Chapitre 44.
Quatre jours venaient de s'écouler depuis le concert, et depuis ce lundi, les deux groupes enchainaient les interviews et compagnie, devant faire aller étirer leurs plus beaux sourires hypocrites devant la presse. Ainsi, quand certains couraient partout à cause d'un agenda surchargés par des producteurs en voulant toujours plus pour leurs argents, d'autre s'étaient plongé dans le boulot après avoir flairé des pistes n'inspirant rien de bon.
Les recherches pour la famille que recherchait Carlos avait été il y a maintenant une semaine, et beaucoup de mes contacts avaient saisi l'occasion de me contacter en prenant cette excuse là officiellement. Certains se déplaçant dans ma ville, quand d'autres parvenaient à trouver d'autre moyens sécurisés pour me parler.
Il était évident que je n'avais pas oublié le monde sur lequel régnait les Dragons : le monde du crime ne dort jamais, et veut toujours plus.
Une guerre approchait dans l'ombre, avec pour l'objectif évident de s'emparer de nos marchés. Une guerre dont mes adversaires auraient sans aucun doute pus obtenir l'aide de hauts gradés de l'état. Et pouvoir monter un plan qui allait prévoir tout me demandait pas mal de ressources, expliquant ainsi le fait que j'avais passé le repas et le café dans mes pensées, n'en ressortant que quand je captais que Salomon refermait les portes une fois les enfants sortit de la pièce.
— Que se passe t-il ? Demanda Jo.
— La guerre approche. La chine et la Colombie se sont alliés en secrets de ce que j'ai pus savoir afin de tenter de nous faire tomber. Et il est évident que nos ennemis sont nombreux, petit mais nombreux. L'un de nos ennemis en attente étant ce pays même qui attend sûrement son heure.
— Ils peuvent attendre le temps qu'ils voudront, le résultat sera le même. Ils ne font que marcher vers leur mort. Souffla John en reposant son café.
— La chine c'est différentes familles. Il faut voir s'ils sont tous du même avis. Intervint Hakane. Pour la Colombie...
— Rasons la Colombie. Répondis-je en m'allumant un mélange.
— Carrément ? S'étonna Luc.
— Renseignez vous pour la Chine. Ceux qui ne prennent pas de camps ou manifeste leurs animosités, on les éradique. Pour la Colombie, j'ai été assez patiente jusqu'à présent. Ils viennent d'user de leurs dernières cartes.
— Après le Mexique, la Colombie sera une promenade de santé. Souffla John. Tous ces abrutis n'arriveront jamais à comprendre que leurs tentatives ne font que nous donner l'excuse d'intervenir et de tout leur prendre. Quelques soit le pays qui sera visé, vous aurez mes hommes à dispo.
— Bonjour. Excuse-moi. J'arrive peut-être trop tôt. Souffla Carlos après que Salomon lui ait ouvert les portes. Je peux attendre dans le hall que vous terminiez votre réunion.
— Famille Ferri ? Demandais-je à Carlos en tournant le regard vers lui.
— Oui. C'est ça. souffla-t-il en levant le dossier qu'il avait en main.
— Colombie. Je te les amènerais. Vous avez trois jours. Ordonnais-je en reposant mon regard sur mes chefs. Dans trois jours, je rase la Colombie, et les triades qui seront alliés avec eux. Au boulot. John, tu peux dire à tes hommes de se préparer aussi.
— Très bien. Je leur fais parvenir les ordres. Ils seront prêts. souffla-t-il en se levant pour retourner à son bureau.
Je l'attrapais par le bras, le tirant pour l'embrasser et il glissa une main dans mes cheveux tout en prolongeant le baiser. Il se redressa ensuite en me souriant puis quitta le salon. J'observais tout le monde sortir, faisant signe à Carlos de me suivre dans mon bureau et je refermais derrière nous.
— Tu veux quelque chose à boire ?
— Je veux bien votre petit Whisky. Sourit Carlos avant de s'allumer une cigarette.
J'allais lui servir ça, revenant vers lui pour lui tendre son verre avant de prendre place derrière mon bureau.
— Famille Ferri donc. Suite à des dettes de jeux contractés auprès d'une triade lors d'un de ses voyages, Monsieur Antonio Ferri fait racheter sa dette par un cartel Mexicains avec qui il travaillait. Service qui lui a valu de multiplier sa dette en réalité. L'accord obtenu est celui qui a conduit au drame. Cependant, la dette court toujours, c'est son frère qui en a hérité, et ta sœur est toujours la prime. Les Mexicains travaillaient avec, en autre, les Colombiens. Amenant sans grande surprise, la famille Ferri à fuir officiellement chez eux. Officieusement... Monsieur Sergio Ferri, le frère donc.. N'as pas tellement le choix vu que la famille sert d'otage tant que la dette n'est pas remboursée.
— Pas le choix... Et les enfants ? Ce sont les trois qui sont recherchés. Répondit Carlos en fronçant les sourcils. Vendre sa propre famille pour régler des dettes de jeu... Quel est leur nouveau nom ?
— Torrès. Répondis-je en lui tendant les feuilles.
Carlos prit les feuilles avant de les parcourir tout en tirant sur sa cigarette puis releva les yeux vers moi.
— Les colombiens les couvrent depuis tout ce temps alors... J'vais me les faire.
— Priorité le gros chats. Rétorquais-je en haussant un sourcil. Même si je dois reconnaître que me renseigner sur cette histoire a permis à beaucoup de mes contacts de saisir l'excuse pour me contacter. Comme tu as pu l'entendre à ton arrivée, je vais partir en guerre contre la Colombie et certaines triades. Ils projetaient de s'attaquer au clan, je me dois donc de répondre à l'invitation.
— Très bien. Je vais me contenter des Torrès alors.
— Tu sais comment ça fonctionne, si tu veux venir jouer, tu dois demander à ta boss.
— Faut que je voie avec vos dates si c'est possible. Souffla-t-il en se grattant la joue. Nous allons entamer la phase deux du grand ménage. Phase finale, mais obligatoire. Je lui en parle dès que je rentre et je vous tiens au courant dans ce cas.
— Pas de problèmes, sinon je t'en ramènerais.
— Ne vous embêtez pas à en garder des vivants pour moi. Je sais que votre nettoyage sera total. Laissez-moi juste les Torrès. Ce sera déjà plus que parfait.
