Chapitre 07: Le bureau de Big John
C'est dans l'après-midi qu'ils se retrouvèrent tous les cinq sur le patio de la maison Routledge. Pope était assis sur le canapé du patio, Kiara contre la rambarde—sa place préférée—, John B était assis sur l'accoudoir du canapé, Yeva assise sur un tabouret près des marches du patio et quant à JJ, il expliquait à Kiara et à Pope, ce qui leur était arrivée durant la matinée, expliquant par gestes actives et désordonnées, exagérant parfois ce qu'il s'était vraiment passé et faisant, tout aussi bien, les cents pas sur le plancher de la véranda.
—...le dos contre le mur! Et tout ce que l'on pouvait entendre, c'étaient des gros coups, du genre « BOUM, BOUM » ! s'exclama JJ en imitant les paroles aux gestes.
Kiara était tout aussi choquée que les autres aux propos de JJ. Puis, soudain, JJ se pencha pour montrer le peu de copeaux de peinture qui s'était détaché des murs, amusant Yeva, qui éclatât de rire, mais offrait une grimace de dégoût à Kiara. Pope arrêta JJ et le poussa loin de lui gentiment, puisque JJ s'était collé contre lui. Yeva ne put s'empêcher de pouffer de rire de nouveau ce qui attira le regard de John B sur elle. Il sourit en voyant que Yeva rire, une main plaquée contre sa main et l'autre tenant son poignet gauche.
—...Et là, je me suis dit, ça y'est...je vais crever! Finit-il par dire JJ, d'un ton dramatique.
—Ok, ok, récapitulons, voulez-vous ? Vous êtes en train de nous dire, que vous trois, c'est-à-dire, John B, JJ et Yeva, vous auriez vu les types qui nous ont tirer dessus la vieille ? demanda Pope, peu rassuré et la nervosité s'entendant dans sa voix.
En épelant les prénoms de ses amis, Pope les avait pointé tour à tour.
—Ouais, affirma JJ.
Yeva se redressa pour masser ses coudes et elle vit des marques rouges sur ses cuisses. Elle grimaça et d'une main, elle massa ses cuisses pour essayer d'effacer la marque. Elle était restée longuement dans une position où elle avait posé ses coudes sur ses cuisses et courbées son dos. Elle détendit ses muscles en étirant ses bras. Elle regarda en biais John B, qui semblait se remémorer ce qu'ils avaient vécu le matin même et cela la fit grimacer. Elle passa une main dans sa chevelure pour mettre sur son oreille gauche, une mèche noire qui s'était laissé avachir sur son épaule dénudée.
—Vous en êtes sûr ? Vous les avez bien vu, parce que peut-être que vous vous êtes imaginé que c'étaient ces hommes-là, car ça vous chamboule encore possiblement ? s'enquit Pope, essayant de trouver une raison rationnelle à cet événement.
—Le moindre détail est ultra important pour déterminer la suite, dit Kiara, sa voix se juxtaposant à celle de Pope.
—Y'en avait un plus petit que l'autre, déclara Yeva tournant les regards vers elle puisque ce fut sa première intervention depuis le début de l'après-midi.
—Et ils étaient mastoc, compléta JJ.
—Ok, l'un est un géant, l'autre un nain et tous les deux étaient mastoc ? récapitula Pope.
—Sérieusement ? Ça ne nous aide vraiment pas du tout, renchérit Kiara en posant son menton dans sa paume de main gauche.
—Mastoc en voulant dire que c'est le mec que tu croises dans notre garage, vous voyez ? Je suis certain que Scooter est un trafiquant de drogue, mon père était exactement pareil, précisa JJ.
À cela, Yeva haussa un sourcil tandis que Kiara essaya de couper la parole à JJ. Voulait-elle éviter de remémorer à JJ de mauvais souvenirs ou puisqu'elle était là, Kiara ne voulait-elle pas que JJ parle de lui en sa présence ? Yeva ne sut le dire exactement, mais ce qui l'avait interpellée dans la phrase de JJ l'inquiétait. Non pas pour elle, mais pour JJ. Après tout, elle commençait progressivement à s'intéresser aux Pogues et elle espérait fortement, arriver à s'intégrer.
—Ces gars-là...Ces tueurs...
Yeva fixait JJ avec un nouvel intérêt sans qu'elle ne s'en aperçoive et vit le blondinet remettre sa casquette à l'envers tout en se posant dos contre la cheminée tout en sortant une cigarette.
—Je suis certain que ce sont des narco-trafiquant, dit-il d'un ton sec tout en tirant une taffe de sa cigarette.
Yeva vit la fumée de la cigarette sortir de la bouche de JJ après avoir décoincer la cigarette de sa bouche, pour la coincer entre deux de ses doigts de la main droite.
—Des narco-trafiquant ? Tu es sérieux, mec ? Par exemple, Pablo Escobar et toute la clique ? demanda Pope, la tête mise entre ses mains.
Yeva pouvait le voir que cela dépassait totalement Pope tandis que JJ hocha positivement la tête aux propos de Pope.
—Les gars...Je dois vous rappeler que l'on n'est pas dans un film de mafieux ? les interrompit Kiara, le regard dur.
—Ok, soupira JJ, las.
—Alors, ils ressemblaient à quoi exactement ces gars-là ? Toi, Yeva, puisque tu étais avec eux, tu ne le saurais pas ?
Yevait sentit le regard de ces cinq nouveaux amis sur elle avant que John B ne réponde à sa place.
