Chapitre 0 (Première partie)

Les premiers chapitres de ce livre ont été écrits il y a longtemps (PRESQUE DEUX ANS BORDEL QWQ) et ne correspondent pas à mon style d'écriture actuel. Les chapitres suivent une progression continue étant donné qu'ils évoluent en même temps que moi.
Depuis la réécriture, l'aspect de ce schéma est resté le même, bien que le contraste soit moins fort.

Enfin bref, je suis contente de vous présenter mon tout premier projet d'écriture qui m'a amené à faire mes propres recherches et à m'améliorer, j'espère que vous apprécierez :D

Enjoy !

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??? : Lisa !

Le profond sommeil dans lequel je baignais délicieusement se fit chambouler quand une voix aiguë et pincée cria mon nom. Je lâchai un marmonnement, me redressant avec paresse. Un doux vent matinal soufflait sur ma peau encore frileuse. Je clignai bêtement des yeux pour distinguer, malgré la soudaine luminosité, la silhouette du grand squelette qui se tenait devant moi, les poings sur les hanches.

Papyrus : Tu t'es encore endormie en regardant les étoiles, hein ? Décidément tu n'es pas possible ! Tu sais que c'est interdit d'aller ici ! Ce n'est pas parce que Undyne t'a à la bonne que...!!

Moi : Oui, oui, Pap's, je sais, je sais...! Dis-je doucement en plaçant mes paumes devant, encore toute sommeillante. Désolée... C'est juste que c'est si paisible ici...

Papyrus : Décidément, tu passes tellement de temps la tête dans les étoiles qu'un jour elles vont finir par t'emporter !

Je levai les yeux vers les feuilles vertes foncées de l'arbre sous lequel j'étais. Cet arbre en haut de cette colline où l'herbe poussait. Quelque chose d'inimaginable pour les scientifiques, quelque chose d'illogique, étant donné qu'aucune végétation autre que celle-ci ne poussait sur l'Outerground. Trop peu de soleil, trop peu de luminosité, même en pleine journée... Et pourtant il était là. Le Roi Asgore, propriétaire de cet astéroïde, avait formellement interdit à quiconque de s'en approcher, de peur que cet endroit ne finiesse en site touristique que l'on dégraderait au fil du temps. Mais c'était plus fort que moi, ce lieu... M'hypnotisait.

L'amateur de spaghetti, vêtu comme toujours de son armure de combat bleue nuit et de son écharpe de tissu constellée de jaune, me tendit gentiment la main. Je la saisis et me laissai me relever. J'adorais Papyrus, cette force de la nature qui aidait tout le monde, qui que c'était.

Papyrus : Tu viens ? Sans et Frisk sont sûrement chez Grillby's pour prendre leur "petit déjeuner" à l'heure qu'il est ! Je parie qu'il est en train de faire rire tout le monde avec ses stupides blagues ! Grogna-t-il.

Moi : Hey, c'est comme ça qu'il paye son addition, et puis je les aime bien, moi, ses jeux de mots ! Répliquai-je en souriant, ce qui le découragea.

Papyrus : Décidément il t'influence beaucoup trop !!

Moi : Pap's, j'ai dix-neuf ans, je suis une adulte, maintenant. Je sais que ça n'en a pas l'air mais...

Je soupirai. Je ne savais pas ce que j'avais. Du haut de mes douze ans, j'avais cessé de grandir. Le jour, sans doute, où j'avais atterri sur l'Outerground.

Sept ans auparavant, le vaisseau qui m'avait conduit ici m'avait abandonné, détruit et irréparable. J'étais effrayée, je ne savais pas où aller. Alors je m'étais réfugiée dans un trou au milieu du champ de pierre qui séparait Stardin et la colline sur laquelle nous étions, trois ans durant. Sans grandir.
Sans vieillir.

Et je désespérais, certaine que je resterai là à croupir terrée dans mon terrier à jamais sans possibilité d'échappatoire. Puis un jour, un humain était arrivé. Un parmi tant d'autres. Je ne savais pas comment cela était arrivé, mais il avait sauvé tout le monde. Il avait libéré les monstres, il était devenu leur ami, et m'avait tendu la main, me faisant enfin sortir de ma cachette.

