Chapitre 32: Disloquée

Coucouuuu, voici un nouveau chapitre ! 

Bonne lecture !! 

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John B, Pope, Sarah et Yeva étaient installé autour d'une table dans le restaurant « The Wreck », le restaurant familial des Carrera. 


—Écoutez, il va revenir. Il fait toujours ça, rassura John B en fixant Yeva, collée à Sarah, qui lui caressait le bras afin de la réconforter.


Yeva sanglotait, n'ayant pas supporté la dispute entre JJ et John B en plus du braquage de Barry. Elle n'a pas pu s'empêcher de pleurer devant les Pogues.


—Il nous fait un truc à la JJ, vous comprenez ? Il revient toujours vers nous parce qu'il a besoin de nous et nous aussi, on a besoin de lui. JJ ne peut pas nous lâcher à un moment pareil !

—Vous croyez qu'il est rentré chez lui ? demanda Kiara, fixant ses doigts tripoter la nappe blanche de la table.

—Non. Y'a zéro pour cent de chance qu'il le fasse.


La voix dure et culpabilisée de Pope parvint aux oreilles de Yeva, qui se redressait intriguée par les propos de Pope, qui semblait si sûr de lui. Elle avait posé sa tête contre les jambes à moitié dénudée de Sarah parce que cette dernière portait un short en jean. Celle-ci lui caressait ses cheveux noirs, elle arrêta lorsqu'elle sentie Yeva se relever. Sarah n'avait jamais vu Yeva dans un état comme celui-ci: fatiguée et déprimée. Enfin, non, la dernière fois remontait à la disparition de sa mère biologique et à l'éloignement de son paternel, se trouvant rapidement à être dépendante de son grand-frère.  


Mais à présent, Yeva n'avait plus de pilier comme Topper ou Rafe pour la soutenir dans ses états d'âmes puisqu'elle s'enétait complètement détachée depuis qu'elle avait commencée sa relation avec lesPogues. Ses disputes récurrentes avec son grand-frère et Rafe ainsi que ceux de JJ et des autres Pogues et le braquage de Barry avaient sûrement beaucoup impacté Yeva sans qu'elle ne s'en rendre totalement compte.


—Et vous deux, ça va ? demanda John B, inquiet.


Sarah hocha positivement la tête, les lèvres pincés et les yeux fermés avant de les rouvrir.


—Oui...répondit Sarah et elle jeta un coup d'œil à sa meilleure amie, le regard inquiet.

—Et toi ? demanda-t-elle, même si elle le demandait intérieurement à John B.

—Mieux, mais...je suis quand même encore blessée par ce qu'il s'est passée...

—Ok, le coup du prêteur sur gage était dangereux, on le sait à présent. On va y faire plus attention quand on devra construire un plan...On pensera à toutes les solutions avant de foncer tête baissée...Donc, notre meilleur moyen est de tout récupérer l'or avant que d'autres n'agissent comme Barry l'a fait pour nous. On fait tout en un seul coup. On n'a plus trop le choix, maintenant. On gardera les lingots dans un coffre ou quelque chose dans le genre, mais on doit tout déménager.


La voix de Pope brisa le silence pesant dans le groupe. Yeva le regardait gesticuler ses paroles.


—Le temps que l'on trouve quelqu'un de fiable, qui ne va pas chercher à nous tuer. On garde les lingots avec nous jusqu'à ce qu'on le trouve. Je peux m'en occuper ce soir et on va le chercher demain matin, déclara Pope.

—Ok, on y va! Je suis partant. Qu'on en finisse, s'exclama John B, excité à l'idée de récupérer l'or sous le manoir des Crains.

—Et la sortie avec mon père, tu as oublié ? demanda Sarah, en haussant un sourcil.

—Ah merde, s'insulta John B dans un souffle.

—Quoi ? Quelle sortie ?

—Je dois aller pêcher avec Ward.


Yeva haussa un sourcil en entendant les mots surprenant de John B et Sarah, même si intérieurement, elle ne pensait qu'à l'absence de JJ, qui lui donnait un creux dans le cœur et une froideur dans le corps.


—Tu préfères aller tuer des poissons à quatre-cent millions de dollars ?

—Je dois y aller, je n'ai pas pu résister. Il insistait et je tiens toujours mes promesses, Kiara, tu le sais aussi bien que moi.

—On parle de quatre-cent millions de dollars, John B!

—Trouve une excuse pour t'empêcher d'y aller ! s'emporta Kiara, on ne peut pas transporter cet or sans toi ! C'est quasiment impossible, John B !

—Je vous dis que je n'ai pas le choix ! Et euh, il m'a sauvé la vie. Sans lui, j'aurais atterri dans une famille d'accueil et je ne serais pas là avec vous, actuellement. Alors, désolé si cela ne vous convient pas, mais je dois y aller. Et puis, l'or on le sortira de nuit, non ?

—D'accord, va pêcher.


Pope baissa la tête en soupirant, cédant aux propos de John B tandis que Kiara se renfrogna. 


—Et puis, JJ sera peut-être revenu d'ici-là. On ne sait jamais avec lui, décréta Kiara en levant les yeux au ciel.


Le regard de Yeva s'assombrit et elle se pinça les lèvres. Elle espérait de tout cœur, que JJ sera de nouveau avec eux pour la suite des événements, qui semblaient se complexer et se tendre.


—Ok, bon, je te raccompagne, Sarah ? demanda John B en se levant de sa chaise.

—Ouais, est-ce que Yeva peut venir avec nous ?

