ᴄʜᴀᴘɪᴛʀᴇ {𝟐𝟒}
24.
« I don't wanna feel how
my heart is rippin' »
~Escapism~RAYE feat 070 SHAKE
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{ F L A S H B A C K }
- Les débuts de la famille Bahng -
Un mariage arrangé où l'amour n'avait guère sa place.
Une femme contrainte et vendue, un homme contrôlé par son destin, et deux familles cruelles pour qui seules la réputation et la prospérité financière importaient.
Deux vies empoisonnées entraînant une autre vie innocente dans ce cycle gorgé de violence et de calamités.
Quand Catherine Williams fut vendue par son père à la famille Bahng afin d'épouser leur fils, Bahng Hwa-Pyung, elle se jura de maudire le monde, son mari, et toute descendance qui partagerait son sang et celui du Coréen.
Hwa-Pyung la dégoûtait. Elle ne supportait rien de lui : sa voix, son visage, ses cheveux, son regard, son odeur. Tout son être servait à déclencher un haut-le-cœur chez l’Australienne.
Le comportement de la jeune femme le fit se transformer en un véritable démon plein de frustration, son ego rabaissé par le simple regard haineux que Catherine lui avait porté lors de leur nuit de noces.
Depuis leur premier soir ensemble, leurs interactions n'étaient que cris puissants suffisant à dépasser les murs de leur chambre conjugale, mots et gestes violents, dégoût et aversion. Ils étaient malheureux ensemble, ils ne s'aimaient pas, ils se haïssaient même.
Pourtant, ils eurent Christopher ensemble. Un nouveau-né si fragile, encore bercé par l'innocence, l'insouciance et la chaleur qui le maintenait couvé dans le sein de sa mère n'avait pas réclamé un environnement si nocif et dysfonctionnel, une entrave à son développement ; car c'est ce qui marqua une longue suite sans fin de traumatismes psychologiques qui allaient le suivre jusqu'à l'âge adulte.
« Qu'est-ce que tu fais putain de merde ?! » hurlait alors Bahng Hwa-Pyung, debout dans l'encadrement de la porte de la salle d'eau du manoir.
Il dévisagea avec horreur et fureur sa compagne qui tenait leur enfant de six mois entre ses bras. Le bébé poussait des sanglots étranglés et aigus pouvant effrayer n'importe quelle mère saine d'esprit. Mais pas Catherine, ces pleurs ne l'effrayaient point puisqu'elle en était la cause.
Un ciseau chirurgical entre les doigts, sa main pendait encore en l'air, la lame orientée avec un sadisme exacerbé en direction de l'abdomen de Christopher.
- Ça ne se voit pas ? s’écriait-elle à son tour d’une voix hystérique. Je vais mettre fin à la vie de ce petit démon ! Il n'a rien à faire ici ! Je ne veux pas de lui !
La lame fendit l'air, prête à brutalement trancher la chair innocente de l'enfant avant que son paternel n'emprisonne le corps de Catherine d'une force incalculée, lui arrachant un gémissement de souffrance. Le bébé fut récupéré par leur femme de chambre et mis à l'abri d'un énième conflit.
- Tu ne peux pas le tuer ! Tu ne peux pas tuer mon fils, c'est l'avenir de tout Wolfgang qui est en jeu ! Lui cracha-t-il à la figure, alors qu'elle fusillait l'arme du crime au sol du regard.
Hwa-Pyung s'était mis à haïr tout ce qui touchait de près ou de loin à l'amour et la famille. Cette douche froide que Catherine lui avait lancée n'avait fait que nourrir sa frustration et sa déception au point qu'il finit par haïr leur fils. À ses yeux, Chris n'était que l'objet d'un avenir prospère pour son organisation criminelle.
La vie conjugale étant devenue insupportable, les anciens de Wolfgang décidèrent de mettre fin à leur relation, ayant déjà trouvé une nouvelle prétendante pour Hwa-Pyung : celle qui deviendra par la suite la mère de Rose Bahng.
Catherine s'en trouva ravie et ne perdit pas une seconde pour cracher toutes les horreurs et atrocités qui pesaient sur son cœur de femme malheureuse à son ex-mari avant de cruellement retourner en Australie, abandonnant son fils qu'elle détestait.
Elle ne souhaitait plus jamais en entendre parler.
C’était une erreur qu’elle préférait omettre à jamais…
« Maintenant que je suis débarrassée d'une vie ratée avec toi, Hwa-Pyung, je ne veux plus rien avoir à faire avec ta famille. Débrouille-toi avec la justice, je ne veux pas la garde de ce démon, tu m'entends ? C'est ton fils, pas le mien. », c'étaient les derniers mots qu'elle lui avait adressés avant de quitter définitivement le sol coréen, sans jamais y retourner.
Une rancœur moisie vint pourrir le cœur du mafieux qui décida tout de même de parler de Catherine à Christopher :
« Elle ne t'a jamais aimé. »
« Elle a essayé de te tuer. »
« Tu n'as jamais été désiré. »
Ce n'était qu'un enfant.
Les erreurs des adultes engendraient toujours la souffrance des enfants.
{ F I N D U F L A S H B A C K }
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{ P O V E X T É R I E U R }
-Hôtel, México, bureau des parrains -
Tous les ans, les plus grandes organisations criminelles du monde entier étaient réunies par l'une d'entre elles dans un pays cible afin d'échanger de la marchandise, de la main-d'œuvre et de créer des alliances.
Ces soirées étaient d'apparence très chic, organisées dans des cabarets luxueux et réputés où affaires et finances étaient mêlées à luxure et criminalité.
Cette année, les festivités se déroulaient au Mexique, planifiées par Alma de Fuego. Le chef ne comptait pas s'y présenter, mais Man-Soo, oui.
Sans aucune exception, Wolfgang y était convié comme à chaque fois depuis sa création. De même pour Black Tears, bien qu’elle soit plus récente.
En cette matinée de mi-novembre, Namjoon et Christopher venaient de recevoir l’invitation qui créa une agitation dans le bureau des parrains associés.
- J’ai reçu ton message. Oui, Wolfgang y est également convié, parla Chris qui venait de rejoindre Namjoon dans la pièce.
Le grand brun était assis derrière son bureau.
- La mafia de ton père est responsable de la soirée. En principe, rien de bien suspect, mais puisque nous lui avons déclaré la guerre, les enjeux prennent une toute autre tournure, expliqua-t-il.
- Oui, mais mon père ne semble pas vouloir se montrer depuis notre arrivée au Mexique. Et je doute qu’il le fasse durant cette soirée mondaine, souleva Chris en s’asseyant sur la chaise derrière son bureau personnel.
