Chapitre 29: Blessée
Coucouuuu, ça fait quelques temps que je n'avais rien posté, donc voici un nouveau chapitre !
oOoOoOo
JJ gara le combi précipitamment et maladroitement dans l'allée de la propriété des Routledge. Pope en profita pour ouvrir la portière gauche de la Volkswagen de John B. Sarah aida Kiara à faire sortir Yeva de la bagnole et Pope se retourna pour réceptionner la jeune fille, qui tangua en sortant. John B et JJ sortirent à leur tour de la voiture et ouvrirent les portes de la maison pour que les autres puissent pénétrer sans s'en soucier. Sarah guidait Pope, Yeva et Kiara vers la maison et à l'intérieur tout en les pressant. Kiara, Yeva et Pope finirent par gravirent les marches du patio et pénétrer la maison Routledge à leur suite.
—Met-là, ici, indiqua Sarah en pointant le fauteuil du salon de John B.
—Dépêchez-vous ! pria John B.
Pope et Kiara installèrent Yeva sur le fauteuil auquel, elle avait dormi la dernière fois en compagnie de John B. Et patraque et engourdie, Yeva s'installa lourdement sur le fauteuil en laissant sa tête se reposer contre le dossier du siège. Elle gémit de douleur. Pope et Kiara reculèrent pour laisser respirer la jeune Kook. Celle-ci respirait difficilement tandis qu'elle sentait son corps être brûlant et ankylosée. Tout ça...Juste à cause d'une blessure faite par un tisonnier ? Elle en rirait presque si elle n'avait pas mal et que sa gorge n'était pas asséchée. Sa vue était brumeuse et elle avait du mal à voir ses amis. Ellene pensait pas qu'une blessure comme celle-ci lui ferait autant mal!
—Qu'est-ce qui se passe ? chuchota-t-elle.
—Il faut qu'on la soigne. John B, tu as de quoi soigner quelqu'un ici ? demanda Sarah.
—Ouais, je t'apporte ça!
Sarah quémandait des éléments à John B et à Pope, qui pourraient l'aider à soigner sa meilleure amie. Yevapouvait voir Kiara et JJ resté à l'écart, derrière Sarah, soucieux de l'état deYeva. L'excitation de leur trouvaille avait vite redescendu pour laisser place à de la peur et à de l'adrénaline. Sarah vit le sang sortir de la blessure sur le bras gauche de sa meilleure amie et elle déglutit. Elle vit du coin de l'œil Kiara se prendre la tête entre ses mains mate et faire les cent pas dans le salon, le regard balayant autour d'elle.
—Je vais tuer cette Madame Crain.
—Non, tu ne vas rien faire du tout. On a besoin de toi, ici, dit Kiara en rassurant JJ.
—Sarah ! J'ai tes deux bol d'eau et une guenille. Ça suffira ?
La voix inquiète de Pope fit retourner Sarah, qui examinait la gravité de la blessure et elle hocha positivement la tête tout en prenant les bols et la guenille propre.
—Merci! Et John B, que fait-il ?
—Je ne trouve pas ! s'écria ce dernier, au même moment.
Sarah releva des yeux tandis qu'elle trempait la guenille dans l'un d'eux, elle se pinça la lèvre inférieure tout en zyeutant Yeva.
—Tu as tout fouillé ? Tu n'as pas de pansement, rien ?
—Je croyais. Tu as de l'alcool ?
—De la bière, ça suffira ? s'enquit John B.
Yeva geint de douleur lorsqu'elle sentie une pression se faire sur sa blessure. Sarah venait de légèrement appuyé sur celle-ci pour nettoyer et enlever le sang, à la fois, liquide et séché, de sa nouvelle blessure. Sarah hocha positivement à la question-réponse de John B et celui-ci se dirigea vers sa cuisine pour en ressortir avec ses cannettes de bière. Il se rapprocha, de nouveau, de sa petite-amie et lui tendit une bière. Celle-ci la déposa à ses côtés, assez proche d'elle.
Avant, Sarah passait délicatement la guenille propre et humide sur la plaie, recommençant la purification de la plaie. La guenille se remplissant progressivement de sang. Sa propre main tremblait suivant le rythme effrénée de Yeva et prenant le second bol tendu par Kiara, elle nettoya et vida le sang de sa guenille pour la purifier. Le liquide transparent contenu dans le bol se teinta rapidement de rouge et tâcha un peu la main blanche et tremblotante de Sarah. Elle retient sa respiration et vit un nouveau coulis de sang provenir de la plaie de Yeva.
—Ça ne va pas le faire, si je continue comme ça. L'hémorragie sera d'autant plus grande, informa Sarah, le cœur battant par le stress et son inquiétude envers sa meilleure amie.
—Elle va mourir ? demanda Pope, à Sarah, qui secoua négativement la tête, la mine peinée.
—POPE! N'apporte pas le malheur! s'écria Kiara.
—Je lui avait dit de ne pas y aller, putain, s'insurgea JJ.
—JJ, ce n'est pas le moment de culpabiliser, lui confronta John B.
La tension était palpable et cela se ressentait.
—Il faut l'emmener à l'hôpital, je ne peux rien faire ici, les prévint Sarah.
—Non ! Et comment tu expliques ça aux médecins ? Qu'on est entré par effraction dans la maison des Crain pour trouver l'or de Denmark Tanny et elle s'est faite planté par un tisonnier manipulé par une mamie de quatre-vingts ans ? On sera pris pour des cinglés.
La voix criarde de John B fit amplifier la tension de l'équipe et JJ soupira, tout en jetant un coup d'œil à sa chambre avant de taper dans ses mains et de courir vers celle-ci.
—Qu'est-ce qu'il lui prend ? s'enquit Pope.
—Je ne sais pas, répondit Kiara avant de sursauter lorsqu'ils finirent par entendre du vacarme dans la chambre d'ami—de JJ—de John B.
JJ ouvrait brusquement les portes de son placard, les faisant cogner contre les murs, il fit tomber les tiroirs de ses tables de chevet, les objets qui en étaient à l'intérieur rencontrait le même sort que ses prédécesseurs avant que JJ ne passe au tour de ses vêtements. Il s'arrêta en prenant une nuisette noire et sa main tremblotante fit tressaillir le vêtement. JJ regarda vers la porte et il soupira avant de la jeter sur son lit. Il prit un ciseau, un de ses débardeurs blancs et commença à couper le tissu en de grandes languettes.
