Chapitre 24: Chagrin

Coucouuuu, voici le chapitre de la semaiiiine ! Bonne lecture ~

oOoOoOoOo


Cela faisait depuis combien de temps qu'elle ne s'était pas sentie aussi vide ? Elle ne saurait le dire puisque, là, maintenant plus rien ne comptait pour elle et tout lui était obstruée. Tout son environnement était flou. Ses sentiments étaient intensément vides et elle crut même, un instant, que son cœur avait arrêté de battre. 


Robotisée, Yeva avait monté les marches du perron de sa demeure sans un regard en arrière après que la voiture de police de l'Officier Plumb l'ait ramenée chez elle et qu'elle ait montée les marches jusqu'à sa chambre pour s'écrouler sur son lit. Une fois allongée sur son matelas et ayant emmitouflé ses bras sous une partie de ses couvertures, elle se lâcha. Elle pleura de nouveau et plus fortement, laissant ses épaules tressauter, sortir des gémissements de chagrin d'entre ses lèvres, brisant le silence lourd et pesant qui l'entourait depuis qu'elle avait pénétrée dans sa grande maison. Personne ne semblait être présent. La maison était plongée elle-même dans le noir la plus totale. Seul les rayons lunaires filtraient à travers les fins rideaux blancs de la chambre de Yeva pour éclairer son dos tressautant. Topper a dû se réfugier soit chez Rafe ou soit chez Kelce après son altercation avec John B et Sarah. Et sa belle-mère, elle s'en contre-fichait d'où est-ce qu'elle serait. Elle aurait un couteau dans le ventre, que Yeva était certaine qu'elle ne bougerait pas pour l'aider etcette pensée montrait à quel point leur relation se désagrégeait au fil du temps.Cynthia ne lui faisait pas confiance et ne l'aimait pas; eh bien, c'étaitréciproque.


Elle en voulait terriblement à son grand-frère qu'elle trouvait complètement changer tout comme Rafe et le changement...le changement l'a terrifiait. Elle ne comprenait plus rien aux agissements fort violent de Rafe et Topper. Elle se sentait rassurer de s'être éloigner de Rafe au bon moment. Qui sait, ce qu'il aurait pu lui faire si elle était restée sa copine plus longtemps ?! Cette pensée l'a terrifiait encore plus que sa rancœur envers Cynthia.  Elle se revoyait au terrain de golf à Figure Eight et fixer le corps de Pope se faire tabasser par l'extrémité du bâton de golfe que tenait Rafe entre ses mains. Elle repensa à son grand-frère, qui regardait avec étonnement le comportement de son meilleur ami et qui ne faisait rien pour agir. Elle se revoyait assise non loin de Pope sur le sable de la pente menant au club de golf et à se tenir la tempe avant de fixer sa main ensanglantée. Juste à ce moment, sa pensée se changea pour la ramener sur l'événement terrible qui venait de se passer et elle fixait le corps inerte de John B et du sang se figer sur les mains pures et douces de Sarah. 



Tout se rembobinait dans son esprit. 





Tout.





 Absolument tout.


Les paroles vexantes et offensantes de Kiara tourbillonnaient et se jumelaient dans son crâne plus violement que quelques minutes plutôt même si l'Officier Plumb avait essayée de la consoler à l'hôpital. C'est l'Officier Plumb, qui avait proposée de ramener quelques-uns d'entre eux si nécessaire et elle l'avait, uniquement, ramenée, à la fin. Les Pogues s'étaient dirigées vers l'hôpital avec la Volkswagen de John B conduit pressamment par JJ tandis que Sarah avait montée avec l'ambulance et une fois, qu'ils aient eu des nouvelles de rétablissement de celui-ci par un médecin traitant et étaient interrogé par l'Officier Plumb, ils se sont durement séparés.


Seule Sarah a pu rester à l'hôpital.