Namjoon hocha la tête, approuvant la thèse de l'Australo-Coréen tandis que ses doigts rejoignirent le clavier de son ordinateur portable.
- Alors, si l'on devait se méfier de quelqu'un, ce serait de mon père. Il faudra se faire discret et ne pas attirer son attention sur nous, reprit le chef de Black Tears.
- Oui, d’autant plus qu’on prépare un coup contre sa coéquipière Isabella, dit Bahng Chan alors qu'il sortait des dossiers du tiroir, trois étages en dessous du meuble.
- Bien, alors c'est réglé. Je m'y rendrai au nom de Black Tears et toi au nom de Wolfgang.
Chris ne répondit pas tout de suite, perdu dans ses pensées tourmentées par un tsunami d’inquiétudes.
« Chris ? »
Il releva son visage avec frustration.
- Ma sœur va devoir y aller aussi. Maintenant qu'elle a obtenu les pleins pouvoirs en se mariant, elle est chargée de représenter Wolfgang autant que je suis censé le faire.
Namjoon comprit l'étendue des tourments qui alimentaient l'esprit du grand frère Bahng.
- Tu ne t'inquiètes pas pour Rose, mais plutôt pour l'homme qui va l'accompagner.
- Bingo, champion. Depuis que ma sœur m’a demandé de la ramener parce que Jungkook était soi-disant en mission, je n’arrête pas de me poser des questions, car une chose est sûre : Jungkook n’a été convoqué par personne ici ce jour-là.
- C'est tout à fait légitime. J'ai demandé à Jyi-ha de me faire part de toute anomalie concernant Jungkook.
- Quelque chose ne va pas, et ça me désole de devoir dire que je n'ai jamais approuvé leur union et que ça ne risque certainement pas de s'améliorer.
- À qui le dis-tu, soupira Namjoon.
- Mais je ne regrette pas cette alliance.
Les deux hommes se dévisagèrent fraternellement.
- Moi non plus.
Ils hochèrent la tête, puis, ils mirent fin à leur entrevue afin de préparer la mission de ce soir et prévenir leur cavalière respective ainsi que le couple Jeon.
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{ P O V D E C H R I S T O P H E R }
- Hôtel, Mexique, México -
Je quittais le bureau que je partageais avec Namjoon afin de me diriger vers la suite d’Hana. Je comptais lui demander de m’accompagner à cette réunion de mafieux. Avant de toquer, je pris une grande inspiration, bien que notre altercation n’était qu’une demande que j’avais à lui faire, lui faire face faisait battre mon cœur à tout allure.
Ce fut Minhwan qui vint m’ouvrir. Il me reluqua de haut en bas, puis un sourire s’installa sur ses lèvres.
- Elle est à son bureau en train d'étudier, dit-il en sortant de la suite.
Je ne sais pour quelle raison, sa présence m’aurait plutôt rassuré.
Je toquai dans le but de signaler ma présence à l’hôte de la suite. Elle était effectivement bien à son bureau, lisant ce qui me semblait être La République de Platon. Ses lunettes sur le nez et son casque sur les oreilles, elle ne me remarqua pas immédiatement. Ses mèches de cheveux tombant de son chignon sur ses joues, ses petits doigts tournant les pages de son livre et son doux regard la rendaient sublime. Je pourrais la contempler pendant des heures.
Avant de la prévenir de mon arrivée, je pris une rapide photo d'elle avec mon mobile. Elle se retourna ensuite vers moi.
- Excuse-moi, je ne t'avais pas remarqué, dit-elle en retirant son casque, étonnée de ma présence. Puis-je t'aider ?
- Ne t'excuse pas. En effet, j'ai bien quelque chose à te demander. Namjoon, Rose et moi avons reçu une invitation à une réunion internationale de parrains de la mafia. Habituellement, j’y vais avec ma sœur. Cependant, celle-ci étant mariée, il serait plus judicieux qu’elle y aille avec son compagnon.
- Ah mince, tu te retrouves seul.
- Pas tout à fait. En réalité, je pourrais demander à Minho de m'accompagner, seulement je me disais que je pourrais te le proposer. Ça serait ta première réunion et puis les années précédentes, on me critiquait déjà parce que j'y allais avec ma sœur. Si cette année j'arrive avec mon bras droit, je ne sais quel genre de jugement ils pourraient porter.
- Entre autres, tu serais plus convaincant avec une femme, « ta femme » à tes côtés, c'est ça ?
- Exactement. Mais c'est seulement si cela ne te gêne pas et si cela ne t'effraie pas.
- Hana gênée, c'est comme Namjoon enjoué, ça n'existe pas. Et puis pourquoi serais-je effrayée ? Je serais en ta compagnie.
Je suppose que l'on pouvait lire sur mon visage puisque la jeune femme continua avec un regard séducteur.
- C'est quoi ce rictus ? Ça te fait si chaud au cœur ce que je dis ?
- Non, j'imaginais juste Namjoon enjoué.
Un léger rire s'échappa de ses lèvres.
- Quand est-ce que se déroule ta réunion ? Et y a-t-il un thème ?
- Elle se déroule le 12 novembre. Il n’y a pas de thème, mais n’hésite pas à porter ta tenue la plus précieuse. Ils n’oublieront pas de scruter ta tenue pour en connaître la valeur.
- Pfff, tu parles. Toutes mes plus belles tenues pour ce genre d'occasion sont encore en Corée.
Je fis mine de réfléchir pendant qu'elle repensait à toutes ses robes qu'elle dut laisser derrière elle.
- Et si on allait faire du shopping ensemble ?
- Toi et moi ? Pourquoi pas, c’est une bonne idée. Faisons ça demain, j’ai vu d’incroyables boutiques au centre commercial.
Je lui souris puis me dirigeai vers la sortie.
- Bon, et bien, à demain. Ah oui, je voulais te dire que tu es magnifique aujourd'hui. Tes lunettes te vont à merveille.
Je pouvais voir sur son visage qu’elle était étonnée du compliment. Elle se cacha le visage avec sa main avant de détourner le regard.
En sortant, je me rendis dans la salle principale où se trouvaient certains membres et Minhwan. Ce dernier se dirigea vers moi.
- Alors ?
- Eh bien, elle m’accompagne à une réunion de parrains mafieux.
- C'est tout ?
- Et on fait du shopping ensemble demain.
- Bravo, mais j'ai l'impression que quelque chose d'autre a changé.
- Je l'ai complimenté.
- Ah bah voilà. Je lui laisse moins d’un mois avant de se réfugier dans tes bras, honnêtement, dit-il en posant sa main sur mon épaule et en rejoignant son amie.
