Chapitre 4. Le Grand Procès. Partie 1
Cela faisait une semaine, jour pour jour, que l'assistante de Carla avait été prendre la déposition de Vincent, assistante soigneusement choisit par moi, qui ne fut autre que Sophia Sazonov, cette même Sophia qui fût celle qui mit Vincent en séance de soumission. Évidemment cela mit Vincent dans un état de colère assez intense et l'entretien s'alterna entre insultes et silences comblés par l'invocation du 5eme Amendement de l'avocat choisit pour sa défense, mademoiselle Livia Bariani.
La semaine avait aussi servi à faire venir les témoins ainsi que les Salvatore, accueilli et protégé par la ruche et les hommes de Carlos. Bien sûr les Castello allaient devoir aussi répondre à leur tour des accusations à leur encontre et furent livrés par Silvio à la demande d'Elena. Sept juges allaient présider le procès, chacun représentant le pays d'une mafia, trouvant alors, la Sicile, la Russie, le Japon, la Chine, l'Italie, l'Écosse/Irlande et les États-Unis. Tout était à ce jour fin prêt et c'est à New York que tous se retrouvèrent.
Le choix de la demoiselle pour Amaro ne m'avait pas surprise, même si je ne pouvais nier mon mépris pour ce choix.
Aujourd'hui se tenait le fameux procès qui se tenait sur New-York, et après avoir constaté que le sommeil ne viendrait pas, j'avais fini par aller méditer sur le toit dans la bulle de végétation fait par Jo, finalement rejoint par Carla très tôt dans la matinée. John s'étant mis à part, un peu plus loin sur le toit et se vidait totalement la tête en faisant descendre au plus bas sa respiration.
Je finis par ouvrir les yeux au son d'une alarme, prenant le temps de m'étirer avant de me pencher vers Carla, l'enlaçant tendrement en caressant ses cheveux.
— Ça va aller ?
— C'est l'heure du combat. souffla Carla en restant blotti contre moi. Je suis prête.
— Tu as pu apprendre des choses avec Aaron ? Demandais-je en continuant de lui caresser les cheveux.
— Oui. Énormément. Plutôt bon comme prof. Ricana-t-elle doucement. Ça va beaucoup m'aider.
— N'oublie pas que c'est un manipulateur hors pair et un très bon menteur. Toute ta formation de ces dernières années va t'être utile. Et si tu sens que tu va t'énerver, fais des exercices de respiration comme ton frère t'a appris, ok ?
— Si j'en ressens le besoin, je demanderais une pause aux juges pour pouvoir faire les exercices. Je sais qu'il va essayer de jouer la carte du père. Je me suis préparée aussi à ça. Pour le reste... et bien nous verrons quel spectacle il nous réserve.
— Un numéro version Amaro sans aucun doute. Soupirais-je. Allez, allons nous préparer. Souriais-je en l'embrassant sur le front.
— Oui. Sourit Carla avant de se relever.
Je sortis de la bulle avec elle, allant embrasser John dans le cou.
— Mon amour, allons nous préparer.
John inspira avant d'ouvrir les yeux puis fit quelques mouvements de nuque avant de tourner la tête vers moi en souriant.
— Allons-y. souffla-t-il avant de se relever.
— Allez beau cul. Souriais-je en lui fouettant ses fesses de la main.
— Tu sais que je vais devoir te rendre cette fessée. Ricana doucement John.
— Faut que j'y mette plus de force alors. Rétorquais-je en haussant un sourcil.
— C'est toujours plus sympa quand c'est fait avec force. Rétorqua John, un sourire en coin. Et j'ai eu un très bon prof pour ça.
— Et si je mords les fesses alors ? Ricanais-je en rejoignant la penderie.
— Ça à l'air très excitant comme proposition. Et ça me donne envie d'en faire autant. Ricana-t-il en retirant son haut pour se changer.
— On règle ça ce soir alors ? Répondis-je avec un sourire en coin en me déshabillant.
— On règle ça ce soir. Sourit John en attrapant ses vêtements.
J'allais me prendre une douche rapide, revenant dans la penderie pour enfiler un tailleur, allant ensuite me coiffer et me maquiller. Je m'allumais finalement un mélange en préparant deux cafés, tendant le sien à John.
— Ça va aller, tu as eu assez de temps ?
— Merci. Souffla-t-il en prenant le café. J'espère. Je ne peux pas en être totalement sûr, mais j'ai scindé les choses et ce sera plus simple en venant en tant que Samurai plutôt que John, ça va au moins limiter le côté trop émotionnel. Et toi ? Tu vas tenir ?
— Il va falloir. J'y vais en tant patronne des Dragons aussi alors mon attitude sera autant disséquée que celle d'Elena. Et je refuse de montrer quoi que ce soit à Amaro, même si son petit numéro avec son avocate va très certainement m'agacer si cette abrutie s'est fait avoir. Ahh... Les Castello parents aussi. Une forte envie de meurtre, mais rien d'inhabituel quoi. Gérable.
— Il vaut mieux s'attendre à tout. C'est clair. Souffla John. Shiro a promis de rester à l'écart à condition que je ne craque pas. Alors, je vais devoir garder mon plus grand sang-froid pour éviter un carnage aussi.
— Je peux t'administrer un calmant, tu sais ? Le même genre que tu as vu sur Hakane et Cole pour l'histoire d'Arno.
— Je veux être en pleine possession de mon corps. Au pire, je te piquerais une ou deux tafs de tes mélanges si j'en ressens le besoin. Je préfère procéder comme ça.
— Ce serait le cas. Tu seras juste très calme. Si jamais tu changes d'avis, tu fais signe à Ritchi. Il nous accompagne.
— D'accord.
— Au pire, applique le conseil que tu as donné à ta sœur. Fais des exercices de respirations. Et si jamais tu sens que tu vas craquer, tu sors pour prendre l'air et te reprendre. N'oublie pas l'ennemi face à toi, et il va user très certainement de tous les stratagèmes.
— L'art de la guerre prépare tout guerrier à vaincre. Et je connais l'ennemi plus qu'il ne me connait. Je pars avantager.
