ᴄʜᴀᴘɪᴛʀᴇ {𝟐𝟏}

21.

« Maybe hating you is the only way it doesn't hurt »
~Hate you~JUNGKOOK

—{ F L A S H B A C K }—

{ P O V    E X T É R I E U R }

Après le retour de Namjoon du commissariat.

- Bureau des parrains, hôtel.
México, Mexique –

Oh, tu ne rentres que maintenant ?  demanda Chris, assis dans l’un des fauteuils de la pièce, les pieds étendus sur la table basse devant lui.

Il s’adressait à Namjoon qui venait de se jeter sur le fauteuil en face du parrain Bahng en soupirant.

- Merci de t'inquiéter pour moi, ça me touche, ironisa-t-il.

Un sourire en coin se dessina sur le visage de Christopher.

Je n’avais pas de quoi m’inquiéter, tu étais entre de bonnes mains, de très bonnes mains même : j’ai nommé, ta bien-aimée, Jyi-ha.

Namjoon lui lança un regard un en biais plein de jugement.

- En parlant de Jyi-ha, je l’ai laissé faire connaissance avec un certain Minwhan en bas, avec le reste des gars. Il haussa un sourcil. Tu m’expliques ?

Chris laissa échapper un rire malicieux tandis que son acolyte attendait qu'il lui éclaire sa lanterne, pas plus affolé que cela.

- C'est le meilleur ami et collègue de Hana, du cabinet Hajin. Il lui a fait une surprise pour son anniversaire et est venu lui rendre visite à l'improviste.

-  Je vois qui c'est maintenant, je l'ai déjà croisé. Et donc ?

- Eh bien, il reste ici jusqu’à son anniversaire. Namjoon était sur le point de rétorquer, mais Chris lui coupa la parole et reprit rapidement : C’est trop tard pour refuser. J’ai déjà dit à Hana que je te persuaderais d’accepter. Pas de retour en arrière, j’ai un restaurant avec elle en jeu. Et puis, de toute façon, cet avocat a tout compris aux affaires qui se trament ici. Il sait pour nos mafias.

Le chef de Black Tears fronça les sourcils avec intérêt, d’abord interloqué par l’information. Mais Minwhan ne représentait pas une menace pour Mystery Ace, alors c’est l’amusement qui marqua ensuite son visage, comprenant les intentions et les sentiments du mafieux allié.

- Tout ça pour un rencard avec ta petite préférée ? lança Namjoon d'un ton taquin, un rictus moqueur au coin des lèvres.

- Oui, et alors ?

Le brun aux fossettes leva les mains en signe de paix tandis que WolfChan leva les yeux au ciel, amusé.

- Ça m'est bien égal qu'il reste ici. Tant que tu assumeras les conséquences s'il se passe quoi que ce soit.

- Je savais que tu étais un chic type.

- Mais bien sûr, dis plutôt que tu étais soulagé de me voir en taule.

- Peut-être.

On les entendit rire de cette entente commune.

—{ F I N   D U   F L A S H B A C K }—




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{ P O V   D E   N A M J O O N }

- suite de Namjoon, hôtel.
  Mexique, México -

2 h 56.

L'heure affichée sur mon téléphone me fit soupirer. La nuit s'annonçait longue.

- Ta lumière me gêne, dit soudainement la femme qui me tenait compagnie.

Sa voix enrouée s'éleva dans la pièce faiblement éclairée.

- Tu ne dors pas toi ? Tu abuses de ma clémence. J'ai fait en sorte de choisir la luminosité la plus basse pour ne pas te déranger.

- Eh bien, c'est raté. Mais comme on dit, son corps pivota sur son flanc droit afin de me faire face, c'est l'intention qui compte.

Qui m'avait donné la patience d'être aussi magnanime avec cette femme endurcie ?

Je tournai la page de mon bouquin avant d'entamer la prochaine sous les râles de Jyi-ha. Elle était insupportable.

- Éteins la lumière, j'ai besoin de me reposer, Kim Namjoon.

- Et moi, j'ai besoin de lire, Kim Jyi-ha.

- Je t'ai déjà dit de ne pas m'appeler par ton nom, répliqua-t-elle.

