Chapitre 9 : Suspense...

Kana était en voiture, allant au travail. Elle réfléchissait à ce qu'elle allait pouvoir dire à Mitsuri. La brune-violette se sentait stressée, le temps semblait être devenu beaucoup plus lent. Malgré la musique pour se détendre, cela ne fonctionnait pas. Son esprit était toujours concentré sur la Kanroji.

— "Je suis désolée de ne pas être venue hier"... Hum... "Je t'en voulais par rapport à la veille". Non, ça ne va pas comme ça. Je dois être plus douce et trouver les mots pour ne pas l'offenser. Je veux arranger les choses et non rajouter de l'huîle sur le feu...

Pendant tout le trajet, la Sanzu répétait ses explications. Elle voulait que ça soit parfait, elle voulait que cette histoire soit vite du passé. Elle l'aimait terriblement et, si une relation amoureuse ne marchait pas, elle se contenterait de leur amitié.

Une fois arrivée et garée, Kana se rendit dans le bâtiment. Elle se mit dans l'ascenceur et attendit d'arriver au dixième étage. Ça prenait quelques minutes, semblant durer des heures. Plus elle se rapprochait de Mitsuri, plus son coeur battait de peur. La styliste continuait de se préparer psychologiquement.

Ensuite, l'ascenceur arriva au dixième étage et les portes s'ouvrirent. Kana s'avança et se dirigea vers son bureau où elle installa ses affaires. Balayant du regard la salle et les autres bureaux, elle ne voyait pas encore la patronne dans le coin.

— Kana ?

Sursautant et se retournant, la jeune brune-violette vit Shinobu. Elle soupira de soulagement et de peur.

— Shinobu... Je ne m'attendais pas à te voir...

— Désolée, je ne voulais pas t'effrayer. Je suis contente que tu sois revenue. Tu as pu parler avec Mitsuri ?

Secouant la tête, la Sanzu rétorqua sans parler fort afin de ne pas attirer l'attention des autres sur leur conversation :

— Non, je viens à peine d'arriver. Je ne sais pas comment l'aborder, ça me tend...

— Ne tourne pas autour du pot. Vas-y et dis-lui. Il n'y a que ça à faire, il n'y aura pas de miracle qui vous réconciliera sans bouger le petit doigt.

Soupirant de nouveau, Kana savait que son amie avait raison. Réfléchissant pendant plusieurs secondes, elle répliqua :

— Bon, d'accord. J'irai la voir mais seulement à la pause de midi. Pour le moment, je vais travailler.

Rigolant, la jeune Kocho rétorqua d'une voix gentille :

— Tu es vraiment une poule mouillée.

— Même pas vrai ! Je prends seulement mon temps.

— "Seulement", répéta-t-elle d'un air pas convaincu.

Shinobu s'assit aux côtés de Kana afin de l'aider avec ses tenues. En voyant un gros sac posé sur le bureau, la violette regarda dedans et écarquilla les yeux.

— Kana, tu as fait tout ça pendant ton absence ?!

— Oui ! J'ai réussi à me motiver hier soir et j'ai su coudre trente tenues différentes !

— Trente ?! Ça veut dire qu'il ne nous reste plus qu'une quarantaine de vêtements et on aura terminé ! Tu es formidable ! On va être dans les temps grâce à toi !!

— La Kocho lui sauta au cou, elle éprouvait aussi de la fatigue et de l'anxiété à cause de cette grosse commande. Shinobu ressentait un soulagement, comme si tous ses problèmes s'étaient envolés en quelques secondes. La serrant en retour, la brune-violette se sentait bien dans cette étreinte qui la rassurait plus qu'autre chose. Durant quelques minutes, elle avait pu oublier son problème avec Mitsuri.

Ensuite, elles se séparèrent. La Kocho jetait un coup d'oeil sur chacun des groupes de stylistes qui travaillaient durement. Il y avait cinq groupe en tout, donc assez pour se répartir les derniers quarantaines. Se mettant debout sur la chaise, la violette attira l'attention de tout le monde et annonça :

— Mesdames et messieurs ! Je vous annonce qu'il ne reste précisément plus que quarante-cinq tenues à réaliser ! Cela signifie que, chaque groupe, doit en réalisé plus que neuf !

Des cris de joie se firent entendre dans toute la pièce. Tous les employés n'en pouvaient plus de cette commande et la motivation de vite terminer anima tout l'atelier. Chacun des stylistes étaient joyeux, l'ambiance au sein de True Love n'était plus aussi pesante que ces dernières semaines.