Il s'appelait Frisk. Grâce à lui j'avais fait la rencontre, Sans, Alphys, Undyne et Papyrus. C'était avec ce dernier que je m'étais sentie le mieux. J'étais devenue leur amie. Des monstres étaient partis pour la Terre, dont le roi et la reine. Mais moi, en dépit de tout, j'étais restée, attachée à cet endroit pour une dizaine de raisons, dont la plus évidente :

Le ciel. Les étoiles. J'avais toujours aimé contempler le firmament. Ces lumières m'appaisaient et m'avaient donné la force de tenir quand j'étais sur le point de craquer. Elles me faisaient voyager, découvrir d'autres horizons, imaginer d'autres mondes, me vidaient la tête. Alors j'étais restée avec Papyrus et mes amis, et la reine Toriel venait parfois avec son époux pour voir si tout allait bien.

Papyrus : Bien sûr que je le sais ! S'exclama Papyrus en prenant une pose indignée. Moi, le Grand Papyrus, n'oublirais jamais une telle chose !!! C'est juste que...!! Que...euh... J'ai oublié.

Je souris tristement en le regardant du haut de mes un mètre quarante-cinq. Au début j'avais pensé que je ne grandissais plus parce que nous étions dans l'Outerground. Mais je compris vite que ça n'avait aucun sens. Frisk vieillissait, lui. Pas moi. Bien qu'en réalité, ça ne m'atteignait pas plus que ça. Même, cela me rassurait d'un côté, j'avais l'impression d'avoir le temps devant moi. Pour quoi ? Pour rien, à part passer le reste de ma vie à respirer sous un ciel étoilé. Mais j'avais le temps devant moi. C'était juste enquiquinant quand on ne me prenait pas au sérieux ou qu'on me traitait comme une enfant.

Moi : C'est pas grave, Pap's. Ris-je.

Papyrus : Si !!! Comment quelqu'un d'aussi cool que moi a pu négliger une chose aussi importante aux yeux de son ami ?? Déplora-t-il, si exagérément que ceux qui ne le connaissaient pas penseraient qu'il n'était pas sérieux. Moi, le Grand Papyrus, te demande le plus grand pardon de l'histoire des pardons !

Je pouffai. Papyrus avait mon âge. Et il était resté toujours aussi incroyable que le jour où je l'avais rencontré.

Moi : Très bien ! Renchéris-je. Moi, ton humble serviteur Lisa, accepte, humblement et avec honneur, tous tes pardons !

Papyrus : Nyehehehehe ! Tant mieux ! Dit-il, soulagé.

Nous nous marchâmes alors jusqu'au petit village pittoresque de Stardin, lieu où Papyrus, son frère Sans, Frisk et moi-même habitaient. Depuis que les humains pouvaient désormais s'y rendre, ce sympathique patelin s'était agrandi et proposait à présent une supérette où acheter tout ce dont nous avions besoin pour faire un petit déjeuner correct. Seulement, nous étions des habitués du restaurant de Chez Grillby, amélioré lui aussi, devant un bistrot qui proposait bien plus de choses. C'était devenu notre point de rendez-vous.

Lorsque nous arrivâmes, Sans était déjà sur "scène" à faire son numéro d'humouriste, entouré de son auditoire, Frisk le regardant en souriant. Je m'installai au comptoir et commandai un jus d'orange. En a analysant objectivement ma vie, je ne comprenais pas ce qui me manquais... Elle était belle après tout.

De nouveau, c'était le soir. Après une journée des plus heureuses et normales, je sortis en silence de chez moi pour aller rejoindre la colline aux étoiles. Je n'avais plus peur de me faire pincer à présent, tout le monde préférait observer le ciel du haut des rochers qui surplombaient Stardin que de venir par ici, et c'était compréhensible. Pour rejoindre l'arbre, il fallait passer à travers le champ de pierres, dont les formes anarchiques et gris sombres ressemblaient à des carcasses de bateau. À la lueur de la lune, les ombres pouvaient se montrer effrayantes, mais je ne remarquais plus cela. Je m'amusais plutôt à sauter de roches en roches comme avec un parcours d'obstacles.

Savourant l'air frais de la nuit, j'étais bientôt arrivée à la colline, visible au loin, m'attendant comme une vieille amie, quand je distinguai soudain une autre silhouette assise là où j'avais l'habitude de me tenir. Mon premier réflexe fut de souffler bruyamment. Ah non alors, c'était MON spot ! Je fronçai les sourcils afin d'affiner ma vue, espérant reconnaître qui se trouvait à ma place sans avoir à m'approcher. Eh, attends...