- Je pensais que tu t'y étais déjà habitué, étant donné le nombre incalculable de fois où ce Rodríguez t'a interpellé ainsi. Je la fixai intensément, relevant le nez des mots que je dévorais depuis un peu plus de deux heures. Hm, Madame Kim, c'est ça ?

Elle roula des yeux, visiblement horripilée.

- Éteins cette putain de lumière.

- Hn hn, ne deviens pas si vulgaire, voyons.

C'était Jyi-ha qui me provoquait de la sorte d'habitude.

Elle se redressa, le visage marqué par l'amusement. Ses yeux se plissèrent en même temps que ses lèvres s'étirèrent en un sourire sournois et provocateur.

Ni une, ni deux, elle se jeta par-dessus moi et récupéra la lampe avant de se mettre debout sur le lit.

Je relevai la tête, surpris, vers la jeune femme qui tenait dans sa main gauche la lampe de chevet.

- Je la casse au bout de trois. Tu n'as qu'à céder et je la reposerai.

- Je pensais qu'on s'était mis d'accord, la réprimandai-je.

- Oui, mais malheureusement, ça ne me convient plus, sourit-elle hypocritement. Donc on change les plans.

Une bataille de regards s'ensuivit. Jyi-ha se mit ensuite à décompter.

- Trois... Deux... elle fit rallonger le mot en signe d'avertissement. U-

Je ne lui laissais pas le temps de terminer que je me jetai sur elle.




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{ P O V    D E   J Y I H A }

- Namjoon ! gémissais-je.

3 h 39.

Mes poignets étaient emprisonnés entre l'une des mains du mafieux, l'autre maintenant son livre qui semblait l'avoir absorbé dans un autre monde, un monde fictif, au point où il n'écoutait aucunement mes plaintes.

En effet, mes muscles commençaient à s'engourdir, ce qui mettait ma patience à rude épreuve.

Je me sentais moins nauséeuse et ma migraine s'était calmée. J'avais finalement pris mes repères, ce qui m'aidait à ne pas paniquer aux côtés de Namjoon, allongée là, dans le même lit que lui.

Et puis je devais me l'avouer, il faisait de son mieux pour me rassurer. Malgré les légères interactions physiques que nous avions échangées, je le sentais prudent et attentionné. Il prenait garde à ne pas dépasser une limite que je qualifierais d'hyperbolique et surprotectrice. Mais cela me rassurais de constater qu'il respectait mes inquiétudes.

Néanmoins, à l'heure actuelle, ma colère envers lui me démangeait cruellement.

- Arrête d'essayer de te débattre, ça ne sert à rien, me narguait-il.

- Tu crois ça ? murmurai-je.

Sans réfléchir, j'élançai ma jambe sur son livre, ce qui le propulsa à l'autre bout de la pièce. Surpris, le leader relâcha la pression sur mon poignet et je me défis rapidement de son emprise.

Il était prêt à m'étriper.

Il se retourna vers ma personne avec une lenteur criminelle et menaçante, ses yeux me foudroyant inexorablement.

- Qu'est-ce que je vais bien pouvoir faire de toi, hm ?

- Moi, j'ai ma petite idée : tu me ligotes sur le plan de travail, tu me découpes en petits morceaux et tu me mets à cuire pendant 15 minutes avec un bouillon de poulet. Le provoquais-je audacieusement.

Le parrain rit sarcastiquement et enchaîna en éteignant la lumière, nous plongeant alors brutalement dans la pénombre.

Je me surpris assise comme une idiote dans le noir tandis que lui était déjà couché.

04 h 02.

Je tirai péniblement sur la couverture pour la dixième fois depuis un peu plus de trois quarts d'heure : c'était une bataille sans fin entre Namjoon et moi, car ni lui ni moi ne souhaitions partager ce grand tissu.

- Tu vas t'arrêter à la fin, grommela-t-il d'une voix rauque, légèrement endormie. Je te rappelle que c'est mon lit, ma couverture.

- Et moi je te rappelle que nous sommes mariés maintenant.

- La bonne blague. On n'est mariés que lorsque ça t'arrange, toi.

- Encore heureux ! M'exclamais-je en m'acharnant sur le tissu de lin. Je régis encore ma vie, non mais.

Le Coréen souffla d'irritation en se redressant derrière mon dos. Je lui jetai un regard noir, seule ma tête étant dirigée vers lui.

Soudain, il quitta le lit, ses pas le guidant hors de la chambre à coucher.