Avec précipitation, il ressortit de sa chambre et se rapprocha de Sarah, qui avait une main sur les jambes tremblotantes de Yeva et une autre plaquée contre la plaie.
—Ça suffira ?
Sarah se retourna et écarquilla les yeux en voyant les languettes avant d'hocher la tête.
—Oui! C'est propre ?
—C'est le plus propre, confirma JJ.
—Ok, merci, JJ.
Sarah nettoya encore la plaie par la guenille avant de la plongé nonchalamment dans l'eau et commencer à désinfecter la plaie. Ensuite, elle ouvrit la bière et prit un de ses mouchoirs propre qu'elle avait mis dans sa poche droite et l'imbiba d'alcool avant de fixer la jeune fille, qui l'observait.
—Ça va piquer, prévint-elle.
Yeva hocha la tête, un peu à l'ouest, elle entendait vaguement ce qui se disait dans la pièce. Elle entendait seulement les brèves mots. Et elle geint de douleur en sentant le liquide alcoolisé se répandre dans sa blessure. Ensuite, Sarah finit par prendre une languette de JJ et une autre, une autre pour les enrouler autour du bras gauche de Yeva.
Sarah releva des yeux de la blessure de Yeva et soupira d'aise en entendant la respiration plus régulière de la jeune fille. Elle tourna son regard vers les autres.
—Maintenant, elle a besoin de calme et de repos.
—Ta chambre, John B, souffla JJ en passant une main dans sa chevelure.
—Et la tienne ?
—En désordre.
John B roula des yeux et se rapprocha de Yeva pour la redresser et la porter contre son torse. Aider par Kiara, John B amena Yeva dans sa chambre, la déposant avec délicatesse dans son lit défait. Kiara rabattit les draps sur le corps encore tremblotant de son amie et elle soupira de soulagement. JJ ne put s'empêcher de les suivre tandis que Sarah restait avec Pope dans le salon, Pope lui tendant un verre d'eau.
—Et maintenant ? demanda JJ en laissant son regard vagabonder entre Eva et Kiara.
—Et maintenant...on attend, répond assurément Kiara.
Le silence s'installa dans la maison des Routledge. JJ s'était assis sur le rebord du lit de son meilleur ami. Il fixa le visage endormie et presque maladif de la jeune fille avant de laisser son esprit recenser les derniers événements tandis que les autres regardaient le dos voûté de JJ et le corps allongé de Yeva d'un œil inquiet.
—Laissons-les, déclara Kiara en tapotant les épaules de Pope et de John B.
Sarah la suivit sans hésitation à l'extérieur, Pope suivit les deux jeunes filles en tapotant à son tour l'épaule droite de John B. Celui-ci ne pouvait regarder ailleurs que sur le tableau devant lui. Il avait rarement vu JJ aussi inquiet et silencieux que maintenant. JJ était quelqu'un d'extraverti et une variable indépendante comme le dirait Pope. Il scrutait la jeune fille, qui dormait dans son lit avant de quitter sa propre chambre pour discuter avec Kiara, Pope et Sarah de ce qu'il comptait faire avec l'or. À présent, ils devaient tous attendre le réveille de Yeva pour poursuivre les opérations, alors, autant prendre ce calme plat pour réfléchir à une stratégie et pour se reposer aussi parce qu'ils avaient assez crapahuter un peu partout dans Kildare ces derniers jours.
Lorsque la journée fut bien entamée, avant que John B ramène Sarah chez elle, il déposa Kiara et Pope chez eux laissant seul JJ aux côtés de Yeva. Ensuite, Sarah et John B lors de leur trajet jusqu'à la demeure des Cameron, ils discutèrent avec excitation du bref plan détaillé le matin même—JJ n'avait pas pris part aux discussion puisqu'il était resté près de Yeva, quand celle-ci avait déclaré une fièvre, au même moment et l'aidant à la descendre avec l'aide de Kiara—pour extraire l'or avant que John B et Sarah ne s'arrêtent de parler, surpris lorsqu'ils croisèrent le père de celle-ci, qui proposa à John B d'aller à la pêche le lendemain matin pour passer du temps ensemble.
La journée avait été relativement calme et seul, la fièvre de Yeva avait dynamisé les vingt-quatre heures de cette journée.
Ce n'est qu'en fin d'après-midi, chez les Routledge, que Yeva dégaina se réveiller. Elle papillonna des yeux et elle se redressa avec difficulté dans le lit de John B. Elle accota son dos contre le dossier du lit et se tient de sa main gauche sa tempe en grimaçant lorsqu'elle sentie un mal de tête survenir avant de voir sur ses cuisses une guenille grise humide trempée lentement les draps moelleux de John B. Elle la prit et la déposa sur sa paume droite avant de toucher du pouce le tissu humide de la guenille. Que s'était-il passé ? C'est comme si elle avait fait un « black-out » puisqu'elle avait beau essayer de se rappeler des derniers événements, rien ne lui venait à l'esprit.
Elle fixait la guenille en fronçant les sourcils et le nez. Elle ne se souvenait pas avoir passé ces dernières vingt-quatre heures avec lucidité. La jeune fille tourna son regard vers la droite et la gauche avant de déposer la guenille sur le rebord du bol transparent installé sur la table de chevet. Elle rabattit les draps sur le même côté et se leva du lit. Elle tangua et geint de douleur avant de s'asseoir brusquement sur le bord gauche du lit de John B. Personne ne semblait être dans la chambre hormis elle. Yeva balaya d'un regard circulaire la chambre et constata rapidement qu'elle était dans celle de John B. La jeune fille se releva plus doucement tandis que sa tête se faisait moins lancinante, même si elle ressentait toujours ce mal de tête infernal.
Elle quitta la chambre et se teint près du mur. Elle balaya le couloir de droite, la cuisine et le salon—qui ne faisait qu'une immense pièce—du regard pour constater, une fois de plus, que personne ne semblait être ici. Où étaient-ils donc passé ? Yeva fixa la porte d'entrée ouverte, qui donnait vu sur l'allée principale de la propriété des Routledge et laissait passé l'air frais de ce début de soirée. Étaient-ils tous dehors ? Convaincue par sa question, elle se dirigea vers celle-ci et posa un pied puis un autre sur la véranda de John B avant de voir la Volkswagen dans la cour. Elle y vit Sarah sur un siège et Kiara assise à même le sol de la combi, expliquant visuellement le plan de John B et Pope pour extraire l'or du sous-sol de la maison des Crain.
