Chapitre 32 : Silence

Rentrant du travail, Haru lâcha un long soupir. Kana le remarqua, alors elle se dirigea vers lui et le prit dans ses bras. Le jeune homme serra sa grande soeur en retour, aimant toujours autant le contact avec elle que quand il était plus jeune. Se séparant, la femme lui demanda :

— Ta journée s'est bien passée ?

Ne sachant pas quoi dire, Haru se contenta d'hocher la tête de haut en bas. La styliste aux yeux violets pencha la tête sur le côté d'une manière qui montrait son intrigue.

— Tu es sûr ? Tu es bien silencieux, aujourd'hui !

— Ce n'est rien, j'avais beaucoup de travail alors je suis un peu fatigué.

Sur ces mots, le policier s'avança en direction de sa chambre. Il déposa ses affaires, prit en mains des vêtements propres afin d'aller prendre sa douche. Kana le laissait se détendre. En attendant, elle rejoignit Tengen qui faisait à manger dans la cuisine.

— Tengen, tu sais ce qu'il a mon frère ?

— Il ne va pas bien ?

— Je ne sais pas... Haru me parait bien silencieux...

— Désolé, je n'en sais pas plus que toi. Parle-lui quand il reviendra.

— C'est ce que je vais faire.

Kana attendait près de Tengen, sentant la bonne odeur du plat qu'il faisait. L'Uzui était vraiment doué en cuisine, c'était un vrai professionnel aux yeux de la Sanzu.

— J'ai hâte de manger ça, ça me semble beaucoup trop bon, dit Kana avec faim.

— Ce sera prêt dans un quart d'heure. Ta torture ne durera pas trop longtemps, répliqua Tengen tout en riant.

Quand Haru sortit de la salle de bain avec des vêtements neufs sur lui, son aînée se précipita vers lui afin qu'il ne disparaisse pas. Kana prit sa main et le tira dans sa chambre tout en fermant la porte afin d'être en seuls à seuls. La femme fit s'asseoir Haru sur le lit et elle s'installa à côté de lui.

— Qu'est-ce qui te prend ? interrogea le garçon.

— Il faut qu'on parle.

Le policier lâcha un soupir, il ne voulait vraiment pas parler mais il savait que sa soeur était têtue comme une mûle. Malgré cela, il ne disait rien, préférant garder le silence.

— Haru.

— Je ne veux pas t'en parler...

— Mais pourquoi ? Tu me dis toujours tout d'habitude.

— Te parler ne changera rien à la situation... fit le garçon sur un ton agacé.

Kana était déçue qu'il la rejette ainsi et son cadet s'en rendait compte. Se sentant mal de lui avoir parlé ainsi, il s'excusa :

— Pardon... C'est juste que... C'est vraiment compliqué...

— Je suis ta grande soeur, je suis là pour toi même si tu es maintenant un adulte. Nous sommes une famille alors tu pourras toujours compter sur moi lorsque tu en ressens le besoin.

Réfléchissant, le brun-violet ne savait pas comment lui dire. Ce n'était pas quelque chose de grave mais ça le touchait tout de même. Après quelques minutes, il se décida à tout expliquer à la styliste :

— Je suis amoureux d'une femme qui était venue porter plainte hier matin... Mais je sais que ça ne marchera jamais. Elle me prendra sûrement pour un policier pervers et je me ramasserai les foudres de mes coéquipiers ainsi que de mes supérieurs...

— Je comprends que ça te fasse mal. Mais tu n'as pas essayé, si ?

— Non, justement.

— Alors fais-le ! Fais-le d'une manière très polie et appropriée. Si tu fais comme ça, il ne risque pas d'y avoir un quelconque malentendu.

Haru accepta mais il restait tout de même sceptique. Il ne savait pas comment la femme qu'il a rencontrée réagirait face à ça.

— Merci, Kana, remercia le garçon en la serrant dans ses bras.

— Avec plaisir, je serai toujours là pour toi.

Le lendemain, Haru retourna au poste de police et se mit à chercher dans les dossiers. Il trouva avec grande facilité le dossier et le lut. La femme se nommait Sasaki Hato, c'était une jeune femme ayant trente ans, soit trois ans de plus que l'homme. Un de ses collègues le vit et il arriva vers lui en disant :

— Tu t'occupes du cas de mademoiselle Sasaski, Haru ?

Se mettant à rougir fortement tout en étant pris d'un sursaut de surprise, le brun-violet se retourna vers son collègue.