JJ a reconduit, silencieusement et tristement, Kiara et Pope à leur domiciles, Yeva ayant elle-même préférée rentrée avec l'Officier Plumb au plus grand soulagement de Kiara. C'est ainsi, qu'elle se retrouvait isolée des autres après l'accident de John B sur la tour d'observation. Le lendemain, elle avait dormi la moitié de la journée et la seconde moitié, elle l'avait passée à être allongée dans son lit, emmitouflée dans celui-ci à ressasser en boucle la scène de l'accident de John B, serrant le bout de ses couvertures de ses doigts fins quand elle recroisa le regard accusateur de Kiara, le regard si triste des autres et de sa dispute avec Kiara, parfois-même, inversant les moments tout en omettant ce qu'il s'est passé avec JJ cette soirée-là comme si rien ne s'était déroulée ou comme si cela avait été un rêve grotesquement illusoire.  Yeva laissa ses larmes mouiller son lit. Son esprit finit par tout mélanger et augmenter ses larmes, lui coupant parfois le souffle.  Unenouvelle crise s'en venait et elle était toute seule pour la gérer.


Elle ne reçue aucun message de la part des Pogues pendant qu'elle s'effondrait sur son lit. En début d'après-midi, Yeva était allongée en boulle et avait ramené ses genoux contre sa poitrine l'écrasant par la même occasion, elle fixait un carreau de sa fenêtre. Son esprit était vide de penser et son cœur craqueler laissait tomber quelques miettes au fin fond de sa cage thoracique. Les yeux bouffies par ses larmes, elle en laissait quelques-unes coulé le long de ses joues sans pour autant laisser un son sortir de son corps. Elle fixait les vagues remonté délicatement sur la berge et descendre de nouveau au large et répété sans cesse le même rythme. Elle entendait le chant de l'océan mélangé à celui du vent claquer contre sa vitre. 


***

~Deux jours plus tard~


Après avoir pénétrée sa nouvelle chambre, John B déposa son sac-à-dos nonchalamment sur son lit king size tout en balayant la chambré du regard. Elle était dans les tons crèmes et les rideaux étaient entre les nuances de gris et de vert. La chambre comportait différentes fenêtres aux murs, qui montraient différents angles du gigantesque jardin des Cameron. Sarah se dandinait sur place, heureuse de retrouver John B en bonne santé tandis qu'elle avait posé ses fines mains sur le rebord du matelas de la chambre d'amie. Un tableau paysagiste ornait le mur au-dessus de la tête de lit.


—Ma chambre se trouve est à l'étage, si tu posais la question, commença Sarah en reculant de quelques pas lorsqu'elle vit John B faire une roulade sur le lit, testant le matelas confortable.


Elle plissa les yeux et le jugea du regard.


—Est-ce que tout va bien ? demanda-t-elle en passant une mèche blonde derrière son oreille droite.


John B l'observa en s'asseyant sur le matelas, l'affaissant et rebondissant dessus.


—Je vais très bien, je m'en sors, ne t'inquiète pas ! rassura John B en se mettant assis sur le rebord du lit.


John B souffla de douleur en sentant une vive sensation parcourir et picoter son bras. Il roula son épaule gauche et son bras pour évincer la douleur et il croisa le regard enjôleur de Sarah, qui se rapprochait de lui, se mettant entre ses jambes.


—Mais je préfère te prévenir, commença Sarah en cherchant le regard curieux de John B et elle sourit en plongeant son regard dans le sien.


Elle s'approcha, posant ses mains sur ses cuisses et elle toucha du bout de nez celui de John B et souffla sur les lèvres charnues de son vis-à-vis, qui ferma les yeux en sentant le souffle chaud de Sarah sur ses lippes.


—Je suis somnambule, lâcha-t-elle.


John B plongea ses iris chocolat dans ceux pétillants et profondément étoilés de Sarah Cameron. Il esquissa un sourire goguenard devant la provocation de sa bienfaitrice. Celle-ci leva les yeux au plafond de la nouvelle chambre de John B, qui passa une main dans ses cheveux pour les ébouriffer.


—Donc, si jamais je pénètre dans ta chambre un soir, ne t'étonne pas, lui dit-elle avant de déposer ses douces lèvres sur ceux pulpeuses de John B avant de se séparer, mettant une minime distance entre eux.

—Je dois faire comme si je n'avais rien entendu, c'est ça ?

—Hmmm...possiblement ? rigola Sarah, rosissant ses joues.


