Chapitre 8

Coleen et Parker nous surveillaient. Il était minuit et on allait retourner de l'autre côté.
- N'oubliez pas. Aucune bêtise. N'allez pas l'énerver. Soyez discrets.
- Je t'aime, Lukas.
Moi aussi ma fiancée. Je l'aimais tellement fort qu'il était hors de question que je baisse les bras. Je pensais que Parker avait tort et que j'étais faible mais après l'avoir entendu, j'ai compris.

J'avais ce truc en plus. Cette force en moi qui me faisait avancer. Cette ambition. Malgré la terreur, j'étais prêt à retourner dans cet endroit pour trouver un plan.
- On va faire un tas de chose pour vous réveiller. On verra ce qui marche le plus.
- Ensuite, reprit Parker, on attendra que le cauchemar revienne vous chercher. Là, on lui tendra une embuscade. Dans notre monde, il ne sera plus rien.

Ce n'était plus mon ami. Je le détestais. Pourtant, il avait un bon plan. J'étais fier de lui. Même si je savais que je n'allais jamais le pardonner, j'étais fier de voir qu'il changeait, lui aussi.
- Allez... Bonne nuit...

Mes yeux se sont fermés. Je me sentais observé alors ça ne m'a pas aidé à m'endormir. Puis Marcus prenait toute la place. Enfin, je l'ai rejoint au bout de quelques minutes seulement. On était de retour là-bas. De l'autre côté.

Musique, maestro ! Pardon... Musique, lumière multicolore, hurlements... On était à une soirée. Marcus et moi, face à un tas d'adolescentes en chaleur. Elles dansaient en sous-vêtements et j'en avais la gaule. Je sais, j'étais avec Coleen mais rien ne m'empêchait de regarder, hein ? C'était juste un rêve commun...

On s'est laissé aller. On avait promis de ne pas faire de connerie alors on a dansé avec les autres. Des mecs à la mezzanine de la villa vidaient des bouteilles entière d'alcool sur nous, les soutien-gorge des filles etaient trempés, c'était la folie. J'ai toujours rêvé de faire une soirée comme celle-ci. C'était parfait.
- Tu m'excusera mais j'ai un coup à tirer.

Marcus était aux anges. Je le voyais à son sourire. C'était la première fois qu'il allait s'amuser depuis un bail.
- Fais pas le con, alors. On se retrouve après.
Comment se réveiller, hein ? Je n'avais pas envie de partir d'ici. Les efforts des deux autres allaient être vains si on ne cherchait pas à fuir.

J'enquillais des litres et des litres d'alcool. J'étais complètement soûl. Aussi vrai que c'est irréaliste ! Le cauchemar essayait peut-être de me rendre fou. Je voyais double, je titubais et c'était sûrement son objectif. J'avais perdu Marcus de vue... J'étais la cible parfaite.

Je suis sorti vomir au niveau du parking. Il n'y avait personne. Si quelqu'un m'avait suivi, je pouvais être sûr que c'était un ennemi. Heureusement, j'étais seul et il ne m'est rien arrivé. J'ai juste vu quelques flashs. De la lumière dans le ciel. Comme des étoiles filantes.
- Parker, Coleen. C'est vous ?

J'essayais de les contacter afin d'établir un lien entre les mondes et me réveiller. Je ne voulais cependant pas laisser Marcus seul alors je suis retourné à la villa. De retour dans cet univers, je n'avais déjà plus envie de m'en aller. Elles étaient presque toutes à poil. Des filles s'embrassaient, c'était excitant. Des mecs aussi se roulaient des pelles mais je vous avoue que ça ne m'intéressait pas. De toute façon, j'avais un objectif. Retrouver Marcus dans cette putain de foule.

Je sais, il m'a dit qu'il était parti faire de vilaines choses avec cinq ou six filles mais les chambres étaient vides. Il avait dû finir. En fait, c'était même sûr. Je n'avais pas fait attention à l'heure mais il nous restais que vingt minutes avant de retourner dans le vrai monde. J'étais inquiet. Pourquoi le cauchemar nous a laissé nous amuser ?
- Merde...

Oui, je venais de réaliser quelque chose. Il avait dû s'en prendre à Marcus. J'imaginais déjà ma fiancée hurler de peur dans la chambre en le voyant se faire tuer.
- Ou alors, sourit Marcus, il ne peut rien nous arriver parce qu'on est surveillés.