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{ P O V D E J Y I H A }
- Suite des Kim, Hôtel,
México, Mexique -
« Que vais-je faire de mes cheveux ? », me questionnais-je à voix haute, ma main droite entourant l’intégralité de ma chevelure bouclée en hauteur.
Assise devant ma coiffeuse, je venais de terminer de me maquiller et cherchais désormais une idée pour mes cheveux.
J'étais déjà apprêtée, vêtue d'une élégante robe noire cintrée dont les manches évasées étaient en fait de longs voiles légers qui recouvraient l'intégralité de mes bras. Une fine ceinture dorée entourait ma taille et une paire de d'escarpins habillait mes pieds.
Je relâchai mes cheveux, puis ma tête s'orienta vers la salle de bain de la chambre, dans laquelle je pouvais apercevoir Namjoon qui se préparait, parfois interrompu par des messages auxquels il répondait à la seconde. Après quelques minutes, il finit par quitter la salle d'eau, habillé, coiffé et le visage absorbé par son téléphone. Je l'observai s'adosser contre le mur à côté de moi d'un œil jugeur.
- Eh, pst, viens ici, l’interpellais-je d’un claquement de doigts.
Je connaissais Namjoon par cœur et je savais que lui parler sans aucun respect allait le faire réagir. Il releva effectivement la tête, les sourcils froncés et une expression mi-amusée, mi-accusatrice marquant son visage.
- C’est à moi que tu parles ?
- Non, non, je m’adressais au fantôme qui cohabite avec nous, souris-je hypocritement.
Il roula des yeux, mais rangea tout de même son téléphone dans la poche arrière de son pantalon et s’avança jusqu’à moi.
- Bon, qu'est-ce que tu veux ? Me demanda-t-il.
- Devrais-je me lisser les cheveux ou les attacher ? Je ne sais pas quoi en faire.
Ses lèvres s’entrouvrirent et il se mit à sérieusement scruter mes cheveux, puis mon visage.
- Pourquoi ne pas juste les laisser tels qu’ils sont actuellement ? Ils sont très bien comme ça, finit-il par dire après un moment de réflexion.
Son ton me fit comprendre qu’il se demandait pourquoi je lui avais demandé une telle chose, alors qu’il n’avait aucune expérience en matière de coupe de cheveux féminine.
- Parce que, Namjoon, ils ne tiendront jamais toute une soirée, soupirai-je.
Tout ce qu’il avait à faire, c’était de me donner une idée. C’était la moindre des choses après m’avoir sollicité pour l’accompagner à une réunion XXL de mafieux.
Il m’avait confié qu’il serait mieux vu au bras d’une femme, mais que si cela me dérangeait, il pouvait demander à Seokjin de l’accompagner. Mais j’avais accepté, d’une part parce que je n’y voyais pas vraiment d’inconvénient et d’autre part afin de rester avec Rose et Hana si celle-ci n’était pas accaparée par Chris toute la soirée.
- Écoute, je peux peut-être essayer quelque chose, se prononça soudainement Namjoon.
J'écarquillai les yeux, puis le reluquai de la tête aux pieds, incrédule.
- Qu'est-ce que tu comptes faire au juste ? Je vais finir chauve si je te laisse toucher à mes cheveux.
- Tu peux me faire confiance pour une fois Jyi-ha ? ricana-t-il.
- Non, répondis-je avec dédain, une grimace sarcastique au visage.
Voyant qu’il ne bougeait pas d’un centimètre, je cédai malgré tout, curieuse, et me replaçai correctement devant le miroir avant de rejeter mes cheveux en arrière, leur laissant libre accès à Namjoon.
Je regardais fixement devant moi à travers le miroir tandis que j’aperçus le parrain hésiter un instant avant de, pour la première fois, toucher une mèche de mes cheveux.
Namjoon paraissait bien plus déstabilisé que moi. Honnêtement, je n’en avais un peu rien à faire, ça ne me dérangeait pas qu'il joue au coiffeur avec ma chevelure. Pourtant, j’avais l’impression que pour lui, c’était une responsabilité dont il se devait d’être à la hauteur.
- Ce ne sont que des cheveux, tu sais, dis-je.
Il me lança son regard sérieux et impassible de leader, puis il se reconcentra sur sa tâche sans même répondre. Je le vis prendre deux mèches sur le haut de ma tête qu’il commença à torsader. Après quelques secondes, la coiffure commençait à prendre forme et je fus étonnée de constater que c’était réussi.
- Tu aurais une pince ?
- Oui, je me mis à ouvrir le tiroir de la coiffeuse, puis je lui confiai ce qu’il voulait. Tiens.
Il la saisit.
- Quand on arrivera là-bas, il faudra faire profil bas. Comme je te l’ai dit, Hwa-Pyung est derrière tout ça, donc mon père y sera forcément, m’expliqua-t-il tout en s’appliquant minutieusement sur mon crâne.
- Ne t’en fais pas, je te suis sans faire d’histoire ou je reste dans mon coin avec les filles.
Il hocha la tête.
- C'est bon, j'ai terminé.
Deux petites boucles étaient relâchées sur le devant de mon visage. Il avait torsadé deux mèches en cascade de chaque côté de ma tête et les avait attachées à l’arrière avec ma broche. J’observai mes cheveux, satisfaite, puis me tournai brusquement vers l’homme en tenue élégante, debout, derrière moi.
- Depuis quand est-ce que tu sais coiffer ?
Un rictus au coin des lèvres, il me répondit :
- Ma mère s’occupait souvent d’une petite fille qui habitait dans notre immeuble. Sa mère est décédée à sa naissance et son père travaillait à l'usine, alors c'est ma mère qui la préparait le matin.
Il me parlait rarement de sa mère, mais lorsqu'il le faisait, je pouvais voir que cela lui faisait plaisir.
Néanmoins, j'avais été surprise d'apprendre que ses facultés remontaient à l'enfance.
- Elle t'a appris comment faire ?
- Non, je l'observais juste faire, et à force c'est rentré.
Je lui dis que c'était un joli souvenir, ce qui le fit légèrement sourire. On se rapprochait d'un vrai grand sourire, félicitations.
La pièce reprit son calme. Il faisait nuit noire dehors et les rideaux du balcon virevoltaient, emportés par le vent frais de Mexico.
Le chef de Black Tears s’était perdu dans la contemplation de ma coiffure tandis que je m’aspergeais – littéralement – de parfum.
Alors que je m’apprêtais à me lever ensuite, Namjoon s’agenouilla soudainement devant moi, ce qui me pétrifia de surprise. À quoi jouait-il encore ?
- Je suis désolé, Jyi-ha, dit-il après un moment silencieux.
Mes sourcils se haussèrent.
