Chapitre 1 : Kanroji Mitsuri
Kana Sanzu était une jeune styliste qui travaillait pour la fameuse marque tant connue au Japon True Love. Du haut de ses vingt ans, la femme aux cheveux bruns-violets venait de terminer ses études de mode. Son plus grand rêve était de travailler pour True Love et elle avait atteint son objectif.
Ça faisait maintenant six mois que Kana travaillait, elle était toujours à fond dans ce qu'elle faisait, voulant honorer sa place. Sauf que les choses ne s'étaient pas passées exactement comme la Sanzu le pensait. Elle était tombée amoureuse de sa patronne, Kanroji Mitsuri. Cette femme de vingt-cinq ans, si appréciée de tous et populaire auprès des hommes, faisait vibrer le coeur de la jeune femme qui pensait n'avoir aucune chance avec elle.
Afin de ne pas créer de problèmes et de pouvoir se concentrer pleinement dans son métier, Kana avait décidé de garder ce secret pour elle et de ne rien avouer à Mitsuri. Et puis, la Kanroji voudrait très certainement garder une relation professionnelle avec ses employés. C'était également le genre de femme qui avait peut-être même un petit ami. Dans tous les cas, Kana savait qu'elle n'était ni fiancée ni mariée car la rose-verte ne portait aucune bague de ce genre.
C'était la fin de la journée, les employés commençaient déjà à ranger et partir pendant que la Sanzu restait plus longtemps que ses collègues. Elle avait souvent l'habitude de prendre des heures supplémentaires, elle n'était jamais épuisée, ayant toujours de l'énergie et de la motivation pour ses créations.
Kana était en train de coudre à son bureau, il y avait à côté d'elle un carnet de croquis où elle y dessinait ses idées de vêtements et d'accessoires. La brune-violette était très concentrée au point qu'elle n'avait pas vu Mitsuri arriver dans la pièce. Celle-ci s'approcha de la plus jeune et se pencha pour regarder au-dessus de son épaule.
— Très joli croquis ! complimenta la rose-verte gentiment.
Kana sursauta et se retourna vers la Kanroji qui souriait chaleureusement. L'employée rougissait et se sentait nerveuse en sa présence alors que Mitsuri n'a jamais été méchante, elle n'était pas la patronne strict et indifférente que les autres boîtes de mode connaissaient.
— M-Merci, Madame Kanroji...!
— Ça fait six mois que tu es là et jamais je t'ai vue rentrer chez toi à la même heure que les autres. Pourquoi prends-tu cette initiative ?
La plus âgée semblait vraiment intéressée d'écouter l'histoire de Kana. Cette dernière réfléchissait pendant quelques secondes à ce qu'elle allait dire.
— Eh bien... La mode c'est toute ma vie et je suis si heureuse de pouvoir travailler ici. Je veux juste montrer que je ne fais pas les choses à moitié.
— Je comprends, c'est très aimable de ta part, mais là ça fait quand même deux heures que tu es censée être rentrée. Si tu continues ainsi, tu vas te rendre malade. Il est vingt-deux heures quand même !
— Vous avez raison... rétorqua la jeune adulte.
— Tu sais quoi ? Je t'invite à venir passer la soirée chez moi !
Rougissant encore plus et étant prise au dépourvue, Kana se demandait si elle avait bien entendu ou si elle était en train de rêver.
— Vraiment, Madame ? Je ne voudrais pas vous déranger...
— Je vis toute seule, ça ne dérangera personne que tu viennes. J'insiste, je veux manger avec toi.
— D'accord, je vous remercie.
Se dépêchant de tout ranger convenablement, la Sanzu se sentait heureuse mais nerveuse de passer une soirée en tête à tête avec la femme qu'elle aimait. Une fois terminé, les deux femmes partirent de l'immeuble ensemble afin d'aller chez la Kanroji.
Une vingtaine de minutes plus tard, elles arrivèrent et entrèrent dans sa maison. Kana se sentait de plus en plus tendue et elle regardait autour d'elle. La décoration était jolie, les murs blancs comportaient des tableaux avec des couleurs pastels. Rien de plus simple mais de très magnifique.
— C'est joli chez vous, complimenta la brune-violette.
— Merci ! Assieds-toi dans le canapé, je vais prendre de quoi boire.
