Chapitre 17: Dispute familiale

—C'est bon ! C'est bon ! s'excita Pope.

—Stabilise-nous, JJ! Vitesse réduite, ok ? cria Jon B au blondinet, qui maintenait le gouvernail entre ses mains fermes.


JJ hocha promptement la tête et manipula le gouvernail tandis que Pope naviguait le drone sous-marin avec—préalablement l'aide de Kiara— sous la pression et l'excitation de John B. Plus le drone sous-marin avançait dans l'océan, plus il s'enfonçant et montrait progressivement des images des profondeurs jusqu'à ce qu'il montre une immense structure en bois enseveli par la mousse, le sable, la végétation maritime et envahi par les animaux marins. Le drone montrait l'infrastructure en bois à moitié écroulé par les fonds marins. Le centre du bateau par la coque avait presque complètement disparu et était entravé sur le sable à trois cents mètre de profondeur de la surface de l'eau. 


La mer était agitée et faisait tanguée le bateau des Pogues ainsi que le câble jaune qui maintenait le drone sous-marin, qui éclairait l'épave. Le drone sous-marin éclairait le beaupré, le mât d'artimon et celui du pavillon ainsi que le plat-bord gauche, la cale détruite et la cahute de l'épave...épave qui n'était nulle autre qu'une légende prisé par les plus grands et amateurs chasseurs de trésor.


—Roh, la vache ! s'exclama John B fixant l'écran posé sur une infrastructure stable du bateau.


Les cheveux au vent, Kiara s'est accouru pour rejoindre John B et coller son épaule droite sur celle de John B pour scruter l'écran avec excitation tout comme Pope pour admirer, elle aussi, la beauté de l'épave qu'ils venaient de trouver avant tout le monde. Ils venaient de marquer l'histoire, histoire avec un grand « H ».


—Quoi? Vous voyez un truc ? demanda JJ en se retournant devant l'excitation nouvelle de ses amis tout en essayant de maintenir la stabilité du bateau.

—Le Royal Merchant, révéla John B, les yeux pétillants.


Sur l'écran rattaché au drone sous-marin, John B, Kiara et Pope voyant défiler sous leur yeux l'épave du Royal Merchant sous les questionnements répétitifs, curieux et criardes de JJ, qui restait à la barre pour stabiliser le bateau n'obtenaient aucune autre réponse verbale de la part de ses amis, étant donné qu'ils restaient scotché par l'épave du Royal Merchant; et cela frustrait beaucoup JJ qui tenaient fermement le gouvernail. 


***


Yeva était assise à une table du restaurant des Carrera. Le lendemain de la soirée passée autour du feu chez John B, celui-ci l'avait déposé avec les autres au restaurant des Carrera. Ils avaient passé une bonne partie de l'après-midi à discuter autour d'une table, faisant connaissance et parlant de l'opération qu'ils s'apprêtaient à faire pour le lendemain. Yeva ne voulait pas participer à la chasse au trésor en pleine mer. Pope et JJ l'avaient supplié de venir avec eux, qu'elle en était légitime, mais Yeva savait que pour elle être en pleine mer signifiait beaucoup pour elle-même; même si les encouragements de ses amis lui faisaient plaisir.


Ce n'était pas comme ces promenades surprenantes et bouleversante, qu'elle avait passée avec les Pogues dans le marais où l'adrénaline et la nouveauté prisaient sur le moment lui faisant oublier son aquaphobie. Non, là, c'était carrément en plein océan. Et ça, Yeva était terrorisée. Surtout, qu'elle a dû leur rappeler sa phobie de l'eau et le fait, qu'elle ne savait pas nager. Si y'aurait eu le moindre problème comme une tempête qui survenait, elle aurait été plus qu'un boulet pour l'équipe. Elle avait insistée sur ce point.


De ce fait, Yeva s'était fait à l'idée qu'elle les attendrait au restaurant de la famille de Kiara sous l'accord de celle-ci à sa grande surprise. Ainsi, trois heures plus tard, elle sirotait son milkshake à la framboise en lisant un livre qu'elle avait trouvé sur la mini-bibliothèque à l'entrée du restaurant. Elle avait posé sa jambe droite sur sa jambe gauche et elle regardait, de temps en temps la mer où les parents de Kiara s'affairer à faire tourner le restaurant. Le silence l'entourait puisque les clients s'étaient arraché la terrasse. 


Le vent lui caressait parfois son visage, ses jambes à moitié découvert et ses clavicules. Soudain, elle reçut un message et sauta sur sa notification abandonnant son livre à moitié ouvert, laissant les pages cachés son marque-page de fortune—une serviette blanche—et ouvrit la conversation de groupe qu'elle entretenait avec les Pogues récemment.


L'excitation qui l'avait fait tenir et languir l'absence de ses amis redescendis en lisant le message de JJ. La déception l'envahie tout d'un coup.


De JJ à Yeva

Y'a jamais rien eu. Rien. 