— En effet. Souriais-je avant de finir mon café.
Je me penchais pour l'embrasser, embrassant les marques de morsure dans son cou, allant finalement enfiler ma veste longue en cuir.
— Allez, en route.
— C'est parti. Souffla-t-il en attrapant sa veste de costume.
— Ça me fait penser qu'on a jamais fait ça encore dans le bureau de Monsieur Moore. Tiltais-je en refermant derrière nous.
— Oh ! Je suis sûr qu'il en serait ravi. Sourit John en levant un sourcil.
— Faudra faire ça alors. Soufflais-je en m'approchant de son visage.
— Y a aussi une grande salle de réunion, avec une grande table et de grandes vitres... sourit-il en venant caresser mes lèvres des siennes.
— Et beaucoup d'employés, petit pervers.
— Le bureau ce sera très bien. ricana-t-il.
Le trajet jusqu'au lieu où se tenait le procès nous servit principalement à échafauder toute sorte de plans sur les lieux encore à faire, parvenant un peu trop vite sur place. L'immeuble avait été choisi pour son emplacement entre le territoire des dragons et celui de la Cosa. Officiellement un terrain neutre, officieusement, cela permettait aux dragons et à la Cosa d'y assurer la sécurité. Lieu tenu secret pour tout le monde forcément, on était pas dingue à ce point là.
J'observais les gardes de la Cosa, m'allumant une cigarette.
— Bon bah... Youhou.
— Youhou. Souffla John.
Lorsqu'on arriva devant les portes, ce fut Carlos et Shal qui nous accueillirent, ouvrant aussi vite pour nous faire entrer en inclinant leur tête pour nous saluer.
— Monsieur et Madame Napoli, bonjour. Souffla Carlos. La porte juste en face.
— Minute. Souffla Ritchi. Ma douce...
Je penchais la tête en arrière, faisant la moue avant de hausser les épaules, tendant ma cigarette à John pour qu'il me la tienne avant de passer mes mains dans mon tailleur pour ôter mes lames, les tendant au fur et à mesure à Shal.
— T'as pris l'armurerie encore... Soupira Ritchi.
— Non. Marmonnais-je en continuant d'en ôter.
Shal se retint de rire, récupérant les lames une à une puis me remercia avant de les placer dans une mallette qu'il étiqueta aussi vite. Carlos observa John quelques secondes puis tendit sa main vers lui.
— Vous serez plus léger après. Sourit-il.
John soupira en ôtant sa veste puis la tendit à Carlos qui fut surpris par son poids.
— Qu'est ce que... souffla Carlos en retournant la veste pour observer l'intérieur. Oh merde. Ok... Est-ce que votre pantalon fait le même poids, monsieur Napoli ?
— Je... Non. Juste... souffla-t-il en sortant lames de son dos.
Carlos les prit en secouant la tête puis plaça le tout dans une autre mallette que Shal étiqueta.
— Vous pouvez entrer maintenant.
— Je peux faire la fouille si tu veux. Lançais-je à Carlos avec un grand sourire.
— Intenable ces deux-là. Vraiment pas marié pour rien. Soupira Ritchi.
— C'est ce qu'on appelle sortir toujours couvert. Sourit Carlos. Je m'abstiendrais de venir chercher les autres, que ce soit les vôtres ou ceux de votre mari.
— Comme si j'en avais gardé. Souriais-je. Mon amour par contre toi, finis d'ôter. On sait jamais. T'en fais pas, ta sœur aura le droit à la même.
— Hey, c'est pas juste. S'offusqua John avant de se pencher à son oreille. Nous savons tous les deux que ton soutien-gorge peut contenir encore plus de lames que ma veste mon amour. Murmura-t-il.
— Parce que j'ai ôté toutes les lames à ma portée en cas de réflexe. Et que je te connais. S'il se prend une lame, ce sera trop facile. Soufflais-je en japonais.
John soupira en se redressant puis se baissa vers ses chevilles avant de défaire les deux rangées de lames placées autour de ses mollets puis les tendit à Carlos en se redressant.
— Vraiment pas ton mari pour rien. Soupira Ritchi.
— Je sais. Souriais-je. Alors il m'en reste bien, mais la bienséance m'oblige à ne pas les ôter en public. C'est des places assignées ?
— Évite de sortir le jouet dans ta poche ou je t'endors. Souffla Ritchi en japonais.
— Juste un côté défense et un côté plaignant. Vous pouvez vous asseoir où vous voulez. De derrière les avocates jusqu'au fond de la salle. Répondit Carlos en levant un sourcil tout en observant John.
— Toi aussi tu veux voir son gros bâton ? Souriais-je en haussant un sourcil.
— Bordel tu m'épuises déjà. Grogna Ritchi. Allez en route. T'as beau trainer, ça n'empêchera pas qu'on doit y aller.
— Mouais. Marmonnais-je en me rallumant une cigarette alors que mon visage redevenait impassible. Allons-y. Bon courage messieurs.
— À vous aussi. Souffla Carlos.
On entra alors à l'intérieur et l'on passa les portes de la salle sous la surveillance de Karel et d'un autre garde.
— Bonjour monsieur et madame Napoli. Côté gauche pour les plaignants. Sourit Karel en inclinant sa tête.
— Bonjour Karel. Bon courage. Soufflais-je en m'arrêtant à côté de lui.
— Oh une simple mission de surveillance. On devrait pouvoir s'en sortir. Sourit-il. Bon courage à vous pour tenir là-dedans.
— Ouais. Ça va être gerbant. Soufflais-je avant de lui tapoter le bras.
J'observais la salle, me retenant de soupirer en rouvrant la porte.
— John, va rejoindre le premier rang s'il te plait, je reviens. Soufflais-je avant de l'embrasser.
Je sifflais après Nino, lui faisant signe de me rejoindre alors que je ressortais, le laissant avec Shal en embarquant Carlos avec moi.
— C'est le moment de ramener le fantôme. Le prévins-je en écossais. Nous allons devoir aller saluer les juges avec Elena en tant que dirigeantes.