—Non, elle n'a rien vu. JJ et elle ne faisaient que de se regarder, déclara John B.
—Génial! S'exclama Kiara mélangeant son ton entre le reproche et la lassitude.
Yeva sentit ses oreilles rougir et la timidité s'emparer d'elle, la faisant jouer avec ses mains et d'un bref regard, sentit celui de JJ sur elle.
—Non, euhm...Je ne peux pas dire que ces gars-là soient des narco-trafiquant, je ne connais pas grand-chose à ce sujet-là. Enfin, je veux dire, mes connaissances y sont limitées et sont plutôt théoriques que pratiques, mais on vous dit que ce que l'on a vu, ces types-là, étaient de la même carrure que ceux qui nous ont attaqué dans le marais, déballa Yeva.
—Ce qui était sûr ! interrompit JJ.
Yeva humidifia ses lèvres devant la voix dure de JJ et le fixa comme les autres, impatient de ce qu'il allait dire.
—Ce qui était sûre, c'est que Lana était certaine d'y rester. Et elle nous a dit que pour la boussole, on devait la garder secrète entre nous. On ne doit divulguer à personne qu'on a la boussole de Big John en notre possession...Les amis, ces gars-là...c'est du lourd.
Yeva sentit son cœur se comprimer dans sa cage thoracique et son estomac se nouer alors qu'elle déglutit. Elle vit Kiara secouer la tête, dépitée. Les événements commençaient à devenir ingérables même pour Kiara, apparemment. Yeva se tendit en entendant John B sortir sa boussole et l'ouvrir dans un clic métallique.
—...On est dans un délire bien glauque, ça je peux vous le garantir. Je ne suis pas très fan de ce qui se passe.
—Je ne suis pas rassurée non plus, JJ, avoua Yeva.
JJ lui offrit un fin sourire en remarquant que depuis le début de la conversation, que Yeva, une Kook, était de son côté, pour une fois...même si elle rationnalisait beaucoup plus les faits que lui.
—Pourquoi voudraient-ils la boussole ?
—C'est vrai, elle vaudra que dalle, si on vendait cette boussole à un commerçant d'antiquité ou dans un marché au puce...le marchant nous donnerait pas énormément d'argent.
—Elle ne vaut peut-être rien en argent, mais pour John B, ça en vaut de la valeur...Pour lui, c'est quelque chose de familial et ça le rattache à son père. C'est quelque chose d'inestimable d'une certaine manière. C'est un héritage. Son héritage.
L'intervention de Yevasurprit tout le monde, John B le premier. Il s'était retourné vivement pourscruter Yeva et intérieurement, il lui en était reconnaissant de ses propos. Ellesemblait le comprendre. Un silence s'en suivit, mais fut vite couper par JohnB.
—Y'a un seul endroit où ils n'ont pas encore tardé à fouiller et où on peut les devancer, déclara soudainement John B, regardant ses amis tous un par un, même Yeva.
—Et c'est reparti, lâcha Pope d'un ton mélangeant l'excitation et la lassitude faisant sourire JJ.
—En plus, on n'aura pas besoin de prendre le combi. Je parle du bureau de mon père ! Il le fermait toujours à clé parce qu'il craignait que ses concurrents voleraient ses recherches sur le Royal Merchant. Et tout le monde, se moquait de lui, le pensant incapable de le trouver. Et depuis sa disparition, je me ressasse les fais en pensant...
—Qu'il a peut-être trouver quelque chose ? demanda Pope.
À cela, Yeva fronça les sourcils tandis que John B confirmait ses doutes à Pope et lui. Qu'est-ce que c'était cette histoire ? Le Royal Merchant ? Yeva ne savait que la moitié de l'histoire, elle n'avait pas participé aux prémices des recherches. Elle en avait entendu parler du Royal Merchant comme tout le monde, en cours d'Histoire, sur Internet ou dans les journaux, mais elle n'avait guère suscité énormément d'intérêt pour cette histoire. Elle connaissait les bases, mais ses nouveaux amis semblaient en savoir beaucoup plus qu'elle. Yeva se demandait si, à un moment donnée, ils allaient divulguer un peu plus que des hypothèses lorsqu'elle serait avec eux. Plissant le nez, elle osa enfin prendre une nouvelle fois la parole, toujours peu rassurée de vouloir revivre un moment intense comme ce matin dans la même journée.
—À quoi tu penses exactement, John B ? demanda Yeva, peu rassurée.
—Tu es sûr de ce que tu veux, John B ? On ne pourra plus faire un retour en arrière, lui prévint Kiara.
Kiara regardait John B, les traits durs et les sourcils froncés, signalant à John B son sérieux. John B fixait Kiara tout aussi sûr de lui et hocha positivement la tête.
—J'en suis sûr, Kiara. On est au bout dedécouvrir ce qui est arrivé à mon père et de peut-être continuer ce qu'il acommencé. Ça m'aidera peut-être à tourner la page de suivre ce qu'il a fait. Vous ne croyez pas ? Le Royal Merchant...Sion le trouve, on rentrerait dans l'histoire, les amis.
Kiara sourit et hocha la tête de haut en bas, en réponse, soulageant John B de savoir que ses amis allaient être là pour lui, qu'ils ne l'abandonneraient pas jusqu'à ce que la deuxième Kook, qui les accompagnait prenne la parole.
—Non, mais, c'est de la folie, John B ! Le Royal Merchant? Sérieusement ? Tu crois que cela aurait un lien avec la disparition de ton père et les hommes qui nous ont tirés dessus et attaqué Lana? Cette histoire serait liée ? Le Royal Merchant...Je pensais que ce n'était seulement rien qu'une légende...un mythe que l'on raconte aux enfants pour qu'ils puissent dormir.
