Journée dure et fatiguante à True Love. Kana et Mitsuri avaient composé des équipes afin de créer rapidement et efficacement les cent-soixante-quinze tenues dont le patron de la belle Kanroji avait expressément réclamé pour le mois prochain.

Tout le monde travaillait durement, Kana était également celle qui travaillait le plus. En effet, elle passait toutes ses nuits à dessiner afin de faire la partie couture au boulot. Ça n'en avait pas l'air, mais dessiner des idées de vêtements ce n'était pas de tout repos.

Ça faisait déjà trois semaines que la Sanzu travaillait comme une dingue. Elle ne savait plus aller voir son meilleur ami ainsi que son petit frère. Senjuro serait certainement très triste de ne pas pouvoir voir la femme avant un bon moment. Kyojuro, lui, était au courant que son amie serait indisponible durant tout le mois et il comprenait parfaitement.

Plus les jours passaient et plus la fatigue rattrapait la brune-violette. Mitsuri le remarquait et elle demandait à son employée de se reposer sauf que Kana n'arrêtait pas de lui dire que tout allait bien. Elle était vraiment têtue et déterminée.

Dans la matinée, des stylistes avaient appelé la Sanzu, ayant un petit problème. La femme alla les aider et elle les guidait afin de les sortir de l'embarras.

— Comme ça ? demanda une jeune femme.

— Oui, rétorqua Kana.

Elle continuait de leur venir en aide mais, un moment, Kana se sentait de plus en plus faible. Sa tête tournait et puis elle s'évanouit.
Quand elle se réveilla, Kana se trouvait dans le sofa du bureau de la Kanroji. La pièce était calme, personne ne s'y trouvait et la porte était fermée. Alors que la jeune femme voulut se lever, Mitsuri arriva et la fit se recoucher.

— Ne te lève pas, tu n'es pas bien.

— Si, si, ça va. Je peux retourner travailler !

— Kana... Je suis vraiment touchée que tu fasses tout ça pour moi, mais je ne veux pas que ça mette ta santé en danger...

Soupirant, la brune-violette restait allongée. Son regard croisa celui de la plus âgée qui avait vraiment l'air inquiète.

— Merci, Madame Kanroji.

— Merci ? Pour quoi ?

— Parce que vous prenez soin de vos employés. Vous êtes compréhensive et attentive, c'est une bonne qualité chez un patron.

Souriant, Mitsuri se sentait touchée par ses paroles. Ça s'entendait que Kana était sincère, qu'il ne s'agissait pas de paroles en l'air.

— Repose-toi au moins deux heures, d'accord ? demanda la patronne. Si après ça tu te sens mieux, j'accepte que tu reprennes le travail. Mais je ne veux pas que tu te forces. Si jamais je te vois encore mal, je te renverrai chez toi.

Ça pouvait sembler dur de sa part, mais Mitsuri voulait juste que son employée aille bien. Jamais elle n'avait dû renvoyer personne. Mais la rose-verte savait qu'elle serait obligée de prendre des mesures si jamais l'un de ses travailleurs se mettait en danger.

— D'accord, je vais dormir un peu... accepta la jeune styliste.

Mitsuri prit une couverture et elle la déposa délicatement sur la plus jeune. La femme aux nattes s'assit au bord du sofa et elle passa sa main dans les cheveux de Kana.
La Sanzu se laissait faire et elle s'endormit sans difficulté.

Les heures passaient, et Kana finit par se réveiller. La Kanroji était partie pour s'occuper des tâches. La jeune femme se leva et se recoiffa avec une brosse à cheveux qu'elle avait dans son sac. Ensuite, elle retourna auprès de ses collègues. Shinobu se précipita vers elle, son expression étant joyeuse et rassurée.

— Tu vas mieux, Kana ? J'ai entendu dire que tu avais perdu connaissance et que Madame Kanroji t'a laissée dormir dans son bureau.

— Oui, je vais beaucoup mieux. Je suis prête pour reprendre du service !

— Super !

La Kocho attrapa la main de la brune-violette et elle la tira vers son bureau afin de travailler en duo.
Les deux filles s'entendaient bien comme d'habitude et la Sanzu avait mis sa playlist Spotify.

— Tu as de très bons goûts musicaux, Kana ! complimenta la violette.

— Merci beaucoup, j'aime écouter un peu de tout.

— Même la K-pop ?

— Ça... Non, c'est l'exception. Je ne suis pas fan de la K-pop, ce n'est pas mon style.

— Je comprends. Moi, je suis fan !

