Chapitre 1 (Deuxième partie)
Nous étions en fin de journée, et je ne pouvais pas voir le soleil se coucher, ni le ciel s'obscurcir. Sous Terre, il n'y avait aucun moyen de se repérer dans le temps à part grâce aux montres. Je pense que ne pourrais pas vivre dans un monde sans étoiles. Comment faisaient-ils ? Les montres des Undergrounds... Je les respectais.
J'écoutais Epic me parler des bons réflexes à prendre en combat avec attention quand je sentis mon médaillon vibrer contre ma poitrine.
Je le sortis. Posé dans la paume de ma main, il brillait et vrillait.
Moi : Oh oh...
Epic : Qu'est-ce qu'il y a ? Demanda le squelette violet qui était assis sur le rocher d'en face.
Moi : Ink est relié magiquement à ce collier, expliquai-je, il m'a dit qu'il pouvait donc m'envoyer un message s'il est en danger ou s'il y a un gros problème, pour que j'aille chercher de l'aide.
Je refermai mon poing sur le bijoux avec colère. Chercher de l'aide... Encore une preuve qu'ils ne voulaient pas me mêler à tout ça.
Epic : Ça m'inquiète, Bruh. On devrait aller voir ce qu'il se passe.
J'acquiescai. En utilisant mon collier, je créai un portail. Nous entrâmes et nous retrouvâmes dans le QG des Stars.
Moi : INK ! BLUE ! DREAM ! VOUS ÊTES LÀ ?! Hurlai-je pour me faire entendre de toute la maison.
Pas de réponse. L'angoisse commençais à me gagner peu à peu. Je montai à l'étage accompagnée de mon Sansei.
Epic : Bruh, il n'y a personne. Dit-il une fois en haut.
Moi : Peut-être, mais je veux vérifier. M'entêtai-je en ouvrant une porte.
C'était une petite chambre tout ce qu'il y avait de plus normal, mais quelqu'un était allongé sur le lit, endormi.
Moi : Dream !
Je me précipitai vers le maître des songes.
Moi : Dream, réveille-toi, tes amis ont besoin de toi ! Le secouai-je.
Il continuait son sommeil paisible. Est-ce qu'il allait bien ? Pourquoi était-il comme ça ? Pendant que je m'interrogeais, Epic regarda sous le lit.
Epic : Qu'est-ce que...
Il en sortit un verre et renifla l'intérieur.
Epic : Pouah ! C'est un somnifère. Fit-il avec un recul écoeuré.
Moi : Un somnifère ?
Quand Nightmare avait dit qu'il roupillerait trois bons jours, c'était vraiment du premier degré alors ? Il y avait quelque chose de si puissant que ça ? Ses os étaient froids, gris, presque pierreux.
Epic : Ouais, et un puissant, Bruh. Affirma le Sans violet en posant le récipient sur la table de chevet. Mais on dirait qu'il a été modifié spécialement pour Dream. Il y a une odeur très désagréable en plus des médicaments normaux... Quelque chose qui me fait sentir mal...
Moi : Un concentré de haine liquide... Spéculai-je, car si ce n'était pas exactement cela, c'était quelque chose qui y ressemblait.
Ok. Nous n'aurions pas d'aide venant du squelette de positivité pour l'instant.
Epic : Est-ce que le lien dont tu parles peut nous permettre de les retrouver ? S'enquit Epic.
Moi : Normalement, oui.
Epic : Ok, alors je veux que tu m'emmènes sur l'AU en question, puis que tu rentres t'occuper de Dream.
Moi : Quoi ? Mais...!
Epic : Je ne veux pas te mettre en danger, Bruh. Tu n'es pas encore prête.
Moi : Et pourtant il va bien falloir !! Explosai-je, ayant assez d'entendre cela de la part des Stars. Si je m'entraîne aussi dur c'est pour pouvoir me battre !! Sinon, ça ne sert à rien !
Epic : Ce n'est pas en deux semaines d'entraînement que tu seras apte à affronter les Bad Sanses !!! De plus, tu es épuisée par l'entraînement ! Tu ne dois pas te vider comme ça !! Maintenant tu me créés un portail ! Ordre de ton instituteur !!!
Je ne l'avais jamais vu énervé. Et ça m'avais fait un peu peur.
Je baissai la tête. Dépitée. Je pris le médaillon, créai un portail...
Puis entrai dedans avant qu'Epic aie eu le temps de faire quoi que ce soit.
Je me retrouvais dans la DoodleSphère. Mon médaillon voletant pointait vers une île comme si il voulait se décrocher de sa chaîne et s'enfuir.
Je pris une grande inspiration...
Et m'élançai dans le vide. J'atterris sur un îlot qui n'était pas le bon.