— Très bien. répondit en écossais Carlos en hochant la tête tout en se redressant dans un air beaucoup plus sérieux. On peut y aller quand vous voulez. On récupère Elena au passage.
Je hochais la tête en m'étirant, faisant craquer ma nuque avant de soupirer, me stoppant devant la double porte, venant bloquer tout sentiment et ressenti, arborant un masque de froideur.
— En piste alors.
J'ouvrais la porte, rejoignant le premier rang pour m'arrêter devant Elena.
— Il est l'heure de la politesse. Allons-y avant que l'abruti arrive.
— Et bien, débarrassons-nous de cette corvée alors. Répondit Elena en se levant.
Je hochais la tête, l'entrainant avec moi vers le couloir qui menait à la salle où se trouvaient les juges, traversant le couloir avant d'entrer dans ladite salle.
— Madame, messieurs, bonjour. Les saluais-je en entrant.
— Oh. Bonjour Mesdames et monsieur. Voici la patronne de la Cosa, je présume. Sourit la femme en premier. Enchanté.
Les hommes suivirent pour les salutations, observant la patronne de la Cosa et Carlos.
— Nous espérons que tout se passe pour le mieux et qu'un jugement impartial soit prononcé. Souffla Elena après avoir répondu aux salutations.
— Bien sûr. Répondit le représentant du Japon.
Je tournais le regard vers la femme présente, l'observant ouvertement.
— Est-ce utile de préciser qu'en qu'à de doute sur votre neutralité, je n'hésiterais pas à vous tuer ?
— Non. Souffla la femme en secouant la tête.
— Pourquoi auriez-vous un doute ? Demanda le représentant russe.
— Parce que l'accusé est un grand amateur de la manipulation. Surtout avec les femmes. Le sexe faible, tout ça tout ça. Alors ça m'agacerait vraiment qu'un des juges lui donne raison. Mais il n'y a pas de raison. Souriais-je finalement. Bon jugement à vous.
— Pourquoi ne pas avoir été dans les juges ? Demanda la femme.
— Ça ne vous regarde pas.
Je lançais un regard glacial à la curieuse, me dirigeant vers la sortie avec les deux autres, claquant de la langue tout en marchant dans le couloir.
— Je déteste ce genre de gonzesse.
— J'ai hâte de voir, si elle ose poser des questions directes à Carla. sourit Elena.
— Elle ne prendra pas le risque. Pas après cette discussion. Souffla Carlos.
— Espérons pour elle. Je déteste vraiment les femmes qui pensent avec leurs petites culottes.
Carlos ricana doucement et m'accompagna avec Elena jusqu'au premier rang. Je pris place à côté de John, posant ma main sur la sienne en me rallumant une cigarette. J'observais Carlos repartir ses ordres, croisant le regard de Silvio et je le saluais d'un signe de tête, Silvio me répondant aussi vite de la même manière. John serra ma main en prenant une profonde inspiration puis observa les juges entrer, je serrais sa main, la caressant du pouce alors qu'Angelo posait sa main l'air de rien sur l'épaule de John.
Une fois les juges installés, les gardes ouvrirent la porte pour laisser entrer Vincent et son avocate. En entrant dans la salle, Vincent leva les sourcils en apercevant Carla et se pencha aussi vite vers son avocate pour lui parler à l'oreille. Elle hocha la tête avant de tourner la tête vers la table des avocats plaignants et leva aussi vite les sourcils en reconnaissant Carla, lançant plusieurs inspirations en allant s'asseoir côté défense.
— On dirait qu'elle vient de vous reconnaitre. Souffla doucement Sophia à Carla.
— J'ai vu. Oui. Répondit Carla en continuant de consulter son dossier l'air de rien.
— Oh votre...
— Regarde encore mon frère et je te jure que tu n'auras même pas le temps d'un procès.
— Oh je... Oui. Excusez-moi. Répondit Sophia en ramenant son regard face à elle.
Je haussais un sourcil, plantant mes ongles dans la main de John en énumérant mentalement toute les façons de la tuer, gardant un masque neutre, finissant par observer l'avocate d'Amaro. Je retins de peu une grimace de dédain, continuant de fumer l'air de rien en reposant le regard devant moi.
— Bien, si toutes les parties sont présentes, nous allons pouvoir commencer. Lança l'un des juges.
— Avant de commencer ce procès, j'aimerais pointer du doigt le côté personnel et émotionnel pour l'avocate de la partie plaignante. Je pense qu'il serait préférable que Maître Gomora se récuse.
— Messieurs et Madame les juges. En temps normal, j'encourage ce genre de démarche lorsque je me retrouve face à une débutante et j'espère pour monsieur Amaro que Maître Bariani n'en est pas une. Sourit Carla. Je n'ai aucun lien personnel, émotionnel ou même, soyons fou, affectif, envers l'accusé et je suis en pleine capacité de mes moyens pour procédé à son jugement.
— Vous dites n'avoir aucun...
— Excusez-moi. Nous sommes là pour un procès ou pour une étude psychologique ? Parce que je serais ravie de pouvoir en discuter avec vous, mais je vous avoue que cela fait plusieurs mois que je travaille ce dossier et même si votre tentative est... presque intéressante, en tout cas à l'époque où j'étudiais à l'université, il me semble que messieurs et madame les juges ont autres choses à faire. Alors à moins que vous ayez d'autres arguments pour nous faire perdre notre temps... Pouvons-nous commencer maintenant ?
— Surtout que si on doit parler du côté personnel et émotionnel, écarter les cuisses pour son client c'est pas super éthique. Lâchais-je en haussant un sourcil avec un visage neutre.
Les juges et l'avocate de la défense posèrent leurs regards sur moi en levant les sourcils puis revinrent sur la discussion.
— Maître Gomora n'a pas l'air affecté par la présence de l'accusé.
— Affectée non. Mais concernée étant donné le nombre de chefs d'accusation. Et il me tarde de pouvoir mettre au grand jour tout cela, vos honneurs.
— Très bien. Commençons alors. Répondit l'un des juges.
Bordel, c'est juste un jouet pour Amaro cette « avocate »...
Je soupirais doucement, continuant de caresser la main de John.
