Chapitre 41: La Tempête

Coucou, 

Voici le dernier chapiiiitre de ce premier tome d'Outer Banks! 

Bonne lectuuuure~


*****


Ils se retrouvaient tous assis sous un chapiteau blanc et sur des chaises bleus marins contre un des murs du chapiteau. Ils fixaient les policiers s'afférer à repérer John B sur l'océan avec les patrouilles maritimes, communiquant avec eux avec l'aide de la technologie. Des ordinateurs et cartes maritimes étaient disposées un peu partout sur les tables blanches, placées au milieu du chapiteau. Un brouhaha infernal amplifia le mal de tête de Yeva, qui était assise entre JJ et Kiara, posant sa tête contre l'épaule droite de son petit-ami, enserrant sa main posée dans celle de JJ.


Les gyrophares rouges et bleus que ce soient des camions de pompier ou des voitures de police tournoyaient encore et se reflétaient contre la toile du chapiteau et le sol, éblouissant par moment les yeux des jeunes pré-adultes assis le long d'un des murs blancs du chapiteau, attendant des réponses. Un agent de police restait devant eux, prêt à les contrôler s'ils essayaient quoique ce soit pour s'extraire de l'emprise de la police sur eux. Yeva regardait par-dessus l'épaule gauche du flic et regardait les gros nuages progresser dans le ciel noir tandis qu'elle entendait vaguement la voix d'un policier informer ses collègues. L'angoisse se voyait sur son visage, elle massait ses mains, avait les sourcils et son petit nez froncés. De temps en temps, elle dégageait une de ses mèches noires pour la remettre derrière son lobe d'oreille. 


—...Shem Creek jusqu'à Breach. Surveillez tous les points d'accès côtiers, finissait-il par dire, c'est compris ? Il faut qu'on l'arrête.

—Tu crois qu'ils vont réussir à l'arrêter ?? murmura-t-elle.

—Tu veux parler de John B ? demanda JJ en finissant par serrer la main gauche de Yeva et en pinçant ses lèvres.

—Hmm...


JJ senti le hochement positive de tête de la jeune fille contre son épaule et ses cheveux noirs effleurer sa peau de son cou.


—Je n'y crois pas une seule seconde. On parle de John B et il a Le Phantom. Le bateau le—

—Le bateau le plus rapide au monde, coupa Yeva en redressant la tête et en esquissant un faible sourire, mais JJ regarde dehors, autour de toi et franchement, dis-moi, ils vont s'en sortir hein ?  


JJ baissa les yeux et la jeune fille put voir son visage crisper depuis tout à l'heure, montrant son angoisse, se détendre et il hocha la tête, affirmant les propos de Yeva. Puis, les pré-adolescents sursautèrent en voyant Le Phantom éclairé de toute parts et ils se levèrent pour sortir du chapiteau, horrifié tandis que l'agent qui les surveillait les stoppait en pointant son flingue sur eux.


—Retournez-vous asseoir. C'est un ordre.

—Mais—

—C'est un ordre, jeune fille.


L'agent croisa le regard effrayé de Yeva et elle hocha la tête. Elle se fit tirer en arrière par JJ, qui ramena la jeune fille contre lui.  JJ, Yeva, Kiara et Pope se rassirent sous le regard perçant de l'agent.


—Qu'est-ce qui se passe ici ?

—Officier Plumb ?

—J'ai entendu du raffut ici, qu'est-ce qui se passe ? interrogea-t-elle en regardant Yeva, sa main enlacée à celle de JJ et son regard croisa celui noir de son camarade.

—Ils ont essayé de s'enfuir. Je les ai retenus.

—Ce—

—Faites mieux votre boulot et ils ne s'enfuiront pas. Surveillez-les. C'est tout ce que l'on vous demande.

—Bien.


L'agente s'éloigna non sans regarder un dernier coup d'œil à Yeva, qui se tendit contre JJ. Celui-ci la regarda et fixa son regard sur le dos de la jeune femme policière.


—On dirait que vous vous connaissiez, commença Kiara.