—Il a dit que ça ressemblerait probablement...comme ça, finit Kiara tout en montrant son croquis à Sarah.
Celle-ci se pencha pour voir le dessin et fronça les sourcils en voyant le talent médiocre de Kiara en dessin. Sarah rigolait, ne pouvant s'empêcher de rire du mauvais talent de dessinatrice de Kiara, celle-ci la poussa légèrement de sa main droite. Au même moment, Sarah releva la tête pour croiser le regard surpris et soulagée de sa meilleure amie. Sarah se leva et sorti de la Volkswagen pour courir vers Yeva sous le regard intriguée de Kiara avant de prendre sa meilleure amie dans ses bras.
Dans le dos de Sarah, Yeva croisa le regard bienveillant et —étonnamment— affectueux de Kiara. Yeva avait répondue au câlin de Sarah avec tout aussi de délicatesse et de soulagement que Sarah. Elle écarta ses mains qu'elle avait posée dans le dos de Sarah pour rompre le contact physique avec sa meilleure amie. Son mal de tête disparut. Sarah guida Yeva vers le combi et l'aida à s'installer sur le siège de droite avant qu'elle ne se rasseye sur son propre siège. Kiara était assise entre les deux.
—Alors, qu'est-ce que j'ai manquée ?
—Déjà, comment tu te sens ? s'enquit Kiara en relevant la tête, déposant son croquis sur sa cuisse gauche pour croiser le regard doux de Yeva.
—Je me sens...mieux ? J'avais un mal de tête en me levant, mais il semble être parti.
—Et ton bras?
Yeva jeta un coup d'œil à son bras et vit sa blessure. Les languettes étaient imbibées de sang et elle soupira. Elle se sentait légèrement engourdie du bras gauche, mais cela ne semblait plus être aussi désastreux et chaotique que la vieille.
—Ça va mieux, un peu patraque, mais ça va, assura Yeva sans mentir afin de rassurer ses deux compères.
—Tant mieux. Je suis soulagée de l'entendre. Toutefois, on changera de nouveau ton bandage et nettoyer a plaie tout à l'heure. Il ne faut pas que ça s'aggrave encore plus, informa Sarah.
—Oui, dit Yeva en hochant la tête.
—Bien.
—Sinon, vous n'aviez pas répondue à ma question.
—Tu n'as rien manquée, Eva, rassura Kiara en relevant la tête pour regarder la jeune fille concernée.
Celle-ci haussa un sourcil, intriguée.
—Tu ne te souviens vraiment pas de la nuit dernière ? s'enquit Sarah.
—Hélas, j'ai beau me souvenir, je ne m'en souviens pas. Et j'ai l'impression que j'ai dormi toute la journée, non ?
—Exact...confirma Kiara.
—Alors ? insista Yeva.
—Tu n'as vraiment rien manquée. On a attendu que tu te réveilles pour qu'on fasse la suite des événements, mais même-là, on devra attendre finalement.
—Pourquoi ? demanda Yeva en regardant sa meilleure amie, surprise.
—Eh bien, mon père à invité John B a la pêche demain et on avait prévu d'extraire l'or. Mon père a tellement insisté que John B n'a pas pu dire un « non » catégorique. Je me demande ce qu'il mijote.
—Ça va bien aller, ce n'est qu'une sortie entre ton père et ton petit-ami. Il ne va pas le cuisiner, si ? répliqua Kiara.
Sarah esquissa un sourire amusée devant la blague de Kiara. Elle était contente qu'elles aient pu mettre les choses au clair et elle ne remercierait jamais assez John B, Pope et JJ pour ça. Sarah haussa les épaules et amena sa main gauche à serrer sa cheville, la ramenant sur sa cuisse droite.
—Il en serait capable. Il a fait la même chose pour Topper, enfin, plus ou moins. C'était plus un dîner formel entre eux avec une sortie au club de golf.
À ces mots, Yeva assombrit son regard en repensant au club de golf de Figure Eight. Elle repensa, notamment, à Rafe qui tabassait Pope avec son bâton de golf et elle se rappela son regard méprisant et haineux. Elle secoua les épaules et la tête, tressaillant de frayeur et d'angoisse. Elle ramena sa main gauche sur sa tempe en sentant une vive douleur revenir.
—Est-ce que ça va ? demanda Kiara en ayant remarqué l'absence de son ancienne amie.
—Ouais, j'ai cru sentir une fois de plus un mal de tête, mais il semblerait qu'il soit déjà parti, rassura Yeva en croisant le regard inquisiteur de Kiara.
—Faudrait que tu voies un médecin plus spécialisée que nous, Eva. Ça m'inquiète.
—Ça va, un peu de repos et je devrais être remis sur pied. Alors, vous parliez d'extraire l'or demain matin ?
—Ouais, regarde, j'ai fait un croquis sur lequel Pope et John B m'ont aidé à transmettre leurs idées.
Kiara tendit son croquis à Yeva, qui le prit et scrutait le dessin avec précaution avant d'esquisser un sourire amusée.
—Je ne pensais pas que tu avais un tel talent en dessin, Kiara.
—Arrêtez de vous moquer de moi.
—Non, c'était un compliment ! Je dessine encore pire que toi, rassura Yeva en rigolant.
Kiara haussa un sourcil devant le compliment de la jeune fille.
—Rappelle-toi quand on était ensemble dans les cours d'art plastique ! Je ne faisais que tomber les pots de peinture au sol et—
—Mais c'était que par maladresse! Répliqua Kiara, coupant Yeva.
—Non ! J'ai encore ma patte d'enfant quand je dessine ! C'est affreux !
—Ça donne un charme au dessin, Eva! Ce n'est rien ! rassura Kiara.
Yeva roula des yeux et surprit le regard rieur de Sarah, qui remplissait de son rire jovial la Volkswagen de John B. Kiara joint le rire de Sarah tout comme Yeva. Le calme reprenant, Kiara se rapprocha de Yeva et pointa ses indications sur le dessin pour expliquer le plan briefé par John B.
—C'est un quinze mètre de profondeur et la corde mesure trente mètres. Et tu vois ce petit wagon-là ? Il va nous aider à extraire l'or de la chambre, expliqua Kiara.