— Bien pouvez-vous présenter les chefs d'accusation avant de lancer votre présentation.
— Avec plaisir votre honneur. Sourit Carla en se levant.
Elle s'avança devant les juges puis se tourna vers l'assemblée.
— Pour commencer, je vais énumérer chacun d'eux et vous comprendrez à la fin, j'en suis sûr, de la gravité des accusations et de l'importance d'un verdict juste et sans appel.
— Nous vous écoutons Maître Gomora.
— L'accusé ici présent est accusé de torture et meurtre sur des civils non impliqués dans un clan et sans autorisation de son supérieur qui en passant se trouvait être la patronne de la Cosa. Ensuite nous ajoutons à cela, complot, incitation aux meurtres, trahison, dissimulation de preuves, subornation de témoins, calomnie et fabrication de preuves.
— Vous venez de nous citer pratiquement tous les crimes possibles et imaginables. Intervint l'avocate de Vincent.
— Ce n'est pas ma faute si votre client voulait battre un record. Et je vous rappelle que vous n'avez pas à intervenir lors de ma présentation. Avez-vous vraiment votre diplôme Maître Bariani ?
— Continuez Maître Gomora. Et Maître Bariani, j'espère que votre présentation se déroulera dans les règles.
— Oui. Excusez-moi votre honneur.
Carla se déplaça alors pour se positionner face à Vincent et ramena à nouveau son regard vers l'assemblée.
— Tous les chefs d'accusation seront présentés un à un et je présenterais les preuves nécessaires pour appuyer les faits. Vous aurez des noms, des dates et des pièces à conviction pour avérer tout cela.
— Bordel elle a laissé son cerveau avec sa culotte ou quoi celle-là. Marmonnais-je en russe.
— Je crois surtout qu'elle est complètement déstabilisée par Carla. Murmura Elena en russe. Elle semble la connaitre et elle sent la panique à plein nez.
Carla s'avança en souriant vers la table de Vincent, l'ignorant totalement en fixant son avocate puis se pencha vers elle.
— Alors normalement, c'est à vous. Je vais retourner m'asseoir et vous, vous allez pouvoir vous lever. Ça vous semble faisable ? sourit Carla avant de se redresser pour aller s'asseoir.
L'avocate observa Carla repartir puis ramena son regard vers son dossier, relisant rapidement les points que lui montrait Vincent et se leva à son tour pour sa présentation. Je fis des exercices de respirations, me rallumant une cigarette.
— Maître Gomora vient de vous présenter, non pas un homme accusé de crimes, mais plutôt un monstre les ayant pratiquement tous fait. C'est un peu comme acheter tous les tickets de tombola pour être sûr d'en avoir un gagnant. Commença l'avocate. Pour ma part, j'aurais aussi à présenter, certains chefs d'accusation. Maltraitance, détention, violation de droits fondamentaux devant garantir la sécurité d'un citoyen et je m'arrêterais là. Mon client est aujourd'hui présenté comme les douze plaies de l'Egypte mais c'est une victime que vous entendrez lorsqu'il devra témoigner. J'attends que ce jugement rétablisse les droits de mon client et nous demanderons aussi réparation
Je haussais les sourcils, complètement estomaquée, comme les juges, tapotant la cuisse de John avant de me lever, me dirigeant vers la sortie pour sortir de la salle, lâchant mon fou rire.
Je soufflais en essayant de reprendre mon sérieux, m'allumant un mélange.
— Bordel ça donne ça quand on baise trop fort une femme alors !
Je terminais mon mélange avant de l'écraser, secouant la tête avant d'entrer de nouveau, reprenant place à côté de John en prenant sa main, la caressant doucement en la serrant tendrement. Carla continuait de développer le déroulé de ce fameux soir et John finit par fermer les yeux en se tendant, voyant défiler des images dans sa tête faisant s'agiter aussi vite le Démon. Angelo se pencha pour enlacer John, lui parlant à l'oreille du japon, le forçant à l'écouter en caressant doucement son torse et il hocha lentement la tête en reprenant doucement sa respiration, se focalisant sur la voix d'Angelo pour ne pas entendre le développer de Carla. Je continuais d'écouter en gardant un visage neutre, caressant la main de John en regardant le déroulé de Carla.
— Maintenant je vais vous présenter la première preuve. Continua Carla en s'approchant de sa table. L'arme. Voici l'arme ayant été utilisé pour ces meurtres et les analyses balistiques, intérieur, extérieur et terminale nous ont aussi permis de relier ce crime horrible à celui de... à ceux de Luciano et Selena Napoli, couple civil n'ayant aucun lien avec la mafia. Et avant que Maître Bariani ne se lance dans une objection quelconque, je préciserais que c'est en retrouvant leur corps que nous avons pu faire le lien avec l'arme. Pour appuyer tout cela, je vais faire appel à mon premier témoin. Madame Naëlle Napoli.
— Oh god. J'avais zappé. Soufflais-je en russe. Ça va aller mon amour ?
— Je sortirais, si je sens que je frôle les limites. Souffla John en russe.
— P'pa, sors avec lui. Soufflais-je en ôtant mon blouson avant de me lever.
J'embrassais John, rejoignant la porte séparant la zone du public, passant à côté de la table d'accusation sans les regarder afin de rejoindre le box des témoins où je pris place.
Carla observa son frère sortir avec Angelo puis se tourna vers moi.
— Madame Napoli. Pouvez vous nous dire qui était le couple Napoli pour vous.
— D'un point de vue privé, les parents de mon époux et de sa sœur. D'un point de vue business rien. Répondis-je d'un ton neutre.
— Et maintenant pouvez-vous nous dire qui était l'accusé pour vous.
— Le majordome ayant élevé les enfants Napoli et qui a suivi mon mari quand il est venu aux Etats-Unis.
— Donc aucun lien avec vous concernant le business ou la mafia. C'est bien ça ?
— Amaro n'a jamais appartenu au Dragon de près ou de loin. C'est à la Cosa Nostra qu'il a toujours été lié.
— Donc uniquement un lien découlant de sa relation avec votre mari sans lequel, aucune interaction n'aurait été fait dans le cas contraire.