—Elle est venue plusieurs fois chez nous à cause de Topper et de ses plaintes à la con. Elle s'est aussi occupée du dossier de ma mère.

—Et elle a surtout, essayer de coincer John B.

—Pope... ! le réprimanda Kiara.

—Pardon...


Yeva secoua négativement la tête et soupira.


—Ce n'est pas grave...


Elle passa sa langue sur ses lèvres et reporta son attention sur la mer lorsqu'elle entendit le bruit des sirènes s'amplifier.


—Ils l'ont trouvé, vous croyez ? demanda Kiara.

—N'apporte pas le malheur à John B, Kiara, répondit simplement JJ, c'est en parlant de mauvais augure que vous l'apportez, vous savez.


JJ et Yeva se serrèrent la main, l'angoisse reprenant le dessus sur eux. La jeune fille regardait vaguement ce qui l'entourait et sentait sa gorge asséchée lui bloquer la respiration tandis qu'elle entendait une phrase, qui lui glaça le sang à partir des talkies-walkies des policiers. En même temps, ils étaient dans les premiers rangs de ce spectacle où elle voyait les gens aller-venir en courant sous le chapiteau, en criant des ordres pour essayer d'attraper John B et Sarah. Tout cela commençait à devenir trop et à lui donner le tournis. Comme pour ses amis, elle ne voulait pas que John B et Sarah se fassent arrêter et eux avec, mais y'avait pas de solution là, actuellement. Ils étaient coincés et la Tempête approchait, ça elle le sentait. Le vent commençait progressivement à changer de tournure et cela lui déplaisait fortement. Ça n'allait pas arranger leur situation et plutôt l'aggraver.


—Le suspect tente de fuir vers le sud.

—C'est John B ! alerta-t-elle à ses amis, qui redressèrent leur attention sur les informations.

—Nos tentatives pour contacter le bateau ont échoué. On se fait salement secouée par la tempête.


 Elle tressaillit en entendant les paroles des policiers devant elle, qui s'activait à arrêter leur pseudo-coupable pour le meurtre du Shérif Péterkin, alors, que elle...elle savait que ce n'était pas John B, mais Rafe, son ex. Comment faire pour réparer tout ça ? Comment faire pour innocenter John B et arrêter cette mascarade ? Réfléchis...Réfléchis...RÉFLÉCHIS !!! Son esprit se coupa en entendant les propos de JJ.


—Ils tentent de les semer en traversant la tempête, comprit JJ.

—C'est de la folie ! Ils vont...déclara Kiara, paniquée.

—Restez en position, Capitaine, ordonna l'agent Bratcher.

—Bien reçu, disait ledit Capitaine.

—J'ai encore une dernière carte dans ma manche...


Yeva regardait ses amis, remarquant qu'eux-mêmes restaient silencieux et la panique se lisait sur leurs visages sombres. La pluie avait commencé à tomber depuis un certain moment maintenant et elle ne faisait qu'augmenter de plus en plus. Les Pogues et les policiers entaient la pluie tomber sur le toit du chapiteau, ralentissant les recherches ce qui satisfaisaient un peu les Pogues parce que cela permettait à John B et à Sarah de profiter de la tempête pour s'enfuir, mais d'un autre côté cela les terrifiait et ralentissait les efforts de la Police pour ramener John B et Sarah sur la terre ferme sain et sauf. Déglutissant, Yeva sentit ses mains moites trembler et son estomac se nouer. Elle avait peur et cette peur n'arrêtait pas de grandir et elle sentait que cette même peur allait bientôt exploser. Surtout, quand elle remarqua Ward Cameron arriver à l'intérieur du chapiteau, sans se faire arrêter par la police, désemparé et trempé par la tempête et les observer avec véhémence avant de s'asseoir sur une chaise, à la table des policiers.