Yeva hocha la tête et croisa le regard de ses deux amies, l'observer. Non, observer par-dessus son épaule. Elle haussa un sourcil et se retourna pour croiser non loin d'elles, John B et Pope discuter autour d'un treuil. Yeva ne put s'empêcher de lâcher un doux et léger rire qui parvint aux deux jeunes filles.
—Qu'est-ce qui te fait rire à ce point ? demanda Sarah, en haussant un sourcil à son tour.
—Eh bien, vous n'êtes pas discrètes, les filles.
—On peut parler de toi et JJ ? demanda Kiara.
La question surprit Yeva, qui sursauta faisant agrandir le sourire rieur de Kiara et celui goguenard de Sarah.
—Quoi ? Moi et JJ ? Y'a rien entre-nous.
—C'est cela, à qui le dis-tu ?! Vous n'êtes pas aussi discret que vous ne le croyez, aussi, Eva.
Yeva sentit ses joues s'empourprer en repensant à sa proximité nouvelle avec le blondinet amplifiant le rire de ses deux amies.
—Alors...je me demandais, toi et Rafe, c'est bel et bien fini ? osa demander Sarah, reprenant son sérieux et en serra sa cheville gauche.
Yeva évinça ses joues rouges en repensant, encore, à Rafe, l'aîné de la famille Cameron. Elle fixa ses mains, plus particulièrement ses ongles abîmés et elle jeta un coup d'œil à Sarah avant d'hocher positivement la tête.
—Oui, depuis l'événement de la plage.
—L'événement de la plage ? questionna Sarah, ne comprenant pas de quel événement, sa meilleure amie voulait parler.
—Si, celui auquel Topper a failli noyer John B et que Rafe m'a poussée dans l'eau, j'ai rompu dans la soirée quand les garçons et toi m'aviez ramenée à la maison, répondit Yeva.
—Alors, depuis ce moment...tu as rompu avec lui? Pourquoi ne pas me l'avoir officiellement dit ?
—Y'a eu plein de truc, Sarah...pour commencer, par la chasse au trésor et ma rencontre avec les Pogues. Notre dispute, aussi.
Sarah hocha positivement la tête, compréhensive des arguments de sa meilleure amie et ne posa pas plus de question, comprenant aussi pourquoi Yeva avait rompu avec son idiot de grand-frère. Kiara resta silencieuse et écoutait attentivement la discussion entre ses deux amies avant de sourire en voyant JJ arriver vers eux, les trois lingots d'or nettoyé par ses soins et ramené par John B. Concentré à observer les lingots d'or entre ses mains, JJ ne remarqua pas la présence de Yeva dans la Volkswagen ni quand il s'accota automatiquement contre le rabat de la portière, près de la position de Yeva. JJ croisa les bras et croisa le regard excitée et joviales de Sarah Cameron et Kiara Carrera.
—Salut les filles ! J'ai nettoyé les lingots d'or, c'était gavant à faire partir la boue ! En même temps, je peux comprendre, puisqu'elle était collée aux lingots d'or depuis des siècles ! Mais je dois vous avouer, qu'avec ce motif de blé dessiné sur le milieu du lingot, on n'arrivera pas à le vendre.
—Ça va le faire, si on le fait fondre, non ? demanda Yeva.
Sa voix surprit JJ, qui se retourna vers elle pour croiser enfin son regard et il les écarquilla en la voyant bel et bien devant lui. Scotché, il bégaya et resta silencieux devant le regard étonné et amusée de Sarah et Kiara. Quant à Yeva, elle esquissa un fin sourire et elle hocha positivement la tête pour rassurer JJ de sa présence.
—Salut, dit JJ presque dans un murmure.
Yeva sentit le bout de ses oreilles chauffer et son cœur battre devant la tendresse de la salutation de JJ envers elle. De plus, elle crut sentir dans son ton et son expression faciale, qu'il ne s'attendait pas à la voir réveillée, mais qu'il en était soulagé. Elle esquissa un sourire timide et froissa la feuille de Kiara qu'elle tenait toujours entre ses délicates mains. Elle croisa dans son champ périphérique le regard sous-entendu de Sarah et Kiara, amplifiant la rougeur de ses oreilles.
—Bon, on va vous laisser, j'ai un motif à faire fondre, déclara Kiara en prenant son chalumeau et de se diriger vers un feu de camp.
Sarah descendit à son tour du combi de John B et croisa le regard inquisiteur et timide de Yeva pour lui faire un clin d'œil avant de rejoindre John B avec Pope. JJ s'installa sur le siège où était précédemment assise Sarah pour être devant Yeva. Un silence s'installa entre les deux, mais ce n'était pas un silence rempli de tension comme dans les relations conflictuelles entre adolescents, non, là, c'était un silence calme et sans arrière-pensée. Yeva maudit ses deux amies, qui l'avait lâchement abandonnée au côté de JJ.
Yeva resta silencieuse tout comme JJ. Elle joua avec ses doigts, qu'elle avait entrelacée pendant que JJ s'installait sur le siège devant elle. Elle se pinça les lèvres et releva la tête en entendant JJ déglutir et la fixer.
—Alors...Tu te sens mieux ? demanda JJ.
—Oui, merci.
—Tant mieux! La nuit dernière tu avais attrapée de la fièvre, alors j'ai eu peur que mes soins ne t'aient pas guérie.
—Tes soins ? Comment ça ?
—C'est JJ, qui t'a veillé toute la nuit. Il s'est occupé de toi et est resté auprès de toi. C'est Pope et John B, qui lui a demandé de nettoyer l'or pour qu'il pense à autre-chose.
La voix de Sarah fit détourner le regard de JJ et Yeva, pour la scruter, surprit de son intervention. Non loin derrière elle, ils pouvaient voir John B les saluer de la main, le sourire scotché sur son visage. Ainsi, Yeva put remarquée que Pope se retrouvait auprès de Kiara.
—Tien, JJ. Tu pourras continuer de prodiguer les premiers soins à Eve, déclara Sarah en tendant le nécessaire à JJ.
Avec précaution, celui-ci rattrapa l'alcool, le bol rempli d'eau, un haillon propre et les languettes de son ancien t-shirt.
—Oh! Eve, les languettes proviennent d'un t-shirt à JJ, alors, remercie-le-bien.
