercevoir le petit.

Cross : Sauf quand il se fait prendre au passage par un avion...

Dust/Blackberry : QUOI ?!!!

★★★

PDV Lisa :

Nous volions depuis déjà un bon moment, et chaque minute qui défilait nous emplissait Sans et moi d'un peu plus d'inquiétude.

Sans : On arrive ! Annonça enfin le squelette après un peu moins d'une heure de voyage.

Je distinguai au loin un petit château au milieu de l'étendue de prairie et de bois. Son image s'élargissait à mesure que l'on s'approchait.

Je vis soudain une petite chose pousser les grandes portes et sortir à l'extérieur.

Moi : Papyrus !! M'exclamai-je.

Sans : Accroche-toi !!! Me conseilla le squelette au ciré bleu avant de pousser sur le levier.

L'avion fondit sur l'enfant tel un vautour sur sa proie. Attachée à ma ceinture de sécurité, je me penchai au maximum sur le côté pour attraper le cadet au vol.

Moi : PAPYRUS !!! L'appelai-je de toute mes forces en tendant les bras.

Le squelette au ciré rouge tourna la tête vers nous et sans peur ni hésitation, me sauta dessus. Le poids du mini squelette fit chavirer l'engin qui pencha un peu sur le côté pour finalement se stabiliser et reprendre de la hauteur.

Sans : Frangin !!! Pleurait presque le soulagé, comme si il se contenait de tout son être pour ne pas lâcher les commandes et lui faire un énorme câlin.

Papyrus : L'avion marche, frérot !!! Cria de joie le plus jeune en levant les poing vers le ciel. Il marche !!!!

Moi : Holà, doucement ! Le mis-je en garde alors qu'il s'agitait un peu trop.

Je riais en tenant fermement la taille de Papyrus qui n'avait pas de ceinture, l'avion ayant été conçu pour deux. On l'avait récupéré, et sans trop de soucis !!

Moi : Tu crois que c'est trop tôt pour un petit looping de la victoire ? Demandai-je en lançant un regard espiègle au pilote.

Sans : Un seul looping. Sourit-il.

Il tira le levier en arrière. La pression atmosphérique se fit plus forte, de sorte qu'elle m'écrasait en plus de Papyrus. Nous criâmes ensemble d'enjouement.

Quand l'avion fut à l'envers je me sentais flotter, comme si j'allais m'envoler. Je serrais aussi consciencieusement le squelette au ciré rouge pour ne pas qu'il tombe. Le temps semblait s'arrêter, nos cris ralentir...

Puis l'engin retourna à son état d'origine et la gravité nous fit atterrir sur nos fesses.

Papyrus : YOUPIIIIIIIII !!!! C'ÉTAIT GÉANT !!! Tu le refais, frérot ?!

Tout à coup, un rayon laser passa en trombe juste à côté de nous. Je baissai la tête vers le bas pour voir d'où ça venait.

Moi : MAYDE ! MAYDE ! Les Bad Guys nous tirent dessus !!! Prévins-je alors qu'un autre coup de Gaster blaster nous frôlait.

Dust, Blackberry et Cross invoquaient leur têtes d'os tueuses pour nous faire chuter. Seulement, puisque l'avion était haut dans le ciel et qu'il avançait constamment, ils n'arrêtaient pas de se téléporter pour nous rattraper et visaient longtemps avant de faire feu.

Sans : Je n'arrive pas à...

Tout à coup, un blaster tira juste devant l'avion, le frôlant de peu. Ou peut-être l'avait-il touché, finalement car l'engin chuta sans que je n'arrive à voir les dégâts.

Sans : Merde ! Jura-t-il.

Papyrus : Le grand Schtroumpf dit toujours qu'il ne faut pas dire de gros mot ! Moralisa son frère en levant le doigt.

Sans : C'est pas le moment, Pap's !!!

Je pus le voir qui s'agitait dans tout les sens, affolé alors que les Bads continuaient de nous viser.

Moi : Qu'est-ce qui se passe Sans ?!! M'enquis-je puisque je ne voyais pas grans chose avec Papyrus sur les genoux.

Il tourna la tête dans ma direction et fit un petit sourire embarrassé.

Sans : Y'a plus d'hélice, c'est là qu'est l'os !

Je me disais bien, aussi qu'il manquait quelque chose à l'avion...

Moi : Très beau jeu de mot saupoudré d'une magnifique référence mais ON FAIT QUOI MAINTENANT ???

Sans : Je dois la remplacer !

Moi : ...Ne me dit pas que t'as pensé à en prendre une de rechange ??

Sans : Ben...si ?

Ma mâchoire tomba toute seule. Ce gamin était incroyable.

Sans : Lisa ! Reprit-il plus sérieusement. Il faut que tu prennes les commandes !!

Moi : QUOI ??! Non !! Paniquai-je.

Sans fouillait dans le sac qu'il avait emporté et en sortit une corde qu'il enroula autour de sa taille.

Sans : Il faut que j'aille devant pour réparer l'avion !!! Criait-il pour se faire entendre dans le vent en tirant sur son nœud par vérification.

Moi : Mais... Je ne sais pas piloter, moi !!!

Sans : Ne t'inquiètes pas, Pap's va tout t'expliquer, mais il faut un minimum de force pour le levier !! Continua le squelette au ciré bleu en attachant l'autre bout de la corde à la banquette avant.