Elle ne comprenait pas pourquoi ou elle ne voulait pas comprendre que Ward jouait encore son double jeu. Ça la mettait en colère. Terriblement. D'autant plus, qu'elle ne pouvait pas faire grand-chose actuellement, puisqu'ils étaient surveillés par l'agent Bratcher, qui les fixait sans vergogne depuis qu'il s'était fait remonter les bretelles par l'agente Plumb. Elle se mordilla la joue intérieure gauche, elle ne voulait pas perdre ses amis, mais elle ne voulait encore moins les voir entre les mains de la police, de Topper et de Ward Cameron parce que cela voudrait dire que Ward aurait gagné et ça, c'était hors de question, mais d'un autre sens, elle ne voulait pas les voir mourir dans cette stupide tempête, qui était venue interférer sans prévenir dans l'équation. Elle prit sa colère et son mal en patience tandis qu'elle voyait Ward prendre les équipements technologiques de la police et les aider à ramener John B et Sarah à Kildare. Elle espérait fortement que John B ne réponde pas et ne cède donc pas aux propos mensongers de Ward.  Le père de Sarah prit doucement un talkie-walkie et l'amena à sa bouche, prêt à parler et laissa ses mains trembler. Il l'actionna.


—John B ! l'appela-t-il fermement, John B, je sais que tu es là, mon grand. Je sais que vous m'entendez aussi, laissez-moi vous parler, renchérit-il.


Ward regarda les adolescents durement les uns après les autres, leur infligeant dans son regard toute la haie et l'inquiétude qu'il avait dans son regard. Dans son mouvement, il put voir le regard angoissé de Yeva, mais cela ne lui fit rien du tout. C'était leur faute s'ils étaient rendus là après tout, à gérer cette tempête imprévue et cauchemardesque. Ils avaient embarqués sa fille-chérie, sa princesse, dans leur délire. Il ne leur pardonnerait pas surtout s'il perdait sa fille-adoré dans le lot.

—Si tu aimes ma fille autant que je l'imagine, je te demande d'opérer un demi-tour et de revenir sur la terre ferme, John B! Aide-moi à la ramener saine et sauve, vous êtes en plein dans une tempête qui ne s'arrêtera pas à une petite averse, implora Ward.


Ward reprit son souffle et but une gorgée d'eau—le stress asséchant sa gorge—avant de reprendre.


—Mon grand, tu fonces droit sur une tempête, tu es conscient de ça ? Vous vous ne vous en sortirez pas, vous comprenez ? Vous tombez droit vers la mort ! John B, par pitié, je vais tout arranger. Je te le promets, reviens parmi-nous ! Onva négocier, ok ? Je ferais tout ce que tu voudras.


Ward arrêta la communication pour fermer les yeux en soupirant avant de reprendre. Il ne savait plus quoi faire pour que John B réponde à son appel et lui fasse la conversation. Ward voulait ramener sa fille auprès de lui plus que n'importe qui. Il voulait savoir si sa fille allait bien. Et le fait que John B ne cède à aucun de ses appels ne faisait que l'angoisser et lui faire imaginer tout et n'importe quoi jusqu'à l'exagération. Il s'imaginait des films et Ward ne voulait pas que cela devienne une terrible et dévastatrice réalité. 


—John B, je t'en supplie ! Pense à elle et je t'en conjure, opère un demi-tour. Ramène-nous, non ramène-moi ma fille.


JJ, Yeva, Kiara et Pope retenaient leur souffle à ce que leur meilleur ami allait répondre. Allait-il seulement y répondre ? Cela faisait déjà plusieurs minutes que Ward essayait de créer un contact entre eux et John B. La tension et l'inquiétude étaient palbable sur le site et la tempête n'arrangeait pas les choses, au contraire, elle amplifiait tous les sentiments négatifs de chaque personne. Quant aux Pogues, ils espéraient qu'ils n'avaient pas fait tout ça pour rien, mais d'un autre côté, ils tenaient à leur ami. Ils étaient soudés et rien ne pouvait les séparer, pas même une tempête: ils le croyaient tous. 