Sarah lâcha un petit rire et un clin d'œil faisant rougir Yeva, qui baissa la tête automatiquement. Cependant, elle réussit à voir du coin de l'œil et avec discrétion, sa meilleure amie rejoindre John B, celui-ci prit Sarah dans ses bras et ils s'installèrent au pied d'un grand arbre, l'un contre l'arbre et le dos de Sarah contre le torse de John B; leurs mains droites enlacées.
—Bon...et si on s'y mettait maintenant ? demanda JJ.
—Oui...
Timidement, Yeva se tourna pour être dos à Kiara, Pope, John B et Sarah, regardant la portière de gauche et laissant son bras gauche visible et accessible pour JJ. Celui-ci se rapprocha du rebord de son siège et dégrafa le bandage qu'à prodiguée Sarah. Yeva en profita pour voir sa plaie et esquissa un sourire maladroit.
—Ce n'est pas joli...murmura-t-elle.
—Normal, y'a encore du sang séché de la nuit dernière...je vais te nettoyer ça.
Yeva ne put qu'hocher la tête sous la délicatesse et la douceur des paroles de JJ ainsi que des gestes de ce dernier sur son bras. L'apaisant silence était revenu et Yeva était certaine, que JJ pouvait entendre les forts battements de son cœur parvenir à ses oreilles. Elle baissa les yeux pour juste scruter les mouvements doux et lents des doigts de JJ parcourir sa peau et l'effleurer nettoyant sa blessure tout en laissant le haillon imbiber d'eau nettoyer sa plaie du centre vers l'extérieur afin d'éviter une possible infection de la blessure.
—Tu auras probablement une cicatrice, dit JJ, calmement.
—Peut-être...selon sa profondeur.
—Tu perdais énormément de sang. On a failli t'emmener à l'hôpital. C'est un tisonnier de Madame Crain, qui t'a fait ça, rappela JJ.
—Je le sais, je m'en souviens maintenant, murmura Yeva.
Son souffle se répercuta sur les doigts de JJ, qui se stoppa dans son mouvement et il releva les yeux pour plonger ses iris dans ceux de Yeva. Celle-ci retient son souffle et ils sursautèrent lorsque la voix de Kiara parvint vers eux.
—C'est bon !! J'ai terminé !
—Ok, vous êtes prêts à être riche!
—OUI! cria Kiara, Pope et Sarah en rigolant, extravaguant leur joie.
Yeva avait détournée son regard de JJ pour fixer ses amis et elle esquissa un sourire avant de se tourner pour fixer JJ. Vivement, elle se rapprocha du visage de JJ et déposa ses lèvres sur la commissure droite des lèvres de JJ, qui resta stoïque devant le geste rapide et inattendu de Yeva, qui se redressa. Celle-ci se poussa lorsqu'elle vit, quelques minutes d'après, Kiara monter à bord, laissant JJ coller son dos contre le dossier du siège, laissant une nouvelle teinte de couleur parsemer ses joues. Sarah monta sur le côté passager au côté de John B, qui prit le volant de sa bagnole et Pope prit place sur le siège auquel était assise Yeva, quelques secondes plutôt. Ce dernier regarda JJ et arqua un sourcil.
—Qu'est-ce qui s'est passé pour que tu deviennes une écrevisse, JJ ? T'a attrapé chaud ?
—Non.
—Alors, quoi ? On t'a dragué ? insista Pope, ne se doutant pas qu'il mettait le point dans une plaie béante dans le cœur de JJ.
—La ferme, Pope.
—Ok, je n'ai rien, mais tes joues restent rouges, rigola Pope.
—LA FERME!
—On se calme, derrière ou je vous fais tous descendre avant même qu'on n'arrive ! les prévint John B.
Pope se tut et JJ roula des yeux, laissant son regard parcourir le paysage. Le silence revient tout aussi naturellement que celui qui y'avait eu entre JJ et Yeva, quelques minutes plutôt. Ils délaissèrent le paysage verdoyant de la propriété des Routledge pour s'enfoncer dans celui de la Plaie et arpenter les rues de la ville avant de s'arrêter dans une petite rue, qui semblait peu rassurante.
Alors, que JJ descendait de la Volkswagen suivi de près par Kiara et Yeva du côté droit tandis que Sarah et Pope descendaient du côté gauche, la jeune fille à la chevelure d'ébène passa une main dans ses cheveux avant de les baisser en respirant l'air pur de l'extérieur. Bien qu'elle aimât beaucoup la voiture de John B, c'était une vraie fournaise à l'intérieur! Elle fixa le dos légèrement voûté de JJ, qui avec un chiffon, nettoyait et tenait entre ses mains rugueuses et légèrement abîmée, le lingot d'or. Yeva détourna les yeux lorsqu'elle vit JJ se retourner dans sa direction pour croiser le regard brun de Kiara.
—Beau boulot, Kiara ! Tu l'as complètement fondu !!
Yeva regarda son bras gauche et passa sa main droite sur le contour inférieur de sa plaie pour scruter sa cicatrice qui formait un demi-cercle bien ferme sur sa peau blanche et légèrement bronzé par le soleil écrasant de Kildare. Elle releva la tête en entendant la voix hautaine de Kiara parvenir à ses oreilles, la ramenant à la réalité.
—Tu n'aurais pas pu faire mieux, JJ, si ?
—J'aurais pu faire cent fois mieux que toi, Kiara. J'ai de l'expérience dans la soudure comparé à toi.
—Ah ouais ? Depuis quand ? haussa Kiara, croisant les bras contre sa poitrine.
Yeva s'approcha du groupe et se planta entre Pope et Sarah. John B interrompit la dispute entre JJ et Kiara.
—Du calme, ok ?
—Facile à dire, pour toi, John B! Ce n'est pas toi, qui va devoir expliquer la provenance de ce lingot et de pourquoi elle est comme ça pour la vendre au prix le plus fort, déclara JJ en montrant à son meilleur ami le lingot d'or.
Il remonta son sac-à-dos sur son épaule gauche et regarda ses amis, légèrement colérique. Il sentit une légère pression sur son bras légèrement musclé et JJ baissa les yeux pour voir qu'une petite main était posée sur son poignet avant de prendre délicatement et timidement sa main dans celle de l'autre. Il lorgna le bras et remonta ses yeux pour croiser ceux caramélisés de Yeva ; il put voir une légère coloration rosée sur les joues rebondies de la jeune fille. Cette fois-ci, Yeva portait une robe verte à carreaux, les pans de sa robe était à frou-frou et un décolleté en « v » laissait voir l'extrémité de la courbe de sa poitrine et de ses clavicules. Les manches de la robe verte à carreaux étaient extrêmement fins et courts, laissant une partie de ses épaules dénudés. Ses longs cheveux noirs plaquaient son dos et quelques mèches retombaient sur ses fines épaules.