— En fait non, mais comme je n'avais rien à faire je me suis dit que j'allais regarder sa plainte pour aider les autres à trouver une solution, expliqua le Sanzu.

— C'est gentil de ta part. Elle m'avait dit qu'elle reviendra aujourd'hui vers une heure de l'après-midi. Je compte sur toi pour t'occuper d'elle.

— V-Vraiment ? Tu me laisses m'occuper de mademoiselle Sasaki ?

— Oui, j'ai confiance en toi alors je sais que tu vas gérer ça comme un chef !

Sur ces paroles, il laissa Haru seul. Ce dernier esquissa un sourire, ses joues étant toujours brûlantes. L'homme s'assit et continuait de lire le dossier de la femme. Il allait montrer le meilleur de lui-même puis lui proposer de sortir ensemble.

Le temps passait et Sasaki arriva enfin au poste de police. Haru alla vers elle sans tarder avec un air agréable et professionnel. Il tendit sa main vers elle en la saluant :

— Bonjour, mademoiselle Sasaki. Je suis Haru Sanzu et je vais me charger de vous aujourd'hui. J'ai lu votre dossier er j'ai beaucoup réfléchi aux options pour régler cela. Suivez-moi pour qu'on en parle autour d'une table.

La femme le salua en retour et accepta. Ils allèrent donc dans une pièce vide, Haru ferma la porte et ils s'installèrent à la table. Le policier pouvait sentir son coeur battre très vite sauf qu'il faisait tout son possible pour ne pas montrer son embarras. Sasaki ne se doutait de rien, se contentant de l'écouter attentivement.

L'homme aux yeux rouges expliquait ses solutions à la femme de manière très détaillées. Certaines ne lui convenaient pas et Haru restait très poli avec elle. Le courant passait bien entre eux, la femme se sentait à l'aise avec le Sanzu, elle se sentait en confiance.

Le moment était vite passé et Sasaki avait acceptée l'une des propositions de l'homme. Alors que la femme aux cheveux blonds se levait et était sur le point de partir, Haru fit :

— Je peux vous demander quelque chose ?

Se tournant vers lui, la Hato le regardait intriguée. Elle rétorqua gentiment :

— Oui, je vous écoute ?

Le coeur de l'homme rata un battement, sa respiration s'était comme bloquée. Il se sentait terrifié de devoir lui demander cela mais il ne voulait pas reculer devant son objectif. Prenant une profonde inspiration, Haru prit doucement la parole sur un ton plus timide qu'avant :

— En fait... Je vous trouve vraiment charmante... Je ne veux pas que vous croyez des choses bizarrez à propos de moi, mais... Je me demandais si c'était possible que ce soir on aille se balader ensemble ?

Sasaki fut surprise mais touchée par cette demande. Elle s'était mise à réfléchir avant de lui sourire en répliquant :

— Bien sûr ! Pourquoi pas ? Ne vous inquiétez pas, je ne vous trouve pas bizarre.

— Je suis content d'entendre cela.

La jeune femme aux yeux bruns sortit un papier de sa poche ainsi qu'un stylo. Elle semblait écrire avant de tendre le bout de papier au policier que le regarda. C'était l'adresse de Sasaki. Celle-ci dit :

— J'habite là. Vous pouvez passer vers dix-huit heures et on sortira ensemble.

— Merci beaucoup, je ne serai pas en retard.

Sur ces mots, Sasaki s'en alla. Haru la regardait partir avec un air très heureux, il avait maintenant très hâte d'en finir avec cette journée pour aller la voir.

Au soir, le policier sonna à la porte de chez la Hato. Cette dernière ne prit pas beaucoup de temps pour ouvrir avec son doux sourire rayonnant.

— Bonsoir, mademoiselle.

— Bonsoir !

— Vous êtes prête ou avez-vous besoin d'encore un peu de temps.

Secouant la tête de gauche à droite, Sasaki répliqua tendrement :

— Nous pouvons y aller.

Ils se mirent tous les deux à marcher. Le Sanzu les faisait aller vers le parc, ce que la femme comprit vite en reconnaissant le chemin. Elle ne s'inquiétait pas du tout, faisant amplement confiance à l'homme. Haru engageait la conversation, il parlait de sa famille ainsi que de quelques annecdotes. La plus âgée riait par-ci par-là, ce qui fit plaisir à Haru. Le rire de la femme résonnait comme de la musique à ses oreilles.