Je ne m'étais fait aucun mal. L'attraction ici me permettait de sauter de haut. Je continuai à bondir d'île en île, pour arriver sur une aux reflets rougeâtre. Il était inscrit FlowerFell.
J'hésitais avant d'entrer. Ce que je faisais n'était certe pas sage, mais j'avais besoin...
J'avais besoin de prouver ma valeur. Au pire si ça tournait mal, je n'aurai qu'à appeler de l'aide.
J'entrai dans la brèche et posai les pieds dans la neige. De toute évidence, il s'agissait de la région de Snowdin, nom alternatif de Stardin, avec sa forêt de sapin. J'avançai dans le froid sans rencontrer personne. Mais lorsque je passai les premiers pas vers le village j'entendis un hurlement, provenant de la grande place.
Je courus vers la voix en question, espérant ne pas arriver trop tard. Au centre prônaient, victorieux, ceux qui devaient être membre des Bad Sanses, des sourires triomphants scotchés sur leurs dents. Ils étaient trois. Avec Dream, j'avais révisé chaque Bad, leurs aptitudes et leurs noms. Voyons voir que je me rappelle :
Le Sans au blouson gris à fourrure avec le crâne troué comme un cratère de volcan et à la pupille rouge était Horror. Il venait de Horrortale, un AU où les monstres, souffrant de la faim, avaient fini par sombrer dans la folie, dévorant chaque humain tombant dans l'Underground. Son état de famine l'avait conduit à devenir un semi mort-vivant possédant une capacité de régénération foutrement efficace qui lui conférait une quasi immortalité. Une immortelle semi-vie. En revanche, il n'était pas très doué pour la téléportation et encore moins pour les Gaster blasters, à contrario de ses os qui se trouvaient être quasiment indestructibles. Il se servait d'une hache d'os comme arme, d'ailleurs.
Le squelette à capuche et au sweat plein de poussière s'appelait Dust. C'était sans doute le plus puissant des trois en matière de stat, et ses attaques étaient d'un nombre incalculable. Os rouges, aveuglement qui consistait à ce que son adversaire ne voit plus rien de ce qui l'entoure à part un pourpre vif, télékinésie complète... Il était dingue d'acquérir du LOVE, Level Of Violence, expérience que l'on avait en tuant quelqu'un, qui faisait augmenter de puissance notre défense et nos attaques, et recherchait toujours des adversaires puissants.
Et enfin, le Sans à l'âme rouge en forme de cible, aux orbites noires et vide qui laissait couler de la haine liquide, était Killer, le plus mégalomaniaque d'entre eux. Il pouvait invoquer un super-méga-blaster-de-la-mort-qui-tue appelé Blaster Killer. Il se battait surtout au corps à corps avec son couteau fétiche et pouvait faire apparaître des lames de détermination. C'était le bras droit de Nightmare, sans doute le second plus fort de la fratrie, mais pas loin derrière Dust.
Ses trois-là étaient unis comme les doigts de la main, dont Killer était le pouce. Il formaient le Murder Time Trio.
Devant eux, il y avait, allongés dans la neige glacée, Ink débarrassé de son pinceau, et Blue, tous les deux les os des jambes brisés, et des égratignures recouvraient çà et là leurs corps. Leurs visages étaient crispés par la douleur.
Autour d'eux observaient les habitants des lieux. Je reconnaissais la majorité d'entre eux, bien qu'ils soient différents de ceux que je connaissais. Deux étaient plus avancés. C'était le Sans de cet univers, et Frisk dans ses bras. Elle avait des dizaines de fleurs qui recouvrait sa tête et un de ses yeux. Personne ne parut remarquer mon apparition, trop concentrés sur la scène.
Killer : Ben alors, depuis quand vous êtes aussi faibles, les Stars ? Se moquait le squelette aux yeux de haine avec une voix rauque et cruelle, que je ne connaissais pas mon Sans.
Dust : Tssss ! Ça n'a jamais été aussi facile de vous avoir. Renchérit le poussiéreux, le timbre plus suave que le premier mais tout aussi grave. Mettre Dream hors-jeu en le droguant était une bonne idée du Chef.
Blue : Vous ne vous en tirerez pas comme ça, bande de méchant ! Avait du mal à prononcer le squelette bleu.
Il cracha une gerbe de sang.
Dust : Oh, qu'il est mignon ! Et tu crois que c'est toi qui va nous arrêter ?
Horror : Quand je pense que vous nous aviez donné du fil à retordre, dans le passé, commenta le squelette troué en ricassant.
Killer : Allez, on les achève.
Moi : NON !
Je sortis sans réfléchir de ma cachette et lançai un rayon de Gaster blaster sur Killer. Ce dernier se téléporta hors de l'attaque, surpris.