—J'aimerais rentrer aussi, confirma Yeva en croisant le regard de John B, qui l'a fixa d'un regard inquisiteur. Prendre une bonne douche pour oublier tout ça...me calmer.

—Pas de souci. On part en premier, les gars.

—Ok, faite pas de vague, d'ici-là !

—Rentrez bien ! 


La voix de Kiara suivit par celle de Pope fit sourire timidement Yeva, qui se passa les mains sur sa tempe quand elle se leva. Elle plissa les pans de sa robe verte avant de suivre doucement John B et Sarah, les laissant dans leur bulle d'amoureux. Elle salua d'une main le père de Kiara, qu'elle aperçut derrière le comptoir et il lui sourit, mais elle le devina comme un sourire forcé. Elle soupira et s'installa dans le siège arrière à celui du passager. Elle attacha sa ceinture et John B démarra sa Volkswagen. Sarah avait ouvert la fenêtre de la portière droite et laissait passer sa main à l'extérieur, enroulant entre son pouce et son index une mèche blonde tout en regardant le paysage défiler à vive-allure, laissant le vent caresser doucement son visage.


Yeva ressentait aussi ce vent qui amplifiait le froid qu'elle ressentait depuis que JJ avait disparu des radars. Elle avait les yeux baissés sur ses mains entrelacés, mains posées sur ses cuisses et elle joua avec le bout de ses ongles. Zyeutant entre sa cicatrice de sa blessure à son bras gauche faite par Mme Crain, elle intercepta le regard goguenard de Sarah vers John B dans le rétro interne et elle finit par regarder, elle-aussi, le paysage, posant sa tête contre la vitre en soupirant.


—Bienvenu chez les Pogues, les filles. C'est tout ce dont tu rêvais, Sarah?

—C'est mieux que tout ce que j'imaginais, répondit Sarah à la question de John B.

—Ouuuh, lâcha John B.

—Et plus encore, sourit Sarah amplifiant l'étonnement chez John B.


Fière d'elle, Sarah fixa la route devant elle, qui se marquait. Cela faisait quelques minutes qu'ils roulaient sur le territoire de Figure Eight, après avoir dépassé le territoire des Pogues pour s'éloigner du restaurant familial de Kiara. Yeva avait légèrement pouffer de rire au dialogue de Sarah et John B : c'était tellement niais, mais elle était heureuse pour sa meilleure amie, pensait-elle.


Yeva fixait les maisons plein pieds et repensait à JJ, par intérim. Son cœur se comprimait dans sa cage thoracique et elle sentit, de nouveau, les larmes perler sur son visage. Elle était hypersensible et ce qu'à dit JJ, l'avait touchée profondément. Soudain, elle sursauta et se redressa tout en se retournant lorsqu'elle entendit un klaxon familier. Elle fronça les sourcils en voyant dans la vitre arrière les motos de Rafe et de Topper les poursuivre.


—Fait chier, c'est Rafe ! s'écria-t-elle, surprenant John B et Sarah, qui regardèrent dans leur rétroviseurs.

—Eh! Gare ton épave ! ordonna Rafe en pointant le bas fossé à John B.


Rafe se mit devant la bagnole de John B, qui dut s'arrêter tandis que la moto de Topper restait à l'arrière, empêchant John B d'effectuer un probable demi-tour pour fuir Rafe. Yeva déglutit en sentant le regard perçant de Topper sur elle. Même si elle ne pouvait pas voir son regard à cause de son casque, elle pouvait le sentir brûler sur sa personne. Topper était en colère et la situation, elle n'aimait pas ça du tout.


John B arrêta brusquement la Volkswagen et il ouvrit la portière gauche avant qu'il ne se fasse arrêter par Sarah dans son mouvement. Yeva avait décollé son dos du dossier de son siège et regardait droit devant elle, Sarah parler à John B et Rafe qui enlevait son casque de moto non loin d'eux.


Elle pouvait encore entendre le vrombissement du moteur de la moto de Topper et elle retient un sursaut en entendant la moto de Topper amplifier le bruit de son moteur.


—Non, non, laisse-moi, m'en occuper, John B! Ok, c'est mon grand-frère, je le connais mieux que toi. J'arriverais à le calmer.


John B regarda avec étonnement sa petite-amie sortir de la voiture et claquer la porte droite. Il regarda Yeva dans le rétro. 


—Elle est balèze ta copine.

—C'est la tienne aussi, je te signale. Tu la reconnais que maintenant ? railla Yeva en roulant des yeux.

—Relax.

—Je suis sur les nerfs.

—Ça je l'ai remarqué. JJ, Topper ou Rafe qui te mettent sur les nerfs?

—Remarque inutile, John B, répondit-elle énigmatiquement.


Yeva se tut et fixait John B. Pourquoi le mentionnait-il alors qu'il le savait éperdument ? La voix criarde de Sarah parvint jusqu'à eux et Yeva se rapprocha des sièges en avant, posant sa main sur le dossier du fauteuil de Sarah.


—Qu'est-ce que tu fous, bordel ? T'es taré ? demanda Sarah en se dirigeant droit vers son grand-frère.


Celui-ci la regarda sévèrement et toisa le visage de Yeva, qu'il pouvait voir par-dessus son épaule droite.


—Eh ! Arrête de regarder ma meilleure amie, je te parle ! s'écria Sarah, tu es défoncé ? rajouta-t-elle.


Sarah prit le poignet gauche de Rafe et l'emmena loin de la voiture.


—Putain, Rafe ! En pleine journée ?! 