— Comme tu veux. C'est juste que tu aurais pus vouloir ceux qui ont l'air de vouloir ta sœur pour leurs plaisirs.
— Oh mais je les veux. Clairement, j'adorerais m'en occuper. Mais... Bon, je vais voir avec Elena pour voir si les dates peuvent passer. Cette affaire est personnelle et il faut qu'elle puisse compter sur moi pour le grand ménage. Combien de temps pensez-vous qu'il faudra ?
— Bah... Trois jours je dirais. Ça va être partout en même temps.
— Trois jours... souffla Carlos en regardant son téléphone. Hm... C'est faisable. Et ça prendre moins de temps que le ménage. Je pense qu'on peut attendre jusque-là. Ok. J'vous confirme ça dès ce soir.
— On lance ça dimanche.
— D'accord. souffla-t-il avant de boire son verre cul sec. Dimanche. C'est noté.
— Tu sais que tu vas devoir apprendre à ta sœur à arrêter d'avoir peur ensuite ? Ne plus avoir besoin de regarder par-dessus son épaule. Tu lui as appris à se défendre déjà ?
— Rester en alerte est devenu un réflexe au fil des années et je suis là pour les protéger. Souffla Carlos. Elle manie très bien une batte de baseball et je lui ai appris à se servir d'arme à feu. Ça me semblait suffisant.
— Ça dépend ce qu'elle a subit ou non. Répondis-je honnêtement.
— Viol multiple et pas mal de coups. Ils allaient la droguer quand Elena est intervenue. Je lui ai appris à tirer dans la tête et la queue, mais c'est mieux si elle n'a pas à s'en servir.
Je m'appuyais au fond de mon siège, me rallumant un mélange en l'observant.
— Être le frère qui n'as pas pus être là pour protéger est aussi traumatisant de ce que j'ai compris. Ça vous conduit à être hyperprotecteur et assez excessif. Ce n'est pas une critique hein, c'est un simple constat que j'ai pus faire avec mon propre frère. Je ne doute pas une seule seconde de toute l'importance que tu as pour elle et tes neveux. Mais elle doit pouvoir reprendre le pouvoir sur elle-même, d'elle-même.
Je ricanais à sa tête sur ma dernière phrase, me redressant.
— Tu as développé Fantôme. J'ai développé des personnalités multiples pour survivre. Dans les deux cas, la personne qui essayera de nous contraindre, on la tuera. On aura le pouvoir. Et tu dois apprendre à ta sœur à avoir cette capacité, pour qu'elle ne se sente plus jamais faible comme cette fois là.
— Nora n'est pas... C'est pas une tueuse. Je veux dire par là qu'elle... Elle ne fait pas partie de notre monde. Tout ce que je voulais c'était qu'elle ne se sente plus victime. Souffla-il.
Il s'adossa contre le siège en basculant sa tête en arrière, fixant le plafond en recrachant sa fumée.
— Pour être honnête, je n'me sens pas capable de lui apprendre. Je comprends totalement ce que vous dites et je ne peux qu'être d'accord mais... Je ne peux pas imaginer qu'elle ait besoin de ça. Ça voudrait dire qu'encore une fois, je n'aurais pas été là pour elle.
Je me levais de mon siège, faisant le tour pour m'adosser contre le bureau tout en l'observant.
— Carlos, je ne te propose pas de lui apprendre à tuer et torturer. Mais tu as bien appris à Elena à combattre non ? Je souhaite de tout mon cœur qu'elle n'ait jamais à utiliser ça. C'est très... Je ne peux qu'imaginer la charge que tout cela représente pour toi, je ne connais que l'autre côté. Elle a peut-être avancé, ou pas. A-t-elle fréquenté même amicalement d'autre homme depuis ? Est-elle à l'aise avec le fait qu'un inconnu la touche ? Tu as fait tout ce que tu as pus depuis, tu n'as rien à te reprocher.
— Elena savait déjà se battre, elle est née dans notre monde, je n'ai fait que lui donner plus de cordes à son arc.... Les seuls hommes que Nora peut voir sont ceux de la ruche. Souffla-t-il en ramenant sa tête pour me regarder. Je... Non. Elle ne fréquente personne et... Disons que... Inconnu ou pas je... Je n'autorise personne de la toucher, ni elle ni les enfants. Il faudrait que je me fasse violence pour ça et non, je ne suis pas sûr qu'elle laisse faire non plus. Pour ce qui concerne les reproches... Malheureusement c'est plus fort que moi aussi. Si Elena n'avait pas été là, je n'aurais plus ma sœur non plus.
— Chaton, que mes enfants vivent dans mon monde ou non, ça ne m'empêchera pas de leur apprendre à se défendre. Pas parce que la mafia est ce qu'elle est, mais parce que ça me terrorise qu'on puisse essayer de leur faire ce que j'ai vécu. Tu ne t'ôteras pas ces habitudes que tu as pris pour les protéger, et je ne sais pas non plus si ça part de notre esprit toute cette culpabilité. Maintenant, en nettoyant les restant de tout ça, il faudra pour vous deux réapprendre une autre façon de fonctionner, ou pas, si vous êtes tous les deux heureux et épanoui ainsi.
— Ça semble presque égoïste, si je prends le temps de regarder ma façon de faire. Peut être que je l'empêche de se reconstruire vraiment et que ce sont mes propres peurs et non les siennes. Je ne sais pas. Même si elle apprenait à se défendre, je ne suis pas sûr que je changerais mes réactions. J'ai réussi avec Elena parce qu'elle a Nino maintenant. Je... J'en parlerai avec elle et lui demanderais si elle veut apprendre. Ce sera un début.
— Ce n'est pas égoïste, c'est juste... l'instinct je dirais. L'habitude. Je vais réagir de façon instinctive avec des personnes pour les protéger alors que je sais qu'elles savent se défendre. Je ne suis pas moins excessive que toi vis-à-vis de certaines personnes autour de moi tu sais.
— Oui. Ça je l'avais remarqué. Ricana-t-il doucement.
— Tu as déjà connu la vraie peur ? Cette terreur qui te paralyse ?
— Je n'en suis pas sûr. Pas au point d'en être paralysé non. répondit-il tout en réfléchissant. La seule vraie peur que je puisse avoir est pour mes proches et c'est en général mon côté le plus sombre qui ressort. C'est une peur que se transcrit en soif de sang.
