Chapitre 8. Le Procès des Castello. Partie Deux.



Je hochais la tête, reculant mon siège avant de me lever, faisant le tour pour passer devant, rejoignant la table des accusés. Je m'arrêtais devant Dino Castello, continuant tranquillement de fumer.


— Avez-vous eu des contacts avec Mademoiselle Ferretti depuis novembre ?

— Non. Tout comme pour Vincent Amaro en novembre. Plus de contact une fois notre divorce prononcé par la patronne.

— A-t-elle essayé de vous contacter ?

— Si c'est le cas. Je n'en ai rien su. Mais je dirai que non.

— Quatre mois pourtant. Relevais-je en me reculant d'un pas. Nous n'avons même pas deux mois s'écoulant entre le premier jugement et votre divorce, et bientôt 4 mois pour ce divorce. Monsieur Castello, même sous sérum, vos sentiments pour Mademoiselle Ferretti ont toujours été les mêmes, la méthode est lamentable, mais le fond.. Vous avez toujours été dingue de cette femme, c'est un fait qu'on ne peut vous enlever. C'est pourquoi vous avez toujours suivi ses caprices concernant Amaro. Mais vous étiez son époux, et devant cette cour même, elle vient de dire haut et fort ses sentiments si forts pour vous n'est-ce pas ?

— Oui.

— Hm. Dites moi Monsieur Castello, savez vous de quoi parle Mademoiselle Ferretti quand elle m'accuse de tromper mon mari en fréquentant toute sorte de boites, quand elle rétorque à Maitre Gomora que danser sur un bar en présence d'associés est une honte, et tout ce genre d'attaques qu'elle profère depuis qu'elle est dans le box des témoins ?

— Non. J'avoue ne rien comprendre. Je ne vois pas de quoi il est question, que ce soit cette histoire de bar ou de boites.

— Tu dois te demander pourquoi depuis début janvier tu n'as plus de nouvelle de lui non ? Souriais-je en me tournant vers la connasse. Qu'est-ce qu'il fait, pourquoi il répond pas, il est avec qui ?

— Je n'vois pas de quoi vous parlez. Souffla Paola en tournant la tête.

— Les amants et les boites que je fréquente, d'où tenez-vous cette information ? Continuais-je en gardant un visage neutre.

— Je n'ai pas besoin d'information. Ce genre de chose est normal pour vous. J'aurais pu dire tout autre chose que cela aurait aussi vrai comme c'est aujourd'hui le cas, de toute évidence.

— Merci d'enregistrer les réponses de Mademoiselle. Souriais-je aux juges. Ensuite, cette histoire de danser sur un bar en présence d'associés et de collègue pour madame Gomora ?

— Ce n'est pas votre genre peut-être ? rétorqua Paola. Tenue légère et provocation, je trouve que c'est tout à fait votre style. Il me semble me rappeler que ce n'est que vêtu d'une chemise d'homme que vous vous êtes promenée dans la villa en Sicile et cela devant le personnel de maison que vous ne connaissiez pas. Alors Associé, collègue, homme d'affaires ou homme politique, je n'ai pas grand risque de me tromper.

— C'est amusant non ? Parce qu'en essayant de vous justifier, vous vous enfoncez. Mais je vous rassure, tout ça à un point commun. Vous parlez de scènes auxquelles vous n'avez pas assisté et, à part la grande scène de la chemise, qui ont eu lieu après Halloween. Puisque cette soirée en présence d'associés et de collègues comme vous le dites si bien, c'était une soirée d'inauguration mondiale. En novembre . Cette histoire de tromper mon mari et de fréquenter X boites, la période du Nouvel An et de début janvier. Mais tu veux savoir le plus drôle Dino Castello ? Souriais-je en me tournant vers lui. C'est que les trois éléments très précis qu'a cités ton ex-femme ont tous eu lieu en présence de ton cher ami Vincent Amaro. La chemise est un épisode en Sicile, à l'époque de la vengeance contre les Ganterah. Le show a eu lieu le 6 novembre. Mais le plus beau, c'est que cette histoire d'amants et de boite, ça a commencé à partir du 31 décembre pour Vincent Amaro. Du coup, ça fait quoi de se dire que la femme qui prétend haut et fort t'aimer, n'a pourtant jamais tenté en 4 mois de te contacter, alors qu'elle se vend d'elle-même sur des informations que seul Vincent Amaro détient et qui prouve qu'elle n'a jamais perdu contact avec lui ? Ça fait quoi exactement Dino Castello, de se dire que ta vie entière est jugée devant ce clan que ton père a dirigé, que tu as dirigé, que ta fille dirige, que tu passes pour le dernier des incapables et des pantins, juste... Parce que tu as accepté de prendre le jouet de Vincent Amaro comme épouse ? Et que ce même jouet n'a eu que pour fidélité et loyauté... Vincent Amaro. La preuve, aujourd'hui encore, ce n'est pas ton honneur et ton rôle qu'elle défend. C'est Vincent Amaro. C'est l'élément qui l'a fait toujours devenir dingue non ? Son Vincent.

