Chapitre 28 : L'Entreprise
Kana rentra du travail, elle venait de recevoir sa paie du mois et elle était épuisée. La jeune femme était également sur les nerfs, ce que Kyojuro remarqua directement. Celui-ci se dirigea vers sa meilleure amie qui retirait ses chaussures, il lui sourit agréablement avant de lui poser une question :
— Tu as passée une mauvaise journée ?
Soupirant, la Sanzu ne répondit pas. Le blond pencha la tête sur le côté, ne comprenant pas son attitude. Le pompier décida de la chatouiller.
— Ahh !! Arrête ! s'exclama Kana qui ne pouvait pas s'empêcher de rire mais qui restait contrariée.
— Quelle mouche t'a piquée ? Tu ne veux pas me dire ce qui t'arrive ? demanda le blond qui s'arrêta.
— Non.
— On se dit tout d'habitude...
— Désolée, Kyojuro. J'ai besoin d'être seule ce soir...
La brune-violette alla dans la salle de bain et ferma la porte, sans la verrouiller. Le Rengoku la regardait partir avec une mine triste et décida de la laisser seule. Entendant le bain couler, l'homme savait qu'il ne devrait pas la déranger, qu'elle avait besoin de se rafraîchir un petit peu.
Malheureusement, les heures passèrent et la Sanzu ne sortait toujours pas de la salle de bain. Tout le monde s'inquiétait pour elle alors Mitsuri se dirigea vers la porte et frappa.
— Kana, tout vas bien ? interrogea la femme aux nattes.
— Oui...
— Je peux entrer ?
— D'accord...
La Kanroji entra tout en prenant le soin de refermer la porte derrière elle. Kana était toujours dans le bain, les bras croisés ainsi qu'une expression qui montrait que ça n'allait pas. La plus âgée s'assit au bord du bain et la regarda avec douceur.
— Kyojuro m'a dit que ça ne va pas depuis que tu es rentrée et maintenant ça fait très longtemps que tu es dans l'eau. Tu veux me parler ?
— C'est juste le boulot qui me saoule...
— Je sais que c'est plus que ça. Ça fait un long moment maintenant que nous avons nos petits jobs et c'est seulement maintenant que ça t'agace ? Je te connais beaucoup trop bien.
Kana semblait hésiter à en parler, elle ne disait rien et fuyait le regard de sa petite amie. Cette dernière passa sa main dans les cheveux mouillés de la plus jeune.
— Parle-moi...
Sans la regarder, la Sanzu se mit à soupirer tristement. Ses lèvres tremblaient, elle avait du mal à faire sortir les mots de sa bouche. Au bout d'un moment, Kana réussit à parler :
— Au travail, il y a eu un client qui s'est montré... Pas très délicat... Il n'arrêtait pas de me faire des avances et je le repoussais à chaque fois... Un moment, il s'est levé et m'a attrapé le poignet pour me tirer vers lui...
Des larmes se mirent à couler le long de ses joues, Kana termina sa phrase d'une voix brisée par le chagrin :
— Il a essayé de me forcer à l'embrasser... Mais le patron est vite intervenu pour nous séparer... Il a appelé la police et l'homme a eu des problèmes...
— Tu n'es pas blessée ? demanda Mitsuri.
— Non, ça va... Je veux juste essayer de me détendre pour m'en remettre...
— Tu veux que je reste près de toi ?
Hochant la tête, la brune-violette avait besoin de sa bien-aimée en ce moment. Sa présence l'aidait beaucoup à se calmer. La Kanroji se leva et partit chercher une chaise qu'elle ramena dans la salle de bain. Elle fermait bien la porte de la pièce et s'assit plus confortablement tout en restant proche de la baignoire.
— Je vais rester jusqu'à ce que tu ailles mieux, rassura la plus âgée.
— Merci beaucoup... rétorqua Kana en tendant sa main hors du bain pour tenir celle de sa petite amie.
Les deux femmes se tenaient la main, elles se regardaient agréablement et Mitsuri faisait tout pour que Kana retrouve le sourire. Le temps passait, cette dernière se sentait petit à petit mieux, oubliant presque la scène qu'elle avait vécu au café. Cet homme était horrible, la police a dû lui faire passer un sale quart d'heure et il ne méritait que ce qu'il méritait.