John B prit en coupe le visage de Sarah et l'embrassa, la ramenant contre lui et mouva ses lèvres contre celles de sa petite-amie. Il rompit le baiser et caressa du pouce la joue gauche de la jeune fille, qui souriait.


—Je n'ai pas vu Yeva, depuis mon dernier réveil hier soir, fit-il remarqué.


Sarah ferma les yeux une seconde en soupirant et secoua la tête avant d'ouvrir de nouveau ses yeux pour que ses iris croisent ceux de son petit-copain. Un sourire contrit et un regard peinée s'affichait sur le visage de Sarah lui montrant une moue chagrinée.


—Moi non plus, alors, que je lui ai envoyé plein de textos depuis que tu es réveillé pour lui annoncer ton réveil, que tu allais bien et que tu étais maintenant chez moi, mais rien. En réalité, je m'inquiète pour elle, je sais qu'elle est hypersensible et qu'elle prendra tout ce qui est arrivée pour elle. Je...

—Alors, quec'est la jalousie maladive de Topper qui en est la cause...coupa John B.


Sarah hocha positivement et lentement la tête. Elle laissa le pouce gauche de John B caresser sa joue, la réconfortant et son geste l'apaisait en quelques-sortes. 


—J'essayerais de voir si les autres ont eu de ses nouvelles. Je sais que grâce à JJ, elle a nos numéros, peut-être a-t-elle parlée avec l'un d'entre eux, depuis ces deux derniers jours, proposa John B, tout aussi inquiet de la non-réaction de Yeva.

—Ça serait super, je vais continuer de la joindre ou même d'aller chez elle. Ça te dérange si je t'abandonne pendant un laps de temps ? demanda Sarah.

—Non, occupe-toi de ta meilleure amie et si tu réussies à la voir avant nous, dis-lui de nous rejoindre au restaurant familial de Kiara.

—D'accord...J'essayerais d'y penser. Je ne te garantis rien, mais je ferais ce que je pourrais en tant que meilleure amie.


John B hocha la tête en souriant et embrassa les lèvres pulpeuses de sa bien-aimée avant de la laissée s'éloigné. Dans l'après-midi, il rejoignit Kiara, Pope et JJ dans le restaurant familial des Carrera intitulé « The Wreck ». Kiara était occupé à débarrasser et nettoyer quelques tables du restaurant familial tandis que John B avait posé ses coudes sur la table entouré de Pope et de JJ assis près de lui.


—Attend, tu as dit que tu squattais où déjà ?

—À Tanny Hill, Kia.

—Donc, tu vis sous le même toit que Sarah Cameron ? demanda Kiara en roulant des yeux et échangeant éponge et torchon pour un plateau de quatre gobelets qu'elle amena à leur table puisque c'était leur commande.

—Écoutez, si j'habite là-bas c'est uniquement parce que son père m'a sauvé les miches, fit constater John B pour rassurer la nouvelle montée de colère de Kiara.


Il croisa le regard océanique de JJ et ceux perçants de Pope et Kiara. Pope avait posé ses mains derrière son crâne et était complète adossé contre le dossier de la chaise.


—C'est quand même mieux que d'être en famille d'accueil et de stopper la chasse au trésor comme ça sans aller jusqu'au bout, rassura John B.

—Tu vas être membre de leur club maintenant ? demanda Pope en rigolant.

—Je n'en sais rien, Pope, déclara John B en haussant des épaules et roulant des yeux.

—Et tu penses que tu auras ta propre mini-voiturette de golf ? demanda JJ en buvant dans sa boisson sucrée.

—Et est-ce que tu aurais ton propre polard sans manche ? C'est inclus dans le forfait ou tu dois te le procurer toi-même ? poursuivis Pope, souscrivant à l'humour de JJ.

—Tu m'avais promis John B! Tu nous as dit que tu n'étais absolument pas avec elle et là, qu'est-ce que tu nous dis ? Que tu vas vivre sous le même toit ?

—Mon gars, assume! Sarah Cameron t'a eue dans le collimateur! Railla JJ tout en laissant un ton froid sur son timbre.