Yeva sentait son menton trembler tandis qu'elle resserrait sa main dans celle de JJ. Ce dernier lui prit l'épaule droite de son autre main et la retourna pour qu'elle aille nicher son visage contre le creux de son cou, plaquant légèrement sa poitrine contre son torse. Il déposa sa main valide dans le dos de sa bien-aimée, pour la câliner afin de la rassurer et il fixait durement Ward, qui les observait.

Ils sursautèrent en entendant la voix criarde de John B mélangé à la forte pluie, qu'ils pouvaient entendre à travers le talkie-walkie faisant se retourner et légèrement se détacher Yeva de l'emprise chaleureuse de JJ pour mieux suivre la conversation.  Ils étaient tous suspendu à ce qu'allait répondreJohn B. Au moins, ils surent que John B et Sarah étaient vivants.


—Ward Cameron, vous m'entendez ? demandait-il.

—Oui, je t'entends, mon dieu, merci ! Ramène-la-moi, ok ? On arrangera les choses à votre retour, d'accord ? J'accorderais toute mon attention sur notre arrangement, d'accord ?


Les adolescents virent Ward papillonner des yeux et leur sang se glacèrent en entendant la voix furieuse de John B résonner à travers le chapiteau...


—Écoutez-moi, d'abord. Je ne vous laisserais pas vous en tirer. Je ne vous laisserais pas. Vous avez tué mon père, Ward! Et vous m'avez fait accusER d'un meurtre que je n'ai pas commis...! Vous m'avez...absolument...tout pris !! Vous avez gâché ma vie ! Mais je suis encore là. Et je peux vous l'assurez Ward, un jour je reviendrai et je reprendrai mon dû. Alors, votre accord à l'amiable vous pouvez vous la mettre là où je pense. Je ne vous écouterai pas parce que je sais que moi, je n'ai rien fait et rien à me reprocher. Je ne retournerai pas sur mes pas. J'avancerai et je trouverais un moyen pour détruire tout ce que vous avez construit et pour montrer à tout le monde votre double-visage. Ça, je peux vous en faire la promesse. 


Yeva et les autres gens, qui l'entourait voyait le regard implorant de Ward progressivement changer et se faire plus dure, écarquillant légèrement les yeux, contractant les traits de son visage comme s'il était en colère, pas de l'extérieur, mais de l'intérieur. John B venait de le menacer devant tout le monde. 


—Vous avez compris ? Je ne vous laisserais pas. Je vous poursuivrai jusqu'au bout du monde s'il le faut pour prouver mon innocence.

Puis, le talkie-walkie ne laissait plus résonner la voix criarde, blessée et peinée de John B, laissant un long et angoissant silence entre les adolescents, Ward Cameron et les policiers. Les paroles de John B avaient surpris tous les policiers. Apparemment, ils ne connaissaient pas toutes les versions de l'histoire et les pièces de puzzle qu'ils avaient commencé à rassembler commençaient déjà à se détacher et à se briser les uns derrières les autres, défaisant le puzzle géant qu'ils avaient construit depuis le début de l'histoire. Certains policiers tournaient brièvement le regard vers les Pogues, et ces mêmes policiers commençaient à douter de la véracité des paroles de Ward. Mais ils étaient policiers, alors les officiers affichèrent à nouveau un visage de marbre et se reconcentrait. S'ils devaient recommencer l'enquête depuis le début, ils le referaient pour mieux comprendre et savoir qui avait raison et qui avaient tort dans cette histoire tordue.


La voix d'un autre policier fit écarquiller les yeux de Yeva et augmenter ses tremblements tandis qu'elle tourna son regard larmoyant du regard tout aussi chagriné de JJ. Elle se jeta dans ses bras, encerclant son cou de ses bras tremblants et elle lâcha ses larmes sur le haut noir de JJ.  Les Pogues avaient compris le message de John B: ils ne reverraient pas John B ni Sarah avant un très long moment. Ce dernier posa une main sur l'arrière crâne de Yeva et de haut en bas, caressa sa tête pour la réconforter tandis qu'il sentait les épaules tressautant de sa bien-aimée effleurer sa mâchoire droite. Il fixait durement l'agent Bratcher, l'Officier Plumb, l'Officier Shoupe, l'Officier Thomas et évidemment, Ward Cameron. Tout comme Pope et Kiara, JJ sentit les larmes remplir ses yeux océaniques. Cesoir-là, ils avaient perdu deux amis et c'était la faute de toutes lespersonnes présentes autour d'eux qui avaient commis ce châtiment.