—Quoi ? Lâche-moi, Miss Parfaite, ne me fais pas la leçon, tu n'en as pas ledroit petite-sœur !

—On aurait pu te faire renverser ! T'es con !


Rafe soupira et se retourna vers sa frangine, la surplombant puisqu'il faisait une tête plus grande que Sarah. Il se pencha vers elle, laissant son dos se courber et il la fusilla du regard.


—Je viens juste d'apprendre que tu cambrioles des maisons et que Yeva vient de se fiancer avec JJ. Est-ce vrai ?


Devant le silence de Sarah, Rafe, le prit comme un signe positive. Il se prit la tête entre les mains avant de les lever vers le ciel en rigolant. Il le prenait comme une tromperie même s'il ne devait plus avoir de lien avec Eva, Sarah était sa petite-sœur et il avait quand même une part de responsabilité qu'il devait prendre même si cela ne plaisait pas aux filles. 


—Wow, bravo ! ironisa-t-il.


Une portière s'ouvrit et laissa John B en sortir. Yeva resta à l'intérieure de la Volkswagen, se sentant plus en sécurité, mais John B avait laissé la fenêtre ouverte et elle put entendre les propos de Rafe et de Sarah.


—Mais de quoi est-ce que tu parles ?

—Fais pas l'innocente, Miss Parfaite.

—Il va dire quoi Papa quand il va savoir que tu cambrioles des maisons maintenant, hein ? demanda Rafe, restant fixer sur les réponses qu'il était venu chercher.

—Je n'en sais rien ! Tu aurais pu me le dire avant de le faire viré ! cria Sarah.

—Je voulais prendre soin de ma petite-sœur chérie. Ok ?

—Non ! Tu faisais ton égoïste parce que tu étais en colère et envieux que j'arrive à faire quelque chose avec mes relations alors que toi, tu n'arrives pas à les garder, même avec Eva, tu n'as pas réussi à la garder pour toi ! Çaje le sais aussi bien que toi tu le sais, n'est-ce pas, Rafe ?

—Arrête ! Ne joue pas à ce jeu avec moi parce que tu sais que je vais gagner ! Donc, non, ce n'est pas vrai ce que tu racontes et puis, je ne suis pas venu pour ça, pour discuter de mes relations amoureuses avec toi, petite-sœur, oh c'est vrai...toi aussi tu es en tord ! Tu es ma petite-sœur et comme notre père, tu n'as aucune reconnaissance des efforts que je fais !

—Menteur.


Rafe souffla de frustration devant l'impartibilité de sa sœur.


—Écoute-moi, bordel ! Le gars que tu as volé avec tes amis, il est complètement taré !

—Oui, je le sais !

—Écoute, il m'a fait ça !


En parlant, il mit son poignet gauche devant les yeux de Sarah. Celle-ci regarda la boursoufflure de son grand-frère avec intriguassions et reporta son attention sur Rafe.


—Il m'a fait ça parce que je n'avais pas filé son argent dans les temps.

—Parce que tu voulais t'acheter une moto, putain ! Celle-là ! cria Sarah en pointant ladite moto derrière elle.

—Tu lui as volé son fric avec ma Eva ! T'imagine qu'il va faire quoi et à ton petit-ami Pogue !

—Arrête ! Eva ne t'appartient pas ! Passe à autre chose, Rafe !


Sarah fronça les sourcils devant sa phrase pleine de possessivité et elle recula de quelques pas. Sarah tourna son regard et vit que Yeva venait tout juste de sortir de la bagnole en la regardant avec inquiétude voyant que la dispute devenait de plus en plus houleuse. Yeva tourna son regard vers la droite, pour voir John B toucher le rebord de sa portière par son front en soufflant d'exaspération. Elle leva un sourcil et elle vit Topper se rapprocher d'eux lorsque celui-ci vit sa sœur sortir de la Volkswagen. 


Elle ne l'avait même pas entendue ! Son moteur s'était arrêté depuis quelques minutes et pendant que John B et elle s'était concentrée sur la dispute des Cameron, ils avaient complètement omis la présence de Topper derrière eux.


—Qu'est-ce que tu veux, Topper ? Tu veux encore essayer de me tuer ? demanda John B en croisant les bras.


Yeva resta de l'autre côté et fixa son grand-frère se rapprocher de John B, le regard dur. Elle le vit l'observer par-dessus l'épaule gauche de John B et elle put y lire une grande déception dans son regard. Elle déglutit tandis qu'elle faisait quelques pas pour se situer entre les deux disputes. Elle était en plein cœur de celles-ci.


—Ben voyons, c'est toujours la faute des Kooks avec toi, John B, lâcha Topper.


John B le toisa du regard, ne répliquant rien et restant pacifique pour le moment.


—Écoute, je suis désolé pour ton bras, d'accord ? Je t'ai à peine touché, tu le sais, alors arrête. Mec, ce n'est pas moi qui corromps la fille d'une famille influente avec sa meilleure amie pour l'embarquer dans une vie de débauche, ok ?

—Tu ne sais absolument pas de quoi tu parles !

—Ah non ? Tu sais qu'on est tous au courant que vous aviez volé du fric à un petit dealeur ! On parle de vingt-cinq mille dollars ! C'est remarquable ! Tu veux me faire croire, quoi, hein John B? Que c'est elle, qui a eue l'idée ou ma stupide de frangine ? demanda Topper en pointant chacune des deux filles avec colère.


La balle perdue que s'était prise Yeva l'a fit avancer en direction de John B et de Topper, serrant fortement les poings et le regard colérique.