- Puis-je savoir pourquoi ? Tu n’as rien fait à ce que je sache. Je devrais même te remercier de ton aide.
Le mafieux me fixait intensément, profondément.
- Je te dois ces excuses, tout simplement. Je continuerai à m'excuser jusqu'à ce que le mal que je t'ai fait soit pardonné, annonça-t-il avec sincérité.
Je ne dis rien, me contentant de répondre à son regard.
Et je compris à cet instant que Namjoon regrettait réellement notre début de relation abîmé par la méfiance, la brutalité, l'orgueil et nos traumatismes. Il regrettait son comportement envers moi et toutes les fois où il avait été blessant et amer avec moi.
Je pensais déjà être reparti sur de bonnes bases avec lui. Mais apparemment, cela ne lui convenait pas encore : il s’en voulait toujours.
En outre, ses excuses avaient renforcé l’idée que je devais peut-être apprendre à mieux lui faire confiance.
Je souhaitais initialement m’éloigner de lui pour ne pas le blesser, mais peut-être que la solution serait d'avoir foi en lui ?
- Je comprends et j'apprécie tes excuses.
Il hocha lentement la tête avant de se relever et de se décaler de mon chemin. Ensuite, il tendit son bras vers l'entrée et me suggéra :
- On y va ?
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{ P O V E X T É R I E U R }
Les trois couples étaient arrivés sur les lieux, dispersés respectivement dans trois Bentley noires différentes. Il était environ 22 heures.
Après quelques conseils et mises en garde, ils se fixèrent pour objectif de se retrouver au bar vers 23 h 30 afin d'aviser pour la suite ensemble. Puis, ils finirent par pénétrer dans l'enceinte du cabaret après avoir montré leurs invitations.
Ils se dispersèrent aussitôt, emportés par le parquet en bois sombre, les murs ornés de pièces d'art coûteuses et le plafond recouvert de moulures. Les lustres renvoyaient une lueur rougeâtre tandis que le cabaret était plongé dans une atmosphère intime et luxueuse.
Un groupe de jazz se produisait sur scène tandis que l’on invitait les plus grands criminels du monde à prendre place autour de tables nominatives. Ainsi, les couples furent placés aux quatre coins du lieu.
Hana et Chris partageaient le repas avec des membres de la mafia sicilienne. Jyi-ha et Namjoon passaient la soirée avec des yakuzas. Quant à Rose et Jungkook, ils étaient assis aux côtés de membres de la mafia russe.
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- Cabaret, México, Mexique -
Cette soirée était atrocement ennuyeuse.
Depuis notre arrivée, je n’avais fait qu’observer la décoration des lieux et les têtes mal lunées des mafieux qui buvaient en conversant sur leurs affaires. Ils ressemblaient tous à de hauts fonctionnaires, des élites.
Les saxophones et les trompettes résonnaient en une mélodie plus lente pour annoncer l'heure du dessert. On vint déposer les assiettes de douceurs sucrées et les coupes de champagne sur chacune des tables.
Je m’ennuyais. Je cherchais les filles du regard, assises de part et d’autre du cabaret, sans grand succès. Puis je me reconcentrai sur Namjoon qui parlait à mes côtés avec un Japonais.
Je me tenais droite, la posture élégante, mais l'envie de m'avachir sur ma chaise et de croiser mes bras contre mon torse me démangeait. J'espérais secrètement qu'on vienne pimenter ma soirée.
Et mes prières furent exaucées lorsqu'un couple de Colombiens, comme pouvait en témoigner leur broche sur laquelle le drapeau était représenté, vint s'asseoir à notre table.
Ils riaient ensemble avant d’apercevoir mon regard pesant sur eux. La femme m’avait souri faussement tandis que son mari toisait le parrain de Black Tears.
- RM ?
Namjoon mit un terme à sa conversation avec le Yakuza et tourna la tête vers l'homme aux cheveux d'ébène plaqués en arrière. Lorsqu'il posa son regard sur le couple colombien, il eut l'air de les reconnaître.
- Angel Mauricio González.
Le dénommé Angel Mauricio s’affala avec arrogance sur le dossier de sa chaise tandis que sa cheville droite se posa sur son autre jambe. Son sourire narquois s’élargit, dévoilant le cure-dent coincé entre ses prémolaires.
- C’est qu’on se souvient de son allié le plus puissant ? Rit-il d’une voix rocailleuse, sûrement abîmée par la nicotine.
- Ex-allié. Et tragique serait plus adéquat, ricana mon supérieur d’un ton sarcastique.
- Allons ! C'est de l'histoire ancienne, ça ! Je suis sûre que tu as recruté un meilleur tueur à gages !
- Oui, et toujours en vie, contrairement au tien, répliqua Namjoon en prenant une gorgée de son vin blanc sans alcool.
- Les nouvelles circulent vite à ce que je vois, lança amèrement l'homme sud-américain.
- Deliah, se présenta la femme du mafieux colombien en me tendant la main.
Cette femme ne dégageant que des ondes négatives, je préférai simplement lui répondre en souriant hypocritement que je m'appelais Jyi-ha sans jamais répondre à sa poignée de main.
Elle semblait l'avoir mal pris, mais essaya de garder contenance en détournant le regard vers la scène où se produisaient les musiciens, tout en sirotant son verre de rosé.
Après quelques échanges entre Namjoon et Angel, le calme reprit autour de la table. Je vis du coin de l’œil Deliah faire des messes basses avec son mari tandis que les Japonais semblaient captivés par la musique.
- Les gens sont vicieux et mesquins ici. Ils te jouent des tours de passe-passe pour t'humilier en toute innocence afin d'éviter les guerres mais réjouir leur cœur perverti, me dit soudainement Namjoon, en coréen et à voix basse, bien sûr.
Je le dévisageai.
- C'est à moi que tu dis ça, Nam ? C'est exactement la même chose en politique, je sais très bien comment sont ces milieux. Disons simplement qu'à Nowhere, tout était plus subtil.
Il ricana légèrement en haussant furtivement les sourcils en signe d’approbation. Je repris :
- Les affaires fonctionnent ?
- On risque de renouveler notre contrat avec les yakuzas. J’aimerais bien conclure avec la Triade chinoise et les Américains, me répondit le Coréen en entamant son dessert.
Je plaçais mes coudes sur la table avant que ma tête ne prenne appui sur mes mains liées entre elles. Mon visage était désormais complètement orienté vers Namjoon, intéressé par ses explications.
- Et les Colombiens à côté de nous ?
Il secoua la tête négativement.
- Ça ne s'est pas très bien terminé la dernière fois. Je préfère ne pas m'aventurer sur ce terrain, bien qu'ils ne soient pas nos ennemis pour autant.