—On a perdu leur signal radio, Chef, avait révélé un policier à travers un Talkie-Walkie.


Ward se vit retirer le Talkie-Walkie et l'Officier Shoupe se rapprocha de la table des communications, posant sa main gauche et ferme sur la surface de la table.


—La vie de ces gosses est en jeu, continuez les recherches. Terminé.

—Bien reçu.


Kiara, JJ et Pope virent l'Officier Shoupe poser une main sur la large épaule droite de Ward et se pencher vers lui.


—Vous, ne bougez pas d'ici, disait l'Officier Shoupe, vous avez des choses à nous raconter on dirait, renchérit-il comme s'il le menaçait.


Le regard larmoyant et éteint, Ward regardait le clavier d'un ordinateur sans rien rajouter. Il était dans le néant, il n'arrivait plus à faire réfléchir son cerveau et à trouver une solution pour retrouver sa princesse. Elle lui manquait terriblement. Il déposa son front contre ses mains enlacées et il essayait de faire le vide dans sa tête, mais son esprit ne faisait que lui ramener le visage souriant, le rire pétillant et contagieux de Sarah. Il la revoyait bébé marché sur la plage de leur maison secondaire aux Bahamas. Il la revoyait lire et rire en famille. Ward se sentait désemparé. 


Quelques heures plus tard, dans la nuit, la pluie s'abattait sur Kildare plus violement qu'il n'y paraissait. Ilfaisait nuit noire depuis trois heures et le silence se faisait châtier par lapluie. Kiara, JJ, Yeva et Pope se redressèrent, le regard chagriné, en voyant les Officiers de Kildare les rejoindre, trempé de la tête au pied par la pluie. Dans le chapiteau, il ne restait qu'eux, Ward, l'Officier Thomas, l'Officier Plumb et l'Officier Shoupe; les autres qui encombraient l'espace étaient partis. 


—Vous les avez trouvés ? demanda Pope, le regard sévère.


L'Officier Shoupe lâcha un « non » à peine audible aux oreilles des adolescents, Pope se tourna vers ses amis.


—Ils ont réussi à s'enfuir, alors ? demanda Kiara, le regard plein d'espoir.

—On...On les a perdus, révéla enfin l'Officier Shoupe en regardant chacun des adolescents.


Yeva sentit son cœur exploser en miette tandis que ses mains s'amenaient automatiquement à sa bouche pour retenir un gémissement de tristesse. Ses petits yeux regardaient, un par run, les policiers tandis qu'elle sentait la main ferme de JJ prendre appui sur son épaule gauche.


—Je suis désolé...s'excusa encore l'Officier Shoupe, le regard éteint. 

—Attendez, comment ça « perdus » ? interrogea Pope, en intervenant, ça veut dire quoi exactement ? Ils n'ont pas pu disparaitre comme ça, par magie si ? Après tout, la magie ça n'existe pas, renchérit-il en s'énervant progressivement.

—Ils ont conduit le bateau dans la tempête, plus exactement, en plein milieu d'une tempête tropicale, Pope. Il pleut à grosses gouttes et on ne voit rien que ce soit visuellement ou sur nos machines. On ne les trouve pas. On a fait tout ce que l'on a pu. Je suis désolé de le dire, mais-

—Donc, ils sont morts, c'est ça que vous essayiez de nous dire ? demanda Kiara, en lâchant une larme eten coupant sans vergogne la parole à l'inspecteur.

—On n'en est pas sûrs, finit par dire l'Officier Shoupe.

—Vous n'êtes jamais sûrs de rien, de toutes les façons, cracha Yeva en fusillant les policiers.