- Où vas-tu ?

- Chercher une autre couverture, me répondit-il simplement.

J'en profitai pour m'emmitoufler dans la couette moelleuse. Cependant, au bout de quelques minutes, la chaleur me monta aux joues.

Namjoon revint finalement avec un édredon qui me parut bien plus adapté à la température de la chambre.

Je le regardai s'allonger et se border tout seul comme un grand. Mais j'avais de plus en plus chaud, alors je décidai d'interrompre son petit moment cosy.

- J'ai chaud.

- Et qu'est-ce que tu veux que je te fasse ?
Rétorqua le parrain avec froideur.

- Donne-moi ta couverture.

Ahuri, son visage se tourna à une vitesse qui m'étonna vers le mien. Les sourcils froncés et le regard accusateur, il attendait clairement que je lui confirme la bêtise que je venais de sortir à une heure pareille.

- On échange allez.

Un rire cynique emplit la pièce lorsque Namjoon se rendit compte qu'il n'avait pas eu d'hallucinations auditives.

- Donc là, tu me demandes d'échanger nos couvertures après m'avoir emmerdé toute la nuit et obligé à me déplacer hors du lit ?

Si dramatique.

- Oui, dis-je enfin après un court mutisme.

- C'est l'une des meilleures que tu m'aies faites, celle-là, râlait-il en se rallongeant. Non mais je rêve... Continua-t-il à ruminer.

Je roulais des yeux, amusée par les lamentations du mafieux. Je pouvais l'excéder dans toutes les situations possibles et imaginables.

C'était bon à savoir.

04 h 35.

– Punaise, Jyi-ha !

La voix forte de Namjoon me ramena sur Terre alors que je m'étais assoupie.

Quoi, quoi ? Qu'est-ce qu'il se passe ? Criai-je précipitamment en m'asseyant, perturbée.

J'espérais qu'il avait une bonne raison de me réveiller en sursaut comme ça.

- Comment ça, qu'est-ce qu'il se passe ? C'est la cinquième fois que tu me donnes un coup ! Me dévisageait-il.

Ah.

- J'ai fait ça ? M'offusquais-je, la main sur le haut de ma poitrine.

- Et puis dis que je mens aussi.

C'est ainsi que nous nous étions retrouvés allongés sur le dos, côte à côte bien qu'au moins 30 centimètres nous séparassent, le regard rivé au plafond tandis que nos mains étaient respectivement jointes sur notre ventre.

La douce et mélodieuse alarme de Namjoon — notez l'ironie — rompit soudainement le silence qui planait dans la pièce.

Il était 6 h 00.

J'entendis le parrain soupirer lourdement de fatigue, sa main retrouvant son téléphone afin de mettre fin à son réveil. Son bras se posa instinctivement sur ses yeux, épuisé.

- Il est déjà 6 h 00, putain, on a presque pas fermé l'œil de la nuit, se plaignait-il.

Je me concentrais sur ma respiration, habituée à cela. Je me remémorais toutes les journées passées à l'orphelinat ou à Nowhere et durant lesquelles je m'entraînais à rester debout avec un taux de sommeil ridicule dans le sang.

- Je sortirai mes plus beaux anticernes, rien que pour nous deux, ne t'inquiète pas.





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{ P O V   E X T É R I E U R }

- Cabaret « AMOR », México -

Kim Man-Soo était sobre ce soir. Il devait s'entretenir sérieusement avec le lieutenant Rodríguez afin d'en savoir davantage sur la situation qui animait son fils et l'ex-agente.

Ses pieds avançaient machinalement, habitués à l'endroit dépravé. Son coin VIP accueillait ses invités ou bien même parfois, ses cibles. L'homme aux yeux verts s'y trouvait déjà, entouré de quelques serveuses joueuses, lorsque Man-Soo arriva à proximité.

« Une bouteille de vodka et des glaçons, mesdemoiselles », commanda le Coréen d'un signe de la main.

Les jeunes femmes acquiescèrent, suivi d'un rire qui penchait vers les aigus. Man-Soo s'assit brusquement sans omettre de lancer un sourire narquois au susdit Rodríguez.

- Sympa le cabaret ? Tu passes un bon moment ?

- Je ne pouvais rêver mieux, répondit le lieutenant.

