Chapitre 17 : La Vidéo

L'enterrement était terminé, c'était un moment extrêmement dur pour Kana, Kyojuro et Senjuro mais ils ont su tenir le coup et honorer correctement leurs mémoires. Les parents ont été enterrés ensemble afin qu'ils ne soient plus jamais séparés.

Tout le restant de la journée, Kyojuro était installé dans le canapé à regarder des albums photos où il y avait ses parents. Il se remémorait de beaux souvenirs. Kana était à côté de lui avec Senjuro sur ses genoux, ils étaient tous silencieux. Ce silence était si morose, c'en était une très mauvaise ambiance.

La femme posait sa tête sur l'épaule de l'homme, regardant avec lui les photos. Elle ne savait pas quoi dire par peur de le faire pleurer. Kyojuro qui était si fort se montrait extrêmement sensible en ce moment. Afin de briser le silence, Kana demanda gentiment :

— Tu veux que je fasse quelque chose pour manger ?

Secouant la tête pour décliner, Kyojuro lui répondit à voix basse :

— Non, merci... Je vais juste faire un truc pour Senjuro...

— Je vais m'en charger moi-même, dit la Sanzu.

— Tu es sûre...?

— Oui.

— Merci...

La styliste porta l'enfant dans ses bras et elle le posa sur sa chaise haute. Elle se mit à cuisiner pendant que son meilleur ami continuait de regarder les albums.

Plus tard alors que Senjuro mangeait, Kana voyait Kyojuro partir en direction de la salle de bain. Elle se doutait qu'il y allait afin que son frère ne le voie pas. La jeune femme termina de lui donner à manger dans le but de le redéposer au sol et d'aller voir son meilleur ami. La porte était fermée, la styliste frappa doucement.

— Kyojuro, tu peux ouvrir, s'il te plaît ?

— Non, non, ça va...

— Je sais que non. Ouvre, s'il te plaît...

Le pompier fit ce qu'elle avait demandé. Ses yeux étaient rouges et humides, ce n'était vraiment pas le Rengoku Kyojuro que la Sanzu connaissait. Elle s'approcha de lui et le prit dans ses bras.

— Je suis si désolée... dit-elle. J'aurai aimé que ça ne se produise pas... Je ferai tout pour que toi et Senjuro soyiez de nouveau heureux !

— Kana... Ne dis pas ça... Tu n'as pas à être désolée et... Toi aussi, tu souffres... Je ne peux pas te laisser tout faire pour nous sans rien te donner en retour...

— Votre bonheur fait le mien, je me fiche que tu ne me donnes rien en retour...

— Non. Moi aussi, je ferai tout pour que tu ailles également mieux. Nous sommes une famille, nous devons nous entraider.

— D'accord... rétorqua-t-elle tout en restant contre lui.

Les deux amis continuaient de se serrer pendant quelques minutes. Kyojuro s'était calmé et il se sentait bien de nouveau. Il aimait être dans les bras de sa meilleure amie, ça l'aidait à se détendre et à être apaisé.
Ensuite, ils sortirent de la salle de bain et retournèrent auprès de Senjuro qui avait grimpé dans le canapé. Afin de changer complètement de sujet pour faire penser Kyojuro à autre chose, Kana expliqua que son frère reviendra demain de son voyage. L'homme blond se montrait heureux mais il se mit ensuite à réfléchir :

— Je n'avais pas prévu cela alors je ne sais pas où est-ce qu'il dormira lorsque nous aurons déménagé.

Le petit frère de la Sanzu avait toujours vécu avec elle alors celle-ci comptait le garder près de lui lors de son retour. Même son cadet voudrait être à ses côtés, il est attaché à sa grande soeur. Kyojuro croyait qu'il resterait plus longtemps aux Etats-Unis alors il n'avait pas songé à une chambre pour lui.

— Tu crois que ça lui dérangerait de partager sa chambre avec Senjuro ? interrogea Kyojuro.

— Je vais demander ce qu'il en pense. Au pire, la chambre de Senjuro est vraiment grande alors on pourra demander à installer un mur de séparation.

— Oui, c'est une bonne idée.

Ils continuaient de rester ensemble, se changeant chacun les idées et étant soudés. Du côté de Mitsuri, elle était chez elle. C'était le week-end alors elle ne travaillait pas, se contentant de lire tranquillement un livre en étant dans son bain avec une arôme de sakura. Elle était bien, pensant de temps en temps à sa petite amie qui avait été à l'enterrement.