— Dino connait et a toujours connu mes sentiments pour Vinni. Vous essayez des stratèges et autres pour tourner sa tête. Vous...

— Ça ne change pas le fait que tu as pu être mise au courant de la soirée d'inauguration ! la coupa Elena en Sicilien. Rien que ça, suffit à prouver que tu n'as pas tenu mes décisions !

— Monsieur McKinnon, pourriez-vous m'apporter du fil et une aiguille, je vous prie ? Souriais-je en me tournant vers Carlos. Du fil de suture précisément, et une aiguille adaptée à cet usage.



Carlos enclencha son oreillette, demandant qu'on lui apporte la valise de soins et un de ses hommes arriva quelques secondes plus tard dans la salle, mallette en main avant de me la tendre.

— Merci. Souriais-je à l'homme. Je peux avoir le caprice de faire demander Shal ?

— Shal ? s'étonna Carlos. Euh oui. Si vous voulez. Souffla Carlos en le contactant par l'oreillette.

Les portes de la salle s'ouvrirent et Shal s'avança dans le couloir avant d'arriver devant Carlos.

— Patron ?

— Madame Napoli te demande. Répondit Carlos.

— Madame... Euh ok. souffla-t-il en me venant voir. Madame ?

— Shal. Bouges pas tu veux. Souriais-je avant d'aller vers la connasse.

J'attrapais la connasse par la gorge, la sortant de force du box en lançant un message d'avertissement aux gardes de ne pas me toucher, trainant la connasse sur le sol pour venir poser sa tête sur la table des accusés.

— Peux-tu la tenir s'il te plait ? Je crains avoir épuisé mon stock de patience et j'aimerais vraiment que ce procès continue de se dérouler vu le travail qu'on dû mener la patronne de la Cosa et maitre Gomora.

— Oh oui. Avec plaisir. Souffla Shal en agrippant brutalement Paola par les cheveux tout en lui bloquant les bras.

— Shal ! Qu'est-ce que... Hurla Paola.

Shal se contenta de serrer plus fort sa prise sans répondre puis leva la tête vers moi.

— Ça vous convient comme ça, Madame Napoli ?

— C'est parfait merci. Souriais-je avant d'ouvrir la mallette.



J'attrapais une aiguille, passant le fil avant de chauffer l'aiguille à blanc, attrapant la mâchoire de Paola. Je passais l'aiguille en dessous de sa lèvre inférieure, renforçant ma prise tout en continuant de coudre sa bouche.

— Vois-tu Paola Ferretti, ton comportement ne fait pas que jeter la honte sur le règne de ton ancien époux. Il ne fait pas que causer une honte très lourde sur les épaules de la patronne actuelle qui doit supporter vos conneries. Cela ne fait pas que discréditer la Cosa Nostra aux yeux du monde. Non. Dans tout votre merdier, il y a tous les Castello et les Ferretti qui subissent cette même honte de porter le même nom que vous deux. Enfin, pour la Patronne actuelle, suffirait que son abruti de petit ami se décide et c'est réglé. Tu parles à Carla comme si tu pouvais te permettre de lui parler, à dire de la merde qui en plus au vu de la description, ne visait pas Carla, mais Angélina ou moi. Tu crois choquer le monde en révélant que je suis une femme pleine de péchés et complètement malade. Mais... Oh, grande nouvelle chérie... Ils sont tous déjà au courant depuis plus de vingt ans.

Je repassais une seconde fois pour renforcer les fils, souriant en la voyant tenter de hurler de douleur.