John B fronça les sourcils en entendant le ton glacial de JJ et la voix cinglante de Kiara en croisant son regard froid qui était dirigé vers celle-ci. John B fixa JJ se diriger vers le mur à fenêtre du restaurant, une main dans sa poche gauche et tenant dans sa main droite sa boisson. Il reporta son regard vif sur Kiara, lorsque JJ commença à boire goulumentsa boisson, et John B  brisa de nouveau le silence.


—Écoute, si tu as envie de traîner avec elle, pas de souci, ok? Mais je préfère te le dire tout de suite : je ne veux rien avoir à faire avec Sarah Cameron.

—Vous la voyez-là ? Non ? On est d'accord...tout comme vous ne voyez pas Yeva Thornton. Alors, dites-mois une seule chose que je voudrais, là, savoir.

—Dit-toujours, cracha Kiara en haussant ses épaules dénudées et en regardant du coin de son œil gauche la bouée de sauvetage accrochée au mur derrière elle. 


Là, maintenant, elle avait terriblement envie de l'arracher du mur et la briser jusqu'à ce qu'il ne reste plus rien pour libérer sa colère. Kiara reporta son attention sur John B, qui parla d'une voix inquisitrice et inquiète, la rendant tout aussi anxieuse.


—Quelqu'un aurait vu Yeva depuis qu'on est passée à la case « hôpital » ?


Un silence gênant et lourd s'installa tandis que John B vit avec peine ses amis êtres figés. Il scruta Pope, qui baissait le regard dès qu'il croisa le sien, il vit Kiara détourner également le regard encore une fois et montrer du doigt à un client où se trouvait les toilettes. John B arrêta son regard sur JJ, qui le vit se tendre et arrêter son mouvement lorsqu'il voulut amener de nouveau sa boisson à ses lèvres et John B le vit observer sa paille intensément comme s'il était plongé dans ses pensées infinies.


—Ok, euhm...


Le froid qu'il avait jeté le pétrifiait. Il ne pensait pas qu'en questionnant l'absence de la jeune fille jetterait une tension palpable entre eux et ce silence le fit soupirer et il passa une main dans ses cheveux et posa son dos robuste contre le dossier de la chaise, qui le supportait. Il sut, alors, que les autres n'allaient rien lui dire. Alors, il pensât qu'il devait lui-même chercher des informations.


—Alors, vous n'aviez même pas chercher une seule seconde de voir si Eva se sentait bien ? Si elle n'avait pas besoin de nous ?


Silence. 


John B accota souffla d'étonnement, les yeux ébahis devant le comportement plus qu'incompréhensible de ses amis. Il ne les avait jamais vu si froid envers quelqu'un.


—Pope ? JJ ? Kiara ? Personne ne va me dire si quelqu'un sait ce que ressent Eva en ce moment ?

—Toi, dis-le-nous vu que tu sembles tant t'en préoccuper d'elle! Tu veux te la ta—

KIARA! L'interrompit JJ en se retournant pour la fixer, cela suffit.

La voix criarde de JJ les fit tous sursauter et tourner quelques regards effarés des clients près d'eux. Kiara fusilla JJ du regard. Elle avait horreur qu'on la coupe et elle croisa les bras tout en s'installant à une chaise dans un bruit strident puisqu'elle fit racler la chaise en s'asseyant. 


John B et Pope se jetèrent un coup d'œil discret, étonnée de voir JJ hurler sur Kiara puisque cela était rare de la part du blondinet de s'emporter aussi facilement. Kiara se mordillait la lèvre inférieure tout en faisant une légère pression sur son poignet droit, essayant de maintenir du mieux qu'elle le pouvait sa colère. Le froid qui les encerclait fit soupirer de nouveau John B qui passa ses mains sur son visage pour enlever tout l'étonnement, la douleur et la colère qui s'était amassés sur son faciès.


—Passons à autres-choses...On verra plus tard pour Eva et Sarah, d'accord ? Je n'ai vraiment pas envie de subir une énième dispute entre nous même si je pense c'est un peu trop tard. Alors, on enterre la hache de guerre et on se met au travail, hm ? proposa John B.

—On ne peut pas mettre Eva sur la touche. Elle fait partie de notre groupe et elle a contribuée à ça.

—Pope a raison. On ne peut pas laisser Eva sur le banc. On est un banc de poisson, non ? On doit rester soudé, confirma JJ.


