𝙲𝚑𝚊𝚙𝚒𝚝𝚛𝚎 𝟷𝟺

- Pov de Jyi-ha, Corée.
Entrepôt d'Incheon -

Main dans la main tels des enfants de maternelle en sortie scolaire, nous rejoignîmes les voitures devant lesquelles nous attendaient Namjoon et Seokjin, qui affichaient une mine agacée. Jungkook et Jimin nous suivaient de près.

- On doit se tirer et rapidement. Les flics ne sont pas très loin et autant vous dire qu'ils n'ont pas l'intention de boire un thé avec nous. Disait l'aîné, n'ayant pas hésité à ajouter une pointe d'humour à sa phrase. J'étais apparemment la seule amusée.

- Suga et J-Hope, des nouvelles ? Parlait le boss par le biais de son oreillette. Il hocha la tête à plusieurs reprises avant de s'adresser à nous.
Écoutez-moi, nous sommes encerclés. On procède de la manière habituelle : on se défend et on quitte les lieux, et rapidement.

- Rapide et efficace. Lançait Jimin.

Les autres le suivirent d'un hochement de tête.

Je ne disais rien, observant chacun de leurs faits et gestes. Je voulais comprendre comment ils agissaient lors de ces situations de « crise ». Ils avaient d'ailleurs l'air embêté mais pas plus inquiets que cela. L'arrivée de la police ne devait pas être une grande menace pour eux.

- Jyi-ha, tu penses pouvoir te battre contre nos ennemis ? Demandait Taehyung, soucieux de mon sort.

- Ne t'en fais pas pour moi, je peux me débrouiller. Le rassurais-je.

- Je m'occupe d'elle. Se proposa soudainement Soekjin, ce qui m'avait fortement étonné.

- Tu es sûr hyung ? Je peux le faire ça ne me dérange pas tu sais. Enchaînait Jungkook.

Mon rôle.

Ils agissaient ainsi parce que je jouais un rôle.

Évidemment, je comprenais que leurs réactions étaient justifiées d'une part pour des raisons d'efficacité, car oui, j'étais censée ne pas être habituée à des missions sur le terrain, et d'autre part parce qu'ils s'inquiétaient pour moi ( du moins pour une partie des membres ).

- Mais oui ça ne me dérange pas. Terminait le médecin en me lançant un regard rassurant.

- Quel est ton avis boss ? Demanda alors Taehyung.

- Je suis d'accord. Faites ce que vous voulez avec elle du moment qu'on rentre sans problème avec les sous. Soufflait Namjoon.

Yoongi nous rejoignit aussitôt, l'air d'avoir couru. Je n'eus même pas le temps de demander si Hoseok était resté perché en haut du deuxième bâtiment que la sirène des flics résonnait jusqu'à nos oreilles.

La situation était digne des plus grands films d'action : Namjoon se tenait devant nous, Seokjin était à ses côtés, tout de même un peu en retrait. Jimin, Taehyung et moi étions juste derrière le boss et son bras droit, et Jungkook et Yoongi couvraient nos arrières. J'aimerais ajouter que l'arrière-plan était constitué des quatre voitures, toutes garées grossièrement derrière nous. Nous avions aussi un bel entrepôt délabré à nos côtés.

Que dire de plus ?

Une vraie scène de film.

À l'entente des sirènes de police, le gang japonais et leur odieux chef, j'ai nommé Ken Yuri, s'enfuirent en hélicoptère. Ces enfoirés avaient tout prévu en cas de problème. Je lançai un furtif coup d'œil à leur engin volant, espérant intérieurement qu'il leur arrive de petites bricoles. Sadique ? Pas du tout.

Une unité entière avait été envoyée. Les gyrophares nous aveuglaient. Les voitures s'arrêtèrent, laissant les agents de police sortir un par un. Ils dégainèrent leurs armes et les pointèrent sur nous.

L'un d'eux s'écria ensuite :

" Posez vos armes au sol et rendez vous ! "

Aucun des mafieux n'avait bougé ni exécuté ce qu'on leur avait demandé. C'est alors qu'ils se mirent tous à tirer sur les agents. Un véritable brouhaha se forma ensuite. Combats armés, à mains nues : tout était présent au menu.

Seokjin me tira contre lui avant de nous cacher derrière l'une des voitures.

- Tu restes ici avec moi. On ne se bat pas, on ne fait que se défendre en cas d'extrême urgence. Les autres se chargent du combat. Me disait-il calmement d'un ton que je qualifiais doux mais autoritaire.

Je me contentais d'acquiescer et de sourire à mon cher interlocuteur. Inutile de préciser que les bruits de coups de feu se faisaient entendre. Étrangement, j'étais partagé entre l'envie de rejoindre le combat - sûrement l'adrénaline qui me faisait languir - ou de simplement m'inquiéter pour les mafieux, bien que certains ne me méritaient pas.