— Je suis celle qui a tous les vices et tous les péchés. Quel dommage d'avoir raté ton discours théâtral. Soupirais-je. Non parce que c'était beau. Même si en fait, malgré tous mes vices, mes erreurs et ma folie, en tant que dirigeante, j'ai toujours fait le maximum pour mon clan. La preuve, il est ce qu'il est parce que nous y avons travaillé avec rigueur. J'ai en effet été la femme qui a cumulé le plus grand nombre d'amants, qui n'a jamais eu de chaines ou de limites. Je dois donc par souci d'honnêteté, t'informer que cette histoire de fréquentations des boites et de me multiple amants, c'est de la merde. Inventé exprès pour Amaro. Ouais il a fait une sacrée gueule hier. Ricanais-je. Vu qu'il était dans ma demeure pour me baiser, le moment où il a cru enfin pouvoir le faire... Paf c'était une connerie.

Je vérifiais les sutures, rangeant le fil et l'aiguille.

— Contrairement à toi, moi je me suis marié à mon mari parce que je ne voyais pas ma vie sans lui, et inversement. Et mon époux est tous mes amants réunis. Et maintenant, tu vas enfin fermer ta putain de gueule et ce procès va pouvoir continuer ! Bordel ça fait du bien ! Tu peux la lâcher Shal.



Je refermais la mallette, la tendant en passant à Carlos en rejoignant mon siège de juge.

— Veuillez m'excusez, j'en avais marre de l'entendre dire de la merde. Nous pouvons reprendre.

Shal regarda Carlos qui lui fit signe de retourner à son poste en redonnant la mallette à l'un de ses hommes alors qu'Elena bloquait, les sourcils levés sous les ricanements de Carla. Shiro se trouvant lui totalement surexcité par la prestation que je venais de donner.

— C'est mon Dragon. Sourit-il en alternant son regard d'ado amoureux entre Angelo et moi.

Je fixais Elena puis Nino, lâchant un remarquable « Oh » en haussant les sourcils.

— Déso. Je pensais à voix haute.

Carla éclata de rire en levant sa main pour demander une pause.

— Je... Je crois qu'on devrait en profiter... pour faire la pause repas. Souffla Carla entre deux éclats de rire.

— Faisons ça. Ricana Mogi. On donnera une soupe à l'accusée.

— Merci votre honneur. Ria Carla en quittant aussi vite la salle.



Je me grattais la nuque, soupirant en suivant les juges. On discuta un peu de ce qui venait de se passer, et je leur expliquais un peu plus en détails la situation. Je les laissais ensuite manger, rejoignant Shiro en fumant une cigarette.

— Rebonjour Monsieur Shiro.

— Monsieur Shiro ? Ça fait drôle d'entendre ça. sourit le Démon. Oh ! T'étais trop... Et quand tu as... Ouah... C'était... sourit-il plus large en l'enlaçant. Tu veux m'épouser ?

— Serait-ce une nouvelle demande ? Ricanais-je en haussant un sourcil. Tu sais que j'ai priorité, j'ai demandé ta main en première.

— Oh ! Oui. Je la referai après alors. D'abord le Japon. Sourit-il en m'embrassant dans le cou.

Je l'enlaçais en ricanant, l'embrassant dans le cou en savourant son étreinte.

— Et si on profitait de cette pause pour avoir un encas ? Murmurais-je.

— J'adore toujours autant tes idées. Murmura-t-il avant de la soulever contre lui. Que dirais-tu de la grande salle de réunion ?

— Faisons ça alors. Soufflais-je entre deux baisers.

Il se dirigea alors vers la porte d'accès, se faisant ouvrir la porte par Karel et Shal puis on alla jusqu'à la salle de réunion, se jetant presque aussi vite sur la table avant de retirer nos vêtements pendant que les autres se posaient pour manger.




Chacun apprécia son heure de pause, profitant pour souffler et faire redescendre les tensions cumulées de la matinée, reprenant ensuite leur place pour reprendre la suite du procès. Carla fut alors plus incisive, estimant que l'ensemble des preuves contenues dans son dossier suffisaient à elles même pour pointer toutes les erreurs commises et Dino ne trouva rien à redire à chaque affirmation qu'elle pouvait avancer. Les juges délibérèrent ensuite et firent le point avec moi qui leur expliqua en détail les parties étudiées, finissant par nous consulter pour le verdict et la sentence de chacun des accusés.

Tous les juges retournèrent ensuite dans la salle pour annoncer le verdict et décision finale alors que tous étaient déjà revenus à leur place.

— Bien. Premier accusé. Paola Ferretti, avancez-vous. Commença Mogi.

Paola vint se rapprocher des juges puis se stoppa en leur faisant face.