Sans ?

Non. Il lui ressemblait, mais...
L'ombre eut un mouvement, comme si elle tournait la tête vers moi, sentant ma présence. Mon cœur fis un bond dans ma poitrine. Je fis volte-face et rentrai chez moi le plus vite possible.
Après avoir passé le pas de la porte, je claquai violemment cette dernière et collai mon dos à celle-ci pour reprendre mon souffle.

Bordel ?
Mais qui c'était, lui ?!
Et qu'est ce qu'il foutait là ?!
Je ne l'avais jamais vu avant.
Ok calme-toi. Calme-toi.

Ne soufflai pour me remettre de mes émotions et partis me rendre chez les frères squelettes pour en parler à Papyrus, s'il ne dormait pas déjà. Sur le chemin, les milles questions qui tourbillonnaient dans ma tête étaient ressassées en boucle. D'où venait-il ? Qui était-il ? Pourquoi est-ce qu'il me faisait autant penser à Sans ?

Les rues étaient éclairées la nuit, à la lueur des réverbères. Je sonnai à plusieurs reprise avant que le grand squelette ne finisse par ouvrir.

Papyrus : Oh ! Salut Lisa, que se passe-t-il ?

Moi : Salut, Pap's ! Lançai-je timidement, un peu gênée de le déranger à cette heure. Dis... Est-ce que ton frère est là ?

Papyrus : Oui, il est en train de ronfler dans sa chambre ! Pourquoi ? Je peux le réveiller si tu veux !

Moi : Oh, non ! L'arrêtai-je tandis qu'il tournait les talons. Au fait, je voulais savoir... Est-ce que vous avez un cousin, tous les deux...? Ou un truc du genre...?

Papyrus plissa les arcades de perplexité.

Papyrus : Je comprends de moins en moins où tu veux en venir...

Moi : C'est que... J'ai vu un autre squelette. Avouai-je.

Papyrus : Un autre squelette ?

Papyrus m'invita à entrer, intrigué. Assise sur le canapé du salon, je le laissai poliment me servir un jus d'orange en apportant développant davantage.

Moi : Oui, il ressemblait à ton frère, il avait la même taille, la même forme de tête... Tu en connaîtrais un autre comme ça ? Lui demandai-je en le remerciant pour la boisson.

Papyrus : Il y a des contrôles pour chaques allées et venues sur l'Outerground. Et je n'ai jamais entendu parler d'un autre squelette que moi et mon paresseux de frangin.

Sans et Frisk dormaient. Il était tard, après tout. Enfin, le squelette amateur de ketchup pouvait autant s'endormir à minuit qu'à midi alors...

Papyrus : Il ressemblait à quoi exactement ? M'interrogea-t-il.

Moi : Je ne sais pas, avouai-je. J'étais loin, et je n'avais pas eu le temps de bien voir. Tout ce que je sais, c'est qu'il avait la même silhouette que Sans.

Papyrus : Mystère alors. Tu devrais rentrer te reposer, au lieu d'aller à cette colline bizarre, tu n'es même pas autorisée à y aller ! Et si tu le revoies, ne va pas le voir et préviens le grand Papyrus, d'accord ?

Je n'aimais pas mentir, encore moins à Papyrus. Alors à la place je ne dis rien. Je finis mon jus d'une traite.

★★★

Cela faisait maintenant une semaine que ce mystérieux personnage n'avait pas repointé le bout de son nez. Je commençais à croire que j'avais rêvé. Alors ce fut avec étonnement que je l'aperçus une nouvelle fois, adossé à mon arbre, dans la même position que la dernière fois.

Nous étions au milieu de nulle part. S'il était agressif, personne ne m'entendrait crier. J'hésitai un temps, mais ce fut la curiosité qui l'emporta sur la peur. Cette fois, je pris mon courage à deux mains et avançai discrètement vers lui, en prenant bien soin où je marchais.

Arrivée en haut de la colline, je me cachai derrière l'arbre pour le regarder de plus près. Le squelette était noir d'ébène, son corps avait l'air de... Buguer ? Glitcher ? Je ne savais pas vraiment. Des mots ERROR flottaient autour de lui. Il portait un grand manteau et une écharpe, mais n'avait pourtant pas l'air d'avoir chaud par cette belle nuit d'été. Des bandes bleues électriques ornaient ses joues, et son regard était perdu dans l'immensité étoilée.

