Depuis que Shinobu s'était mise en couple avec Kento, elle vivait sur un petit nuage. Tout le monde la voyait de bonne humeur et encore plus appliquée au travail. C'était très agréable à voir et Mitsuri ainsi que ses soeurs étaient si fières d'elle. La Kocho envoyait chaque soir quelques messages à son cher amoureux afin de prendre de ses nouvelles, voir comme sa journée était passée. Le Kuroshi appréciait ses petites attentions et il aimait beaucoup lui parler le soir.

C'était midi. Qui disait midi disait pause déjeuner. Tout le monde mangeait dans la joie et la bonne humeur sauf que la violette cherchait après la Kanroji sans la trouver. Se dirigeant vers un collègue, Shinobu lui demanda :

— Excuse-moi, sais-tu où est Mitsuri ?

— Oui, le patron l'a convoquée dans son bureau.

— Convoquée ? Il y a un problème ?

Haussant les épaules, l'homme rétorqua :

— Je ne sais pas plus que ça, désolé.

— Ce n'est pas grave, merci.

Shinobu s'assit à son bureau et attendit patiemment que son amie la rejoigne pour manger. Une dizaine de minutes plus tard, Mitsuri sortit du bureau du patron et se dirigea vers sa collègue.

— Excuse-moi pour l'attente, Shinobu.

— T'en fais pas, j'espère que tu n'as pas eu de problèmes avec le patron...

Secouant la tête, la Kanroji semblait très heureuse et surexcitée. La violette se doutait qu'elle avait eu une très bonne nouvelle ce qui la rassurait.

— Le patron m'a demandée de devenir la nouvelle patronne ! Il sera plus haut placé par rapport à l'entreprise alors il ne peut pas tout faire tout seul.

— C'est génial ! Je suis si contente pour toi !

— Oui ! Je compte également changer le nom de la boîte. Je trouve que Nippon Fashion c'est pas très... Recherché.

— Tu as déjà une idée ?

Réfléchissant, la femme aux yeux verts secoua la tête en répondant joyeusement :

— Non, mais je veux que ça a un rapport avec l'amour et ma passion pour la mode ! Il faut que le nom soit symbolique afin de montrer à tout le pays que nos créations sont fait avec amour et non par intérêt pour l'argent.

— J'aime beaucoup ton raisonnement et je suis d'accord avec toi. J'ai hâte de connaître le nouveau nom. Qui dit nouveau nom dit nouveau logo, je me trompe ?

— Tout juste ! Je demanderai à des infographistes de me faire un nouveau logo quand j'aurai le nom.

Ensuite, les deux amies cessèrent de parler en entendant quelqu'un arriver par l'ascenseur. Par la plus grande surprise de Shinobu, il s'agissait de Kento. Celui-ci s'approcha de la Kocho avec son sourire bienveillant.

— Shinobu, comment ça va ?

— Kento ! Que fais-tu ici ?

— Je voulais t'apporter un plat que j'ai préparé spécialement pour toi, rétorqua-t-il en lui tendant le bento.

Rougissant, elle l'accepta tandis que Mitsuri restait silencieuse. Le Kuroshi posa les yeux sur l'amie de sa bien-aimée et il la salua chaleureusement :

— Bonjour, je suis Kento. Le petit ami de Shinobu. Vous êtes son amie ?

— Enchantée, je suis effectivement son amie. Même sa meilleure amie... Je m'appelle Mitsuri !

Ils se serraient tous les deux la main. Kento avait de quoi plaire à tout le monde avec sa politesse. Il semblait presque parfait tellement il était bon.

— M-Merci pour le bento, Kento, remercia Shinobu qui était embarassée mais heureuse.

L'homme aux cheveux noirs attira sa petite amie vers lui dans le but de l'embrasser tendrement. La Kanroji était surprise que ça se passe devant elle. Après leur embrassade, Kento sourit en disant :

— On se voit une prochaine fois, mon papillon.

— O-Oui.

Sur ce, le professeur se redirigea vers l'ascenceur, prêt à partir et retourner à son lieu de travail. Les deux femmes le regardaient s'en aller silencieusement.

— Eh bah... lança la Kanroji. Tu as vraiment gagné le gros lot !

— Il est parfait... soupira-t-elle en sentant son coeur battre fortement.

— Je suis contente d'avoir pu rencontrer ton petit ami. Je tiens à ce que tu sois bien dans ton couple, je ne veux pas que tu souffres.

