Chapitre 11. J-14
Trois mois et quelques jours s'étaient écoulés depuis les procès. Les nettoyages avaient été effectués, le grand ménage à la Cosa avait laissé la place à la phase restructuration. L'organisation du Concert hommage nous avait pris du temps avec Luc l'air de rien, beaucoup de travail qui fut surtout émotionnel. S'habituer à écouter et voir nos parents fut un exercice très délicat pour nous deux, et deux mois et demi furent bien nécessaires afin qu'on puisse écouter et jouer en même temps. Les lauréats du concours qui avait été organisé, avaient reçus les partitions des morceaux à travailler dès fin Avril. Le défi était évident et assumé : ils devaient au moins maitriser quatre morceaux sur ceux envoyés.
Maitriser : le jouer parfaitement, et cela sans partition.
Le nom des lauréats avait d'ailleurs été tenu secret, en autre chose, afin de protéger les lauréats. La nouvelle de ce concert avait fini par se répandre de façon dingue quand les invités spéciaux reçurent leurs invitations. Certains privilégiés que l'on avait choisis avec Luc pour les places à l'avant, quand d'autres sections avaient été réservés par nos partenaires.
Un sacré beau bordel vous le devinez.
Les répétitions avec les lauréats, au sein même du lieu où allait se dérouler le concert avait commencé début Juillet, les horaires étant convenus avec les tuteurs de chaque lauréats, ou le lauréat lui-même. J'aurais pus me moquer du stress des gamins à jouer dans un lieu pareil, le W.D Concert Hall, mais... Je n'en menais pas plus large honnêtement.
Surtout à deux semaines du concert, avec la scène de prête et les écrans d'installé.
L'installation finale s'était faite ce week-end afin de ne pas perturber les répétitions, et moi, je n'avais pas pus résister à venir voir, le regard à présent rivés sur le triptyque d'écrans prenant la hauteur de la salle et qui me renvoyait l'affiche du concert où ma mère apparaissait en photographie avec mon père, me donnant la sensation d'être de nouveau la petite fille les observant alors que je me sentais minuscule, plantée là au milieu de la scène avec ce silence m'entourant.
— Ça fait vraiment étrange. Murmurais-je alors que je sentais l'étreinte de John.
— C'est comme un bond dans le passé. Murmura tendrement John en levant les yeux vers la photographie.
— Oui.
Je clignais des yeux alors que la vidéo s'enclenchait sur les écrans, révélant l'un des passages que j'avais travaillé où ma mère jouait « Vivaldi variation », découvrant le morceau avec l'acoustique de la salle, mon regard ne pouvant se détacher de l'écran, une larme traîtresse coulant sur ma joue. John m'enlaça plus fort, inclinant sa tête contre la mienne tout en continuant de regarder l'écran. Je me tournais à la fin du morceau, l'embrassant tendrement.
— Alors tu en dis quoi avec l'installation ?
— C'est un sacré boulot qui a été fait. C'est vraiment super. Sourit John en balayant la scène du regard.
— Ça va encore plus mettre la pression aux gamins. Ricanais-je doucement.
— C'est une sacrée salle pour des gosses. Ça mettrait la pression à n'importe qui.
— Ouais. Soufflais-je en m'allumant une cigarette.
— Même à un Dragon. Ricana-t-il doucement en m'embrassant dans le cou.
— Forcément attends ! Moi et mes idées je te jure.
— Plaisir et défi. Sourit John. Ça te ressemble plutôt bien comme projet. Et puis il y a les enfants. Ça va être super.
— Et si on se plante, un désastre...
— Tu es la femme la plus perfectionniste que je connaisse et tu avais autant le trac en Sicile. Sourit John. Je suis sûr que ça va très bien se passer. Au pire... Non. C'est pas une bonne idée. Ricana-t-il doucement. J'suis sûr que tout ira bien.
— Ouais, espérons. C'est le premier vrai concert des enfants en plus.
— Y aurait pas une petite pensée positive dans cette magnifique tête ? Sourit John en posant son doigt sur mon front.
— Vraiment beaucoup de pression surtout. Ricanais-je doucement.
— Et que puis-je faire pour atténuer cette pression ? sourit John. Voyons... Au choix... Une ballade à cheval, une petite sortie en moto, un petit entraînement... Dis-moi, qu'est ce qui te ferait plaisir mon amour ?