Je hochais doucement la tête, me relevant.
— Allons la voir.
— Hm ? C'est... Euh... Ok. souffla-t-il en se levant.
J'attrapais mon manteau, passant voir John pour le prévenir que je ne m'absentais pas longtemps, embarquant un faucon avec nous avant de partir pour la ruche. On y parvint après une vingtaine de minute de route, nous garant devant chez sa sœur. Carlos descendit de voiture en saluant les deux gardes de la tête puis commença à s'avancer vers eux avec moi. Je fis signe au faucon de me suivre, saluant les deux gardes.
Carlos se dirigea ensuite vers la porte puis sonna à l'interphone avant de faire signe à la caméra. Le bruit du déverrouillage de la porte se fit alors entendre et il ouvrit la porte à moi. Je regardais en coin Carlos, me grattant la joue sans faire de commentaire.
— Nouvelle précaution récente. Sourit Carlos avant de se pincer les lèvres.
— Y'a les douves aussi ?
— Un accès souterrain ça compte ? répondit-t-il en se grattant la nuque après avoir fermé derrière lui.
— Même pas étonné. Soufflais-je.
Il haussa les épaules en se pinçant à nouveau les lèvres puis reprit sa marche.
— Nora ?
— Dans le salon.
Il nous conduisit alors vers le salon et Nora vint à notre rencontre en souriant.
— Bonjour. Entrez j'vous en prie.
— Bonjour Nora. Comment vas-tu ?
— Très bien merci. Je vous offre quelque chose à boire ?
— Un café si tu as.
— Ça oui. Ricana-t-elle doucement.
— J'en prendrais un aussi. Sourit Carlos.
— Et... Monsieur ? demanda-t-elle tout en observant le faucon.
— Un café, ce sera parfait. Répondit le faucon.
— Très bien. sourit-elle. Prenez place, je reviens.
Je fis s'asseoir Carlos, l'immobilisant au cas où avant de faire signe au faucon m'accompagnant d'aller proposer son aide à Nora, me décalant pour observer. Nora le remercia tout en gardant ses distances puis l'invita à aller s'asseoir, allant préparer un plateau avant de revenir vers ses invités.
— Je vais faire un test, que tu ne vas pas apprécier. Prévins-je Nora en prenant le plateau. Aldo, tu peux encercler la dame de tes bras s'il te plait ?
Le faucon s'exécuta, s'approchant de Nora qui recula à la même cadence que lui tout en le fixant, venant placer une main dans son dos.
— Je n'sais pas ce qu'il se passe, mais ça ne m'amuse pas. souffla-t-elle en fronçant les sourcils.
— Tu ne supportes toujours pas le contact d'une personne en qui tu n'as pas confiance n'est-ce-pas ? Demandais-je en faisant signe au faucon de se stopper.
— Comme la plupart des gens. Ce genre de chose n'est réservé qu'à son entourage en général. Répondit-elle tout en gardant le Faucon à l'œil. Peut-il aller se rasseoir s'il vous plait ?
— Tu as une arme dans ton dos n'est-ce-pas ?
— Un cadeau d'Elena. Souffla-t-elle en montrant une lame.
Je regardais en coin Carlos, haussant un sourcil.
— Respire tu veux. C'est un de mes plus anciens faucons et il va vraiment rien lui faire.
— Quand vous parliez de peur paralysante, je ne pensais pas que c'était dans ce sens. Grogna Carlos. Je n'aime pas ça.
— Oh non, ça c'est parce que je connais tes réflexes mec. Donc, Madame se balade avec une lame, dans un lieu hyper sécurisé et Monsieur, est à la limite de perdre le contrôle parce qu'il est immobilisé dans un lieu où rien ne peut arriver, mais on sait jamais ? J'ai bien résumé ?
— Je lui ai dit de ne faire confiance à personne. Grogna Carlos. On est jamais assez prudent. La demeure est un lieu tout aussi sécurisé et il me semble que beaucoup ont toujours des armes sur eux. C'est... une précaution.
— Parce que c'est le QG d'un clan mafieux peut-être ? Rétorquais-je en croisant les bras. Bref. Si tu n'as pas ta lame, comment tu fais pour te défendre ? Parce qu'une lame, ça se défait facilement des mains.
— C'est le cas pour toutes les armes, il me semble. Répondit Nora. Mais j'ai aussi un pistolet et un fusil dans le cas où quelqu'un entrerait quand même, malgré la sécurité. Quel est le but de votre visite ? J'aimerais comprendre.
— Les Ferri vont bientôt être décimé. Du coup, le plus simple est de se dire que tu vas être rassurée et vivre plus sereinement. Mais ce n'est pas vrai n'est-ce pas ? En fait, ce n'est pas être recherché qui te fait le plus peur. C'est que ça recommence. Avec ou sans ce contrat.
— Vous les avez re... s'étonna-t-elle avant de lever un sourcil. Je ne suis pas assez crédule pour croire qu'ils sont les seuls à pouvoir faire du mal aux gens, proche ou pas. Tous sourires ou belles phrases peuvent cacher autant d'intentions sincère que de mauvaises et les risques et les dommages peuvent être grands. C'est assez simple je trouve.
— Je ne peux qu'être d'accord mais que fais tu si l'homme devant toi se lance sur toi et te désarme ? Es-tu capable de te défendre sans arme ?
— Sans arme ? Face à un homme sûrement très entrainé ? répondit Nora avant de prendre une autre posture. Je vous préviens que je vais pas me laisser faire.
— Madame Napoli. Je crois qu'on a compris. Souffla Carlos tout en guettant le faucon.
— Nora. Respire. Il ne va pas bouger et ne va même pas te toucher. Je me doute que tu ne te laisserais pas faire, mais tu ne me réponds pas. Sais tu combattre sans arme ?
— Non. Pas comme vous pouvez l'entendre. Souffla-t-elle.
— Bien. Tu peux sortir Aldo, merci. Souriais-je.
Il hocha la tête, ressortant de la maison et je délivrais Carlos, revenant vers Nora.
— Tu panique, tu es en état d'alerte sans que la menace ne soit réelle. Le simple fait de l'imaginer suffit à te faire perdre une grande majorité de ton sens de l'analyse. Et ça vaut pour ton frère aussi. Et apprendre à combattre, à se défendre, ça aide aussi à reprendre confiance en soi. Tu peux demander à apprendre avec une personne en qui tu as confiance, et prendre le temps d'apprendre, à ton rythme.