Quant à JJ, il portait une casquette démodée de plusieurs siècles, un haut bleu et un short noir. Son sac-à-dos noir pendouillant sur son épaule droite. John B portait son foulard fétiche bleu-marin enroulée autour de son cou, il avait une chemise hawaïenne classique et un short beige allant jusqu'au genou comme JJ. Pour Kiara, elle portait une fine veste rose par-dessus son bandeau bleu royal et son short en jean. À la différence de Sarah, celle-ci portait un haut blanc et jaune laissant ses épaules dénudés tout en mettant en valeur sa poitrine généreuse et son short en jean. Quant à Pope, il portait lui aussi une fine veste à carreaux avec un haut blanc où il avait en motif un petit bonhomme faisant du skate; il portait aussi un pantalon cargo noir.
—D'ailleurs, pourquoi est-ce que c'est moi qui le ferais ? demanda JJ en détournant le regard de Yeva, mais en serrant fortement sa main, sentant sa colère disparaître progressivement.
L'échange passa inaperçu aux yeux des autres. Enfin, presque. Sarah l'avait vue et sur son visage, un immense sourire goguenard ornait son expression faciale. Toutefois, elle ne répliqua ou ne pipa mot de ce qu'elle venait de voir pour laisser une intimité et une vie privée pur entre JJ et Yeva.
—Parce que tu mens super bien...Tu es un pro dans la matière, répondit Pope sans aucune hésitation.
Après, les paroles étranges et peu rassurante pour Yeva, ils pénétrèrent dans la boutique où l'écriteau « Pawn » était écrit en grosses et grasses lettres jaunes sur un fronton du toit de la boutique. Une petite sonnette retentit dès qu'ils passèrent, un à un, les portes de la boutique. Yeva put voir un comptoir situé à gauche, des rayons de bricolage où des outils de jardinerie ou d'entretien séjournaient sur des étagèrent au centre de la boutique comme sur les extrémités de celle-ci. L'espace était petit et sombre : peu de lumière éclaircissait la boutique, qui semblait le renfermée. À droite, Yeva remarqua une immense porte camouflé par un rideau bleu-marin et un écriteau où les mots « ca$h contre de l'or » étaient inscrit au-dessus de la porte. Des post-it jaunes et oranges ornaient les rebords des étagères pour indiquer le prix et les réductions associés aux objets mis en vente.
—Bonjour madame !
La voix joviale de JJ résonnait dans la boutique et ce dernier se dirigeait vers la caissière, qui avait dans ses oreilles des écouteurs et elle nettoyait son comptoir avant de jeter un regard furtivement intrigué en voyant les Pogues mélangé à des Kooks. La méfiance naquit rapidement sur son visage et ça, Yeva le reconnut. Yeva déglutit alors que ses pas suivaient naturellement ceux de JJ, après tout, ils ne s'étaient pas lâché la main non plus.
—Bonjour, jeune homme, salua la caissière en retirant ses écouteurs, elle ferma la musique de son téléphone d'un clic et scruta les deux jeunes qui se trouvaient devant elle.
Yeva posa son bras valide sur le comptoir et lu la phrase en anglais : « Find gold, sell it here » sur un immense post-it orange placardé sur la caisse. Derrière la caissière à la peau foncé, elle vit le même écriteau que sur le fronton du toit de la boutique comme si les clients n'étaient pas assez futés pour comprendre le but de la boutique. Elle vit Kiara se faufiler derrière eux derrière un rayon de jardinerie et Pope se diriger vers la section bricolage tandis que Sarah était de l'autre côté du comptoir en forme de « u » pour tourner un minuscule tourniquet posé sur la surface du plan de travail. Quant à John B, il regardait les différents tableaux historiques et les post-it sur les étagères de la boutique accroché et placardé sur le mur droit ou les rebords des rayonnages. Bref, les Pogues et Sarah faisaient semblant de s'intéresser aux objets vendus.
—Vous rachetez de l'or ? demanda JJ d'une voix assurée et inquisitrice.
—C'est marqué-là sur les écriteaux, donc je dirais que oui, jeune homme. Pourquoi le demandez-vous ? En quoi puis-je vous être utile à toi et à ta petite-amie ?
—Sa petite-amie ? s'étonna Yeva en murmurant et croisant le regard perçant de la caissière.
—Je vous ai vu vous tenir la main en rentrant dans ma boutique, jeune fille. Ce n'est pas le cas ?
—Si, c'est bien ma petite-amie, vous avez l'œil.
Yeva bifurqua son regard surprit de la dame à JJ et elle sentie une pression se resserrer contre sa main. Elle rougit et finit par confirmer les propos de JJ.
—J'espère que vous aviez beaucoup de cash, car je vais vous étonner, annonça JJ en retirant son sac-à-dos de son épaule pour le poser lourdement sur le comptoir.
Pendant que la dame de la boutique regarda Sarah et John B, qui s'était rapproché d'elle entre-temps et murmuraient entre eux, JJ interpella Yeva en appuyant de nouveau sa poigne sur sa main et la jeune fille l'observa en haussant un sourcil. Elle réceptionna le clin d'œil, que lui offrit JJ et elle baissa automatiquement la tête, son cœur palpitant dans sa cage thoracique. La dame reporta son attention sur Yeva et JJ, plus qu'intriguée par les propos du jeune garçon à la chevelure blonde ébouriffée.
—Ils en ont assez vu mes yeux, alors pour me surprendre, il faut y aller, jeune homme, mais regardons ce que vous nous apporter. Le voulez-vous ?
—Avec grand plaisir.
Lâchant la main de Yeva—celle-ci sentait une chaleur froide provenir de sa main brusquement et un pincement au cœur survint dans sa prison d'os—, JJ ouvrit son sac-à-dos, tirant sur les hanses de son vieux sac avant de sortir le lingot du chiffon bleu-marin que Pope lui avait donné pour le déposer sur le comptoir et le déballa sous les yeux de la caissière. JJ déposa, ensuite, le lingot sur la vitre du comptoir et un bruit assourdissant retentit au contact du lingot d'or.
