Chapitre 2

Lukas ! C'était mon prénom. C'était la seule chose que j'entendais. Mes amis qui m'appelaient. Je n'en revenais pas du tout. C'était tout bonnement impossible. Une coïncidence, pourquoi pas ? Deux personnes qui font un rêve similaire, je pouvais y croire. Ce qu'on a vécu, en revanche, c'était irréaliste.

J'étais obligé de m'accrocher à cette idée. C'était la seule explication qu'on avait. Scott, Parker, Mallaury et Coleen ont fait le même rêve que moi. Mais je ne voulais pas penser au fait que ce soit possible.
- On devrait aller au ciné, dit Parker. C'est l'heure.
- Non...

Je regardais mes amis. Un par un, de gauche à droite, je les visualisais. Ils étaient en ligne face à moi et je venais de leur dire non.
- Pourquoi ? demanda Scott. Tu devrais te réjouir de ce qu'on a fait cette nuit.

J'aurai dû, oui. J'ai juste préféré rentrer tandis que mes amis sont allés voir ce dernier film d'horreur. Je m'ennuyais chez moi. J'avais ce rêve en tête même si je l'ai désormais oublié. Je me souviens m'être posé tant de questions.

Toute la nuit, j'ai caressé mon chat. J'ai dormi aussi, rassurez-vous. J'avais cours le lendemain alors je n'avais pas vraiment le choix. Puis, je ne faisais pas ma crise de nerf, je n'en voulais pas à mes amis et j'étais encore amoureux de Mallaury. J'avais donc tout les arguments nécessaire pour me lever tôt.

Au réveil, j'ai décidé de me préparer. Il était 6 heures du matin. Ça fait tôt pour aller en cours à dix heures mais malheureusement, je ne savais pas le régler. De toute façon, ça me laissait le temps de regarder la télévision avant de partir ou bien de jouer un peu à ma console.

Je détestais jouer le matin, ça me faisait mettre une partie en suspend et je devais attendre une longue journée. Du coup, en général, je poursuivai ma série.

Lorsque je devais finir de me préparer, je prenais mon temps. Sans penser au fait que je suis rentré en abandonnant mes amis, j'enfilais mes chaussures. J'ai toujours trouvé ça ridicule. Mettre ses pieds dans un truc avec des lacets. Pourquoi gâcher autant d'argent pour ça ? Ce matin-là, j'ai eu ma réponse : mes lacets ont été déchirés. C'était pas mon chat, non. Même si je l'ai suspecté à cause de ses gros yeux, j'ai bien compris que c'était la qualité du coton qui laissait à désirer.

En enfilant mon sac sûrement trop serré pour moi, j'ai lâché un long et petit cri. À cet instant, mon chat me fixait. Quoi, je n'y peut rien ! C'est pour ça que je le tenais toujours à une main.
- Qu'est-ce que tu veux ? ai-je demandé à mon animal de compagnie en pleine toilette. Oui, c'est ça, lèche-toi les couilles.

Bon, c'était peut-être pas nécessaire de mentionner ça. J'ai donc ouvert ma porte à l'instant où j'allais sortir et à ce moment, j'ai vu celle que j'aimais. Était-ce une illusion ? Je me demandais pourquoi une fille aussi belle et que j'ai laissé tomber à la bibliothèque pouvait m'attendre. Puis, j'ai compris qu'elle était vraiment là lorsqu'elle m'a embrassé sur chaque joue. Elle avait bel et bien pris la peine de venir me voir.

Ensemble, tout en discutant, on est allés à la fac. On parlait de tout et de rien, j'avais plutôt l'impression qu'il n'y avait aucune gêne entre nous. Comme des amis...

Scott et Parker étaient déjà sur les lieux. Je ne m'attendais pas vraiment à ça mais mes amis m'ont sauté dessus. Pas pour me prendre la tête comme je l'imaginais mais pour me raconter leur rêve. Ils avaient recommencé. Je n'ai pas dormi très longtemps mais je me souviens de quelques détails et étrangement...
- J'en ai rêvé aussi.
- C'est super, Lukas ! Pourquoi tu fais ton rabat-joie ?
- Parce que je trouve ça bizarre. On est en licence de science, ça n'a rien de rationnelle. Normal que je m'inquiète, non ?

Et s'ils avaient raison ? Pourquoi on ne devrait pas en profiter ? Ça m'a tourmenté toute la journée. Je passais mon temps avec eux mais j'étais ailleurs. Ça n'avait cependant pas l'air de les déranger.