O = R


Le message était codé pour éviter des regards trop curieux qu'ils comprennent le but de ces messages entre une Kook et des Pogues si son téléphone venait à se faire voler, mais elle, elle comprenait; c'était l'essentiel. Elle déposa platement son téléphone sur la table et soupira. Elle prit une gorgée de son milkshake bruyamment montrant sa frustration, tournant quelques regards indiscrets sur elle en provenance de la terrasse et sans s'en préoccuper, elle fixait le livre sur sa table, bougeant son pied droit frénétiquement, qui pendouillait dans le vide. Elle se leva après avoir pu boire quelques gorgées de plus très rapidement de sa boisson fraîche et sortit du restaurant des Carrera—Yeva avait payé sa boisson lorsqu'elle l'avait reçue au comptoir et avait remis le livre à sa place— pour traverser la rue afin de se diriger vers sa maison sans penser à quoi que ce soit d'autre qu'au trésor historique qu'ils avaient trouvé de peu.


Les Pogues avaient trouvé l'épave du Royal Merchant, mais sans l'or à l'intérieur ni dans le sable comme l'avait suggérée Kiara. Selon John B, ils avaient vérifié au moins trois à cinq fois la fouille de l'épave du Royal Merchant à travers le drone sous-marin qu'ils avaient emprunté ou plutôt volé à la casse, mais à chaque fois, cela s'avérait être un échec. La déception n'était que plus grande, alors. 


L'or s'était volatilisé, non pire encore: soit il n'avait jamais existé comme le suggérai JJ soit il avait disparu ou soit enterré quelque part d'autre ou alors, on les avait d'ores-et-déjà devancé. Plusieurs ouvertures hypothétiques s'offraient à eux, mais quelles suggestions étaient la bonne ? Ils ne doivent pas perdre plus de temps qu'ils en avaient perdu déjà par leur tracas quotidiens au risque de se faire devancer par des concurrents comme l'avait pensée le père de John B si ce n'est pas déjà fait.


Yeva soupira et pianota sur son téléphone tandis qu'elle laissait un léger vent lui caresser le visage et faire virevolter ses cheveux noirs. Le temps qu'elle écrivît son message et qu'elle pensait à toutes les éventualités de la disparition de l'or de l'épave du Royal Merchant, de sa relation avec les Pogues et les Kooks, qu'elle venait tout juste d'atterrir devant la porte blanche de sa maison.


Elle plongea sa main droite dans sa sacoche pour en sortir les clés que Rafe le lui avait donné la vieille, lui rappelant l'altercation entre elle, Topper, Rafe et Pope. Elle sera fortement les doigts sur la clé, la regardant avec véhémence et tristesse, serrant celle-ci jusqu'à qu'une légère démarcation du contour de la clé se forme sur sa paume de main. Elle secoua négativement la tête après que son esprit lui eut fait rappelé la brutalité et le regard sauvage de Rafe. 


Cette fois, elle en était certaine, quelque chose avait changé chez Rafe Cameron et plus jamais, elle s'en approcherait. Sur cette résolution, elle inséra la clé double dans la serrure et pénétra dans sa demeure. Alors, qu'elle allait montée à l'étage, elle vit son grand-frère assis sur le canapé de leur terrasse devant une policière, elle était blonde et avait redressé sa chevelure en un chignon presque parfait.


Elle contracta sa mâchoire et fronça les sourcils, plissant son nez et relevant ses joues rebondies. Elle marcha rapidement vers la véranda et ouvrit une porte double-fenêtre brusquement—attirant ainsi les regards—pour fixer Topper.


—Si c'est encore ton histoire de plainte envers les Pogues, qui m'ont sauvé de la noyade lors de la fête au bord de plage : je t'arrête tout de suite, cracha-t-elle.

—Non, ce n'est pas pour ça, mademoiselle Thornton, intervint le policier qui se redressa tout comme Topper, enchanté je me présente Terry Plumb, je remplace Thomas qui est occupé ailleurs en ce moment, pensa-t-elle nécessaire de rajouter.

—Quoi ? Pourquoi êtes-vous là alors ?

—Je ne sais pas de quoi tu parles, mais ce n'est pas pour cette histoire de plainte.


La femme qui venait de parler s'était levée et se décalait de quelques pas de la jeune policière pour être dans le champ de vision de Yeva. La femme adulte regarda Topper, d'un œil sévère.


—Topper, tu me raconteras plus tard, ce qu'il en est de cette histoire de plainte. Et en ce qui concerne ma présence et de cette policière dans notre maison est pour une tout autre histoire qui te concerne, également, jeune fille. Alors, c'est bien que tu sois là, ma fille, expliqua la seconde femme adulte.


Yeva sursauta et tressaillit en reconnaissant la voix familière de la femme, qui venait de prendre parole. Elle croisa le regard inquiet et déçu de Topper avant de tourner son regard pour voir le regard auburn de la policière et celui noir de sa belle-mère.


Après la disparition de sa mère, son père s'était remarié avec une femme plus aigrie et strict dans l'éducation et de ses valeurs que sa propre mère. Son père et sa belle-mère s'était remarié un an après la disparition de sa mère biologique. Et ça, Yeva en a toujours voulu à son père comme s'il avait commis un adultère et que c'était pour ça, que Yeva comme Topper n'avaient jamais revue leur mère biologique. Yeva croyait à cette hypothèse qu'elle avait longuement discuter avec Topper, mais ce dernier n'y croyait pas. Le froid et la tension régnaient en maître au sein de la famille Thornton. 