- Bon, ne perdons pas de temps, le mafieux jeta un coup d'œil aux alentours. Du nouveau ?

- Les chiens ne font pas des chats.

Rodríguez ingurgita la totalité de la liqueur alcoolisée sous le regard perçant empli d'interrogation du plus vieux. On apporta au même moment une nouvelle boisson, suite à quoi ils ne perdirent pas de temps et se servirent deux verres.

- Votre fils est aussi menaçant que vous.

- Ne me mets pas sur le même pied d'égalité que ce petit merdeux.

Rodríguez eut un petit rire sournois.

- Notre petite mascarade organisée au commissariat n'aura pas duré bien longtemps. Yong Jyi-ha a rapidement pris les rênes.

- Elle a parlé de Nowhere ?

- C'était même l'un de ses arguments ; elle a mentionné ses relations, notamment avec l'ambassade de Corée.

- C'est tout ce qu'ils ont fait pour me contrer ces jeunes ?

Il secoua la tête en prenant une gorgée.

- Tss, ils ont été bien plus audacieux que vous ne le pensez. Surtout votre fils, il a pris des risques, riait-il.

Man-Soo s'adossa complètement contre son siège en cuir rouge, intrigué.

- Surprends-moi.

- Ils se sont mariés.

Le visage de Man-Soo s'assombrit aussitôt, pris de court par l'information.

- Yong Jyi-ha et Kim Namjoon ? Questionna-t-il, ébahi.

Rodríguez hocha la tête tandis que le père de Namjoon plissait les yeux.

- Tu me fais marcher, c'est impossible. Ils seraient allés aussi loin pour éviter le mariage que j'ai annoncé ?

- Eh bien, il semblerait que oui. La demoiselle a dégainé leur acte de mariage, je n'ai rien pu faire ensuite. J'étais dans l'obligation de le relâcher. La situation était devenue absurde.

- Il était authentique ?

- L'acte de mariage ? Il hocha la tête. Je l'ai fait vérifier, L'agent se tut un instant et remplit les verres vides, c'est propre.

Man-soo relevait lentement son visage avant de se laisser retomber en arrière, la tête orientée vers le plafond du cabaret.
Un rire incontrôlable vint détendre son visage.

- Ah ils sont forts. Ce bâtard a accepté de l'épouser ? J'y crois pas.

Le lieutenant aux yeux verts haussa les sourcils, amusé. Tout en continuant à siroter sa boisson, il osait s'imaginer le tournant tordu que prenaient les provocations entre le père et son fils.

- Vous semblez perturbé ?

Man-Soo se redressa, le coude posé arrogamment en coin de table.

- Plutôt étonné. Il n'aurait jamais fait ça, pas pour si peu, et certainement pas pour une femme.

- Et alors ?

Man-soo réfléchissait à toutes les éventualités possibles quant aux actions de son fils. Il finit par ancrer son regard dans celui du Mexicain :

- Vous pensez qu'ils couchent ensemble ?

- Difficile à dire.

- Une relation ambiguë ?

- J'en doute.

- Je peux te le dire, mon fils n'aurait jamais fait ça pour protéger une gonzesse.

Le monde s'affolait dans le cabaret lorsqu'une mélodie plus sensuelle fit vibrer les murs du bâtiment. La voix enchanteresse d'Isabella fit sourire Man-Soo.

- Il ne la protège certainement pas par intérêt. Il n'a aucune idée de ce qu'elle détient depuis la mission 999. Il ne sait ni comment ni pourquoi elle tient les rênes du gouvernement coréen. Rodríguez se pencha vers l'avant, attentif. Ce qui veut dire...

- Ce qui veut dire ?

La question du brun fut laissée en suspens durant quelques instants avant que le mafieux ne lui réponde :

- Qu'il est réellement amoureux d'elle. Un rire mi-amusé, mi-moqueur marqua une courte pause. Et ça fera 1 pour Man-soo, et 0 pour Namjoon.

- Vous voulez dire, que cette femme est sa faiblesse ?

- Bingo.

- Et que comptez-vous faire ? Demanda Rodríguez.

- Toujours et encore cette même question. Que veux-tu que je te dise ? Je vais m'amuser avec cette bande de cons jusqu'à l'arrivée du grand boss sur le devant de la scène.

- D'ailleurs, les élites s'affolent. Les prochaines élections arrivent à grands pas, reprit Rodríguez.