J'eus le souffle court. C'était bien un squelette. Je ne délirais pas. Que faisait-il ici ? il avait l'air... Triste. Mais la mélancolie était la tête normale des gens qui se perdaient dans leurs songes. Alors... J'avais cette tête là quand je contemplais le ciel ? Était-il là pour la même raison que moi ? J'avais l'impression que je m'épiais moi-même.

Je ne savais pas combien de temps j'avais passé à espionner cet inconnu, cambrée dans la même position. Je n'osais plus bouger. Venir sans se faire remarquer était une chose, mais maintenant, comment repartir ? Ses orbites se plissaient, il avait l'air tourmenté. Mieux valait s'en aller avant qu'il ne revienne de son périple astral.

Soudain, je marchai sur une branche morte en voulant reculer. Ce craquement pourtant anodin me paru comme un tapage d'enfer.
Aïe. Tout à coup, le squelette se retourna et porta ses mains à ses yeux pour en tirer des fils et me les lancer, m'attachant et me tirant vers lui. Je poussai un cri de surprise et tombai par terre
Il me regardait
Je le regardais
Il me regardait
Je le regardais
Il me regardait
Je le regardais

??? : Désøłé, jē t'ãvåįs prįsę pøūr qūęłqū'un d'ãūtrę... Me dit-il finalement, gêné, en me relâchant.

Je me relevai, abasourdie. Sa voix buggait, et je n'avais pas compris tout de suite ce qu'il avait dit.

Moi : Je vais bien, ne vous inquiétez pas. Répondis-je par réflexe, encore sous le choc.

Il était encore plus déroutant de près, avec ses pupilles difformes qui me fixaient, ses orbites et sa cavité nasale rouges comme si une lanterne brillait à l'intérieur et ses membres qui glitchaient. C'était à la fois bizarre et terriblement intéressant.

??? : Ūne mįnūtę. C'ēst tøi łã fįlłe dē lã dērnįère føis, nøn ?

Merde, il m'avait remarqué hier alors ?

Moi : Euh... Oui, c'est moi. Mais vous ? Qu'est-ce que vous faites sur ma colline ?

??? : cølłįnę ?

Moi : Oui, enfin non ! Enfin... C'est la colline où je me rends toutes les nuits pour regarder les étoiles.

??? : Åh bøn ? Møi aūssi ! Ęnfīn, pãs icį, j'ãi décøūvęrs cęt ęndrøīt tøūt récęmmēnt. Āvąnt, j'åłląīs dãns les røchęrs.

Moi : Chouette ! Moi c'est Lisa. Et vous ?

??? : Jē m'ãppęlłe Ērrør. Ęt tū pęūx mē tūtøyęr.

★★★

Error : Tū ãs dix-neuf ãns ?

Moi : Oui. Après mon arrivée sur l'Outerground, j'ai arrêté de grandir. Et je ne sais pas pourquoi.

Error : C'ęst pãs dē bøł, çã.

Moi : Je sais. Et toi ?

Error : Jē såįs płūs.

Moi : C'est pas de bol, ça.

Error : Jē såįs pãs. Pęūt-êtrę.

Je fis la moue, partagée entre l'agacement due à sa réticence et la reconnaissance pour sa totale indifférence de mon problème. Il n'avait pas l'air plus surpris que ça de savoir que je ne pouvais pas grandir. Depuis cette dizaine de minutes à faire connaissance, assis côtes à côtes sous l'arbre de la colline, il n'avait pas craché une seule information à son sujet. À la fois très suspect et... Je me devais de l'avouer... Très intriguant.

Error : Øh, whøūåw ! Fit-il en pointant ses yeux jaunes et bleu d'un côté vers le ciel.

Moi : Une pluie de météore ! Lâchai-je, émerveillée par le spectacle.

C'était magnifique ! Il y en avait par dizaines ! Je m'allongeai sur le dos, les bras croisés derrière le tête, pour mieux admirer les morceaux d'étoile tombés du firmament.

Error : C'ęst... C'ęst vråįmēnt ęxtråørdinãįre... Soupira Error d'un murmure.

Moi : Oui, mais la chose la plus belle à voir ici, ce sont les aurores boréales.

Error : Åh bøn ? Demanda-t-il sans détacher son regard du ciel.

J'hochai la tête.