Plongée dans sa réflexion nostalgique, Yeva ne vit pas sa belle-mère se rapprocher ni sentir la gifle partir. Ce n'est qu'en ressentant une vive douleur sur sa joue droite et que Topper se rapprocha d'un pas tout aussi surprit que la policière fronçantles sourcils à ce geste, que la jeune fille de dix-sept ans comprit la provenance de cette douleur. Elle amena la main à sa joue droite et plongea son regard incompréhensif dans celui sévère de sa belle-mère : Cynthia Thornton.


—Madame Thornton, c'est peut-être un peu violent comme moyen, vous ne croyez-pas ?

—C'est que comme ça qu'ils arrivent à mieux enregistrer l'information.


Yeva ne comprenait aucunement les mots que venaient d'employer Cynthia à la policière. L'officière Plumb semblait la regarder avec inquiétude et empathie. De quoi voulait-elle parler ? Pourquoi venait-elle de recevoir une gifle sans qu'elle n'ait le contexte ? Pourquoi Topper ou la policière ne faisaient rien ?


— Je ne comprends pas, belle-maman...En quoi l'ai-je mérité ?

— Joue bien les innocentes, petite sotte. Je sais que tu sais de quoi je veux parler. Si je trouve des preuves de ton implication dans cette affaire, je te le garantis, Eve, que tu auras pire qu'une simple gifle, la menaça Cynthia.


Yeva tressaillit aux mots acerbes de sa belle-mère et sentait une oppression l'envahir lorsque sa belle-maman emprunta le surnom que lui avait léguée sa mère biologique. Cynthia savait très bien qu'elle n'avait pas le droit d'utiliser ce surnom, mais elle l'employait pour rendre folle de rage et rappeler à la jeune fille qui se trouvait devant elle, que sa mère biologique n'était plus; faisant une pression mentale à Yeva. Et ça marchait. Elle se faisait toute petite, se tenant la joue de sa main droite et elle regarda autant Topper, Cynthia que la policière avant de tourner les talons et de fuir. Elle, qui voulait se reposer au calme chez elle pour se ressourcer, c'était ratée.


Elle quitta promptement la maison suivi de près par Topper, qui l'appelait à forte répétition et Yeva sentie la poigne de Topper attraper son poignet droit, la faisant se retourner violement, ainsi que valser ses cheveux noirs dans son dos durant son mouvement et en profita pour se dégager de l'emprise de son grand-frère, courbant légèrement son corps dans le mouvement. Ils se regardèrent droit dans les yeux. Yeva recula de quelques pas, scrutant son aîné avec colère. 


— Qu'est-ce que tu en sais ? demanda Topper.


Yeva fronça les sourcils devant le regard glacial de son grand-frère.


—Es-tu impliquée ?

—Mais bon sang, parler plus précisément ! Je ne vois pas de quoi vous voulez parler !

—Du Malibu 24, pardi! De quoi veux-tu qu'on parle au juste ?

—Qu'est-ce qu'il lui est arrivé au bateau ? demanda innocemment Yeva, oubliant la sensation tendue qui enveloppa son corps.  

—Il a coulé. On a enlevé le bouchon de vidange et il a sombré dans le marais. On est en train de le remorquer. Sais-tu quelque chose par rapport à ça ? Si tu me dis quoi que ce soit, je peux essayer de calmer le jeu avec belle-maman.

—Toi ? Calmer le jeu ? Tu ne sais rien faire d'autre que de brutaliser les Pogues avec ton putain d'ami psychopathe, TOPPER ! TU ABANDONNES LES AUTRES QUAND CELA TE DÉPASSE! Et tu penses pouvoir arranger notre situation familiale avec belle-maman comment, hein ? Tu es toujours sous son autorité, peu importe la situation, tu l'écoutes elle plutôt que moi. Tu comprends ce que je te dis ?

—Ton ami est beaucoup plus un psychopathe que Rafe, Eva ! Tu te fais des amis plus dangereux que Rafe ne l'est! Et cela va te brûler les doigts! Tu verras! Ne viens pas pleurer auprès de moi quand la situation dégénéra avec tes amis. Je ne te ramasserais pas à la petite cuillère, crois-moi. Je t'aurais prévenu.

—Non et tu le sais aussi bien que moi ! Au moins, lui, il n'a pas appuyé sur la détente pour te tuer comparer à Rafe ! Putain, il a failli tuer Pope avec un bâton de golfe, Topper ! JJ n'a pas été aussi loin que Rafe pour sauver John B ou moi! Et toi tu faisais quoi au lieu de regarder ? J'ai dû intervenir alors que je suis LA plus jeune de nous deux, Topper ! Tu es l'aîné, tu aurais dû agir plutôt !

—J'ai essayé de l'arrêter, Eva ! J'ai essayé, mais j'étais autant surprit que toi !

—Mon œil! Ne te mêle plus de ce qui ne te regarde pas, Topper. Tu peux brûler tes ailes, si tu plonges plus bas.


Topper fixait sa sœur cadette et il passa une main dans ses cheveux blonds pour les ébouriffer. Ses cheveux blonds, il l'est tenait de son paternel tandis que Yeva tenait ses cheveux noirs de leur mère biologique même si on pourrait croire qu'elle tenait sa chevelure noire de celle de Cynthia, leur belle-mère, vu qu'elles avaient la même teinte de cheveux. Parfois, Topper blaguait sur ce fait à sa sœur, ce qui la mettait en rogne. Topper fixait Yeva et inversement.