— Et que dirais tu d'essayer de jouer ? Après tout, les pianos sont là non ?
— Avec plaisir dans ce cas. Sourit John en se penchant pour m'embrasser.
— Eh bien en place alors Monsieur Napoli. Souriais-je en me dirigeant vers l'un des pianos.
John se dirigea alors vers le piano en face du mien puis s'installa sur le banc avant d'étirer ses doigts et de les poser sur les touches. Je me mis à jouer l'intro de « Danse Macabre », mon sourire ne quittant pas mes lèvres alors qu'il se joignait à moi, ne quittant pas mon regard alors que notre musique s'élevait dans la salle. Le sourire de John s'étira aussi vite, laissant nos notes se rejoindre et s'entremêler pour ne former qu'une seule mélodie. Nos regards joueurs et complices s'accompagnèrent d'un sourire toujours plus large, accélérant la mélodie, lui donnant un éventail d'émotions. Je riais à la fin de la mélodie, m'appuyant sur le piano sans le lâcher du regard.
— Merci, c'était vraiment magnifique à entendre ici.
— Les notes voyagent parfaitement bien. sourit John. Le son est vraiment agréable.
Je hochais la tête en souriant, prenant mon téléphone pour envoyer un message au mec à la régie.
— Tu peux aller t'asseoir sur le siège au premier rang ? Je voudrais te faire écouter quelque chose.
— D'accord. sourit John en se levant.
Il vint d'abord m'embrasser puis quitta la scène pour aller s'asseoir au premier rang, s'installant confortablement en souriant. Je hochais la tête pour faire signe que j'étais prête, fermant les yeux brièvement avant de les rouvrir, les posant sur l'écran où apparaissait de nouveau ma mère, et je la laissais commencer l'ode, la rejoignant finalement en fermant les yeux, laissant sa mélodie et la mienne se rejoindre, alternant en laissant sa mélodie remplir la salle, venant compléter les parties où elle s'arrêtait volontairement, l'écoutant reprendre le morceau avec moi, sentant les frissons couvrir ma peau alors que c'était la première fois que j'essayais de cette façon, entendant les mélodies se rejoindre et s'enlacer. Suspendant mes doigts au-dessus du clavier alors qu'elle entamait la dernière partie, mon regard se posant sur elle.
Je tournais finalement mon regard vers John, passant ma main sur ma nuque.
— Je me suis dit que tu aimerais l'entendre de cette façon.
— Ça fait partie des morceaux que tu vas jouer ? L'idée est superbe et le résultat est... C'est juste incroyable. J'aime vraiment beaucoup cette version.
— Oui. On va la jouer avec Luc. C'est la première que nous jouerons, la première fois qu'elle sera joué en entière.
— La première ? sourit John en se relevant. Ça va être magnifique. J'ai vraiment hâte de l'entendre.
— J'espère que ça sera à la hauteur de l'attente.
J'observais la salle avant de rejoindre John, l'emmenant vers la sortie avant de me stopper devant une salle, haussant les sourcils en saluant d'un mouvement de tête une femme qui releva les yeux de son bouquin pour nous observer, replongeant dans son livre aussi vite. Je poussais doucement la porte, reconnaissant cette tignasse noire et cette façon de jouer.
— Qu'est ce que tu fais là mon lapin ?
Le garçon sursauta, se tournant aussi vite vers moi.
— Je.. Je voulais répéter et à la maison... c'est pas..
— Tu n'arrives pas à te concentrer à la maison. Devinais-je.
— Oui.
— Tu devrais aussi te reposer un peu.
— Vous dites ça mais vous êtes venus jouer aussi. Rétorqua t-il
Je ricanais en haussant les épaules, glissant ma main dans ses cheveux.
— Ils ont finis de monter la scène, tu veux voir Lucas ?
Il hocha la tête, observant derrière moi.
— Oh pardon. Tu as dû le voir de loin plusieurs fois, je te présente mon époux, John. John, Lucas. L'un des lauréats du concours du pays.
— Bonjour Lucas. Sourit John. J'ai entendu dire que tu étais un très bon musicien. Enchanté de te rencontrer.
— Bonjour Monsieur. Moi aussi.