Man-Soo se revêtit d'un air sérieux.

- Tu as les dates ? demanda-t-il d'un geste de tête furtif.

- Fin janvier ? Courant février ? Je n'en sais pas plus pour le moment, mais je vous tiendrai au courant.

- Hm, parfait.



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{ P O V   D E   C H R I S }

- hôtel, México, Mexique. -

- La relation qu'entretiennent Hana et Minhwan est trop bizarre. Ils sont beaucoup trop proches pour de simples amis, me confiais-je à Minho.

- N'importe quoi, ils m'ont l'air d'être de simples amis, des amis très proches, certes, mais des amis quand même. Et puis au lieu de voir Minhwan comme un potentiel « concurrent », tu devrais faire de lui ton associé, ton ami, ton acolyte, si tu vois ce que je veux dire.

- Pourquoi faire ?

- Qui connaît mieux Hana que lui ? Personne. Tu pourras lui poser des questions sur elle et ses goûts. Sans oublier que si tu veux sortir avec Hana, tu dois bien t'entendre avec son meilleur ami.

- Je n'aime pas cette situation, tu parais plus intelligent que moi et tu as l'air très hautain quand tu parles.

- Ferme-la et va séduire le meilleur ami de ta future petite amie.

Je lui jetais un regard qui mélangeait jugement et réticence avant de poser une question au génie qui m'accompagnait.

- Ils sont toujours collés l'un à l'autre, comment je suis censé parler à Minhwan sans me faire prendre la main dans le sac ?

- Ça, je m'en occupe. Je vais appeler Hana et lui dire que c'est quelque chose de confidentiel et qu'il ne peut pas l'accompagner. Avec un peu de chance, il restera dans leur chambre. Bon, je vais chercher Hana.

Quoi ? Déjà ? Laisse-moi encaisser toutes ces infos, non ? Et je lui dis quoi, même ?

- C'est toi qui es amoureux, non ? Débrouille-toi.

Je levais les yeux au ciel et le laissais partir avant moi. Minho était très efficace car au bout de deux ou trois minutes, je vis Hana sortir de son appartement en suivant mon bras droit. Je pus alors toquer à sa suite et ce fut Minhwan qui m'ouvrit avec un sourire.

- Christopher ? Je peux t'aider ?

Je le regardais, me trouvant complètement ridicule. J'étais prêt à me ridiculiser pour cette femme.

- Comment dire ? J'ai des questions à te poser.

- Sur quoi ? Ou devrais-je dire, sur qui ? Peut-être que tu veux en savoir plus sur Hana, je me trompe ?

Donc, il savait. Ce Minhwan était bien plus perspicace qu'il n'en avait l'air.

- Tu as tout compris. Tu voudrais bien coopérer ?

Son sourire disparut et son regard s'assombrit.

- Quels sont tes sentiments envers elle exactement ? Tu l'aimes, mais encore ? Une fois que tu auras conquis son cœur, que veux-tu faire d'elle ?

Il tenait donc à Hana bien plus que je ne le pensais. Il n'agissait pas simplement comme un ami, mais plutôt comme un frère. Je pouvais reconnaître ce caractère et ces questions, car ce sont des choses que j'aurais faites si j'avais appris plus tôt que ma sœur était dans une relation amoureuse.

- Je veux faire d'elle ma petite amie, que je protégerai et que je rendrai heureuse. Je ne suis pas là pour me jouer d'elle, Minhwan, mais pour l'aimer et prendre soin d'elle jusqu'à la fin de mes jours. Avec moi, elle sera gâtée tous les jours.

- « Gâtée » ? Il marqua une pause. Non, ne m'en dis pas plus. Dit-il en fermant les yeux.

Son sourire revint et il se décala du cadre de la porte.

- Tu entres ? J'ai beaucoup de choses à te dire.

- Tu veux que j'entre dans la chambre d'Hana ?

- Ouais. C'est moi qui te donne la permission.

J'entrais alors dans la chambre, presque désolé d'entrer dans son jardin secret à son insu. Minhwan commença sans plus tarder.

- Ce qu'il faut savoir, c'est que Hana, c'est trois grands axes divisés en trois points et qui se terminent par trois fun fact. Un, ce qu'il faut faire. Deux, ce qu'il ne faut pas faire. Trois, les choses à savoir.