Il me fit un sourire rassurant.

Sans : Tu vas y arriver, j'ai confiance en toi !!!

Ces derniers mots résonnèrent dans ma tête comme un écho.

Moi : D'accord !!! Aquiesçai-je, tout à coup plus à l'aise.

Après une longue minute de galère, nous réussîmes à changer de place. J'étais aux commandes, Papyrus à l'arrière et le petit squelette, malgré la difficulté et le vent qui lui fouettait le visage, parvenait tant bien que mal à avancer pour arriver au bout de la machine, l'hélice de rechange accrochée à son dos.

Moi : Je... Je fais quoi ?!! Demandai-je, assez stressée.

L'avion planait depuis quelques minutes déjà en ligne droite. Et malgré le fait qu'il ne s'écraserait pas sur le sol, le crash serait assez violent et les Bad Guys nous attraperaient. Il ne fallait pas s'arrêter mais bon sang !! L'appareil basculait tantôt sur la droite, tantôt sur la gauche ! J'avais l'impression qu'il allait complètement se retourner à chaque instant !

Papyrus : Enclenche le stabilisateur ! Le levier à ta droite !!

Telle un robot, j'exécutai son ordre sans discuter. L'avion sembla se calmer, à mon grand soulagement.

Mais un laser tira juste à côté.

Sans manqua de lâcher prise, puis se repris et continua son avancée.

«Il n'a pas froid aux yeux. Je serais effrayée à sa place...» Songeai-je tristement.

Papyrus : Prend le levier qui sert à conduire !!! Tire-le vers la gauche !!!

Sortie brutalement de ma transe, je fis ce que Papyrus avait dit. Comme l'avait prévenu Sans, il fallait un peu de force pour bouger ce levier capricieux.

Moi : C'est bon !!!

Un frisson d'excitation me parcourut les veines. Si j'avais su ce matin que j'allais conduire un avion... C'était malgré tout absolument fantastique !

Papyrus : Lisa, à dix heures !!!

Un autre blaster tira, mais cette fois je l'évitai sans surprise.

La distance qui nous séparait du sol s'était dangereusement rétrécie et maintenant, même si la vitesse était toujours une contrainte pour Dust, Black et Cross, il leur était plus facile de viser.

Papyrus m'indiquait où les Bads tiraient pour que j'esquive en attendant que Sans remplace l'hélice de l'avion, avion qui était maintenant presque au ras du sol.

«Fais vite, Sans !» Priai-je.

Sans : Ça y est !!! Déclara le petit squelette.

J'appuyai sans attendre sur la pédale et tirai sur le levier. L'avion remonta dans le ciel, à la grande déception des squelettes d'en bas.

Seulement, vu que l'hélice s'était remise en marche, le squelette au ciré bleu lâcha tout pour ne pas se faire cisaillé et fondit vers le bas, ce qui lui arracha un cri de surprise.

Il tomba jusqu'à ce que la corde se tende, déployée de toute sa longueur.

Moi : Sans !!!

Un fois que j'eus fini de monter, je stabilisai l'avion. Grâce à la soudaine absence de pression, le squelette au ciré bleu fut propulsé vers le haut et atterrit à l'arrière.

Sans : Merci ! Fit-il, un peu serré avec son frère à côté.

Moi : De rien !!! Souris-je, ravie d'avoir réussi à me rendre utile. Tu peux reprendre les commandes, si tu veux !

Sans : Non, vas-y tu te débrouilles, bien ! Allez, direction la maison !!!

J'appuyai alors sur la pédale pour accélérer, riant d'excitation.

PDV Extérieur :

Le maître des malheurs avait rejoint ses sbires qui peinaient à toucher le petit avion, se téléportant en même temps que l'engin filait.

Nightmare : Vous ne l'avez toujours pas touché...? S'exaspéra-t-il.

Dust : Chef, vous êtes mignon mais ils sont hauts et il vont vites, c'est pas facile ! Se défendit le poussiéreux.

Nightmare : Faut vraiment tout faire soi-même...! Râla Nightmare en donnant au passage un coup de tentacule derrière la tête de son sbire insolent.

Il propulsa ensuite un autre tentacule vers l'avion. L'appendice s'allongea, s'allongea jusqu'à parvenir à l'engin et lui transpercer l'aile gauche.

Nightmare : Voilà, ce n'était pas si compliqué... Soupira-t-il, blasé, alors que la machine chutait.

Black/Cross : .......

Dust : C'est pas juste vous vous pouvez dévier votre trajec-AÏEUH Q-Q!

★★★

PDV Lisa :

L'engin vacilla, bascula et chuta à grande vitesse. Sans, Papyrus et moi sautâmes, rencontrant un vide d'une soixantaine de mètres au moins.

Le squelette au ciré bleu tira sur la ficelle de son sac à dos, déployant le parachute. Il rattrapa son frère d'une main et tendit son autre bras.

Sans : LISA ! ATTRAPE MA MAIN !!!

Je la tendis de toute mes forces. Mes doigts frolèrent les siens, me donnant l'illusion pendant une fraction de seconde que j'allais la saisir...

Puis la gravité m'emporta brutalement vers le bas, vers le sol, vers la fin.