—Et ça, qu'en dites-vous ? Ça ne les surprend pas ? demanda JJ en faisan référence aux yeux noirs de la caissière.
—C'est clairement du toc, ton truc, jeune homme, ria la caissière en secouant négativement la tête.
—Ça ? Du toc, vous dîtes ? demanda JJ, en haussant un sourcil.
—Forcément, jeune homme, assura la caissière.
—Prenez-le, aller vérifier, déclara JJ en jetant un coup d'œil vers Sarah et John B ainsi que sa fausse petite-amie.
La caissière voulut prendre le lingot d'or, mais il était tellement lourd, qu'elle eut du mal à le surélever de la surface de son comptoir.
—Mettons ça sous la lumière, vous le voulez-bien ? demanda JJ.
Et c'est ce que la caissière fit en allumant une lampe, qu'elle passa au-dessus du lingot d'or.
—C'est du tungstène peint en doré.
—Bah, bien sûr ! Du tungstène, vraiment ? Est-ce que vous croyez que j'ai du temps à perdre pour repeindre du tungstène avec de la peinture dorée ? Tester comme c'est lisse, pour voir si c'est vraiment du tungstène.
—Je peux ?
—Allez-y, faites-vous plaisir.
Ainsi, elle se baissa pour tirer un tiroir du bas du comptoir, sorti une longue vis pointu et un petit marteau. Yeva déglutit en voyant la caissière mettre la vis sur le lingot d'or et avec son minuscule marteau frapper la vis pour la planter dans la surface du lingot, mais aucune marque ne se laissa paraitre sur le lingot juste un tintement sec et strident retentissait faisant sursauter Yeva.
—Wow! Impressionnant, non?
—Calme-toi, petit-gars. Il reste le dernier test.
—Le dernier test ? s'enquit Yeva.
JJ tourna son regard vers elle et lui sourit.
—C'est le test à l'acide et là, on verra bien si c'est du vrai ou du faux or ce que vous avez-là, jeunes gens.
—Ouh, le test à l'acide est ma partie préférée. Regarde-ça, ma chérie, dit naturellement JJ.
Yeva tiqua au nouveau surnom, mais ne répliqua rien laissant son palpitant valser dans sa cage thoracique et elle lui sourit, laissant une légère teinte coloré naître au bout de ses oreilles. Elle contracta ses orteils de son pied gauche et se dandina pour laisser évincer l'angoisse qu'elle ressentait depuis quelques minutes. En jetant un regard derrière eux, elle vit Kiara hausser un sourcil et le regard curieux de Pope. Elle vit que John B et Sarah regardaient avec attention le spectacle.
—Ce n'est pas plaqué ni de la peinture.
—Madame, je vous le dis que c'est aussi réel que moi ou mon amour pour ma fiancée.
La phrase résonna dans l'esprit de Yeva, qui se mua dans un silence qui semblerait éternel.
—Trois kilos deux...intéressant, mais on dirait qu'on a essayé de le faire fondre.
—Vous voyez, euhm, je vais bientôt me marier avec cette jolie fille à mes côtés, commença JJ en pointant Yeva de sa main gauche.
—Voyez-vous cela, commenta la caissière en zyeutant à la fois la jeune fille et le jeune homme.
—Oui! Comme vous vous en doutez, ma belle-famille et la mienne n'acceptent pas notre union pour des raisons évidentes. Je viens de la Plaie et elle de Figure Eight, vous comprenez ? On a besoin de cet argent pour nous payer notre mariage, notre lune de miel et tout ce qui va avec.
—On prévoit de fuir la région, aussi. Mon grand-frère...est très possessif envers moi et ne supporte pas que je passe du temps avec mon fiancé. Il a pété un câble en apprenant que j'étais fiancé, renchérit Yeva.
La tournure de la discussion changé surprit tout le monde dans la boutique. JJ souriait à Yeva, qui venait de poursuivre ses explications pour confirmer ses propos.
—Hmm...un couple de futur marié, voyez-vous-cela. Et les gens qui vous accompagne sont ?
—Des amis. Ils viennent nous aider à nous enfuir et ce sont nos témoins pour notre mariage. Vous comprenez ? ajouta Yeva, devançant JJ.
—Très bien...Attendez-moi une minute.
—Allez-y, mais faites vite. Nous sommes pressés.
La caissière sorti du comptoir pour se diriger vers la porte située entre Sarah et John B, tirant le rideau pour pénétrer la pièce-secrète. Un silence régna dans la boutique tandis que Pope, Kiara, John B et Sarah rejoignirent JJ et Yeva au comptoir.
—Alors, vous m'étonner. JJ, quand est-ce que tu allais nous dire pour toi et Eva ?
—Ouais, vous n'aviez même pas eu l'amabilité de nous prévenir ? taquina John B, à son tour.
—Ça va! Ne faites pas échoué le plan. Retournez à vos places, elle arrive.
—Alors...J'ai parlé à mon patron.
—Et donc ? demanda JJ.
—Voilà ce que je peux te proposer.
JJ baissa les yeux sur la liasse de billets, que la caissière déposa sur le comptoir sous les yeux du jeune homme. Yeva releva la tête de la liasse pour se retourner vers Sarah et ensuite, vers JJ, faisant virevolter ses longs cheveux ébènes dans son dos, étonnée que ça ait marchée le plan de JJ, Pope et de John B. Elle zyeuta la réaction de JJ et le vit hausser un sourcil et un regard inquisiteur fixa la dame à la peau foncée devant lui.
—Cinquante milles dollars ? Vous me prenez pour un écervelé ? Je sais que ça vaut plus. Je me suis renseigné sur le marché et un morceau tel que je vous montre, c'est l'équivalent de cent-quarante-milles dollars.
—Ici, petit-gars, tu es sur un prêteur sur gage. On n'est pas à Zurich! Tu crois que j'ai une tête de suisse ?
JJ passa une main dans sa chevelure et frotta sa tempe gauche comme pour évincer sa colère naissante. Yeva déposa sa main gauche sur la main droite de JJ et fit des arabesques sur le dos de sa main pour le calmer, ce qui sembla fonctionner, amplifiant son sourire.
—Quatre-vingt dix ou on va voir ailleurs, prévint JJ.
—Soixante-dix, c'est la moitié de sa valeur. Et nous...je dois vous rappeler que l'on ne pose pas de question sur sa provenance. Marché conclu ?