En pleine réflexion, j'apercevais du coin de l'œil l'un des policiers armés qui s'apprêtait à nous tirer dessus. Je ne contrôlai plus mon corps, pour ainsi dire : je m'étais immédiatement ruée devant Seokjin afin de le protéger, sans même peser le pour et le contre, car pour moi c'était une évidence. Je m'armais ensuite de mon pistolet dans un geste rapide et contrôlé avant de tirer sur l'ennemi en question avec une précision qui m'étonna moi-même. Je savais évidemment manier une arme, mais je ne pensais pas réussir parfaitement mon tir dans cette situation.

Je n'avais pas tiré sur un organe vital, le policier n'était donc pas mort. Mais le pauvre en sortira au pire des cas avec un membre paralysé.

Le policier, désormais inconscient et gisant au sol dans son propre sang, je me tournais précipitamment vers Seokjin. Je ne comprenais d'ailleurs pas ma réaction à cet instant.

- Tout va bien ? Demandais-je inquiète.

- Oui ne t'en fais pas. Merci de nous avoir sauvé. Me souriait-il chaleureusement.

Je lui souris en retour. Je regardai ensuite ce qui se passait du côté des autres.

Jungkook semblait s'en sortir et avait abattu ses ennemis à mains nues. De même pour Taehyung, qui était plus à l'aise avec une arme. Inutile de préciser que Jimin abattait chaque policier de la manière la plus cruelle et la plus propre qui soit. Un vrai tueur professionnel. Il utilisait un poignard et un revolver. Yoongi se débrouillait aussi avec une arme, mais je ne m'attardais pas trop sur son cas. Hoseok était resté en hauteur, tirant avec son sniper.

Quant au leader, il était éloigné des autres, isolé du vacarme. Je plissais les yeux, essayant de distinguer contre qui il se mesurait. Et-

Oh Seigneur.

Mes yeux s'écarquillèrent aussitôt. L'homme qui se battait contre Namjoon n'était autre que Moon Dae-ho, le directeur général de la police nationale. Mais qu'est-ce qu'il fichait là ?

J'eus automatiquement un mouvement de recul. Je ne voulais pas qu'il me voie. Je savais que s'il venait à m'apercevoir, il ferait mine de ne pas me connaître, mais voyez-vous, nous étions loin d'être amis pour ne pas dire que nous nous détestions.

Effectivement, j'aimais très peu de gens dans ce bas monde.

-♤♤♤-

- Pov de Namjoon, Corée.
Entrepôt d'Incheon -

Moon Dae-ho. J'avais déjà étudié son cas et nous avions eu plusieurs altercations dans le passé. C'était un excellent chef de police bien qu'il fût corrompu. Un ennemi de taille je dirais mais pas assez fort pour détruire Black Tears, malheureusement pour lui. Nous nous battions depuis à peu près une heure sans arrêt et Dae-ho était bien plus bavard que ce que je pensais.

- Eh bien, RM, on ne sait plus abattre ces ennemis ? Je commence à m'ennuyer, moi. Ricanait-il.

Pauvre imbécile. Je ne faisais que gagner du temps jusqu'à ce que les autres aient suffisamment dégagé la voie. Je ne faisais qu'occuper le plus fort d'entre eux, bien que j'aurais pu le tuer dès le début. Mais ce n'était pas le moment ; la mission avant tout.

- Je trouve ta réflexion étonnamment culottée. Vois-tu, j'essaie de te tuer depuis maintenant presque une heure tandis que toi, cela fait au moins cinq ans. lui souriais-je.

Dae-ho ne répondit pas. Il rigolait nerveusement.

- Je vais t'enlever l'envie de sourire une bonne fois pour toutes. Sais-tu comment nous avons réussi à te retrouver ? Tu te doutes bien qu'un génie de ton genre aurait élaboré un plan, un échange, que dis-je, un rendez-vous parfait, sans faille. Il fit une courte pause et ricana comme à son habitude. Eh bien, on m'a tout simplement prévenu.

Je fronçais les sourcils, ne comprenant pas où il voulait en venir. Il avait l'air d'apprécier ce moment.

- J'ai reçu un coup de fil me disant qu'un échange de stupéfiants se ferait ici, à l'entrepôt d'Incheon. C'est précisément grâce à cet appel que j'ai réussi à vous retrouver. Autrement, nous n'aurions jamais été au courant, tu t'en doutes bien.

- Il est vrai que je ne vous aurai jamais donné l'occasion d'apprendre ce qu'il se passait ici. répondis-je simplement, attendant la suite de son récit concernant ce mystérieux appel.

- Effectivement. Mais il te manque le détail le plus important. Il ricanait pour la énième fois ce qui ne tarda pas à m'énerver. C'était une jeune femme à l'appareil. Son nom était Koo Jyi-ha.

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