- Eh !
Nous tournâmes nos visages à l'unisson vers l'homme qui interpellait le chef de Mystery Ace.
- J’ai entendu dire que tu avais de la bonne poudre, l’une des meilleures sur le marché, poursuivit Angel.
- Sans aucun doute, rétorqua nonchalamment Namjoon en poursuivant son dessert.
J’observai la scène d’un œil rieur.
- J’ai, vois-tu, ramené ma nouvelle marchandise. J’aimerais que tu me donnes ton avis. Je suis sûr que tes conseils seront experts, gloussa-t-il, fier de cette embuscade.
Car lorsqu’on parlait de vice et de coups bas, c’était ce genre de manège qui avait pour unique but de discréditer les plus grands criminels face à d’autres puissants criminels.
Dans notre cas, la réputation de Namjoon et de Black Tears en prendrait un coup s’il refusait de consommer ce que ce sadique d’Angel lui proposait. Et Dieu seul savait quel genre de stupéfiant il allait proposer : en d’autres termes, on ne savait pas dans quel état allait se retrouver Namjoon après dégustation.
Le rire aigu de cette peste de femme m’irrita à l’instant où elle vit son conjoint sortir trois sachets de drogues : de la méthamphétamine, du LSD et de la MDMA, de puissants perturbateurs, stimulants et hallucinogènes. Leurs effets sont divers et plus ou moins graves pour le consommateur.
- Qu'est-ce que je te disais ? me souffla Namjoon.
- Je t'en prie, RM, gouttes-en, le provoqua Mauricio en déversant le contenu de chacun des sachets dans mon verre et celui de Namjoon.
Le brun aux fossettes resta de marbre, affichant son habituel regard strict et sombre. Il semblait contrôler la situation même si la réalité était tout autre.
Et mon divertissement commença maintenant : je pris les choses en main et attrapai le verre de mon coéquipier que j’ingurgitai d’une traite. Je levai victorieusement mon verre vide avant de le poser bruyamment sur la table en souriant hypocritement aux couples devant moi. La femme fronçait les sourcils tandis que l’homme écarquillait les yeux.
- Quoi ? Ce n'était pas dans vos plans ? Les provoquais-je à mon tour.
- Jyi-ha ! T'es complètement inconsciente ou quoi ? Me réprimanda le chef de Black Tears, ahuri.
Je le rassurai d'une œillade, mais cela ne semblait en aucun cas le calmer.
Au bout de quelques minutes, alors que les effets auraient dû être instantanés, je ne me sentais pas différente, bien au contraire.
- Eh bien, votre marchandise n’est pas de si bonne qualité. Je ne ressens aucun effet, dis-je en haussant les sourcils d’un air condescendant.
J’avais au moins réussi mon coup en détruisant leur ego surdimensionné devant des dizaines de mafieux concurrents comme témoins. Ils ne nous adressèrent plus la parole après ce cirque.
Je sentis le regard insistant de Namjoon sur ma personne. Je décidai de soutenir son regard et découvris qu'il paraissait inquiet et curieux à la fois. Je ris devant sa mine.
- J'ai été entraîné à supporter les effets de la drogue. À petite dose, c'est inoffensif. Et en très grande quantité, ça pourrait me causer au plus un malaise et des brûlures d'estomac.
- On vous entraînait à encaisser ça à Nowhere ? me demanda-t-il en se penchant vers moi, les sourcils froncés.
- Bien sûr, ce sont les béaba des agents. Je dirais que ma faiblesse, c’est par inhalation. C’est ce qu’a fait Felix lorsque Wolfgang m’avait enlevé.
- Et l’effet de surprise, déduit-il.
- Exactement.
Il se tut un instant, ébranlé.
- Combien de drogues as-tu dû consommer ? Ton corps a dû traverser tellement de chocs avant de pouvoir supporter ça, remarqua-t-il.
Je soufflai du nez.
- Pauvre chou, tu n’as aucune idée de ce qu’est un véritable entraînement à la dure. J’oublie parfois que tu n’es pas né dans ce milieu.
Il détourna le regard, visiblement convaincu.
- Sais-tu ce qui me permet de tenir ici ?
- Ton tempérament à la fois flegmatique et sanguin, ta haine et ta soif de vengeance. Ah, et accessoirement, ton gabarit imposant et ton aura qui exigent le respect, dis-je. Mais je sais qu’au fond, tu n’aimes pas l'illégalité, qu’une fois ta vengeance accomplie et ta haine dissipée, ton monde s’écroulera et sera remplacé par une culpabilité rageante et un chagrin déboussolant.
Parfois, c'était moi qui l'analysais à voix haute. J'avais dit vouloir rentrer dans ses pensées énigmatiques et, peu à peu, J’arrivai à les percevoir lorsqu’il m’y laissait accès.
- Et toi, je suppose que ce travail ne te fait ni chaud ni froid, parce que Yong Jyi-ha est indifférente à tout ce qui l'entoure, n'est-ce pas ? Me confronta-t-il d'un air acerbe.
Je penchai ma tête, désennuyée.
- Quand c'est toi qui creuses dans ma vie, ce n'est rien, mais dès que c'est l'inverse, ça t'irrite.
- Non, pas dutout.
- Si regardes-toi, tu es sur la défensive.
- Excuse-moi, lança-t-il spontanément dun ton sévère.
- Ne t'excuse pas, je te taquinais.
Il ne répondit pas. Puis, je me souvins de ce qu'il m'avait dit dans sa chambre : il continuerait à le faire, il continuera à s'excuser.
- Quoi qu'il en soit, ne bois plus de verres drogués, même si c'est inoffensif.
- Rabat-joie. Je t'ai évité de te prendre une cuite et de te ridiculiser ici.
Il se retourna complètement vers moi.
- Eh bien, je te remercie, Jyi-ha. Il jeta un coup d’œil à sa montre-bracelet. Il est l’heure, allons au bar, finit-il en se levant.
Il fit reculer ma chaise afin de me laisser le rejoindre. Je me levai à mon tour puis nous prîmes la direction du bar, où Chris et Hana étaient déjà installés.
Lorsque l'avocate me vit, elle me sourit et m'invita à prendre place à côté d'elle. Nous engageâmes ensuite une conversation quelconque, habituées à passer du coq à l'âne avec elle et Rose, en attendant l'arrivée du couple Jeon.
Mais alors que Christopher semblait parler paisiblement avec Namjoon, son comportement changea soudainement, alerté par un boucan lointain.
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{ P O V D E R O S E }
- Cabaret, México, Mexique.