Elles continuèrent de coudre ensemble en s'amusant. Alors que Mitsuri faisait le tour de chaque groupe, elle vit Shinobu et Kana ensemble. La femme aux yeux verts était rassurée que la Sanzu allait beaucoup mieux et qu'elle était déjà en forme. Mais en elle, la Kanroji ressentait de la jalousie. La voir avec une autre lui procurait une désagréable sensation, elle ne savait pas pourquoi.

Quand Shinobu releva la tête vers Mitsuri, cette dernière repartit aussitôt s'occuper d'autres choses. La Kanroji se sentait mal à l'aise et, jusqu'à la pause de midi, elle n'arrêtait pas de penser à Kana et Shinobu.

La pause arriva, tout le monde mangeait. La Kanroji s'était isolée dans son bureau afin de manger seule. Malheureusement pour elle, la porte de la pièce s'ouvrit, laissant Shinobu entrer avec son joli sourire innocent.

— Mais voyons, Madame Kanroji, vous mangez toute seule ?

— Depuis quand tu es si formelle avec moi ?

— C'était pour rire. Tu me connais, j'aime bien charier mes amis. Et toi, tu es mon amie la plus proche. Nous avons presque intégré True Love en même temps. Tu es rapidement devenue la boss, maintenant que j'y pense...

Hochant la tête, la rose-verte ne savait pas où elle voulait en venir ni pourquoi elle était venue. Ensuite, Mitsuri lui posa une question :

— Où est Kana ? J'imaginais qu'elle mangerait avec toi.

— Elle est allée aux toilettes, j'en profite pour venir te voir.

— Tu as besoin de quelque chose ?

Secouant doucement la tête de gauche à droite, la Kocho répliqua avec curiosité :

— J'ai l'impression qu'il y a un truc entre toi et Kana. Je te vois souvent la fixer et prendre beaucoup soin d'elle.

— C'est parce qu'elle s'était évanouie tout à l'heure. Si c'était toi, j'aurai fait pareil.

— Je ne parle pas de seulement aujourd'hui. Tous les jours je te vois énormément aux petits soins avec elle et tu l'as même aidée dans sa vie privée alors que tu la connais depuis peu.

Se taisant, Mitsuri gardait son calme. Elle avait confiance en Shinobu sauf qu'elle avait peur de ce qui se produirait si quelqu'un apprenait sa relation étroite avec la Sanzu. Ça pourrait faire du bouche à oreille, alors le dire à une seule personne c'était prendre le risque que tout le monde soit au courant.

— Tu es bien silencieuse, commenta Shinobu.

— Je n'ai rien à dire. Je prends soin de tous mes employés et il n'y a rien entre Kana et moi.

— Si tu le dis, mais j'ai l'impression que tu caches quelque chose.

Sur ce, la Kocho quitta la pièce, laissant Mitsuri toute seule. Cette dernière continuait de manger tranquillement avant de se remettre au boulot avec les autres.

Pendant que tout le monde travaillait de nouveau, Kana avait l'impression que la patronne ne venait plus vers elle. Effectivement, la Kanroji passait dans tous les groupes dans le but de voir si tout allait bien mais plus une fois elle ne venait vers la Sanzu.

En fin de journée, alors que tout le monde partait, Kana avait décidé d'aller voir Mitsuri dans son bureau. Frappant à la porte, elle entra après avoir eu l'accord. La plus âgée était encore en train de coudre, elle semblait concentrée.

— Madame Kanroji... Je peux vous parler ? interrogea la brune-violette tout en refermant délicatement la porte derrière elle.

— Oui, assieds-toi.

Kana s'assit en face d'elle, se sentant nerveuse. La Sanzu avait l'impression d'avoir fait quelque chose de mal, que Mitsuri soit fâchée contre elle.

— Pourquoi étiez-vous distante, cet après-midi ? Est-ce que vous êtes fâchée contre moi ?

— Pourquoi serais-je fâchée ? demanda la rose-verte en cessant de coudre pour la regarder dans les yeux.

— Parce que vous ne me parliez plus du tout. J'avais eu peur...

Soupirant, la Kanroji se disait qu'elle aurait dû le dire à Kana plus tôt afin de ne pas créer de quiproquo.

— Shinobu a des suspicions sur nous deux. Elle pense qu'il y a quelque chose entre nous alors j'avais mis de la distance pour que ses doutes se dissipent.

— Je comprends mieux. Je suis désolée, je ferai plus attention pour qu'elle ne sache pas la vérité.