Elle avait osé demandée les questions que personne ne voulait poser. Le silence s'installa et John B la scruta, les lèvres pincés lui offrant une grimace plutôt qu'un sourire forcé. Il comprenait l'inquiétude de la jeune fille. Ce qu'elle évoquait n'était pas pour se moquer de lui ou de quoique ce soit, elle essayait d'assimiler les faits, de leur trouver une raison valable pour justifier ce qu'il s'était passé ces 48 dernières heures pour elle, mais aussi pour les autres.
—Écoute, Eva...
—Eva ? Tu l'appelles Eva maintenant ? demanda Kiara, surprise du surnom que son meilleur ami donnait à la Kook.
Kiara n'eut pas de réponse et cela la dégoûtait que son meilleur ami surnomme l'intruse comme le fait Topper, le grand-frère de Yeva, Sarah ou Rafe. Kiara dû se calmer quand Pope lui donna une tape dans son bras avec son coude. Ils s'étaient lancé un regard entendu faisant rouler des yeux à la brunette.
—...C'est très important pour moi, Eva. Je t'en prie...
—Comprend-le, il a vraiment envie d'une soif dechasse au trésor! Moi je le comprends parce que j'ai la même soif ! intervint JJ, avant d'hausser un sourcil devant le regard interloqué de ses amis.
JJ secoua les bras, mettant ses paumes tournés vers le ciel avant de reprendre.
—Bah quoi, le Royal Merchant ! Un truc de dingue ! On serait peut-être les premiers à trouver les codes de cette légende ! intervint JJ pour détendre l'atmosphère.
—T'es con, JJ, pouffa Pope.
—Si tu n'es pas contente, tu n'as qu'à t'en aller, annonça Kiara d'un ton chagrineur en sautant de la rambarde sur laquelle, elle s'était assise faisant craquer le plancher sous ses pieds avant de rentrer dans la maison des Routledge.
Suivi de près par Pope et JJ, coupant court à la discussion, déstabilisant légèrement Yeva. Celle-ci secoua la tête et croyant qu'elle allait refusée son invitation silencieuse à les accompagner pour cette quête invraisemblable, John B soupira en fermant les yeux, légèrement déçu.
—D'accord ! D'accord ! céda-t-elle devant la mine déceptive de John B, tout en sentant sa curiosité prendre le dessus sur son côté raisonnable.
Elle se mordilla sa lèvre inférieure avant de pointer John B de son index, laissant sa main droite se poser sur sa hanche.
—Mais on ne prend plus des décisions déraisonnables comme chez Lana ou dans le marais, ok ? demanda-t-elle en fixant John B.
Comme réponse, John B lui sourit, surprit et soulagé qu'elle accepte. Il s'écarta pour laisser passer la demoiselle.
—Honneur aux dames.
Yevaroula des yeux devant la courtoisie de John B, mais rentra dans la maisonnée.Elle fit face aux trois autres. JJ avait les bras croisées, accoté sur l'accoudoirdu canapé-lit auquel John B dormait de temps à autres comme le matin-même etPope était à sa gauche, les mains sur les hanches et son sourire faisaitrelever ses pommettes. JJ et Pope semblaient content que sa prise de décisionsoit en leur faveur. Quant à Kiara, elle se tenait au centre, la fixant et Yevane put déchiffrer son regard. Ainsi, ils se dirigèrent promptement vers lebureau de Big John.
John B joua avec les clés une fois qu'ils arrivèrent devant la porte du bureau.
—J'ai tout laissé tel quel. Rien n'a changé.
—Au cas où, où il reviendra, lâcha Kiara.
Yeva grimaça devant la nonchalance de Kiara de sa phrase lancée soudainement du but en blanc. Un silence malaisant suivit la révélation chagrineur de Kiara. Une fois la porte ouverte, John B entra le premier dans le bureau, posant les clés contre la table centrale de la pièce qui se juxtaposait entre le fait d'être désordonnée et ordonnée.
—Wow, j'ai dû dormir plusieurs nuits entières et je n'ai, clairement, jamais vu cette pièce ouverte.
—Logique Pope, puisque John B la laissait fermé à double-tour lui aussi, déclara Yeva.
Yeva pouvait sentir le regard plein de jugement de Kiara, qui passa devant elle pour commencer à fouiller vers la gauche de la pièce. Pope s'installa au milieu sans relever à la remarque sarcastique de Yeva et JJ, derrière celle-ci regardait le dos de la jeune femme. Yeva passa une main dans sa chevelure, laissant dévoiler un dos-nu, ce qui fit détourner les yeux de JJ vers John B, qui plaça un tableau en liège sur la table centrale.
—Regardez, ce sont des photos de la famille Routledge. Alors, ici en premier lieu, c'est le propriétaire...
—Ok, euhm, sur la notice il le présente comme étant être Robert Q.Routledge, commença Kiara.
—1880 à 1920, termina Yeva, coupant la brunette dans sa lecture.
Kiara leva un regard sec envers la jeune fille qui détourna le regard vers l'extérieur, un nœud contractant son estomac. Pendant que les autres examinaient le tableau familial des Routledge, Yeva se dirigea vers la fenêtre qui donnait vue sur le jardin devant l'entrée de la propriété, écoutant d'une oreille ce que John B leur disait...tout cela, l'histoire de la boussole et de la famille Routledge associée à cette boussole, lui paraissait clairement comme une malédiction familiale.