Le fait qu'il soit sanctionné faisait du bien à la Sanzu. Les mauvaises personnes devraient toujours êtres punies pour leur méfaits. Malheureusement, certains arrivaient à s'en sortir et le pire, c'est qu'ils n'avaient aucun regret. Ce genre de personnes manquait beaucoup d'humanité.
La Kanroji lui racontait des anecdotes marrantes dans le but de faire sourire et rire la plus jeune. C'était un pur succès ce qui transforma son moment de désespoir en un agréable moment auquel elle prenait beaucoup de plaisir.
— Je te remercie d'être là pour moi, Mitsuri. Si tu n'étais pas restée, je suis sûre que je me serais mise à pleurer pendant des heures entières ici.
— Je déteste te voir mal. Dans un couple, il faut que les deux soient là pour l'autre. Être un couple, c'est montrer à l'autre que, quoi qu'il arrive, il l'aimera et le soutiendra toujours !
— Tu as raison, j'ai tellement de chance de t'avoir ! Je me sens reconnaissante d'avoir croisé ton chemin.
— C'en est de même pour moi.
Elles se sourirent toutes les deux avec amour et silencieusement. Ensuite, la plus petite se mit à frissonner, l'eau commençait à se refroidir peu à peu. N'ayant pas le choix, Kana sortit de la baignoire et se sécha avant de s'habiller de sa tenue de nuit que Mitsuri lui avait apportée – pour lui éviter de se balader nue dans la maison
— J'ai reçue ma paie du mois, informa la femme aux verts clairs. Tu veux qu'on aille compter tout ce qu'on a accumulé ?
— Oui, moi aussi je l'ai eu, mais nous n'aurons certainement pas assez... ajouta Kana en lâchant un doux rire.
— On verra bien !
Avant qu'elles ne sortent de la salle de bain, Mitsuri reprit la parole pour lui parler d'une toute autre chose. À la vue de son expression remplie d'optimisme, ça devait très certainement être une bonne nouvelle.
— Shinobu m'a contactée durant la journée. Elle m'a dit qu'elle a démissionné de True Love car elle ne supportait plus de travailler avec des personnes qui ont causé notre renvoi.
— Vraiment ? Ça doit être horrible, elle n'a donc plus de travail...
— Oui, mais je lui ai dit que, quand on ouvrira notre entreprise, on pourra la recruter avec grand plaisir. Nous serons de nouveau toutes les trois réunies ! Shinobu m'a dit qu'elle ne voulait pas avoir un rôle trop grand alors elle occupera la même place qu'à True Love.
— Ça, c'est une excellente nouvelle ! s'exclama la brune-violette. Elle m'a beaucoup manquée !
Alors que le couple alla dans leur chambre pour réunir tout la somme qu'elles ont eu depuis qu'elles ont commencé leurs petits boulots, Kana ajouta quelque chose :
— J'ai eu une idée pour le nom de l'entreprise. J'y ai pas mal réfléchi tout en prenant compte de nos goûts à chacune.
— C'est quoi ?
— Lova Kitsu ! Il y a le mot "amour" que j'ai un peu modifié pour le rendre esthétique, je l'ai choisis pour toi, et j'ai pris le mot "renard" parce que cet animal me correspond bien !
Les yeux verts de Mitsuri se mirent à briller de mille feux. Elle semblait adorer le nom, le trouvant encore plus beau et mélodieux que celui de True Love.
— Je ne peux que l'adorer ! C'est vraiment le nom parfait ! Merci de t'être donnée tant de mal pour le nom, je te promets de trouver un infographiste qui fera le meilleur des logos !
— Je n'en doute pas, positiva la femme aux yeux violets. Le logo sera de loin le meilleur et le plus beau de tous les logos qui puissent exister !
Mitsuri sortit d'un tiroir une enveloppe bien remplie et l'ouvrit pour en sortir de l'argent. Il y en avait beaucoup mais les deux ne savaient pas si c'était assez pour leur gros projet. Kana regardait sa petite amie adorée compter l'argent, Mitsuri ayant un regard concentré et laissant du suspense. La brune-violette croisait des doigts, espérant fortement que ce serait leur jour de gloire.
Tellement les billets étaient nombreux, la femme aux trois nattes prenaient plus de cinq minutes à tout compter. Elle devait être concentrée car, si elle perdait le fil, elle devrait tout recommencer.
