& 35 ; L'amour d'un père

Le regard de Catarina passe de l'homme, certainement quinquagénaire, à son frère qui le fixe, la surprise se lisant aisément sur son visage. Robert Lightwood, voilà comment il s'est présenté, mais ça ne parle pas du tout à l'infirmière. Est-ce que ça devrait ?

Après quelques secondes, Magnus se reprend et se tourne vers elle.

— Catarina, je te présente Robert. C'est le père d'Alexander.

Catarina écarquille les yeux à son tour et Robert échappe un rire un peu amusé. Il s'attendait à surprendre Magnus par sa visite, après tout il est parti sans dire où, à personne. Il ne devait certainement pas s'attendre à voir arriver l'un d'eux, surtout après une année entière.

— Enchantée, répond-elle en souriant à son tour. Magnus, vous devriez aller au salon pour discuter.

L'indonésien regarde à nouveau sa sœur, son regard étant reparti vers Robert en l'entendant rire. Discuter ? Discuter. Avec Robert. Il ne sait pas trop s'il a envie de discuter. Enfin, bien sûr que oui, et il a déjà des tonnes de questions qui lui viennent en tête et qui l'empêchent presque de réfléchir à autre chose. Mais... il n'est pas certain de vouloir l'entendre. Il n'imagine pas qu'il puisse vouloir lui dire autre chose que des reproches. Son sourire ne peut être qu'un sourire de façade.

— Oui, dit-il après une bonne minute. Venez avec moi.

Il emmène Robert jusqu'au salon, que Madzie semble avoir déjà déserté pour retourner dans sa chambre. La pièce est vide. Il invite l'homme à s'installer sur le canapé et sent soudain sa gorge qui se serre.

— Est-ce que... vous voulez un café ? Demande-t-il en balbutiant.

— Oui, merci.

Le ton de Robert est doux, compréhensif. Ce n'est pas compliqué de voir que Magnus a besoin d'un moment pour se calmer et se remettre du choc de son arrivée soudaine. D'ailleurs, il s'enfuit presque jusqu'à la cuisine avant de s'appuyer contre le plan de travail.

— Tout va bien, Mags ? S'enquiert Catarina, à voix basse.

Il sursaute. Il ne l'avait pas entendue arriver. Il secoue la tête. Non, ça ne va pas, bien sûr que ça ne va pas. Il y a beaucoup trop d'émotions qui se mélangent et il ne sait pas comment réagir. L'angoisse l'empêche de respirer correctement. Il finit par s'accroupir par terre, le front appuyé contre le placard devant lui. Essaie de trouver une pensée stable, quelque chose à quoi te raccrocher.

— Pourquoi est-ce qu'il est venu ? Murmure-t-il. Qu'est-ce qu'il fait là ?

— Tu ne le sauras qu'en retournant dans le salon.

Et s'il était arrivé quelque chose ? À Alec ? Il sent les larmes lui monter aux yeux et Catarina comprend qu'il est au bord de la crise d'angoisse. Elle s'approche et le tourne vers elle. Elle passe une main maternelle sur ses joues, sans cesser de sourire.

— Plutôt que d'angoisser, va le voir, et écoute ce qu'il a à te dire.

Il inspire profondément et hoche la tête. Sa sœur prépare deux tasses de café puis, quand elles sont prêtes, il se relève pour les emmener au salon. Robert a enlevé son manteau et détaille la pièce d'un regard sérieux. Son expression s'adoucit quand il voit l'indonésien arriver. Magnus pose les tasses sur la table basse et s'assoit sur le fauteuil en face du canapé.

— E-est-ce qu'Alec est ici ? Ne peut-il s'empêcher de demander, les yeux rivés sur le liquide noir.

— Non. Et il ne sait pas non plus que je suis venu. Ça te rassure ?

Le plus jeune s'apprête à hocher la tête mais il arrête son geste. Il n'est pas certain que ça le rassure, à vrai dire. Une part de lui voudrait qu'Alec sache où il est. Une autre préfère qu'il l'ignore. À quoi cela servirait qu'il sache ?