Les arbres, l'herbe et les pierriers alentours se rapprochaient à une vitesse folle. Dans les films, le héros voyait souvent sa vie défiler devant ses yeux lorsqu'il était sur le point de mourir. Je pus constater que cela n'avait rien d'un mensonge. Les images se succédèrent, vives, lumineuses : les Stars, Papyrus, Frisk et Sans à Outertale, les combats contre les Bads, Epic, l'arbre, les étoiles, Error...

La mort.

Ma course s'arrêta net. Ébahie d'être encore en vie, j'ouvris un œil, puis deux. À un mètre du sol seulement, un tentacule de liquide noirâtre m'avait rattrapée. À peine mon cœur eut-il pu se calmer, propageant ses pulsations dans chacune de mes veines, qu'il me tira d'un coup sec vers son propriétaire.

Nightmare : Et bien, un peu plus et tu t'écrasais, il faut vraiment veiller sur toi. Commenta ce dernier en allongeant son étreinte, de sorte que j'avais maintenant les jambes et les bras entravés.

Je me débattai comme une furie.

Moi : Relâche-moi espèce de sale...!!!

Nightmare : D'accord, d'accord, calme ! Rit-il en me laissant tomber dans une flaque. De toute manière ça ne changera rien. Franchement, est-ce que tu penses que même avec tes pleins pouvoirs tu arriverais à battre Dust, Blackberry, Cross et moi en même temps ? Sois réaliste Justice, tu ne peux rien faire.

Sur le coup je ne savais pas ce qui était le plus rabaissant. La boue qui me collait à la peau ou bien ses mots qui avaient fait l'effet d'une pierre me tombant sur la tête ? Même si j'avais perdu de mon assurance, je continuai de soutenir son regard. Il continua de me parler tout en tournant autour de moi, vêtu de son insupportable sourire narquois.

Nightmare : Il y a des choses qui te tracassent, pas vrai ? Dit-il d'une voix faussement compréhensive. Tu te sens mieux en compagnie de ces deux gamins qu'avec tes propres amis, parlant de tout et de rien sans aucune gêne, sans jugement. Et en prime, une belle aventure. Ça t'avais manqué, avoue ?

Je voulus me relever mais il appuya violemment sa pantoufle sur mon dos, ce qui me fit une nouvelle fois embrasser la vase.

Nightmare : Une attitude de gamine dans un corps de gamine. Mais où est le problème, qu'est-ce qui te dérange ? Même à vingt ans, pourquoi ne pourrais-tu pas vivre ainsi, si tu aimes ça ?

Je m'essuyai grossièrement le visage, croisai le regard du squelette de pétrole qui se trouvait désormais à mon niveau, accroupi. Il répondit tout seul.

Nightmare : L'amour, source de tous les maux... Soupira-t-il allègrement. Ma pauvre, tu as peur qu'Error se sente mal à l'aise (à juste titre si je puis me permettre) alors tu fais de ton mieux pour être le plus adulte possible devant lui. Mais difficile de ne pas se sentir mal à vouloir paraître ce que l'on n'est pas, hein ? Ooooh, tu te languis, on se croirait dans un des romans d'amour clichés d'une adolescente romantique.

Je baissai la tête, attristée, vidée.

Nightmare : Mais que t'arrive-t-il, Justice ? Tu abandonnes ? Jubila-t-il en levant un peu ma tête du bout de ses doigts. Décidément, tu es devenue bien plus faible que je ne le pensais. Fragile, frêle, fébrile, délicate... Veux-tu que je te récite tout le champ lexical, Lisa ?

★★★

PDV Extérieur :

Epic avait mis des heures à réunir Error et Dream. À part prier pour qu'il viennent, il ne pouvait pas faire grand chose pour les contacter. Au bout de plusieurs heures de galère, il avait enfin réussi à amener le destructeur d'univers et le prince des rêves dans la maison de la jeune fille.

Dream avait bien senti la négativité de Lisa, et ce depuis le début. Il savait ce qu'il lui arrivait depuis quelques semaines. Malheureusement, très pris dans cette affaire avec FlowerFell, il n'avait pas pu s'occuper d'elle. Il avait laissé Epic et Error se débrouiller, pensant qu'en temps qu'adultes responsables, ils se rendraient compte du problème.
Il se pouvait bien qu'il se soit trompé finalement. C'était donc assez énervé qu'il créa un portail pour arriver au point de rendez-vous.

Error et Epic l'accueillirent en lui demandant sans attendre dans quel univers était Lisa.

Dream : Calmez-vous, les gars ! Râla le gardien des sentiments positifs. Je sais où elle est, pas besoin de s'affoler. En revanche... Elle est aux prises avec les Bad Guys.

Error : QŪØĮ ! Mãįs qū'ęst-cē qū'øn ãttęnd, åłørs ??! Ãlłøns lå sãuvęr !!

Dream : Attendez, ce n'est pas la bonne chose à-

Epic : Elle ne peut pas encore se défendre contre eux ! Elle manques d'entraînement, on doit se dépêcher, Bruh ! Le coupa le squelette violet.

Error : Ēt d'åiłlēurs, cømmęnt çã sę fåįt qū'ełlę søit là-bãs, Ēpįc ? Reprocha le marionnetiste au mentor.

Epic : Euh... C'est qu'on a eu un petit différent et...

Error : Cømmēnt çã, ūn dįfférēnt, qū'ęst-cē qū'ił s'ęst pãssé ?!