J'entrainais les deux vers la salle de concert, laissant Lucas s'avancer sur la scène pour observer. Il observa pendant quelques minutes, se tournant finalement vers moi et je hochais la tête, le laissant se mettre à jouer.
— C'est le fameux petit garçon de Yazzi.
— Celui qui... C'est sa mère qu'on a vu ? souffla John en tournant la tête vers la porte en fronçant les sourcils.
— Non, c'est sa tutrice. Je te rappelle que nous avons fait en sorte que la mère ne puisse plus faire de connerie.
— Hm. Tant mieux alors. Souffla John en ramenant son regard vers la scène.
— J'ai hâte de voir ce qu'il deviendra ce petit lapin... Soufflais-je en le regardant jouer.
— Cela va dépendre de ce qu'il aura envie et de sa capacité à se battre pour l'avoir. Qu'aime-t-il à part la musique ?
— Ses sœurs ? Ricanais-je doucement. Il aime vraiment la musique, il la vit, et s'évade avec elle. Ça doit être le genre à soit jouer soit à être le nez plongé dans les bouquins pour répondre à toutes les questions qui surgissent dans sa tête. Un petit génie, avide de savoir, et plein d'innocence. Ça aurait été dommage de ne pas le préserver de la noirceur de ce monde...
— Je vois. Mais ça veut dire aussi qu'il lui faut quelqu'un pour le guider. Un petit génie qui n'est pas bien encadré c'est comme... un puits qui ne se remplit que lorsqu'il pleut. Il ne se remplira qu'au gré de temps. Il lui faut une source qui l'alimente et l'oriente au mieux.
— Je te vois venir, et... Non. Ricanais-je.
— Dans ce cas, tu peux peut-être lui trouver la personne idéale. Sourit John après avoir ricané. Sa tutrice à l'air de s'en battre royal. Ce n'est pas ça dont il a besoin. Un parrain ou une marraine ? Quelqu'un qui le suit et à qui il peut parler ou poser ses questions.
— Tu l'a vu à peine deux secondes sa tutrice, t'as vu comment t'es. Ricanais-je.
— Bah quoi ? C'est vrai. Ricana John. C'est l'impression qu'elle donne. J'peux aller la voir sinon.
— Non plus. Ricanais-je. Laisse le grandir comme il le voudra, il n'a pas besoin de savoir qu'il y a des personnes pour l'aider et le rattraper au cas où. En plus il n'est pas tout seul, ses sœurs sont là. Notre monde et le sien... J'espère qu'ils ne seront jamais les mêmes. Mes enfants devront déjà porter le poids de ma réputation et de qui je suis, se démener pour ne pas être une ombre ou juste « l'enfant de », être reconnu pour eux-mêmes, même s'ils ne s'en rendent pas compte pour l'instant.
— Oui. Mais ils sont guidés pour ça. Chacun de nous les accompagne tout en les laissant se trouver et devenir qui ils veulent. Son monde peut être bien plus néfaste que le nôtre Izanami. Il n'est pas que lumière. C'est...
Il ferma les yeux en étirant un doux sourire puis inspira avant de les rouvrir.
— Il ne peut y avoir d'ombre sans lumière et inversement. C'est une phrase qu'on m'a dit un jour et c'est vrai. Même dans son monde de lumière, il y a de l'ombre et c'est très facile d'y tomber.
— Chez nous on dit qu'il y a deux loups en toi. Un blanc et un noir. C'est un combat perpétuel entre les deux, celui qui gagne est celui que tu nourris. Alors on verra bien ce que ça donnera pour lui. Répondis-je sans lâcher Lucas du regard.
— Le blanc et le noir... souffla John en observant l'enfant. Oui. On verra.
— En plus je te rappelle qu'on a déjà de quoi faire avec les 4 hein. Ricanais-je doucement.
— Oui. J'avoue. Ricana-t-il doucement.
Je finis par regarder l'heure, m'approchant de la scène pour arrêter Lucas, le ramenant à sa tutrice avant de rejoindre la voiture avec John, parvenant à la Demeure quelques minutes plus tard.
— Les invités arrivent quand déjà ? Soufflais-je en voyant Salomon courir partout. Oh.... Semaine prochaine. Il ressemble à Carla à s'agiter comme ça... Le bide en moins.
— Je sens une pointe de moquerie. Ricana John. Tu courrais aussi partout avec l'acrobate. Et je ne parle même pas de Marsala.