Le sourire de Robert s'agrandit puis il soupire. Il s'avance un peu et attrape la tasse.

— Alors, comment vas-tu, fiston ?

Magnus hausse les sourcils. Surpris de la question et de cette façon de l'appeler. C'est sans doute la première fois que quelqu'un l'appelle comme ça. Même dans sa famille d'accueil, il n'était que « Magnus », tout comme Catarina d'ailleurs... Pas de diminutif, pas de surnom affectueux.

Mais il ne sait pas quoi répondre. Ce n'est pas une question banale, Robert veut une réponse sincère. Il soupire et prend sa tasse de café pour boire une gorgée.

— Bien. Bien, je crois.

C'est vrai que comparé à un an de ça, il va mieux. Et il ne peut quand même pas lui dire qu'Alec lui manque. C'est lui qui est parti, c'est de sa seule faute s'il est encore malheureux maintenant.

— Tu as l'air d'aller un peu mieux, admet Robert. Enfin, la dernière fois que je t'ai vu, tu paraissais presque parfaitement heureux, mais j'ai appris à voir certains signes, avec le temps.

— Comment ça ?

— Est-ce qu'Alec t'a déjà dit quel genre de métier j'exerce ?

L'indonésien fronce un peu les sourcils, essayant de se rappeler de ce détail. Parler des parents ne lui est jamais venu naturellement, et on peut le comprendre, mais quand Alec parlait des siens il écoutait toujours. Il faut dire que pour Alec, la famille est tout.

— Je crois qu'il m'a dit que vous êtes détective.

— Oui, c'est ça. Détective privé.

Oh. Voilà une précision qu'il n'avait pas. Il avait naïvement pensé, toutes ces années, qu'il était dans la police. Un détective privé, donc. Magnus commence à comprendre comment il peut se retrouver ici, dans le salon de sa sœur.

— Est-ce que j'ai été facile à retrouver ? Demande-t-il avec un léger sourire en coin.

— Pas vraiment, pourtant je suis très doué dans ce que je fais. Et puis Alec m'a dit tout ce qu'il sait sur toi.

Ces mots sont un électrochoc et Magnus lève des yeux apeurés vers Robert. Tout ? Comment ça « tout » ? La crise d'angoisse qu'il a réussi à éviter tout à l'heure revient, encore plus forte. Il repose sa tasse, le tintement de la cuillère à l'intérieur trahit le tremblement de ses mains.

— Magnus, du calme, reprend Robert, inquiet. Je ne te juge absolument pas. J'en ai vu d'autres toutes ces années, tu n'as aucune honte à éprouver devant moi. Ni devant personne.

— Pourquoi... Pourquoi est-ce qu'il vous a parlé de ça ?

— Je pense qu'il avait besoin de parler. J'ai réussi à le faire parler, mais il nous a fallu du temps pour y arriver.

La tristesse dans la voix de Robert est perceptible et le cœur de Magnus se serre. Il repense à son inquiétude pour Alec, il recommence à avoir peur qu'il lui soit arrivé quelque chose.

— Après ton départ, poursuit le quinquagénaire, il a changé. Maryse et moi n'avons pas tout de suite compris. On ne le voyait pas souvent et Isabelle et Jace ne le voyaient pas beaucoup non plus. Il s'est enfermé dans une routine qui l'empêchait de penser à toi et à ce qu'il ressentait. Le travail. Les bars. Et puis il a fini par venir à la maison, en pleine nuit, plusieurs mois plus tard. Il était en larmes, je ne l'avais jamais vu dans cet état auparavant. En tant que père, j'étais complètement déstabilisé.

L'indonésien se mord la lèvre et baisse les yeux. Il sent les larmes se presser à ses paupières. Savoir qu'Alec a souffert est une torture. Ce n'est pas pour ça qu'il est parti, même s'il savait que ça le blesserait. Il espérait qu'après plusieurs mois, il irait mieux. Pas encore plus mal.