Epic : Ben... Euh...

Error : Ēpįc !!! Décįdémēnt tū ęs incåpãbłe dę-

Dream : LA FERME ! Hurla le petit squelette, excédé. LA !!! FERME !!!!!!

Il y eut un silence complet où les deux compères dévisageait, déconcertés par le prince des rêves, qui lui était furibond.

Dream : Enfin, mais regardez-vous !!! Repris Dream d'une voix forte et pleine de rancœurs. Vous l'oppressez, avec votre sur-protection constante !!! Vous n'arrêtez pas de la surveiller sans même prendre la peine de l'écouter un seul instant !!! À force de la traiter comme une gamine, pas étonnant qu'elle finisse par se comporter comme une gamine !!!

Il pointa un doigt accusateur sur Epic.

Dream : TOI ! Tu es son mentor, tu es censé l'encourager, pas la rabaisser !!! Tu n'arrêtes pas de dire qu'elle n'est pas assez forte, qu'elle ne peut pas y arriver, tu m'étonnes qu'elle se montre faible !!! À cause de ça elle a perdu toute confiance en elle !!! La dernière fois que vous avez eu une dispute de ce genre, c'était toi qui était dans le vrai, parce qu'elle avait encore beaucoup à apprendre, mais c'était il y a des mois !! Arrête de la traiter comme si c'était une enfant !!!
Et TOI ! Ajouta-t-il en dirigeant son doigt vers Error. Tu es son petit ami, où étais-tu quand elle se sentait mal ?!! Bon sang, vous passez toutes vos soirées ensemble et t'étais pas FOUTU de remarquer qu'elle n'allait pas bien ?!!!

Dream marqua une pose sur laquelle aucun des deux n'osait parler.

Dream : J'avais bien remarqué que Nightmare n'a pas hésiter à saisir l'opportunité d'appuyer là-dessus. Ça l'amuse de la faire culpabiliser, mais si même ses amis la traitent comme une moins que rien...!!!

Ils fixaient à présents leur pieds, l'air gênés...

Error : ...Øn, ęūh...

Epic : On n'avait pas vu les choses sous cet angle... Se justifièrent-ils, seulement leurs excuses n'étaient pas percutantes.

Dream soupira, commençant déjà à culpabiliser de se montrer si dur avec eux. Peut-être prenait-il cette situation bien trop à la personnelle...
Avant que son âme ne soit plus en mesure de supporter cette attitude stricte, il tourna les talons pour sortir de la maison.

Epic : Attends, où est-ce que tu vas ?!

Dream : À Quantumtale.

Error : Øn vįēnt aūssi !

Dream : Sûrement pas ! L'arrêta le prince des rêves. Vous, vous restez là et vous réfléchissez à ce que vous avez fait. Elle n'a pas besoin d'être sauvée ! Elle a besoin qu'on lui fasse confiance et qu'on la laisse gérer.

Epic : Mais... Elle ne peut pas vaincre les Bads à elle toute seule !

Dream : Oh que si, elle le peut...! Murmura le petit squelette avant de se téléporter.

★★★

PDV Lisa :

Nightmare : Incapable de se protéger soi-même... Exultait le maître des malheurs.

Il était maintenant si près que je pouvais sentir son souffle glacé sur ma joue. Il murmura alors à mon oreille.

Nightmare : Et tu es si faible que tu ne pourras absolument rien faire lorsque tu verras tes amis mourir.

Je sursautai alors qu'il se redressa vers ses squelettes de main.

Nightmare : Allez, les gars, tirez sur ces deux gosses qu'on en finisse !

Sans et Papyrus n'étaient maintenant qu'à une dizaine de mètres au dessus du sol. Dust, Black et Cross invoquèrent chacun un Gaster blaster. Orientés vers un unique point, ils allaient tirer quand les frères squelettes seraient à la bonne hauteur.

Moi : Sans !!! Pap's !!! Appelai-je, horrifiée.

Nightmare : Et bien, tu ne fais rien pour les secourir ? Ricana Nightmare.

J'aimerai mais...comment allais-je battre les Bads ? Ils étaient trois sans compter Nightmare... C'était peine perdue...

Sans : LISA !!! Hurla le squelette au ciré bleu. Tu as dis que tu avais des pouvoirs, non ?!! Aide-nous je t'en supplie !!

Moi : Je... Je...ne peux pas...

Même sans m'entendre, il devina mon impuissance à ma tête figée.

Sans : Tu peux y arriver !!! M'encouragea-t-il. Et même si ça paraît impossible, il faut toujours essayer !!! S'IL TE PLAÎT !!!

Il tentait de garder son sang-froid mais je le distinguai bien en train de trembler de frayeur, en plus du fait qu'il maintenait Papyrus.

Je ne voulais pas qu'ils meurent... Je ne voulais pas... Ils étaient... J'étais... Non !

Je ne pouvais pas y arriver... C'était trop tard... Je ne pouvais pas...

Pourquoi fallait-il qu'ils soient mêlés à tout ça... Pourquoi ? C'était de ma faute...

«Tu n'as pas à t'en vouloir. Ce sont eux qui ont pris mon frère et qui te veulent du mal.» Répéta la voix de Sans dans ma tête.

...non...
C'était de leur faute.
C'était eux qui s'en prenaient à nous.
Qui s'en prenaient à des enfants...

