𝙲𝚑𝚊𝚙𝚒𝚝𝚛𝚎 𝟸𝟿

- Pov de Hana, Corée.
Salle des fêtes du cabinet Hajin -

Après avoir pris le numéro de Rose, je me dirigeais vers le buffet car, au cas-où vous ne le saviez pas, la nourriture était la raison de mon existence sur Terre. Oui, il était vrai que je devais remplir mon travail d'avocate et donc venir à cette fête afin de rencontrer des "collègues de la justice", mais honnêtement l'une des principales raisons de ma présence était l'énorme buffet qui se trouvait ici. Blague à part, avoir revu mes meilleures amies du lycée m'avais fait tout drôle. Mais c'était une grosse coïncidence de les voir toutes les deux et à cette soirée en plus.

Je me servais un verre de limonade tout en pensant au fait que nous avions si brusquement perdu contact avec les filles, c'en était presque troublant. Mais il fallait qu'un élément perturbateur vienne gâcher mon moment de songes.

- Hana ! Tu sais pas ce que je viens d'apprendre ! Parlait Minhwan avec enthousiasme.

Je me tournais directement vers ce dernier, intéressée par ce qu’il venait de dire. Minhwan était une vraie commère. Avec lui, vous pouviez être sûr de connaître tous les potins de la ville.

- Quoi ? Raconte !

- C'est Do Junho, le gars qu'on déteste et que personne ne peut se blairer.

- Ah oui, à ce qu'il paraît, il est arrogant comme tout. J'ai déjà eu l'occasion de parler avec lui quand j'étais sur l'affaire du professeur pédophile et je peux te dire que je le déteste. Lui répondis-je en roulant des yeux.

- Tu m'étonnes. Disait mon acolyte en jetant un regard noir à ce Do Junho, ce que je n'hésitais pas à faire également. Enfin bref, il aurait apparemment des ennuis avec le petit ami de ta pote Sunhi.

- Son fiancé ?

- Oui, Kang Young-Jae. Je l'ai entendu parler de lui et autant te dire que ce n'était pas amical.

- Mais nan, je regardais furtivement le "fiancé" à Jyi-ha, ou Sun-hi, je ne savais même pas. Cette histoire était vraiment louche. Pourquoi en aurait-il après Junho ?

- Je n'en sais rien, mais ça promet. Se réjouissait Minhwan.

Nous parlions encore pendant plusieurs minutes tout en mangeant, puis nous faisions la conversation à d’autres avocats, juges et procureurs haut placés qui étaient comme attirés vers nous. Après un moment, je remarquais Do Junho qui se dirigeait rapidement, le visage grave, vers la sortie arrière. Personne n’y allait, mis à part quelques fumeurs en fin de soirée. Alors, qu’allait-il faire là-bas ? Je savais qu’il ne fumait pas.

- Eh, Eh ! Disais-je en donnant des coups de coude à mon assistant qui était à cet instant en train de se goinfrer de macarons. Regarde qui est en train de sortir avec un air plus que suspect.

- Do Junho ! Viens, il faut qu'on aille voir ! Il me tira ensuite par le bras.

- Enlève tes mains de ma magnifique tenue qui m'a coûté plus d'un rein.

- Mais Hana, tu es riche. Plaisantait-il en lâchant tout de même mon bras.

- Ah oui, c'est vrai.

On sortit ensuite afin de rejoindre l'agent de police derrière le bâtiment. C'était un coin plutôt agréable mais complètement désert. On se cacha derrière des buissons avant d'ouvrir grand les yeux et tendre l'oreille. Do Junho avait l'air d'attendre quelqu'un. À peine quelques secondes plus tard, je pus apercevoir Rose et son frère, accompagnés de deux hommes. Mais que se passait-il ? On s'échangea un regard avec Minhwan, nous étions complètement dans le flou.

- Oh, Mr. and Ms. Park. Souriait Do Junho.

- Efface-moi ce sourire, Junho, et explique-moi plutôt les erreurs minables que tu as osé commettre. Parlait plus que fermement Chris.

Décidément celui-là.

- Commen-

- La ferme ! Ça va très mal se terminer pour toi et tu le sais très bien. Tu ne sais tellement pas faire correctement ton travail que nos ennemis ont sûrement appris ton cas à l’heure qu’il est.

- C'est impossible voyons.

Je ne comprenais rien à leur charabia. Plus j'écoutais, plus je me rendais compte qu'ils parlaient d'être recherchés et puis de vengeance aussi, un vrai bourbier. Mais pourquoi Rose était-elle impliquée là-dedans ?

- Eh, ce n'est pas une autre de tes potes, ça ? C'est quoi leur problème avec Do Junho ? Chuchotait Minhwan.

- Est-ce que j'ai l'air de le savoir ?

- Non.

- Bah tu as ta réponse. Et puis, tu ne m'avais pas dit qu'il avait des problèmes avec le fiancé de Sun-hi ?

- Bah je ne sais pas moi, c'était peut-être des bruits de couloir... Je soupirais face à cela. Oula, j'ai bien l'impression que le type aux airs américains va commencer à se battre.

- Il est australien.

- Quoi ? Se tournait-il vers moi.