Kana exécuta la demande de sa patronne et elle s'assit dans le sofa noir qui contrastait avec les murs clairs. Elle attendait patiemment et Mitsuri ne prit pas longtemps pour revenir avec des verres contenant du vin rouge. La Kanroji lui donna un verre et elle s'assit à côté d'elle.
— Santé ! fit joyeusement la rose-verte en tendant son verre.
La Sanzu cogna son verre contre le sien répliquant :
— Santé.
Les deux buvaient et bavardaient joyeusement. Elles avaient l'air de deux amies, l'ambiance étant assez conviviale et chaleureuse.
Kana racontait son parcours jusqu'à arriver dans la boîte True Love, Mitsuri écoutait attentivement avec intérêt.
— Je ne regrette pas de t'avoir engagée. En voyant les oeuvres que tu m'as présentée lors de ton entretien d'embauche, j'ai vu que tu ne faisais pas les choses à moitié et qu'il ne s'agissait pas d'un travail d'amatrice. Tu vas révolutionner la mode Nipponne, j'en suis sûre !
Souriant, Kana se sentait flâtée par les paroles de sa patronne. Elle était vraiment heureuse d'avoir réalisé son plus grand rêve, elle n'avait aucun regret.
— Je vous remercie, dit la Sanzu.
Déposant son verre à moitié vide sur la table basse, Mitsuri regardait Kana dans les yeux avec un regard doux, faisant battre le coeur de la plus jeune à la chamade.
— Tu sais, je te trouve vraiment jolie... dit la Kanroji en se rapprochant un peu plus de son employée.
— Madame...? Vous ne tenez pas l'alcool ?
Ne rétorquant pas à sa question, la patronne prit le verre de Kana pour le poser également sur la table. La Kanroji vint ensuite se mettre au-dessus de la brune-violette en la faisant basculer vers l'arrière pour qu'elle soit allongée.
— M-Madame Kanroji, vous êtes ma supérieure...! s'exclama-t-elle avec surprise avant que la plus âgée ne dépose son index sur les lèvres de la plus jeune.
— Shh... Ce sera notre secret...
La femme aux nattes commençait à ouvrir sa chemise blanche, elle portait un soutien-gorge noir en-dessous mais sa poitrine était déjà bien visible.
Prise de panique, Kana la fit reculer avant de se lever.
— Je suis désolée... s'excusa Kana en partant de sa maison et en laissant la rose-verte seule.
La Sanzu sentait qu'elle allait regretter d'être partie ainsi mais elle avait eu peur. Aimant Mitsuri, elle ne savait pas comment réagir. Kana n'avait jamais eu de relation intime alors c'était tout nouveau pour elle et elle avait été prise par la surprise.
Le lendemain, c'était samedi. Qui dit samedi dit week-end et donc pas de travail. Kana avait été rejoindre son meilleur ami, Kyojuro qui avait un an de plus que la femme. Ils se connaissaient depuis qu'ils avaient dix ans. Ils étaient ensemble à l'école primaire et, depuis, ils ne se sont jamais quittés. Le Rengoku n'avait jamais jugé ni rejetée son amie pour son orientation sexuelle. Au contraire, il la défendait quand les autres s'en prenaient à elle.
Kana s'était rendue dans la maison de son meilleur ami. Il vivait également seul, n'ayant pas de compagne mais son petit frère passait parfois quelques semaines dans sa maison lorsque leurs parents étaient en déplacement. Senjuro, le petit frère du blond, avait deux ans. Il était encore très petit et savait légèrement parler même si parfois il disait des choses incompréhensibles. Par contre, il avait encore du mal à marcher, c'était un retard sur lequel Kyojuro essayait de travailler.
— Kana, ça te dit de commander des pizzas ? proposa le Rengoku qui avait son téléphone en mains pour chercher une pizzeria proche.
— Bien sûr, tout me va !
La femme était assise par terre et elle essayait de faire tenir Senjuro debout. Elle voulait l'aider à faire quelques pas. Le petit garçon aimait beaucoup Kana, la voyant comme une grande soeur.
— Fais un pas, Senjuro, encouragea la brune-violette. Un pied devant l'autre...
Le petit Rengoku tentait de faire ce qu'elle disait mais il n'arrivait pas à tenir debout. La Sanzu le prit dans ses bras avant qu'il ne tombe et elle le câlina.
— Ce n'est pas grave, tu finiras par y arriver.
Senjuro semblait très content d'être dans les bras de Kana, il riait de bonheur et essayait de prononcer son nom.
— Ka... Na...