Robert continue :

— Le lendemain, il nous a expliqué votre relation. Il nous a dit à quel point il t'aime et qu'il souffre que tu sois parti. Il n'est pas tout de suite entré dans les détails, il nous a seulement dit que tu ne pouvais plus rester à New York. J'ai questionné les autres mais ils sont restés muets, même si je savais qu'ils devaient être au courant de quelque chose. Ils ne voulaient pas qu'Alec leur en veuille, j'imagine. Et, maintenant que je sais, je comprends que ce n'était pas à eux de me le dire.

Le père de famille marque une pause, il reprend une gorgée de café. Il est bouleversé, évoquer la souffrance d'Alec est compliqué mais il est là pour une chose et il ne partira pas tant qu'il ne l'aura pas dite.

— C'est à Noël que j'ai réalisé à quel point il était heureux, quand tu étais là. En le voyant nous regarder, regarder Izzy, Simon et leur bébé, je me suis souvenu du Noël précédent et de la façon dont il te regardait, toi. Il semblait serein et comblé, comme s'il avait réussi à trouver quelqu'un avec qui il peut être lui-même. Et j'ai compris que ça ne passerait pas. Que sa mélancolie ne passerait pas.

Il s'interrompt en voyant Magnus passer une main sur son visage pour essuyer la larme qui lui a échappé. Robert soupire.

— C'est dans les semaines qui ont suivi que j'ai réussi à faire dire à Alec ce qu'il nous cachait, à sa mère et moi. Tout ce qui s'est passé pour toi durant les années qui ont suivi votre séparation. C'était ça que j'avais vu dans tes yeux, Magnus. Malgré la joie évidente que tu manifestais d'être avec nous, avec Alec, j'avais vu la détresse que tu ressentais d'avoir vécu tout ça. Il m'a dit que tu es parti pour réussir à sortir de ta dépression et que tu avais peur de lui faire du mal si tu ne te soignais pas. J'ai lutté pendant quelque temps avec l'envie de te chercher moi-même, j'avais peur que ce ne soit pas ma place. C'est Jace qui m'a décidé, quand il en est arrivé à la même conclusion que moi.

— Quelle... conclusion ?

— Alec a besoin de toi. Il aura toujours besoin de toi.

Cette fois, c'est Magnus qui exhale un soupir tremblant et il s'empêche de regarder Robert, luttant toujours contre ses larmes.

— Mais je ne suis pas venu ici pour te dire ça, enfin pas seulement. Et encore moins pour te culpabiliser. Magnus, tu sembles aller mieux. Je vois que tu es triste mais je pense que tu as pris la bonne décision en venant vivre auprès de ta famille pour guérir. Et je me suis rendu compte de quelque chose, en faisant mes recherches. Alec m'avait encore caché un détail.

— Qu'est-ce qu'il vous a caché ?

— Ton père. Il ne m'a pas dit qui est ton père. En te cherchant, j'ai retrouvé ta famille d'accueil. J'espérais qu'ils sachent où était parti vivre ta sœur. Ils ne savaient rien. Et je pèse mes mots en disant qu'ils ne savaient rien. Ils n'ont pas été capable de me dire comment vous étiez, à l'adolescence. Ils ne m'ont dit que ce que je savais déjà, que tu as perdu ta mère très jeune et qu'elle était ta seule famille connue.

Magnus hoche la tête. Il n'est pas surpris que sa famille d'accueil n'ait été d'aucun secours. Ils ont sûrement même oublié à quoi il ressemblait, tout comme sa sœur.

— J'ai retrouvé le détective que tu avais engagé, il y a dix ans, pour retrouver ton géniteur. Je crois que cet idiot a signé la même clause que toi et il n'a rien voulu me dire. Mais ça ne m'a pas empêché de mettre la main sur ton père et de le rencontrer. J'ai rarement passé un moment aussi désagréable, je te l'avoue.