Enfin, elle termina de tout compter. Son regard restait baissé vers les billets dans ses mains, les yeux reflétant un vide mystérieux. Kana s'inquiéta et demanda avec crainte :
— Ce n'est pas assez... Je m'en doutais...
Et puis, tout d'un coup, la rose-verte se mit à éclater de rire. Elle riait tellement fort que les autres pourraient l'entendre. La plus jeune ne comprenait pas son comportement, Kana se sentait troublée et perplexe. Alors que Mitsuri cessait de rire, celle-ci prit son amoureuse dans ses bras. Elle la serra fermement, Kana pouvait sentir tout son amour à travers cette douce et chaleureuse étreinte.
— Nous avons réussi... chuchota Mitsuri dans l'oreille de la Sanzu.
Écarquillant les yeux, Kana ne pouvait pas en croire ses oreilles. Elle restait silencieuse pendant plusieurs secondes, réfléchissant un peu aux paroles que venait de prononcer la Kanroji. Les lèvres de la plus jeune s'étirèrent pour former un doux sourire qui reflétait du soulagement et de la joie. Elle lui rendit son câlin, faisant couler des larmes de satisfaction.
— Je suis si heureuse d'entendre ça... avoua-t-elle d'une voix basse.
Mitsuri se sépara d'elle et passa sa main sur sa joue. Cette première séchait les larmes de la femme aux courts cheveux.
— Nous allons enfin avoir ce qu'on mérite. On a bien travaillé et ces efforts ont porté leurs fruits, dit la plus âgée.
Leurs visages se rapprochèrent l'un de l'autre pour s'embrasser tendrement. Kana passa ses bras derrière le cou de la rose-verte qui, elle, mit ses mains sur ses hanches. Elles s'embrassaient avec amour et passion, leurs sentiments pour l'autre ne faisant qu'augmenter à chaque seconde qui passait. Alors qu'elles se concentraient uniquement sur leur baiser, elles furent prises d'un sursaut tout en se séparant à l'entente d'un son.
Le couple tourna la tête, voyant Haru qui était près de la porte. Il rougissait fortement, ressentant beaucoup d'embarras de les avoir surprise en train d'échanger un baiser. Le jeune garçon ne savait pas quoi dire, Kana semblait également embarrassée tandis que Mitsuri ne le montrait pas.
— Ah... Haru, tu es là... fit sa grande soeur en rigolant nerveusement.
— Je suis désolé, Kana... Je ne voulais pas vous déranger, je te promets !
S'approchant de son petit frère, la Sanzu posa sa main sur sa joue dans le but de la caresser avec gentillesse. Haru la regardait avec admiration et avec beaucoup d'amour, comblé par le geste de sa douce aînée.
— Ce n'est pas grave, vraiment, rassura Kana. Tu as besoin d'aide pour quelque chose ?
Secouant la tête de gauche à droite, le jeune adolescent rétorqua :
— Non. Kyojuro m'a demandé de vous appeler car le dîner était prêt.
— Alors allons le rejoindre, répliqua Kana avec bienveillance et regardant son cadet d'une manière si attendrie.
Le brun-violet attrapa la main de la femme et, tous les trois, s'installèrent à table avec les frères Rengoku. Mitsuri et Kana avaient profité de ce moment en famille pour leur annoncer à tous la bonne nouvelle qu'elles pourraient démarrer leur entreprise de mode.
Kyojuro et Haru se montraient tellement heureux pour elles, ils les félicitaient tandis que Senjuro ne comprenait pas la conversation mais comprenait que le moment était agréable pour tout le monde. Le petit garçon se mit à rire de manière adorable dans le but de montrer lui aussi son optimisme.
La soirée passa, tout le monde était de bonne humeur ce qui comblait de joie la Sanzu. Elle adorait sa famille et elle ne l'échangerait pour rien au monde. Elle pouvait facilement se projeter dans le futur, s'imaginant avec Shinobu et Mitsuri à Lova Kitsu ainsi que Senjuro et Haru plus grands. C'était l'un de ses rêves de voir son frère ainsi que son fils grands. Haru serait très certainement un homme responsable et mature comme toujours tandis que Senjuro serait le plus tendre de tous les garçons. Elle les aimait terriblement et avait vraiment hâte que les années passent pour découvrir ce que leur avait réservé l'avenir.
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Coucou, j'espère que ça vous aura plus !
On se revoit bientôt pour le prochain chapitre !
Bye !
Chapitre suivant : Fraternité.
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