Kyojuro était maintenant rentré de l'hôpital. Il s'était bien remis et il devait encore attendre deux mois pour reprendre son travail de pompier. L'homme avait récupéré Senjuro ainsi que ses affaires et il passait tout son temps en sa compagnie à prendre soin de lui.

Le petit Rengoku savait dorénavant marcher, même si parfois il perdait l'équilibre. Le grand frère était si rassuré de le voir marcher mais il faisait encore plus attention à lui pour éviter toute blessure.

Kana, de son côté, était dorénavant capable de retourner à True Love. Ses collègues l'avaient accueillie avec bienveillance, tous ravis de la revoir. Sauf qu'il y a eu une petite rumeur qui s'était répendue dans la boîte.

La jeune styliste était à son bureau en train de coudre, elle avait des écouteurs afin d'écouter en même temps de la musique et ainsi pouvoir rester concentrée sur sa tâche.
Une de ses collègues, Shinobu Kocho, alla vers elle. La femme aux cheveux violets s'installa à côté de la Sanzu en souriant. Cette dernière retira ses écouteurs et dit :

— Salut, Shinobu.

Shinobu était dans la boîte True Love depuis que Mitsuri était devenue la patronne. Elles avaient toutes les deux le même âge ce qui faisait que la brune-violette était la plus jeune.

— Coucou ! J'ai une petite question à te poser, ça ne te dérange pas ?

— Je t'écoute.

Kana ne cessait pas de coudre, elle écoutait en même temps ce que la femme voulait lui dire.

— Tu as un bébé ? interrogea la Kocho qui semblait intriguée.

Étant surprise de la question, l'aiguille passa dans le doigt de la brune-violette qui fut prise d'un sursaut de douleur. Son doigt perlait une goutte de sang qu'elle essuya avec un mouchoir.

— Un bébé ? répéta Kana. Non, je suis trop jeune pour avoir un bébé, pourquoi ?

— J'avais cru entendre que ton absence était en raison que ton bébé était malade.

L'information par rapport à Senjuro s'était déformée au fur et à mesure que les collègues faisaient du bouche à oreille.
La plus jeune secoua la tête et expliqua :

— Non, c'est pas ça. Mon meilleur ami vit avec son petit frère de deux ans. Il avait été hospitalisé donc je me suis chargée de m'occuper du petit le temps qu'il se fasse soigner.

— C'est beaucoup plus clair, maintenant ! Tu dois vraiment avoir des affinités avec les enfants !

— Tous les enfants, je ne sais pas. Dans ma vie, je me suis occupée de deux enfants seulement, dont le

Shinobu hocha la tête mais son sourire devint plus narquois, ayant quelque chose derrière la tête.

— J'ai aussi entendu dire que Mitsuri passait de temps en temps chez toi pour t'aider. Vous êtes amies ? Plus proche que ça même ?

— Oh... Non, non, elle ne faisait que m'aider par bonté. Tu la connais mieux que moi, elle aime aider les autres alors c'est naturel pour elle.

Kana faisait de son mieux pour ne pas rougrir et ne pas avoir l'air embarassée devant sa collègue. Sa relation avec Mitsuri devait rester secrète dans le but de ne provoquer aucun scandale.

— Es-tu en couple, Kana ?

— Pourquoi cette question ?

— Je sais que nous nous parlons pas souvent et que tu es nouvelle, commença gentiment la Kocho, mais je veux que nous soyons amies ! Nous pouvons même collaborer à deux pour créer une superbe collection qui fera terreur dans tout le Japon !

Souriant, la Sanzu appréciait beaucoup l'idée. Elle n'avait pas vraiment d'amis dans la boîte en raison de sa récente arrivée dans l'équipe. Se faire une amie lui permettrait d'être plus efficace au travail et d'agrandir son cerlce d'amis.

— J'accepte avec plaisir !

Shinobu reposa alors sa question en expliquant que c'était pour mieux se connaître. La brune-violette ne savait pas quoi répondre car sa relation avec la patronne pouvait laisser penser qu'elle était dans une relation même si la Kanroji ne l'avait jamais affirmé.

— Non, répondit Kana qui pensait que la femme aux nattes considérerait leur relation comme des "sexfriends".

Après avoir entendu sa réponse, Shinobu prit le carnet de croquis de sa nouvelle amie. Elle regardait l'idée que cette dernière était en train de réaliser.

