Chapitre 15 : Chagrin
Kana venait d'arriver chez Kyojuro, elle ouvrit la porte et y entra. C'était silencieux, beaucoup trop silencieux de la part des Rengoku. La femme arriva dans le salon et elle voyait son meilleur ami assis dans le canapé avec son frère dans ses bras. Il était en larmes et il fixait le sol sans lâcher l'enfant.
— Kyojuro... dit-elle en s'approchant pour se mettre face à lui.
Le Rengoku la regarda, ses yeux étaient rouges à cause du fait qu'il ait pleuré. Il avait l'air d'avoir beaucoup trop pleuré.
— Kana... Je dois te parler...
— Que se passe-t-il ? Tu me fais peur...
L'homme pointa du doigt une lettre qui était posée sur la table basse. La femme l'attrapa et l'ouvrit dans le but de la lire. Elle la lit attentivement et, au fur et à mesure, son visage se décomposa avant que ses mains ne se mettent à trembler.
— Kyojuro, commença la Sanzu, dis-moi que c'est une mauvaise blague...
— Non... C'est vrai...
La lettre expliquait que, lors du voyage des parents des frères, il y a eu une attaque à la bombe. Malheureusement, Ruka et Shinjuro ont péris. Leurs corps ont été retrouvés démembrés et défigurés. Kana versait des larmes, elle les connaissait depuis longtemps et elle les considérait comme des seconds parents.
— Est-ce que Senjuro le sait...? interrogea la femme en larmes.
— Non, rétorqua Kyojuro. Je n'y arrive pas... Il est si petit...
Kana regardait Senjuro qui ne comprenait pas la situation et qui ne disait rien. C'était une lourde tâche d'expliquer à un enfant si jeune que ses parents ne reviendront plus jamais.
— Je vais m'en occuper, dit la brune-violette.
— Non, non, c'est à moi de le faire...
— Tu n'as pas l'air en état pour le faire. Laisse-moi faire, s'il te plaît...
Hochant la tête, le Rengoku accepta. Kana s'abaissa afin d'être à la hauteur du petit blond qui se trouvait toujours sur les genoux de son aîné. La femme posa une main sur la joue de Senjuro et elle la caressait tendrement.
— Senjuro, il faut qu'on te dise une chose. C'est vraiment pas facile et il faut que tu m'écoutes. D'accord ? commença Kana.
Senjuro hocha la tête rapidement, il était prêt à écouter les paroles de sa grande soeur.
— Tes parents, ils ne reviendront pas. Leur voyage c'est mal passé et... Malheureusement, ils ne sont plus là.. N'oublie pas qu'ils continuent de t'aimer, ils seront toujours avec toi même de loin... Me comprends-tu, chéri ?
Restant là sans rien dire, Senjuro avait bien compris. Son petit coeur se brisa et il se mit à pleurer bruyamment. Les deux plus âgés pleuraient aussi et ils se serrèrent tous les trois dans les bras de l'autre. C'était un moment tragique. Kana ne se doutait pas que le même jour de sa mise en couple elle aurait une aussi mauvaise nouvelle.
La Sanzu décidait de rester toute la nuit avec les garçons afin d'être là pour eux et les réconforter. Kyojuro aussi essayait de réconforter sa meilleure amie. Ils étaient chacun là pour l'autre.
Kana berçait Senjuro dans ses bras, le petit garçon pleurait toujours mais moins fort et il s'accrochait à elle comme si sa vie en dépendait. Kyojuro, lui, faisait à manger mais il n'arrivait toujours pas à se calmer. Il essayait de se concentrer sur la cuisine sauf que ses pensées n'arrêtaient pas de dévier vers le décès de ses parents.
Quand tout fut prêt, ils s'installaient à table. Les deux adultes n'arrivaient pas à manger ou du moins très peu. Senjuro non plus mais la femme tentait de le faire manger car c'était très important pour un enfant de se nourrir convenablement pour sa croissance et également sa santé.
— Senjuro, mange un peu... demanda gentiment la Sanzu de sa voix tremblante.
Il ne voulait pas, ses yeux ne cessaient pas de verser des larmes. Il semblait si mal. Kana le mit sur ses genoux en le serrant dans ses bras.
— Je sais que c'est dur, mon ange. Mais ils sont là avec nous, ils nous voient de loin et ça leur fait sûrement de la peine que tu soies triste. Tu ne veux pas qu'ils te voient sourire ?