—Topper, tu n'as pas à parler de moi comme ça, comme si j'étais inexistante, ok ? Je suis là, alors, si tu as des choses à dire contre moi, vas-y, je ne te retiens pas!

—Ah ouais? Tu peux me dire comment ça se fait que tu t'es fiancée avec un type pareil ? demanda Topper en pointant John B.


Les sourcils froncées et la surprise dans le regard de John B fit souffler de nervosité et de véhémence, Topper qui porta son regard vers son meilleur ami en train de se disputer avec Sarah derrière eux.

—Quoi ? Mais je ne suis pas fiancée à John B ! Et de quoi tu te mêles ? Qu'est-ce que ça te ferait si je me mariais ? Ce n'est pas ce que tu voulais avec notre belle-mère ?

—Quoi ?

—Oh! Vous aviez cru que vous étiez discret l'année dernière en parlant de rendez-vous et mariage arrangé dans le salon de la maison avant que je m'en aille avec Rafe au Bahamas ? Vous vous foutez le doigt dans l'œil parce que j'ai tout entendu !

—Ce n'est pas...

—Ce n'est pas ce que je pense ? Je n'ai pas mal interprété votre conversation dans mon dos ? Bon sang, Topper, on n'est plus dans les années soixante ! Le monde a changé ! 

—J'aurais préféré que tu m'en parles avant que tu dises « oui » à ce cinglé ! Et puis, ton monde à peut-être changé vers un monde de débauche, mais le mien non et j'essaie de te ramener à la maison ! 

—JJ n'est pas un taré comparé à ton pote, Topper ! Et tu n'as pas besoin de me ramener, je ne reviendrais pas.

—Il l'est plus que Rafe!

—RAFE A TABASSÉ POPE , TOPPER !


Yeva haussa le ton et fit stopper la dispute entre Sarah et Rafe. Ces derniers se rapprochèrent et regardèrent Topper et Yeva avec inquiétude et curiosité.


—Et tu sais quoi?

—Quoi?

—Si vous vous mêlez de ma vie amoureuse toi et belle-mère, vous auriez dû penser que Rafe était un bon parti, mais moi, maintenant je ne le suis plus si sûre de ça. J'ai rompu avec lui et ça fera bientôt un mois de cela, Topper. Et tu sais quoi ? Je ne le regrette pas parce que j'ai rencontré quelqu'un qui pense à moi, qui s'inquiète pour moi et qui veut passer du temps avec moi. J'ai des amis qui seront présent pour nous, pas ma famille. Je peux compter sur eux comme sur les doigts d'une main, mais pas sur vous deux.

—Eva...

—Non, ne m'appelle plus comme ça et pareil pour toi Rafe. Vous en aviez perdu le droit. Et puis, si JJ me demandait vraiment en mariage, je dirais oui sans hésitation. Que cela vous plaise ou non. John B, Sarah, on y va.

—Eh, eh, Eva, attend.


Alors que Yeva passait devant Rafe, celui-ci la stoppa en prenant son bras gauche dans sa main. À cela, Yeva grimaça et se sentit plaquer contre la carrosserie de la Volkswagen de John B. Sarah l'appela tandis que John B essaya de s'interposer, mais Rafe était plus fort. Yeva sentit son crâne cogner contre le rebord du pare-brise et son dos contre le rétroviseur extérieur. Elle grimaça en sentant un nœud se former entre ses omoplates.


—Qu'est-ce que tu fous ? demanda Yeva en murmurant.

—Je ne te laisserais pas partir. Je ne t'ai pas officiellement dit que j'étais « ok » pour notre rupture. Je l'ai dit à double-sens.

—Quoi ?

—Écoute, quand je reprendrais les rennes de l'entreprise de papa, j'aurais plein de fric, je serais l'héritier. Tu comprends ?

—Je n'ai pas besoin d'autan d'argent, Rafe ! dit-elle en mettant ses bras devant elle pour dégager l'emprise de celles de Rafe sur ses clavicules et épaules, pour moi, c'était bel et bien terminée entre-nous, quoique tu fasses, je ne reviendrais pas vers toi sois en sûr.


Toutefois, Rafe se débattit et empoigna fermement la main gauche de Yeva pour la plaquer douloureusement non loin de la baguette de flanc. Yeva geint de douleur sous les appels incessant et criarde de Sarah et Topper. John B restait silencieux, choqué de la violence que faisait preuve Rafe. Ce dernier contre Yeva en profita pour pencher sa tête contre celle de la jeune fille et celle-ci secouant la tête et bougeant des jambes, ne réussit pas à éloigner la proximité qu'elle entretenait à contrecœur avec Rafe Cameron.


Celui-ci déposa avidement ses lèvres contre celles de Yeva, qui écarquilla les yeux tandis qu'elle voyait Sarah toucher l'épaule et le bras gauche de Rafe pour essayer de le repousser. Elle sentie le dégoût se mélanger à de la colère et brusquement, elle donna un coup de genou contre les parties génitales de Rafe, qui se recula en amenant sa main droite contre sa partie douloureuse. Il geint et fixa d'un regard accusateur Yeva, qui se rapprochait dangereusement de lui. Il fronça les sourcils en la voyant se stopper net avant de sentir une vive douleur contre sa joue droite. Yeva venait de le gifler.


—Allez on y va et Topper, laisse-moi respirer.


John B reprit sa place au côté conducteur et Sarah se jeta sur sa meilleure amie, enveloppant de ses mains le doux visage de Yeva.


—Ça va ? demanda-t-elle, inquiète.