— Je ne suis pas... Je ne suis pas habituée à devoir faire ce genre de chose. Pourquoi apprendre à me battre me donnerai confiance ? Et puis la confiance peut être tout aussi dangereuse. Je pourrais avoir de mauvais réflexe juste par.. instinct.
— Ouais. Je peux tuer quelqu'un qui me touche si ce n'est pas quelqu'un en qui j'ai confiance. Avant même de le réaliser en fait. Tu devrais demander des cours à Elena. Essaye, et tu verras.
— Je ne sais pas. J'en parlerai avec elle. Souffla-t-elle.
— J'ai appris à me battre parce que c'était ça ou mourir. Expliquais-je en m'allumant un mélange. Se battre pour survivre. Parce que ça faisait prendre son pied à mon... propriétaire. Il adorait montrer à quel point son jouet était le plus beau de tous. En réaction psychologique, mon esprit s'est scindé pour se protéger, créant une personnalité par besoin, dont une qui ne ressentait rien, détaché de son propre corps. Et j'ai tenu parce que je savais que mon frère était encore en vie. Quand j'ai pus le retrouver, il lui a fallu des mois pour pouvoir m'approcher et me toucher. J'attaquais systématiquement ou je fuyais quiconque me touchait. C'est resté, tout le monde sait que je déteste vraiment qu'on me touche. C'est par étape, même si chaque trahison de confiance a tendance à détruire le travail de plusieurs années sur soi. En fait, c'est simple.
Je me mis à marcher, continuant de fumer en même temps.
— La peur, la colère, la douleur, la trahison, l'impuissance, toute cette force de vivre et d'avancer, c'est à toi de voir ce que tu veux faire de tout ça. Je peux te conseiller même Aaron si tu veux, je voudrais juste te donner les cartes en mains pour que tu parviennes à avoir moins peur, et que tu ne te sentes plus impuissante, avec ou sans arme. C'est juste toi qui doit voir ce que tu veux faire de tout ce que tu peux ressentir. Tu n'auras très certainement jamais besoin de te battre, mais savoir qu'on en est capable, oui cela joue.
— J'aimerais être en mesure de le faire. Rien que pour mes enfants. Mais vous semblez tous avoir une expérience de longue date. Je n'ai aucun instinct réel de combat vous savez. Celui de survivre, de protéger mon fils et ma fille, oui. Je ne sais pas ce dont je suis capable mais j'ai confiance en Aaron alors s'il pense pouvoir m'apprendre des choses... Je ne risque rien d'essayer.
— Je demanderais à Aaron de venir te voir alors. Souriais-je.
— Je peux vous demander pourquoi vous faites tout ça ?
— J'ai rien fait de spécial.
— Votre démarche aujourd'hui et ce que vous me proposez me pousse à penser le contraire. Sourit Nora. Sauf si c'est dans vos habitudes.
— Ça en est une mais pas pour tout le monde. Souffla Carlos en s'allumant une cigarette. C'est une proposition d'aide sincère pour te faciliter ton quotidien.
— D'accord. sourit-elle. Et je n'en saurais pas plus de toute évidence. Je n'ai plus qu'à vous remercier dans ce cas pour ce « rien de spécial ».
— Bien, je vais vous laisser alors. Bonne journée à vous deux. Souriais-je avant de rejoindre la sortie.
Carlos me rejoignit ensuite, finissant le trajet jusqu'à la voiture.
— Merci pour Nora. Et je vous envoie un message ce soir, concernant les colombiens. Sourit-il en lui ouvrant la portière.
— Ça lui fera du bien, même si elle en doute pour l'instant. Elle a beaucoup de force de caractère, elle a juste besoin de faire du ménage dans sa tête. Aaron arrivera à l'aider sans problème.
— Il a l'habitude des écossais. Sourit Carlos. Rentrez bien madame Napoli.
— Tu m'étonnes. Ricanais-je. Même s'il va plus en chier avec elle. Bonjour au gros chat.
Je montais dans ma voiture avec le faucon, prenant le retour pour la demeure et je remerciais le faucon en arrivant, montant voir John. Je trouvais Hakan devant la porte, ricanant en lui ouvrant pour le laisser entrer.
— Oh mon acrobate. Sourit John après avoir levé la tête.
Il fit reculer sa chaise puis attrapa son fils pour l'embrasser avant de tourner la tête vers moi.
— Tu viens de rentrer. Sourit-il.
— En effet. Souriais-je en venant l'embrasser.
— Les ordres ont été envoyés. Mes hommes se préparent et se tiennent prêt pour la suite. Sourit-il en reposant Hakan au sol.
— C'est parfait alors. Il y aura des gens qu'on trouvera là-bas et qu'on ramènera sûrement. Souriais-je en caressant le visage d'Hakan.
— Tu vas missionner HOPE pour cette partie ? Comme pour le Mexique ?
— Rien à voir. C'est des pourritures à tuer, ils appartiennent juste à Carlos. C'est en recherchant une information pour lui que j'ai eu les infos sur cet accord entre certain cartels Colombiens et certaines triades.
— Je vois. Il semblerait que nous avons la guerre que nous attendions alors. Souffla-t-il. Toujours rien du côté de la capitale ?
— Ils sont pas mal sur le pied de guerre avec les différents mercenaires qui contre attaquent. Ils n'ont pas apprécié que Washington tente de les lâcher de cette façon, et certains n'ont pas eu la chance de Casanova d'être sauvé à temps. C'est une autre guerre qui se joue mais Washington l'a cherché.
— Ça m'amuserai de les voir venir te demander de l'aide. Souffla-t-il. Depuis le temps que je veux me les faire, le retour du bâton est plus que mérité.
— Ils ne peuvent pas, et ils le savent. Ils doivent assumer avec les hommes qu'ils ont en place. Nous verrons aux prochaines élections ce que ça dira.
— Ils comprendront peut-être qu'ils n'ont aucun réel pouvoir. Pas avec le Dragon. Sourit-il en m'agrippant par les hanches pour m'asseoir sur lui. Tu sais que j'adore ce regard.
— Certains sous-estiment qui nous sommes, d'autres en ont terriblement conscience et ne savent pas si c'est bon ou mauvais. Ils ont beau prendre ça par tous les sens, c'est très difficile de trouver un angle d'attaque que l'on ne connaît pas déjà.