Tous les groupes étaient au taquet, ça avançait plus vite que tout à l'heure et de plus en plus de groupes terminaient leurs neuf tenues restantes. Ensuite, ce fut Kana et Shinobu qui les terminèrent. Les deux femmes sautèrent de joie en se disant qu'elles n'auraient plus à devoir travailler aussi durement dorénavant.

— On a réussi ! fit Shinobu.

— Oui ! Adieu la surcharge !

Quand tout le monde avait achevé cette tâche, les deux amies récupérèrent les tenues qui étaient toutes soigneusement emballées dans un sachet en plastique. La Sanzu mit cela dans le sac qui contenait ceux qu'elle avait fait la veille. Tout ne rentrait pas dedans alors elle avait dû en prendre d'autres. Voyant tous ces sacs bien remplis, le coeur de la brune-violette palpitait de soulagement. C'était la première fois qu'elle ressentait ce sentiment de manière si forte.

— Maintenant, commença la Kocho, il faut prévenir Mitsuri. Elle doit très certainement être en train de travailler. Il faut lui dire que c'est terminé et qu'elle n'a plus à s'en faire.

Se figeant sur place et ne disant plus rien, la plus jeune avait complètement oublié qu'elle devait aller voir la rose-verte.

— Ah... Oui, c'est vrai... répondit-elle tout en lâchant un rire nerveux.

Shinobu faisait tout pour motiver son amie mais celle-ci avait beaucoup trop peur pour y aller. N'ayant plus aucune patience, la Kocho attrapa la main de la plus petite et elle l'a tira en direction du bureau de Mitsuri. La porte était fermée, les deux amies se tenaient devant. Kana tremblait des mains et son rythme cardiaque avait accéléré.

— Maintenant, tu frappes la porte, dit la Kocho.

— Heu... Je... Je ne sais pas...

— Comment ça "Je ne sais pas" ? Tu es vraiment difficile, Kana. Pour la peine, je frappe à ta place.

— Non !!

Shinobu n'écouta pas son amie qu'elle toqua à la porte et s'en alla en laissant la Sanzu toute seule. Kana était comme paralysée, elle ne bougeait plus du tout et elle n'arrivait plus à penser convenablement à cause du stress.

Mitsuri ouvrit la porte et afficha une mine surprise en voyant la brune-violette en face d'elle.

— Kana...? fit-elle confuse.

— Je... Je peux vous parler ?

Acceptant, la Kanroji laissa entrer son employée. Elles s'installèrent au bureau de la plus âgée. C'était silencieux, l'atmosphère était très tendue et la Sanzu se sentait très mal à l'aise. Ses mains sur ses jambes étaient fermées et elle les contractait de toutes ses forces comme pour chercher à décompresser.

— Je tiens tout d'abord à m'excuser d'avoir été absente hier. J'aurai dû vous prévenir, mais je...

Rougissant et retenant ses larmes, elle poursuivit :

— J'ai été blessée par notre conversation d'il y a deux jours... Vu notre relation, j'ai pensé que j'aurai peut-être eu une chance avec vous... Je vous aime plus que vous ne le pensez...

— C'est à moi de m'excuser, rétorqua la femme aux yeux verts.

Kana ne parlait plus, écoutant sa patronne en étant surprise qu'elle s'excuse.

— Je ne pensais pas ce que je t'ai dit. J'ai eu peur quand tu m'as demandée ce que je ressentais pour toi. Je n'ai jamais eu de bons souvenirs de mes anicennes relations. Je me doute que tu crois qu'il s'agit d'une excuse. J'aurai dû t'en parler directement à la place de dire ce mensonge très blessant. Jamais je ne sortirai avec quelqu'un uniquement pour le sexe.

— Donc c'était faux ce que vous aviez dit... répéta-t-elle doucement.

— Oui, j'espère que tu sauras me pardonner.

Hochant la tête, Kana décida d'accepter ses excuses. Elle ne voulait pas continuer à être tendue et distante avec Mitsuri. Elle ne voulait pas la perdre.

— Je vous pardonne.

— V-Vraiment ? s'exclama Mitsuri. Tu vas me pardonner aussi facilement après la méchanceté que je t'ai dite ? Ce n'est pas quelque chose qu'on pardonne facilement, pourtant...

— Je sais, mais je vous aime et je ne peux pas m'empêcher de ne pas vous en vouloir. Je comprends si vous ne voulez pas vous engager dans une vraie relation amoureuse. Mais il faut se décider : Soit on se met ensemble, soit on arrête d'être aussi intime.

La Kanroji comprenait Kana, elle trouvait ses dires logiques. Pendant quelques secondes, Mitsuri réfléchissait. Elle ne savait pas si elle devait tenter d'entamer une relation avec elle mais la peur était toujours présente, malgré le fait que la Sanzu lui semblait digne de confiance.