— Je te rappelle qu'il m'a fait payer Marsala ! M'offusquais-je. Deux jours plein de repos total !
— Deux jours après avoir couru partout toute une nuit. Ricana John. C'était le minimum.
— C'est pas tes fesses que j'aurais du viser, c'est ton service trois pièces. Marmonnais-je
— Et je remercie de l'avoir épargné. Ricana John en l'embrassant dans le cou.
— Tu vas faire un entrainement de ta sœur tu vas voir si tu vas continuer de rire.
— Hey ! Elle a son mari pour ça. En plus, je t'ai pas embêté pendant ta grossesse. C'était même pas moi pour le repos. Bouda John en se redressant. C'est pas juste, c'est toujours moi qui prend.
— Non toi tu m'aurais mis dans un cocon en mordant tout ceux voulant s'approcher pendant les 9 mois ! Riais-je.
— Peut-être mais je l'ai pas fait. Marmonna-t-il en croisant les bras.
— C'est ta sœur, et tu sais très bien comment la faire se dépenser sans qu'elle se fasse mal ! Jo doit crever peur de lui faire peur !
— Ouais ça va. J'ai compris. J'lui ferais des entrainements. Souffla-t-il. On doit aussi finir les travaux avec Jo avant l'arrivée du bébé.
— Pourquoi c'est pas fini ? M'étonnais-je.
— C'est Jo, j'te rappelle. Et il est aussi perfectionniste que toi. Il doit rester une semaine de travaux si on ne change plus rien.
— Oh.
— Ouai. Oh. Et c'est rien de le dire. Ricana-t-il.
— Deux John pour refaire un appart' c'était peut-être pas prudent. Captais-je ne me grattant la tempe.
— Bah on a bien avancé à partir du moment où Diego est arrivé. Souffla-t-il en haussant les épaules.
— Didi et les sales gosses... Ricanais-je.
— On est pas... Bon peut être un peu. Ok.
— Un peu... Je connais Jo, et je te connais toi. Si... ça craint. Je plains Didi et sa patience légendaire.
John se pinça les lèvres en souriant comme un gosse pris en flag puis se gratta la nuque. J'observais arriver le duo de ninja, penchant la tête en observant Hakan secouer les fesses avant de faire sa roulade.
— Tel père tel fils ?
— Sens du rythme de sa mère ?
— Trois mot. Concours cul nue. Souriais-je en le regardant.
— Hey t'as pas le droit de te servir de ce dossier ! s'offusqua John.
— La vidéo est une preuve indiscutable Monsieur Napoli. Rétorquais-je dans un grand sourire.
— J'suis foutu avec ces vidéos. Souffla John en laissa tomber sa tête.
— Aucune vidéo de moi n'est venu contredire que c'était tes gênes en effet. Ricanais-je
— Il y a prescription votre honneur. Souffla John en relevant la tête tout en levant son doigt.
— Qui lui a appris la roulade ?
— La roulade ? oh.. euh... souffla-t-il en se grattant la tempe.
John regarda son fils tout en réfléchissant à la réponse puis ramena son regard vers moi en levant un sourcil.
— C'était pour un entraînement.
— Le secouage de fessier est bien de vous donc. Rétorquais-je
— C'est pour l'élan. Tenta John. C'est une technique. Bon, et si on allait prendre un verre. Souffla-t-il en prenant Hakan dans ses bras avant de tendre sa main à Iris.
— Et c'est une fuite du samurai ! Riais-je en le suivant
John ricana en secouant la tête puis après être entré au salon, installa les enfants sur un fauteuil avant d'aller leur servir un verre. Il revint avec deux petits sirops et un verre de Vodka qu'il me tendit, aidant ensuite Hakan à boire le sien.
— Les journalistes se sont calmés du coup pour toi et Carla ?
— Pour Carla oui. C'est plus calme. Souffla John en repartant se servir un verre. Moi, c'est un peu plus... compliqué. Étant PDG de l'entreprise familiale, j'ai pas mal de fouilles merde à gérer. Je dois aller au siège pour voir.
— Tu ne devrais pas hésiter à en informer nos avocats tu sais. Des mesures ont été prises et les communiqués ont été fait.