Kiara leva les yeux pour plonger son regard perçant dans celui océanique de JJ et replongea son regard sur la carte du plan cadastral de la propriété de Tanny Hill Plantation que John B dégageait sur la table. JJ se rapprocha et l'examina avant de soupirer.


—Elle ne ressemble à rien, John B, la carte. Le gars devait être défoncé quand il l'a illustré.

—C'est parce que la côte à changer, finit par dire Kiara.

—Ah!

—On doit encercler les repères qui n'ont pas changé et se concentrer sur ces points-là, conseilla Pope, les yeux fixés sur la carte.

—Pourquoi pas les vieux forts ? 

—La batterie de Jasper, pointa Kiara sur la carte, soufflant ses quelques mots.

—Ok, faut que qu'on aille voir Eva. On part avec elle, que vous le voulez ou non.


Pope, Kiara et JJ se lancèrent un regard commun devant la confirmation de John B. Il venait de recevoir un message de Sarah qui lui indiquait qu'elle se trouvait avec Yeva en ce moment même. Il quitta la tablé en raclant la chaise sur le parquet et se précipita vers la porte sous le regard interloqué de ses amis et posant sa main sur le rabat de la porte, John B se retourna vers ses confrères, le regard hagard. 


—Vous attendiez quoi ? Le feu au lac ?


Kiara et Pope haussèrent un sourcil tandis que JJ esquissa un sourire amusé devant l'humour douteux de son ami. JJ marcha près de lui et tapota son épaule droite deux fois d'une légère pression. JJ et John B se retournèrent pour scruter les silhouettes de Kiara et de Pope.


—Vous venez ? leur demanda John B.


Pope et Kiara se lancèrent un nouveau regard incertain et prononcé avant de croiser celui amusé de JJ et curieux de John B. Pope se leva de sa chaise et massa ses reins lorsqu'il ressenti une vive douleur étant donné qu'il était resté pendant longtemps et il pressa l'épaule gauche de la jeune fille, qui roula de nouveau les yeux avant de les suivre. Ainsi, ils montèrent tous dans la Volkswagen de John B et celui-ci conduisit à partir du restaurant familial « The Wreck » de Kiara à la demeure des Thornton. Ils longèrent toute la Plaie et traversèrent l'orée du territoire de Figure Eight, vagabondant entre les rues pour retrouver la maison de Yeva Thornton pour que celle-ci puisse participer légitimement aux recherches pour trouver le trésor de Denmark Tanny, à leurs côtés.


***


Sarah se retrouvait devant la porte blanche de la demeure Thornton. Elle avait marché dix minutes de sa maison à celle de sa meilleure amie. Elle fixait les carreaux de la fenêtre de porte qui montrait légèrement le hall des Thornton aux visiteurs. Elle put, alors, voir les escaliers menant à l'étage supérieur et un début de l'immense salon. Elle sentait son corps se tendre et sa gorge asséchée la tirailler. Allait-elle tomber sur Cynthia ? Topper ou Yeva ? Elle se posait la question alors qu'elle scrutait l'immense et imposante porte blanche, qui se trouvait devant elle. Sarah n'avait aucune envie de tomber sur Cynthia pour justifier sa présence ni sur Topper. Elle voulait imposer ses distances encore plus envers lui depuis l'accident qu'il avait causé à John B et de sa jalousie maladive qui le concernait. Mais voilà, elle se trouvait chez les Thornton, alors, le risque qu'elle croise ceux qu'elle veuille moins le voir est titanesque. 


Elle passa sa langue sur ses lèvres pour les humidifier et inspira un grand coup avant de donner trois grands coups à la porte. Sarah attendit, mais personne ne semblait lui donner ne serait-ce qu'un signe de leur présence. C'était le néant et Sarah n'aimait pas cela. Sarah fronça les sourcils et cogna encore trois coups. Rien. Haussant un sourcil, elle recula de quelques pas et allait commencer pour faire le tour quand elle vit une ombre passer devant un carreaux avant que la porte ne s'ouvre.


Son cœur valsa douloureusement dans sa poitrine en reconnaissant Topper.


—Sarah ? Qu'est-ce que tu fais là ? demanda Topper en se massant le cou, puisqu'il avait mal dormi et avait bu chez Rafe la vieille pour oublier ce qu'il avait fait par colère et jalousie.