- Chut ! Ça commence à devenir intéressant.

- Non, Hana, ça devient juste dangereux, alors on se casse.

- Oh, mais non, Minhwan !

- Allez !

Il me prit de force et nous rejoignîmes aussitôt la salle de réception. Mais je n’allais pas m’en contenter. Et bien oui, je n’avais jamais prétendu être beaucoup plus raisonnable que Minhwan en ce qui concernait le commérage.

Je réussis à semer Minhwan grâce à la foule, le monde s'étant réuni au milieu de la salle pour danser.

Je m’enfuis rapidement et sortis discrètement. J’allais me cacher derrière le même buisson que précédemment, mais les choses ne se passaient jamais comme prévu avec Choi Hana : Une branche s’accrocha à mon pantalon en velours, ce qui me fit perdre l’équilibre.

Les jeunes gens présents s’arrêtèrent net et regardèrent en direction de mon buisson.

Suite à cela, Christopher s'approcha du buisson et m'aperçut. Il me prit par le bras et m'amena devant les autres qui me regardaient avec étonnement. Rose était complètement abasourdie, elle me fixait avec des yeux ronds.

- Qu'est-ce-que cette fouine fait ici ? Demandait-il à sa sœur, d'un ton moqueur.

- Eh oh, je ne te permets pas ça, on n'est pas meilleurs amis, lâchais-je sans aucun scrupule.

Je ne tenais donc pas à ma vie...

- Lâche-la Chris. Ordonnait Rose.

- Non.

- Chris, je ne le répéterai pas. Je te préviens que si tu ne la lâches pas immédiatement, je n'hésiterai pas à t'envoyer au sol comme l'autre énergumène. Le menaçait mon amie.

- Un peu de respect Rose, je reste ton grand frère et ton boss !

Boss ? Mais elle m'avait pourtant affirmé qu'ils dirigeaient une entreprise ENSEMBLE.

- Et alors ? Ça ne change rien au fait que tu as une innocente entre tes mains !

- Depuis quand tu te soucies de la vie d’innocents, Rose ? Tuer ne t’a pourtant jamais fait peur.

Attendez pause.

Tuer ?!

On tournait un film d'action sans mon consentement ou je délirais ?

- Christopher !

- Bon, calmez-vous, intervenait l'un des deux hommes qui les accompagnaient. Avant toute chose, qu'est-ce qu'on fait de lui ? demandait-il en visant Do Junho.

- Casse-toi d'ici, maintenant. Tu trouveras mes hommes dehors, ordonnait Christopher.

- Mon argent d'abord, râlait l'agent de police.

- Tu n'as pas le temps pour cela, se moqua Rose.

- Je n’irais nulle part avant d’avoir reçu mon argent. Après tout, si vous n’êtes pas d’accord, je peux toujours m’allier à la mafia ennemie…

Mafia ?

Ni une ni deux, Christopher sorti un couteau suisse, enroula son bras autour de mon cou avant de me menacer avec son arme. Il était dos à moi, je sentais son souffle sur moi. Je ne pouvais pas voir s'il était sérieux ou non mais une chose était sûr, il était complètement malade.

- Tu dois la connaître, n'est-ce pas ? Réfléchis bien. Qu'arrivera-t-il à notre talentueux agent de police Do Junho une fois que tout le monde saura qu'il a été témoin du meurtre de la plus grande avocate de Corée et qu'il n'a rien fait pour la sauver ? Le provoquait-il.

Il était complètement malade ma parole !

- Tu ne ferais quand même pas ça...

- Oh que si, et tu le sais très bien.

- Christopher ! Hurla Rose. Dépêche-toi de faire ce qu'il te demande ou c'est moi qui te tuerais Do Junho !

Un silence pesant régnait désormais.

- D'accord, c'est bon, relâche-la, céda Junho.

- Je préfère.

Christopher me relâcha.

Je ne pouvais m’empêcher de soupirer de soulagement.

Après cette mascarade, il ordonna aux deux hommes d’accompagner Junho je ne savais où avant de s’occuper de mon cas.

- Qu'est-ce qu'on va bien pouvoir faire de toi, ma jolie ? Disait-il en caressant l'une de mes mèches de cheveux avec son couteau suisse.

Un sourire qui se voulait charmeur mais peu rassurant décorait son visage.

- Eh, tu ne touches pas à mes cheveux ok ? C'est interdit. Finissais-je par répondre en accentuant sur le dernier mot.

- Chris, elle n'a rien à voir avec tout ça, alors laisse-la tranquille.

- Elle en a trop entendu, Rose.

- Mais elle ne dira rien !

Après un petit moment de réflexion, le jeune homme reprit.

- Pas un mot ne doit sortir de ta bouche, compris ? Tu ne diras rien de ce qu’il vient de se passer. De toute manière, tu n’as pas le choix, mes hommes te surveilleront où que tu ailles et si tu oses l’ouvrir, ils ne se retiendront pas de te descendre immédiatement. Murmurait-il presque.

Il était effrayant.

Je me tournai vers Rose et vis son regard suppliant. Je m'empressai donc d'acquiescer.

Après cela, je retournai à l'intérieur, suivie de la fratrie Bahng. Puis, nous nous séparâmes.

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