La styliste tentait de réconforter Senjuro et de le faire vite passer à autre chose même si le deuil était l'une des pires choses à vivre. La mort des êtres qu'on aime n'était en aucun cas facile et ce n'était certainement pas quelque chose que nous pouvions faire en une soirée.
Malgré cela, l'enfant faisait un effort et avala une cuillère de sa soupe. Kana n'hésitait pas à le féliciter afin de l'encourager à continuer ainis.
— Bravo, chouchou. Continue de manger comme ça.
Kyojuro voyait à quel point sa meilleure amie arrivait à s'occuper de son frère comme une vraie maman. Il se sentait si nul de ne pas arriver à faire la même. Ses sentiments prenaient le desssus, il ne savait pas quoi faire pour les gérer.
Le pompier se leva et se dirigea vers sa chambre calmement, Kana se doutait que c'était pour se cacher afin de ne pas craquer encore plus devant l'enfant. La jeune femme déposa Senjuro sur sa chaise haute et lui dit de rester sage avant de partir rejoindre Kyojuro. Il était assis au bord de son lit, les mains couvrant son visage et son corps qui tremblait de chagrin.
— Kyojuro... fit-elle doucement en s'approchant.
Sa meilleure amie s'assit à côté de lui, passant sa main dans son dos de manière réconfortante. Le blond la prit par la suite dans ses bras, pleurant contre elle.
— J'aurai tellement aimé qu'ils ne partent pas... J'aurai pu les convaincre de rester avec nous si j'avais su...
— Ne te sens pas coupable... Personne ne pouvait prédire cela et ce n'est en aucun cas de ta faute...
— Tu as raison... Mais Senjuro est si petit, il a besoin de notre mère et il aurait dû connaître nos parents encore de longues années... Plus grand, il ne se souviendra plus d'eux, ce sera comme s'il n'avait jamais connu nos parents...
— Je sais, mais c'est maintenant notre rôle à nous deux de s'occuper de lui. Il ne faut pas se laisser abattre et il faut aider Senjuro à grandir convenablement. Je veux qu'il vive avec des figures parentales et non comme un orphelin...
En disant cela, la femme se remit à verser des larmes à son tour. La Sanzu voulait vraiment aider ses frères mais elle était elle aussi en plein deuil ce qui n'était pas chose facile.
— Merci, Kana... Tu aides toujours ton entourage.... Je ne sais pas comment tu fais... Tu devrais penser à toi aussi...
— Nous sommes une famille... Penser à moi, c'est aussi penser à toi et Senjuro.
Ils continuaient de se serrer dans les bras de l'autre sans se lâcher. Ensuite, ils retournèrent auprès de l'enfant qui commençait à râler car il était tout seul. Senjuro versait des larmes, il avait besoin de son frère et de sa soeur.
Kana s'installa à table et continuait de lui donner à manger tout en lui disant des gentillesses dans le but de le garder calme. Plus tard, Senjuro devait aller dormir alors Kana l'emmena dans sa chambre et elle le mit dans son lit. Senjuro s'endormit sans difficulté, la femme restait un peu près de lui afin de s'assurer que tout allait bien pour lui.
Une fois fait, elle retourna auprès de Kyojuro qui était dans le canapé. Il ne se sentait pas capable de dormir alors il restait assis à regarder le vide. La Sanzu s'installa à ses côtés et elle se blottit contre son torse. Le Rengoku ne refusa pas ce geste, passant ses bras autour d'elle.
— Kana... Tu veux vivre à la maison avec nous deux ? Senjuro aura besoin de toi et... J'avoue que moi aussi j'ai besoin de toi.
La concernée appréciait l'idée mais elle ne savait pas quoi répondre. Le fait qu'elle était avec Mitsuri serait handicapant, elle rétorqua alors :
— Je voudrais bien... Mais je suis en couple avec Mitsuri et... Si un jour on emménage ensemble, ça voudrait dire que je dois abandonner Senjuro...
— On peut déménager dans une maison plus grande. Il y aura une chambre pour moi, une pour Senjuro et une autre pour toi et Mitsuri.
— Tu es sûr de vouloir faire ça ?
— Si c'est pour qu'on reste une famille, oui. Je suis sûr que Senjuro apprécierait Mitsuri.
— Je veux bien alors. Je vais parler à Mitsuri mais ce n'est pas sûr qu'elle emménage tout de suite avec nous, ce n'est que le début de notre relation.