Arrivés au parc, ils s'installèrent tous les deux sur un banc. Sasaki avait les yeux légèrement levés, observant le soleil se coucher. Elle semblait très paisible ainsi.

— Le soleil est magnifique, commenta le policier.

— Oui, j'aime beaucoup les couchers de soleil.

— Moi aussi.

Pendant quelques minutes, ils ne disaient plus rien et ne faisaient qu'observer le crépuscule. C'était un magnifique spectacle dont aucun des deux ne se lasseraient.

— Quand j'étais petite, commença la blonde, je faisais souvent des piques-niques avec mes copines au crépuscule. J'ai toujours aimé observer le ciel orangé et rosé. Ça rend le monde beaucoup plus joyeux, beaucoup plus beau.

— Vous avez une belle manière de penser, mademoiselle. Je ne faisais pas ce genre de choses mais, quand j'étais adolescent et que j'étais partis aux Etats-Unis, j'avais dans ma chambre un téléscope. Alors lors du crépuscule je regardais à l'oeil nu le ciel depuis ma fenêtre et quand la nuit tombait j'observais les planètes et les étoiles au téléscope.

— Moi aussi, j'en ai un !

Les adultes s'échangeaient un sourire face aux points communs qu'ils avaient. Sasaki plaisait beaucoup à Haru qui se décida à déposer délicatement sa main sur la sienne. Les yeux bruns de la Hato fixait leurs mains ensemble mais elle ne semblait pas dérangée et elle ne le repoussa pas.

— Mademoiselle Sasaki, commença Haru. J'aimerais vous connaître d'avantage. Accepteriez-vous qu'on garde contact ?

Hochant la tête positivement, Sasaki répondit d'une voix joviale :

— Oui, ça me ferait énormément plaisir. Est-ce que ça vous va si on se tutoie et qu'on se parle sans formalité ?

— D'accord, Sasaki, rétorqua-t-il d'un doux regard amoureux.

La soirée continuait lentement, l'atmosphère était si paisible et les deux adultes se sentaient à leur place l'un avec l'autre. Le soleil se couchait de plus en plus et l'obscurité arriva. Alors qu'il était temps pour eux de se séparer, Haru proposa à son rencard de la raccompagner en insistant sur le fait que ça pouvait être dangereux de se balader seule dans le noir. Sasaki accepta la proposition et Haru la raccompagna.

— Que fais-tu dans la vie, Sasaki ?

— Je suis professeure de japonais.

— C'est chouette, tu dois bien t'entendre avec les enfants alors.

— Oui, mes élèves ont treize ans et ils sont tous gentils. Certains sont perturbateurs, certes, mais ils ne sont pas méchants. J'ai un très bon lien avec eux alors j'adore leur donner cours.

— C'est admirable de ta part. Tout le monde n'a pas forcément de patience avec les jeunes.

— Je suis d'accord.

Ils arrivèrent à l'habitation de la Hato. Elle vivait seule chez elle et avait un chat de compagnie. Le Sanzu s'arrêta et la regarda se diriger vers sa porte afin de s'assurer qu'elle rentre bien. Avant de rentrer, la blonde se retourna vers l'homme, elle semblait hésitante mais elle se décida à se rapprocher de lui dans le but d'embrasser sa joue.

Le policier devint tout rouge et ne savait pas comment réagir face à cela mais il sourit à Sasaki afin d'exprimer son bonheur qui a été provoqué par ce baiser. La femme aux yeux bruns ajouta :

— Passe une bonne soirée, Haru.

— T-Toi aussi, Sasaki.

Elle rentra enfin chez elle tout en prenant le soin de fermer sa porte. Haru se remit à marcher en direction de sa maison à lui, la tête dans les nuages. Il n'en croyait pas ses yeux, il venait d'être embrassé par elle, même si ce n'était pas sur les lèvres. Il y avait un début à tout alors Haru devait se montrer patient. Le jeune homme avait hâte de rentrer pour tout expliquer à sa grande soeur. Kana serait sûrement très heureuse pour son cadet et elle sauterait très certainement de joie. C'était la meilleure soirée de toute la vie de Haru et ce ne sera pas la dernière.

◇◇◇◇◇◇◇◇◇◇◇◇◇◇◇◇◇◇◇◇

Coucou, j'espère que ça vous aura plus !

On se revoit bientôt pour le tout dernier chapitre !

Bye !

Chapitre final : Bonjour, Ou Plutôt Bonsoir...

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top