— Difficile de faire face aux Dragons. sourit-il en m'embrassant dans le cou.
— Surtout quand il y a des dragons même dans leurs rangs. Ricanais-je doucement.
— Une vraie maîtrise de l'Art de la guerre hein. Ricana John. Compliqué de gagner une partie d'échecs quand tous les coups sont déjà pensés. On est toujours aussi admiratif de ton côté stratégique. C'est très... sexy.
Je ricanais en l'embrassant dans le cou, observant Hakan jouer à son petit bureau, visiblement très concentré dans sa tâche.
— Bourreau du travail à deux ans dis donc...
— L'entreprise familial a de beaux jours devant elle. C'est pire depuis l'ordinateur éducatif que lui a offert Peter pour Noël et j'ai plein de contrats à valider. Ricana John en montrant une petite pile de feuille sur son bureau.
— C'est pour éviter les dessins sur les vrais contrats ?
— C'est préférable oui. Ricana John avant d'attraper son téléphone de bureau. Faut que tu vois ça.
Un petit téléphone sonna sur le bureau d'Hakan qui décrocha en prenant un air sérieux.
— Bonjour monsieur Hakan. Les contrats sont prêt ?
— Hakan travail... Papa travail...
— Oh d'accord. Merci monsieur.
— ..voir sieur. Souffla Hakan avant de raccrocher tout en faisant semblant de prendre des notes.
— Je vais faire semblant de pas avoir vu ça. Riais-je.
—Tu l'as pas vu amener ses contrats à parrain ou à tonton Jo. Ria John. Il est très sérieux faut pas croire.
— Vous êtes un trio pas possible hein.
— C'est une façon de profiter de lui. Sourit John. Je ne sais pas si c'est ce que font les pères mais j'adore ça. Je peux travailler et l'avoir avec moi.
— C'est très mignon en vrai.
— C'est notre mini homme d'affaire qui est trop mignon. Sourit John en m'enlaçant. Et c'est toi qui m'as donné la possibilité d'être père. Un cadeau qui me rend chaque jour très heureux.
— 2.5 %... Vous voudriez le faire quand, le mariage ?
— Oh et bien ça dépend. Je ne connais pas les coutumes ou les pratiques de là-bas. Il faudrait voir si... au printemps c'est faisable. Qu'en penses-tu ?
— Je verrais avec Maikan, et on regardera pour la date alors.
Je m'installais contre John, observant Hakan qui continuait de faire son travail de secrétariat avant de me lever, ouvrant la porte de la salle privée de John, observant les photos accrochées. Je pris finalement place devant le piano, me mettant à jouer alors qu'Hakan venait s'installer contre moi, allant finalement s'installer sur John ensuite. John se pencha alors pour l'embrasser sur le crâne, un sourire tendre sur les lèvres puis le souleva doucement pour le porter.
— Je vais aller le coucher. Souffla-t-il doucement en se penchant pour m'embrasser.
— D'accord, Iris doit déjà être à la sieste aussi. Souriais-je
— Je vais le mettre avec sa sœur alors.
Il quitta ensuite sa salle et je me remis à jouer, observant finalement les photos avant de me lever et de m'étirer.
— Je vais aller faire ma séance de sport. Souriais-je à John en repassant.
— D'accord. A tout à l'heure alors. Sourit-il avant de m'embrasser. Bonne séance mon amour.
— La sœur de Lucas... Tu crois qu'elle va s'en tirer ? Soufflais-je en me redressant.
— Difficile à savoir. Il va falloir encore beaucoup de temps et d'aide je pense. Il y a encore de la peur dans son regard. Elle n'est pas encore dans une phase de reconstruction et son avenir me parait incertain pour l'instant. Répondit sincèrement John en glissant ses mains dans ses poches. Ça t'inquiète ?
— Ouais. Que de la peur et de la terreur au fond de ce regard. Probablement des marques cachées par ses longues manches alors que la salle de concert nous faisait crever de chaud. Pas de rage ou de colère comme pour d'autre.
— Tout le monde ne réagit pas de la même façon et n'ont pas forcément le caractère suffisant pour combattre ce genre d'horreur. Après ça peut être étouffé par sa peur et sa terreur, mais si elle reste comme ça, je crains que son avenir ne soit pas très brillant. Elle risque de sombrer plus qu'autre chose. Tu veux l'aider ?
— Elle a déjà des personnes qui l'aident, je ne peux rien faire si elle n'a pas le mordant dès le départ. Ce n'est pas de mon ressort ces choses là. Soufflais-je en m'allumant une cigarette. La sœur de Carlos, je peux, c'est comme un chat redevenu sauvage prêt à donner des coups de griffes à tout va si on l'approche... Mais Eliana, on verra avec le temps...
— La sœur de Carlos n'a pas le même regard mais elles n'ont pas le même âge non plus. Eliana va devoir affronter les regards et les comportements d'abrutis des garçons de son âge. Et si elle garde son visage de victime... Bref, je n'ai pas besoin de te dire ce qu'il pourrait se passer. Ces ordures lui ont pris beaucoup. Je lui souhaite de trouver la force suffisante pour combattre mais on ne peut pas faire le travail pour elle. Souffla-t-il en posant tendrement sa main sur ma joue. Va t'entrainer et profite en pour te vider la tête.
Je hochais doucement la tête, me penchant pour l'embrasser.
— À tout à l'heure.
— À tout à l'heure. Sourit-il en hochant la tête.
Je me dirigeais vers notre appartement, me changeant pour me mettre en tenue de sport, rejoignant ensuite ma salle pour faire ma séance. C'est Aaron qui vint m'interrompre en fin d'après-midi, m'entrainant vers le salon pour boire un café tout en me racontant la séance de presse d'aujourd'hui. J'en profitais pour le mettre au courant des dernières nouvelles de la journée, lui demandant ensuite s'il pouvait apprendre à Nora à se battre, lui expliquant que ce n'était pas un ordre, juste une demande en tant qu'amie.
— Si elle veut apprendre, je lui apprendrais avec plaisir oui. Sourit Aaron. Je dois justement aller les voir, j'ai promis de leurs donner des trucs qu'on vient de me remettre.
** Point de vue Aaron**
J'embrassais Naëlle avant de repartir de la Demeure, repartant en voiture pour aller à la ruche, allant directement chez Carlos.