Ink : Lisa ?? Qu'est-ce que tu fais ?! Pars ! Me lança le protecteur aussi fort qu'il pouvait malgré la difficulté.
Killer : Bordel mais c'est qui celle-là ?
Moi : Celle qui va te mettre en pièce !!! Crachai-je en tendant le doigt sur lui.
Ils me fixèrent tous les trois consternés. Un long silence plana au dessus des maisons. Soudain, trois rires fusillèrent la grande place, incontrôlés et sardoniques.
Killer : Qui ça... Toi ?? Se marra le premier en se tapant le front, incapable de me prendre au sérieux.
Dust : Heeeey, mais ce serait pas la gamine dont le Chef avait parlé ? Poursuivit l'autre, à peine remit de son hilarité.
Horror : Ah mais si ! Sembla se souvenir le dernier, goguenard. Il avait dit que je pouvais la zigouiller pour la bouffer ce soir, je peux ?
Je les laissai se bidonner, attendant qu'ils finissent, les fusillant des yeux avec fermeté pour ne pas montrer que ce qu'ils disaient me heurtaient.
Killer : Mooh, allez, attends un peu, mec, on peut bien lui accorder son premier et dernier combat, non ? Elle a l'air si motivée, ça serait triste...
Horror : Bon, ok... Qui s'en charge ?
Dust : Vas-y, Killer, les moucherons de LV1 ça m'intéresse pas. Mais je l'achève.
Killer : Ben tiens. Soupira Killer en "roulant" les orbites.
Encouragé par ses comparses, il s'avança vers moi, hautain.
Killer : Alors comme ça tu veux te mesurer au patron ? Demanda-t-il avec un sourire moqueur.
T-t-t-t. Ce n'est pas très responsable, tout ça. Encore faudrait-il que tu arrives à nous battre.
Il invoqua en un éclair des multitudes de couteaux de détermination qui foncèrent vers moi.
Je les esquivai tous avec facilité grâce à la téléportation, puis je me précipitai sur lui pour lui asséner un coup d'os taillé. Alors commença un duel entre le tueur et moi. D'esquive en esquive, de Gaster en blaster et d'os en couteaux nous nous combattions sous les yeux attentifs de Ink, Blue, et des habitants de Snowdin.
Mon entrainement avait l'air de porter ses fruits. Cependant, je sentais que Killer n'y allait pas à fond, voire même se baladait, alors que moi...
Je me trouvais à chaque mouvement un peu plus faible. Le combat s'éternisait, et ça ne durait pas aussi longtemps avec Epic...
Ma tête commençait à tourner un peu. Merde, le squelette violet m'avait mise en garde, pourtant ! Je tentai des coups rageux et impatients dans l'espoir que ce soit les derniers, seulement Killer évitait mes coups sans aucune difficulté, c'était infernal.
Un moment, je sentis mes jambes fléchir sous mon poids.
«Non ! Pas maintenant !»
Le tueur me donna une torgnole qui me fit valser. Je gémis.
Dust leva son bras. Mon âme devint bleue marine. D'un coup, je fus élevée en l'air. J'essayais de me débattre mais rien à faire. Elle semblait comme accrochée à un point volant, paralysée, rendant la respiration dérangeante. Killer ricana.
Killer : Je crois que tu ne comprends pas bien la "gravité" de la situation. Tu croyais que les combats étaient des promenades de santé ou quoi ?
Horror : On en a croisé des crétins suicidaires, mais alors là...
J'émis un semi grognement, entre la rage et la plainte. Qu'est-ce qui m'avait pris de foncer dans le tas comme ça ? J'étais tellement aveuglée par le fait de prouver que j'en étais capable que j'avais perdu tout bon sens. Malheureusement, il était trop tard pour reconnaître mes fautes. Pourquoi on ne se rendait compte de ces choses-là qu'en arrivant au point de non retour ?
Dust : Si tu t'es interposée, c'est que tu dois avoir envie d'y passer la première, non ? Dans ce cas...
Dust fit apparaître un blaster.
Dust : Tes désirs sont des ordres.
Blue : Lisa !
Je contemplais avec horreur la tête d'os ouvrir peu à peu sa gueule emplie de rayons destructeurs. Quand cette ouverture aux crocs luisants comme des rayons de lune fut à l'apogée de sa grandeur...
Il tira.
On pouvait entendre les cris du public derrière le rideau oditif du rayon.
Une explosion de lumière m'aveugla. J'ouvris les yeux, étonnée d'être encore en vie, et vis que quelqu'un s'était interposé entre moi et le laser. Je n'apercevais que sa silhouette entre les volutes de fumée.
Dust : Décidément...