JJ regarda Yeva et par-dessus son épaule droite, croisa le regard de John B, qui lui fit un signe « ok » avec ses doigts de la main gauche. JJ tourna son regard vers la dame et la fixa.
—Ok, mais il faudrait le tout, en cash et en petite coupure.
—Oui, mais le souci...on n'a jamais eu de petites-coupures ici. Je peux te faire un chèque que vous alliez déposer au guichet.
—Non, non...! Il nous faut du cash au risque de se faire poursuivre par nos familles respectives, vous comprenez ? Fau que je parle dans une autre langue ? Pourtant, c'est ce qui a écrit sur la pancarte sur le mur là-bas ! Je cite : « du cash contre de l'or », pas vrai ?
Il fusilla la caissière et il pointa le lingot d'or.
—Si je suis là, c'est pour ça. Pour avoir du cash, pas un chèque, mais du cash. Ok ?
—Bon, d'accord ! Toutefois, il va falloir aller à un autre établissement.
—Quoi ? Comment ça ? intervint Yeva, reprenant parole.
—Notre second annexe contient plus de cash en boutique qu'ici. Comme vous vous en doutez, cet endroit est qu'une façade parmi tant d'autre pour les gens comme vous.
JJ plissa les yeux et se mordit la lèvre inférieure, rouvrant sa blessure à sa commissure droite.
—Ok, elle est où cette annexe ?
La Volkswagen roulait depuis plusieurs heures déjà depuis qu'ils avaient quitté la boutique de prêteur sur gage.
—Alors...c'est là-bas qu'ils gardent leur fric ? demanda Pope, incertain.
—Je suis aussi incertaine que toi, Pope, lui dit Yeva.
—C'est ce qu'elle a dit, répéta-t-il en lâchant un rire nerveux et un sourire niais.
—Stop.
—Je ne la connaissais même pas cette rue ! Resurrection Drive...jamais entendue parler, fit constater Sarah.
—Parce que tu es riche, c'est logique, dit JJ.
Kiara roula des yeux tandis que Yeva baissa les yeux sur ses mains aux paroles de JJ, même si ce n'était pas pour les blesser, ça l'avait touchée quand même.
—JJ!
JJ détourna son regard de Pope pour suivre le mouvement de tête, qu'il lui faisait avant d'arrêter son regard sur la tête basse de Yeva. Il se pinça la joue intérieure gauche. Il a été maladroit, il le reconnaît. Il allait débuter une discussion avec Yeva, quand la voix interrogative de Kiara le fit tilter.
—C'est sûr que c'est ici ? Y'a rien hormis des plaines verdoyantes et des hauts arbres! Et de la beuh.
—Ce n'est pas parce qu'il y a de la beuh que forcément...
Le regard de JJ sembla s'éterniser sur un point à l'extérieur, arrêtant sa riposte envers Kiara. Yeva releva la tête en entendant les sirènes de la police et fronça les sourcils.
—Ce sont les flics ! prévint Kiara en se retournant.
Pope et Yeva se retournèrent d'un même homme tandis que JJ regarda ce qu'il se passait en collant son visage contre la vitre de la portière droite.
—Sérieux ? C'est une blague, je rêve !
—Pourquoi y'a la police ? John B, tu as fait un excès de vitesse ? demanda-t-elle, même si elle l'aurait ressentie, mais elle posa quand même sa question pour se rassurer.
—Non, pas que je sache.
—Ils doivent être là pour autre chose, vous ne croyez pas?
—Peut-être, mais arrête-toi sur le bas-côté. On verra bien.
John B écouta les paroles de Sarah et il arrêta sa Volkswagen. Ensuite, ce fut le chaos entre John B qui cria à JJ de cacher le flingue et Kiara ainsi que Pope, qui essayait d'intervenir pour que JJ planque l'or à la place du flingue, que JJ n'avait même pas en mains, ce qui les soulageait d'un côté.
—Eh! Fermez-là ! On ne s'entend plus parler ! les interrompit Yeva en haussant le ton de sa voix, la colère montant en elle.
Les autres l'observèrent avec surprise et elle haussa un sourcil.
—Quoi ? Qu'est-ce que j'ai dit ?
—Rien, mais ils sont juste surpris que tu hausses le ton, rassura Sarah.
Et c'est là qu'elle comprit. C'était la première fois qu'elle s'interposait durant une dispute entre les Pogues. C'était la première fois qu'elle haussait le ton pour exprimer sa colère autre que pour ses proches. Est-ce qu'elle pourrait considérer les Pogues comme ses proches, à présent ? Après tout, depuis qu'elle était avec eux, elle faisait face à de nouvelles expériences plus folles les unes que les autres! Et elle s'avouerait qu'elle aimait beaucoup passée du temps avec eux autre que Rafe, Kelce et Topper.
—Tu as beaucoup de beuh sur toi, JJ ? s'enquit Kiara faisant tourner la tête à JJ.
—Non! C'est bon ! s'énerva JJ à l'attention de Kiara.
—Dépêche-toi de tout cacher ! Il arrive! le pressa Kiara.
—Ne le presse pas, Kiara ! intervint Yeva.
—J'angoisse, c'est tout, dit Kiara.
—Tout le monde est angoissé ! Ce n'est pas la peine d'envenimer la situation.
Yeva se tut et lâcha un hoquet de surprise en voyant un jeune homme cagoulé pointé John B avec une arme à feu, plus précisément un fusil. John B, choqué, fixait l'arme et l'homme devant lui, papillonnant des yeux et reculant sur son siège.
—Et si vous mettiez tous les mains en l'air ?
L'homme jeta un coup d'œil au fond et Yeva crut voir son sourcil se hausser lorsqu'elle croisa son regard perçant. Elle fronça les sourcils, sentit ses lèvres trembler et ses mains devenir moites.
Tout le monde resta éberlué à ce qu'il se passait, restant interdit sur les actions étonnantes du faux policier, qui les avait accaparés sur la route verdoyantes. De plus, aucune maison ornait les bords de la route. Il n'y'avait que des arbres, ce qui signifiait qu'ils leurs restaient que deux solutions : la première, faire semblant d'obéir et d'attendre le meilleur moment pour attaquer et s'enfuir dans la forêt avoisinante et la seconde, se laisser faire et obéir.
Après tout, aucune aide extérieure pouvait leur venir entre les mains.
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