Chapitre 8 : Peine de Coeur
Kana était chez Kyojuro. Il était midi et ils mangeaient tous les trois. Comme Senjuro était tout content de revoir sa grande soeur adorée, il ne voulut pas la quitter alors la femme le gardait sur ses genoux.
— Il a vraiment l'air d'avoir souffert de ma longue abscence, commenta-t-elle.
— Oui, il pleurait de temps en temps pour te voir.
Serrant Senjuro un peu plus fort dans ses bras, Kana s'exclama :
— Ooh ! Mon petit ange, je te manquais à ce point ?
Le petit blondinet se blottissait contre la styliste, se sentant rassuré par son odeur et sa chaleur. La brune-violette passait sa main dans ses cheveux, le caressant doucement et tendrement.
— Et donc Mitsuri se servait de toi ? C'est ça que tu m'avais dit hier soir ? interrogea le pompier.
— Oui. Elle m'a dit qu'elle ne ressent rien pour moi.
Bouchant les oreilles de Senjuro, la Sanzu poursuivit :
— Elle ne s'intéressait qu'à mon corps... Ça me blesse beaucoup. Car je l'aime et parce que c'était également avec elle ma première fois...
— Je comprends, j'aurai réagit pareil, je pense. Mais parle-lui, non ? Tu n'as rien à y perdre.
— Et je n'ai rien à y gagner non plus... Tu veux que je lui dise quoi ? À part lui partager ma douleur il n'y aura rien qui ne changera. Le mal est fait, elle ne m'aime pas et je ne peux pas la forcer à m'aimer.
Sur ce, Kana déboucha les oreilles du jeune bébé qui se mit à rire.
— Je ne sais pas, fit Kyojuro. Mais peut-être qu'elle s'excusera et qu'elle s'expliquera.
— ...
— Kana ?
La brune-violette ne répondait pas, elle ne savait pas quoi en penser et elle ne savait pas quelle solution était la bonne.
— Je ne sais pas, je vais dormir là-dessus et je verrai.
— D'accord.
Comme pour se réconforter, la femme continuait de câliner le petit frère de l'homme. Elle aimait beaucoup l'avoir dans ses bras. Kana avait un grand côté maternel dont elle n'hésitait pas à montrer quand elle était en la présence de Senjuro.
— Au fait, commença-t-elle, tu as des nouvelles de tes parents ?
— Oui, ils vont revenir dans deux mois. Senjuro va être super content de les revoir.
— Oui, je l'imagine déjà en train de se réjouir de leur rentrée. C'est un si gentil garçon, je l'aime beaucoup trop.
Kyojuro sourit en voyant la complicité entre eux deux. Ça le rassurait beaucoup que Senjuro pouvait également compter sur Kana pour prendre soin de lui et lui donner de l'amour.
— Tu sais quoi, Kyojuro ? Quand vos parents reviendront, j'organiserai une soirée chez moi. Je vais préparer un grand festin !
— J'ai hâte d'y être alors ! Tes plats sont toujours très bons.
— Tu es vraiment un gourmand !
— Je sais, je sais, rétorqua-t-il en lâchant un rire bruyant.
Après avoir mangé, Kana dessinait avec Senjuro. Le petit garçon essayait de réaliser un portrait de sa grande soeur. La brune-violette l'observait, elle n'hésitait pas à lui donner des compliments afin de lui donner confiance en lui. C'était important de faire en sorte que les enfants aient confiance en eux.
— Waoh, quel artiste, commenta-t-elle.
Kana embrassait la tête de l'enfant. Kyojuro les observait tous les deux, ne cessant pas de sourire de bonheur. Senjuro allait très certainement devenir un homme épanoui et heureux tout comme son aîné.
Un peu après, Kana reçut un message. En entendant le son de notification, son coeur ratta un battement. Son regard croisa celui de son meilleur ami, elle avait peur de regarder son portable.
— C'est peut-être Mitsuri, fit Kyojuro intrigué.
— Peut-être... J'ai peur de regarder...
— Lis-le. Ça ne va pas te tuer, lança-t-il.