Les volutes disparaissaient inexorablement et je reconnu petit à petit le petit squelette pétillant.
Blue : Ah... Aïe... Ça fait mal. Gémissait-il.
Moi : Blue !
Il avait utilisé ses dernières forces pour se téléporter et invoquer des os protecteur. Le tir hélas trop puissant l'avait gravement touché à la tête.
Les larmes perlaient mes yeux en voyant mon ami s'effondrer.
Dust : Tssss, se sacrifier pour celle qui vous importune. Voilà bien une idée de héros. Bon, vous vous décidez de qui passe en premier oui ou merde ?
Horror : Fais au hasard au pire.
Dust : Ouais, pas con...
Je m'affolai, remuai dans tous les sens. Non, non, non !! Blue ne pouvait pas mourir... Pas ainsi ! Pas en me sauvant ! Si quelqu'un méritait d'y passer, c'était moi...!
Dust : Am, stram, gram, pic et pic et colégram... Comptait le poussiéreux, nous pointant simultanément, blasé.
Il méritait bien plus de vivre, il avait compris ce que c'était, sauver des gens, c'était un héros, alors que moi je... Je m'étais contentée d'agir pour ma pomme...
Dust : Bour et bour et ratatam...
Le Sans pétillant était à l'agonie, inapte à bouger davantage. Il allait peut-être mourir et... Bon sang ! J'essayais de me dégager mais je ne pouvais pas enlever mon âme de son étau magique !
Ma honte et ma culpabilité engendra une fureur sourde en moi, tels des nuages noirs qui se rapprochaient, humidifiant un air chaud, le rendant lourd, électrique. De quel droit ? De quel droit ils commettaient cela ? De quel droit ils s'en prenaient à des vies comme celle du Blue, aussi gentille et altruiste ?? Ils n'avaient pas le droit !!!
Dust : ...Am stram gram pic dam. Ok, va pour la myrtille.
Moi : NON !!!!
Le poussiéreux ainsi que ses compères s'étaient tournés comme un seul homme à l'entente de cette voix que je ne reconnaissais plus moi-même. Elle avait tonné, comme si l'orage avait explosé. Je sentais une chaleur ardente en moi comme si ce volcan avait décidé de s'éveiller. Comme une force, une colère qui comblait un vide en moi, une colère qui me donnait une raison de me battre pour quelque chose et qui m'emplissait de détermination.
Dust : Qu'est-ce que tu nous fais là, gam...!
Une lame dans son épaule le fit taire.
Une lame scintillante, faite de ma magie.
Une lame de couleur jaune.
★ Tu es emplie de justice
Cette attaque fit lâcher l'emprise de Dust sur mon âme. Je me réceptionnai parfaitement sur le sol, puis invoquai une épée avec mon pouvoir.
Dust : Qu–!
Une fois encore il fut interrompu.
Une charge.
Le torse du poussiéreux fut zébré d'une longue lésion.
Du sang gicla.
Une seconde charge.
Le dos du squelette à capuche reçu le même supplice.
Horror : DUST ! Hurla l'antropophage alors que son ami s'écroulait sous le poids de ses sévices. ESPÈCE DE SALE PETITE MERDEUSE !!!!! TU VAS VO-
Bien qu'il se tenait dans mon dos, je n'aurais aucun mal à le toucher. Je claquai des doigts. Des pics sortirent de terre pour se planter dans le bras Horror. Puis un autre dans la jambe, puis le torse, puis le crâne. On ne l'entendait plus.
Enfin, je me tournai vers celui qui restait, laissant mon regard le mitrailler. Killer reculait, orbites déployées sur moi. Visiblement il ne comprenait rien à ce qui se passait et cela le faisait paniquer.
Killer : C-Calme-toi bordel !
Moi : JE N'AI PAS L'INTENTION DE ME CALMER !!!
Le tueur fit un pas en arrière avant de se reprendre, fronçant les arcades et de pointe son couteau sur Blue.
Killer : Ah ouais ? Et bien tu ne te rends pas, je coupe ton ami en...!
D'un coup de téléportation, je pris le col du pull du tueur. Surmené par la déconcertation, son temps de réaction fut bien plus lent que le mien. En le fixant droit dans les orbites, je fis apparaître un couteau, le levai et...
Une vague noire me fit lâcher prise sur ma proie et me projeta dans les airs. Quoi ??
Très vite, elle entoura Killer dans un tourbillon et l'engloutit sous son dôme liquide, puis alla chercher les deux autres compagnons. Avant de me laisser atterrir, elle sortit un tentacule qui me transperça le ventre.
Je sentais ma peau se fissurer, ma chaire se déchirer, mes organes se percer.
Puis il se retira, se laissant se tâcher de mon sang.
Je tombai au sol.