«Même si à leurs yeux on est incapable de se défendre, ça ne veut pas dire qu'ils ont raison de nous sous-estimer.»

«J'ai confiance en toi !!»

Les Gasters blaster ouvrirent leur gueule, illuminant leur entourage de leur lumière destructrice.

Les enfants tressaillirent, terrifiés.

Sans/Papyrus : LISAAAAA !!! Priaient-ils.

Peu importe quelle était la faute à qui au final. Ils allaient les tuer.

Et malgré que ça paraissait désespéré...

Dust : Maintenant les gars.

C'était à moi de les protéger !

Une onde de choc jaune, provenant de sous ma peau, propulsa tout aux alentours. La boue, quelques touffes d'herbes, le corps liquide de Nightmare. Je me relevai, le regard perçant.

Moi : Comment osez-vous vous en prendre comme ça à des enfants sans défense...?

★ Tu es emplie de Justice

Vite, j'invoquai un fouet de magie jaune et courus vers les blasters, boostant ma vitesse grâce à des impulsions magiques. Je les enroulai tous les trois grâce à mon arme et tirai un coup sec. Les gueules d'os se brisèrent en mille morceaux.

Blackberry : Qu'est-ce que...

Je me réceptionnai parfaitement à terre, furieuse, et claquai des doigts. des pics sortirent du sol, s'enfoncèrent dans les jambes du tortionnaire qui s'attendait à tout sauf à ça, contrairement à Cross et Dust qui eurent le réflexe de se téléporter.

Le mercenaire fondit sur moi avec son couteau géant. Je fis disparaître mon fouet et invoquai un fusil. J'appuyai sur la gâchette et tirai d'un rayon laser sur Cross, en plein dans l'abdomen.

Le poussiéreux m'attaqua par derrière mais je l'esquivai et fis apparaître une lance. Je me retournai et la lui lançai. Il l'évita facilement mais l'arme ricocha sur le sol et attaqua Dust de toute part jusqu'à finir par le toucher à l'épaule.

Il en fallait plus pour le squelette à capuche, pourtant Nightmare l'emporta avec Cross et Black dans un autre univers.

Alors que j'atterrissais dans la prairie, en même temps que Sans et Papyrus se posaient au sol, Nightmare se rematérialisa quelques mètres plus loin.

Papyrus : YOUPIIIIIIIII !!! BRAVO LISA !! T'ES LA MEILLEURE !

Sans : Bien joué, gamine. Sourit le petit squelette.

PDV Extérieur :

Et bien, ça faisait longtemps qu'elle n'avait pas ressorti cet éclat de colère.

Nightmare l'observait alors que les gosses l'applaudissaient tout en se rappelant le rapport de Killer. Son bras droit n'avait pas exagéré tout compte fait : des décharges électriques l'entouraient, ses yeux s'étaient teintés d'un jaune incendiaire et ses cheveux voletaient sous l'effet de la magie. Son aura avait également changée, plus grande, plus imposante.

Nightmare : Et bien, il faut croire que les miracles existent. Mais ça ne m'empêchera pas de-

Lisa : Stop. L'arrêta-t-elle d'une voix ferme.

Elle s'avança vers lui d'un pas lent et assuré.

Lisa : Tu ne m'auras plus de cette manière. Si je n'arrivais pas à me battre c'était parce que cette colère que je ressentais était mal dirigée. Elle allait vers moi-même au lieu d'aller sur vous, et culpabiliser parce que vous êtes des connards ne me fera protéger personne. Mais à présent je connais mes capacités et mes limites. Et je suis assez forte pour me protéger et protéger les êtres qui me sont chers.

Nightmare : Qui ça ? Ces deux mômes que tu ne connais que depuis deux heures ? Se moqua le tentaculaire.

Lisa : Tu dois être surpris à quelle vitesse on peut forger une amitié, alors.

Elle était à présent à moins d'un mètre de lui, le défiant du regard.

Nightmare : Je vois... Si tu es si sûre de ta performance, puis-je avoir une petite démonstration ? Demanda-t-il, un sourire au coin des dents.

PDV Lisa :

À peine eut-il prononcé ces mots qu'il projeta un tentacule acéré sur moi. Je me téléportai pour esquiver cette attaque avant de me lancer.

Le combat mêla tentacules contre sabre, lance, arc, fourche, faux, toutes sortes d'arme qu'il était possible d'inventer. Je l'assénai par derrière, par devant, par la gauche, par la droite. Il ne prenait pas la peine d'éviter. Il ne faisait qu'encaisser les coups dans problème avant de contre-attaquer.

Nightmare : Tu arrives peut-être à éviter mes charges, mais tu ne pourras jamais me vaincre. Inutile de persister, ça ne sert à rien. Souria-t-il en se prenant un énième coup sans broncher.

Il réussit ensuite à me frapper dans l'estomac. Je tombai à terre, endolorie.

Nightmare : Et une fois que j'en aurais fini avec toi, je me ferais un plaisir d'empaler tes précieux petits amis, qu'en penses-tu ?

«Non.
Jamais.
Ça.
JAMAIS.»

Emportée par un élan de rage je me jetai sur lui, et tout en invoquant une lance, la lui plantai dans le torse avec un hurlement sauvage. L'arme traversa son corps liquide, pourtant je persistai à appuyer dessus.

Nightmare : Je te l'ai dit, ça ne sert à rien, tu ne...