—Ça va, je vais mieux. On ferait mieux de s'en aller, répondit Yeva.

—Ok comme tu veux.


Sarah se dirigea vers le côté droit de la Volkswagen et prit place sur le siège passager tandis qu'elle vit Yeva reprendre sa place derrière elle. John B démarra sa voiture et s'éloigna de Rafe et Topper, le duo infernal, qui remettaient leur casques de moto.


—Je ne suis plus si sûr de vouloir rentrer, maintenant...Il sera forcément là-bas, souffla Yeva.

—Excuse-moi pour tout ça, s'excusa Sarah autant pour son petit-copain que pour sa meilleure amie.

—Ce n'est pas grave, tu sais. Tu n'as pas à t'excuser pour le comportement agressive de nos grands-frère, répliqua Yeva.

—Si tu le dis...

—Tu veux que je te dépose où , alors? Tu as des vêtements de rechange ? Si tu veux, tu peux dormir quelques temps chez moi comme JJ le fait.

—Je ne sais pas...

—Ça te changera les idées, peut-être ? encouragea Sarah, se retournant pour croiser les iris caramel de Yeva.


Yeva haussa les épaules et croisa le regard chocolat de John B.


—Ok, mais je dois prendre des vêtements de rechange et une bonne douche.

—C'est parti !


Ainsi, John B ramena Yeva chez lui après qu'elle eut passé dix minutes chez les Thornton entre prendre une bonne douche pour évincer la douleur de son corps et préparer une valise. Elle croisa son grand-frère, qui l'observa et elle lui avait juste fait un doigt d'honneur avant de quitter la maison. Yeva se reposait sur le canapé du patio à lire. Elle en avait profité pour emprunter son livre de pirates qu'elle avait laissé choir sur la table de chevet.


Pendant ce temps-là, John B avait emmené Sarah elle-ne-savait-où et Yeva attendait la suite des choses en passant du temps seule avec elle-même. C'est comme ça, à lire le restant de l'après-midi, qu'elle s'endormit dans le canapé à l'intérieur de la maison de John B, après avoir passé un certain temps dehors et elle s'était réfugiée à l'intérieur quand les moustiques se faisaient trop nombreux.


C'est bien plus tard dans la soirée, qu'elle se réveilla et qu'elle découvrir l'intérieur de la maison de John B, qui reflétait des lumières étincelantes jouant sur le vert, le bleu, le violet et le rose, des couleurs valsant sur les murs de la maison. Elle fronça les sourcils et vit que son livre de pirate s'était retrouvé sur la table basse.


—Qu'est-ce qui se passe ? se murmura-t-elle en fronçant les sourcils.


Pourtant, elle se souvenir avoir dormi avec un poids contre son ventre, comment le livre s'était retrouvé sur la table basse ? Elle remarqua, toutefois, que la fenêtre derrière elle était restée ouverte comme elle l'avait laissé. Elle sursauta en entendant la voix criarde de Pope.


—Tout le fric ? s'indignait-il en appuyant sur ses mots.


Yeva fronça les sourcils et se retourna, s'installant sur ses genoux pour se rapprocher à quatre-pattes vers la fenêtre et regarda à l'extérieur en plissant les yeux. Elle pouvait voir de dos, la silhouette de Pope et de Kiara ainsi que des luminaires installés magnifiquement un peu partout sur les arbres de la propriété et un immense et gros jacuzzi au centre de celle-ci. Yeva regarda le tout avec étonnement. Elle sortit promptement de la maison et ses pas sur le patio se firent entendre par Pope et Kiara, qui se retournèrent.


—Eva ? Qu'est-ce que tu fais là ? demanda Kiara en fronçant les sourcils.

—Elle dormait sur le canapé de John B ! répondit JJ, à moitié bourré, l'alcool commençant doucement à faire effet sur son corps.

—JJ ? l'appela-t-elle en haussant un sourcil.

—Salut beauté ! Tu as bien dormi ? Tu as vu, j'ai remodelé l'endroit ! Je le trouvais fade quand la nuit tombait. Oh ! Tu veux du champagne, ma jolie ?


Ces mots... « Ma jolie » ...Lui rappelait douloureusement les mêmes mots sorti de la bouche de Barry et elle retient de frissonner même si un nœud se forma dans son estomac. Elle regardait inquiète JJ, qui s'était accoté contre le rebord du jacuzzi, lui dévoilant un magnifique corps musclé et luisant éclairé par les lumières bleus et blancs du jacuzzi. Et son esprit intercala la silhouette de Barry, qui l'a fit reculé de quelques pas sans le vouloir quand un coup de feu retentit, la revenant soudainement à la réalité. Elle croisa le regard curieux de Kiara, mais reporta son attention directement vers JJ et Pope.


—JJ, tu es sérieux ? Tu as dépensé tout le pognon de Barry en une seule et même journée ? lui cria Pope.

—Ouais! Ma poche était trouée et tout s'est barrée ! Mais ce n'est pas grave, regardez-moi ça ! dit-il en appuyant son pouce et son index sur la barre de ses lunettes de soleil.


JJ écarta ses bras après avoir monologué et présenta le décor lumineux et coloré qu'il avait installé à ses amis. Quant à Yeva, elle avait descendu les marches du perron et grimaça en sentant l'herbe et la terre se coller à ses pieds nus. Elle baissa les yeux et émit un sourire contrarié avant de relever la tête pour fixer le torse musclé et luisant de JJ. Elle en rata un battement et sentit ses joues rebondie rougir en se rappelant de ce qu'elle avait pensée de JJ y'a pas si longtemps que ça.