— Paola Ferretti. Aux vues de tous les chefs d'inculpations vous êtes reconnues coupable, ajouté aux chefs d'accusation par le Japon, le représentant de l'Écosse et de l'Irlande, celui de la Cosa, ainsi que moi-même, l'accusation de manque de respect aggravé sur les représentants du tribunal, sur Madame Gomora, sur la patronne du clan du Dragon, et sur la patronne de la Cosa Nostra. Il est retenu par le tribunal que les différentes mafias à travers le monde se chargeront de citer votre exemple comme la pire honte possible pour une organisation mafieuse. Votre existence même est reniée et vous serez effacé des registres. Concernant votre sentence, nous laissons la patronne de la Cosa décider.

Elena se leva alors en même temps que Carla et donna son accord en cédant l'accusée aux Dragons. Remerciant tous les juges pour leur verdict avant de se rassoir.

— Merci Mademoiselle. Vous pouvez l'embarquer, Messieurs. Répondit Diego en se levant.

— Accusé Dino Castello. Avancez-vous. Reprit Mogi.



Dino se leva à son tour suivant des yeux les dragons qui emmenaient Paola puis ramena son regard vers les juges.

— Dino Castello. Vous êtes reconnus coupables de tous les chefs d'accusation présentés ce jour. Par votre inaction, votre incompétence et votre passivité, vous avez conduit la Cosa Nostra à la plus grande crise qu'une organisation mafieuse puisse connaître. Vous avez sali, bafoué et même trahi des années d'histoire de cette organisation qui était pourtant blanche de toute tâche jusqu'à présent. Nous ne pouvons retenir aucune qualité essentielle à un dirigeant en vous, l'ensemble de votre règne signe juste la totale liberté et le plein pouvoir d'un homme qui a mené la Cosa Nostra à devoir à présent prouver sa valeur aux yeux du monde mafieux. Nous ne pouvons qu'espérer que les efforts de la dirigeante actuelle seront soutenus par l'ensemble de la Cosa Nostra afin de redorer un blason que ce même clan a laissé se ternir en se prélassant dans leurs acquis. Vous perdez à compté de ce jour toute existence au sein du monde mafieux, vous devenez persona non grata sur n'importe quel territoire mafieux à travers le monde. Tout comme pour Paola Ferretti, votre existence est reniée. Entendez par là que la Patronne actuelle est lavée de tout lien avec vous deux. Tout comme les Castello ou les Ferretti. Vous n'existez plus, et vous serez le seul à payer le prix de vos péchés. Votre sentence finale est laissée au choix de la dirigeante de la Cosa Nostra.

— Encore oune fois merci à vous pour votre impartialité et votre jugement. Si personne né réclame réparation alors nous nous chargérons dé loui. Souffla Elena avant de se tourner vers l'ensemble des gens présents.

— Sur l'ensemble des années, sur un règne entier, vous, familles dirigeantes de la Cosa Nostra, avez contribué tout autant à la situation actuelle. Lança Mogi en se levant pour fixer les cinq familles de la Cosa. Nous ne pouvons que nous fier au jugement du Dragon concernant la confiance qu'elle a en votre dirigeante actuelle pour nettoyer et redonner à la Cosa Nostra son honneur. À mes yeux, vous n'avez pas de quoi être fier, alors je ne peux que vous souhaiter de vous mettre au boulot. Sans votre dirigeante, vous n'êtes plus rien à l'heure actuelle pour le monde du crime. Suis-je clair ?



Les cinq représentants des familles se levèrent en hochant la tête face à Mogi, se rasseyant juste après.

— Carlos.

— C'est parti. Souffla-t-il en faisant signe à ses hommes d'emmener Dino.

— Mesdames et Messieurs les juges, c'est maintenant à mon tour de vous remercier. Souffla Carla en prenant soin de traduire dans chacune des langues sa phrase par respect. Nous avons, ces deux jours marqué un tournant dans l'histoire de la mafia en donnant à vous représentant, la possibilité de juger ce qui en général se passe en interne. J'espère sincèrement que ce genre d'évènement ne se reproduira pas, mais dans le cas contraire, je souhaiterais proposer cette procédure officiellement dans le cas où une faute ou infraction au code de chacun, viendrait à se répercuter sur d'autres clan.

— Nous notons la proposition et en reparlerons si de tel cas venaient à se représenter. Répondit Mogi en anglais.

— Je vous en remercie. Souffla Carla en hochant la tête.

— La séance est donc levée. Merci de votre présence, et bonne fin de journée à vous. Lançais-je en tapant du marteau.