Alors que je continuai de crier, je poussai ma magie de toute mes forces, de tout mon être. Le pouvoir qui circulait dans mes veines se mit à chauffer jusqu'à faire bouillir mon sang. Mon œil gauche me picota un peu lorsque la lance se mit, extraordinairement, à produire de la foudre qui électrocuta le corps de mon ennemi.

Nightmare : Mais que-

Le dernier son prononcé se prolongea dans un cri de douleur. Je voyais le mal qu'il avait à tenir son liquide en place. L'électricité devait sans doute le remuer dans tous les sens au niveau des nerfs, incontrôlable.

Nightmare : STOP !

Il me repoussa violemment. Je roulai par terre, mon épaule se rapant contre rocher. Je gémis en me redressant, entre la satisfaction et la hargne.

«Alors comme ça il est un tant soit peu sensible à l'électricité... Intéressant.»

Nightmare n'était plus qu'une masse liquide tenant difficilement en place. Après une vingtaine de seconde, il réussit à remettre son corps en état. Il riait nerveusement, le sourire tordu de manière effrayante.

Nightmare : ...Voilà... Haleta-t-il. Là... Je suis impressionné.

Il ne mit cependant pas longtemps avant de se reformer convenablement.

Nightmare : Mais ça ne suffira pas si tu veux me battre...

Je sentais mon pouvoir s'éteindre. Je n'avais plus de force à cause de cette charge. Comment avais-je fait ça, d'ailleurs ? Je ne me pensais pourtant pas être capable de générer une telle magie...

Tout ce que je savais c'était que Nightmare pointait dangereusement un tentacule acéré vers Papyrus et Sans. J'essayais de me relever mais l'énergie dépensée m'interdit de bouger.

Nightmare : J'imagine maintenant que tu n'as plus besoin de ç-!

Une flèche magique se planta dans l'épaule du squelette de pétrole. Il grogna en tournant son regard vers son archer.

Moi : Dream ! M'exclamai-je soulagée.

Le maître des songes était là, tenant fermement son arc en fixant intensément son frère.

Nightmare lâcha un juron avant de s'enfoncer dans les ombres et de quitter l'univers. Dream fit alors disparaître son arc et m'aida à me relever.

Dream : Ça va ? S'enquit-il.

Moi : Oui, ça... Ça va- Aïe ! Couinai-je en portant ma main à mon épaule.

Dream : Tu as réussi, Lisa. Bravo ! Me félicita-t-il.

Moi : Hein ?? De quoi ?

Il esquissa un sourire doux.

Dream : Je suis désolé de ne pas avoir été là, ces derniers temps. Error et Epic ont fait des bêtises, mais tu n'as pas à leur en vouloir.

Tout en guérissant ma plaie, il m'expliqua la "discussion" qu'il avait entretenu avec le marionnettiste et le squelette violet.

Dream : Bref, après je me suis téléporté et quand je vous ai vu, Sans et Papyrus étaient en danger. J'ai préféré me mettre à l'écart pour voir comment tu t'en sortais. À un moment j'ai failli intervenir mais finalement ce n'était pas la peine.

Moi : Dream... M...Merci... De m'avoir fait confiance, je veux dire. Fis-je, infiniment reconnaissante.

Dream : C'est normal ! Tu te sens plus sûre de toi maintenant ?

Moi : Oui je...

Je fus interrompue par un boulet de canon prénommé Papyrus qui me sauta littéralement dans les bras.

Papyrus : LISAAAA !!! Je savais que t'allais y arriver !!! T'es trop classe et t'es trop balèze et t'es trop...

Tout en riant et malgré la douleur, je le serrai contre moi, soulagée qu'il n'ait rien eu finalement.

Moi : Merci beaucoup, vous deux...

Sans : C'est toi qu'on doit remercier. Me sourit le squelette au ciré bleu. Sans toi on...

Il se tut, comme s'il s'était soudain rappelé de quelque chose.

Sans : Notre avion !! Où est...

Il se précipita vers l'endroit où s'était écrasé le précieux appareil. Mais il ne restait rien d'autre que des tas de débris carbonisés.

Je regardai désolée le petit squelette s'effondrer à genoux dans l'herbe. Il sanglota comme s'il venait de perdre un ami proche.

Moi : Sans... Pardon... Murmurai-je, profondément confuse.

Papyrus sauta de mes bras et alla tapoter l'épaule de son frère, lui aussi très triste.

Sans : J'y... J'y avait mis tellement de temps... Pour... Pour au final...

Sa voix se perdit dans ses larmes. Je regardait Dream, abattue. Comment le consoler ?

Le maître des songes s'avança vers le petit squelette et lui sourit tendrement.

Dream : Ne t'inquiètes pas petit, on va réparer ton avion. Le rassura-t-il.

Sans : Mais... Mais comment...? Il... Il est complètement détruit...

Il essuya une larme qui coulait sur la joue du petit Sans.

Dream : J'ai un ami qui pourra régler ça en moins de deux.

??? : Tu m'as appelé, Dream ?

Nous nous retournâmes tous d'un coup.

Moi : Ink ??

Le protecteur des AUs affichait son sourire nonchalant, les poings sur les hanches et le regard sûr de lui. Il s'avança vers la carcasse de l'appareil.