—C'est vous qui les aviez poussés droit dans la tempête ! renchérit JJ en pointant chacun des Officiers qui se tenaient derrière l'Officier Shoupe.


Yeva sentit sa pression sur son épaule se faire moindre et elle vit JJ avancer vers le principal concerné pour pousser l'Officier Shoupe, qui se réceptionna grâce à aux Officiers Thomas et Plumb derrière lui.


—Vous vous foutez de nous ? criait JJ en fusillant du regard l'Officier Shoupe, je vais vous tuer!!! Mençait-il.

—JJ!!! hurla Yeva et Kiara en voyant le jeune homme pousser l'Officier, la peur au ventre. 


JJ jouait des bras avec l'Officier Shoupe pour essayer d'atteindre sa gorge, mais il se fit attraper par la taille, par l'Officier Thomas et il pu voir le visage strié de larmes de Yeva. Malgré tout, son cœur bondissant rageusement dans sa cage thoracique, il explosait sa colère sur les Officiers, se débattant de l'emprise de l'Officier Thomas. JJ voulait leur faire prendre conscience de la rage qu'ils avaient depuis le début de la tempête.


—Vous l'aviez tué ! cria Pope, il n'avait tué personne et vous l'aviez poussé jusqu'à la mort ! C'est vous les meurtriers dans cette histoire !!! Pas John B!!


Kiara se rapprocha de Yeva en la voyant tanguer et reculer. C'était trop. Alors, que JJ se débattait des bras de l'Officier Thomas et des mains de l'Officier Plumb, il entendit Kiara l'appeler en pleurant. Il tourna son regard vers la jeune fille et sentit son corps se tendre et s'arrêter dans ses mouvements de défense en voyant Kiara tenir Yeva dans ses bras, inerte. La tête de Yeva reposait contre la poitrine de Kiara et sa main droite reposait contre le sol. Son visage était tourné vers Kiara.


—Arrêtez, s'il-vous-plaît...Implora,Kiara, Eva est...

—Eva...Eva...


JJ répétait sans cesse le prénom de sa bien-aimée alors qu'il se rapprochait doucement vers elle, après s'être détaché de l'Officier qui lui maintenait encore les épaules et le corps inerte de la jeune fille s'ancrait dans son esprit comme une marquage au fer rouge. C'est au même moment, que les parents de Kiara et de Pope vinrent se présenter au ralliement, qui se faisait au phare de Kildare.


La mère de Kiara se rapprocha doucement de sa fille et se positionna sur son côté droit en s'agenouillant pour l'épauler et la prendre dans ses bras par derrière tandis qu'elle voyait le visage larmoyant de sa fille se camoufler contre son épaule. JJ en profita de la surprise de leur venu pour s'agenouiller et fixer le visage fermé et éteint de Yeva. Il laissa passer les parents de Pope devant lui et son regard fixait le visage strié de larmes et endormi de la jeune fille. La main gauche de JJ tremblotait —tandis qu'il la tendait pour toucher le visage de Yeva— tout comme ses jambes, qui ne le supportait plus et qui était sur le point de tomber. JJ  ne put s'empêcher de laisser sortir ses larmes de ses yeux.


Il fut retenu par le paternel de Pope, qui le rattacha à leur câlin familial, le faisant s'éloigner du corps de la jeune fille. Par-dessus, l'épaule gauche du père de Pope, il fixait le corps ensommeillé de sa petite-amie. Au même moment, il la vit se faire embarquer sur un brancard et un instant plus tard, Topper pénétrait le chapiteau et voyait Yeva se faire emmener par les ambulanciers. Il accourra vers sa sœur cadette et prit son visage en coupe, arrêtant les ambulanciers dans leur trajectoire. Le teint livide et effrayé, il appelait sa soeur.


—Yeva...eh, c'est moi, ton grand-frère...Eva...! Réveille-toi !