— En effet. Confirmais-je.
— Que s'est-il passé le lundi 23 Août 2021 ?
— Nous avions nos derniers invités qui venaient d'arriver à l'aéroport de Castelvetrano afin d'assister au mariage de mon frère et au notre qui arrivait quelques jours plus tard. J'ai croisé Monsieur Amaro qui se dirigeait vers le garage en ayant l'air pressé et comme je préférais éviter tout problème avant le premier mariage, je suis monté avec Monsieur. Un avion venait d'atterrir à Castelvetrano et ce n'était absolument pas des invités. Les parents Napoli ayant été déclaré persona no grata aux deux mariages. N'étant pas sur mon territoire contrairement à Monsieur Amaro qui avait signé son retour à la Cosa, je l'ai laissé gérer comme il le souhaitait. Il a donc embarqué le couple dans son coffre...
Je soufflais en me frottant la nuque, clairement pas à l'aise de raconter ce qui allait suivre pour Carla et John.
— Pardon. Il nous a conduit à une planque qu'il avait, me faisant accrocher Madame Napoli à un crochet alors qu'il accrochait Monsieur. Il leurs a ensuite passé un diaporama de photo sur les Salvatore ainsi que l'enfance des enfants Napoli, enchainant sur une conversation qui ne fut agréable pour personne. Il a ensuite découpé les vêtements de Monsieur Napoli avant de s'occuper de sa peau... passant après à Madame. Ça a du durer une heure je dirais, avant qu'il n'aille chercher une arme dans son armoire et qu'il les achève d'une balle dans la tête. Il est revenu vers moi en me disant que c'était terminé à présent et qu'ils étaient mort avec l'arme qui lui avait pris Sofia et Francesco, et qu'il allait pouvoir s'en débarrasser. Il reprochait au couple de ne pas avoir vengé la mort de Sofia et d'avoir laissé John porter ce fardeau... Et comme il nous avait dit entretenir une relation secrète avec Sofia... J'ai pensé qu'il avait ses raisons d'agir ainsi, et qu'il serait capable de justifier son choix auprès de John et de sa sœur.
Je me frottais la nuque, soufflant doucement.
— Nous avons repris le chemin de la villa, rencontrant dès notre arrivée sur la terrasse John, et comme il l'avait dit, il a annoncé à John ce qui était arrivé succinctement. Je me suis donc dit qu'il en parlerait avec la sœur après les mariages afin de ne pas lui gâcher tout ça.
Carla inspira après avoir fermée les yeux puis les rouvrit avant de s'approcher pour faire face à Vincent et à son avocat.
— Donc torturés et tués parce qu'en tant que civil, les Napoli ne sont pas partis en guerre contre un clan mafieux. Et pour avoir atterri sur leur île où ils n'étaient en aucun cas persona non grata. C'est bien ce qui a été énoncé comme justificatif madame Napoli ? Parce que si je reviens sur les dires de ma consœur tout à l'heure, il me semble que là, nous pouvons parler de maltraitance et de détention non justifié avec un homme qui s'est désigné juge et bourreau. Cingla Carla en fixant l'avocate.
Elle tourna légèrement la tête vers Vincent, le fixant à son tour quelques secondes.
— Il est clair que cet homme, aux vues de son parcours, se trouve bien chanceux de se retrouver devant ce tribunal aujourd'hui. Vous ne trouvez pas Maître Bariani ? finit-elle en ramenant son regard vers l'avocate. Quant à votre tentative concernant mon implication personnel et émotionnel, je vous préciserai que nous venons d'entendre le déroulé du meurtre de mes parents. Vous semblais-je perturbée ou incapable de procédé à ce procès Maître ?
L'avocate fixa Carla avant de baisser les yeux, ne trouvant rien à répondre.
— C'est bien ce que je pensais. Finit Carla en revenant vers Naëlle. Merci madame Napoli. Je laisse Maître Bariani, si elle le souhaite, interroger mon témoin.
Carla retourna s'asseoir avant d'inspirer profondément alors que Vincent s'était penché pour parler à l'oreille de son avocate.
— Maître Bariani ? Souhaitez-vous interroger le témoin ? demanda un juge.
— Juste quelques questions votre honneur. Répondit l'avocate en se levant.
Elle s'avança vers moi, un timide et poli sourire sur les lèvres puis se lança.
— Bonjour madame Napoli. commença-t-elle avant de toussoter. Y avait-il d'autres témoins ce jour là qui pourraient avérer votre récit ?
— Objection vos honneurs ! se leva Carla. Maître Bariani va vraiment tenter le « c'est votre parole contre celle de mon témoin » ?
— Et bien, si n'était présent que mon client et madame Napoli, comment savoir si ce n'est pas elle qui les a torturé et tué ? Comment pouvons-nous être sûr qu'elle n'a pas participé ? répondit l'avocate.
— Je vais me faire un plaisir de laisser Madame Napoli vous répondre Maître. Souffla Carla, la voix et le regard menaçant. Je retire mon objection. Finit-elle en se rasseyant.
Je n'avais même pas capté me redresser, et pourtant je ne pouvais pas nier que cela avait été automatique, tout comme mon expression et mon regard.
— Juste une chose. Savez vous à qui vous posez cette question ou même ça, vous êtes incapable de réfléchir par vous-même ? Lâchais-je d'un ton froid. Les torturer et les tuer ? Comme votre prétendue victime dit l'avoir fait ? Oh...Vous voulez savoir ce que ça donne quand moi je torture ? Demandez à votre client d'ôter ses vêtements. Rétorquais-je dans un sourire carnassier.
— Vous avouez donc avoir torturé mon client et vous affirmez donc n'avoir pas participé. Vous ne portiez pourtant pas les Napoli dans votre cœur. Monsieur Amaro n'aurait-il pas été simplement utilisé pour exécuter ce couple ?
— Madame Napoli est là comme témoin, pas comme accusé. Rétorqua Carla en se levant. Et si vous aviez vraiment étudié votre dossier, vous seriez que madame Napoli, n'a besoin de personne pour régler ses comptes.