Moi : Ici, elles n'apparaissent que trois nuits dans l'année. Avant, pendant, et après le solstice d'hiver. Les Outergroundiens organisent une fête cette période là et sortent de chez eux pour les admirer. Mais comment ça se fait que tu ne connaisses pas cette tradition ? Ça m'étonnerait que tu sois un monstre resté sur Terre... Ou peut-être que si ?

Le squelette noir d'ébène ne répondit pas. Aïe. Mince. J'avais peut-être été trop direct.

Error : Çã døit êtrę įncrøyãbłe à vøir. Jē pęnsē bįēn que c'ęst møn ūnįvērs préféré.

J'écarquillai les globes, décontenancée. Je m'attendais à tout, sauf à cette réponse.

Moi : Univers ? Comment ça univers ?

Il me dévisagea, malaisé, comme s'il avait sorti un truc qu'il n'aurait pas dit. Mais trop tard, mon esprit s'emballa.

Moi : Attends, les univers alternatifs existent ? C'est pour ça que tu ressembles autant à Sans ?? En vrai de vrai ???

Error : Ęūh.... Ø...Øūį.......? Sembla hésiter Error, fronçant du nez.

Moi : Mais alors il y a d'autres Papyrus aussi ? D'autres Frisk ? Et d'autres moi ?! Je...!! Oh, pardon. M'interrompis-je, deux mains plaquées sur ma bouche pour étouffer mon excitation, ce qui arracha un petit rire au squelette d'ébène.

Error : Jē nę crøis pãs, ęn tøūt cãs, jē n'ãi jãmaįs vū qūęłqu'ūn cømmę tøi. Ęn ręvãnche, ęn cę qūi cønscęrnę tøn arrêt dę crøįssãncę, jē cønnäis dēs gēns dãns lã même sįtūãtįøn qūę tøi.

Je souris. Ça me rassurait de savoir que je n'étais pas là seule comme ça, si ça se trouve c'était normal dans certains univers alternatifs. C'était pour ça qu'Error n'était pas étonné par mon état. Et si je venais d'un autre univers alternatif où les gens arrêtaient de grandir à douze ans ? Mais ça n'avait aucun sens pourquoi me serai-je retrouvée ici ? À présent qu'on m'avait ouvert cette porte, toutes les possibilités existaient.

Moi : Mais alors... Je suis unique ?

Error : C'ęst pøssįbłe, ãprès tøūt, lęs créãtęūrs sønt dēs gēns vrãimęnt bįzårręs.

Moi : Les créateurs ?

Error : Øuį, cęūx qūi nøūs ønt créé, qūøi.

Moi : Ah ouais, genre... Un peu comme des dieux ?

Error : Tū pęūx łe vøir cømmę çã.

Moi : Et toi, tu es une version alternative de Sans, je me trompe ?

Error : Nøn, c'ęst bįėn çã.

Moi : Je n'arrive pas à imaginer Sans autrement qu'unique ! Dis-je en rigolant. Et Ils font comment, ces "Créateurs" (Je n'y croyais pas trop.), pour faire les univers alternatifs ? Ils y pensent juste ?

Error : Øøøūåįs... Ęn grøs. Dįsøns płūtôt qūę dãns lę Mūltįvers, ił y å qūęłqu'ūn qūį cønsęīlłe cęs créåtęūrs ęt lēur dønnę ł'īnspįråtiøn dønt įłs ønt bęsøīn pøūr créęr. Pårcę såns įnspīrãtįøn, pås dę créãtīøn.

Moi : Whouaaaaaw, c'est qui ?

Le visage d'Error s'assombrit. Son regard était un peu agacé. Il reprit néanmoins :

Error : Įł... Īł s'ãppęlłe Īnk. Įł ręssēmbłe aūssi à Sãns ęn légèręmēnt płūs grãnd avęc un pįncęãu géånt ęn gūįsę d'ãrme. Øn ł'åppęlłe łē prøtęctēur dęs ÅŪ's.

Moi : S'il y a un protecteur... Songeai-je. Alors il y a aussi un destructeur, non ? Il y en a un ou plusieurs ? Qui est-ce ?

Error se raidit à cette question. Son visage prit une mimique étrange, crispée. Ses orbites se remplirent de petits "error".

Error : Łę... Ł-ł-łē dęstrūctęu-ū-u-ūr c'ęst...-c'ęst...-c'ęst...-ęs-s-st....