Son cœur se comprima dans sa cage thoracique tandis que les expressions de son visage jonglaient entre la tristesse, la colère, l'incompréhension et la joie de voir Sarah Cameron devant lui. Il était en pyjama encore, il portait un pantalon gris à carreaux et un haut blanc. Il était pied nu et ses cheveux étaient ébouriffé par sa mauvaise nuit empli de cauchemar, où il se revoyait à la tour d'observation et au lieu de pousser John B, il poussait Sarah et John B le poussait par vengeance à son tour. Encore et encore. Le cauchemar se rembobinant dès qu'il tombait de la tour d'observation pour revenir au moment où il se montrait devant John B et Sarah comme un cercle vicieux. En y repensant, il senti un picotement provenir de son échine et il massa encore plus sa nuque pour effacer cette mauvaise sensation, qui le démangeait depuis trois jours puisqu'il ne pouvait pas boire devant Sarah. Il devait resté sobre pour entendre ce que sa petite-amie—ou ex il ne savait pas trop—voulait de sa part.


—Topper ? Tu m'écoutes, au moins ? demanda Sarah en claquant des doigts près de son visage pour le ramener sur terre.


Topper semblait être pris dans ses pensées et n'avait pas répondu à sa question. Sarah ne voulait pas se répéter pour rester près de Topper plus longtemps. Ils devaient discuter d'eux, mais plus tard. Pour l'instant, ce qui préoccupait Sarah Cameron était l'absence de nouvelles de sa meilleure amie.


—Pardon, j'étais perdu dans mes pensées...Tu disais ?

—J'ai vu ça, oui...Tu es sûr que tu vas bien, Topper ? demanda, à contrecœur, Sarah plus par politesse que par envie de savoir son état de santé.

—Oui, ça va...mentit Topper, et son ton de voix hésitant et bégayant montrait à son interlocutrice, que lui-même n'était pas très convaincant dans ce qu'il disait.

—Hm.Je suis venue voir Yeva, ta sœur...Je n'ai pas eue de nouvelles de sa part depuis tu-sais-quoi...et j'aurais aimée voir si elle allait bien.

—Oh...Euhm, elle est ici et elle ne veut voir personne.


Sarah fronça les sourcils et appuya son regard insistant et noir dans celui de Topper.


—Je suis là pour la voir et je suppose qu'elle n'ait pas sortie de sa chambre depuis trois jours ? s'enquit Sarah, insistant sur son envie de voir sa meilleure amie.

—Oui, tu l'as connais. Ma sœur est hypersensible.

—Tu aurais dû repenser à deux fois à ce que tu as fait. Eve était avec nous. Elle sait.

—Je sais...


Le ton peiné de Topper fit soupirer Sarah et elle jeta un coup d'œil par-dessus l'épaule droite de son interlocuteur.


—Je peux entrer ?

—Oui, vas-y, fait...


Il n'eut le temps de finir sa phrase, que Sarah le poussa légèrement d'une main pour pouvoir pénétrée la demeure et se diriger promptement les escaliers blancs en appelant sa meilleure amie d'une voix forte.


—Fait comme chez toi, finit-il par se dire à lui-même.


Topper jeta un coup d'œil à l'extérieur, laissant son regard crapahuter dans le jardin floral de sa belle-mère avant de fermer brusquement la porte et de suivre les pas de Sarah. Il la vit frapper doucement contre la porte blanche de la chambre de sa sœur cadette.


—Eva ? Tu es là ? C'est Sarah. Je peux entrer ? demanda-t-elle calmement.


Yeva ne lui répondit pas et un silence lourd répondit à Sarah. Celle-ci répéta son questionnement et elle soupira en posant son front contre le battant de la porte.


—Yeva...Si tu ne veux pas me laisser entrer, ok, pas de souci, mais laisse-moi te parler. Je...


Elle jeta un coup d'œil à Topper, qu'elle avait vu venir à ses côtés, le regard soucieux devant l'absence de vie à travers la porte de chambre. Sarah secoua la tête négativement et laissa son cœur dicter ses paroles pour rassurer sa meilleure amie.