—Alors-quoi, tu veux que je ne fasse rien pour cette situation ? Que je laisse belle-maman te brutaliser verbalement ? Tu préfères te brûler les ailes que de balancer tes amis ? Tu n'auras pas la reconnaissance de belle-maman si tu continues sur ce chemin. 


Yeva sentait son corps se tendre une nouvelle fois et elle ne sut quoi répondre exactement à la question piège de Topper. Le silence de Yeva en disait long et Topper hochait positivement la tête.


—C'est ce que je pensais. Tu en sais plus que tu ne le crois. Si tu disais au moins qui était avec toi, ça t'éviterait des complications avec belle-maman.

—Ne me dis pas quoi faire ou quoi dire alors, que toi-même, tu restes dans les bottes de belle-maman. Au moins, moi je ne suis pas son toutou ou son poussin. Et je ne trahirais pas mes amis. Jene suis pas ce genre de personne.


Le regard glacial de Topper s'assombrit et Yeva déglutit craignant que son grand-frère n'hésiterait pas à employer la violence sur sa sœur— il en serait capable selon elle puisqu'il avait laissé agir Rafe— même si ses paroles sembleraient blessées Topper, elle s'en fichait puisque c'était la vérité. Elle fixa Topper avant de tourner les talons et de quitter l'allée de la demeure des Thornton. Topper scrutait la silhouette svelte de sa sœur cadette disparaître de l'allée et de son champ de vision. Il avait besoin de se défoncer et de se détendre avant de casser quelque chose. Il prit son téléphone alors qu'il disparait, lui aussi, de l'allée.


De Topper à Rafe et Kelce

J'ai besoin de me défoncer. On se retrouve à la salle de sport.


Topper rangea son téléphone à la coque grise dans sa poche de son short ivoire et se mit à courir vers l'intérieur de sa demeure pour récupérer ses affaires de sport dans sa chambre, posée sur la chaise de son bureau, puis faire le chemin inverse pour traverser son allée sous les yeux scrutateurs de Cynthia, l'Officière Plumb semblait être partie et se diriger vers la salle sportive pour rejoindre ses meilleurs amis.


***


Quant à Yeva, celle-ci marchait dans les rues presque désertes de Figure Eight. Elle pouvait voir quelques jardiniers et paysagistes ou encore des vieilles dames promener leur chien s'activer dans les rues. Elle pouvait voir quelques adolescents en maillots de bain se diriger vers la plage puisqu'ils portaient sous leur aisselles leur planche de surf. D'autres entraient dans des restaurants. Nul doute possible que Figure Eight était vivant que lorsqu'elle se retrouvait à la limite du territoire.


Elle se dirigeait tout près du port sans qu'elle s'en aperçoive et elle s'arrêta quand elle reconnut Pope replacer des chaises bleus et blancs avant de fixer un point dans le vide. Croyant qu'il l'avait reconnue, elle leva le bras et l'agita en courant vers lui, l'interpelant en même temps, avant de s'arrêter après avoir reconnue la voiture noire de la marque Rubicon de Topper, son grand-frère garée non loin de la devanture du magasin des Heyward's.


Yeva fronça les sourcils et porta son regard sur Pope, qu'elle vit courir vers l'arrière du magasin. La Rubicon s'éloigna du magasin et Yeva en profita pour rejoindre le magasin des Heyward's. Elle put lire enfin sur la devanture du magasin « Heyward's – Seafood », mais elle ne s'en préoccupa pas et suivi les précédant pas de Pope, le suivant jusqu'à ce que les étroits couloirs s'ouvrent sur l'arrière du bâtiment et sur des rues verdoyantes. Elle suivit longuement Pope avant d'atterrirsur un endroit plus grand et elle sut que c'était un jardin. 


L'endroit ressemblait à ce qui ressemblerait un stand de tir de fortune en plein air puisqu'il était composé de verdures, d'arbres, d'un tronc d'arbre et d'une cible ressemblant à un ours en peluche, mais elle écarta vite cette idée lorsqu'elle vit une large maison plein pied avec une petite véranda quelques mètres plus loin d'elle et qui sied la forêt qui les enveloppait.  Yeva s'arrêta net en sursautant lorsqu'elle entendait des bruits secs et puissant parvenir à ses oreilles, lui rappelant la course poursuite des deux gaillards avec leur fusil, tirant sur eux dans le marais, et ce souvenir contracta son estomac et cognant fortement son cœur dans sa cage thoracique. Elle finit par plaquer son dos contre un mur pour finir par écouter la conversation entre Pope, qui hélait JJ. Yeva sursauta devant la voix criarde et effrayée de Pope.


—ILS SAVENT, JJ!

—Hey, relax mec. Qu'est-ce qu'il se passe ? 

—Ils savent, JJ !! Ils savent que c'est nous ! 


JJ fixait Pope avant de comprendre le sens de sa réponse, le faisant baisser les bras. Il sentit le métal du flingue contre sa cuisse et soupira avant de se rapprocher de Pope pour le calmer et le rassurer.


—Ils ne savent rien, que dalle, Pope!

—En tout cas, je suis sûr que Topper sait que j'ai coulé son bateau !

—Qu'est-ce qui te fait croire ça, Pope ?