Il avait complètement buggé, comme s'il n'arrêtait pas de revenir en arrière pour ne pas avoir à répondre. Je poussai un long soupir.

Moi : C'est toi, pas vrai ?

Il glitcha de la tête aux pieds, se prit la main au front, me regarda, détourna des pupilles.

Error : Tū-ū-ū pęū-ū-ūx... Tū pęūx t'ęnfūįr ęn cøūrãnt sį tū vęū-ūx.

Mais je ne m'enfuis pas. Je restai là, me mis à l'aise sur mes jambes croisées. Je lui pris les mains.
Le squelette glitché bugga encore plus. Il retira ses mains des miennes.

Error : Je sūis hãptøphøbę. Dit-il.

Moi : Oh, désolée.

Il y eut un silence. On aurait dit qu'il craignait que je lui en veuille. Peut-être ne faisait-il pas ça pour le plaisir ?

Moi : Hey, je ne t'en veux pas, tu sais ? Annonçai-je de ma voix la plus douce.

Error : Åh... Åh bøn ?

Moi : S'il y a un destructeur, c'est sans doute pour une raison... Je ne sais pas, peut-être que tout explose s'il y a trop d'univers ? Enfin... Il doit avoir un équilibre, alors même si c'est dur c'est important ce que tu fais...

Ça me faisait un peu mal de dire ça. Je ne savais pas du tout de quoi je parlais. Il me lança tout d'abord un regard septique, qui s'ouvrit peu à peu. Il était... Touché ? Je ne savais pas, ses réactions étaient vraiment inexpliquées...

Moi : Enfin, si tu pouvais éviter de détruire les univers heureux ça m'arrangerait. Ajoutai-je avec un peu d'humour.

Error : Øuį. Øuį d'ãccørd. Répondit-il immédiatement, presque par réflexe.

Je me recroquevillai sur moi-même, encore un peu chamboulée par ces idées d'univers alternatifs. Chamboulée, mais surtout... Exaltée. Une pensée me traversa soudain l'esprit. Je consultai ma montre, alarmée.

Moi : Il est quelle heure ? Oh merde, j'ai dit à Papyrus que je le rejoindrais avec Sans pour dîner chez Grillby, il va me tuer !

Je me levai brusquement et commençai à courir vers le village.

Moi : D...Désolée, je dois y aller !

Error : Àttęñds, øn pęūt chęrchēr à sę revøįr !

Mon cœur s'enflamma. Vraiment ? Cet être venu d'autres mondes demandait vraiment à ce qu'on se revoit ??

Moi : Je suis là tous les soirs ! On se retrouve demain ?! Criai-je parce que j'étais de plus en plus loin.

Error : À 23 hęūres !! Jē t'ãt.....

Mais sa voix se perdis dans le vent qui sifflait dans mes oreilles. C'était du sport de passer à travers le champ de pierre en courant, je ne l'avais jamais fait aussi vite. Ce fut suffocante et trempée de sueur que je rejoignis le Grillby's. Papyrus et Sans étaient déjà là, dégustant leurs hamburgers à une table. Frisk devait dormir sans doute. Le grand squelette se leva, inquiet.

Papyrus : LISA ! Tu as du mal à respirer ? Ça va ??

Moi : Ça va, Pap's...!! Dis-je entre deux bouffées d'air. J'ai juste couru...! Très vite...! Tout va bien...!

Il hocha la tête, soulagé. Vu qu'il n'avait pas de poumons à remplir, il ne savait pas trop comment ça marchait, juste que les humains avaient besoin de respirer pour ne pas mourir.

Papyrus : Au fait...! Chuchota-t-il. Tu as revu le squelette bizarre...? C'est pour ça que t'es en retard...?

Merde. Que lui dire au juste ? Je devais lui mentir, n'est-ce pas ? Je profitai de ne pas avoir encore trop de souffle pour lâcher naturellement :

Moi : Je me faisais des idées...! Je crois qu'en fait c'était un rocher...

Papyrus : Roooh, toi et ton imagination alors ! Me gronda-t-il gentiment.

Sans : Et bé, c'est dangereux de courir, je le dis toujours. Plaisanta Sans, affalé sur son siège, avec son sourire et sa voix douce, une bouteille de ketchup à la main. T'étais encore en train de rêvasser ?

Moi : Ouais... Confirmai-je en reprenant de l'oxygène, avant d'enlever mon manteau et de le mettre sur le banc en face des squelebros.