J'avais froid. Mes bras, mes jambes, mes muscles était tout engourdis, mon fluide corporel se vidait. La douleur était tellement intense que je ne pouvais même plus gémir. Tout empêchait mon cerveau de penser correctement.
Ma vue se brouilla. De petites étoiles de toutes les couleurs apparurent dans mon champ de vision.
??? : Lisa ! LISA !
Qui criait comme ça ? Ça faisait mal aux oreilles...
??? : Ne t'inquiètes pas, on va s'occuper de toi. Je ne laisse jamais personne mourir. Jamais.
Je laissai ces dernières paroles s'ancrer en moi pendant que Morphée m'accueillait à bras ouverts.
★★★
PDV Extérieur :
Au milieu d'un univers alternatif inconnu, au sein d'un manoir aux sombres desseins, le squelette aux yeux de haine et le Sans à la tête cassée se tenaient au chevet de leur compagnon endormi.
La lumière de l'infirmerie (qui était la seule pièce blanche du château), perçait à travers la fenêtre où était adossé Horror. Killer quant à lui, se trouvait assis sur un tabouret à côté du lit du patient entubé au niveau des bras, la cage thoracique recomposée en mode puzzle et couverte de bandages tâchés. Tout deux fixaient Dust avec la mine grave et sentencieuse.
Killer sentit un frisson glacé lui parcourir le dos. Il connaissait bien ce symptôme.
Killer : Vous êtes là, Boss.
Le maître des malheur s'avança jusqu'à son sbire comateux, apparaissant à la vue du tueur.
Nightmare : Toujours inconscient ? S'enquit-il.
Horror : Toujours. Confirma l'antropophage.
Nightmare soupira. Les squelettes n'avaient heureusement pas besoin de respirer, mais pour se soigner avec de la nourriture monstre, il fallait encore pouvoir être en état de la manger. En attendant, la machine faisait circuler le fluide magique, comparable à du sang, afin de maintenir Dust en vie le temps que ses côtes se solidifient un minimun pour pouvoir lui insérer les nutriments nécessaires par les tubes. Mais c'était quelque chose d'assez délicat, il fallait qu'il pense à engager un scientifique.
Nightmare : Qu'on se mette bien d'accord. Posa-t-il, la voix grave et tranchante. Vous étiez trois. Trois contre une gamine ordinaire possédant une âme ordinaire qui connait notre existence depuis seulement deux semaines. Vous m'expliquez ?
Aucune réponse. Horror et Killer se consultèrent, malaisés. Comme se défendre face à cela, franchement ?
Horror : Elle nous a surpris... Hasarda l'anthropophage. Ça ne se reproduira plus.
Killer : C'est vrai. Renchérit le tueur qui ne supportait pas de lire la déception de son Boss sur son visage, encore plus quand c'était de sa faute. Comment on aurait pu prévoir ? D'abord on a une mioche inoffensive qui sait à peine tenir une arme, et puis d'un coup PAF ! Elle se transforme en sorcière en furie, avec des éclairs autour d'elle, des ondes magiques qui font voleter ses cheveux, et des yeux d'un jaune flamboyant comme si elle allait nous tuer d'un regard ! C'est normal, ça ?
Nightmare : Tu t'es fait avoir comme une véritable merde, Killer. Assume et tais-toi.
Cette remarque fut pour son bras droit plus violente que n'importe quel encastrement dans un quelconque mur. Killer baissa la tête, honteux. Le squelette de négativité soupira. Il savait que cela ne servait à rien de les punir physiquement. Cette humiliation leur aura été largement suffisante.
Killer : Si je la revois... Promettait le tueur, serrant son poing, furieux. Je lui planterai mon couteau dans sa gorge après l'avoir fait supplier de l'épargner, je lui ferai subir milles tortures, je...!
Bien qu'ils avaient tous perdu la raison, les trois squelettes montraient un lien fraternel qu'on se pouvait briser. Contrairement aux apparences, ils tenaient énormément les uns les autres et n'hésitaient pas à se mettre en danger pour se sauver mutuellement.
Ils se serraient d'ailleurs toujours les coudes sous les rares mais effrayants coups de colère de leur Boss.
Nightmare : Non. On ne la tuera pas. Annonça le maître des cauchemars.
Horror/Killer : Quoi ??
Les compères le dévisagèrent, étonnés. D'ordinaire, Nightmare les laissait se venger de quelqu'un quand l'envie leur en prenait.
Killer : Mais... Hier encore vous vouliez qu'on la crève à la première occasion !
Horror : De toute manière elle doit être morte vu comment vous l'avez empalé, patron.
Nightmare : Elle est vivante. Je ressens encore son âme luire, c'est une coriace.