Dream : Je peux envoyer des messages télépathiques, je me suis dit que ce serait une bonne idée d'appeler Ink. M'expliqua Dream en chuchotant avec un clin d'œil.

Ink : Apparemment nous avons du travail, Broomie. Annonça le squelette coloré en sortant son fidèle pinceau. Mais tout va bien, il a simplement besoin d'un petit coup de peinture !

Il éclaboussa le "patient" avec de l'encre multicolore. Soudain les morceaux de l'avion se mirent à voler, et comme par magie à se recoller, se reformer ou "décalciner". La cendre redevint papier et le papier noirci redevint rouge. Le fer tordu se redressa et le bois se recolla. Bientôt le fameux engin fut à nouveau comme neuf.

Sans : Incroyable !!! S'extasia l'enfant Sans, ravi en se précipitant vers le petit avion. Il est intact !!!

Ink : Et voilà, petit ! Tu peux maintenant en profiter autant que tu le souhaites ! Dit Ink, plutôt fier de lui.

Le sourire qui se dessinait sur le visage du squelette au ciré bleu me fit chaud au cœur. Puis le protecteur se tourna dans ma direction et me considéra, les poings sur les hanches, entre la taquinerie et la réprimande.

Ink : C'est sûr que ça n'aurait pas été nécessaire sans une certaine Lisa qui a mis le n'importe quoi dans la Timeline, hein ?

Moi : Haha, oui... Fis-je, embarrassée. Au temps pour moi, Ink.

Ink : C'est pas grave, allez... Tu as de la chance que ça n'aura pas eu trop d'impact. Tu peux me donner ton collier que je le recharge ?

Moi : Ah oui, bien sûr, tiens !

Je le lui tendis et il versa l'encre d'une de ses fioles dessus. Le médaillon retrouva alors une belle couleur dorée, scintillante, de nouveau opérationnel.

Je m'assis aux côté du maître des songes, regardant les deux frères jouer, danser et chantonner autour de l'engin, comme fêtant son renouveau, accompagnés du peintre.

Dream : Dis... Ça ne va pas ? Me demanda Dream en voyant ma petite mine.

Moi : Et bien... Je ne sais pas trop... En fait...je veux dire... Les autres ont raison, j'ai l'impression d'être une vraie enfant et...

Dream : Lisa, ce n'est pas l'âge qui compte... Regarde Epic. Il a quarante ans et il se comporte comme un adolescent.

Moi : Mais justement, l'âge c'est tout ce que j'ai ! Déplorai-je. À part ça, je... J'ai tout d'une gosse...

Le maître des songes inclina légèrement sa tête, semblant appréhender plus en détails les doutes qui me taraudaient.

Dream : Ce n'est pas vrai. Détrompa-t-il. Écoute... Tu as vécu vingt années, dans une société où à vingt ans on estime avoir la maturité suffisante pour être adulte. Si tu en as l'expérience, tu mérites de te considérer comme tel.

Moi : Mais... Je ne suis pas mature... Je fais des tas d'erreurs...

Dream : Les adultes aussi en font. Ça ne veut pas dire que tu n'es pas mature.

Moi : Et... j'aime m'amuser, jouer à n'importe quoi... Comme un enfant...

Dream : Tu es une adulte avec une âme d'enfant, c'est tout. Beaucoup de grandes personnes sont comme ça, c'est tout à fait normal...

Moi : Une âme d'enfant dans un corps d'enfant, ça ne fait pas de moi une grande adulte... Marmonnai-je.

Dream posa une main réconfortante sur mon épaule.

Dream : Lisa, je te l'ai déjà dit, non ? Error t'aime comme tu es. En passant du temps avec toi il commence à peine à comprendre le fonctionnement des codes sociaux, ce qui est moral ou non, autorisé ou pas...C'est normal qu'il soit déstabilisé. Mais tu sais ? Au fond il est un peu comme toi.

Moi : Comment ça comme moi...? Interrogeai-je, fronçant légèrement les sourcils, incrédule.

Dream : Un adulte avec une apparence portant à confusion, une mentalité jonglant entre les deux, une expérience qui s'est acquise puis effacée au fil du temps, une attitude parfois immature et gamine... Lui non plus il ne parvient pas à se situer, si enfant, adolescent ou adulte il est. Il est inclassable, et au fond je pense qu'il s'en fiche. Il voit en toi l'adulte autant que l'enfant, et ta joie de vivre est l'une des nombreuses choses qui lui plaît chez toi. Je sais... Je sais ce que ça fait de se faire traiter comme un enfant, même après cinq cents ans. Mais si tu peux tolérer une relation tout d'abord platonique... Laisse lui juste un peu de temps pour la suite, d'accord ?

Moi : Oui mais...

Dream : Qu'on soit adulte ou enfant, qu'on naisse fille ou garçon, peut importe le corps et l'âge, ce qui est important, c'est ce qu'on choisit d'être. Toi, que choisis-tu ? Te désigner à jamais comme une enfant ou bien te considérer comme une adulte et avancer ?

Je réfléchis un instant à ces paroles, puis me levai.

Moi : Je choisis de devenir plus sage et plus mature, mais de garder pour toujours mon âme d'enfant. Décidai-je.

Dream : Ça c'est parlé ! Me félicita le maître des songes.

??? : Vous voilà, Bruh ! Fit une voix derrière notre dos.