La brune-violette attrapa son téléphone et lut le message. La femme soupira de soulagement sous le regard du grand Rengoku qui voulait savoir ce qu'il y avait. Kana dit :
— C'est ma collègue, Shinobu. Elle prend de mes nouvelles car elle est inquiète que je ne sois pas là. Surtout qu'en ce moment, on est surchargé au boulot. Le patron de Mitsuri a récalmé plus de cent vêtements pour le mois prochain. Je me sens un peu mal d'être partie alors qu'ils sont tous débordés...
— Ne te sens pas mal pour ça, ce n'est pas grave, rassura le blond. Et puis, ils peuvent très bien s'en sortir sans toi. Tu dois avant tout te reposer !
— Merci, Kyojuro. Je vais répondre à Shinobu.
Elle envoya un message à la Kocho afin de la rassurer sans expliquer la situation avec la Kanroji. Cela mena à ce que la violette propose à la jeune styliste de sortir ensemble pour manger. Ne se méfiant pas et appréciant Shinobu, Kana accepta l'invitation.
— Elle m'a invitée à manger avec elle ce soir dans un restaurant, dit la brune-violette.
— C'est super, ça !
— Oui, elle est très gentille, dit-elle en souriant.
Comprenant que Kana allait s'en aller au soir, Senjuro commençait à pleurnicher en se blottissant encore plus contre elle. Celui-ci avait un don pour faire craquer la Sanzu.
— Mooh ! Senjuro, on se reverra, promis !
Elle serrait le petit garçon contre elle afin de le rassurer, ce qui marchait très bien. Kyojuro fit ensuite un commentaire :
— J'ai l'impression que Senjuro est de plus en plus attaché à toi.
— Oui, en effet. Mais c'est si mignon qu'il ne veuille pas me laisser partir. Il ne faut pas t'en faire, il n'aura pas de problème d'attachement. Comme je l'ai déjà dit, c'est sûrement que votre mère lui manque et qu'il a donc besoin du réconfort d'une autre femme en attendant. Les bébés ont plus tendance à avoir confiance envers les femmes. Même si ils aiment également leur père.
— Je vois ce que tu veux dire. Je suis tout à fait d'accord. Je n'ai pas d'instinct maternel vu que je suis un homme mais je fais toujours de mon mieux afin de le rendre heureux.
— Il l'est, j'en suis sûre. Tu es le meilleur grand frère qu'il puisse avoir.
Ce compliment faisait toujours plaisir au Rengoku, il faisait toujours de son mieux pour que son petit frère se sente bien. Même si Kana disait souvent qu'il était un bon frère, ça lui faisait toujours autant plaisir car il savait que ses paroles venaient du fond du coeur.
Le soir arriva et la Sanzu partit du domicile de Kyojuro pour rejoindre Shinobu. Elles arrivèrent devant le restaurant en même temps et se saluèrent avant de rentrer. Une fois assises, elles passèrent commande et bavardaient en attendant que leurs plats arrivent.
— Tu t'es bien remise de ton malaise d'hier ? interrogea la Kocho.
— Oui, je me sens beaucoup mieux.
— Ça me rassure. Tu sais, j'étais vraiment inquiète que tu ne sois pas venue aujourd'hui. Il y a eu un problème ?
Hésitant à lui dire la vérité, Kana essayait au final de trouver une excuse afin de ne pas mettre sa carrière en péril :
— J'avais eu un gros coup de fatigue. Quand je me suis levée ce matin, j'avais la tête qui tournait. Alors je me suis recouchée.
— Tu es sûre que ce n'est que ça ? demanda Shinobu qui n'avait pas l'air convaincue.
— Oui, pourquoi ?
— J'ai l'impression qu'il se passe des choses avec Mitsuri. C'est mon amie, et toi aussi, ça m'inquiète de vous voir toutes les deux aussi tendues...
La brune-violette comprenait que ce n'était pas non plus une bonne journée pour la Kanroji, mais elle ne cherchait pas plus loin car elle était en colère contre elle. Voulant vider son sac sans mettre son travail en danger, Kana dit :
— En effet... Il y a quelques tentions entre elle et moi... Nous n'arrivons pas à nous comprendre ce qui peut mener à des conflits...
Shinobu commençait à avoir les informations qui l'intéressaient. La violette n'était vraiment pas mauvaise, elle ne faisait qu'être une bonne amie qui ne comprenait pas ce qui se passait avec ses deux copines.