J'observais la salle avant de faire signe à Santana et Aaron de suivre les autres, allant dans la salle avec les autres pour boire un verre, discutant un peu avec Mogi et l'Écosse, remerciant les juges pour leurs présences. Je finis par réussir à sortir de là, m'allumant un mélange à la sortie du couloir en me frottant le front.

— Bordel on a vraiment évité le carnage. Soufflais-je.

Je rejoignis tout le monde, m'appuyant contre un mur en fumant, prenant le temps de décompresser. Je finis par aller voir Angélina, l'emmenant dans une salle à part. Je me versais un verre, lui en proposant un que je lui amenais, m'asseyant pour le boire.

— Les parents Salvatore m'ont parlé d'un lieu qu'on a pas regardé dans la maison de tes parents, où l'on pourrait trouver d'autres photos et des vidéos. Est-ce que cette fois tu veux venir avec nous pour aller visiter la maison ? Shiro prend le relais quand c'est le couloir, mais quand on a visité l'étage, les souvenirs avaient vite ressurgi... Et... tu pourrais en apprendre plus.

— J'ai plus le sentiment que cette maison est à John plutôt qu'à moi. Mais... Oui. J'aimerais découvrir qui étaient mes parents. Je n'ai plus vraiment de repères depuis un moment à part mon lien avec John et Carla qui lui n'a pas changé... Heureusement d'ailleurs. C'est la seule chose qui ne me fait pas péter un câble.


Je posais mes mains sur les siennes, les caressant doucement.

— C'est juste parce que tu étais encore un bébé, mais ça n'empêche pas que tu es aussi dans cette maison, que tu as une chambre, des photos... John et Carla... c'était apparemment tout comme leurs enfants aussi. Ce qui n'est pas étonnant quand tu vois que Carla a l'air d'avoir un caractère très similaire à sa tante et que Francesco et John passaient pour des jumeaux vus leurs conneries. Je sais que ça fait vraiment beaucoup tout ça, ça ferait trop pour tout le monde. On ira voir la maison avant de repartir, je dois juste y aller avant pour recouvrir le couloir afin d'essayer de faciliter le passage à John.

— L'entrée... Oui. Je n'avais jamais vu John comme ça, la première fois qu'on y a été. Couvrir c'est une bonne idée.

— C'est parce qu'il fonctionne par image, et que c'est les images de ce soir-là qui sont gravées dans son esprit. Ça a pris le pas sur tout ce qu'il a pu vivre avant. Sauf qu'apparemment, sa vie avec les Salvatore... c'est la très grande majorité de son enfance.

— Pas besoin d'images pour ressentir toute l'horreur de ce soir-là quand on pénètre dans l'entrée... souffla Angélina. Être l'homme qu'il est aujourd'hui après tout ce qu'il a vécu... John est un homme bien.


Elle but quelques gorgées de son verre puis ramena son regard vers moi.

— Les Salvatore ont l'air vraiment gentils. Et pour les Tosetti... C'est compliqué encore. Ils sont adorables, mais... Je ne sais pas ce que je dois faire. Il faut que je voie pour mon départ avec John pour la fin de ma formation et je verrais ensuite.

— Silvio Tosetti est quelqu'un que je connais depuis un moment en réalité. Je l'ai rencontré en tant que Pandora quand j'enquêtais sur tout ça. Il m'a toujours aidé comme il pouvait vu que je n'avais pas de lien avec la Cosa à l'époque, je ne voulais en plus surtout pas me faire repérer dans mes recherches. Silvio, c'est surtout Laura son univers, pour Vincent... Il le suivait et bossait avec, mais ça n'empêchait pas qu'il n'était pas forcément toujours d'accord avec ce qu'était Vincent. Même si malheureusement... Il ne se doutait pas de la vraie version du personnage. Le père Amaro était un vrai monstre, et Laura l'a vraiment subi alors apprendre que son frère est le même genre... Tu auras bien le temps de discuter avec eux quand tu en auras envie, et à ce moment-là, tu te feras ta propre idée, d'accord ? Souriais-je.

— Oui. Je verrais ça... plus tard. Sourit Angélina. Tu sais comment va se dérouler la suite ? Je veux dire pour... Amaro.

— Je ne sais pas. Il a été conduit directement à la demeure dans une pièce spéciale. Ce que compte faire John, il faudra voir avec lui quand on rentrera à la demeure.