Nous nous retournâmes. Epic et Error étaient tout les deux là, abordant des mines embarrassés.

Epic : Apparemment j'ai de nouveau loupé ta transformation Super Saiyan, hé. Fit le squelette violet pour détendre un peu l'atmosphère.

Moi : Epic...

«Tu n'es PAS mon père !!!»

J'eus les larmes aux yeux à cause de la culpabilité, qui me poussa à me précipiter sur lui et me jeter dans ses bras.

Moi : C'est... C'est pas vrai que tu m'étouffes... Fis-je d'une petite voix, la tête enfouie dans son pull.

D'abord surpris, il posa ensuite sa main sur ma tête avant de répondre.

Epic : Je sais p'tite Bruh. Fit-il d'une voix douce. Je suis désolé... Enfin... Désolé pour tout ce que j'ai pu dire où faire, quoi... En réalité, je... Je m'inquiétais énormément pour toi. Peu importe ton apparence à ce niveau-là...

Je ris un peu. Au fond, je l'aimais bien mon papa poule. Je me défis doucement de son étreinte, apaisée. Tout à coup, Error poussa Epic sur le côté et me pointa sévèrement du doigt.

Error : Lįsã ! Tū vãs finīr pår mę tūer sį tū cøntįnūęs ! J'étãįs très įnqūiēt ęt...

Moi : Je ne suis pas une princesse en détresse, Error. Répliquai-je calmement.

Je souris. En réalité c'était trop mignon bien quand il se faisait mouron comme ça. Mais cette fois-ci...

Je posai un doigt sur le bout de sa cavité nasale.

Moi : Je suis assez forte pour me débrouiller toute seule, maintenant. Ah, et au fait, les gars... C'est MOI, qui vous aie sauvé de Bill, je vous rappelle.

Et, prise par ce soudain élan de confiance, parce qu'il ne se décidait pas à rompre la glace, je déposai un premier baiser sur ses dents, doux mais fugace, avant de me retourner pour rejoindre Sans et Papyrus.

PDV Extérieur :

Error mit ses deux mains sur sa bouche, glichtant en même temps qu'il bleuissait, tandis que le squelette violet, d'abord les orbites rondes comme des billes, finit par lui sourire avec espièglerie.

Epic : Bruuuuuh~

Error : Rhãåãåãå, fērmę-łà...

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Edit de la réécriture :

Qu'on se mette bien d'accord sur une chose.
J'ai commencé à écrire cette fanfiction à 13 ans. Au fil des chapitres, des gens ont commencé à aimer, et moi j'ai constamment cherché à m'améliorer. Elle a connu de nombreuses réécritures et en connaîtra sans doute pendant autant de temps qu'il me faudra pour la terminer.

J'ai commencé à écrire cette fanfiction à 13 ans, et à l'époque, je ne voulais pas grandir. Je refusais la puberté, je refusais les règles, et les Sans dans ma tête mesuraient 1m55 (ce qui est toujours le cas actuellement). Et dans la tête, la fille c'était forcément plus petite que le garçon. Aïaïaïe

J'ai commencé à écrire cette fanfiction à 13 ans et j'ai grandi avec la Bande dessinée les Légendaires, où tout le monde à cause d'un sortilège redevient des enfants, mais conservent leur souvenir d'adulte. J'ai grandi avec Fairy Tail et le meilleur personnage de la série est coincé dans un corps de gamine de 13 ans qui ne peut plus grandir et qui a une histoire d'amour avec un jeune homme (et ils vont faire crack-crack hors champ aussi–)

Je ne voulais pas grandir, et à l'époque, ça me paraissait acceptable, tant que c'était fictif. Puis j'ai grandi, et je me suis rendue compte.

Ce n'est pas acceptable. Ça jusitifie l'idée que "l'âge n'est qu'un chiffre" ou "elle est mature pour son âge" et autres conneries dans ce genre-là. Tout le monde n'a pas les outils pour différencier fiction, fantasme, et réalité, surtout sur Wattpad. Dans tous les cas, ce n'est pas. Acceptable.

Alors j'ai décidé d'apporter des éléments, des thématiques qui viendraient nuancer un peu, au moins souligner le problème, ne pas faire comme si ça n'existait pas. J'ai décidé de traiter la chose, au moins.

Tout de même, à refaire, je ne referai pas. Rien de jusitifie ça. Si j'ai finalement gardé, c'est parce que ça participé au développement du personnage de Lisa, à sa caractérisation et sa thématique (j'ai pas eu le courage de supprimer soit ça, soit l'histoire d'amour avec Error, ce qui aurait été la chose la plus mature à faire).
Mais aussi parce que, jusqu'au moment où son corps va vraiment se mettre à mûrir, elle ne sera pas ramenée à sa sexualité ou objectifiée (ce qui n'était pas le cas AVANT KOF-KOF– aaaaah, naïve petite fille, toute de cringe vêtue....)

La situation du personnage correspond à un monde magique imaginaire d'univers alternatifs, de cultures qui s'affrontent et de temporalité douteuse, en aucun cas on ne peut la ramener à notre contexte réel.
Prenez du recul.

Et la gamine de 13 ans que j'étais est profondément navrée. Elle s'excuse.

Ceci étant éclairé ^^"....

À la revoyure (⁠づ⁠。⁠◕⁠‿⁠‿⁠◕⁠。⁠)⁠づ !

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