À chaque fois, qu'un propriétaire de la boussole l'obtenait, il en trouvait la mort. Ne voulant pas imaginer le pire concernant le sort qui serait réservé à John B s'il gardait la boussole, Yeva observait le jardin. À sa droite, se trouvait maintenant le poulailler. Le coq chantait toujours et hurlait à la mort, ce qui était très désagréable comme s'il alertait les autres d'un danger éminent. Yeva fixait le poulailler se déconnectant de la réalité et ne vit pas JJ venir vers elle, le regard intrigué.
—Qu'est-ce qu'il y a de si intéressant à regarder dehors que de chercher un trésor perdu ? demanda JJ.
Yeva sursauta, cogna le bras gauche de JJ dans son mouvement et recula de quelques pas. Elle tient sa main sur le rebord d'un carton posé sur une montagne de dossier posé sur le comptoir, mais la tour de montagne dégringola, tombant rêche sur le plancher dans un bruit assourdissant et sec. Yeva grimaça lorsqu'elle sentie une vive douleur sur sa cheville—elle venait de se couper avec le coin d'une feuille et elle sentait le sang sortir de sa plaie— et elle se retourna pour croiser le regard de quatre pairs de yeux posé sur elle, surprit de son geste.
—Pardon...C'est...Euhm...
—Ne t'en fait pas. Faut juste que tu le remettes comme c'était, avant, ok ? lui dit John B d'un ton calme, ne voulant pas dire quelque chose qui vexerait la jeune fille.
JJ vit la jeune fille s'abaisser, s'agenouillant pour ramasser les documents tombés à la renverse au sol. John B et Kiara repartirent dans les recherches. JJ se massa la tempe et croisa le regard de Pope, qui lui fit un signe en direction de Yeva, sans que celle-ci ne le voit. JJ fit une grimace à Pope et auquel ce dernier lui répondit.
—Des gamins...lâcha Kiara, ce qui fit relever la tête à la jeune fille et elle put voir JJ tirer la langue à Pope.
Yeva sourit amusée du comportement enfantin qu'elle voyait de JJ et baissa le regard lorsque ce dernier reporta son attention sur elle, faisant semblant de ne pas l'avoir regardé. JJ ne le savait pas, mais il venait de faire découvrir une nouvelle parcelle de sa personnalité à la jeune fille et cela ne déplaisait pas à celle-ci.
Yeva vit les mains robustes de JJ venir ramasser d'autres documents pour les ramener vers lui et Yeva put le voir se rapprocher vers elle à chaque fois qu'il ramassait un document. Il s'était agenouillé pour l'aider à régler sa bêtise. Elle sourit et continua de ramasser les dossiers de recherche de Big John jusqu'à ce que John B se rappel d'un truc, s'assied brusquement sur un tabouret et se mit à dévisser la boussole, au même moment, où Yeva et JJ remettait la pile de dossier à sa place. JJ et Yeva se retournèrent en entendant le couvercle de la boussole tomber par terre et vit la déception sur le visage de John B.
JJ et Yeva se lancèrent un regard intrigué, n'ayant pas suivi la conversation entre John B, Kiara et Pope.
—C'est quoi ça ? demanda, soudainement, Kiara en pointant l'autre couvercle.
John B regarda ce que pointait Kiara et son regard s'arrêta net sur l'écriture qui ornait l'intérieur du couvercle.
—C'est l'écriture de mon père.
—Comment tu peux en être sûr que ce soit lui, John B ? Les ratures ou la gravure n'ont pas d'empreintes manuelles.
—C'est à la façon dont il fait ses « r », que je sais ça.
—Je peux regarder ? demanda JJ.
John B hocha la tête et lui tendit le couvercle. À ses côtés, Yeva regarda par-dessus l'épaule de JJ. Celui-ci s'étant éloigné de quelques pas d'elle pour se rapprocher de John B afin de récupérer le couvercle de la boussole.
—Red...Red...
Yeva s'était mise sur la pointe des pieds pour pouvoir voir l'écriture et dans le mouvement, elle a dû légèrement posée sa poitrine contre le dos de JJ, auquel cas ce dernier le senti. JJ arrêta de parler lorsqu'il vit l'index de Yeva faire un tracer sous le mot et s'arrêter sur une lettre, la pointant clairement. Il sentait l'odeur mentholée de la jeune fille, qu'il n'avait pas pu sentir aussi fortement qu'en ce moment. Yeva ne s'en préoccupa guère comme le sang qui coulait autour de sa cheville gauche.
—Je pense que c'est un « a », souffla Yeva, laissant son souffle chaud percuter la mâchoire de JJ.
JJtourna brièvement son regard vers Yeva. Il avait senti la proximité de la jeunefille, son corps réagissait au rapprochement soudain de celle-ci contre lui. Il ne put dire si Yeva le faisait exprès ou intentionnellement. Les cheveux de la jeune fille chatouillaient son cou et quelques mèches touchaient son omoplate droite et il ne pipait mot sur la proximité que Yeva engendrait. Toutefois, il put sentir le regard amusé de Pope sur lui.
—C'était écrit Redfields.
Yeva et JJ levèrent leur regard, en même temps, vers Kiara qui déstabilisée finit par se tourner vers John B. Le coq ne chantait plus.
—Alors, que signifie Redfields ?
—À part que ce soit un nom de famille répandu dans la région ? ironisa Pope.
—Cela pourrait être un lieu ? Une personne ? Un objet, possiblement ? suggéra Yeva, les énumérant avec ses doigts.