—Venez ! On peut s'éclater avec tout ça ! C'est délirant ! s'écriait JJ.


JJ croisa les yeux pleins de tristesse de Kiara, ceux indigné de Pope et celui énigmatique de Yeva, qu'il ne put déchiffrer à son plus grand plaisir. Il ne pouvait pas y lire de la déception ni de la colère ni de la peine dans son regard. Il n'y lu aucun jugement. Et ça, ça lui mit un peu de baume au cœur. Il soupira et fit pousser de son index le flamant rose flottant sur la surface de l'eau du jacuzzi.


—Et ça, les amis, c'est le meilleur système de massage, qu'ils m'ont dit! Quoi ? Allez ! Vous ne voulez pas essayer ! Kiara ? Pope ? Eva ? On peut se vautrer dans le luxe un peu de temps en temps, vous ne croyez pas ? Tu dois en savoir quelque chose, Yeva, non ?


Même s'il disait ces choses, il n'en pensait pas un mot, et lorsqu'il lut sur la mine déconfite de Yeva un sentiment étrange et légèrement peinée, cela le fit regretter ces dernières paroles.


—C'est bon! Arrêtez de faire vos fines bouches ! On a le droit de s'amuser, non ? C'est vrai quoi...comme dit le dicton : « on ne vit qu'une fois », n'est-ce pas ? On ne vous la radote pas assez ?


Un silence gênant l'interrompit avant qu'il ne balaye sa main de l'air.


—Allez, bon faites pas vos timides-là ! Montez dans le cul du chaton !

—Dans le quoi ?

—JJ !!

—Le fion du chaton...c'est son surnom...au jacuzzi, si vous ne l'auriez pas saisi, ria JJ.


Yeva secoua la tête négativement et sentit ses lèvres trembler. Elle n'aime pas voir JJ comme ça...aussi déstabilisant et déroutant que cela puisse paraître c'est comme si on lui donnait un coup de couteau et qu'on le retournait dans son cœur un million de fois avant d'arracher et d'écraser son cœur d'un coup de pied sans regret. Une sale image...mais, Yeva en voyant la face caché. Elle sentit sa gorge déglutir et elle leva la tête pour la tourner vers la droite afin de retenir une larme s'échouer sur sa joue droite.


—Eh-oh ! J'avais presque zappé, cela !


Yeva tourna son regard et vit la main de JJ enserrer une bouteille qu'il appuya sur un rebord du jacuzzi et une vive lumière bleuté et blanche valser devant ses yeux, l'aveuglant. Elle ferma automatiquement les yeux et l'image de son grand-frère et celui de Sarah prenant de la beuh lui survint au même moment où Pope commença à gueuler sur JJ, la faisant revenir à la réalité. Elle secoua la tête tandis qu'elle entendit les mots accablant et pleine de vérité de Pope.


—Tu aurais dû payer ton amende avec tout cet argent, toi-même tu l'as dit ! Pas faire un délire de riche comme le grand-frère de Yeva ou de Sarah pourraient le faire ! s'exclama Pope.

—Ou tout donner à une œuvre de charité, quant à y faire !

—Kiara !

—Ou mieux ! Tu aurais pu acheter du matériel pour qu'on sorte plus facilement l'or de ce puit maudit! Renchérit Pope.

—POPE !

—Ouais, ben je n'ai pas fait ça, ok ?! s'exclama-t-il en se levant.

—ÇA SUFFIT !


La voix hurlante de Yeva fit taire tout le monde, qui se regardaient en chien de faïence. Yeva retient sa respiration en regardant le torse abîmé et blessé de JJ, elle retient un hoquet de surprise. Les yeux ébahis, elle regardait le corps musclé bleutés jusqu'à être plus violacés à quelques endroits et trempé par l'eau du jacuzzi de JJ.


—Ce que j'ai fait ! Ce que j'ai fait est d'acheter un jacuzzi...pour mes amis. Oui, j'ai acheté un jacuzzi pour mes amis. Et ça, mes propres amis ne le voient  pas...ne voient pas tout ce que je fais pour eux...


Un temps de silence s'en suivit l'aveu de JJ avant que celui-ci ne reprenne de plus belle, laissant le désarroi, la stupeur et la peur s'afficher sur le visage de Kiara, Pope et Yeva.


—Non ! Vous savez quoi ? Ce que j'ai fait est d'acheter un jacuzzi pour ma famille ! Ma vraie famille ! cria-t-il au visage de Kiara, Pope et Yeva, regardant plus intensément celle-ci, qui sentit son cœur se décomposer aux mots poignants de son béguin.


Sa mâchoire tremblotante, elle fit quelques pas pour avancer tandis que son regard s'accrochait dans celui électrique et presque larmoyant de JJ.


—JJ...Qu'est-ce que c'est que ça ? murmura Kiara, le choc peignant sur son visage foncé.


Les paroles parvinrent jusqu'à Yeva, mais celle-ci ne faisait que regarder JJ qui écartait les bras et gesticulait de plus en plus maladroitement. Elle les avaient vu avant Kiara, mais les voir plus grand, la tristesse peinait son visage avec plus d'ampleur, aussi, marquant ses trais, plissant son nez et ses yeux, fronçant ses sourcils.


Alors que Kiara suppliait que JJ arrête de tergiverser, Yeva pénétra le jacuzzi et colla délicatement son corps contre celui mouillé et blessé de JJ.


—Je suis là...Je suis là, JJ...murmura-t-elle inlassablement en caressant le bas du dos du blondinet et remonta sa main droite sur la nuque de celui-ci, la caressant doucement.