Au même moment -
Je traversais la porte, le bruit de la musique tamisée me parvenant. Mon regard se posa sur la pièce, sur les tables, tous vêtus de costumes noirs ou de robes luxueuses. Le grand lustre en cristal, suspendu comme un diamant au centre du plafond, éclatait sous la lumière faible, comme une promesse de richesse et de danger.
Je sentais le regard de plusieurs paires d’yeux sur moi, mais je ne fléchis pas. Pas ici. Pas devant eux. C’était la règle : ne jamais montrer la moindre fissure.
Les hommes étaient là, solides et impassibles, leurs mains glissant parfois vers la coupe de champagne, mais toujours sur leurs gardes, prêts à réagir en un clin d’œil. Les hommes de pouvoir, les visages impénétrables, tous là pour une seule raison : se prouver qu’ils étaient plus puissants que le voisin.
Je m’avançais lentement, mes talons frappant le marbre avec une précision qui masquait la nervosité qui battait à mes tempes. La salle était pleine, mais je me sentais seule.
Le bruit des conversations étouffés, les rires aigus qui s'élevaient ici et là, tout ça semblait loin, déconnecté.
Je me dirigeai vers le bar, là où les rires se faisaient plus rares. Le barman, un type d’une quarantaine d’années au regard perçant, m’offrit un sourire poli avant de me servir un verre.
Je me tournai, scrutant la pièce. Au fond, près de la fenêtre, je repérais un visage familier. Ruskov Ivanov, un membre de la mafia Russe, Celui qui était à la tête des transactions les plus importantes d’europe, le gros poisson, dans un vaste océan de substances exogènes.
Son regard croisa le mien, une lueur d'intérêt effleurant ses yeux sombres. Je déglutis, serrant le verre entre mes doigts sachant que Jungkook ne se trouvait pas loin.
Depuis de nombreuses années moi et le russe avions une relation diplomatique qui s’accompagnait d’un léger flirt, rien de bien méchant. Ruskov était un beau parleur coureur de jupon et moi une femme qui cherchait à étendre son business. Bien évidemment Jungkook ne connaissait rien de ceci, et cela devait impérativement le rester.
Je ne détournais alors les yeux.
« Pas ici. Pas devant lui. » pensais-je
« Rose quelle plaisir de te revoir » dit une voix grave derrière moi.
Je me retournai alors et vit son sourire charmeur comme à son habitude. Je le saluai de manière nonchalante sans broncher, sentant le regard noir de Jk à quelques mètres de nous entrain de discuter avec des Italiens.
Ruskov savait bien que je n'étais pas là que pour observer, mais pour participer. Bien entendu chaque mouvement dans cette salle était un jeu, et il savait aussi que j’étais une pièce sur l’échiquier.
Je bus une gorgée, le liquide amer réchauffant ma gorge. La soirée était encore jeune, mais je sentais qu’elle allait prendre une sale tournure entre la drague incessante de Ruskov Ivanov et le comportement violent de mon mari mais malheureusement la scène était déjà en place. Et moi, je n'étais qu'une spectatrice…
« Tu m’a l’air bien discrète ma belle » dit soudainement mon interlocuteur me sortant de mes songes.
Je me concentrai alors sur ce dernier.
- Que dirait tu de venir t’asseoir à ma table, histoire de discuter un peu, cela fait bien longtemps qu’on ne s’est pas vu, ma chère ?
J’hésitai un moment pesant le pour et le contre dans ma tête avant, d’accepter. Ruskov constituait une personne plus qu’influente dans ce monde, et je savais qu’il me serait utile tant bien que pour étendre d’avantage les activités de notre mafia que pour obtenir des informations sur Alma de Fuego.
- Cela ne serait pas de refus, tu sais bien que je ne peux te refuser quoique ce soit mon cher ami, lançais-je.
Ce dernier souffla un petit peu « bien » avant qu’on ne se dirige à une table où se trouvait un groupe de personnes constitué d’un couple qui n’étaient d’autres que le fameux couple de la célèbre mafia cubaine, La Mano Negra :
Fernando Vargas et sa femme Mia Vergas.
A la droite de Fernando se trouvait l'un des plus grands gérant de l’industrie de production de cocaïne, Militão Sanchez accompagné de 2 hommes à lui, appelé Veneno Blanco au Brésil. Le « poison blanc » une drogue puissante dont le public raffole depuis quelques temps et j’essayais de me la procurer depuis des mois maintenant.
Voilà pourquoi Ruskov était un de mes collaborateurs favoris, parce qu’avec lui, pas besoin de s’exprimer, il lit en toi comme dans un livre ouvert, et connaît tes moindres petits désirs ce qui peut être un avantage comme un inconvénient.
- Mes très chers amis, j’aimerais vous présenter, ma cerise sur le gâteau, mon bonbon au caramel, la femme qui tient l’un des meilleurs business de toute l’Asie, j’ai nommé Bahng Rose, lança-t-il fièrement. Rose je te présente l’irrésistible couple de mercenaires Farnando et Mia Vergas de la mafia Cubaine.
Fernando se contenta de me saluer d’un hochement de tête avec un léger sourire qui se vit bienveillant, Mia me lança un petit « bonsoir » accompagné du même sourire que son époux.
- Puis mon grand ami de longue date Militão Sanchez.
Le brésilien se leva avant de me faire un respectueux baisemain sans que ces lèvres ne touchent véritablement cette dernière
- Boa noite, bela Rose, je suis ravi de faire votre connaissance, me murmura-t-il avec un léger accent brésilien qui à vrai dire était très sexy. Mais bon je préférai garder cela pour moi
- Je suis également enchantée de vous rencontrer, dis-je d’un ton assuré.
- Bien maintenant que les présentations sont faites, installons-nous et discutons bien sagement.
Sur ces mots je m’installais à leur coté en face du couple. Militão, quant à lui était à ma gauche avec une place qui nous séparait et Ruskov à ma droite.
On discutait tous ensemble, en abordant des sujets divers et variés. L’ambiance était plutôt agréable contrairement à ce que j’imaginais.
Les Vergas étaient un couple qui devait avoir la trentaine, même s’ils faisaient plus jeunes. On pouvait voir à leur regard qu’ils étaient fous l’un de l’autre, ce qui me rappelait Jungkook et moi à nos début. A cette pensée, j’eu un léger pincement au cœur.
Militão quant à lui était un homme assez chaleureux par rapport à ce que sa carrure, pouvait laisser paraître. Un peu dragueur et charmeur sur les bord mais ceci sans être véritablement désobligeant. Je comprenais mieux, pourquoi il s’étendait si bien avec Ruskov, ils disposaient tout deux du même caractère. Je devais impérativement me les mettre dans la poche.