Il rit doucement, Magnus aussi. Rencontrer le père de Magnus a été difficile quoique très révélateur. Mais pas autant que la conversation qu'il a pu avoir avec sa secrétaire de très longue date par la suite. Elle se souvenait de Magnus. Il faut dire que voir l'enfant illégitime de son patron débarquer, deux fois, ça marque. Elle lui a rapporté avoir entendu l'homme crier à son propre fils qu'il était une honte, un dégénéré et que sa mère n'était qu'une traînée qu'il avait vite oubliée. Pour lui, ce fils ne valait même pas la peine d'être évoqué, c'était un caillou dans sa chaussure dont il avait fini par se débarrasser grâce à son argent. Comme quoi, c'était bien un parasite. Robert avait eu envie de retourner voir cet homme pour le frapper. Comment peut-on penser qu'il est normal de traiter son enfant comme ça ? Lui-même se sait privilégié, il a eu la chance de naître dans une famille aisée, tout comme ses enfants, mais ce n'est pas ça qui les rend spéciaux. Tout le monde n'a pas la même chance et Magnus en a manqué pendant longtemps.

— Donc vous savez ce qu'il m'a fait signer, souffle Magnus, un peu surpris. J'ai été naïf de croire qu'il me laisserait une chance.

— Et il aurait dû te la laisser.

L'asiatique hausse doucement les épaules. Malgré le traitement et la thérapie, l'image qu'il a de lui-même n'est toujours pas la meilleure. Avec son passé, il n'est pas choqué que son père l'ait rejeté. Sur le moment, oui, bien sûr, mais en y réfléchissant...

Un silence s'installe, pendant qu'ils boivent leur café et que Magnus laisse aller ses pensées sans parvenir à en fixer une. Il finit par secouer doucement la tête.

— Le bébé d'Izzy et Simon... Comment il est ?

Le sourire revient sur le visage de Robert qui sort son portefeuille de sa poche.

— Tu veux voir une photo ?

— Oui, je veux bien !

Il ouvre le portefeuille et en sort un carré de papier glacé qu'il tend à Magnus. L'indonésien le prend délicatement et son regard se pose sur la petite famille. Le couple et l'enfant, dans les bras de sa mère. C'est un adorable mélange de ses deux parents et Magnus ne peut retenir un immense sourire. Ils sont adorables.

— C'est un garçon ou une fille ? Demande-t-il en relevant les yeux vers Robert.

— Un garçon. Il s'appelle Max.

— Il est magnifique.

Il rend la photo au grand-père qui paraît si fier et puis il se souvient d'un détail.

— Vous avez dit être venu pour me dire quelque chose. Qu'est-ce que c'est ?

— Ah, oui.

Robert prend le temps de ranger son portefeuille dans sa poche puis il regarde Magnus dans les yeux. Sur son visage, une expression que Magnus n'arrive pas à déchiffrer.

— Pendant ces dernières semaines passées à te chercher, à ressasser ce que j'ai appris sur toi et après avoir fait face à cet homme détestable qu'est ton père biologique, j'ai réalisé que tu as passé des années à chercher ta place, sans la trouver. Tu as été rejeté, trop souvent, et tu as vécu des choses que personne ne devrait jamais avoir à vivre. Je sais que tu as sans doute l'impression que tu as fui, que tu as abandonné ceux qui tenaient à toi ou que tu mérites qu'on ne te laisse pas de seconde chance. Mais tu te trompes. Je suis fier de toi, Magnus. Je suis fier de la façon dont tu te bats, dont tu as voulu protéger mon fils de ta propre douleur et ce malgré vos sentiments réciproques. Certes, ça n'a pas été facile pour lui et ça ne l'est toujours pas, mais je n'ai aucun doute quant au fait que ça a été aussi difficile pour toi, sans doute plus encore.

Une nouvelle larme roule sur le visage de l'indonésien qui détourne les yeux, tiraillé par de nombreuses émotions.