— Je connais ce milieu et certains ne lâcheront pas tant qu'ils n'auront pas un os à ronger. Il faut que je trouve une raclure pour le mettre en pâture à ces chiens et faire un communiqué avec Carla pour annoncer l'assassinat de nos parents et leur mettre un coupable sous le nez. Je dois déjà gérer l'autre abruti de Taylor.
— Hm. Luc et Jo devraient avoir une idée, c'est leurs trucs ces arnaques là. Et Taylor c'est l'obsédé du chaton ?
— Oui. Avec Angie, on a... J'ai tout fais pour ne pas le buter. Le mec était persuadé qu'elle avait été enlevée et même après l'avoir vu... Il a continué d'enquêter sur les Napoli. Avec la disparition de Miller, ça l'a relancé encore plus. Il est déjà venu aux studios pour poser des questions sur moi, alors avec l'annonce de mes parents, c'est encore pire. Je vais voir avec Luc et Jo pour trouver l'arnaque idéale.
— Sinon, t'envoie l'artiste. Je pense que tu auras la paix. Proposais-je l'air de rien en m'allumant une cigarette.
— L'artiste ? Oh... Oui. C'est une idée. J'ai plus aucune patience concernant les hommes obsédés par une femme. Ok pour lui. Tu peux voir ça ?
— Il sera ravi de pouvoir aider le chaton. Ricanais-je
— Et elle appréciera sûrement le geste. Sourit John en récupérant les verres des enfants.
— Oh il va lui garder de côté le connaissant.
— Délicate attention. Ricana doucement John.
— Oh mais le voilà. Sourit Carla en entrant dans la pièce tout en venant vers Hakan.
— Attention gueule d'ange, Marraine en approche. Ricanais-je. Et hop, sourire de tombeur... Oui avant que tu n'oses le dire, je sais que ce point là va de mon côté et je t'emmerde mon amour.
John ricana aussi vite en haussant les épaules puis termina son verre avant de venir s'asseoir.
— Dis-moi la marraine. Ça te dirait de faire un petit entraînement avec moi demain matin ?
— Sérieux ? sourit Carla en prenant Hakan pour l'installer sur elle. Oui. Oui deux même.
— Une fois ça suffira. Ricana John. Ok. On fait ça demain alors.
— Ça va ton passager est calme ?
— Il bouge surtout le soir. Mais ça va. Sourit Carla en embrassant Hakan. Son père adore se prendre des coups en posant sa tête sur mon ventre. Ricana-t-elle.
— Ouais... Et c'est comme ça que tu te retrouves coincé dans ton propre lit oui... Soufflais-je l'air de rien.
— Oui et compliqué pour aller aux toilettes le matin. Ricana Carla.
John regarda sur le côté l'air de rien, évitant soigneusement de rentrer dans cette conversation.
— Ah bah tu peux pas vu que tu as double squatteur. Pas comme si tu en chiais pas déjà assez pour bouger ton propre corps. Noon... Faut que le papa aide en te bloquant !
— Ça sent le vécu grave. Ricana Carla en regardant son frère balayer la pièce du regard.
— Tu t'endors tout va bien, tu te réveilles t'as un squatteur de plus ! Même si le pire pour bouger c'était avec les aliens.
— J'ai les aliens en moins. Mais oui. Ce genre de réveil me rappelle beaucoup les miens.
— Je compatis. Ricanais-je doucement. Essaye le.. Bouge ou je te pisse dessus... Ça réveille à coup sûr.
— Oh merde. Ria Carla.
— Violent mais efficace quand t'es pressée ! Ricanais-je. Surtout quand Monsieur veut pas bouger et grogne alors que t'essaye de le bouger de son doudou. Hein mon amour ?
— Hm ? Je... Pour ma défense, je dormais. Je... Ouais je dormais.
— Ceci était un argument fourni en direct par Shiro.
— Mais comment tu fais ! râla Shiro aussi vite.
Je ricanais en haussant les épaules, reconnaissant que les excuses étaient foireuses pour l'un ou l'autre.
— Parce que y'a que toi qui grognait. Rétorquais-je avec un sourire en coin. John faisait sa tête d'enfant malheureux en dormant.
— Et deux grillés, deux. Ricana Carla en embrassant Hakan. Elle trop forte maman hein.
— Mais je te rassure. Vous boudez pareil. Souriais-je alors qu'Hakan riait. Et Hakan se fout à égalité de vous deux.