— Pardon, mais vous demandez à la patronne du clan dirigeant les Etats-Unis si elle a besoin d'un vieil abruti incapable de faire du corps à corps pour exécuter des gens ? La menace fait au couple Napoli, devant témoin et en présence de Diego Gomora, concernait mon territoire. Et le couple Napoli n'a plus remis les pieds au Etats-Unis comme convenu. Vous êtes vraiment en train d'essayer de me faire croire que le grand manipulateur s'est fait manipuler ? Il a pas besoin d'aide pour faire ses conneries. Son collier de chien en est la preuve. Moi je n'ai pas besoin de me cacher ou de faire mes coups en douce. T'es la seule parfaite idiote de tout ce tribunal à ignorer à qui tu t'adresses, et t'es assez inconsciente pour essayer de me mettre ça sur le dos. Vraiment ? Avec l'arme qui aurait en plus tué les Salvatore ? Pardon, mais... À quel point souhaites-tu que je t'éviscère devant tout le monde ? J'ai éradiqué les Ganterah avec mon clan et mon mari ! J'ai nettoyé le monde de leurs présences avec mes associés parce que ton client n'avait que de la gueule et ne voulait pas y participer à sa grande vendetta ! Si j'avais voulu les buter moi-même, je les aurais butés moi-même ! Même si ma décision aurait été respecté par mon mari, ça n'en restait pas moins que la situation n'était pas à ce point dégradée entre la sœur et les parents. C'était des abrutis complètement incapables d'aimer leurs enfants ouais, mais si je devais tuer tous les gens que je trouve incapable sombre idiote, il n'y aurait plus grand monde sur cette terre depuis très longtemps.
— Excusez moi. Intervint le juge Italien. Si vous pouviez éviter d'insulter le clan détenant une partie du monde, nous ne sommes pas ici pour déclencher une nouvelle guerre.
— Je... souffla l'avocate avant de ramener son regard sur Naëlle. Je n'ai plus de question votre honneur.
Elle reparti s'asseoir en contenant les tremblements de sa main sous le soupire discret de Vincent.
— Maître Gomora. Souhaitez-vous réinterroger votre témoin ?
— Je crois que mon témoin a très bien répondu. Répondit Carla. Je souhaiterais appeler maintenant Mademoiselle Castello.
— Très bien. Madame Napoli. Vous pouvez retourner vous asseoir. Sourit timidement l'un des juges.
Je hochais la tête, me redressant pour sortir du box des témoins, m'arrêtant à côté de l'avocate de Vincent sans le regarder, posant mon regard sur elle.
— J'ai brûlé le monde, j'ai dévasté des pays, et j'ai tellement de mort à mon actif que ton client est un petit puceau incapable. Ce n'est rien qu'un misérable cloporte qui s'est pris pour un prédateur. Maintenant, vous êtes prié de vous rappeler dans quel tribunal vous vous trouvez, en présence de qui. Sinon il parait évident pour le monde du crime que nous n'allons pas supporter longtemps votre incapacité et vos insultes, et que votre collègue va prendre votre place. Je suis claire petite conne ?
La femme resta figée en me regardant, n'arrivant pas à sortir un seul mot. Vincent finit par poser les mains sur la table et se leva lentement en regardant les juges.
— Il semble que je ne sois pas représenté au mieux et j'aimerai pouvoir obtenir un nouvel avocat ou pouvoir me représenter moi-même.
— Il semble que c'est votre choix Monsieur Amaro. Alors quand on ne sait pas correctement choisir ses jouets, on assume ses conneries. Mais suis-je bête, j'oublie parfois que vous n'assumez justement rien. Veuillez m'excuser Messieurs et Madame les juges.
Je posais un regard glacial sur Amaro, empruntant la petite porte avant de me diriger vers la porte pour sortir de la salle, m'allumant un mélange en sortant une lame avec laquelle je jouais tout en marchant.
Je finis par me stopper en sentant une main sur mon épaule, tournant le visage avant de soupirer, enlaçant John alors qu'Angelo me massait doucement la nuque.
— Pardon ça m'a énervé. Soufflais-je en le serrant contre moi.
— Ça a énervé tout le monde. Ne t'excuse pas. souffla doucement John en me serrant.
— Oh bordel ! Ça fait du bien de souffler un peu. Lâcha Carla en s'étirant tout en souriant.
Je fis des exercices de respiration contre lui, me calmant lentement en respirant son odeur, finissant par me reculer un peu en rallumant mon mélange, en prenant deux bouffées avant de lui tendre.
— J'aurais dû me douter qu'il avait vraiment pas de couille.
Je laissais John fumer mon mélange, m'en rallumant un.
— Je reviens. Soufflais-je avant de l'embrasser. Je suis désolé de ce que tu as dû entendre.
— Nous n'aurions rien su, si tu n'avais pas été là. Ne t'en fais pas. sourit tendrement John. Va souffler. Tu en a besoin.
Je hochais doucement la tête, le laissant avec Angelo alors que j'allais marcher un peu dehors, m'asseyant sur les marches en soupirant, passant ma main dans mes cheveux.
J'avais beau savoir qu'il n'assumait rien de ce qu'il faisait, ça restait rageant et écœurant au possible, quelques soit le masque que je mettais. Quelque soit la facette que je devais revêtir, cela restait une chose que je ne supportais pas.
Carlos sortit au bout de quelques minutes, le téléphone à l'oreille et après avoir hoché la tête en croisant Naëlle sur les marches, il se dirigea vers un fourgon qui finissait de se garer.
— Amenez-les dans la salle 7. Ordonna Carlos à ses hommes.
— Oui. Patron.
Les hommes allèrent vers une autre entrée, sous la surveillance de Carlos qui reparti ensuite pour entrer dans le hall.
— Vous tenez le coup ? souffla-t-il en s'arrêtant sur les marches.