—Je l'ai vu dans ses yeux ! À l'instant, je viens de voir Topper et Rafe devant le magasin de mon père, JJ ! Ça ne te suffit pas ?!


Yeva resta stoïque et essayait d'amoindrir sa respiration pour éviter de se faire repérer. Devait-elle intervenir ? Pope et JJ se gueulaient dessus. Pope parce qu'il était effrayé et JJ essayait de le calmer. Yeva se pencha sortant seulement sa tête de sa cachette et vit que JJ était assis, à présent, sur un tronc d'arbre. Elle pouvait voir l'inscription « FastArch » inscrit dans le dos de son haut gris et qu'il portait une nouvelle casquette à l'envers, mais cette fois de couleur rouge, il fixait Pope et inversement. Pope restait focus sur JJ et ne voyait, ainsi, pas Yeva dans son champ de vision. Yeva se remit droite et patientait, écoutant attentivement la conversation.


—...Caméra ! Ils auraient pu me voir ! Et Yeva était présente ! Elle aurait probablement pu nous balancer !

—Quoi ? Tu es sérieux-là, Pope ? Elle a donné sa parole et son accord ! Ils t'ont défoncé le crâne et elle a essayé de t'aider en recevant un coup elle-aussi, alors ne te culpabilise pas et ne regrette rien, ok ? Et Yeva n'a rien à voir là-dedans ! Elle était de notre côté et ne ferait jamais ça ! Elle a donnée parole et je sais qu'elle la maintiendrait.

—Comment peux-tu le savoir ?

—Je l'ai vu dans ses yeux comme tu as peut-être vu dans les yeux de Topper et de Rafe qu'ils savent ce qu'on a fait. Ok ? On doit prévenir Yeva. Elle est autant impliquée dans ce bordel que nous deux.

—Ce n'est pas la peine, révéla ladite jeune fille.


La voix féminine de la jeune fille, les fit sursauter et se retourner pour qu'ils remarquèrent avec étonnement la présence de la jeune fille, qui portait toujours sa robe blanche en mousseline. Yeva se rapprocha d'eux et nerveusement, passa une main fébrile derrière son oreille droite. La jeune fille fixait, malgré sa nervosité, JJ et elle lui en fut reconnaissante de la voir défendue aux propos blessants de Pope. JJ avait confiance en elle et elle ne le gâcherait pas. Cette confiance comptait pour elle. 


—Tu es là depuis quand ?

—Une bonne dizaine de minutes pour comprendre ce qu'il se passe, Pope. Désolé...je t'ai suivie et je peux confirmer que c'était bien la Rubicon de mon grand-frère, que tu as vu. Et...j'aurais dû me montrer plutôt, je ne voulais vraiment pas vous « espionner » comme ça.

—T'inquiète. Qu'est-ce qui s'est passé ? Tu as des informations ? demanda JJ, fixant la jeune fille avec assurance comme pour la rassurer. 

—Ils savent. En tout cas, Topper en sait plus que Cynthia.

—Cynthia ? Qui sait ? s'enquit Pope.

—Ma belle-mère, répondit du tac-au-tac Yeva.


JJ et Pope se lancèrent un regard inquisiteur avant de scruter la jeune fille, qui se mordilla la joue gauche et se grattait le nez, montrant sa nervosité. JJ scrutait Yeva et y discerna un certain malaise à parler de sa belle-mère et il tiqua que la relation familiale de Yeva n'était pas si différente de la leur même si elle venait de Figure Eight. 


—Euhm, Pope ? Je n'ai rien dis concernant notre opération. Ils ont découvert tout seul que le bateau à couler.

—Désolé...s'excusa Pope.

—Ce n'est rien, je peux comprendre, je ne t'en veux pas. Et comme à dit JJ, ne te culpabilise pas pour ce que tu as fait; tu t'es juste vengé ou défendu d'une certaine manière.

—Oui, mais ces Kooklands n'ont jamais donnée quoique ce soit comme une bourse à des gens comme nous. C'est ça que vous ne comprenez pas ! Ils peuvent me faire plonger sans problème! Nous faire plonger tous les trois pour ce qu'on a fait. C'était illégal, tout le monde le sait ! Ils peuvent nous faire couler parce qu'eux ont de l'argent. Ils ont tout les pouvoirs et on ne peut rien arranger à cause de ça !

—Arrête avec tes putains de remords, Pope ! Ils attaquent et on contre-attaque, c'est la loi de la jungle, pas vrai Eva ?

—JJ a raison, Pope.


JJ haussa les épaules en écartant les bras après avoir tapé dans ses mains et pointé du doigt la jeune fille pour appuyer positivement ses paroles. JJ se rapprocha de Pope et le fixa du regard.


—Si un Kook vient te casser les couilles, tu te plantes devant-lui et s'il te demande si c'était toi, tu le regardes droit dans les yeux et tu comptes faire quoi ensuite ? demanda JJ en posant ses mains chacune sur les épaules frêles de Pope.

—Je mens comme un enfoiré, répondit Pope après un temps de réflexion.

—Voilà, tu mens comme un enfoiré, ouais. Tu mens. Tu te protèges. 