Il contemplait le travail de la brunette, écrit à l'encre rouge sur Dust, songeur. Il avait senti quelque chose dans les émotions de cette fille... Quelque chose qui l'attrayait, comme si son instinct le poussait à creuser plus profond, sûr de dénicher un élément qui aura le don de lui plaire.
Horror : Oh ooooh... Siffla l'antropophage en voyant le sourire que tous connaissaient se dessiner sur les dents de son employeur. Vous, votre radar à trucs intéressants a fait tilt.
Nightmare : Oui. Enfin... Peut-être, je ne suis pas encore sûr.
Killer : Ce n'est qu'une pisseuse voleuse d'alliés qui a eu de la chance, qu'est-ce qui vous fait croire qu'elle peut vous servir à quoi que ce soit ?
Nightmare : Oh, rien... Répondit lestement le maître des malheurs, sans abandonner son sourire narquois. Disons... Une intuition.
Killer : Pardon ??
L'énervement du tueur était légitime. Après tout ils étaient faits remontés les bretelles par un adversaire clairement inférieur à eux, l'honneur avait été souillé. D'habitude il respectait les décisions de son Boss, mais là...
Nightmare : Elle n'est pas puissante par nature, mais par nécessité. Expliqua Nightmare. C'est pour ça qu'elle vous a surpris. Elle n'est pas la personne à pousser à bout, tout simplement... M'enfin c'est justement ce genre de gens qui sont si amusants à provoquer... En attendant d'être fixé, je ne veux ni que vous la tuiez physiquement, ni psychologiquement, c'est clair ?
Son second, amer, croisa les bras sur son pull avec une moue boudeuse.
Killer : Franchement Boss, si vous arrivez à trouver quoi que ce soit d'intéressant chez cette fille, je mange mes pantoufles !
Nightmare : Bon appétit, Killer.
Un lourd silence s'installa. Nightmare tourna les talons pour sortir de l'infirmerie. Sur le pas de la porte, il ajouta :
Nightmare : En revanche, je vous octroie le droit de la faire souffrir un minimum, si vous voulez lui faire payer. Have fun !
Et il disparut.
★★★
PDV Lisa :
J'ouvris les yeux, puis les refermai aussitôt. La lumière était aveuglante. Mes rétines fragiles se montrèrent à nouveaux, plus timides cette fois.
Je ne voyais rien. Juste du blanc à travers mes paupières entrouvertes.
Peu à peu, mes sens se retrouvèrent.
J'étais allongée sur un lit confortable, sous une couette douillette.
Je sentais des tubes à mon bras gauche et dans le nez, me soufflant l'oxygène dont j'avais besoin.
J'entendais un bip bip continue me vriller les tympans. C'était très désagréable.
J'avais chaud.
Où étais-je ?
??? : Regarde, cousin !
??? : Elle s'est réveillé ! Va prévenir le docteur Sans !
Avant d'avoir pu essayer de reconnaître les voix, ni même de me remémorer ce qu'il s'était passé, je resombrai une nouvelle fois dans l'inconscience.
★★★
À cette deuxième reprise, je n'avais plus de tube, mes yeux s'ouvraient plus facilement et je pouvais regarder où j'étais.
Un hôpital.
Oui, évidemment.
Petit à petit, je recouvrai la mémoire.
La colline
Les étoiles
Error
Les AU's
Ink
Dream
Blue
Les Stars
Nightmare
Les entraînements
Epic
Le combat
Le tentacule qui m'avait transpercé le ventre.
En me rappelant ce dernier détail, j'eus un élan de panique. Je me tâtai le ventre comme pour vérifier ma blessure, respirant fort, le cœur battant.
Mais il n'y avait rien.
Mon ventre était immaculé, propre.
Comme si cela n'avait été qu'un rêve.
Me calmant un peu, je me redressai lentement du lit sur lequel j'étais.
??? : Ne nous asseyez pas, ce n'est pas bon pour vous, restez allongée, voilà. Dit une voix sèche et robotique à ma droite en me rabaissant délicatement.
Moi : ...Qui êtes-vous ?
La mienne était rauque et faible, si bien qu'il n'eût pas l'air de comprendre tout de suite.
Il ressemblait à... à...
Je cherchais dans mes souvenirs.
Oui, à Mettaton, c'était Mettaton ! D'un univers alternatif, sûrement. Il portait une veste d'infirmier et des lunettes hautaines.
??? : Vous venez juste de vous réveiller, ne vous surmenez pas. Ajouta une autre voix, plus douce et calme, à ma gauche.
C'était... C'était Napstablook ! Le petit fantôme si gentil et si peu sûr de lui.
Moi : Où suis-je ? Dans quel univers ?
Mettaton : Doucement, doucement.
Moi : Et mes amis ? Où sont...