Kiara roula des yeux.
—Ou peut-être un indice ? Pour nous guider vers sa cachette, vous ne croyez pas ? proposa John B, excité.
—Hhmpfr, un indice ? On n'est pas dans un escape game, John B.
Kiara regarda sévèrement Pope, qui déglutit.
—Oui, oui, c'est un indice ou un anagramme ? se rectifia Pope en haussant les épaules.
—Exact ! Un anagramme ! Ça ne peut être que ça !
John B s'agita et se retourna pour en ressortir un crayon et du papier qu'il posa sur la table du milieu. La tête baisser, John B ne voyait pas le regard sévère de Kiara qu'elle lançait à Pope. Yeva fronça les sourcils. Kiara ne soutenait-elle pas John B, finalement ? Le prenait-elle pour un cinglé ou croyait-elle fermement aux rumeurs ? Rumeurs définissant John B comme incapable d'accepter la mort de son paternel.
—Tiens, du papier.
La voix de John B ramena Yeva à la réalité et elle fixa le papier, auquel Pope s'afférait à le marquer pour illustrer ses propos. JJ s'éloigna de Yeva, imposant une distance et il faisait en sorte de rester concentrer sur ce que faisait Pope. Yeva sentie, subitement, un froid l'envahir sans qu'elle ne sache d'où cela pouvait provenir. Elle se tourna vers la fenêtre, croyant que celle-ci était ouverte et s'y dirigea, se frictionnant les bras. Une fois à la hauteur de la fenêtre, elle posa sa main contre les rebords de celle-ci pour essayer de la fermer. John B vint vers elle et l'observa, intrigué par son geste.
—Elle est déjà fermée. Tu ne peux pas l'ouvrir, lui révéla-t-il avant de s'affairer à fouiller sous la fenêtre.
Éberluée, Yeva laissa sonbras en suspend avant de le ramener contre elle et de reculer quelque pas.Pourtant, elle avait bien senti un froid l'envahir. L'avait-elle imaginé ? Voulant savoir, si les autres ressentaient la même fraîcheur, son regard s'attarda sur JJ, en premier lieu. Elle le vit concentrer à suivre la gesticulation de Pope sur le papier donné par John B et à expliquer ce qu'était un anagramme. Kiara se trouvait juste derrière JJ et les écoutait tout en gardant un œil vers John B, qui fouillait frénétiquement les dossiers de son paternel.
Un bruit provenant de l'extérieur interpella Yeva et John B, qui se regardèrent. John B sépara deux plaques de stores pour mieux observer l'extérieur et écarquilla les yeux tandis que Yeva coupa sa respiration lorsqu'ils comprirent l'identité des visiteurs.
—Les gars! Interpella John B.
Concentré à résolvez l'anagramme, Pope, Kiara et JJ parlaient par-dessus la voix de John B. Yeva resta paralysée par la peur qui l'envahissait, sa sensibilité et son angoisse revenant au galop.
—LES GARS ! Y'A QUELQU'UN QUI VIENT!!! cria John B.
Ayant reçu l'attention de ses amis, John B les fit venir vers la fenêtre et ils virent deux hommes mastoc comme décrirait JJ. La panique envahit Kiara lorsqu'elle identifia les types qui ont failli les tuer la vieille.
—Les gars, c'est eux, n'est-ce pas ? demanda Pope, inquiet.
—Non...Non...répéta JJ, sa panique grandissante s'empiétait sur son assurance.
—Ce sont les types que vous aviez vu chez Lana ? s'enquit Kiara tout entendant sa voix partir en vrille, la peur prenant le dessus.
Yeva vit JJ s'éloigner de la fenêtre, qui commençait à perdre son sang-froid. Il s'éloignait de plus en plus d'eux, mais John B le poursuivait jusqu'au fond de la pièce. Yeva sursauta en voyant John B, retourner JJ et le plaquer contre le mur du bureau faisant trembler un cadre accrochée au mur derrière la tête de JJ.
—Où est le flingue ?
Cette question fatidique amplifia l'angoisse de Yeva et elle pouvait sentir les membres de son corps trembler plus que d'accoutume.
—Le flingue...euhm...le flingue, je l'avais...je ne sais plus...répondit évasivement JJ.
—Maintenant, que l'on est vraiment en danger, tu ne l'as plus avec toi ? cria Kiara en prenant son visage entre ses mains.
—Kiara !! cria Yeva appelant la Kook, voulant qu'elle arrête de critiquer les faits et gestes de JJ.
L'intervention de Yeva fit calmer la panique de JJ et de John B, qui reprit la conversation d'un ton plus calme et inquisitrice.
—Tu ne l'avais pas mis dans ton sac ?
—Je l'avais mis dans mon sac, oui, confirma JJ.
—Ton sac, où-est-ce qu'il est ? s'enquit John B.
—Mon sac...ensuite...il est...
—Sur le patio! Près du tabouret, où j'étais assise ! ntervint Yeva.
—C'est ça, mon sac est sur le patio! Bien joué, Eva!
Yeva sourit lorsqu'elle croisa le regard étonné et à la fois, stressé de JJ, qui la pointa du doigt en claquant des doigts tout aussi content de retrouver l'emplacement de son sac-à-dos, qui contenait son flingue. Dans la panique, JJ avait complètement zappé la position de l'objet.
—Vas-y, ne perd pas une seconde de plus!
—Ok, j'y vais...
