Chapitre 2 : Comme Un Frère Et Une Soeur

Devant son miroir, Kana se décidait sur quelle tenue mettre. Elle voulait faire bonne impression pour le rendez-vous que lui avait fixé Mitsuri. N'ayant pas oubliée la soirée de vendredi, la plus jeune se sentait nerveuse et se demandait si c'était possible que sa patronne ait des sentiments pour elle.

La Sanzu s'habilla d'une chemise blanche avec au-dessus un pull violet ainsi qu'un short en jeans arrivant au-dessus de ses genoux. C'était quelque chose de simple et de beau, ne voulant pas en faire de trop.

Tellement stressée, Kana ne cessait pas de se regarder à travers la glace dans le but de vérifier si tout était parfait. La femme n'arrêtait pas non plus de checker l'heure avec son téléphone. Le temps semblait passer si lentement, c'en était oppressant.

Quand ce fut le moment d'y aller, Kana sortit de chez elle et se dirigea vers le restaurant que Mitsuri lui avait indiqué. Cette dernière l'attendait patiemment devant l'entrée et elle sourit en voyant son employée arriver.

— Bonjour, Kana !

— Bonjour, fit-elle d'une douce voix qui cachait son stress.

La rose-verte semblait ne pas être gênée par rapport à ce qui s'était passé entre elles deux.

— Entrons, les tables sont déjà réservées, proposa la plus âgée en attrapant délicatement la main de Kana.

Hochant la tête et la suivant, la femme aux yeux violets ne pouvait pas s'empêcher de rougir fortement. Les deux jeunes femmes s'installèrent à une table pour deux qui semblait un peu plus éloignée des autres clients avec autour quelques plantes.

Elles commencèrent par regarder le menu des boissons. Quand ce fut fait, elles attendirent qu'un serveur passe dans les environs pour l'interpeller. En attendant, Mitsuri prit la parole :

— Qu'as-tu choisis ?

— Je... J'ai pris un jus de fruit.

La patronne ne cessa pas de sourire, elle avait l'air comme d'habitude.

— Tu sais, je ne regrette pas la soirée de vendredi. Ce n'était pas l'alcool qui me faisait agir, j'ai toujours bien tenu l'alcool.

Baissant la tête vers ses jambes, Kana rétorqua tout en étant toujours rouge comme une tomate :

— Je n'ai jamais été en couple... Enfin si, une fois mais c'était pour se payer ma tête... Je ne m'attendais pas à ce que vous soyez si direct et j'avoue que j'ai paniqué. Je ne sais pas si c'était mal poli de ma part de partir ainsi...

La plus âgée se mit à rire gentiment. Elle ne put rétorquer car un serveur était arrivé alors elles passèrent commande pour les boissons. Elles voulaient attendre avant de prendre à manger.

— Je te comprends, fit Mitsuri quand le serveur ne fut plus présent. Moi, je n'ai jamais eu de problème à cacher mes sentiments et mes envies. Quand je veux quelque chose, je le prends. Mais c'est vrai que j'aurai dû te demander avant de prendre une telle décision. Tout le monde n'est pas comme moi alors je comprends ta réaction.

La femme aux nattes tendit son bras afin de faire passer sa main sous le menton de la jeune styliste. Cette dernière releva la tête et la regarda.

— Je t'apprécie beaucoup, Kana. Ce serait dommage que tu quittes True Love pour une petite histoire comme celle-ci. Tu n'as pas à être gênée. Tu auras bientôt l'habitude de ce genre de choses.

— L'habitude ? répéta la brune-violette.

— Oui. Tu es mon employée favorite alors je me dois de te donner un bon traitement.

Cette phrase sonnait d'une manière étrange pour la jeune Sanzu. La manière de parler et d'agir de Mitsuri était séduisante mais la plus jeune se posait une question.

— Est-ce que vous faites cela à tous vos employés ?

— Non. À vrai dire, je n'ai jamais fait cela auparavant.

Mitsuri se leva de son siège et se pencha vers Kana, leurs visages se rapprochèrent l'un de l'autre mais la sonnerie du téléphone de la styliste se mit à sonner. La Kanroji s'arrêta alors qu'il ne restait plus que quelques centimètres entre leurs visages. Elle esquissa un sourire et dit doucement :

— Qui ose nous interrompre ?

Kana prit son téléphone, elle voyait que c'était son meilleur ami qui l'appelait. Si le Rengoku l'appelait alors qu'il savait que la Sanzu était à un rendez-vous, c'est que c'était très important. La jeune fille décrocha le téléphone.