— Il n'y a pas de raison, Kento est quelqu'un de responsable. C'est justement la première fois de toute ma vie que je rencontre un homme aussi charmant.

— Tu as raison. Rien qu'en le voyant qu'une fois on peut deviner que c'est une très bonne personne. Ta petite soeur est entre de très bonnes mains à l'école.

Suite à cela, la journée et le travail continuait calmement et joyeusement. Mitsuri était retournée de temps en temps dans le bureau de son patron afin de remplir de dernières formalités avant de prévoir un moment pour annoncer aux employés le changement hiérarchique. En sortant du bureau de son supérieur, la rose-verte entendit son téléphone sonner. En le prenant, elle vit qu'il s'agissait d'un numéro inconnu.

— Qui est-ce ? se demanda-t-elle à voix basse.

Elle ouvrit le message et il était marqué "Salut, beauté." La femme haussa un sourcil, ne sachant pas de qui il s'agissait et ce qu'il ou elle lui voulait. Mitsuri se disait que c'était assez mal poli d'envoyer un tel message comme ça. Elle n'hésite pas à faire la remarque. De ses doigts délicats, elle écrit en réponse "Bonjour, on se connaît ? Je ne trouve pas cela très galant d'envoyer ceci sans se présenter."

Étonnament, elle reçut rapidement une réponse. C'était vraiment bizarre, c'était comme si la personne en question attendait patiemment qu'elle lui réponde.

"Ne t'en fais pas, tu le sauras. Mais je veux d'abord apprendre à te connaître pour être sûr de mon coup. ;)"

Soupirant, ce type avait un don pour agacer Mitsuri alors qu'elle ne s'énervait jamais facilement.

"Comment as-tu eu mon numéro." répondit-elle.

"Ce n'est pas important. Bientôt, mon numéro sera enregistré dans ton répertoire avec un coeur rouge. ;)"

Mitsuri se retenait d'écraser son téléphone d'une seule main. Gardant son calme, elle décidait tout de même de lui répondre. Elle n'avait rien à y perdre en continuant cette désagréable conversation.

"Que dois-je faire pour que tu me laisses tranquille ?" interrogea la jeune femme à l'inconnu.

"Je veux que nous commençions par être amis. Ce ne sera qu'au bon moment que je te dirai qui je suis."

"Ok..."

"Tu me sembles sceptique mais tu finiras par m'aimer."

"C'est pas tout, mais je dois bosser."

Suite à cela, la femme rangea sont téléphone et continua sa journée. Elle ne parlait à personne de l'inconnu, ne trouvant pas ça pertinent comme sujet et ça ne servirait à rien.

L'homme continuait à envoyer des messages et Mitsuri continuait de lui répondre. Les jours passaient et la femme finissait par le trouver plutôt charmant. Tout de même, la Kanroji préférait se méfier jusqu'à ce qu'ils se rencontrent.

Un soir, Shinobu et Mitsuri faisaient ensemble une soirée pyjama dans la résidence de la rose-verte. Elles s'amusaient et elles regardaient un film tout en sirottant du chocolat bien chaud.

— Shinobu, je peux te confier quelque chose ? interrogea la femme aux yeux verts avec apréhension.

— Oui, tu peux tout me dire. Qu'y a-t-il ?

Prenant une profonde inspiration, la Kanroji répondit en rougissement légèrement :

— Je parle avec un homme que je ne connais pas. Au début, il était étrange et insistant mais à force de parler il commence à me plaire...

— Tu veux le rencontrer ? Tu connais son nom ?

— Je ne connais pas son nom, il dit qu'il veut "garder la surprise" pour notre rencontre. Je veux le rencontrer, mais ça me fait peur...

Shinobu comprenait le ressenti de sa meilleure amie. L'inconnu pouvait se montrer être une bonne personne aussi bien que ça pouvait en être une mauvaise. Mitsuri jonglait entre l'envie d'y aller ou prendre le risque de rater un homme qui pourrait lui plaire.

— Je sais que tu as peur, mais tu pourrais tout de même le rencontrer ! Tu pourrais proposer un endroit où il y a d'autres personnes comme ça, si il te fait du mal, il y aura des gens pour agir.

— Tu as raison, je vais lui proposer d'aller au cinéma !

Directement après avoir terminée sa phrase, la Kanroji attrapa son téléphone qui était sur la table basse et elle se mit à écrire à l'inconnu. Cinq minutes après, il répondit.

— Woaw, c'est rapide ! commenta la Kocho.

— Oui, à croire qu'il est très connecté.

— Qu'a-t-il dit ?