— C'est vraiment joli ! complimenta la Kocho. Tu veux que je t'aide à faire le reste ?

— Je veux bien, s'il te plaît ! Je n'ai pas encore commencé à faire la partie du bas. Je commence seulement la veste.

— C'est parti ! À deux, on fera des miracles !

Shinobu se mit au travail pendant que la Sanzu terminait ce qu'elle avait commencé. Elles passèrent toute la journée ensemble comme des amies de longue date. La courant passait très bien entre elles deux et Mitsuri l'avait remarqué.

Vers la fin de la journée, les deux collègues avaient terminée la tenue. Kana alla l'essayer, elle se changea alors dans les vestiaires et elle revint. Il s'agissait d'un uniforme masculin pour une école. La jeune brune-violette avait reçue la commande et elle avait durement travaillé sur ce projet. L'uniforme était noir et vert clair.

— Même si c'est l'uniforme des garçons, il est très beau sur toi ! complimenta Shinobu.

— Il ne faut pas que ça m'aille bien, dit Kana. Mais j'imagine que c'est bon signe. Je vais envoyer le modèle au Directeur de l'école pour qu'il puisse me dire si je fais d'autres exemplaires ou si je dois apporter des modifications.

Après être retournée se changer, la Sanzu plia et emballa soigneusement l'uniforme avant de le ranger dans son sac. Elle irait l'apporte d'elle-même à l'école en question.

— Il commence à se faire tard, ajouta la Kocho en regardant l'heure sur son téléphone. On se voit demain ! En tout cas, c'était super agréable de bosser en ta compagnie !

— J'ai aussi aimé ! On remettra ça demain !

La plus âgée hocha la tête et s'en alla. Prenant compte du commentaire de l'autre fois de sa patronne, Kana se mit à ranger ses affaires pour s'en aller à son tour, ne restant pas plus longtemps. En se dirigeant vers l'ascenseur, la jeune styliste se fit interpeller par une voix familière. Se retournant, elle vit Mitsuri.

— Madame Kanroji ? Vous avez besoin de quelque chose ? interrogea la brune-violette.

— J'ai terminée une tenue spéciale, expliqua la supérieure. Tu sais vite venir l'essayer avant de partir ? J'ai besoin d'une modèle et tu es la personne idéale pour ça.

— D'accord, je veux bien la porter.

— Merci. Allons-y.

La Kanroji conduit Kana jusqu'à son bureau et elles y entrèrent toutes les deux. La rose-verte ferma la porte afin d'éviter tout dérangement de ceux qui n'étaient pas encore partis. S'approchant de la brune-violette, Mitsuri lui tendit un paquet.

— Dedans, commença la plus âgée, il y a ma tenue. Tu peux te changer derrière le panneau si tu préfères, même si ça ne devrait plus être un problème pour toi de te changer devant moi.

Rougissant, la plus petite préférait tout de même se changer dans l'intimité. Elle se sentait toujours embarassée quand sa patronne la relookait, même si elle la laissait faire dans le but de s'habituer. Kana se changea derrière le panneau et, une fois terminé, elle se montra.

— Comment c'est ? questionna timidement la brune-violette.

Mitsuri la regardait de haut en bas. L'expression de cette première n'était pas narquoisse ni peverse comme les autres fois. Elle semblait plutôt en admiration et en même temps surprise. Son visage était rouge face à la belle robe de mariée que portait son employée. La Kanroji avait le souffle coupé.

— Madame Kanroji ? fit la Sanzu qui n'avait pas eu de réponse.

Secouant la tête pour chasser ses pensées, la plus grande rétorqua :

— C'est bon, il n'y a rien à ajouter.

— Mais vous ne l'avez pas regardée en détail. Si ça se trouve, il y a une petite erreur dans la robe. Prenez le temps de l'observer, ça sert à ça un modèle.

Soupirant, Mitsuri s'approcha un plus de son modèle et elle tourna autour d'elle en observant la robe attentivement. Tout semblait parfait. La Kanroji avait tellement exercé ce travail qu'elle ne commettait presque plus d'erreurs.

Les deux femmes se trouvèrent ensuite face à face, Mitsuri se faisait la réflexion qu'elle était vraiment belle dans cette robe blanche ornée de sakura.