— C'est compliqué. Ricanais-je doucement. Quelques soit mes visages, ça a le don de me mettre hors de moi quand on assume rien de ce qu'on fait, et me voilà face à quelqu'un qui n'a jamais rien assumé et qui ne le fera pas. J'ai bien promis de tuer ces deux abrutis quand j'avais débarqué comme une folle en Sicile oui... Mais c'était s'il venait sur mon territoire pour venir encore pourrir la vie de leurs enfants... Et je n'ai plus eu de nouvelles d'eux. J'aurais pus comprendre pourquoi ils voulaient venir à ces mariages, mais ils n'en avaient pas le droit, pas après ne s'être jamais occupé d'eux. Je ne doutais pas un seul instant sur le coup que Amaro savait ce qu'il faisait, il le faisait pour les enfants Napoli pour moi sur le coup... Et je me suis tellement planté... Lamentable. Je déteste ce genre de monstre... Pourtant j'en suis un sacré aussi...
— Vous vous êtes retrouvé face à un homme qui a toujours porté des masques et ce, depuis des années. Je connais beaucoup de personnes ayant un grand sens de l'observation et beaucoup d'instinct et tous ce sont fait avoir. Sans les avertissements du couple Kanazawa, imaginez où nous en serions et quels autres dégâts il aurait encore pu faire. Tout monstre que nous sommes tous, nous avons quand même un code que nous suivons et c'est toute la différence entre lui et nous.
— Il serait parvenu à s'approcher encore plus l'air de rien et il aurait essayé de prendre une place qui n'existait pas dans le dos de John... Il se serait entêté comme il l'a fait avec Sofia... Et je l'aurais laissé me manipuler volontairement pour voir jusqu'où il était capable d'aller... Pas certaine que tout ça aurait bien finis... Le passé me l'a déjà prouvé. Soufflais-je.
— Ça ne réparera pas le passé, mais ça aura évité de plus gros dégâts. Souffla Carlos avant de regarder sa montre. Plus que cinq minutes, je vais retourner dans la salle. On se voit plus tard. Bon courage à vous madame Napoli.
— À toi aussi.
Je terminais mon mélange, me rallumant une cigarette en le suivant, m'arrêtant à côté de Silvio pour m'appuyer contre le mur à côté de lui.
— Je suis désolé pour tout ce que vous avez dû apprendre... Murmurais-je.
— Ne le soyez pas. souffla Silvio. Je dois me faire à l'idée qu'Amaro est toujours resté Amaro. Et je vais devoir... Laura va s'effondrer. Soupira-t-il en se frottant le visage. Et je suis vraiment désolé pour votre mari et sa sœur. Ces gosses ne méritaient pas ça.
— Personne pouvait se douter de tout ça... Je suis vraiment désolé pour Laura.. J'imagine même pas ce que ça doit faire.. Elle avait pas besoin de ça non plus.
— Non. Apprendre que son frère est au final comme son père et même bien pire... Ça va être vraiment très dur.
Je hochais doucement la tête, me frottant la nuque.
— J'aurais dû te prévenir, mais... Je me suis dit que vous auriez tout ça bien assez vite, et que ça allait faire tellement de dégâts que... Vous laissez profiter du calme avant la tempête était le mieux.
— Il n'y avait pas de bon ou meilleur moment pour nous le dire. Les faits sont... Tout est bien trop grave pour que le fait de le savoir avant ou pas change quoi que ce soit. Et je suis sûr, que ce n'est que le début. La suite va être encore une autre épreuve. J'espère que la gosse tiendra le coup. Je n'ose même pas imaginer par quoi elle passe. Tout comme votre mari. C'est écœurant.
J'écarquillais les yeux en comprenant qu'ils n'avaient pas été mis au courant et je me redressais pour me mettre devant lui, posant ma main sur son bras avec un regard grave.
— Tu... Vous... Oh bordel... Je suis tellement désolé que tu apprennes tout ça comme ça... Soufflais-je en posant ma main sur ma bouche. Oh mon dieu...
— Je préfère que ce soit moi et pas Laura. Souffla Silvio en soupirant. Je trouverais un moyen de lui dire les choses plus... doucement ou simplement. J'avoue ne pas savoir encore, vu ce qu'il reste encore à apprendre. J'imagine en tout cas.
— Même moi Silvio, je n'imaginais pas tout ça... Mais aujourd'hui comme par le passé, il n'assumera rien, et c'est ça le plus gerbant...
— Vous aimeriez qu'il reconnaisse les... qu'il avoue ? C'est pour ça ce procès ?
— C'est la Cosa qui a décidé des procès. Après tout, il a ouvertement roulé dans la boue les Salvatore avec l'aide du couple qui dirigeait la Cosa... Autant dire au monde la vérité vu qu'il aime être le centre de l'attention. Qu'il porte ses couilles et assume ? Je ne suis pas assez naïve pour croire qu'il le fera, mais ça n'empêche pas que sa capacité à ne rien assumer me fous la gerbe.
— Personne ne lui a jamais demandé de se justifier avant ça. Nous verrons bien comment il va réagir face à celle qu'il considérait soi-disant comme sa fille. Concernant la Cosa, je pense comprendre la démarche. Il est plus simple de montrer la fermeté de la nouvelle patronne plutôt que de laisser les gens penser que ce clan est un vrai bordel sans règle ni contrôle. Il y aura certainement encore pas mal de ménage à faire. Je... souffla Silvio en sortant son téléphone. J'ai les coordonnées de toutes ses planques si vous voulez. Sur l'île comme dans chaque ville où il en a.
— Tu devrais voir avec McKinnon, c'est lui qui s'en occupe en ce moment, même si des hommes à moi font partie de l'équipe, ça reste des planques qui concernent la Cosa.
— Il en a trois rien qu'ici vous savez. Dont une non loin de la maison Salvatore. Je communiquerais les coordonnées à la Cosa et vous mettrez en copie. Il y a peut être des choses qui concerne votre mari et sa sœur à l'intérieur.
— Je sens que je vais pas aimer... Soufflais-je en m'allumant un mélange.
— C'est bien possible. Souffla Silvio en se massant la nuque.
— Mesdames et messieurs, la séance va reprendre. Annonça Carlos en ouvrant les portes du tribunal. Merci de reprendre place afin que nous puissions faire entrer les juges.
— Youpi.
Je tapotais le bras de Silvio, rejoignant John avant de passer à côté de Carlos.