— D'accord. sourit Angélina avant de ricaner doucement. Alors comme ça, tu as rencontré John Moore et en plus tu te l'es faite. Tu sais que c'est une chose que personne n'avait réussi à faire. C'est un sacré trophée.

— C'est toute la beauté du trophée ! Souriais-je en grand.

— Je m'incline devant autant de talent. Ricana Angélina.

— Mais pour sa défense, lui va se taper une juge alors que j'ai jamais fait ça moi... Je crois... bref.


Angélina ria de bon cœur en secouant la tête puis me remercia pour tout ce que j'avais fait avant de se pencher pour m'embrasser sur la joue.

— Je suis très heureuse de te connaitre. Merci pour tout Naëlle.

— Plaisir partagé. Souriais-je. Allez, j'ai promis une juge, et toi, tu dois bien avoir un artiste pour te défouler de ces deux jours.

Je terminais mon verre, ressortant de la pièce pour aller me poser à côté de Shal, m'allumant un mélange.

— Au moins ta famille ne payera pas injustement le prix des erreurs de cette conne. Soufflais-je en sicilien. Cela te rassure ?

— Elle a jeté déjà la honte sur notre nom et je sais que mademoiselle Castello est quelqu'un de juste. Ce qui est rassurant c'est que des personnes comme elle et vous existent pour stopper des gens comme eux. Alors je suis surtout rassuré qu'ils ne puissent plus continuer.

— Ouais... Du point de vue mafieux les trois ont causé énormément de torts à votre clan. Je crains que les semaines et mois à venir ne soient pas reposants pour nettoyer tout ça et répondre aux attentes des autres. Si ça avait été un autre dirigeant avec une autre façon de faire... Ça aurait été la fin de la Cosa clairement. Il fallait avoir les couilles pour faire ce qu'elle a fait et le pari était risqué, mais c'est justement ce qui a joué pour elle dans la balance. Malheureusement, pour être du même genre que ce pourri, je sais qu'il avait prévu d'avance ses coups. Alors je crains que nous n'ayons tous encore beaucoup de boulot. Je suis désolé pour toi et Karel, mais aucun de vous deux n'a à supporter le poids des péchés des deux. Je ne doute pas que mon mari se charge de ça sur eux.

— Beaucoup on était heureux d'apprendre que c'était elle qui reprenait les rênes. On ne pouvait pas mieux espérer pour notre clan. Vous imaginez si cela avait été Fabio ? Votre mari nous a enlevé une putain d'épine en mettant Mademoiselle Castello sur le trône. Et pour Karel et moi... Bah on se soutient. L'avantage de traverser la même chose. Souffla Shal. Votre mari à l'air parfait pour se charger d'eux, je ne doute pas qu'ils leur fassent regretter. Et puisque j'en ai l'occasion, merci de m'avoir appelé pour la séance couture. J'ai compris votre démarche et j'apprécie ce que vous avez fait.

— J'en pouvais vraiment plus de l'entendre ouvrir sa gueule et se la ramener, même si c'était nécessaire pour le jugement de la laisser dire sa merde. Une conversation sous sérum c'était déjà assez éprouvant pour les nerfs autant pour moi que pour Elena, alors qu'elle fait sa grande et qu'elle ouvre sa gueule de nouveau... C'est vraiment très compliqué en termes de maitrise de soi. Surtout quand en face j'ai la gueule d'un abruti qui as toujours pas pigé à quel point c'est un pigeon. Genre de pouffiasse tellement obnubilé par son cul qu'elle s'en bas les steaks de tout détruire, putain de chienne dressée par l'autre merde et qui ferait tout pour avoir sa caresse. Ça me fait gerber.



Je fumais plusieurs bouffées de mon mélange, tournant la tête vers Karel.

— Quoi ? T'as cru que j'étais tout le temps poli ?

— Non madame. C'est juste que c'est la première fois que je vous entends. Je... Je vais aller voir Carlos.

— Alors on a l'impression, mais elle t'engueule pas. Ricana Aaron en arrivant. C'est juste le contre coup.

— J'ai besoin d'une tuerie. Des massacres à faire, ça se trouve aussi ici. Je vais trouver ça. Décidais-je en sortant mon téléphone tout en m'éloignant.


Je me trouvais rapidement des adresses à nettoyer, cherchant du regard avant de me diriger vers Elena et Carla, observant les alentours. Santana comprit le message aussi vite, nous faisant entourer par des hommes pour éviter les curieux.