Napstablook : Détendez vous, le docteur Sans va venir répondre à toutes vos questions mais ne vous épuisez pas.
Le docteur Sans ? Un Sans ? Lequel cette fois ?
??? : Heya p'tite Bruh !
Je tournai la tête vers la porte. Sous son porche se tenait un squelette que je connaissais bien, souriant avec son éternel clin d'œil.
Moi : Epic ?! M'exclamai-je pendant qu'il s'avançait.
Epic : C'est moi-même. Confirma-t-il en s'asseyant sur la chaise au chevet de mon lit. Vous pouvez disposer, les gars.
Les cousins sortirent de la chambre, nous laissant seuls.
Moi : C'est... C'est toi le scientifique royal ??
Epic : Et oui, Bruh ! Je suis rassuré que tu ailles mieux. Ça fait deux semaines que tu piquais un roupillon, on commençait à légèrement s'inquiéter.
Je n'y croyais pas mes oreilles. Deux semaines ?!
Il soupira.
Epic : Qu'est-ce qu'il t'a pris de partir comme ça ? Je me suis fait engueulé, tu peux pas imaginer. Error peut vraiment se montrer flippant.
Moi : Error ?
Epic : Et ouais ! Faut croire qu'il tient beaucoup à toi, il s'est rendu à ton chevet tous les jours. Dommage, il a loupé le moment où tu t'es réveillée.
Vraiment ? Tous les jours ? Cette idée me fit sourire bêtement, sourire que je cachai derrière ma main.
Puis je pensais à notre dispute d'hie... D'il y avait deux semaines.
Moi : Pardon de ne pas t'avoir écouté. M'excusai-je, profondément navrée. J'ai été... J'ai été stupide.
Je baissai la tête, ayant à ce moment l'impression d'avoir vraiment douze ans.
Epic : Bah, c'est un peu compliqué de t'en vouloir quand t'es dans cet état. Me rassura-t-il.
Il prit son ton de récit.
Epic : J'étais en train d'essayer de réveiller Dream par tous les moyens quand Error est arrivé. Il voulait demander un truc à Ink, je crois. Enfin bref. Quand on est arrivé, on a retrouvé une foule en furie, un peintre et une myrtille affalés au sol et toi avec un gros trou au bide. Alors forcément on s'est inquiété.
Il marqua une pause avant de continuer.
Epic : Ink nous a raconté ce qu'il s'était passé. La prochaine fois que tu te transforme en Super Saïenn, prévient moi, d'accord ? Parce je veux être là pour voir ça. Dit-il avec malice.
Moi : Ok, ok. Souris-je. Mais... Blue ? Et Ink ? Comment vont-ils ?
Epic : Beaucoup mieux que toi, ça c'est sûr, Bruh. Ils n'avaient que des blessures extérieures, un coup de pinceau du peintre, un peu de repos et hop ! Tout de suite sur pied.
Toi, en revanche, il a fallu attendre que tes organes se régénère. Dream, Ink et nos soins intensifs s'y sont mis à fond pour te remettre sur pied. T'imagine pas le nombre de cookies que j'ai du sacrifier !
Je fis un petit rire. N'importe quoi.
Epic : Oh oh ! Je crois que ton savon est arrivé. Plaisanta le squelette violet en fixant l'entrée.
Je suivis son regard et aperçu Error. Il se tenait, figé de stupeur, en tenant un paquet à la main. Soudain, il se précipita sur moi, écarta les bras comme pour m'enlacer, hésita avec un sursaut, puis me prit finalement les mains, serrant fort celles-ci.
Error : Lįså ! Tū ęs révęīlłée !! Tū vås bįēn ??
Sa réaction me réchauffa le cœur d'un coup. Des larmes de joie coulèrent toute seules sur les joues.
Moi : Je croyais que tu étais haptophobe. Balbituai-je en fixant nos mains.
Error : Qū'ęst-cē qūę jē m'ęn føūs dę møn hãptøphøbįē ! Ça fåit dēux sēmåįnęs qūe tū pįønçaīs ęnfīn ! Gronda-t-il, arcades froncées. Ję tē prévīęns Łįså, sį tū męūres, jē tę tūe, c'ęst cłåįr ?!
Moi : Oui, très clair. Dis-je en souriant un peu.
Error : Crøis-møį, j'ęn åį tøūché dēux møts à tøn ēntråînęūr. Ajouta-t-il en lançant un regard accusateur à Epic.
Epic : Maieeuh ! Pourquoi moi Bruh ? Gémit le squelette encapuché.
??? : Lisa !
??? : Elle est là ?
??? : Poussez-vous, je veux voir !