JJ ouvrit brusquement la porte du bureau pour se faufiler dans le couloir sous les encouragements de John B. Pope retenait son souffle, Kiara essayait de ne pas montrer encore plus sa panique aux autres en cachant son visage entre ses mains s'accotant sur le bureau derrière elle et John B passait ses mains frénétiquement dans sa chevelure, faisant relever sa casquette de temps en temps. Quant à Yeva, elle fixait l'embrassure de la porte du bureau de Big John, les mains tremblotantes sans se préoccuper du fin filet de sang qui sortait de la coupure faite par un papier sur sa cheville gauche. Elle tourna son regard sur la fenêtre et ne vit plus les deux hommes, faisant nouer son estomac.
—JOHN ROUTLEDGE!
La voix criarde fit sursauter Yeva tandis que Kiara commençait à laisser quelques larmes pointer aux coins de ses yeux, la panique l'engloutissant. À l'entente du prénom de son meilleur ami, JJ retourna sur ses pas alors qu'il était si proche du but et revient en courant vers le bureau, fermant brutalement la porte derrière lui. JJ appuya son épaule contre la chambranle de la porte et fit face à John B.
—Il est où le flingue ? s'enquit-il sans se préoccuper si son meilleur ami allait bien ou non.
Yeva se rapprochait, mais se stoppa net en entendant un meuble se faire renverser. Le souffle court, elle vit JJ et John B les regarder un par un, tout aussi surprit et inquiet. Les deux hommes appelaient sans vergogne John B.
Kiara et Pope se regardèrent, comprenant que la situation les dépassaient pour tous les deux. D'un seul regard, ils se soutenaient.
—La fenêtre! Nous devons nous enfuir par la fenêtre ! se pressa à dire en la pointant du doigt.
Aussitôt, Pope s'y dirigea en passant à côté de Yeva, la poussant de quelques pas dans la précipitation. Kiara suivi de près Pope tandis que JJ et John B se retournèrent pour suivre le mouvement de ses amis. Toutefois, Pope remarqua aussitôt que la fenêtre était fermée en essayant de l'ouvrir. Yeva vit du coin de son œil gauche, John B se tenir contre la porte, les bras coincer derrière sa tête pour bloquer et donner une résistance à la porte du bureau.
—John B m'a dit que la fenêtre était fermée. Nous ne pouvons pas l'ouvrir comme ça, avoua Yeva faisant se retourner Pope, qui grommela et Kiara, qui la foudrayait du regard.
—Génial ! Tu ne pouvais pas le dire plutôt ? lui disait-elle.
—Il faut trouver quelque chose, qui pourrait l'ouvrir.
—Comme un truc coupant, Pope? Demanda JJ.
—Ouais, pour la forcer.
Et ils s'affairèrent à retourner le bureau pour chercher pressamment quelque chose pour forcer l'ouverture. Ce fut Yeva, qui trouva un coupe-papier.
—Et ça ? demanda-t-elle en le montrant à JJ et Pope.
JJ se tourna vers elle et regarda l'objet, qui scintillait légèrement devant la lumière. Il tendit sa main et l'attrapa pour plaquer la pointe contre le rebord et commençât à rapper la soudure.
—VITE! S'exclama Kiara en entendant le raffut s'amplifier et les voix devenir plus forte.
—On fait ce que l'on peut, mais c'est difficile! s'exclama JJ en réponse.
Sentant que John B allait avoir du mal à maintenir la porte, Pope rejoignit John B pour l'aider lorsqu'ils entendirent les bruits de pas se rapprocher d'eux. Yeva ferma les yeux et coupa sa respiration tandis que Kiara et JJ se prenaient la tête, se pressant l'un l'autre pour ouvrir la fenêtre, amplifiant la nervosité chez Pope et Yeva. John B les fit taire d'un coup.
Le silence s'en suivit jusqu'à ce qu'ils entendissent des coups de pied commencer à défoncer la porte faisant écarter John B et Pope de celle-ci.
—Tu n'as pas intérêt à être dans cette pièce, John Routledge! S'exclama la voix masculine.
Yeva recula de quelques pas lorsqu'elle vit un des morceaux de la porte s'écrouler contre les coups. JJ et Kiara se retournèrent devant cela avant que tout le monde se figèrent en entendant un bruit sec et fort retentir près d'eux. Le bruit résonna dans l'esprit de Yeva et fit pleurer Kiara tandis que pour John B et Pope, le bruit les fit paralyser. Quant à JJ, le tir entendu lui fit amplifier sa force par l'adrénaline et ils réussirent à ouvrir la fenêtre. JJ laissa Kiara passer en première suivi de Pope.
—Allez, allez, dépêcez-vous, les pressa JJ.
John B suivi le mouvement de Pope et se mit à courir dans le jardin, à la recherche d'une cachette.
—Yeva, à ton tour!
—Non, vas-y, toi.
—Qu'est-ce que tu attends!
—Passe devant, tu es le plus près de la fenêtre, dit-elle en se rapprochant.
—Comme tu veux, finit par céder JJ.
Elle grimaça en sentant une vive douleur se répandre dans sa cheville, la faisant se pencher vers l'avant et se retenir contre le rebord d'un bureau. Elle se retourna vivement en voyant la porte s'ouvrir brutalement et se cogner contre le mur de droite. Elle croisa avec frayeur le regard noir du plus grand des deux hommes. Yeva regarda l'homme, puis la fenêtre et son adversaire suivit le mouvement. Il pointa l'arme vers elle tandis qu'elle accourait vers la fenêtre.
—Ne bouge pas ou je tire!