Un moment, le téléphone fixe se mit à sonner. La Kanroji ne répondit pas, se disant que ce n'était certainement rien d'important. Mais ça n'arrêtait pas de sonner, la personne de l'autre côté du fil se montrait plutôt insistante ce qui agaçait la rose-verte qui voulait de la tranquilité.

— Ooh ! C'est qui qui me harcèle comme ça ?! gronchonna-t-elle en sortant de la baignoire.

La femme mit une serviette autour de son corps et elle décrocha le téléphone.

— Kanroji Mitsuri, j'écoute.

— Bonjour Madame, l'alarme de la boîte True Love vient de sonner. On pense qu'un intrus est entré car une fenêtre est ouverte. Pourriez-vous nous donner l'accès aux caméras de surveillance, s'il vous plaît ?

Mitsuri était choquée, elle se demandait si il y avait eu des dégâts ou des vols. Elle n'avait jamais eu affaire à une telle situtation mais elle ne pouvait pas se permettre de donner les informations demandées comme ça.

— Non, j'arrive. Je ne donne les mots de passe à personne.

— D'accord, on vous attend.

La rose-verte sauta rapidement dans des vêtements et elle partit en direction de son lieu de travail. Plutôt ironique pour un week-end. La femme se sentait nerveuse, se demandant si les dégâts potentiels seraient énormes. Elle n'avait pas très envie de devoir tout repayer, surtout qu'elle n'aurait pas l'argent car tout coûtait bien trop cher.

Elle arriva à destination et se rendit à l'intérieur. Il y avait la personne qui se chargeait du ménage ainsi qu'un agent de sécurité. C'était ce dernier qui avait passé le coup de fil tandis que l'homme de ménage avait sûrement été présent au moment de l'alarme. La patronne aux nattes se rendit à son bureau et afficha les vidéos des caméras de surveillance. Ils cherchaient l'enregistrement d'aujourd'hui mais, cliquant sur le mauvais clip, ils virent une séquence avec Mitsuri elle-même et Kana. C'était quand la Kanroji lui avait donnée sa réponse sur leur relation.

Alors que les deux femmes se rapprochaient pour s'embrasser, la patronne arrêta la vidéo même si c'était logique pour tout le monde de ce qui allait se passer par la suite. La rose-verte continuait de chercher jusqu'à trouver que l'alarme a été activée car quelqu'un avait oublié de fermer la fenêtre et donc un chat avait grimpé et était entré.

— Un chat... dit la femme aux nattes qui gardait son sang froid après cette énorme perte de temps.

— Au moins, commença l'agent, vous n'avez rien perdu.

— C'est vrai, rétorqua-t-elle.

Par la suite, Mirsuri repartit pour rentrer chez elle. En sortant, elle sentait un regard sur elle, c'était l'homme de ménage qui la regardait étrangement mais il n'allait pas vers elle. La jeune patronne préférait ne pas se concentrer sur lui et retourner à son domicile.

Le lendemain, donc lundi, Kana travaillait sérieusement. Elle était concentrée en plus d'être seule car Shinobu avait pris un jour de congé, ayant de la fièvre. La brune-violette se sentait bizarrement mal à l'aise, sentant des regards sur elle. Relevant la tête et balayant la pièce du regard, elle put constater que ses collègues la regardaient pas très bien. Ils n'avaient pas l'air agressifs mais plutôt perplexes et inquiets.

Kana ne fit rien, se disant que ce n'était sûrement rien d'important. Ensuite, la journée continua et dès qu'elle croisait quelqu'un, elle se faisait fuir ou mal regardée. Ce n'était vraiment pas agréable alors elle se rendit dans le bureau de la Kanroji.

— Madame Kanroji, je peux vous parler, s'il vous plaît ?

— Oui, de quoi veux-tu me parler ?

— Est-ce qu'il y a un problème ? Parce que depuis ce matin tout le monde me jete un regard mauvais.

Affichant une expression de surprise, la Kanroji dit :

— Toi aussi ? Je croyais être la seule.

— Quoi ? Vous aussi ?

— Oui et je ne sais vraiment pas pourquoi. Tu veux que j'aille en parler avec eux afin de tout mettre au clair ?