— Je comprends mieux, fit la plus âgée. Si tu veux, je peux essayer de parler à Mitsuri pour briser la glace et vous réconcilier ?
— Non, non, ne te donne pas la peine !
— Pourquoi ? Tu ne veux pas arranger les choses ?
— Si, mais je me dis que c'est mieux que ça soit moi qui le fasse plutôt que de te mêler à une situation aussi délicate. Mais je vais juste patienter quelques jours avant de revenir vers elle, comme ça on aura toutes les deux le temps de se calmer par rapport à ça.
Hochant positivement la tête, la violette trouvait cela mature de la part de Kana. Cette dernière était une femme responsable et autonome. Elle voulait faire les choses elle-même, à sa manière et d'une bonne façon. La Sanzu faisait tout pour garder une bonne atmosphère et qu'il n'y ait aucun problème. C'était une qualité que Shinobu appréciait énormément.
— Tu me sembles triste, constata la femme aux cheveux violets. C'est si grave que ça avec Mitsuri ?
— C'est juste que je l'appréciais donc ça me peine qu'on soit en froid. Ne t'en fais pas, Shinobu, tout finira par s'arranger. J'en suis certaine !
— Je n'en doute pas !
Les plats avaient fini par arriver et les deux amies mangeaient ensemble dans la bonne humeur. Ça faisait beaucoup de bien à Kana de sortir manger, c'était bon pour le moral de faire une petite sortie avec une amie. Même si elle avait confiance en Shinobu, elle ne pouvait pas se permettre de lui parler de sa relation avec la patronne même si la Kocho avec de légers doutes.
La soirée se termina, les deux stylistes sortirent ensemble du restaurant et se disèrent au revoir en partant chacune de leur côté. Shinobu se disait qu'il ne restait plus qu'à parler à Mitsuri le lendemain et tout irait bien. Malgré le fait que la Sanzu avait expliqué son envie de régler ça seule, la violette ne pouvait s'empêcher d'intervenir. Son plus grand souhait était que la paix règne de nouveau à True Love et également dans la vie privée des deux concernées.
Kana, elle, rentrait chez elle avec le coeur léger. Même si elle n'avait donné aucun détail, ça lui avait fait un grand bien de partager sa peine à quelqu'un qui la comprendrait et la soutiendrait. Sauf qu'elle ne se doutait pas que Shinobu était très têtue et un peu du genre à fourrer son nez dans les affaires des autres. La Kocho se doutait que la brune-violette serait déçue qu'elle ait parlé à Mitsuri sans son accord mais elle finirait pas comprendre et le lui pardonner.
Une fois de retour à son domicile, la jeune styliste commença à coudre des pièces de vêtement. Même si elle était en pause avec le travail et qu'elle en voulait à la Kanroji, elle tenait tout de même à l'aider dans cette dure tâche pour le mois suivant. Plus Kana travaillerait, moins la rose-violette aura à faire.
La Sanzu était si bienveillante mais cette qualité avait bien sûr des limites. Quiconque lui ferait un grand mal à elle et ses proches, aura affaire à la fureur de la jeune femme. Derrière sa personnalité calme pouvait se cacher une lionne retenant ses griffes. C'étaient les deux faces d'une même pièce. Un peu comme tout le monde. Tout être à ses propres limites mais certains arrivent mieux à gérer ses émotions que d'autres.
Cependant, Kana hésitait à revenir le lendemain à True Love. Elle se sentait mal d'abandonner ses collègues qui se donnaient tellement de mal et qui devaient très certainement être très épuisés. La brune-violette devait faire un choix entre "Éviter Mitsuri" ou "L'affronter et aider les autres". Ce n'était pas facile de se décider et c'était un choix assez délicat.
Au final, elle se dit qu'il va falloir un jour ou l'autre revenir alors autant que ça soit le plus tôt possible. Plus tôt cette histoire sera réglée, mieux Kana se portera. Tout cela lui pesait beaucoup sur le coeur, il fallait à tout prix régler ce problème. Le monde des adultes n'était pas de tout repos mais avec une bonne volonté, Kana saurait se débrouiller parfaitement !
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Coucou, j'espère que ça vous aura plus !
On se revoit bientôt pour le prochain chapitre !
Bye !
Chapitre suivant : Suspense...
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