- Monsieur Ivanov, n’avait pas menti sur le caractère irrésistible de votre couple, vous formez un magnifique ménage à vous deux si puis-je me permettre, avouai-je avec douceur et un soupçon de regret me revoyant à mes débuts.
Les deux conjoints rirent avant que Mia ne prenne la parole
- Merci, très chère. Et toi ? Une si belle jeune femme de ton ampleur ne peut être célibataire ? Dit nous qui est l’heureux élu.
Je déglutis un moment prête à répondre, mais Ruskov me devança
- Oui j’ai ouïe dire que tu étais devenu non plus mademoiselle, mais madame. Cela serait-ce des bruits de couloir ou bien ? Demanda-t-il d’un air aguicheur.
Soudainement toute l’attention se tourna vers moi, et qu’est-ce que je détestais cela.
Je souffla un bon coup avant d’apporter ma réponse
- Oui, voilà quelques mois que je suis mariée maintenant.
- Alors, é verdade, tu n’es plus un cœur à prendre. Dommage pour ces hommes qui n’attendent que de conquérir le cœur de la famosa Bahng Rose, révéla Militão. Et où est ton très cher mari, ils nous a pas fait honneur de sa présence ce soir ?
- Il est-
- Là, lâcha une voix grave et dur derrière mon dos. Il ne s’agissait de personne d’autre que Jungkook, une main posée sur mon épaule, un geste qui se valait plus possessif que tendre.
Enchanté, Monsieur Jeon Jungkook, tendre époux de Madame Jeon Rose.
A l’entente du mot « tendre » je pouffai légèrement provoquant un regard assaillant de ce dernier.
Il ne fit pas plus attention à cela et prit place à mes côtés entre Sanchez et moi.
Il me fit un baiser sur le haut du crâne, avant de me dire tout en ajustant le bouton son smoking bleu marine, tout droit sorti de la dernière collection limitée, de Prada :
- Désolé chérie, j’espère que je n’ai pas été trop long, les italiens sont de vrais pipelettes.
- Ohh, regarde Fernando j’ai l’impression de nous revoir il y a de cela 6 ans, quand c’était l’amour fou ! déclara Mia d’un ton niais.
Suite à ces mots le maknae du groupe posa sa main sur ma cuisse et l’agrippa d’une manière assez violente, me montrant ainsi sa frustration et son mécontentement contenus précédemment. Je grimaçai légèrement de douleur.
- Jeon Jungkook, célèbre dealer de la mafia coréenne, anciennement connu sous le nom de Black Tears. C’est un honneur de pouvoir enfin vous rencontrer, lança Fernando
- Le plaisir est partagé, mais vous êtes ? Répondit ce dernier d’un air désintéressé.
Face à la repartie de Jk, Fernando fronça les sourcils de mécontentement, visiblement hérité par son manque de tact et de bonne manière.
- Mais enfin Jungkook, tu as ici devant toi les dirigeants de La Mano Negra, ajouta d’un ton taquin Militão
- Jamais entendu parlé, désolé, dit-il sans y penser ne serait-ce qu’un seul mot.
Face à son arrogance Militão pesta :
- C’est tout toi ça J.K, jouer à l’arrogant, tout en te pensant meilleur que les autres.
- Tu dis ça seulement parce que tu as encore en travers de la gorge le fait que j’ai refusé de collaborer avec toi et que je me suis joué de ta sœur par la même occasion, Mili, annonça Jungkook en appuyant sur le surnom à but méprisant.
- Vas te faire foutre, Jeon. Et au cas où tu ne l’aurais pas remarqué, depuis que tu a refusé notre collaboration mes affaires n’ont fait que fluctuer et les tiennes stagnent, bouffons.
L’ambiance changea radicalement depuis l’arrivée de Jungkook, et elle ne faisait que se dégrader au fur et à mesure du temps.
Jungkook allait sans doute mettre en péril mes dernières cartes du jeu qui allait nous servir plus tard. Parce que s’il y avait bien des personnes qui pouvaient nous aider contre Alma des fuego c’était bien ces 4 là, assis à cette table.
- T’es juste un frustré Mili, je t’ai pris ton business, ta sœur et la vie que tu rêvais, c’est à dire la collaboration avec les Bahng. Et devine quoi, c’est même devenu ma femme.
- Espèce de- s’élança Militão, le poing prêt à atterrir sur Jungkook qui se leva, attirant l’attention sur nous.
- Wow, tout doux, on se calme, intervint Ruskov, en attrapant le brésilien.
- Qu’est-ce que tu comptes faire, Sanchez, hein ?
- Jungkook calme-toi, ça ne sert à rien de l’énerver plus que ça, intervenais-je. Sentant que l’attention se portait beaucoup trop sur nous, je lui attrapai le bras afin de nous éclipser. Je vous pris de nous excusez.
A mes mots Mia me lança un regard de compassion. Ruskov, quand à lui, nous jugeait d’un regard dur : il avait compris, tout ce que j’essayais de cacher depuis des semaines maintenant il l’avait découvert.
Notre contact visuel ne dura que quelques secondes mais se fut comme une éternité pour moi. Ruskov avait cette facilité à lire à l’intérieur des gens, et à ce moment précis, il avait lu ce qu’il n’aurait jamais dû lire.
L'écho de nos pas résonnait entre les murs de marbre du couloir dans lequel j'entraînais mon conjoint.
Je pouvais sentir mon cœur s’emballer tandis que Jungkook me faisait face, la mâchoire serrée, les poings crispés. Les invités riaient et discutaient comme si le monde continuait sans nous. Cette vision au bout du tunnel devenait flou, déformée par cette tension insoutenable.
- Putain, Jungkook, je peux savoir ce qui te prend ? T’es entrain de tout foutre en l’air là ! criai-je folle de rage.
- Je t'ai dit que je ne voulais pas que tu t’éloignes de moi ce soir, Rose. Et encore moins si c’est pour discuter avec ces hommes, dit-il, à voix basse, presque sifflante.
Il s’approcha de moi d’un pas décidé, me forçant à reculer. Le froid du couloir me mordait la peau, mais je ne sentais plus rien à part le poids de son regard brûlant. La panique montait, j’avais peur qu’il recommence, qu’il recommence à être violent.
- Jungkook, arrête, tu sais très bien que je devais approcher d’autres gens. On est pas là à but caritatif, mais pour obtenir des informations et des possibles alliés. Alors je me devais de partir chercher tout cela de mon coté, il s’agit de mon devoir en tant deuxième du nom Bahng…
Je parlais d'une voix plus faible que je ne le voudrais, la panique me tirant les tripes. Je ne savais plus si c’était la peur ou la honte qui me faisait m’effacer, mais je sentais qu’il était déjà trop tard.