— Aucun soutien. Grogna Shiro avant de lever un sourcil. La quoi ? C'est quoi la... la saint John ?
— C'est une expression pour dire qu'on se moque de lui.
— Oh. D'accord. souffla le Démon. Bah c'est pas la saint Shiro alors... Et toi continu de rire et ça va être la saint p'tite sœur.
— Ton fils aussi se fout royalement de ta gueule je te signale. Iris aussi, mais plus maligne, elle se fait pas voir.
— Pas vu pas pris. Ria Iris.
— Je cris au complot. Grogna Shiro en croisant les bras.
— Oh monsieur complot. Peux tu me montrer ta roulade par pure curiosité tiens ?
— Ma roulade ? Tu veux que je fasse une... une roulade ? s'étonna Shiro en levant un sourcil. Pourquoi ça sent le piège ça ?
Il se leva l'air suspicieux en alternant son regard entre Carla et moi puis alla à côté du bar avant de se projeter en avant et roula sur le dos, revenant aussi vite sur ses pieds.
— Tu peux poser l'acrobate deux secondes Carla, tu vas comprendre.
Carla posa Hakan qui alla à côté de son père avec un grand sourire, secouant le fessier sous couche en se concentrant, avant d'effectuer une... sorte de roulade, levant ses poings en l'air tout en fronçant les sourcils... Allongé par terre.
— Du coup... C'est la phase un de la roulade ça ?
— Euh... souffla Shiro en se grattant la tête alors que Carla éclatait de rire. Phase... diversion ?
— Phase diversion... Répétais-je alors qu'Hakan restait en position. Hm. Qui se dévoue pour expliquer à l'agité de la couche que sa position est... inutile... allongé ? Même s'il est à fond hein... Mon plafond tremble de peur.
— Ok, ok. C'est à travailler. souffla Shiro en relevant son fils. Attend mon guerrier. J'vais te montrer.
Le Démon se mit accroupi à côté d'Hakan puis posa ses mains devant lui, observant son fils le mimer puis rentra sa tête pour poser ses épaules au sol avant de pousser sur ses jambes pour s'élancer, se relevant aussi vite en tournant la tête vers son fils. Hakan s'appuya sur ses mains, secouant de plus belle les fesses en se concentrant, coinçant sa langue entre ses lèvres, me faisant avoir un fou rire aussi vite.
— Attends il chauffe le moteur. Hurlais-je de rire.
— Ça doit être à cause de la couche. Souffla Shiro. Allez mon guerrier. Pousse sur tes jambes.
Je hurlais de rire de plus belle alors qu'il poussait sur ses jambes, effectuant une magnifique rotation à 90 degré... Le faisant atterrir sur le dos, jambes et poings en l'air tout en fronçant les sourcil, langue toujours coincé.
— la technique du guerrier. Hurlais-je de rire.
— Bon, c'est à travailler. souffla Shiro en pencha la tête vers son fils. Au moins personne va l'attaquer au sol.
— Moi, j'ai pas la force de l'attaquer pour l'instant. Ria aux larmes Carla.
— J'ai hâte que Soke voit ça tiens ! Hurlais-je de rire.
— Oh ! Faudrait qu'on filme une roulade familiale tiens. Ria Carla en s'essuyant ses larmes.
— Faudrait en effet. Riais-je en relevant Hakan.
— Bon, je crois qu'il est l'heure de passer à table. ria Carla en voyant Jo arriver.
Je ricanais en essayant de faire faire la figure à Hakan, retombant à chaque fois à la même finalité.
— Bon bah... Il était tortue dans sa vie précédente écoute. Je vois que ça.
— La technique du guerrier tortue. Ria Carla.
— On a trouvé ton costume d'halloween. Soufflais-je avant de hurler de rire en ayant l'image en tête.
— Mon pauvre guerrier. Ricana Shiro en relevant son fils. On travaillera ta réception.
— Petite tortue guerrière qui danse de la couche. Hurlais-je de rire de plus belle.
Shiro prit son fils dans ses bras alors qu'on continuait de rire avec Carla, puis attrapa Iris par la porter à son tour, allant ensuite rejoindre tout le monde dans la salle à manger. J'observais les jumeaux pendant le repas, attendant le café pour leur demander de m'accompagner dehors après.