Hochant la tête affirmativement, la Sanzu appréciait l'idée. Elle serait fixée sur ce qui se passait au sein de l'équipe, même si ça lui faisait un peu peur de savoir.
L'après-midi avança peu à peu et, un moment, la patronne sortit de son bureau afin de parler à l'un de ses employés.

— Excuse-moi, commença Mitsuri, mais je sens qu'il y a une tension dans l'équipe. Pourrais-tu m'éclairer s'il te plaît ?

L'employé semblait nerveux, comme s'il avait du mal à en parler, comme si c'était un sujet embarassant. Sauf qu'il ne voulait pas contrarier sa supérieure alors il dit en bégayant un peu :

— Les autres m'ont dit que, apparement, il y aurait dans les vidéos de surveillance un clip où... Vous embrassez Kana...

Écarquillant les yeux, la femme aux nattes se demandait si elle avait bien entendu. Elle se disait que ce n'était pas possible que tout le monde soie au courant. L'agent n'avait pas le droit de transmettre des informations de ce genre, ce n'était pas son travail et ça ne mettait la vie de personne en danger. Ensuite, elle se rappela qu'il y avait l'homme de ménage, il était là lors de la lecture des clips et il avait ensuite jeté un mauvais regard à la Kanroji. C'était sûrement lui qui avait fait transmettre l'information à quelqu'un et qu'elle s'est ensuite répandue au sein de True Love.

— Il n'y a jamais eu de clip de ce genre, je ne sais pas où vous allez chercher toute cette histoire mais il n'y a rien entre Kana et moi, dit-elle afin de le convaincre du contraire.

— Pourtant, des personnes vous ont déjà vues venir ici et repartir ensemble. Vous sembliez très proches...

— Nous habitons pas loin l'une de l'autre alors je la raccompagne. C'est seulement de la gentillessse.

— C'est la seule à qui vous faites cela alors qu'il y en a d'autres qui n'habitent pas loin de chez vous.

Ne sachant pas quoi dire, Mitsuri se sentait piégée. Elle faisait tout pour éviter une tension au travail et l'homme de ménage avait tout gâché. Elle ne comprenait pas pourquoi il avait été tout reporté alors que ce n'étaient pas ses affaires.

Quoi qu'il en soit, la Kanroji allait devoir trouver un moyen de convaincre tout le monde qu'il n'y avait rien entre elle et son employée, même si c'était vrai. La rose-verte voulait seulement permettre à sa petite amie et à elle-même de continuer le travail de leurs rêves dans une entreprise qu'elles adoraient. Elles ne voulaient pas travailler autre part qu'à True Love. Pour elles deux, c'était True Love ou rien.

La patronne ne voulait pas se mettre à paniquer, elle gardait son attitude calme et professionnelle ce qui pouvait l'aider à montrer que ça ne pouvait être qu'une "rumeur". De plus, paniquer n'arrangerait rien, ça ne ferait que l'enfoncer encore plus. Avec Kana, elles allaient trouver une solution. Mais quoi ? C'était ça le problème. Les collègues se montraient difficiles à dissuader comme si l'homme de ménage leur avait donné mille arguments valables. La situation se révélait être compliquée mais tout pouvait rentrer dans l'ordre, Mitsuri en était persuadée.

La Sanzu avait si hâte d'accueillir son frère qui allait arriver ce soir. Mais sa journée serait gâchée quand son amoureuse lui avouerait la raison du comportement de ses collègues. Mitsuri se disait qu'il était peut-être plus sage d'attendre le lendemain pour lui en parler dans le but de lui épargner toute inquiétude et qu'elle puisse offrir un bon accueil à son petit frère. En plus, s'il voyait que son aînée serait tendue, il se mettrait également à être inquiet pour elle. Ce ne serait en aucun cas des retrouvailles émouvantes et joyeuses.

La Kanroji attendait alors que la journée et la nuit passe, réfléchissant déjà elle-même à une solution à cette histoire. Elle espérait tellement étouffer cette affaire et que tout redevienne comme avant. Elle et Kana avaient travaillées si durement pour en arriver là. Elles n'allaient certainement pas se laisser faire aussi facilement.

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Coucou, j'espère que ça vous aura plus !

On se revoit bientôt pour le prochain chapitre !

Bye !

Chapitre suivant : Sanzu Haru.

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