- Ça a l'air très organisé, ce que tu dis.

- Ça fait longtemps que j'attends ce moment. D'abord, ce qu'il faut faire. Premièrement, il faut toujours dire ce que tu penses et faire ce que tu veux faire. Elle aime les gens qui osent. Deuxièmement, toujours être honnête. Si quelque chose ne va pas, dis-le-lui. Troisièmement, elle te suit dans tous les jeux. Si tu joues à faire l'homme dragueur, elle fera la femme dragueuse. Elle le fait même avec moi.

- D'accord. Donc oser, petites attentions et... la prendre à son propre jeu ? Continue.

- Ce qu'il ne faut absolument pas faire. Un, lui faire des critiques non constructives. Elle est tranquille avec les critiques à partir du moment où celles-ci sont faites pour qu'elle s'améliore. Deux, être sexiste ou misogyne, c'est-à-dire lui faire des remarques sur sa tenue ou autre.

Je détournais le regard.

- Vu ta réaction, tu en as fait l'expérience mais ne t'en fais pas, le pire est le dernier. Trois, annuler à la dernière minute ou lui poser un lapin. Ne fais jamais ça, elle risque de ne plus t'adresser la parole pendant au moins sept à dix jours même si vous travaillez ensemble. Elle considère que c'est comme l'abandonner.

- En gros, pas de sexisme, de remarques inutiles ou d'abandon. Noté.

- On passe aux choses à savoir. Jusqu'ici, mes conseils te serviront si tu veux te rapprocher d'elle, mais si tu veux la séduire, voilà ce qu'il faut savoir. Si elle a besoin d'aide, sois le premier à te proposer et partage aussi tes affaires. Je ne sais pas pourquoi, mais c'est une vraie preuve d'amour pour elle. Ensuite, passe du temps avec Hana, essaie de travailler en duo avec elle ou de lui proposer de faire des sorties à deux. Et enfin, Hana adore les petites attentions. Pas besoin de grands cadeaux, juste le fait que tu t'inquiètes pour elle suffit. Tu me suis ?

- Je crois que oui. L'aider et partager, passer du temps avec elle et... des petites attentions ? Pas sûr d'avoir compris le dernier point. Mais finis avant qu'elle ne revienne.

- Ah oui ! Les fun fact ! Je suppose que tu as remarqué qu'elle n'a jamais porté de lunettes jusqu'à maintenant. Eh bien, c'est son complexe, complimente-la honnêtement. Deuxièmement, si tu veux faire quelque chose, mais que tu échoues, Hana ne sera jamais déçue de toi. Pour elle, c'est l'intention qui compte. Troisième et dernier fait, elle est allergique à la papaye. Dès qu'elle en mange, elle se met à tousser, ce qui ne lui laisse qu'une minute avant que sa gorge n'enfle et qu'elle ne puisse plus respirer.

- Elle ne m'a jamais parlé de ses lunettes ni de son allergie.

- Les lunettes, c'est son complexe et la papaye n'est pas un fruit que l'on voit souvent en Corée, alors c'est plutôt facile à vivre. Bon, eh bien, c'est la fin de ma leçon sur Hana. On s'échange nos numéros, « beau-frère » ?

Je pris mon téléphone afin d'échanger nos contacts et riais à ses paroles. Minhwan était un bon type. Je suis heureux qu'Hana ait quelqu'un comme ça dans sa vie.

- Tu te projettes vite, dis donc.

- Ah, j'ai failli oublier. Je te demande une chose : pas de bisous sur la bouche tant que vos sentiments l'un pour l'autre ne sont pas clairs.

- T'es un chouette type, tu sais ? Et je compte bien t'écouter puisque tu m'as aidé. Mais je me demande ce que tu vas faire si je ne suis pas ta consigne.

- Écoute Christopher, tu as beau être un mafieux très sexy, je sais comment te faire chanter. J'irais sûrement voir Hana en lui disant que tu es le pire mec connu au monde et qu'elle ne devrait jamais tomber amoureuse de toi. Au fond, je suis son meilleur ami, elle suit tous mes conseils.

- J'avais tort de douter de tes capacités de persuasion, après tout, tu es avocat.

- Ouais, c'est ça. Allez, maintenant, sors d'ici avant qu'elle ne revienne. Et n'oublie pas que son anniversaire est dans quelques jours.