JJ ne pouvant plus supporter que Topper ne touche la jeune fille connaissant la tension qui régnait entre le frère et la soeur. JJ réussi à se dégagea de l'emprise des Heyward et se dirigea promptement vers Topper jusqu'à le pousser pour laisser les ambulanciers emporter Yeva loin de Topper.


Topper fixait JJ et le pointait du doigt.


—C'est à cause de toi ! Elle n'aurait jamais dû t'approcher ! Elle n'aurait jamais dû t'aimer! MA PETITE-SŒUR! QU'EST-CE QUE VOUS LUI AVIEZ FAIT ENCORE ?

—NE TE MOQUE PAS DE SES SENTIMENTS ! cria JJ à son tour, faisant sursauter tout le monde, Et tu sais très bien, que tu as perdu le droit de l'appeler ainsi ! Elle te l'a dit non ? Tu n'es plus un frère pour elle. 

—Elle reste ma petite-sœur, salaud ! À ce que je sache, on partage encore le même lien de sang. Alors, que toi, tu n'es qu'un étranger à notre famille. Un mollusque qui s'attache, qui ne se décolle pas sauf quand un fort raz-de-marée ne l'emporte et qui ne fait que rester pour parasiter notre environnement. Tu ne l'as pas compris, encore, JJ ? Tu l'empoisonnes. Regarde dans l'état où elle se trouve à présent connard ?!

Topper cogna le visage de JJ d'un revers de poing droit et JJ se laissa tomber porté par le coup. JJ maintenant sa mâchoire droite et grogna de mécontentement. Il fixa durement Topper, qui fut retenu par l'Officier Thomas. L'aîné des Thornton voyait le brancard s'éloigner progressivement d'eux, celui qui transportait sa jeune sœur et voyait le brancard s'installer dans le camion des ambulanciers. Il voulut se déplacer, mais la main de l'Officier Thomas maintenait son torse le bloqua dans tout ses mouvements. Le regard dur, il fixa Thomas.


—Qu'est-ce que vous pensez-faire au juste ? Je dois aller rejoindre ma sœur.

—Désolé, mais vous n'iriez pas plus loin. 


JJ se releva et remercia intérieurement l'Officier Thomas parce qu'il profita de cette instance pour accourir vers l'ambulancier. Il s'interposa entre les ambulanciers qui allaient fermer les portes. Les deux ambulanciers le questionna sur sa venue et JJ lui montra la jeune fille qu'il pouvait encore voir entre l'embrasure des portes. 


—C'est ma petite-amie, elle compte pour moi, alors, je peux venir avec vous ?


Les ambulanciers se regardèrent et hochèrent la tête positivement en voyant le regard froncé et inquiet de JJ. Ce dernier hocha la tête et monta sans un regard en arrière dans le camion, abandonnant ses amis aux côtés des policiers, de leur parent et de Topper. Lui, il n'avait personne, à part Yeva. JJ s'assied, prit la main inerte de Yeva dans ses deux mains et fixa le visage pâle de la jeune fille avant de porter leur regard sur Pope et Kiara, qui l'observait faire, hochant la tête positivement. Pope, Kiara et Topper virent les portes du camion se fermer sur le visage peiné et le dos courbé de JJ, qui tenait fermement la main gauche de sa dulcinée entre ses mains tremblotantes, le cœur ratant des battements dans sa cage thoracique. Kiaraet Pope se lancèrent un regard incrédule : ils n'avaient jamais vu JJaussi calme et c'était effrayant.


Il porta son regard vers la jeune fille et apporta la main de celle-ci contre ses lèvres, laissant couler d'autres larmes sur ses mains.


—Réveille-toi, je t'en prie, Eva. 


***


C'était le dernier chapitre, merci beaucoup d'avoir lu jusque-là pour ce premier tome ! On se retrouvera pour sûre pour un deuxième tome ! C'était un plaisir d'écrire cette fiction, de créer des petits moments entre ma OC et JJ (quels moments de leur relation a été votre préféré d'ailleurs ?) et j'espère que vous l'avez aimée autant que moi héhé 


Merciiiii d'avoir lu ~ 

À très vite!



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