— Kyojuro ?

Glaçant le sang de la femme, ce fut une voix inconnue qui était à l'autre bout du fil :

— Es-ce bien toi, Sanzu Kana ?

— Oui... Qui êtes-vous ?

— Je suis Tomioka Giyuu. Kyojuro a eu un accident et tu es la seule dans ses contacts que j'ai su joindre.

— Un accident ?! répéta-t-elle sur un ton horrifié et les yeux écarquillés.

Mitsuri, qui était retournée à sa place, se sentait préoccupée par la conversation. Elle ne dit rien et laissa son employée continuer son appel.

— Il a eu un accident au travail et il est maintenant à l'hôpital. J'ai récupéré son petit frère qui était avec sa baby-sitter. Je suis en route pour l'hôpital et je pense que Kyojuro voudrait te voir. Tu as l'air d'être la personne la plus proche de lui.

— J-J'arrive tout de suite ! Fais attention à Senjuro, il est très fragile...

— Ne t'en fais pas, je veillerai sur lui. À tout de suite.

— À tout de suite...

Une fois l'appel terminé, Kana sortit de l'argent qu'elle déposa sur la table en vitesse.

— Je suis désolée, Madame Kanroji. Mon meilleur ami a eu un accident, je dois aller le voir.

Alors qu'elle se leva pour partir, la jeune femme aux yeux violets se rendit compte qu'elle était venue à pied, le restaurant étant proche de chez elle. Elle n'avait donc pas de voiture pour aller rapidement à l'hôpital.

— Oh non... s'inquiéta la styliste.

— Viens avec moi, proposa Mitsuri. On peut y aller avec ma voiture.

— Vraiment ?! Merci !

La patronne rendit à Kana son argent avant de déposer le sien sur le table.

— Je t'ai invitée, à moi de payer.

Par la suite, les deux femmes sortirent du restaurant sans tarder et elles s'installèrent dans la voiture. C'était la plus âgée qui conduisait. Kana, elle, regardait par la fenêtre en versant silencieusement des larmes. Elle était paniquée et elle avait très peur de perdre son meilleur ami. La Sanzu tenait à lui plus que n'importe qui d'autre. Mitsuri remarquait son état mais elle ne pouvait pas la rassurer tant qu'elle ne serait pas en face du Rengoku.

Un quart d'heure plus tard, elles arrivèrent à l'hôpital. Kana demanda le numéro de la chambre avant de s'y précipiter avec Mitsuri. Giyuu attendait devant la chambre dans le couloir avec Senjuro qui pleurait dans ses bras.

La femme aux courts cheveux bruns-violets prit le petit garçon dans ses bras et elle le serra.

— Kana ? fit Giyuu en se levant de la chaise.

— Oui, c'est moi. Comment va Kyojuro ?

— Il est endormi, sa vie n'est plus en danger. Il y avait un incendie dans une maison, on avait fait sortir tous ceux qui y étaient. Une fois dehors, Kyojuro avait entendu qu'il y restait quelqu'un alors il y est retourné. Il s'est pas mal fait brûlé et ses poumons ont pris chers. Grâce à lui, la personne qui restait est vivante. Dès qu'ils étaient sortis, Kyojuro s'était effondré et il ne respirait plus. J'ai donc appelé une ambulance et j'ai été chercher Senjuro.

Kana se remit à verser des larmes, elle remercia le Tomioka et elle arrivait à calmer le petit garçon dans ses bras. Senjuro n'avait pas l'habitude de voir Giyuu alors il était plus rassuré d'être avec la femme.

— Je peux rentrer ? demanda Kana.

— Oui, rétorqua Giyuu.

Ils entrèrent tous ensemble dans la chambre. La Sanzu s'approcha du lit du Rengoku sans lâcher son petit frère. Ses yeux violets l'observaient, il était recouvert de bandages et il avait un masque à oxygène, sa respiration était lente mais les machines montraient que son rythme cardiaque était stable.

Un moment, Kyojuro ouvrit les yeux, il tourna la tête vers sa meilleure amie qui lui sourit malgré les larmes qui coulaient de ses yeux.

— Kyojuro, j'ai eu si peur pour toi... lança la styliste. Comment tu te sens ? Tu n'as pas trop mal ?

— Ça va... Je suis désolé, Kana...

— Ne t'excuse pas ! Ce n'est pas de ta faute. Le plus impotant est que tu sois en vie.