— Salut ma boule de poils. Souriais-je en gratouillant le chaton.
Fantôme ronronna aussi vite en se frottant contre Aaron puis se dirigea tranquillement vers le sous-sol où se trouvait la salle d'entraînement.
— Oh, papa a besoin de se dépenser ? Soufflais-je en suivant le chaton.
Je m'appuyais contre le mur à l'entrée de la salle d'entrainement, observant Carlos.
— C'est l'idée de cette chasse à venir qui te donne le besoin de te défouler ?
— Faut avouer que l'idée est très motivante. Souffla-t-il en venant vers moi.
Il attrapa une serviette au passage et la posa autour de son cou avant de se pencher pour m'embrasser.
— Ton travail de star est fini ?
— Oui, j'ai ce qu'on a promis à tes deux gnomes d'ailleurs. Souriais-je avant d'attraper son menton. Qu'est ce qu'il y a ?
— Rien de méchant, t'en fais pas. C'est juste que ça fait remonter pas mal de chose. Pour moi comme pour Nora. Mais rien que je ne puisse gérer.
— Dit ça à ton sac de frappe dans les yeux. Ricanais-je.
Carlos tourna la tête vers le sac puis ramena son regard vers moi en se grattant la nuque tout en se pinçant les lèvres.
— Il se fait vieux. Faut que je pense à le changer. Ricana-t-il doucement. Les enfants sont rentrés si tu veux leur donner.
— C'est très moche d'accuser ce pauvre sac. Vraiment très moche. Allons voir les enfants.
— Ok. ricana Carlos.
Il alla récupérer son sweat puis se dirigea vers l'accès de la maison de Nora avec moi tout en s'allumant une cigarette.
— Madame Napoli t'a parlé de Nora ?
— Naëlle m'as demandé si je pouvais apprendre à se battre à Nora. Confirmais-je en m'allumant une cigarette. Mais tu sais que tout est dans ma voiture ?
— Oh merde. Oui. Pardon. S'excusa Carlos en s'arrêtant. Bon, bah demi-tour.
— C'est cette histoire de lui apprendre à combattre qui te perturbe autant ?
— Disons que ça s'ajoute. J'ai un peu la tête en vrac en ce moment. Désolé. souffla t-il avant d'ouvrir la porte du sous-sol. Pas mal de chose à penser mais pour Nora, c'est juste qu'il me faut travailler mon instinct de protection. La voir sur la défensive tout à l'heure tout en étant paralysé, c'est... difficile.
Je haussais un sourcil, me grattant la joue en le suivant.
— Méthode Naëlle je présume. Après ça doit être la méthode douce sinon tu serais bien plus en pétard que ça.
— Il ne l'a pas touché. C'est déjà ça. souffla Carlos en sortant de chez lui. Mais je comprends ce qu'elle a voulu faire. C'est juste l'effet que ça fait qu'il faut que je gère.
— Les faucons n'aiment pas du tout le contact eux non plus en fait. Ils sont habitués à n'avoir à le faire qu'en cas d'extrême nécessité. Mais oui, un jour il va falloir te pencher sur tout ça tu sais ? Soufflais-je en ouvrant le coffre.
— Je n'ai aucune idée de comment faire. Ça fait tellement d'année que je fonctionne comme ça... Les personnes auxquels je tiens se comptent sur les doigts d'une main et mon instinct est le même pour chacun d'eux. Compliqué de changer ça.
— Je ne parle de ton mode de fonctionnement mon écossaise. Soupirais-je en écossais tout en lui donnant les rouleaux contenant les affiches. Je te parle de cette histoire précise qui vous a marqué tous les deux. Il n'y a pas de mal à être protecteur.
— C'est une chose plus difficile ça. Je n'arrive même pas à imaginer un homme la touchant sans avoir envie de le saigner. Je ne vois pas comment je pourrais lutter contre ça. Cette histoire est trop ancrée.
— Ça explique sûrement le caractère de Luc. Soufflais-je en retraversant la maison dans l'autre sens pour rejoindre le fameux tunnel.
— Oui. Et il est bien plus fort que moi sur ce point. Mais la personnalité et les capacités de sa sœur aident surement. S'il y a bien une survivante que je connaisse, c'est bien elle.
— Détrompe toi, pendant très longtemps il faisait partit de ceux qui faisait tout pour que personne ne l'approche. Sauf que le koala n'a jamais été du genre à rester en place, et il y a beaucoup de fois apparemment où elle disparaissait de leurs vies purement et simplement. Ça reste un traumatisme très visible chez lui, le fait de perdre sa famille du jour au lendemain. Sa capacité à fuir tout engagement en est la preuve la plus flagrante. Et elle, elle a encore pas mal de séquelles aussi, mais j'imagine que c'est logique avec tout ce qu'elle a dû endurer pendant cinq ans. On ne peut pas ressortir pareil de telles choses.
— C'est une survivante et une battante. Elle revient de loin mais nous sommes beaucoup à avancer sans oublier. Tu en es aussi la preuve. Souffla-t-il en se penchant pour m'embrasser avant d'ouvrir la porte.
— Bonjours les gnomes. Souriais-je en apercevant les deux enfants.
— Aaron ! hurlèrent-ils en se précipitant vers moi. Maman ! Y a tonton et Aaron !
— J'arrive. ricana-t-elle en sortant de la cuisine.
J'embrassais les deux, sortant les dvd du sac que je tenais.
— Ça c'est ce qu'on vous avait promis. Le deuxième y'a une surprise dessus. Et tonton a une autre surprise dans les mains de la part de votre oncle Angus.
— Tenez. Sourit Carlos.
— Oh c'est génial ! sourit Allan. Merci. Viens Shona on va regarder ça.
— Et toi t'as eu ton cadeau ? demanda Shona en levant la tête vers Aaron.
— Shona ! Allez viens. Insista son frère en la tirant pour aller dans leur chambre. A tout à l'heure !
— Pas de bazar dans la chambre. Je viendrais vous aider à accrocher les affiches tout à l'heure. Ricana Nora.
— C'est supposé être quoi mon cadeau ? Ricanais-je en regardant Nora.
— Aucune idée. Ricana-t-elle. Avec eux faut pas chercher.
Elle jeta un regard en coin à Carlos qui haussa doucement les épaules en se grattant la nuque puis proposa un verre aux deux.
— Allons dans le salon. Sourit-elle.
