Pov extérieur- appartement de Jyi-ha, 7h30

La lumière du soleil traversait les fins rideaux de soie blanche de la chambre. Il était environ 7h30, lorsqu'un bruit assourdissant retentit dans la pièce. C'était simplement le réveil de Jyi-ha. La jeune agente devait se lever tôt malgré les quelques jours de congé dont elle bénéficiait afin de rechercher un moyen d'approcher Black Tears. Elle devait également jeter un coup d'œil au dossier que lui avait confié Mr. Nobody.

Elle éteignit finalement son réveil, après un long soupir. Elle se leva ensuite avec frustration et se prépara. Elle avait enfilé un ensemble Nike beige, afin de se sentir à l'aise chez elle. La brune commanda par la suite un frappuccino supplément caramel qui fut livré dix minutes plus tard à son domicile. Munie de son ordinateur, ses AirPods et son dossier, elle se posa sur son canapé gris, sa boisson à la main.

Sa playlist lancée, elle commença à feuilleter le classeur qui contenait les informations concernant sa cible. On y trouvait les noms de code de chaque membre fondateur, leur âge approximatif et la date de création de Black tears.
Mais il n'y avait malheureusement pas assez d'informations pour que Jyi-ha puisse mener à bien sa mission. Elle contacta alors son informatrice personnelle, Lisa, afin d'en savoir plus sur cette mafia qui demeurait encore mystérieuse.

Lisa était une très bonne espionne du gouvernement en qui Jyi-ha avait extrêmement confiance. En réalité, elles se connaissaient depuis bien longtemps, amies depuis maintenant quinze ans, si ce n'était plus.

La Coréenne composa le numéro de sa collègue qui décrocha après quelques secondes d'attente.

- Salut Lisa. Je ne te dérange pas trop ?

- Oh Jyi-ha ! Mais pas du tout, ne t'en fais pas. Que me vaut cet appel ?

- J'aurais un service à te demander. Elle s'affala complètement sur le canapé. J'ai reçu une nouvelle mission et j'aurais besoin que tu me fasses quelques recherches, s'il te plaît.

- Reçu cinq sur cinq. Qui est l'élu ?

- Il y en a plusieurs, soupira-t-elle, le regard rivé sur ses ongles. J'aimerais que tu m'obtiennes le nom de chaque membre fondateur de Black Tears.

- Black tears ? L'une des plus grande mafia du pays ? S'exclama l'espionne.

- Tu as tout compris ma cocotte. Alors ?

- Bon d'accord. Tu sais bien que j'ai l'habitude des missions périlleuses de la sorte mais si je meurs n'hésites pas à cotiser pour mon cercueil. Disait Lisa ironiquement.

- Ne t'en fais pas, j'organiserai les meilleures funérailles du monde, lui répondit l'agente souriante, amusée par la situation.

- Purée, tu as les mots justes pour me rassurer Jyi-ha, c'est dingue ! pouffait-elle avec un soupçon de sarcasme.

- Bon merci Lisa je te revaudrai ça.

- Aucun souci, je te contacterai dans quelques jours.

- J'attendrai ton retour. Fais attention.

- Tu peux compter sur moi ma biche, à bientôt !

L'appel prit fin. Jyi-ha devait maintenant trouver un moyen de s'approcher de Black Tears. Elle savait que ce n'était pas une tâche à prendre à la légère. Une longue matinée s'annonçait alors pour la jeune femme.

-♤♤♤-

- Pov de Jyi-ha,
Corée. 11 h 39 -

Je n'ai pas cessé de travailler depuis maintenant cinq bonnes heures. M'infiltrer au sein de cette mafia n'était pas une mission aisée. Et puis, il me manquait encore quelques morceaux du casse-tête avant de pouvoir réellement passer à l'action. Décidément, Mr Nobody n'aura effectué qu'un tiers du boulot. Pourtant, il prétendait être bien plus performant, quelle bonne blague. Enfin bon, lui donner de mon temps ne servait à rien.

Mon estomac se mit à crier famine. Je décidais donc de sortir manger dehors, puisque mon restaurant favori se situait à cinq minutes de mon appartement. Je mis alors mon manteau, pris mon sac à main et mes airpod, car en effet, je détestais sortir sans musique.
Je me retrouvais à présent à me promener dans les rues de Séoul jusqu'au restaurant.

Arrivée à destination, je me suis empressée de rentrer à l'intérieur, car la météo se faisait abrupte. J'ai alors commandé mon plat - du bibimbap aux fruits de mer - et suis allée m'asseoir à une table isolée. J'étais une habituée des lieux et, comme c'était un restaurant peu réputé, je revoyais sans cesse les mêmes clients. Seulement aujourd'hui, deux personnes que je n'avais jamais vues auparavant, un homme et une femme qui devaient sûrement avoir mon âge, étaient en train de manger. Je n'y prêtais pas plus attention, car l'on m'apporta mon plat juste après. Il avait l'air succulent comme à chaque fois, je ne perdis donc pas de temps pour commencer à manger.

Mon assiette vide et mes couverts usagés reposant désormais sur la table, je mis fin à mon repas et me levai afin d'aller payer l'addition. Étant préoccupée par la carte bancaire coincée dans mon portefeuille, je ne prêtai pas attention à ce qui se tramait devant moi.

- Tu n'étais pas obligé de me suivre Felix !

- Tu sais très bien que je ne peux pas te laisser seule !

Et ce fut à ce moment-là que le drame se produisit : une personne me rentra dedans et je fis tomber ma carte au sol.

- Oh mon Dieu, je suis sincèrement désolée, s'excusa une voix féminine que j'avais tantôt entendue se disputer.

Je levais instinctivement mes yeux vers cette personne. C'était une jeune femme, je dirais dans la vingtaine. Elle était mate de peau. Elle avait les yeux noisettes et des cheveux crépus noirs lui arrivant aux épaules et joliment coiffés. " Elle n'est pas seulement coréenne " avais-je pensé en la voyant.

- Ce n'est rien, disais-je, accompagnée d'un petit sourire pour ne pas paraître impolie et embêtée.

Car oui, j'étais tout de même bien ennuyée d'avoir perdu mon moyen de paiement qui n'était nul autre que ma carte bancaire. J'étais sur le point de me détourner de la jeune métisse quand l'homme qui se tenait derrière elle me tendit ce que j'avais perdu. Il m'adressa un sourire que je lui rendis avec un
« merci ». Ils s'éloignèrent ensuite vers la sortie.

Je regardais ces deux personnages quelques secondes puis je me dirigeais vers le gérant du restaurant afin de payer mon dû. Sur le chemin du retour, je n'avais cessé de penser aux deux personnes que j'avais rencontré plus tôt. Bizarrement, la jeune femme me rappelais quelqu'un. Soit ma mémoire me jouait des tours, soit je l'avais réellement déjà croisé auparavant.