Elle passa sa main droite sur l'extrémité de ses cheveux et sentit enfin le souffle chaud et alcoolisé de JJ contre sa peau. Celui-ci s'avachit sur elle, laissant son poids se relâcher. Elle se recula après quelques minutes, laissant une minuscule distance entre son ventre et celui de JJ afin de plonger son regard caramélisé dans ceux bleutés de JJ, elle passa sa main gauche sur le ventre de JJ et l'amena à la mâchoire gauche de celui-ci, qui l'observait tristement. Elle caressa de son pouce la joue remplie de larmes de JJ.


—Je...


Elle l'embrassa sous les yeux encore plus que surprit de Pope et de Kiara. Ses lèvres touchèrent celles larmoyants et charnues de JJ, qui celui-ci encerclait fortement la fine taille de Yeva entre ses mains rugueuses, collant son corps contre celui de la jeune fille pour plus de contact, pour s'assurer que celle-ci ne l'abandonnerait pas. Ce baiser était différent des deux autres, il était plus expérimenté, mais aussi plus passionnant et langoureux. Ils s'embrassaient devant leurs amis, mais il s'en fichait tout comme Yeva, il semblerait. C'est cette dernière qui rompit, à son grand désarroi, ce troisième baiser qu'ils s'échangeaient.


—Je...Je n'y arriverais pas...dit-il en hoquetant.


JJ plongea son regard empli de larmes dans celui tout aussi larmoyant que Yeva. Leurs larmes c'était incrusté et mélangé dans leur baiser. JJ s'effondra contre la poitrine de Yeva, qui le réceptionna en resserrant son emprise sur le corps tressautant de JJ, cela signifiait plus qu'une chose pour Yeva : il pleurait contre elle. Yeva pouvait sentir les mains rugueuses de JJ serrer ses hanches et chercher plus de contact, ce qu'elle lui donna en rapprochant d'elle-même son corps contre le sien. Elle déposa son menton contre l'épaule gauche de JJ et lui caressa le dos en écoutant la voix brisée de JJ avec peine.


—Je n'y arriverais pas avec lui ! lâcha-t-il enfin, je ne le supporte plus !


Yeva ferma les yeux pour empêcher ses larmes de couler encore une fois, en vain. Elles atterrirent sur le dos courbé de JJ et se mélangeaient avec la sueur de JJ et l'eau du jacuzzi. Soudainement, elle sentit quatre paires de bras les entourer et elle vit le regard empli de chagrin de Kiara et de Pope rejoindre leur câlin.


—Je voulais juste arranger les choses...qu'il m'aime...

—On sait...souffla Kiara.


Ils s'effondrèrent au centre du jacuzzi jusqu'à ce que JJ s'endorme par la fatigue et l'épuisement d'avoir trop pleuré. Yeva fixait JJ et lui caressait l'épaule gauche tendrement. Elle ne pouvait s'empêcher de revivre la scène et les mêmes mots que JJ lui avaient prononcé plusieurs fois dans sa tête, lui arrachant un morceau de cœur encore même si ce dernier était déjà en miette. Toutefois, voir l'apaisement et le souffle plus chaud et moins humide de JJ sur sa peau, plus précisément, son creux de cou, c'était comme un baume qui recollait les morceaux déchiquetés de son cœur.


—Il vaudrait mieux qu'on le mette dans son lit, prévint Pope en regardant tristement son ami, qui était au plus bas.


Yeva hocha la tête et se redressa, mais s'arrêta aussitôt en sentant la prise de JJ se resserrer autour d'elle. Elle jeta un regard à Kiara et Pope avec un sourire timide.


—J'aurais besoin de votre aide, dit-elle calmement.


Pope lâcha un rire nerveux et il hocha la tête. Il se rapprocha de Yeva et de JJ pour prendre celui-ci par le bras gauche, reculant son épaule avant de porter son bras autour de sa nuque. Le poids autrefois délaissé sur le corps de Yeva se retrouva contre celui de Pope, qui tangua, mais Kiara l'ayant anticipée vint aider JJ et Pope en se mettant du côté droit.


À eux deux, ils sortirent JJ du jacuzzi et furent suivi par Yeva jusqu'à la maison, laissant l'eau du jacuzzi dégouliner sur leur vêtement et le sol de même que le plancher de la maison.


—Euhm, les gars, finalement, je ne crois pas que le lit soit la meilleure solution, dit Yeva en fixant la flasque sur le patio.


Kiara et Pope se retournèrent difficilement pour fixer la flasque à leur tour, qu'ils avaient délaissé derrière eux. Ils plissèrent leur yeux et grimaça.


—Ce n'est pas grave, on les séchera demain au soleil. Il fera beau.

—Tu crois ?

—Je crois en mon instinct de Miss Météo, oui, répondit Kiara.


Yeva lâcha un rire incontrôlé et sauta par-dessus la flasque d'un pied droit en premier pas comme à cloche-pied afin de suivre Kiara et Pope jusqu'à la chambre d'ami, celle derrière John B. Yeva écarquilla les yeux en voyant le bordel dans sa chambre.


—Attendez, je vais ranger un peu ce bazar.

—Dépêche-toi, il commence à être lourd.

—Je fais vite.


Elle pénétra la chambre d'ami et rangea quelques trucs comme les vêtements, des livres qui étaient posé nonchalamment à moitié ouvert sur le matelas, des figurines et replaça les tiroirs à leur place. Elle laissa, ensuite, Kiara et Pope pénétrer la chambre et déposer lourdement JJ sur ce dernier. Celui-ci grommela et se dandina dans son lit.