Yeva sourit amusé de la drôle de solution de JJ jusqu'à ce que son sourire s'efface lorsque JJ se recula pour pointer l'arme qu'il portait au bord de la plage. Yeva se revoyait là-bas, comme si elle a été happée par un florilège ventaux, elle se revoyait être debout devant Topper qui noyait John B et JJ pointer une arme derrière le crâne de son grand-frère avant qu'elle ne s'élance pour bousculer Topper tandis que JJ se faisait emporter par Rafe au même moment. Elle revoyait la scène en vitesse accéléré et le trou noir assombrit son regard tandis que son corps restait immobile.


—...On doit, constamment, avoir de quoi se défendre. Compris ?


C'est la phrase et la petite tape de JJ sur le cou de Pope qui fit revenir Yeva à la réalité. Elle fixait JJ et Pope avec incrédulité. JJ se rapprocha du tronc d'arbre où il avait posé l'arme et regarda ses acolytes.


—Qui veut commencer? demanda-t-il d'une voix inquisitrice.


Pope vagabonda son regard entre Yeva et JJ avant de pointer d'une main paume tendue vers le ciel, la jeune fille.


—Honneurs au dame, décida Pope d'une voix presque solennelle.


La dispute et la frayeur qui s'étaient installé entre les deux jeunes hommes avaient complètement disparue, évincée comme si elle n'avait jamais existé. Et le fait qu'ils arrivaient à rester aussi altruiste après une dispute tel qu'elle venait de passer impressionnait Yeva. Celle-ci se rapprocha de JJ, timidement et anxieuse. Après tout, elle n'avait jamais tenu d'arme à feu dans sa main.


—Tout ce que je connais ce sont les armes blanches, les gars, je tenais à vous le préciser.

—Oh, intéressant ! Tu nous feras une démonstration, tout à l'heure, déclara JJ d'une voix enthousiaste.

—JJ, je n'ai pas dit que je savais en manier, c'était juste à titre théorique que je disais ça, rigola Yeva, nerveusement.


Elle passa de sa main gauche, une autre mèche derrière son lobe d'oreille, dévoilant une partie de son visage de gauche à JJ et à Pope, mais surtout à JJ puisqu'elle se trouvait très près de lui. JJ pu voir les oreilles petites  de la jeune fille et il les trouvait vraiment charmantes. Elle tendait la main, paume vers le ciel, pour que JJ pose l'arme à feu dans sa main, ce qu'il fit. Yeva la maintient et la peseta avec étonnement.


—Je ne pensais pas que c'était aussi lourd, commenta Yeva.


JJ et Pope voyaient bien que la jeune fille était très peu à l'aise. Pope s'en douterait parce que même lui, aussi chétif que Yeva n'aurait su comment tenir une arme et combien elle pèserait. Yeva regarda, finalement, JJ après avoir détaillé et prit connaissance de la pesanteur de l'arme à feu. JJ se tourna vers sa cible qui n'était nulle autre qu'un ours en peluche—enfin ce qu'il en restait—qu'il pointa de son index droit à Yeva. JJ était légèrement pencher vers la jeune fille, le dos courbé dos à Pope, qui était reculé d'eux.


—Tu vois la cible ?

—Oui, je la vois, confirma Yeva essayant de prendre de l'assurance dans son ton et en elle.

—Il faut que tu essayes avec ton flingue de la toucher. Pour le moment, essaye de toucher le nombril de l'ours. J'ai déjà fait tombé la tête avant que Pope et toi n'arrivent.

—Ok.


Yeva inspira et retient sans s'en rendre compte sa respiration. Elle regarda du coin de son œil gauche JJ, qui patientait à côté d'elle et elle pouvait voir les détails de son visage, de ses traits fins et musclés de son buste.


—Tu es prêtes ? demanda JJ, le regard inquisiteur sur elle.

—Euh, oui...répondit-elle en bégayant et en toussotant après avoir expirer trop vite la respiration qu'elle retenait.


Pope la fixait curieusement. Il vit la jeune fille lever l'arme devant elle, après que JJ lui eut montré comment fonctionne l'arme à feu, c'est-à-dire en lui indiquant le nom des parties de l'arme à feu comme où se trouvait le pontet, la détente, le chargeur, la glissière ou encore le levier de dégagement du chargeur et à quoi chaque parties servaient. Au fur et à mesure, que JJ parlait d'un débit doux et apaisant pour les oreilles de la jeune fille, celle-ci pouvait sentir le souffle chaud de JJ se répercuter sur ses bras et légèrement sur son visage. JJ lui indiquait ce qu'elle devait délesté et appuyé lors du maniement de l'arme.


—À chaque pression de la détente qui extrairait une douille en remplacerait automatiquement une autre dans la chambre interne. C'est pour cela qu'on appelle-ça une arme semi-automatique.

—Qu'est-ce qu'une chambre interne ? questionna Yeva.

—La chambre interne c'est là où se loge les balles. Pose tes doigts, là, ici et là.


De sa main droite, JJ plaçait les doigts de la jeune fille.


—Aide-toi de tes deux mains pour tenir fermement l'arme, sinon tu te fais automatiquement emporté par le coup. Tu reculerais et tu t'envolerais, déclara JJ tout en ajoutant une touche d'humour tout en gardant son sérieux.


Yeva hocha la tête. Le souffle chaud de JJ se répercutait sur le contour de sa mâchoire et ses bras. La proximité entre elle et JJ ramenaient le flux chaud qu'elle avait déjà ressentie auparavant, auprès du jeune homme.