— Je sais pas vous, mais moi clairement, les deux ont finis par épuiser ma réserve de patience et j'ai vraiment besoin de me défouler. J'ai de quoi sortir pour ça, est ce que ça vous dit ?

— Grave ! sourit Carla.

— Et bien. souffla Elena en tournant la tête vers Carlos. Oui. Jé pense qué ça né peut qué nous faire dou bien. sourit-elle en ramenant son regard vers moi. Soirée défoulement. J'accepte l'offre.

— On fait ça alors. 23h à l'immeuble ?

— 23h à l'immeuble. Sourit Elena en hochant la tête.

— Ok. Mon mari maintenant.


Je le cherchais du regard, l'attrapant aussi vite quand je le trouvais avant de l'entrainer vers la voiture en saluant de la main.

— J'ai faim. On sort se défouler avec rendez-vous à 23h. Donc on rentre.

— Ok. ricana John. On rentre. J'ai vraiment hâte de voir ta faim.




Quelques heures plus tard, après nous être préparé, on se rejoignit comme convenu dans le hall de l'immeuble. Je m'allumais un mélange, embrassant John dans le cou avant de m'étirer, donnant la première adresse aux conducteurs.

— Tout le monde est armé ?

— On a pris de quoi s'amuser. Sourit Carlos.

— Équipée et prête ! sourit Carla.

— Et toi tu m'en laisses, t'as deux jouets qui t'attendent toi. Prévins-je John.

— Hey, mais c'est pas pareil. Ceux-là on peut les buter tout de suite. Marmonna John en ouvrant la portière de la voiture.

— Vous voyez les mecs, ça ressemble à ça en réalité deux tueurs de masse. Des gosses qui se chamaillent. Ria Jo.

— Tu veux une lame dans le cul toi ? M'offusquais-je en la sortant.

— Arrêtes de nous l'exciter encore plus bordel ! T'es un vrai gosse aussi toi ! Râla Nino.



Je montais en voiture après avoir lancé ma lame sur Jo, parvenant après une trentaine de minute sur le premier lieu où se situait les combats clandestins.

— Eh je vous reco... Lança un homme.

Bon je ne lui laissais pas finir sa phrase vu qu'il avait reçu ma lame, comme son copain, m'avançant vers les gardes en jouant avec deux autres lames, les égorgeant au passage.

— Bonjour. Je fais que passer.


J'ôtais ma longue veste, révélant un short court alors que j'avais disposé de deux étuis pour mes lames autour de mes cuisses, ma brassière de sport en haut. Je traversais l'entrepôt, me glissant entre les personnes dans le public, laissant les autres se disperser alors que je me dirigeais vers le centre, en profitant pour m'échauffer en même temps. Je laissais ma soif de sang s'étendre, léchant mes lames en me stoppant devant les combattants présents dans l'arène alors qu'un sourire carnassier s'étirait sur mes lèvres.

— You put your foot to the floor.. Don't need no more..You've been digging all around..While you're messing about..Better catch her name..Come on in..Gimme that thing..That thing gone wild.. Commençais-je à chantonner.

Je profitais de la surprise pour m'élancer, continuant de chanter les paroles de « War Machine » en laissant danser mes lames, ressortant rapidement de l'arène pour continuer le nettoyage, fonçant dans le tas. Je finis par me retrouver avec la dernière de mes proies entre moi et John, et je ricanais en penchant la tête.

— Tu sais ce qu'on dit ? Honneur aux dames. Souriais-je avant d'égorger le dernier jouet.

John ricana avant de s'incliner en posant sa main sur son torse puis se redressa en souriant.

— Et pour les hommes ? On dit quoi ?


Je l'attrapais par son haut, le tirant vers moi d'un coup sec pour plaquer mes lèvres sur les siennes, léchant ensuite le sang dans son cou.

— Qu'il reste encore deux autres entrepôts à nettoyer. Susurrais-je

Il prit une grande inspiration en me fixant puis hocha lentement la tête, ses yeux brûlants de désir et de soif de sang.

— Ok... souffla-t-il doucement en contrôlant sa respiration alors que le Démon s'agitait.


Je ricanais doucement, faisant demi-tour en m'allumant une cigarette, léchant mes lames tout en marchant sur les corps, les rangeant ensuite. J'attendis les autres appuyées contre la voiture, fumant tranquillement. Le reste de la troupe revinrent vers eux quelques minutes plus tard, souriant comme un groupe revenant de la fête foraine puis se rapprochèrent des voitures.

— J'adore cette soirée. Sourit Carla en rangeant ses lames.