— Pourquoi t'excuses-tu ? Ce n'est pas de ta faute. C'est juste que Shinobu a l'oeil.

Penchant son buste vers l'avant, Kana répondit d'une voix remplie de culpabilité :

— Je tiens quand même à m'excuser. J'ai ma part de responsabilité dans cette histoire.

Sans se redresser dans le but de ne pas croiser le regard de la Kanroji, elle posa une question :

— Madame, puis-je vous demander quelque chose ?

— Oui, de quoi s'agit-il ?

— Est-ce que... Est-ce que vous avez des sentiments pour moi ?

Surprise par cette demande, la patronne aux nattes ne savait pas quoi répondre. Elle craignait de donner une "mauvaise réponse". Après plusieurs secondes de silence, elle ajouta :

— Je n'ai pas envie de répondre à cette question.

Relevant le buste, Kana était bouche-bée. Ne voulant pas lâcher l'affaire, elle reprit :

— Pourquoi ? Souvent, vous vous jetez sur moi. Nous avons une relation semblable à des sexfriends mais je ne sais pas ce que vous en pensez. Vous avez des sentiments pour moi, oui ou non ?

Les yeux verts de la rose-verte regardait longuement la Sanzu. Celle-ci sentait son coeur s'accélérer à toute vitesse, ayant peur d'être rejetée mais ressentant de l'excitation à une possible relation amoureuse. La Kanroji, tout en gardant son calme, rétorqua :

— Non, je ne ressens rien pour toi.

Restant figée sur place, la brune-violette sentait que son coeur se brisait. Elle se demandait à quoi pouvait bien penser sa patronne. Les sentiments prirent le dessus, le chagrin l'envahissait et elle sentait les larmes monter dans ses yeux. Elle se leva subitement de la chaise en disant :

—.Donc pendant tout ce temps vous ne faisiez que profiter de moi ? Vous ne pensiez qu'à vous faire plaisir ? Je vois... Dans ce cas, nous n'avons rien d'autre à nous dire...

Suite à ses paroles, Kana sortit directement du bureau, elle partit. Mitsuri savait qu'elle l'avait blessée. La vue de Kana partir dans cet état lui faisait beaucoup de peine.

Alors que la Sanzu rentra chez elle en pleurs, elle s'installa dans son lit. Elle ne voulait rien faire, juste relâcher toute sa tristesse et tout son chagrin. Sauf qu'un moment, son téléphone vibra. En le prenant, elle vit que c'était Kyojuro qui l'appelait. Ne voulant pas le laisser dans le vent, elle répondit de sa voix cassée :

— Kyojuro...?

— Kana, ça ne va pas ? Je voulais t'appeler pour prendre de tes nouvelles mais j'entends que ce n'est pas la grande forme...

— J'ai demandé à ma patronne si elle m'aimait... Elle a dit non... Elle s'est servie de moi...

Elle éclata en sanglot, n'arrivant pas à se retenir. Ça brisait le coeur de Kyojuro de l'entendre alors il eut une idée :

— Attends, Kana.

Une minute après, le Rengoku se remit à parler au téléphone :

— Dis bonsoir !

— Bonzoire !! fit une voix d'enfant toute joyeuse.

La Sanzu sourit en entendant Senjuro à l'autre bout du fil.

— Coucou, Senjuro... rétorqua-t-elle.

— Tu m'manques !

L'entendre dire cela faisait chaud au coeur de la femme.

— Tu me manques aussi, petit chou. Tu sais quoi ? Je vais venir demain. On pourra jouer ensemble !

— Ouiiii ! se réjouit le jeune garçon.

La conversation avec les deux frères continua, Kyojuro avait réussi à soulager sa peine mais il préférait la voir en vrai pour parler de son problème avec Mitsuri. En temps normal, elle devait aller bosser le lendemain. Sauf que devoir croiser Mitsuri la rendait nerveuse et ça lui faisait très peur.

Kana se demandait comment elle allait faire pour que la situation s'arrange avec la Kanroji. La Sanzu a eu beaucoup mal au coeur, elle s'était sentie tout sauf respectée. Mitsuri, elle aussi, ressentait beaucoup de peine. Elle allait devoir s'expliquer auprès de la Sanzu, sauf que la patronne se doutait que la jeune femme ne voudrait plus lui adresser la parole.

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Coucou, j'espère que ça vous aura plus !

Je fonds à chaque fois que je fais les scènes avec Senjuro, il est tellement adorable !!

On se revoit bientôt pour le prochain chapitre !

Bye !

Chapitre suivant : Peine de Cœur.