— Madame, est-ce que la robe est bien ? demanda doucement la styliste.

— Hum... Oui, elle est bien... répondit la Kanroji.

Mitsuri rapprocha son visage de celui de son employée. La jeune femme aux yeux violets se laissait faire mais elle sentait son coeur battre très rapidement. La rose-verte était sur le point de l'embrasser que son téléphone se mit à sonner sur son bureau. La plus âgée s'arrêta, à quelques centimètres des lèvres de la jeune adulte, et elle se tourna vers son bureau afin de décrocher.

— Kanroji Mitsuri de True Love, j'écoute.

Kana l'observait passer son appel, elle restait figée dans la robe de mariée, ne sachant pas quoi faire. Après quelques minutes, Mitsuri redéposa le téléphone.

— C'était mon patron, dit-elle. Il veut qu'on fasse plus de cent vêtements différents en un mois. Il est très strict, ça va être difficile de faire tout cela.

— Woah, plus de cent ? Et avec des designs différents ? Ça va demander beaucoup de travail...

— Je sais. Je pense que je vais passer la nuit blanche à dessiner. Tu peux te changer, Kana.

La brune-violette obéit et alla remettre ses vêtements normaux. Elle remit soigneusement la robe de mariée dans son emballage qu'elle rendit à la plus grande. Mitsuri semblait désespérée et fatiguée, elle travaillait déjà beaucoup alors maintenant ça allait être du travail acharné.

— Madame Kanroji, laissez-moi vous aider !

— Non, rentre chez toi pour te reposer.

— Nous sommes une équipe ! Ce n'est pas parce que vous êtes notre patronne que vous devez subir cette surcharge seule. Si on travaille ensemble, on y arrivera ! Je suis sûre que Shinobu serait du même avis que moi !

La supérieure se sentait touchée par les paroles de la plus petite. Personne d'autre ne lui tendait la main avant. La Kanroji se sentait heureuse d'avoir la jeune styliste dans sa vie. Lui souriant, la patronne accepta gentiment sa proposition.

— Commençons, alors ! s'exclama Kana avec gaieté.

La Sanzu s'installa au bureau de la rose-verte et elle sortit des son sac son carnet de croquis.

— Avec quelques recherches, on pourra trouver pleins d'idées pour des vêtements. Ce ne sera pas difficile, j'en suis certaine ! parla la brune-violette comme pour motiver Mitsuri.

La plus âgée s'installa à son tour au bureau avec son carnet de croquis. Entre elles, il y avait un ordinateur qui montrait une page Pinterest dans le but de s'inspirer. Les deux femmes dessinaient ensemble et discutaient joyeusement. Kana avait même mis une musique qui les ambiançait beaucoup.

— Les jeunes aiment beaucoup les cosplays, commenta Kana. Crois-tu que ça va marcher si on en fait ?

— Nous ne faisons pas de cosplays, ici, rétorqua négativement la femme aux yeux verts. Mais nous pouvons créer une collection sur le thème de certains univers en y intégrant leurs motifs.

— Faisons ça alors ! Votre patron n'a pas dit si ça devait être de la même collection ou non. Tout ce qu'il a demandé était des designs différents alors ça passera !

La Sanzu connaissait pas mal d'univers appréciés au Japon que ça soit du côté des animés ou tout simplement des jeux vidéos. La Kanroji se sentait rassurée d'avoir une aide si précieuse et efficace qu'était la brune-violette. Et encore, le lendemain elles auraient l'aide de d'autres employées pour achever cette rude tâche.

Le stylisme pouvait être un métier passionnant et excitant. Mais comme tous les travaux, si on en abuse et qu'on se surcharge de trop, le positif s'en va pour laisser place aux difficultés fatiguantes du monde du travail. Le supérieur de Mitsuri n'avait aucune pitié, il ne pensait qu'à la réputation de True Love. Il ne voulait qu'aucune autre boîte ne détrône la sienne et qu'ils restent en tête du pays.

True Love était la marque de référence du pays, tous ceux qui y travaillaient s'étaient engagés dans la quête de révolutionner le monde de la mode. Tout le monde au Japon en parlait et, après le Japon, ce serait au tour des autres pays et continents.

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Coucou, j'espère que ça vous aura plus !

On se revoit bientôt pour le prochain chapitre !

Bye !

Chapitre suivant : Suspicions.