J'alternais mon regard entre les deux, haussant un sourcil et Carlos prit aussi vite le chemin vers le salon.
— Je vais préparer les verres. Souffla-t-il.
Nora ricana en le voyant fuir puis enroula son bras autour du mien.
— Allez. Tu vas me raconter ta journée de star.
— Eh bien show télé et séances photos avec les mecs d'ACDC. Séance qui a durée, sans grande surprise mais tu sais comment son les mecs d'ACDC. Et toi ta journée ?
— Oh oui. Ricana-t-elle. Oh moi, rien de surprenant. A part peut être la visite de madame Napoli.
— Je me doutes. Tu veux en parler ? Soufflais-je en l'arrêtant.
— C'est... Disons qu'elle m'a mis dans une situation et que je ne m'y attendais pas. Mais elle voulait connaitre mes réactions et... Ça faisait longtemps que je ne m'étais pas senti comme ça. Elle m'a proposer d'apprendre à me battre. Avec ou sans arme.
— Senti comment ?
— Sur la défensive et prête à... J'ai pris ma lame. Tu sais, c'est comme si une décharge dans la nuque. Il n'était pas menaçant mais le fait qu'il s'avance vers moi... Je ne sais pas ce que j'aurais fait s'il avait continué.
— Tu aurais paniqué et attaqué.
— Sûrement oui. Souffla-t-elle. Tu étais au courant pour les Ferri ? Elle les a trouvés.
— Elle me l'a dit quand je suis passé à la Demeure, je présume qu'elle parlait d'eux quand elle a dit qu'on devrait ramener des personnes si Carlos pouvait pas se joindre à la partie.
— Ça fait 8 ans qu'il attend ça. Y a peu de chance qu'Elena ne le laisse pas y aller. Sourit-elle. Allons nous asseoir.
Je hochais la tête, la suivant dans le salon où j'observais Carlos.
— Tu sais que tu semble autant en panique que pour cette histoire de clefs ?
— Cette histoire de clés ? sourit Nora en levant un sourcil.
— C'est... Oui. C'est quand j'ai... C'était le double des clés de chez moi. Je voulais le donner à Aaron mais... Tu sais quoi.
— Hm. Oui. Tu devais être en panique clairement. Ricana Nora.
— Je l'étais. Ricana doucement Carlos en amenant les verres.
— Ouais, et encore parce qu'il avait laissé trainer l'enveloppe et qu'il s'est précipité pour la cacher.
— Oh oui. Très discret. Ricana Nora.
— Hey. Je laisse plus trainer d'enveloppe maintenant. Ricana Carlos en s'asseyant.
— Si je vais interroger Shona, elle va me parler d'enveloppe aussi ? Demandais-je en m'allumant une cigarette tout en observant Carlos.
— Je.. J'en sais rien. Souffla Carlos en haussant les sourcils. Je... Je ne sais pas à quoi elle... Elle est pas... continua-t-il en regardant sa sœur.
— Je peux aller lui poser la question si tu veux. Ricana Nora. Au moins on sera fixé.
— Quelle bonne idée Nora. Allons voir ma fiancée. Souriais-je en me levant.
— Oh Bordel. Souffla Carlos en les suivant aussi vite.
Nora alla ouvrir la porte de la chambre, retrouvant les enfants devant la vidéo du concert.
— Shona ? Tu peux nous dire de quoi tu parlais tout à l'heure ? Pour le cadeau d'Aaron.
— Bah non. C'est un secret. Souffla-t-elle en haussant les épaules.
— Oui. C'est un secret. Faut pas le dire. Ajouta Allan en écossais.
— Et tu veux pas me dire ce secret ? Soufflais-je en m'accroupissant devant elle.
— Bah je l'ai déjà dit à la dame trop belle alors je sais pas si je peux.
— La dame trop belle ? Ricanais-je. Laquelle ?
— Celle qui vole et qui chante et... l'amoureuse d'Allan.
— Hey ! râla son frère avant de rougir.
— Ohhh. Mon koala donc. Souriais-je en sortant mon téléphone.
— Attend. Au concert ? souffla Carlos en haussant les sourcils.
— Bah oui.
— C'est... Oh bordel.
— Sweetie ?
— Pardon mon koala. Ricanais-je. Dis moi, Shona t'as confié un secret au concert ?
— Shona... La fille de Nora... Au concert... Pfiouuuu... Secret professionnel ?
Je haussais un sourcil, regardant mon téléphone alors qu'elle venait de me raccrocher au nez.
— Ok... Et vous parliez de quoi pour que tu lui dises ton secret ? souriais-je à Shona.
— On parlait de... de toi. rougit Shona. Parce que j'ai dis que... que quand je serais grande, je...
— Elle veut se marier avec toi. souffla Allan.
— Mais ! rougit de plus belle Shona.
— Oh. Lâchais-je.
— Voilà voilà. Bon, j'ai encore un peu de boulot. Je vais vous laisser. Souffla Carlos en se passant une main dans les cheveux.
J'observais Carlos fuir, tapotant les cuisses de Shona.
— Ok. J'ai besoin d'un verre. Merci ma puce.
— De rien. Me sourit-elle.
— Vodka ? ricana Nora.
— Ouais. Soufflais-je en la suivant.
Elle alla chercher un nouveau verre puis attrapa la bouteille de Vodka avant de revenir s'asseoir avec moi.
— Je te laisse doser. Ricana-t-elle en posant le tout devant moi.
Je me servis un grand verre, le buvant cul sec avant de souffler, m'allumant un mélange.
— Tu sais qu'il a fini bourré au nouvel an ? Bon, Naëlle aussi forcément. Mais tu connais ton frère dans ces cas là... Il parle encore plus sans réfléchir.
— Réussir à la rendre saoul est un sacré challenge. Ricana-t-elle. Et oui. Il a tendance à moins contrôler ce qu'il dit. Pourquoi ?
— Les deux étaient donc bien lancé, et forcément on est arrivé au moment des idées foireuses d'une Naëlle bourrée, décidée à aller en ville pour continuer de boire. Ton frère grave partant dans l'idée, donc j'ai dit à John qu'on était bon pour les suivre. Amenant à un... Un peu plus et je t'épouse de la part de ton frère.
— Oh ! ria Nora aussi vite. Je vois. Et vous en avez reparlé ? Tu sais qu'il ne se souviens pas forcément de tout ce qu'il dit dans ces cas-là.