—On dirait un ours, lâcha Pope en mettant ses mains sur ses hanches.

—Alor, on dirait un grand-grand ours, Pope.

—Si tu le dis, Eva.


Kiara regarda JJ avec tristesse et porta son regard sur Yeva, qui riait avec Pope. Elle se renfrogna en se rappelant du baiser langoureux qu'elle avait échangé avec JJ et sentit un poids dans son cœur et le lier à celui-ci, alourdissant et camouflant un sentiment étrange naître en elle. Elle fusilla Yeva du regard et quitta la chambre.


—Qu'est-ce qu'elle a ? demanda Yeva.

—Ne fais pas attention, elle peut agir étrangement comme ça de temps en temps, dit Pope.

—Comme sur le bateau avec John B ?

—Comme sur le bateau avec John B, confirma Pope en soupirant.


Il jeta un regard sur JJ, qui s'enroula dans ses draps. Ceux-ci commençaient à prendre l'eau du corps de JJ et Pope soupira


—J'espère que cela ne le dérangera pas dans son sommeil.

—Quoi donc ?

—Toute cette eau du jacuzzi, qui trempe ces draps ne doivent pas être très agréable.

—C'est ce que je vous essayais de vous faire entendre, tout à l'heure.

—Désolé...Kiara a peut-être raison, ce sera vite séché demain avec le soleil ? Alors...


Yeva sentit l'hésitation dans la voix de Pope quand celui-ci voulu continuer la discussion et elle haussa un sourcil, surtout, en voyant le regard de son vis-à-vis crapahuter entre le corps endormi de JJ et elle.


—Qu'est-ce qu'il y a ?

—Toi et JJ ? Euhm...vous sortez ensemble ?

—Pas...encore ?

—Alors, s'il te le demande, tu diras « oui » ?


Yeva fronça les sourcils devant cette étrange conversation et l'hésitation de Pope qu'elle entendait quand il prenait parole amplifiait ce malaise. Elle hocha positivement la tête.


—Oui, sans hésitation.

—Wow...


Yeva émit un faible rire timide et esquissa un sourire en regardant JJ, qui venait de grommeler dans son sommeil. Ce geste remit du baume au cœur de la jeune fille et elle sentait ses joues rouges amplifier ce sentiment apaisant quand elle observait JJ dormir.


—J'espère que ça fonctionnera...entre toi et JJ. Je l'espère sincèrement.

—Merci, Pope...

—C'est ce qu'un ami souhaiterait pour un autre ami, dit sincèrement Pope en esquissant un sourire chaleureux.


Yeva hocha positivement la tête au propos de son locuteur et reporta son attention sur JJ, qui passa une jambe au-dessus d'un de ses draps.


—Tu veux qu'on te ramène ? proposa Pope.

—Non, ça va...je vais rester ici. Ça fera bizarre à John B demain matin s'il ne me voit pas ici. Et...j'aimerais rester avec JJ encore un peu plus...longtemps, répondit Yeva.

—Ok, si tu as besoin de quoique ce soit, on sera dans le salon avec Kiara pendant un temps.

—Ok...Merci, remercia Yeva.


Pope hocha la tête positivement et se retourna pour pouvoir sortir de la chambre, mais il s'arrêta en entendant la voix de Yeva l'interpeller. Il surprit son regard empli de tendresse adressé à JJ avant qu'il ne la voie le regarder.


—Tu es un excellent ami...Je trouve, que c'est important de le souligner...et de le rappeler.


Pope scruta la jeune fille avec un sentiment étrange et plein de questionnements avant d'hocher positivement la tête.


—Merci, remercia-t-il, à son tour.


Yeva hocha la tête et laissa Pope s'éloigner de la chambre pour rejoindre Kiara dans le salon, qui l'attendait, assise sur le canapé. Pope s'assied à ses côtés et souffla en posant sa tête contre le dossier du canapé. Quant à Yeva, elle regardait JJ dormir et se rapprocha du côté gauche. Elle s'assied sur le rebord du lit et balaya de son regard tendre, le visage de JJ. Elle finit par tendre la main et faire le contour de la tempe droite à la mâchoire carrée de JJ du bout du doigt. Elle sursauta en sentant une pression sur son poignet et suivant la courbe de la main et du bras, elle finit par plonger ses iris caramélisés dans ceux électriques et vitreux de JJ. Celui-ci tira le poignet vers la droite afin de faire pencher le corps de la jeune fille vers lui et de son bras gauche, il amena Yeva contre son corps dans un nouveau câlin. Yeva se retrouva allongée sur le jeune homme et elle pouvait sentir toute sa musculature saillante frôler ses mains.


—Dormons...ensemble...


Yeva écarquilla les yeux et retient son souffle avant d'hocher la tête et de laisser celle-ci se reposer et se nicher dans le creux du cou de JJ. Elle pouvait sentir le souffle chaud de JJ contre le sien, du côté gauche et cela la fit frissonner. Elle se mit plus confortablement contre le corps de JJ, posant son côté droit sur le matelas et passa sa tête sur le pectoraux droit de JJ, et encercla la hanche de ce dernier de sa main gauche, caressant délicatement par la même occasion son ventre et ses côtes. JJ soupira et laissa les caresses de la jeune fille s'effectuer dans un silence apaisant et rafraîchissant.


Ainsi, Yeva et JJ s'endormirent l'un contre l'autre dans le lit du jeune homme, passant leur première nuit de sommeil ensemble. 

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