𝙲𝚑𝚊𝚙𝚒𝚝𝚛𝚎 𝟻𝟸

- Pov de Jyi-ha, Corée.
  QG de Black Tears -

Remonter à la surface : tel était l'impression que je ressentais en ce moment. Je ne savais pas si je rêvais ou non, j'étais tout bonnement perdue. Entendant des bruits de fond qui devenaient de plus en plus fort, je me décidais à me battre avec mon corps afin d'enfin ouvrir mes yeux. Papillonant doucement des paupières, j'ouvrais grand mes yeux, reprenant peu à peu, conscience des choses. Regardant autour de moi, je constatais que je n'étais pas dans ma chambre. Les mafieux étaient tous rassemblés devant la porte de la pièce.

- Es-tu sûr que tout va bien, Seokjin hyung ? Demandait Taehyung qui avait par ailleurs un bandage à l'épaule.

- Moi, je trouve ça quand même inquiétant, confia Jungkook, qui s'appuyait sur une béquille, sa cuisse étant bandée.

- Je vous l'ai déjà dit : je l'ai ausculté et tout va pour le mieux, répondit Seokjin.

- Mais ça fait trois jours et elle ne s’est toujours pas réveillée ! criaient en chœur Jimin et Hoseok.

- Elle s'est réveillée, intervint Yoongi qui m'avait vu.

Les mafieux se retournèrent de manière synchronisée vers ma personne. Je les observais en silence s’approcher de moi.

- Jyi-ha ! criaient-ils de nouveau.

- Je vous entends, vous savez. Vous n’avez pas besoin de crier. Parlais-je pour la première fois. J’avais l’impression d’avoir été muette toute ma vie.

- Comment te sens-tu ? me demandait le trafiquant de drogue.

- Je ne sais pas trop. Tout est un peu flou.

- Tu te souviens de ce qui s'est passé ? demanda Hoseok.

- Eh bien, je me souviens être descendu les escaliers avec Hyunjin, puis... c'est le trou noir, répondis-je simplement.

- C'est à ce moment-là que tu as perdu connaissance, m'expliqua le hacker. La mission est un succès, mais beaucoup ont été blessés, dont toi d'ailleurs. Tu étais l'une des blessées les plus importantes. Seokjin a dû t'opérer en urgence au QG.

Je me tournais vers Seokjin qui me regardait, un sourire chaleureux sur ses lèvres.

- Merci de m'avoir soigné.

- C'est normal.

- Désolée de vous avoir inquiété, m'excusais-je nonchalamment.

- L'important, c'est que tu ailles mieux, intervenait Jimin.

- Oui, et puis ton audace commençait à nous manquer, se moqua Taehyung.

- Regardez-vous un peu, vous ne pouvez même plus vous passer de moi maintenant, plaisantais-je à mon tour.

J’en fis sourire plus d’un et certains, même, riaient de vive voix.

Seokjin nous interrompit soudainement :

- Je ne voudrais pas casser l'ambiance, mais il faut que je change le pansement de notre chère Jyi-ha.

Les autres hochèrent de la tête avant de quitter la chambre.

- Je vais t'aider à te relever, me disait-il avant de se pencher au-dessus de moi.

Il posa délicatement sa première main sous mon dos et l'autre sur mon bras, puis il me releva doucement.

- Pourquoi est-ce que je ne suis pas dans ma chambre ? Demandais-je en grimaçant légèrement tandis que je m'asseyais complètement.

- Tu es dans ma chambre. Ton état était instable alors j'ai préféré te garder à l'œil. M'expliquait-il d'un calme professionnel.

- Oh je vois.

On frappa soudainement à la porte. C’était Namjoon, que je n’avais pas vu tout à l’heure avec les garçons.

- Les autres m'ont dit que tu t'étais réveillée. Tout va bien ?

- Oui, grâce à Seokjin, répondis-je.

Le leader regarda son aîné avant de m'adresser un signe de tête et quitter la pièce aussi rapidement qu'il n'était rentré.

- Ça n'a pas duré, fis-je remarquer.

- Il est très occupé, mais il tenait quand même à venir te voir à ton réveil, m'expliquait Seokjin.

- Je vois, c’est gentil de sa part. Enfin, c’était surtout son rôle de leader.

- Tu permets ? Me demanda le médecin de Black Tears : il souhaitait remonter mon haut afin de retirer mon pansement.

- Oui, bien sûr.

- En te soignant, j’ai pu remarquer de nombreuses cicatrices sur ton corps. Sont-elles récentes ?

Je le considérai un instant avant de lui répondre faiblement.

- Plus ou moins. Ça dépend desquelles.