— Silvio a la liste des planques de Amaro. Il doit voir avec toi à ce sujet. Le prévins-je en écossais.
— La liste ? Très bien. Merci. Souffla Carlos en écossais. Je vais organiser des descentes dans chacune d'elles. Vous souhaitez que des hommes à vous participent ?
— Nino et Aaron oui. Soufflais-je
— Très bien. Faisons comme ça. souffla Carlos en hochant la tête.
Carla entra par une porte à part avec Jo, entrant directement dans la salle du tribunal et alla prendre place après avoir embrassé son beau brun.
— Seconde manche. Souffla-t-elle.
Je ricanais doucement en voyant Jo finir de remettre correctement sa chemise, me frottant le visage avant de poser ma tête contre John en caressant sa main.
— Ça va toi ? souffla-t-il doucement en posant un baiser sur son crâne.
— Ça va. Et toi mon amour ?
— Plus... détendu. Souffla-t-il. Pour l'instant en tout cas.
Carlos fit signe aux gardes de fermer les portes une fois tout le monde installé puis donna son accord pour faire entrer les juges alors que Vincent reprenait place à son tour, consultant les notes de son avocate qui restait en simple conseillère auprès de lui.
— J'ai encore une réserve au pire. Sinon... J'userais de mon corps pour te détendre. Murmurais-je.
— Une préférence pour la deuxième option. Murmura John en entrelaçant ses doigts avec les miens.
— Faisons comme ça alors. Souriais-je en posant mon regard dans le sien.
— Je t'aime. Murmura-t-il en l'embrassant tendrement.
— Je t'aime mon amour.
— Bien. Nous allons reprendre la séance. Maître Gomora ?
— Nous sommes prêt votre honneur. Répondit Carla en ouvrant son dossier.
— Monsieur Amaro ?
— Nous le sommes aussi. Répondit Vincent.
— Prochain témoin ?
— J'appelle à la barre mademoiselle Castello. Annonça Carla en se levant.
Vincent se tourna pour voir Elena se lever en souriant et la suivie du regard jusqu'à ce qu'elle prenne place.
— Je pense qu'il est inutile de vous présenter, mais pour faire les choses dans les règles. Sourit Carla en ramenant son regard sur Vincent. Pouvez-vous décliner votre identité ?
— Jé souis Elena Jemma Castello, fille dé Dino et Paola Castello et nouveau parrain dé la Cosa Nostra. Répondit Elena.
— Merci. Mademoiselle Castello. Pouvez-vous nous dire depuis quand Monsieur Amaro fait partie de la Cosa ?
— Bien sour. Sourit Elena. Monsieur Amaro est entré chez nous en 1971 sous les ordres dé Sergio Castello pouis un an plous tard, mon père, Dino Castello.
— Est-il resté chez vous jusqu'à aujourd'hui ?
— Non. Il a, avec l'accord dé Dino Castello, intégré la famille Napoli en tant qué majordome en Janvier 1984. Il a ensouite réintégré lé clan il y a... dé ans à pé prêt.
— Et n'en fait plus partie depuis... Novembre 2020. C'est bien ça ?
— Lé 5 novembre, c'est exact. Sourit Elena.
— Très bien. Pouvez-vous maintenant nous dire ce qui a motivé son départ final ?
— Et bien. Nous avons appris qué monsieur Amaro avait enfreint plousieurs règles dou clan et nous loui avons donné un choix à faire. Rester sous les ordres dé Monsieur McKinnon ou partir.
— Pouvons-nous connaitre les raisons de cette décision ?
— Pour né parler qué des règles enfreint à cé moment-là. C'est très simple. Règle nouméro 3, Né pas désirer la femme d'un autre homme d'honneur et adoultère.
— C'est qui est similaire non ?
— Non. L'adoultère est lé passage à l'acte. Convoiter la femme d'un autre est oune autre infraction. Et j'ajoutérai lé fait qué la femme dou parrain pourrais être considérée comme oune autre infraction grave.
— Objection ! Lâcha Vincent en se levant. Il n'y a pas adultère, s'il y a consentement.
— C'est un point de vue qui se tiendrait au civil monsieur Amaro. Pour le cas présent, nous parlons des règles d'un clan. Mademoiselle Castello, le consentement fait-il partie des possibilités dans vos règles ? Répondit Carla
— En aucun cas. Répondit Elena.
— Je pense que cela clos votre objection monsieur Amaro. Sourit Carla en levant un sourcil.
Vincent fixa Carla quelques secondes puis ramena son regard vers Elena en se rasseyant.
— Bien. Mademoiselle Castello. Pouvez vous nous faire connaitre les cinq règles majeures de votre clan ?
— Né pas voler. Né pas touer d'autres hommes, sauf sous ordre dou chef. Né pas désirer la femme d'un autre. Né jamais évoquer le clan en poublic ni sé présenter comme un membre et respecter l'Omerta.
— Ne pas tuer sauf sous ordre du chef... En l'occurrence vous-même ou votre bras droit.
— C'est tout à fait ça. Oui. Répondit Elena.
— Dans ce cas, avez-vous ordonné ou votre bras droit, l'exécution du couple Napoli ?
— Jé n'avais aucoune raison dé lé faire. Lé litige avec les enfants ou avec les Dragons était familial. Nous n'avions aucoune raison dé nous en mêler.
— Merci. J'ai terminé. Sourit Carla en repartant s'asseoir.
— Monsieur Amaro. Souhaitez-vous interroger le témoin ?
— Oui.
— Votre honneur.
— Pardon ?
— Oui votre honneur, serait une réponse plus... appréciable. Répondit le Juge.
— Oh.. euh . Oui votre honneur. Répondit Vincent en tirant légèrement sur son collier.
Je ne pus m'empêcher de ricaner, masquant mon rire dans l'épaule de John.
— Oh ça me fait penser. Il n'est toujours pas guéri de ce que tu as fait. Peter et Carlos se sont amusé à le faire réagir régulièrement pour rouvrir les plaies. Chuchotais-je dans son cou.
— C'est une nouvelle qui fait plaisir. Chuchota John en ricanant doucement. J'adore Peter.
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