— Oui, je comprends. Elle viendra quand elle se sentira prête.
Ensuite, Kyojuro s'endormit sans lâcher son amie de ses bras. La Sanzu ne dormait pas mais elle se reposait contre lui, les yeux fermés. Les larmes continuaient de couler, elle se remémorait les souvenirs avec Ruka et Shinjuro. Les corps étaient sûrement en route vers le Japon afin de pouvoir organiser un enterrement.
Aucun d'eux ne pourraient voir les cadavres, ne voulant pas voir la terrible image de leurs corps démembrés et réduis en bouille. Ils voulaient juste se rappeler de leurs sourires, leurs visages rayonnants de joie. C'était bien mieux d'avoir ce genre d'image en dernier souvenir d'eux.
Alors que les bras de l'homme se relâchaient et glissaient sur le côté, la femme se redressa sans le réveiller et elle attrapa son téléphone. Elle voyait que la Kanroji avait pris de ses nouvelles pour s'assurer de si tout allait bien. Kana décida de tout expliquer sans rien lui cacher. Peut-être que Mitsuri ne verrait pas tout de suite le message, se faisant tard. Mais en tout cas, la brune-violette ne se sentait pas capable d'aller travailler le lendemain.
La nuit passait, Kana avait au final trouvé le sommeil et elle restait dans les bras de son meilleur ami. Comme ils étaient très proches, beaucoup de personnes pensaient dans le passé qu'ils formaient un couple ou du moins qu'il y avait des sentiments amoureux. Mais Kyojuro n'était jamais tombé amoureux de qui que ce soit tandis que Hitsuki aimait les femmes. Ils ne voulaient pas être plus que des amis et ça leur allait ainsi.
Le lendemain, le Rengoku se réveilla. Il voyait la styliste qui ne s'était pas encore réveillée et il ne fit aucun mouvement afin de lui permettre de rester endormie. Sa main passait doucement dans ses cheveux, il savait que ce n'était pas le genre de geste qui la ferait se réveiller. Le blond caressait doucement ses cheveux, il la regardait avec tendresse mais aussi avec tristesse.
Senjuro, lui, ne pleurait pas et ne produisait aucun bruit, signe qu'il était toujours au lit et qu'il dormait encore. Le Rengoku tentait de se réendormir et de ne pas penser à la tragédie qui s'était produite. L'homme passerait la journée à chercher après une nouvelle habitation, ne voulant pas passer la journée à se lamenter et pleurer. Il voulait aller de l'avant, ne plus avoir de mauvaises pensées.
Le déménagement allait les aider à passer à autre chose et tout recommencer à zéro sans les parents des deux Rengoku. Kana vivait toute seule et maintenant elle habiterait en collocation avec son meilleur ami ainsi que le petit garçon. Ce sera un grand changement, et elle ne sera pas de si tôt habituée au fait de vivre à plusieurs. Néanmoins, l'idée d'être avec les garçons lui plaisait. Elle les considérait comme sa famille alors ça lui faisait chaud au coeur de cohabiter avec eux.
Un peu plus tard, la Sanzu se réveilla. Son regard croisa celui du Rengoku qui semblait fatigué malgré la nuit qu'il avait passée. La brune-violette lui sourit gentiment.
— Tu as bien dormi ? interrogea-t-elle.
— Ça va, je suis encore un peu fatigué mais oui. Et toi ? Tu as besoin de quelque chose ?
— Non, ça va. J'ai passée une bonne nuit, j'en avais grandement besoin. Je vais rester ici la journée, je n'irai pas travailler.
— Pareil pour moi.
Kyojuro avait repris son travail depuis un moment maintenant. Mais il allait devoir reprendre congé afin de se rétablir mentalement et c'était quelque chose que ses collègues et que son patron comprendraient parfaitement. La jeune femme allait voir Senjuro, s'inquiétant pour lui et voulant savoir si il ne manquait de rien.
Kyojuro, lui, alla prendre son ordinateur, prêt à rechercher après un nouveau domicile pour sa petite famille. Ça lui torturait l'esprit de rester là sans rien faire et de se perdre dans ses pensées. Alors, il allait faire énormément de recherches, aucun moment de pause car ça lui faisait peur de penser négativement. Ce n'était pas une habitude pour lui, étant de nature si optimiste.
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Coucou, j'espère que ça vous aura plus !
On se revoit bientôt pour le prochain chapitre !
Bye !
Chapitre suivant : Futur Déménagement.
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