Voyant que je ne voulais pas aborder ce sujet, Seokjin se mit à me parler du pirate informatique.

- Yoongi à l'air de mieux t'apprécier. Commençait-il en désinfectant ma plaie.

- Oui, et bizarrement, après avoir appris que j'étais une infiltrée, disais-je sur le ton de la plaisanterie.

- Je pense que savoir qui tu étais vraiment l'a rassuré, disons. Et puis, tu n'étais pas vraiment notre ennemie alors, il s'est dit que cela ne servait à rien de continuer à te faire la guerre. Il devait juste te considérer comme une membre de Black Tears à présent, m'expliquait-il en me posant un nouveau pansement.

- Avoue-le, ce n'est pas du tout ce que tu penses, mais ce sont en fait les paroles de Yoongi, sourirais-je.

Seokjin prit une mine choquée avant de former un "o" avec ses lèvres. Je riais face à sa visage déconcerté.

- Qu'est-ce qu'il y a ? On dirait que tu viens de voir un fantôme.

- Mais comment tu sais pour Yoongi ? Dit-il en faisant la moue.

- Je lis dans tes pensées. Ris-je. Plus sérieusement, je n'en savais rien, mais tu viens de confirmer mes dires.

L'aîné de la mafia me fixa un moment avant de rire à gorge déployé suivi de ma personne. La pièce se remplit rapidement de nos deux voix enjoués, nous laissant alors, dans la bonne humeur.

—♤♤♤—

- Pov de Soekjin, Corée.
QG de Black Tears -

Je laissais Jyi-ha se reposer dans ma chambre tandis que je me dirigeais vers le bureau du patron.

Notre dernière mission avait été très compliquée et elle avait décalé toutes sortes de contrats auxquels Namjoon devait impérativement prêter attention.

Je toquais trois fois comme toujours, avant d'entrer et de refermer la porte derrière moi. Le parrain me regarda un instant avant de replonger son regard dans sa paperasse.

- Tu as terminé avec Jyi-ha ? Me demandait-il, toujours aussi préoccupé.

- Oui, elle vient de se rendormir. Que fais-tu ? demandai-je, intrigué.

- Je règle un problème.

Il soupira.

- Je sais que quelque chose te tracasse, Namjoon, lui dis-je en m'asseyant en face de lui. Je le connaissais trop bien.

Il releva de nouveau sa tête vers moi. Me regardant d'un air coupable, Namjoon se laissait complètement tomber sur sa chaise avant de renverser sa tête en arrière.

- Je repense aux paroles de Jyi-ha et de Christopher. Une alliance serait-elle finalement nécessaire ? Quelque chose au fond de moi me dit que oui, si nous ne voulons pas perdre face au gouvernement et avoir encore plus de blessés dans nos rangs, il le faut, me confiait-il, pensif.

Je me doutais bien de la raison de son mal-être depuis son retour de mission.

- Je comprends. Fais ce qu'il te semble juste Namjoon, tu sais qu'on sera toujours de ton côté.

Il ne répondit pas. Il pensait, réfléchissait, encore.

- Mais une autre partie de moi ne peut se résigner à collaborer avec ceux qui nous ont fait souffrir. Je n'y arrive tout simplement pas.

Ses paroles et son ton maussade débloquaient des souvenirs terribles.
L'enfance de Namjoon avait été un véritable calvaire, et je vivais chaque moment de cet enfer avec lui.

- Nous détestons Wolfgang, c’est vrai. Mais nous devons aussi penser à la prospérité de nos affaires et de la mafia, sans compter la sécurité des membres, lui répondis-je. Il fallait que je sois rationnel, pour le bien de Black Tears.

Namjoon releva la tête et me fit face.

- Tu es donc prêt à refouler ta haine envers Wolfgang pour l'avenir de Black Tears ? Me demandait ce dernier, intéressé par mon ressenti.

- Oui, finissais-je par répondre.

- Je comprends. Sage décision, hyung, parlait-il avec un regard absent. Je tâcherai de faire abstraction de ces souvenirs.

Je regardais celui que je considérais comme mon frère, tristement.

- Je serais là, Namjoon, et les autres aussi. Le rassurais-je.

- Merci.

Il me remercia d’un faible sourire avant de retourner à son travail.

Namjoon aimait travailler. Il se consolait dans les affaires, et sa passion pour le pouvoir et l'argent naquit en grandissant, après avoir vécu toute son enfance dans la précarité.

Je le regardais travailler avant de me lever et de lui poser la question qui me trottait dans la tête depuis un certain temps.

- Vas-tu, demander une alliance ?

Le chef s’arrêta d’écrire et me répondit simplement :

- Oui.

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