Trois têtes sortirent du couloir. Mon visage s'illumina. Ink, Dream et Blue. Il entrèrent dans la salle, portant avec eux une dizaine de paquets, de toute forme et de toute taille.
Ink : Tu t'es enfin réveillée !
Blue : On étaient très inquiets !
Dream : Mais enfin, laissez-la respirer !
Moi : C'est... C'est quoi tout ça...? Demandai-je en voyant les Stars poser tous les paquets au pied de mon lit.
Blue : Ce sont les habitants de Flowerfell qui nous les ont donnés pour nous remercier de les avoir sauvés ! Y'en a beaucoup qui sont spécialement pour toi !
Dream : Ton premier salaire en tant que héroïne en quelque sorte. Sourit le maître des songes avec une douceur insoutenable.
Je constatai tous les cadeaux, imaginant les habitants de cet univers austère les passer aux Stars, et j'avais encore envie de pleurer. Une action désintéressée comme le fait de risquer sa vie pour celle des autres les avaient amenés à faire une action désintéressée pour moi aussi. Comme Blue lorsqu'il s'était interposé et m'avait sauvé la vie en dépit de la sienne.
La culpabilité me reprit soudain en route. Je baissai les yeux.
Moi : Je... Je suis vraiment désolée d'être partie comme ça. Je... Je voulais... Pardon. Pardon.
Les héros du multivers se dévisagèrent entre eux, étonnés.
Ink : C'est plutôt à nous de nous excuser. Fit le peintre.
Blue : Oui, tu as ta place parmi nous ! Renchérit le squelette bleu.
Error : Ęūh... Øūį, m'ēnfįn... Łå męttēz pãs trøp ęn dångēr, hęīn... Intervint Error en bougonnant.
Le squelette de positivité lui offrit un regard rassurant, mais avec également une légère fermeté.
Dream : Error, je pense qu'elle a prouvé qu'elle pouvait se montrer plus dure à cuire qu'on ne le pense. Et maintenant, Lisa, on t'emmènera dans nos missions, c'est comme ça que tu vas vraiment apprendre...
J'essuyai mes larmes, émue.
Moi : Merci les amis...
Une pensée me traversa l'esprit.
Moi : Papyrus ! Sans ! Frisk ! Ils se sont sûrement inquiétés ! Qu'est-ce que vous leur avez dit ?
Ils se regardèrent une nouvelle fois, gênés.
Ink : On a laissé une lettre sur le pas de ta porte disant que tu étais retournée sur Terre.
Moi : Hein ?!
Dream : Désolé, on a pas trouvé mieux.
Bon, ils avaient fait leur possible... J'étais quand même un peu triste en imaginant Papyrus qui trouvait cette lettre.
Je secouai la tête. Allez ! Ce n'était pas si grave ! J'allais revenir et m'excuser.
Error : Lįså, eūh.... Fit le squelette d'ébène, incertain.
Il paraissait embarrassé. Puis me tendit d'un coup le petit paquet de tout à l'heure.
Error : Tįens, ił... Ił pårãįt qūę c'ęst ūne cøūtüme chēz lęs hūmåįns. Bégaya-t-il le regard fuyant.
J'ouvris la boîte. Des chocolat, blancs, noirs et au lait, embaumant la pièce.
Moi : Error... Je... C'est trop gentil... Le remerciai-je, attendrie. Approche toi, je dois te dire quelque chose.
Il se pencha, et je déposai un baiser sur sa joue (inexistante).
Error : GGhskoekgbtidpxbzlsm !
Le squelette d'ébène se tint droit comme un I en buggant complètement, puis il planta.
Epic : Bruuhh ! Fit mon Sansei d'un air moqueur.
Moi : Quoi ?! Non ! Rétorquai-je en rougissant.
Une valse de rire remplissait la pièce pendant qu'Error rechargait.
Je riais moi-même, laissant les pensées sombres de côté pour ne montrer que le bonheur d'être avec des personnes que tu aimais et qui t'aimaient en retour, et ayant compris, un peu mieux en tout cas, avec cette première aventure, le sens du mot héros.
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Nouveaux personnages :
Underswap!Sans, nom de Star Sans : Blueberry ou Blue :
Killer!Sans :
Horror!Sans :
Murder!Sans, dit Dust :
Epic!Mettaton et Epic!Napstablook :
Fin du chapitre !
J'ai pas grand chose à dire dessus °^°.
Bon, bah en espérant qu'il vous a plu,
Edit de la réécriture :
Heeey, mas en le relisant je remarquer qu'il est vraiment pas mal ce chapitre !
Pour l'époque je veux dire !
J'ai peut-être eu un élan d'inspiration dans celui-là particulièrement, je sais pas xD
En tout cas je l'aime beaucoup, et vous :3 ?
Enjoy !
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