Le midi, on est allé manger à notre restaurant habituel. Notre table était libre. Tous assis, entre amis, on discutait de nos cours. Cette fois-ci, ils avaient réussi à attirer mon attention.
- Y a une soirée après les cours dans trois jours ! s'exclama Parker.
Il y avait des types qu'on détestait dans nos groupes. L'un d'eux venait de l'entendre.
- Tu n'iras nulle part, enfoiré.

Jack gifla mon pote en passant derrière lui. Il était gentil mais pas au point de se laisser faire. Je n'oublierais pas ce moment. Cet instant troublant. Cette scène qui, pendant un instant, m'a fait douté de mon ami... Était-ce toujours Parker ?

Il a planté son couteau dans le bras de celui qui l'avait cherché. On s'est fait virer de notre sanctuaire à cause de cet événement. Jack l'avait mérité, personne ne l'a caché. Seulement, la réaction un peu trop excessive de notre ami nous a trahis.

Le soleil se couchait et c'est là que tout à vraiment commencé. On était au bord de la mer. La vue était si belle. C'était le moment parfait pour avouer à Mallaury qu'elle me plaisait. Je ne savais pas si j'étais prêt à entendre sa réponse mais j'avais envie de lui en parler. Garder ce secret trop longtemps me donnait d'insupportables maux de ventre chaque jour.

J'avais des papillons dans les yeux et dans le ventre quand je la voyais mais c'était douloureux de penser que je n'avais peut-être aucune chance.
- Vous savez quoi ?
Lorsque je m'apprêtais à tout déballer, devant tout le monde, Parker leva sa main. Il était le plus proche de l'eau. Assis en tailleur, face au ciel orangé, il souriait. Je ne voyais pas son visage mais je le savais. Je connaissais mon meilleur ami par cœur, sans vouloir abuser du jeu de mot.

Coleen ouvrit son sac et saisit la bouteille d'alcool à l'intérieur. Elle se contenta de nous servir un petit verre chacun.
- Tu voulais dire quelque chose ? demanda Scott.
- Ouais, reprit Parker. Ce soir, on tente une nouvelle expérience.

Il se tourna, prit son verre et tendit sa main vers moi. Il souhaitait que je la lui prenne et que je la serre comme si on se faisait une promesse entre hommes.
- Arrête d'être sérieux et essaie avec nous. Cette nuit, on s'endort tous à minuit.
- Tu veux qu'on refasse un rêve commun ?

La douce voix de Mallaury m'a pincé le cœur. Plus je l'entendais parler et plus je craquais. C'était tellement impressionnant de parler à une fille. Tellement dur de pouvoir déballer ce qu'on a sur le cœur.
- Oui. On se lèvera à six heures, tous ensemble.
- C'est sûrement impossible, ajouta Coleen. Après tout, je ne sais même pas comment on fait.

J'ai alors proposé mon idée aux autres. Si la princesse que je convoitais acceptait d'essayer, je me devais de les accompagner. Après tout, il n'y avait aucun danger.

Si on essayait de tous se concentrer sur un lieu, on allait probablement tous rêver de cet endroit. On aurait alors pu nous y retrouver. La petite rousse et mon cher Scott étaient partant. Alors, on a décidé de tester mon plan.

Je ne parvenais pas à m'endormir au moment propice. C'était mon idée mais j'allais être le seul absent. Cette excitation et cette peur m'empêchaient de m'évader. Mes yeux étaient fermés. Il faisait tout noir.

Au moment où je sentais mon corps devenir lourd, quelque chose me réveilla. Ce connard de chat s'était décidé à miauler sans aucune raison. M'enfin, finalement, j'ai réussi à laisser mon âme s'envoler. J'étais enfin endormi.

On pourrait penser qu'un rêve peut s'oublier facilement, même s'il n'est pas important. Ce n'était pas la plus belle de toute mes nuits, loin de là. Pourtant, il y avait ce petit quelque chose de particulier... Je m'en souviendrais toujours.

Parker se trouvait devant moi, assis à notre table. Le restaurant était bondé de monde. Nos autres amis étaient également présents.
- Est-ce que... Ça a marché ? demanda Scott.
Le guerrier se leva, souriant et leva sa main afin que l'on tape dedans.
- Carrément mon pote !

On était fous. On était heureux. Un rêve lucide à plusieurs, c'était du jamais vu. On pouvait faire absolument tout ce qu'on voulait pendant six heures. Au début, j'avais du mal à y croire. C'était ce que je désirais et mon cerveau aurait pu me faire croire que mes amis étaient réellement conscient sans qu'ils le soient. Sauf que c'était bien arrivé. J'étais dans ce rêve avec eux. Mes anciens amis...

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top