Ensuite, Senjuro tendit ses petits bras vers son grand frère en pleurnichant. Kana comprit qu'il voulait le voir alors elle le déposa doucement contre le plus âgé. Kyojuro le serrait contre lui en passant sa main dans ses petits cheveux tandis que Senjuro fermait les yeux en restant couché sur son torse.

— Tu as besoin de quelque chose ? interrogea Kana à Kyojuro.

— Non, merci. Je suis désolé d'avoir dérangé ton rendez-vous.

Le Rengoku blessé regardait vers Mitsuri, il avait deviné que c'était elle la patronne de sa meilleure amie. La brune-violette agita ses mains devant elle en disant :

— Il n'y a pas de soucis, ce n'est rien.

Tous restaient avec Kyojuro sauf le Tomioka qui devait se rendre à la caserne de pompiers. Kyojuro n'allait plus pouvoir travailler avant un bon moment, ses blessures étant plutôt importantes.

Dans la soirée, Mitsuri et Kana étaient sorties de la chambre pour acheter de quoi nourrir Senjuro. La Sanzu savait exactement quelle marque la famille Rengoku utilisait, elle faisait très attention au bébé et à son ami.

— J'ai une question, dit la Kanroji.

— Oui ?

— Le petit garçon avec ton ami, c'est ton enfant ? Je me demandais si tu étais en couple avec Kyojuro et que vous vous êtes séparés après la naissance du bébé.

Rougissant fortement, l'employée répliqua sur un rire nerveux :

— Ce n'est pas mon enfant, je n'en ai jamais eu et j'aime les femmes... Senjuro est le petit frère de Kyojuro, ils ont un grand écart d'âge. Leurs parents sont en voyage d'affaire donc j'aide Kyojuro à s'occuper de lui.

— Je vois. Tu t'occupes vraiment bien de lui, c'est pour cela que j'ai cru que c'était le tien.

— Je n'ai jamais vraiment réfléchis à avoir un enfant. En fait, j'adore m'occuper des enfants mais à aucun moment l'idée d'être mère m'a traversée l'esprit. Avec Senjuro, on a plus une relation de frère et soeur que de mère et fils.

Par la suite, elles payèrent la nourriture pour bébé et se redirigèrent vers la chambre de Kyojuro. Kana s'assit sur une chaise près du lit de son meilleur ami et elle prit le petit blond sur ses genoux.

— Tu vas manger, mon chat. Je sais que tu as faim, dit-elle avec maternité.

Elle prit une cuillère de panade et la dirigea vers la bouche de Senjuro. Ce dernier l'ouvrit sans discuter et il semblait content de manger. Le Rengoku sourit en observant la scène tout comme Mitsuri. Celle-ci voyait à quel point Kana avait un côté maternel et attendrissant. C'était charmant de la voir s'occuper du jeune Rengoku, provoquant des papillons dans le ventre de la Kanroji. La patronne se demandait pourquoi elle ressentait cela et elle cachait bien ses émotions.

— Senjuro n'a pas l'air affecté par ce qui s'est passé, commenta l'homme.

— Oui, et c'est une bonne chose. Je pense qu'il ne s'inquiète pas trop vu que tu sembles aller bien. Moi aussi, je suis rassurée.

— Kana, je vais sûrement rester à l'hôpital pendant quelques semaines. Ce ne sera pas possible pour moi de garder Senjuro alors est-ce que tu saurais le garder chez toi, s'il te plaît ? Tu es la seule en qui j'ai assez confiance pour demander ça et je sais que tu t'en occuperas très bien. Tu as toujours été attentive avec lui.

— D'accord, je m'occuperai de lui.

En disant cela, la voix de la jeune femme se brisa et elle pleura de nouveau. Elle était silencieuse et continuait de nourrir l'enfant. Le plus âgé posa sa main sur celle de Kana qui tenait Senjuro.

— Pourquoi tu pleures ? demanda-t-il.

— Je suis juste rassurée que tu sois en vie et je suis vraiment heureuse que tu me confies ton frère. C'est beaucoup pour moi.

Ils se sourièrent tous les deux pendant que Senjuro se concentrait sur la panade. C'était un enfant très souriant et adorable. Kana sentait qu'elle allait passer de belles semaines avec lui et elle promit à son meilleur ami de lui rendre visite régulièrement avec le bébé.

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Coucou, j'espère que ça vous aura plus !

On se revoit bientôt pour le prochain chapitre !

Bye !

Chapitre suivant : Vivre Avec Un Enfant.

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