— En route pour la deuxième adresse alors.


Je donnais la deuxième adresse, penchant la tête en observant arriver John derrière, un sourire en coin s'étirant sur mes lèvres. Il se mordit la lèvre en levant un sourcil tout en arrivant près de moi et agrippa brutalement ma nuque pour m'embrasser avec passion.

— Deuxième adresse... souffla-t-il après avoir inspiré en reculant son visage.

— C'est ça. Tu conduis ou je conduis ? Susurrais-je

— Je préfère conduire si tu veux bien. susurra-t-il. Me concentrer sur la route est plus sage.

— J'ai beaucoup de façon d'occuper mes mains, tu sais ?

— Et je connais plein d'endroits où arrêter la voiture pour t'y aider. Sourit John en se penchant vers moi.

— J'adore ton sens des négociations... On visite ça sur le chemin du retour ?

— Avec grand plaisir. Sourit-il en levant un sourcil.



Je léchais ses lèvres avant de rentrer dans la voiture, ricanant avant de m'allumer une nouvelle cigarette. John vint prendre le volant, nous amenant étrangement vite à la seconde adresse où je retrouvais avec surprise Noz.

— Même pas tu m'invites ! M'engueula t-il

— Genre tu viens au nettoyage toi ! Nan, mais le monde à l'envers !

On continua de s'engueuler en se dirigeant vers les gardes, tournant la tête en même temps alors que les gardes cherchaient à nous séparer.

— Mais de quoi tu te mêles toi ? Gueula t-on en même temps avant de les tuer.

— Nan, mais ils sont impolis les gens. Même pas on peut s'engueuler tranquille. Dingue ce monde ! Râla Noz.

— Sérieux. Vraiment pas chié. Confirmais-je en rentrant.

On s'élança aussi vite et j'attrapais la grenade fumi de Noz, un grand sourire s'étirant sur mes lèvres alors que je repérais Karel plus loin.

— Hé Bébé ourson ! Attrape ! Gueulais-je avant de lui lancer la grenade dégoupillée.

— Madame Napoli ! hurla Karel en sortant son arme pour tirer sur la grenade, la faisant repartir plus loin. Sérieux, je déteste mon père.


Je riais de plus belle en la voyant atterrir dans le dos de Carlos, reposant mon regard sur Noz qui jouait avec ses lames tout en tuant certains passant à côté. J'enclenchais mon téléphone, laissant s'élever la musique de ma playlist d'entrainement de danse, me mettant à danser tout en jouant avec mes lames, égorgeant les proies alors que Noz couvrait mes arrières. Je finis par être entouré de quelques jouets, et je vis Noz ricaner alors que je continuais de danser, observant les proies en haussant un sourcil, les défiant du regard. Je m'élançais finalement, venant leur trancher la gorge avant de constater qu'on avait terminé notre part de proies. Je repérais Shiro assis sur un cadavre en train de manger un cœur et je m'avançais vers lui, venant attraper son poignet pour mordre dans le cœur, m'asseyant sur lui.

— Monsieur Shiro... Je me disais bien que je te sentais gratter.

Shiro étira un sourire en plaçant un morceau de cœur entre ses lèvres puis leva un sourcil en se penchant pour m'embrasser, enroulant aussi vite ses bras pour me serrer contre lui. Je lui rendis son baiser avec passion, venant récolter le sang dans son cou avant de reculer le visage pour reprendre ma respiration.

— Très bonne technique pour donner très faim.

— Ça tombe bien parce que j'ai très faim aussi. Grogna-t-il en venant lécher le sang sur le haut de ma poitrine. Vraiment très faim.

Je lâchais un soupir extatique, griffant son crâne avant de reprendre ses lèvres.

— Je dois encore donner la troisième adresse, tu sais. Soufflais-je


— C'est une torture... grogna-t-il en caressant ses lèvres des siennes.


Il recula ensuite sa tête en la secouant puis laissa John reprendre la place. Je ricanais en haussant un sourcil, observant John.

— Mon petit samurai...

— Mais quel enfoiré celui-là. Grogna John en secouant à nouveau la tête. Bordel... Dernière adresse hein.

— Et si je donnais l'adresse et que tu me montrais tes détours en chemin ? Susurrais-je contre ses lèvres.

— J'adore l'idée. Sourit-il avant de l'embrasser avec fougue.

Je tendis la troisième adresse à Noz qui passait derrière moi, les laissant repartir vers les voitures alors que je restais sur John à l'embrasser.


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