Mon regard resta collé sur l'amateur de ketchup. En repensant à Error, c'était évident qu'ils étaient versions alternatives. Sa façon de sourire quand il était gêné, ses tics, son timbre, ses traits de caractère... Leurs ressemblances étaient si frappantes... Et pourtant, beaucoup les séparait. Le squelette d'ébène était plus nerveux pas exemple.

Sans : Hey, ça va ?

Moi : O...Oui, je vais demander des frites à Grillby.

À moitié fuyante, j'allai au comptoir demander mon dîner au gérant du bar, quand l'idée de l'interroger au sujet du squelette d'ébène me vint.

Grillby m'avait dit un jour qu'il était fan de l'allure et de la classe des barmans dans les films. Il s'était donc converti aux codes de conduite appropriés. Avoir l'air neutre -ça c'était facile vu qu'il n'avait pas de visage à proprement parler, juste des lunettes rectangulaires tenant en place on ne savait comment-, mais sympathique auprès des clients, avoir la conversation facile mais ne jamais la demander. L'homme aux flammes bleues cyan se plaisait à écouter les bavardages, les morceaux d'histoires, collecter les secrets et ne les révéler que si l'on lui demandait directement. Si quelqu'un savait les choses ici, c'était lui.

Moi : Grillby. Soufflai-je à la tête brûlée d'un air discret, ce qui titilla tout de suite son attention. Est-ce que tu connaîtrais un certain Error ?

Il s'arrêta de laver le verre qu'il était en train de frotter et le reposa sur le comptoir.

Grillby : Qui t'a parlé de lui ?

Il le connaissait bien, donc.

Moi : Je l'ai rencontré. Répondis-je simplement.

Il resta silencieux un moment, puis reprit son astiquage.

Grillby : J'ai rencontré Error il y a quelques années. Il vient dans mon bar, parfois, à l'heure de la fermeture pour demander du chocolat. Il est très fermé et très secret. Je me demande où il loge, d'ailleurs personne ne connais son existence à part moi. Et toi, bien entendu. Je pense qu'il vit à la rue, en tout cas il n'a pas l'air d'avoir un gold en poche.

Error ? Fermé ? Je ne le trouvais pas fermé. Mystérieux, oui... mais pas fermé. Il m'avait parlé de beaucoup de choses, hier.

«Peut-être parce qu'on était sous les étoiles.»

C'était vrai que j'étais beaucoup plus ouverte, dans ces moments-là. Je n'avais même pas hésité à lui parler de mes problèmes de croissance.

Moi : Ok, merci Grill. Dis-je en allant rejoindre Sans et Papyrus.

Avant de me lever, il me dit :

Grillby : Je trouve qu'Error ressemble beaucoup à Sans. Et tu sais pourquoi ?

Sans voir son visage, je pus deviner qu'il souriait.

Grillby : Tout les deux ne payent jamais leur addition.

★★★

22h30.
Dans une demi-heure, je devais retrouver Error sur la colline. J'avais le trac. C'était quelqu'un que je ne connaissais presque pas, et en plus c'était le destructeur des univers dont il m'avait parlé, pourquoi j'avais cette incontournable envie de le revoir ?

Peut-être... Parce que je savais qu'il allait m'arriver un truc de dingue.

Je soupirai d'un petit rire. Un truc de dingue. Depuis combien de temps j'espérais qu'un truc de dingue toque à ma porte ? Beaucoup trop. Mais... Et lui, pourquoi est-ce qu'il tenait tant à ce qu'on se retrouve ? C'était assez étrange d'une certaine manière. Mais je décidai de ne pas y réfléchir davantage et claquai la porte derrière moi. J'avançai à grand pas, déterminée, bien que la boule au ventre.

Error : Åh, tū ēs łà ? Jē pęnsåįs qūe tū nę vįēndrãīs pãs.

Error était déjà sur l'herbe de la colline. Son visage s'était illuminé en me voyant, ce qui me fit plaisir.

Moi : Pourquoi je ne serais pas venue ?

Error : Pãrcę qūę jē sūis łe dēstrūcteūr dēs ūnįvērs åłternåtįfs, pãrdį.

Moi : Tu marques un point. Mais je n'ai pas peur.