— Pas du tout. Je lui ai même pas dit qu'il avait dit ça. Avouais-je. C'est la première fois qu'on me disait un truc pareil et je voulais pas le mettre mal à l'aise.
— Il est toujours mal à l'aise le lendemain d'une cuite. Il sait qu'il parle sans frein. Ricana doucement Nora. Et c'est vrai qu'avec lui les choses sortent naturellement, mais tu l'as beaucoup changé et être en couple malgré ce qu'il en pensait avant, le rend vraiment très heureux. Le double des clés, le fait d'officialiser le couple en venant te présenter à nous. Tout ça, il ne l'avait jamais fait. J'avoue que c'est surement... surprenant quand il sort ce genre de phrase mais tu le connais bien et je n'ai pas besoin de te dire que c'est toujours sincère. Vous n'avez jamais parlé... projet ou autre pour votre couple ?
— On mène une vie de dingue l'air de rien. Et avec tout ce qu'il y a eu depuis un peu plus d'un an... C'est... Non. J'ai pas pris le temps.
— Tu as fait quand même une sacrée démarche en annonçant ton couple. Personne n'avait fait ça pour lui avant. Bon en même temps, personne n'était en couple avec lui.
— Parce que je trouvais pas ça honnête de.. Ça m'énervait de dire que j'avais personne dans ma vie alors que c'était faux. Qui est cette personne, ça regarde pas les gens, mais renier son existence ça m'énervait. Dans notre monde c'est différent, c'est juste pour éviter que l'autre serve de cible. Pourquoi il a jamais été en couple avant ?
— Et bien. C'est... Ça vient d'un problème familial, je dirais. Notre père était parti en Sicile à cause de notre grand-père qui avait trompé notre grand-mère. Les deux ne se sont plus jamais reparlé par la suite et il y a eu mon histoire. Alors les mensonges, les tromperies... tout ça c'était ce que se faisait un couple pour lui.
— J'avoue que mon historique lui donne pas tort. Ricanais-je doucement.
— C'est une chose qui le met hors de lui. Les gens font du mal aux autres souvent par pur égoïsme. Son métier à jouer aussi beaucoup. Trouver quelqu'un qui accepte sa façon de vivre n'est pas chose facile.
— C'est clair.
Je versais un verre à Nora, m'en resservant un.
— Tu veux que je t'apprennes à te défendre ?
— J'aimerais savoir rendre les coups. Et aussi peut être apprendre à contrôler certains réflexes. Sourit-elle en hochant la tête.
— Je t'aiderais alors, je vais t'apprendre tout ça.
— Je te préviens, un débutant est plus doué que moi. Ricana-t-elle avant de boire une gorgée.
— C'est pas grave ça. L'important c'est de faire en sorte que ça te fasse du bien et que tu apprennes.
Elle hocha la tête en lui souriant avant de ramener son regard derrière moi.
— Re. Sourit timidement Carlos en revenant. C'est... Juste pour savoir si tu manges à la maison ce soir. Je vais commencer à préparer le repas du coup... Tu...
— Je sais pas, tu comptes partir en courant de chez toi aussi ou pas ? Demandais-je en haussant un sourcil.
— Je... Non. désolé. J'ai... souffla Carlos en se frottant la nuque. J'aurais pas dû... Promis je fuis pas.
Je ricanais doucement, reposant mon regard sur Nora.
— Je t'envoie un message pour te dire quand je pourrais venir, ok ? Souriais-je
— D'accord. On fait comme ça. sourit-elle.
— Merci pour le verre et bon courage avec tes deux gnomes. Ricanais-je en me levant.
J'allais embrasser les enfants, rejoignant finalement Carlos pour retourner chez lui.
— Je vais me changer avant d'aller préparer le repas. Je reviens tout de suite et... c'est vrai hein, c'est pas une fuite.
— Espérons, ça ferait con pour tes hommes de te voir t'échapper de ta propre fenêtre. Souriais-je en m'asseyant.
— Je... Oh bordel. J'vais le payer longtemps ça. ricana Carlos en se grattant la tempe. Bon, je fais vite.
— Je ne vois pas pourquoi tu dis ça. Ricanais-je en grattouillant le chaton. Ah toi tu fuis pas hein ?
— J'vais le payer cher... souffla Carlos en partant dans sa chambre pour se changer.
Il revint quelques minutes plus tard et il se servit ensuite un verre puis m'embrassa avant d'aller dans sa cuisine, posant son verre après avoir pris une gorgée, se mettant aussi vite à la préparation du repas.
— Pourquoi tu as fui alors ?
— Pourquoi j'ai... répéta Carlos en relevant la tête de son plan de travail. Oh euh... C'est... La discussion dont parlait Shona avec madame Napoli... Je me suis souvenu qu'elle... Elle avait... littéralement beugué et je savais pas de quoi elles avaient parlé. Du coup, là j'ai... J'ai compris le sujet et j'ai pas réfléchit, j'ai fuis clairement lâchement. Encore désolé.
— Parce que Shona veut m'épouser ?
— Je ne crois pas que ça aurait suffit à faire beuguer ta patronne. Souffla Carlos en reprenant sa préparation. Mais... Disons que... Il est possible que les enfants aient entendu une discussion que j'ai eu avec Nora. Dans le doute... Je suis partie. Ça m'a mis mal à l'aise.
— C'est très réussi si tu cherches à ce que je continue mon interrogatoire tu sais ?
— Oh euh... souffla Carlos en relevant la tête. C'est... On parlait de... de toi, moi notre couple quoi. Tu vois ? C'est... Mais c'était avant le concert. Juste après le jour de l'An.
— Elle doit vraiment bien se marrer ta sœur.
— Ça j'en doute pas. souffla Carlos en commençant à faire revenir sa préparation.
Je relevais le regard du chaton en sentant un regard, haussant un sourcil.
— Oui ?
— Hein ? sursauta Carlos. Oh. Non rien. Je... je me disais juste que... J'adore vraiment quand tu es là... Je veux dire... avec moi. Sourit-il en se grattant la nuque. C'est... Je peux te poser une question ?
— Bien sûr.
— C'est... Je sais jamais vraiment comment ça fonctionne. Je veux dire un couple. C'est... Comment ça marche ? J'veux dire... Après.
— Après... Après quoi ? Soufflais-je en arrêtant de grattouiller le chaton.
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