— Je ne sais pas si tu as prévu de revenir à New York et je ne te le demande pas, tu es le seul à savoir ce qui est bon pour toi et à être capable de prendre ce genre de décision. Mais je veux que tu t'accordes le droit d'être heureux, il le faut. C'est ça que tu mérites, d'être heureux et entouré par des gens qui t'aiment et que tu aimes. Et nous aussi, on t'aime. Alec, bien sûr, mais aussi Izzy, Jace, Clary, Simon, Maryse et moi. Tu fais partie de notre famille. Et quoi qu'il arrive, quoi que tu décides de faire, je t'aimerai comme un père doit le faire.

Devant le mutisme de Magnus, Robert sourit et se lève. Il s'approche de lui et pose une main sur son épaule pour attirer son attention.

— Je voudrais que tu me promettes une chose, s'il te plaît.

— O-oui, laquelle ? Balbutie Magnus, bouleversé.

— Promets-moi de toujours faire ce qu'il y a de mieux pour toi, peu importe ce que les autres en pensent. D'accord ?

À court de mots, Magnus hoche la tête et Robert se penche vers lui pour le prendre dans ses bras. Étreint par un étrange soulagement, il ferme les yeux. Oui c'est étrange et les mots de Robert semblent avoir trouvé une véritable résonance dans son esprit, comme s'il venait de combler un besoin inconscient.

Quelques minutes plus tard, Robert s'en va. Catarina, qui a écouté la conversation depuis la cuisine, regarde Magnus la rejoindre. Un sourire un peu triste étire ses lèvres.

— Alors, lui, il a le droit de tout savoir et pas moi ? Dit-elle, d'un ton qu'elle veut léger.

— Je suis désolé, Cat.

Magnus soupire, il se rend compte qu'il aurait dû être honnête avec elle. Il avait eu peur qu'elle lui tourne le dos, qu'elle le déteste. Mais peut-être que ça n'arrivera pas, quoi qu'il dise.

Il prend sur lui, alors, et raconte à sa soeur la raison qui l'a poussé à vouloir se suicider. Il lui raconte les mois passés à vivre dans l'angoisse la plus totale concernant son avenir. Quand il a fini, elle retient difficilement ses larmes.

— Mais quel idiot ! S'exclame-t-elle en passant une main sur ses yeux. Tu ne me connais pas mieux que ça ?

— J'ai eu peur que tu me détestes.

Et que, elle aussi, elle le rejette.

— Je suis tellement désolée que tu aies eu à vivre tout ça. Tu es vraiment fort, Magnus, pour avoir réussi à continuer malgré tout.

— ... j'ai essayé de me suicider, Cat.

— Oui, mais tu t'es remis. Regarde-toi maintenant ! Tu n'es plus le même que quand tu es arrivé.

Elle se lève pour aller jeter un œil au plat dans le four.

— Tu sais, continue-t-elle sans se retourner. J'ai entendu ce qu'il t'a dit. Je pense que tu devrais retourner à New York.

— Cat, je... Je suis pas certain d'être prêt.

Elle se retourne finalement et secoue la tête en soupirant. Elle s'approche et prend ses mains.

— Tu n'es pas obligé d'y aller tout de suite. Mais réfléchis-y. Ce n'est pas parce que tu y retournes que tu nous perdras. Je sais que ça te fait peur. Mais tu peux faire partie de cette famille et de celle d'Alec. Ce n'est pas un choix. Tu peux avoir les deux, Mags.

Il sourit, amusé d'avoir été percé à jour, une nouvelle fois. Décidément, il est devenu beaucoup trop transparent.

— Je vais y réfléchir, d'accord.

Le soir venu, le sommeil le fuit. Un poids sur ses épaules a disparu et il commence à penser sérieusement à la possibilité de retourner vivre à New York. Jusque là, il avait espéré autant que craint qu'Alec ait tourné la page, qu'il soit tombé amoureux d'un autre. Mais si ce n'est pas le cas. S'il l'attend toujours malgré qu'il lui ait dit de ne pas le faire, est-ce qu'il doit y aller ?

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