— Je ne sais pas... Je peux réfléchir avant de te donner une réponse officielle ? demanda doucement la rose-verte.

— Bien sûr. Je serai patiente.

La Sanzu comptait s'en aller mais elle se rappela d'autre chose et reprit la parole :

— Au fait, nous avons terminé de faire toutes les tenues.

— Pardon ?! fit la Kanroji de manière surprise comme si elle avait l'impression de rêver.

— J'ai su nous faire gagner du temps hier soir alors on a pu tout cloturer aujourd'hui.

Souriant de joie et de soulagement, Mitsuri versa quelques larmes. Elle devait être celle qui avait le plus souffert par rapport à cette commande. Voir la patronne pleurer faisait mal au coeur de Kana qui se leva pour la prendre dans ses bras. Elles s'enlacèrent plusieurs minutes jusqu'à ce qu'elle se calme. Mitsuri remercia son employée, se sentant très reconnaissante envers elle.

Après cela, la jeune styliste quitta le bureau de la patronne avec le coeur plus léger. Shinobu vit son amie revenir et elle se précipita vers elle en demandant :

— Alors ? Qu'est-ce qui s'est passé ?

— Tout est rentré dans l'ordre, répliqua la brune-violette en souriant légérement.

— C'est super, ça ! Je te propose qu'on aille boire un verre ce soir pour fêter cela !

— Avec plaisir ! On y va avec ma voiture ?

— Oui, de toute façon je suis venue ici en train.

La journée passa tranquillement, Kana s'était détendue et ne ressentait plus aucune crainte. Elle pouvait continuer à travailler en prenant son temps, ne devant plus se presser. Ensuite, le soir arriva et les deux collègues se rendirent dans un petit café.

Elle buvaient, non de l'alcool, tout en bavardant joyeusement. Les deux femmes faisaient un peu plus connaissance, la Sanzu racontait sa vie et parlait de son meilleur ami ainsi que de son petit frère.

— Il doit être trop mignon, Senjuro, commenta Shinobu.

— Attends, je te montre une photo.

La plus jeune sortit son téléphone puis elle se mit à chercher dans sa galerie. Elle montra la photo où Senjuro dormait contre elle quand Kyojuro se faisait hospitaliser. En voyant la photo, la Kocho eut des étoiles dans les yeux.

— Aaw ! On dirait une mère et son fils !

— Tu trouves ? Avec Senjuro j'ai plus une relation de frère et soeur.

— En tout cas, tu ferais une très bonne mère. Tu as déjà envisagé d'avoir un enfant ?

Secouant doucement la tête, Kana lui répondit négativement :

— Non, jamais. Mais je ne suis pas contre l'idée d'en avoir un si un jour je me mets en couple. Toute seule, c'est dur de s'occuper d'un enfant.

— Je comprends, ce n'est pas évident ! Moi, j'aimerais bien également avoir un enfant. Mais il s'agira d'un bébé adopté car... Je...

Elle semblait hésistante mais la violette se décida à parler avec un air fier.

— Je suis lesbienne, donc ce ne sera certainement pas avec un homme que j'en aurai un.

Souriant, Kana se sentait tout d'un coup moins seule.

— Moi aussi, ne t'en fais pas !

— Je me doutais que tu l'étais.

— Quoi ? Comment ?

— Simple intuition.

La soirée continua, le courant passait vraiment bien entre les deux stylistes. Quand ce fut le moment de partir, Shinobu décida de raccompagner son amie jusqu'à chez elle en conduisant la voiture de Kana à sa place, ayant insisté pour cela. Elles continuaient de discuter sur le chemin et, quand elles arrivèrent, elles sortirent et Kana se tourna vers elle dans le but de la remercier.

— Merci de m'avoir raccompagnée. On se voit demain !

— Avec plaisir, à demain.

Alors que la Sanzu se retourna pour rentrer dans son domicile, après avoir récupéré les clés de sa voiture, elle n'eut pas le temps de partir que Shinobu attrapa son bras et la tira vers elle pour l'embrasser sur les lèvres. Kana était prise au dépourvu, son visage était tout rouge. La Kocho n'hésitait pas joindre sa langue à la sienne et elle se sépara d'elle. La violette s'en alla à pieds pendant que la plus jeune restait figée le temps d'assimiler ce qui s'était passé. Tout cela était arrivé si vite que ça semblait si irréel.

◇◇◇◇◇◇◇◇◇◇◇◇◇◇◇◇◇◇◇◇

Coucou, j'espère que ça vous aura plus !

On se revoit bientôt pour le prochain chapitre !

Bye !

Chapitre suivant : Kocho Shinobu.

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top