Ne s'y préoccupant pas, la jeune fille drainée par l'adrénaline et l'angoisse la paralysait de plus en plus, mais l'objectif de « fuir » résonnait en elle et l'aidait à oublier, partiellement, sa nervosité, l'adrénaline prenant l'ascendant sur son anxiété. Alors, elle se faufila dans l'embrassure que la fenêtre offrait à la jeune fille. Elle mit un genou sur le comptoir, poussant de sa main d'autres feuilles qui l'a gênaient dans ses mouvements et passa la moitié de son corps sous la fenêtre. De sa position, elle voyait les autres diriger vers le combi des Routledge. Elle déglutit en voyant Pope et Kiara, être les premiers à être plus loin dans leur échappatoire. Il ne restait plus qu'elle.
Alors, qu'elle allait pour passer, elle sentie une emprise sur sa cheville où elle s'était blessée et grimaça de douleur tout en émettant un léger son plaintif. En revanche, elle continua d'essayer de s'enfuir, mais elle s'arrêta net lorsque l'adversaire tira près d'elle, la balle se figea contre une pile de dossier qui vola en éclat. Le tir fit sursauter Kiara, Pope, John B et JJ, qui se retournèrent en direction de Yeva. Ils la virent paralyser et les yeux écarquillés avant de la voir se faire tirer vers l'intérieur.
Le blondinet écarquilla les yeux en voyant Yeva se faire tirer par l'arrière d'un coup sec, la faisant crier de surprise et de peur en sentant la résistance de l'autre côté. JJ tourna son regard derrière lui pour croiser le regard tout aussi surpris que John B, Pope et Kiara. Pope et Kiara se sont arrêté de courir dans le jardin, à leur tour, lorsqu'ils avaient entendu la voix criarde de Yeva. Celle-ci essayait de se maintenir contre le rebord sal de la fenêtre tandis qu'elle sentait l'emprise sur sa cheville gauche se resserrer et la tirer plus fortement. Elle ferma un œil pour former une maigre grimace en sentant des éraflures sur ses bras naître. Elle essaya de se débattre de l'emprise de son ravisseur en battant des pieds, mais elle cria lorsqu'elle senti une vive douleur l'envahir.
—Il faut aller l'aider, JJ, JOHN B : VOUS ÊTES LES PLUS PROCHES! S'écria Pope, d'une voix forte.
—OUAIS, L'UN OU L'AUTRE QUI SE SENT LE PLUS PROCHE DU MOINS ! Rajouta Kiara en criant.
Yeva essayait de faire le contre-poids en poussant sur ses avant-bras et en tirant son buste pour retourner à l'extérieur. À l'intérieur, celui qui maintenait la cheville gauche de la jeune fille serrait de plus en plus son emprise et contenait toute sa force sur ses jambes. Yeva pouvait sentir le flux de son sang arrêter de coaguler progressivement, nourrissant plus rapidement son angoisse et son effort physique. Subitement, elle rouvrit les yeux— qu'elle avait fermée quelques secondes—pour plonger son regard surpris dans celui déterminé de JJ, qui courrait vers elle faisant signe à John B de rester à sa place, en le pointant du doigt.
—JJ, l'appela-t-elle.
—Tiens-bon!
Sentant une résistance, le grand gaillard força sur son emprise et recula de quelques pas plus brusquement amenant JJ à se cogner contre le mur lorsque JJ réussit à atteindre la Kook tout en laissant Yeva sortir un cri d'étonnement et de crainte lorsqu'elle entendit le gémissement de douleur de JJ près d'elle.
—Ça va ? osa demander Yeva.
—Mieux que toi, on dirait. Prête ?
Yeva hocha la tête et aider par JJ, qui tirait la demoiselle vers lui de force. Quant à celle-ci, sentant le soutien et l'aide de JJ, elle recommença à battre des pieds, cognant n'importe quel endroit pour pouvoir s'en sortir, essayant de frapper son adversaire par la même occasion. Elle entendit un grognement et jeta un coup d'œil par-dessus son épaule gauche. Libre. La voie était libre! Effectivement, l'homme barbue avait reçu un de ses coups de pied brute sur son nez, le cassant et laissant du sang couler de ses narines avant de se retrouver assis par terre en raison du choc. Yeva en profita, donc, pour s'entortiller et essayer de passer la fenêtre.
—Vite, tire-moi!
JJ suis les directives de la jeune femme et réussit à la faire traverser la fenêtre. Celle-ci voyant l'espace qui la distançait du sol et de la propulsion faite par JJ cria de peur et de surprise—en fermant les yeux pour éviter de voir sa chute—avant qu'elle ne sente des bras l'a maintenir et un corps plaqué sous elle. Elle les rouvrit et redressa la tête pour croiser le regard azur de JJ. Ses bras tenaient sa taille et Yeva pouvait sentir ses mains tenir fermement son dos tandis que le dos de JJ était contre le sol. Le corps de JJ faisait comme office de matelas à la jeune fille, pour le coup.
—Ça va ? questionna JJ, à son tour.
—YEVA ! JJ ! DÉPÊCHEZ-VOUS!
C'était John B et Pope qui les ramenaient à la réalité. JJ se redressa et fixa la fenêtre du bureau par lequel ils se sont échappés. Ils sursautèrent lorsqu'ils virent le second homme sortir par la véranda et prêt à les rejoindre.
—Le poulailler!
—Hein?
—On peut se cacher dans le poulailler ! lui dit Yeva.
JJ se retourna pour fixer John B, Pope et Kiara ainsi que le poulailler. John B sembla capter son regard puisqu'il fit signe aux autres de se diriger promptement vers le poulailler.