— Il a dit qu'il était d'accord pour qu'on se voit demain soir au cinéma !

Les lèvres de la violette esquissèrent un agréable sourire, elle était heureuse que son amie trouve elle aussi quelqu'un avec qui partager sa vie.

— Bon, continuons maintenant notre belle soirée entre filles ! fit la rose-verte avec gaieté.

— D'accord !

Elles terminèrent le film Hunger Games, Shinobu et Mitsuri se mettaient à pleurer comme des madeleines face à certaines scènes sombres. Quand ce fut terminé, la Kanroji décida d'aller en cuisine afin de faire des smoothies aux fruits des bois. Ça sentait bon et ça donnait envie à la Kocho.

— Miam ! J'ai hâte de goûter ! lança la violette.

— C'est bientôt prêt, rétorqua son amie.

Deux minutes plus tard, ce fut prêt. Afin de l'aider, Shinobu nettoya le blender tandis que Mitsuri l'attendait dans le canapé. Une fois fait, la Kocho alla la rejoindre.

— On fait quoi maintenant ? demanda Shinobu avant de goûter. Mmh... Trop bon !!

— Je ne sais pas... Tu aimes les jeux vidéos ?

— Et comment ! J'y joue souvent avec Kanae et Kanao !

Se levant en déposant son verre, Mitsuri alluma sa Nintendo Switch et passa à son amie une mannette.

— Une préférence ? interrogea Mitsuri à Shinobu.

— Mh... réfléchit-elle. Mario Kart ?

— Va pour !

Elles lancèrent alors une partie et elles s'éclatèrent pendant une bonne partie de la soirée. La femme aux cheveux violets était plus forte que sa meilleure amie alors celle-ci perdait souvent. Lorsque c'était la rose-verte qui gagnait, cette dernière faisait une danse de la victoire, faisant rire Shinobu.

De temps en temps, elles changeaient de jeu dans le but de varier. Le temps passait, leurs verres se vidaient mais au bout d'un moment la fatigue les rattrapa. Shinobu avait du mal à garder les yeux ouverts, ce que la femme aux yeux verts remarqua directement.

— Tu veux arrêter et dormir ? demanda Mitsuri à la Kocho.

— Oui, désolée.

— Ne t'excuses pas. Moi aussi, je commence à avoir sommeil. Je vais éteindre la console.

Après tout cela, les deux stylistes se rendaient dans la chambre de la Kanroji. S'installant dans le lit, Shinobu se blottit contre la rose-verte. Les deux femmes étaient très proches, se considérant presque comme des soeurs et n'étaient donc pas gênées pour dormir ensemble.

— Bonne nuit, dit Mitsuri.

— Bonne nuit, rétorqua Shinobu en retour.

Les deux femmes s'endormirent ensemble, dans les bras de l'autre. Mitsuri était impatiente pour son rendez-vous du lendemain soir mais la soirée avec sa meilleure amie l'aidait à oublier ça, la rendant plus patiente. Shinobu, elle, était surtout excitée de connaître les détails de son rendez-vous et croisait les doigts pour que la Kanroji se mette en couple.

Mitsuri méritait d'avoir un petit ami selon la violette. Cette première se prenait souvent des râteaux lorsqu'elle déclarait ses flammes à des garçons. Ou alors il s'agissait de garçons qui ne pensaient qu'à son corps et l'attirer dans leur lit. Shinobu espérait qu'il s'agisse d'un bon homme, elle se rappelait d'une conversation avec elle. La rose-verte avait dit mot pour mot que, si elle avait encore des porblèmes avec les hommes, elle deviendrait lesbienne.

Bien évidemment, l'orientation sexuelle n'était en général pas un choix pour les personnes en question. Mais Mitsuri commençait tellement à être dégoûtée des hommes que, petit à petit, elle se disait qu'elle aurait peut-être plus de chances avec des femmes.

Les peines de coeur c'étaient quelque chose de très douloureux et de difficile à surmonter. Sauf que, parfois, ça pouvait également nous permettre de découvrir une facette de notre personne dont on ignorait l'existence.
Pour Mitsuri, ce serait probablement le cas. Comme dit le proverbe "Un mal pour un bien". La Kanroji avait peut-être souffert, ce n'était pas facile pour elle, mais, dans le futur, elle serait au final peut-être comblée de bonheur.

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Coucou, j'espère que ça vous aura plus !

On se revoit bientôt pour le prochain chapitre !

Bye !

Chapitre suivant : L'Inconnu.