Je les amenais vers la zone des chevaux, souriant à Susanoo et à Divine qui nous accompagnaient.
— Je vais avoir besoin de votre aide à tous les deux. Soufflais-je en caressant les deux.
Je me reculais de quelques pas, les jumeaux m'observant avec attention.
— Depuis qu'ils sont arrivés, vous avez eu le temps de les observer, d'en parler avec papi Diego, Luc, ou même John. Vous savez que ces deux là sont différents puisqu'ils n'ont pas été dressés comme les autres ont pus l'être. Ces deux-là ne font les choses que parce qu'ils ont envie de les faire, parce qu'ils ont confiance. Vous allez donc devoir gagner leurs confiances pour parvenir à les monter.
Je m'allumais une cigarette en m'appuyant contre un arbre, caressant Kirin alors que les jumeaux prenaient le temps d'apprivoiser par eux même Susanoo et Divine.
— Ici vous avez un avantage, ils vous connaissent, ils savent que vous êtes mes enfants, vous venez vous occuper d'eux régulièrement avec John. Contrairement à des chevaux que vous rencontriez pour la première fois. Par contre, nous sommes bien les deux seuls à monter ces deux là et le maximum, c'est une couverture. C'est pour une raison très simple. Sentir au mieux tous les mouvements du cheval, faire corps avec lui afin de ne pas juste être poids mort sur lui. C'est plus dur et très différents de monter avec une selle, et des rênes. Et avant de pouvoir les monter, vous devez comprendre leurs langages, le caractère du cheval que vous avez face à vous. Vous ne le dominerez pas, vous vous lierez d'amitié avec lui s'il en a envie.
Je fis signe aux deux chevaux de se baisser en m'approchant, les caressant tendrement.
— Montez dessus.
Je les aidais à monter chacun sur un, ajustant leurs positions tout en leurs expliquant par rapport au cheval et à eux, vérifiant qu'ils étaient bien accrochés avant de laisser les deux chevaux se relever.
— Maintenant, vous allez découvrir par vous-même comment on les guide et on verra si vous avez bien observés. Allez vous promener Susanoo et Divine.
— Hein ? Mamaaaan ! Crièrent les deux alors que les deux chevaux ne se faisaient pas prier.
Je ricanais en voyant Kirin les suivre tranquillement, grimpant sur un arbre pour les suivre au cas où, observant les deux alors qu'Aylan avait l'avantage d'être monté avec John sur Susanoo, donnant du coup des astuces à sa sœur qui en chiait forcément plus pour trouver la façon de communiquer avec Divine.
Je ricanais de plus belle alors que les deux chevaux décidaient finalement de rejoindre les mangeoires, faisant râler les jumeaux. Je descendis de l'arbre pour les rejoindre, observant les jumeaux.
— Non ça ne se fera pas en une heure ou du jour au lendemain, vous devrez être patient, et prendre le temps d'apprendre comment communiquer avec eux. Allez, allez aider John pour les rations. Ricanais-je en les faisant descendre.
John vit les jumeaux arriver en sortant les seaux de rations puis leur en tendit un en leur souriant.
— Donnez celui-là à Susanoo et Divine. Ils apprécieront. Je vais m'occuper des autres.
Je ricanais de plus belle en les voyant bouder, allant donner les rations aux autres en sentant Divine me suivre. Je caressais la tête de Divine après avoir aidé John, rejoignant Mila et Divine se décida à manger.
— Pourquoi toi ou tonton ça a l'air facile ? Marmonna Mila.
— Parce qu'on a grandit dedans. Ricanais-je en m'asseyant. Notre papa passait son temps entourés de mustangs sauvages, alors il avait sa propre façon de communiquer avec eux, et on a appris en l'observant, en prenant le temps de créer notre façon de communiquer avec eux. Je vous l'ai dit, c'est à vous de créer votre façon de communiquer avec eux, de les observer et d'apprendre à les connaître. Je n'ai pas monté Divine directement, on a pris le temps d'apprendre à s'apprivoiser l'une l'autre tu sais. C'est plus dur et cela demande plus d'investissement une relation avec un cheval sauvage, mais ta relation et ce que tu apprendras sera bien plus précieux.