—Ok, on peut essayer. Tu peux courir ?
—Je pense, mais j'ai mal à ma cheville gauche, lui prévint Yeva.
JJ hocha la tête, compréhensif et peu rassuré en entendant cela. Avant que le second homme se tourne vers eux, Yeva et JJ s'étaient redresser pour se mettre à courir—JJ n'ayant pu s'empêcher de tenir la main de Yeva dans le mouvement et en la voyant peiner à courir, étant à peine remis de sa chute— pour rejoindre les autres dans le poulailler. Arrivé à la hauteur du poulailler, Yeva suivit les mouvements de JJ tandis que le coq commença à gueuler, de nouveau. Kiara était au fond, à ses côtés se trouvait John B suivi de près par Pope, JJ et Yeva. Le poulailler était assez immense pour eux cinq avec le coq. Le silence s'en suivit, seul leur respirations saccadés et les gémissements de douleur de Yeva et de panique de Kiara brisaient le silence mélangé à celui du coq lorsque JJ voulut se rapprocher de Yeva pour voir de plus près ses blessures.
Yeva jetais un coup d'œil, à la fois, au coq, à JJ et dans l'entrebâillement de la cage du poulailler pour voir le second homme observer les alentours avant de se faire interpeller par son collègue, laissant sans le savoir une marge de manœuvre pour les adolescents cachés dans le poulailler. Elle vit l'homme retourner à l'intérieur de la maison. Le coq gueulait toujours à la mort, s'égosillant au milieu des adolescents, lâchant quelques plumes faisant rouspéter Pope et Kiara. John B essayait de réconforter Kiara qui montrait des signes de nervosité inquiétante. Quant à JJ et Yeva, ils regardèrent les blessures causés par l'un des acolytes sur le corps de la jeune fille. À genoux sur la paille, JJ grimaça lorsqu'il tient de ses mains, le pied gauche de Yeva pour la tourner afin de voir l'ensemble de la blessure et qu'une plainte retenue de la part de la blessée parvint à ses oreilles.
—Le salaud, il t'a bien tenu, chuchota JJ.
—Je peux voir et sentir encore les traces de sa main sur ma cheville, indiqua Yeva en chuchotant et en faisant redresser la tête du blond.
Leur regard se croisèrent de nouveau, mais plus brièvement puisque JJ reporta son regard sur la cheville gauche de Yeva. En plus d'être rouge, il pouvait effectivement voir les traces de la grosse main du grand gaillard encercler la cheville de Yeva. Il se retient de faire une grimace.
—Faudra que tu mettes de la glace ou que tu passes à l'hôpital ce sera le mieux pour toi, lorsque ce sera plus calme.
—Non, pas l'hôpital. Ils poseront trop de questions sur la provenance de mes blessures et je ne veux pas vous embarquer dans un procès que mon grand-frère pourrait vous imposer, alors que ce n'est pas vous l'origine de cette marque de violence. Il en serait capable et je n'ai pas envie de ça, expliqua Yeva en voyant le regard inquisiteur de ses amis devant sa réfutation contre le conseil de JJ.
JJ hocha la tête et regarda John B par-dessus son épaule. À ce moment-là, il vit les deux hommes revenir avec deux grosses caisses noires qu'ils transportèrent jusqu'à leur camion. Ni une ni deux, JJ se plaqua contre Yeva, donnant par mégarde un coup de pied au coq le propulsant vers Kiara dans un vol de plumes et il posa sa main gauche près celle de Yeva, l'autre se tenant près des fesses de la jeune fille, qui coupa sa respiration.
JJ avait la tête tourner vers l'extérieur, laissant à Yeva d'examiner son profil gauche et laisser sa respiration percuter le bas du visage de Yeva ainsi que ses clavicules. Les jambes de JJ se trouvèrent à être coller contre ceux fin de la jeune fille. Le fait que le coq se mit, soudainement, à s'agiter alerta un des deux hommes.
—Putain, faites-taire ce coq!
—Comment ?
—Je ne sais pas! Mais faite-le taire, bordel!
Yeva ne vit pas que John B avait posé sa main contre celle de Kiara pour la rassurer tandis que l'homme se rapprochait d'eux dangereusement, augmentant le stress parmi les adolescents. JJ se bougea, s'écartant de Yeva, qui ressenti une fois de plus, un froid l'envahir et vit JJ prendre le coq entre ses mains. Et sans un regard vers elle, JJ tua d'un coup sec le coq, qui mourut dans ses mains. Yeva resta éberluée devant cette scène, qui amplifia l'angoisse et le froid qui l'accablait. Sa respiration se coupa et elle ferma les yeux, ne pouvant s'empêcher de laisser quelques larmes couler tandis que le silence s'installa entre eux.
—Ratter! Tu fous quoi ? On y va !
La voix masculine et forte d'un des deux hommes fit sursauter Yeva et Kiara. La poigne de John B sur la main de Kiara se resserra tandis que la respiration de Yeva se fit inexistante pendant un cours instant. Elle reprit, plus sifflante avant de s'atténuer pour une respiration plus douce et régulier, lorsqu'ils entendirent le vrombissement de leur camion, signalant leur départ. Yeva fixait John B, du coin de son œil droit, le regardant observer avec colère les tireurs s'éloigner de sa propriété et qui ont engendré, sans le savoir, la mort du coq préféré de JJ. Les adolescents se regardèrent mutuellement, se demandant ce qu'il venait de se passer.
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