Il avait l'air d’ un animal enragé, ses traits marqués par une colère qu’il ne parvenait plus à contrôler.
- Un devoir ? C’est ça, ton excuse ? Tu m’ignores depuis des jours et tu oses me dire que c’est juste un devoir que tu dois assurer ?! Et arrête de dire Bahng, t’es une putain de Jeon maintenant ! Hurla-t il tout en se rapprochant d’avantage.
Je pouvais voir ses yeux sombres, presque fous, qui me scrutaient comme si j’étais un ennemi. J’avais l’impression d’être prise au piège dans un enclos qu’il avaut lui-même créé.
Je déglutis, un frisson parcourant ma colonne vertébrale. Une chaleur étrange envahit mes joues, mais ce n'était pas la chaleur du désir. Non. C’était une brûlure, une douleur diffuse qui se répandait dans tout mon corps.
J'étais consciente de mes gestes, de la façon dont je me tendais, comment mes mains se crispaient sur ma robe, comme si elles pouvaient me protéger.
- Jungkook, calme-toi, s’il te plaît, dis-je en me forçant à poser une main sur son bras, cherchant à le retenir, mais il se dégagea brusquement, et je manquais de tomber en arrière.
Un frisson me traversa. Il ne m'avait pas frappé, mais il m’avait repoussé d’une manière qui me glaçait les os.
Ses lèvres se pincèrent, et il laissa échapper un grognement de frustration, le regard encore plus sombre.
- Je t’ai déjà dit de ne pas me toucher. Tu comprends ?!
La violence dans sa voix me frappa comme un coup de poing. C'était comme si ses mots eux-mêmes avaient une force physique.
Je voulais m’en aller, sortir de ce couloir, m'échapper de cet endroit. Mais mes jambes étaient comme figées, mes pieds collés au sol, mes yeux qui n’osaient plus le regarder.
- Je… Je ne voulais pas te blesser, soufflai-je, les mots me semblant vides, comme si je ne croyais plus moi-même à ce que je disais.
Mais c’était vrai. Je n’avais jamais voulu ça. Jamais. Je me sentais de plus en plus coupable. J’avais l’impression d’avoir provoqué ça, d’avoir agi d’une manière qui avait alimenté sa rage.
Mais pourquoi ? Pourquoi ça devait toujours finir ainsi ?
Jungkook tournait sur lui-même, ses poings se serrant de plus en plus fort, comme s’il essayait de contenir quelque chose de plus grand, de plus puissant.
Un silence lourd s’installa. Je voyais ses yeux briller d'une lueur presque meurtrière, puis, tout à coup, il se détourna. Un soupir sourd, lourd de frustration, s’échappa de ses lèvres.
- Tu m’as énervé, Rose. Tu m’as vraiment énervé.
Et je le vis s’éloigner, ses pas résonnant sur le sol en marbre froid, laissant derrière lui un espace vide, plein de toute la violence non exprimée.
Mon cœur continuait de battre à tout rompre. Je demeurais là, immobile, dans ce couloir, seule avec la peur et l’incertitude.
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{ P O V E X T É R I E U R }
- Cabaret, Mexique.
Après que Rose et Jk se soient isolés -
Christopher qui avait vue la scène de la table auparavant, du bar où il se trouvait avec Hana et le couple Kim, entra dans le couloir isolé, où il y trouva sa sœur, complètement tétanisée, le regard vide.
- Rose, dit-il doucement mais cette dernière ne réagissait pas, Eh Rose ! Dit-il une nouvelle fois beaucoup plus fort cette fois.
Cette dernière sursauta avant de se retourner vers lui, les larmes au yeux.
- Hey qu’est-ce qu’il y a ? Que-ce qui se passe ? Demanda-t-il inquiet.
Rose ne perdit pas de temps et prit son frère dans ses bras, déversant un torrent de larmes contre lui.
S’en était trop pour elle, toute la pression et le mal-être qu’elle avait accumulé durant plusieurs semaines se relâchèrent aujourd’hui.
- Chut… Rose, je suis là, qu’est-ce qu’il y a ? Pourquoi tu pleures ? Ce dernier la rassurait du mieux qu’il pouvait tout en lui caressant affectueusement le dos.
Tu t'es disputé avec Jungkook, tu veux m'en parler, ou tu veux que j'aille lui défigurer le visage ?
Face au mots de son frère, Rose rit légèrement.
- Bah voilà, un sourire, t’es vilaine quand tu pleures, la taquinait-il, cette dernière lui envoya un petite tape sur le torse avant de prendre la parole.
- Arrête de raconter des conneries. Laisse tomber, on a juste eu un petit désaccord avec Jungkook mais ça va, dit-elle en essuyant ses larmes.
- T’es en train de pleurer et tu me dis que ça va ? Tu te fou de moi Rose ?
- Je t’assure que c’est rien. Tu me connais, je pleure pour un tout et un rien, et ça c’est renforcé depuis ma grossesse. Mais je t’assure que c’est rien.
Il lui lança un regard, peu rassuré, sachant que rien n’allait bien, comme elle essayait tant bien le faire paraître.
- Je te jure que je vais bien Chris. C’est un petit moment de faiblesse mais ça va. Je me suis reprise, c’est bon. Allons rejoindre les autres maintenant, on a une mission à accomplir.
Après ces dernières phrases, Chris observa un moment sa soeur. En un instant, il comprit, pire il sentait, il sentait que cette dernière souffrait d’un mal-être insupportable qui la consumait à petit feu chaque jour.
Son cœur lui criait de lui en parler, de lui dire qu’il savait, qu’il était là pour elle, qu’elle pouvait lui en parler, mais ça n’était ni le moment ni le lieu pour ceci.
A contre cœur ce dernier fit abstraction de cela, et désigna la salle d’un hochement de tête. Ainsi, les frère et soeur rejoignirent les autres, le cœur lourd.
—
Hellaur nos hopeless,
Comment allez-vous ?
Oui, oui, et oui, on revient 500 ans après avec un nouveau chapitre, sorry 😭
Mais pour notre défense, nos vies ont été mouvementées dernièrement, et de nombreuses péripéties nous ont ralenties, dont des morceaux de chapitres supprimés à cause d'une technologie défectueuse et d'une organisation compliquée… (On a d'ailleurs été obligées de solliciter l'aide de ChatGPT pour régler ça, enfin bref 🙏 )
On est heureuses de vous sortir ce LONG chapitre pour vous !
On espère qu'il vous aura plu !
Kiss, prenez soin de vous ♡
( PS : nous n'avons plus de compte instagram, rejoignez-nous sur Tiktok )
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☆ Tiktok : hopes_221013
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