—Dès que tu as dégagé, tu dois appuyer la détente, là où ton index droit serait posé. Ta main droite est celle la plus forte de ce que tu m'as dit, alors, c'est avec celle-là que tu dois t'engager à tirer. À retenir, pour la détente, tu ne dois jamais collé ton index comme tu le fais quand tu es au repos. Pourquoi ? Parce que tu peux blesser quelqu'un accidentellement.

—Ok, dit-elle en écartant aussitôt son index.


Toutefois, son geste délaissa son emprise sur l'arme et la fit presque tomber si JJ ne l'avait pas maintenu avec la paume de sa main droite. Plus JJ parlait et débitait sur le fonctionnement et le maniement de l'arme, plus Yeva sentait l'angoisse lui tenailler l'estomac.


Comprendre le maniement de l'arme à feu devenait plus complexe qu'une simplicité hors norme pour Yeva. Les informations que lui donnaient JJ rendaient le tout à la fois simple et compliqué.


JJ sentait la jeune fille être mal à l'aise et il fit une légère pression rassurante en lui massant l'épaule gauche, passant ainsi son bras gauche contre la nuque de la jeune fille. JJ replaça les doigts de la jeune fille et la fixait un instant avant de fier ses yeux sur la cible.


—Prête, maintenant ?

—Oui. Je suis prête.


Elle regarda JJ et ce dernier, lui sourit avant de lui enfiler le casque antibruit sur la tête. JJ plaça correctement le casque antibruit sur les oreilles de Yeva, qui l'observa avec surprise. Celle-ci ressentie de nouveau le flux chaud parcourir son corps et elle fixait le visage du blondinet. JJ plongea son regard électrique dans celui de la jeune fille, ses mains étaient toujours posées contre le casque antibruit et encadrait ainsi, le visage de Yeva. Reprenant ses esprits rapidement, JJ lui fit signe d'une main en collant son index contre son pouce et elle hocha la tête, en écartant ainsi ses divaguassions.


Elle mania l'arme, vérifiant le chargeur, délesta la glissière et lorsqu'elle entendit le cliquetis interne de l'arme semi-automatique, elle le plaça droit devant elle et appuya sur la détente. Le tir éjecta le projectile qui s'enfargea dans le tronc d'un arbre derrière l'ours, lui frôlant l'épaule droite faisant exploser quelques maillons de cotons bruns et blancs. Yeva avait retenu sa respiration, relever quelque peu ses bras au tir et le bout portant l'avait fait reculer de quelque pas. Son corps resta immobile jusqu'à ce que JJ revint vers elle en ébouriffant ses cheveux sous sa casquette rouge, une main posée sur sa hanche gauche.


—Ok, on recommence. Pope fera après et vous alternerez.

—Oui...Désolé, je ne suis pas à l'aise avec ça.

—Je sais...mais on n'en a besoin pour nous protéger de Rafe et de Topper.


Yeva hocha la tête sans déformer les propos de JJ, qui replaça les mains de Yeva sur l'arme, celle-ci observait attentivement les doigts de JJ toucher les siens et les superposer au-dessus des siens. Yeva le trouvait attentionné et tendre dans ses gestes. Elle sentie JJ lui faire une légère pression sur ses épaules. Le cœur de Yeva commençait à pulser plus rapidement.


—Alors, maintenant, tu dois te tenir droite, les bras tendues et tes mains doivent tenir fermement le poignet de l'arme. Tu dois être devant la cible pour que la balle puisse se planter dedans et tu dois bien la regarder. Il faut que tu gardes les genoux droits, mais ne les bloque pas pour ne pas te gêner dans le maniement de l'arme. Tu dois garder un certain équilibre entre la distance de tes genoux, pieds et le haut de ton buste. Un peu comme l'équivalent de tes épaules, tu me suis ?

—Oui, affirma Yeva tout en se plaçant en même temps que les propos de JJ.

—Tend les bras devant toi, bloque-les et garde la tête haute. Ta balle partira là où tu regarderas.

—Un peu comme quand on conduit ?

—Euh, oui si tu veux.

—Garde ton équilibre sur ta posture et ta respiration doit suivre, aussi.

—J'ai une question qui me trotte dans la tête.

—Ouais ?

— Où as-tu appris tout ça?

—Sur YouTube ! Y'a plein de tutoriel ou de vidéos sur le fonctionnement, le maniement et les différents ports d'armes. C'est vraiment intéressant et tu as un panel de connaissances qui t'est ouvert plus facilement grâce à ça.

—Ok...


Yeva hocha positivement la tête, mais la réponse donnée par JJ semblait nourrir de nouveau sa nervosité et ne la rassurait pas vraiment. Après tout, JJ ne semblai pas être un professionnel et encore moins, un policier. Un instant, Yeva imaginait JJ porter l'uniforme de la police et elle en rigolerait presque. Voyant que JJ haussa un sourcil, elle sut qu'elle devait avoir une expression faciale plus qu'expressif de son imagination. Elle lui fit un regard et un sourire énigmatique. JJ tourna son regard vers Pope pour qu'il l'aide à comprendre le comportement étrange de Yeva, mais Pope secoua négativement la tête et les mains, ne sachant à quoi pensait Yeva à l'instant.