J'esquissai un sourire et un petit rire sortit de sa bouche avant que je ne sorte de la chambre. Je retournai donc à mon bureau et cinq minutes plus tard, Minho revint de sa mission.

- Alors ? Dit-il.

- C'était plutôt complet comme conseils.

Nous parlions de sorte à ne pas dire le sujet de notre phrase, compte tenu des autres personnes présentes dans le bureau. Je continuai.

- Mais quand même, ce Minhwan n'est pas juste un pauvre avocat, il a du génie. Et il est un peu manipulateur aussi.

- Du génie ? J'en doute pas, vu comment il a tout deviné sur la mafia avec un minimum d'indices. De la manipulation ? Je n'en ai pas encore été victime.

Je m'allongeais sur le dossier de ma chaise en réfléchissant à ce que je pourrais offrir comme cadeau à Hana. Il fallait que je marque le coup.







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{ P O V   D E   R O S E }

- Suite des Jeon, hôtel.
  México, Mexique. -

Je venais de me réveiller, et j'avais passé une assez mauvaise nuit. Je n'avais pas pu fermer l'œil de la nuit. Tout se bousculait dans ma tête. Je ne savais plus quoi penser, ni quoi faire, je ne savais pas comment gérer ma situation. Après la perte de mon bébé, je pensais que rien de pire ne pouvait m'arriver, mais je crois m'être trompé. J'ai bien peur que le pire reste à venir malheureusement.

Enfin bref, c'était bientôt l'anniversaire d'Hana et je voulais lui acheter quelques cadeaux pour l'occasion. Étant donné que nous avions été séparées pendant un long moment, Jyi-ha, Hana et moi, nous n'avions pas eu l'occasion de fêter une nouvelle fois ensemble son anniversaire. C'est pour cela que je voulais marquer le coup en lui offrant quelques cadeaux symboliques en l'honneur de notre amitié.

Les filles étaient des personnes très importantes pour moi. Aussi loin que je m'en souvienne, lorsque nous étions réunies, elles étaient toujours là pour moi. Elles m'avaient permis d'être un peu plus ouverte et de sociabiliser avec d'autres personnes que les membres fondateurs de la mafia, de sortir de ma zone de confort. Mais elles étaient surtout les seules figures féminines de mon entourage.

J'avais toujours été entouré d'hommes dans ma vie, que ce soit mon frère, mon père ou les garçons. Je n'avais jamais eu de figure féminine auparavant, ma mère étant décédée à un âge où je ne pouvais me souvenir de son visage. Et j'avais beau aimer les garçons de tout mon cœur, à la longue, être entouré d'hommes devenait épuisant et un peu malaisant, puisqu'il y avait certaines choses dont je ne pouvais pas faire part à ces derniers. C'était assez embêtant sur le long terme.

Mais je m'étais habitué à cette masculinité omniprésente dans ma vie. Cependant, la présence des filles n'était sûrement pas de refus, surtout pour ce que je traversais en ce moment.

Cependant, personne ne devait apprendre pour Jungkook et moi, et surtout pas Chris, sinon tout risquerait de partir en vrille et je ne voulais surtout pas tout gâcher, sachant que l'anniversaire d'Hana arrivait. Je préférais garder cela pour moi pour l'instant et encaisser. De toute manière, il ne se passait rien d'alarmant pour l'instant. Jungkook était sûrement sur les nerfs et bouleversé par la perte du bébé, ça lui passera. Ça ne servait à rien d'en faire tout un plat, n'est-ce pas ?

Mais même si je n'étais pas au meilleur de ma forme ou heureuse en ce moment, autant rendre quelqu'un d'autre heureux. Alors, mon objectif premier était de trouver un merveilleux cadeau pour ma copine, et pour cela, je pensais solliciter l'aide de Jyi-ha afin qu'on lui trouve un cadeau à deux.

Afin de partir rendre visite à la nouvelle mariée du groupe, je me rendis dans la salle de bain afin de me rendre un peu plus présentable et surtout cacher cette affreuse tête que j'avais, sous une bonne couche d'anticernes et de fond de teint. Je pris également le temps de m'occuper de mes cheveux. Il était impératif que je sois le plus normal possible afin de n'éveiller aucun soupçon.

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