Il n'a pas lu dans mes pensées, je vous rassure. Je l'ai retrouvé au dernier moment et je lui ai parlé de ma crainte.
- J'ai eu peur qu'il te soit arrivé un truc.
Et c'est là qu'il m'a répondu. Du coup, on est restés ensemble encore quelques minutes et on s'est retrouvé chez moi, à six heures.
- Encore une fois, on a échoué, soupira mon ami en se levant.

Parker était face à nous, les bras croisés. Coleen s'était endormie.
- Pas moyen de nous réveiller, hein ?
- Pourtant, on a essayé un tas de choses.

Ils nous ont pincés, jeté de l'eau au visage, frappés...
- On a aussi placé Carla entre vous deux pour qu'elle hurle dans vos oreilles mais rien n'a fonctionné.
- Fait chier.
Coleen ouvrit ses yeux et se mit à bailler avant de me sauter dans les bras. C'est là que Parker m'a dit quelque chose d'intéressant.
- Vers cinq heures, j'ai essayé de vous éblouir. J'ai allumé la torche de mon téléphone et j'ai ouvert vos paupières.
- Attends, j'ai peut-être vu ça. Des lumières dans le ciel.

Nous avions enfin trouvé une solution. Il fallait des lumières plus vives. Quelque chose qui devait nous réveiller à coup sûr. Alors, on a usé de tout nos moyens pour récupérer des sortes de lampadaires. Vous savez, les grosses ampoules rectangulaires comme chez les photographes.

Ça nous a pris du temps et coûté de l'argent mais nous avons réussis. On était prêt à passer notre dernière nuit là-bas. Évidemment, rien n'était gagné. Si la première partie fonctionnait, il fallait toujours espérer que le cauchemar sorte de sa dimension.

Qu'est-ce que ça fait d'être un bébé ? Carla avait sa tête plutôt lourde et elle n'était pas capable de la tenir. Lorsque je la portais, je devais être si prudent. Je ne voulais pas qu'elle se brise la nuque. Apparemment, les premiers jours, on est aveugle. Puis ça doit être terrible d'avoir besoin de communiquer et ne pas en être capable. C'est pour ça qu'un enfant pleure ? J'étais fasciné par elle. Je savais que c'était la fin. Je sentais qu'on allait y arriver. J'étais persuadé que j'allais enfin pouvoir m'occuper d'elle.

C'était le travail de Scott. Cet enfoiré m'a laissé gérer sa femme et sa fille. Quand je le rejoindrais là-haut, je l'engueulerais.
- Lukas...
- Parker...
- Viens avec moi. Allons faire un tour.
Il était intelligent, je le savais. Pourtant, il avait du mal à comprendre que je ne voulais plus de lui dans ma vie.

Mains dans les poches. Capuche sur la tête. Je marchais dans les rues de Time Square en sa compagnie.
- Tu sais, pour Mallaury...
- C'est pour ça que je fais un tour avec toi ?
- C'est elle qui m'a sauté dessus. Je t'ai balancé aux flics et je suis la pire des merdes pour avoir fait ça. Mais jamais je n'aurais osé te voler ta meuf.
- Pourtant, tu allais me faire enfermer. Tu pouvais bien me la prendre.

Il s'arrêta.
- J'ai eu des remords. C'est pas en baisant Mallaury que j'aurais pu me faire pardonner.
- Tu as une excuse pour Coleen ? Elle allait se suicider parce que vous l'avez laissé en enfer.

Il est temps que je vous dise ce qu'elle a vécu à ce moment. En fait, le cauchemar lui a montré de vilaines choses. La mort de Parker, la sienne, celle de son futur bébé et elle entendait Scott hurler.
- Le pire, c'est que quand elle agonisait, le ventre ouvert, elle se faisait violer.
- Attends... Je sais que c'est irrespectueux de faire comme si je m'en foutais et rassure-toi, ce n'est pas le cas.
- Qu'est-ce que tu veux, encore ?
- On est tous morts dans son rêve ? Pourquoi sommes-nous encore ici ?

C'était une illusion, bouffon ! T'es peut-être un peu plus bête que ce que je pensais. M'enfin, le soleil se couchait. On est rentrés de cette balade aussitôt. Marcus, pendant notre absence, est allé faire des courses. C'est lui qui a fait la cuisine.
- Parker, restes manger avec nous.

Coleen l'a invité... Ça me faisait chier mais même si je lui en voulait et qu'il n'était plus mon ami... Il y avait une bonne ambiance.

Bref, monsieur le psychologue. La séance est bientôt terminée alors je vais passer à la scène finale. Je vais vous raconter comment on a vaincu ce cauchemar et comment Marcus est mort...

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