Celle-ci remis le casque antibruit et lorsque JJ recula pour se mettre au côté de Pope, elle se concentra sur sa respiration et après quelques respirations répétitifs et qu'elle ne pensa plus à rien, elle tira une deuxième fois. Le coup parti et se figea non dans le nombril de l'ours en peluche, mais au niveau du pied droit de celui-ci, se logeant contre le rebord du tronc d'arbre. L'impact fit en sorte que le tronc d'arbre s'écroule, la peluche suivant le rythme.


—Ouais, pas mal pour un début! On a toute l'après-midi pour te faire pratiquer ! Pope à toi !


Pope prit la place de la jeune fille et celle-ci du jeune homme. Yeva souriait lorsqu'elle remit l'arme à Pope et elle se plaça à la place de Pope tandis que JJ répétait les indications qu'il avait transmis à Yeva à son meilleur ami, cette fois-ci. Tout le reste de l'après-midi, en compagnie de JJ, Yeva et Pope s'entrainèrent à tirer et à manier une arme à feu sous les directives du blondinet de dix-huit ans.


Vers la fin de l'après-midi, JJ reçut un message sur son téléphone et il le lut sous la curiosité de Yeva, qui restait à côté de lui tandis que Pope tirait sur l'ours en peluche. Pope semblait plus à l'aise qu'il ne le pensait et réussissait deux fois sur quatre à atteindre sa cible, impressionnant JJ et Yeva.


—Ok, on s'arrache ! Kiara veut nous voir.

—Moi aussi ? s'enquit Yeva.


JJ l'observa et lui sourit.


—Tu es avec nous. Alors, oui. Toi aussi, tu viens.


Le cœur de Yeva valsa dans sa cage thoracique et sourit jovialement faisant relever ses joues et plisser son nez. Pendant qu'elle regardait Pope tirer, Yeva s'était légèrement attaché les cheveux avec un élastique qu'elle traînait toujours avec elle dans sa sacoche beige offerte par Kiara. Elle avait relevé quelque mèches noires pour en faire un petit chignon rapide et laissant quelques mèches se détacher du chignon, le rendant imparfait et ébouriffé tandis que ses autres mèches noires se reposait sur ses épaules frêles et ses omoplates. Elle avait fini par faire cette coiffure parce que le vent s'était grandement levé durant l'après-midi et faisait virevolter quelques mèches l'énervant un peu.


Elle suivit, alors, JJ et Pope, sortant de la plaine verdoyante où ils se trouvaient. Ils remontèrent et traversèrent des rues pour se diriger vers le restaurant des Carrera. Durant le trajet, JJ leur donna quelques conseils et astuces sur ce qu'ils venaient de pratiquer. La soirée commençait à pondre et la fraîcheur faisait partir la chaleur de la journée.


Kiara vient rapidement les rejoindre et serrait dans ses bras JJ et Pope avant de regarder Yeva avec un sourire timide. Elles n'étaient pas encore de très grandes amies, la froideur entre elles amenaient alors une lourdeur dans les petites retrouvailles. Kiara avait passé le reste de la matinée et de l'après-midi à aider ses parents dans le restaurant peu de temps après le départ de Yeva.


Elles hochèrent la tête et Kiara les emmena à l'intérieur.


—Vous savez ce qu'il y a ce soir dans un parc ? demanda-t-elle, laissant un mystère planer entre les adolescents.

—Non, mais je sens que tu vas bientôt nous le dire.

—JJ!

—C'est l'événement le plus attendu!

—Oh non, je sais ce que sait, annonça Pope en fermant les yeux.

—Quoi ?

—Mes parents m'en ont parlé parce que des clients leur en ont touché un mot. Ils avaient prévu d'y aller et m'ont invité, mais à la dernière minute, ils ont eu une grosse commande alors ils ne pourront pas être présent parce que ça leur prendra la soirée. Ça se passe ce soir, informa Pope.

—Oui ! Et vous êtes dans l'obligation de venir ! Vous savez que j'aime ce genre de soirée!

—Où ça ? demanda Yeva.

—Au OBX Summer Movie!


Yeva croisa le regard étincelant de Kiara, son regard exprimait la joie et l'envie de participer à cet événement. À bien y penser, Yeva en avait déjà entendue parler par Rafe, Sarah et Topper, qui l'invitait, mais elle refusait tout le temps. Ses excuses ? : « j'ai des devoirs d'été à remplir », « je suis trop fatigué », « non, j'ai autre chose de prévu », des excuses qui ont fini par lasser son entourage et ont abandonnés l'idée d'inviter Yeva à cette soirée d'été au bout d'un certain temps, laissant Yeva respirer. Elle préférait resté dans sa chambre ou dans le salon familial à regarder ses séries ou films préférés du moment sans être en plein air et être bouffé par les moustiques.


De ce fait, cette fois, y aller avec Pope, Kiara et JJ pour la première fois donnerait peut-être un nouveau sens à cet événement ? En tout cas, Yeva le pensait et pour une fois, accepta l'invitation étonnante de Kiara. Ainsi, elle se retrouva à marcher au côté de JJ, laissant discuter devant eux Kiara et Pope. Ils se dirigeaient tous quatre vers la maison de la brune à Figure Eight pour préparer leur encas et leur matériel pour le soir-même. C'est ainsi que commença l'énième début de soirée d'été de Yeva en compagnie des Pogues.  

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