— Oui, c'est ça, "Kana".
— Ka... N...
La femme se mettait à rire, elle aimait beaucoup le frère de son ami, il était si mignon. La styliste se releva en gardant le jeune bébé dans ses bras. Kyojuro venait de terminer de passer commande et il sourit en voyant Senjuro dans les bras de sa meilleure amie.
— Merci de prendre soin de lui, dit Kyojuro.
— Ne me remercie pas, c'est normal. J'aime beaucoup Senjuro et je ne veux pas qu'il souffre de son retard.
Plus tard, les pizzas arrivèrent et les deux amis s'installèrent à table en posant l'enfant sur une chaise haute. Senjuro, lui, avait un peu de soupe à la tomate pour le repas.
Kana prenait une cuillère et le nourrissait.
— Ouvre la bouche, fais aaaah !
— Aaahh !
Délicatement la femme mit la cuillère dans la bouche du jeune blond et il avala la soupe. Kana redéposa le couvert.
— C'est bien ! félicita-t-elle.
Après avoir avalé son morceau de pizza, Kyojuro prit la parole à Kana :
— Comment ça se passe ton boulot ?
Moment de silence, la femme ne savait pas quoi répondre. Elle était embarassée de ce qui s'était passé avec sa patronne. Ne voulant pas s'étaler sur le sujet, elle répondit gentiment :
— Ça se passe bien, mes collègues sont amicaux.
La Sanzu sourit afin de faire croire au Rengoku que tout allait bien mais celui-ci ne mordit pas à l'hameçon.
— Tu peux tout me dire, Kana. Que se passe-t-il ?
Redonnant une bouchée au petit garçon, l'amie du plus âgé répliqua sans détourner le regard de Senjuro :
— Vraiment, ça se passe bien. Je te promets !
— Ne promets pas si c'est pour mentir...
Soupirant, la brune-violette regarda son ami. Son visage s'assombrit et elle finit par avouer :
— Je suis amoureuse de ma patronne... Et, hier soir, elle m'a invitée à passer la soirée chez elle et... Elle m'a... Elle a voulu faire certaines choses mais je ne sais pas si c'était parce qu'elle avait bu même si on n'avait pas bu grand chose. J'ai pris peur et je suis partie...
Elle baissa le visage de honte tandis que le Rengoku se mit à rire en passant une main derrière sa nuque.
— Je vois, elle ne perd pas son temps, ta patronne ! Je pense que vous devriez parler.
— Oui, mais je me sentirai gênée rien qu'en croisant son regard, maintenant....
— Je comprends mais c'est la seule solution.
Soupirant, la plus jeune hocha la tête et accepta d'aller en parler à sa patronne lundi.
— Mais sinon mangeons et ne pensons plus à ça, dit Kana en mordant dans sa pizza.
Après ses paroles, le téléphone de la brune-violette se mit à vibrer dans sa poche. Elle le prit et regarda le message. Ses yeux s'écarquillèrent.
— Qu'est-ce qu'il y a ? demanda Kyojuro.
— C'est ma patronne ! Elle veut me voir demain !
— Accepte. Mieux vaut le faire le plus tôt possible.
Rougissant encore plus, la Sanzu tapait sur son écran avec ses doigts. Elle semblait répondre au message de Mitsuri. Ensuite, elle remit son téléphone dans sa poche.
— J'ai accepté... expliqua la femme.
— Je te souhaite bonne chance ! encouragea le Rengoku en lâchant un rire.
— Ce n'est pas drôle, je stresse !
— Il ne faut pas stresser. Si ça se trouve, elle veut seulement s'excuser et repartir sur de bonnes bases.
— C'est vrai...
Par la suite, Senjuro agita ses bras vers Kana. Les deux amis se mirent à rire en voyant l'air pressé du petit garçon qui voulait manger.
La brune-violette prit la cuillère et continua de nourrir l'enfant.
La journée continuait normalement, la Sanzu aidant son meilleur ami à s'occuper de son adorable petit frère. La femme se sentait nerveuse et impatiente d'être à demain pour écouter ce que la Kanroji avait à lui dire. Kana ne cessait pas de penser à ça toute la journée et elle pensait que, même la nuit, elle aurait du mal à trouver le sommeil.
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Coucou, j'espère que ça vous aura plus !
On se revoit bientôt pour le prochain chapitre !
Bye !
Chapitre suivant : Comme Un Frère Et Une Sœur.
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