Il dégageait quelque chose de rassurant, comme Sans. Peut-être que ce n'était pas toujours le cas, mais il n'avait rien de franchement menaçant pour un destructeur. Je m'assis à côté de lui, et observai les constellations.

Moi : La voie Lactée est belle ce soir.

Error : C'ęst vrãį. Øn nę lã vøit jãmaįs aūssi bįēn dę lã Tērrę.

Moi : C'est pour ça que je suis restée. Approuvai-je. Mais il y a plein de choses sur terre qui manquent ici. La neige qui tombe du ciel par exemple... Ou la pluie... Ici il n'y a pas... de nuages à proprement parler, juste de la brume.

C'était ce qui me manquait le plus sur Terre. La neige. Les petits morceaux d'eau gelé tombant du ciel m'hypnotisaient presque autant que les étoiles.
Error parut réfléchir. Soudain, il dit :

Error : Tū ãs dēs vêtęmēnts chåūds ?

Moi : Bien, sûr, il fait froid sur l'Outerground en hiver.

Error : Pårfãīt. Mēts-lęs, øn vã vøir lã nęįge.

Moi : Hein ?!

Error : Øuį, jē vãįs nøus téłépørtęr dåns ūn ūnįvērs åłternåtįf.

Moi : Vraiment ?! M'exclamai-je, pleine d'espoir.

Il étouffa un gloussement dans son poing.

Error : Ałlez, dépêche-tøi, øn pãrt pøūr ūn nøūvęau møndę !

★★★

Moi : Whouaaaaaaw !

Error avait ouvert une sorte de... Brèche interdimensionnelle. Nous y étions entrés pour nous trouver sur Terre, dans une rue déserte où tombait des kilos de neige. J'avais mis mon blouson à fourrure pour me protéger du froid. Il faisait nuit, mais la lumière des réverbères éclairait nos visages. Je sautais un pied sûr l'autre, surexcitée et pétillante, avec la sensation d'avoir perdu dix ans d'âge mental. J'essayais d'attraper la neige avec ma langue, ne m'étant pas sentie aussi vivante depuis longtemps.

Le squelette d'ébène croisait les bras et baissait la tête d'un air crâneur.

Error : On peut dire que tu as les étoiles dans les yeu...!

Il fut interrompu par une boule de neige qui lui arriva en plein dans la face.

Moi : Hahaha ! En pleine poire ! On dirait que tu vas tomber dans les pommes !

Error : Et des marrons, tu en veux ?!

Le sourire d'Error s'étira. Avec un air à la fois méchant et amusé, il me lança à son tour une boule de neige.

Moi : Eeeh ! Mais on dirais que t'as la pêche ! Ris-je en évitant le projectile.

Ça partit en une bataille de boule de neige, fruits et de légumes.

Error : Pour toi les carottes sont cuites ! Dit-il en esquivant une boule.

Moi : Tu vas manger des pissenlits par la racine !

Error : T'es sûre d'en être capable ?

Moi : Pff ! C'est bête comme chou !

Error : Ça m'étonnerait, t'es haute comme trois pommes !

Moi : Méchant ! Criai-je en me prenant une boule.

Je découvrais avec joie ce nouvel aspect de la personnalité d'Error. Quelqu'un de joueur, qui n'avait aucune gêne et qui aimait la confrontation apparemment. Son sourire aurait pu m'effrayer, mais dans le contexte présent, il ressemblait plus à un grand gamin qu'autre chose.

Se couvrant la tête, hilare, feignant d'être envahi sous les projectils, Error partit se cacher derrière un cabanon.

Moi : Tu vas voir ! Criai-je en jetant une boule de neige.

Une main inconnue la rattrapa soudain, puis la laissa s'écraser sur le sol. La personne en question, interposée comme par magie entre moi et ma cible, se tenait droit, le regard vide, inquiétant. C'était était un Sans avec des habits trop incongrus et mélangés pour être décrits, mais il portait une grande écharpe brune, des baskets tigrées, une bandoulière contenant un arc-en-ciel de fioles, et un pinceau géant derrière son dos.
Un pinceau géant...
Ça devait être Ink !

Ink : Bonjour, humaine.

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Outertale!Papyrus et Outertale!Sans :

Outertale!Grillby :

Error!Sans :

Voilà ! Fin de cette première partie ! Bon. Normalement, je vous retrouve deux secondes après parce que je sort les deux parties en même temps. Mais voilà.

Sur ce,

À dans deux secondes !

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