—Écoute, Eve...Je suis là pour te prévenir et te dire ce qu'il s'est passé ces derniers jours...Euhm...je t'ai envoyée plein de messages, mais je n'ai eu aucune réponse de ta part. Je me suis inquiétée pour toi. Eve, je voulais te prévenir que John B va bien. Il se rétabli chez moi et on va vivre sous le même toit quelques-temps. Tu m'as entendue ? John B voulait aussi venir, mais il s'est restreint de sa présence au dernier moment, mais je t'assure qu'il va bien. Il veut que tu sois présente auprès d'eux pour tu-sais-quoi.


Sarah jetait des coups d'œil à Topper et à la porte. Sa voix calme emplissait le couloir et résonnait à l'intérieur de la chambre qui se trouvait derrière la porte. Durant son monologue, elle avait posé sa main gauche sur le rabat de la porte et sa main droite sur la porte elle-même.


—Eve ?


La porte s'ouvrit d'un coup la faisant sursauter et reculer de quelques pas. Sarah fixa Yeva, qui était dépareillée et son regard chercha celui terne de sa meilleure amie. Ne perdant pas plus de temps, Sarah s'approcha de sa meilleure amie et l'enlaça. Yeva recula de quelques pas en sentant le choc physique du câlin de Sarah Cameron. Elle hésita longuement, mais répondit au câlin de Sarah tout en surprenant le regard à la fois surpris et soulagé de son grand-frère de la voir enfin. Yeva détourna le regard et plongea sa tête contre le creux du cou et de l'épaule droite de Sarah afin d'échapper au regard soutenu et désagréable—selon elle—de son grand-frère.


 Après tout, elle ne pouvait plus le voir de la même façon.


Elles restèrent quelques minutes, dans les bras l'une de l'autre, pour se rassurer de la présence de l'autre. Finalement, avoir une présence chaleureuse et réconfortante sans qu'elle ne cherche, à tout prix, la conversation fit du bien à Yeva. Celle-ci, vit du coin de son œil gauche, son frère s'éloigner lorsqu'il avait senti qu'il était de trop.


Au bout d'un moment, les deux jeunes filles rompirent leur câlin de retrouvailles et la jeune femme à la chevelure ébène laissa Sarah pénétrer sa chambre et rejoindre son lit. Yeva la suivit de près et en s'installant, elle prit sa plus grosse taie d'oreiller parmi ces nombreux coussins, qui trônaient fièrement sur son lit et elle installa sur ses genoux dénudés.


Elle scruta sa fenêtre de chambre comme à son habitude en laissant le silence s'imposer entre elles. Yeva attendit les remontrances de Sarah sur sa nonchalance et sur son chagrin, Kiara l'avait vraiment blessée autant que le geste de Topper envers Sarah et John B. Elle constata, toutefois, que Sarah ne disait pas plus grand-chose qu'elle. Alors, elle se tourna vers elle en haussant un sourcil.


—Tu ne vas pas me demander ce qui m'a pris d'être muette comme une tombe ? demanda Yeva.

—Pourquoi je te le demanderais ? Écoute, on a chacun nos problèmes et nos chagrins et la manière de les gérer est différente pour chacun de nous...et pour complètement s'en sortir de toute cette peine ou la colère qui peuvent nous envahir, il faut les écouter et les lâchers hors de nous. Ce n'est pas bon pour nous de garder à l'intérieur, Eve. Il faut un temps pour tout et surtout, pour nous. Alors, si avoir pleurée et rester isolée pendant trois jours et demi dans ta chambre t'a fait du bien, pourquoi je te jugerais si la finalité de tout ça aurait été bénéfique pour toi ? s'enquit Sarah en haussant les épaules.


Sarah finit son monologue empli de tendresse et de quiétude qui rassura hautement le doute de Yeva. Qu'avait-elle donc pensée de Sarah à l'instant ? Comment avait-elle pu penser, une seule seconde, que sa meilleure amie pourrait la juger et lui faire pression sur ce qu'elle ressentait ? Chacun vivait les moments difficiles à leur manière et Yeva venait de vivre la sienne en un isolement, qu'elle savait au fond d'elle, volontaire.


Le chagrin a des pouvoirs insoupçonnés...

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