John reparti pour ranger les seaux dans l'abri se faisant suivre par son cheval qui ne résista pas à lui donner un coup de tête au niveau des fesses, le projetant à l'intérieur avant d'hennir et de repartir aussi vite, se faisant poursuivre par lui.
— J'vais te mettre à la diète toi ! Tu vas voir !
— Et John alors ? Demanda Aylan.
— Susanoo a eu besoin de plus de temps pour apprendre à connaître John, et il a surtout développé une grande passion pour l'embêter. John n'a pas essayé vraiment de le monter, il a laissé Susanoo décider et leurs relations se faire.
John couru un moment après son cheval, finissant par ricaner alors qu'il le défiait clairement en redressant sa tête à chaque fois qu'il marquait l'arrêt pour laisser John le rejoindre, repartant aussi vite en secouant la tête tout en hennissant, jusqu'à ce que John sorte une pomme, jouant avec en repartant vers l'abri.
— Hmm.. Elle a l'air très bonne cette pomme. Sourit John en jouant avec.
Susanoo redressa sa tête et ses oreilles avant de revenir pour suivre John qui finit par s'asseoir sur la clôture, observant son cheval arriver tranquillement.
— Très différent... Commenta Aylan en penchant la tête.
— Ouais. Ricanais-je
John tendit alors la pomme quand son cheval fut face à lui puis lui caressa l'encolure en souriant.
— T'es qu'un ventre sur pattes mon ami.
Il finit par redescendre de la clôture, tapotant sur le flanc de son cheval puis rejoignit Naëlle et les enfants.
— Alors cette balade ?
— Ils ont fait ce qu'ils voulaient. Marmonna Mila alors que Divine se redressait fièrement.
— C'est ce qu'ils font souvent oui. Ricana doucement John. Mais c'est aussi comme ça qu'on les aime. Si vous voulez, on vous laisse vous en occuper tout seul. On surveillera mais rations et brossages à votre charge. Ça vous dit ?
— D'accord. Confirmèrent les jumeaux.
— Super. On commence maintenant. sourit John en leur tendant les brosses.
Je me pinçais les lèvres alors qu'ils prenaient les brosses, ayant même pas le temps de se retourner que nos trois terreurs partaient aux galops.
— Eh bah... Vas falloir mériter de les brosser on dirait.
— Y'a moyen. Grogna Mila en grimpant sur un arbre.
Je l'observais partir avec Aylan dans les arbres à la poursuite des trois, ricanant en observant la scène. John éclata de rire aussi vite en se grattant la nuque.
— J'adore ces gosses.
— Ils savent monter sur selles avec Luc de ce qu'il m'a dit, mais ils voulaient apprendre à monter à cru comme nous. Mais ils doivent apprendre la frustration que ce n'est pas aussi simple que ça en a l'air.
— Pour monter à cru, tu aurais pu leur faire découvrir sur les autres. Ricana John. Avec Divine et Susanoo, l'exercice est plus dur.
— Nous on a dû apprendre sur des chevaux sauvages véritablement. Là, la relation a déjà des bases. C'est plus dur mais plus proche de la réalité. Ils doivent comprendre que c'est un privilège que les chevaux donnent, ce n'est pas une obligation.
— Tout à fait d'accord. sourit John.
— En plus ça a l'air d'amuser Susanoo et Divine.
— Deux nouveaux amis pour jouer. Tu m'étonnes que ça les amuse. ricana John.
— Mais ce sera plus simple pour Iris et Hakan vu qu'ils vont grandir avec les chevaux. Ce sera naturel pour eux.
— Oui. Nos futures promenades en famille vont être super. Sourit John. J'ai vraiment hâte.
Je souriais en hochant la tête, posant ma tête contre John alors que la course poursuite continuait.
— Tu penses qu'on doit les laisser courir encore combien de temps ? demanda-t-il en ricanant doucement.
— Quand les deux seront décidés. Ah...
Je riais en voyant les deux s'arrêter net, Aylan et Mila se prenant le fessier du cheval qu'ils poursuivaient.
— Je sens les grognements de Mila d'ici. Ricana John
— Grave. Riais-je.
— Je crois que le brossage attendra demain. Ria-t-il. C'est préférable.
— Non regarde, ils vont les brosser. Ils sont têtus. Souriais-je en les voyant brosser les deux.
— Déterminés et persévérants. De très bonnes qualités. Sourit John.
— C'est sûr.
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