& 25 ; Des présents du passé

Étonnamment, le retour des deux hommes est passé inaperçu, Maryse et Robert étaient en train de raconter une énième anecdote de voyage à leurs enfants. Bon, presque inaperçu, parce que Magnus a reçu un léger coup de coude de sa voisine de droite. Aussitôt, il a rougi et baissé le nez sur son assiette.

Une heure plus tard, Izzy et Simon invitent la famille à retourner dans le salon. Jace et Alec poussent vite leur sœur, Clary et Magnus en dehors de la salle à manger pour s'occuper de débarrasser avec leur beau-frère. Quand l'aîné arrive à son tour dans le salon après avoir fait sa part et laissé aux deux autres le soin de trouver comment agencer toute la vaisselle sale dans le lave-vaisselle, il ne trouve pas Magnus. Surprenant son regard, Clary fait un léger signe de tête pour lui indiquer la porte vitrée qui donne sur la terrasse. Il aperçoit, en effet, son amant accoudé à la balustrade sans même avoir pensé à prendre son manteau.

Il attrape une couverture posée sur un fauteuil et, au moment où il ouvre la porte, il le voit ranger son portable dans sa poche. Il sent immédiatement le monstre se réveiller et serre les dents. Il ne sait pas pourquoi, mais il est persuadé que Magnus vient d'envoyer un message à quelqu'un. Et il a l'air de vouloir le cacher. Est-ce qu'il n'a pas rangé son portable un peu trop précipitamment ? Il ferme les yeux une seconde et soupire. Non, il ne l'a pas rangé précipitamment. On dirait qu'il n'a même pas entendu Alec arriver. Le brun se racle la gorge et son amant se retourne vers lui avec un sourire. Il n'y a aucune culpabilité sur son visage, il ne cache rien. Alec est curieux, mais il ne demandera pas, il se connaît, ça pourrait vite dégénérer. Et il ne veut pas se disputer avec Magnus, ce soir.

— Qu'est-ce que tu fais dehors, tout seul ? Demande-t-il en venant s'adosser à côté de lui.

— Je voulais prendre un peu l'air. Ça faisait une éternité que j'avais pas autant mangé ! Et puis il fait bon ce soir...

Alec rit en même temps que Magnus. Son regard est attiré par l'intérieur, d'où Izzy les regarde, elle se détourne vite en souriant.

— Tu as peut-être bu un peu trop de vin à table, parce qu'il fait très froid.

Le plus jeune se retourne et dépose la couverture sur les épaules de l'indonésien ainsi que sur les siennes, les obligeant à se tenir l'un contre l'autre.

— D'accord, il ne fait pas si chaud. J'ai peut-être, effectivement, bu trop de vin.

Il passe une main dans ses cheveux avant de la reposer sur la balustrade, puis il la glisse lentement vers celle d'Alec, en se mordant la lèvre. Mais ils sont cachés, après tout. Un peu surpris, le brun entrelace néanmoins ses doigts à ceux de Magnus, un sourire étire sa bouche.

— J'aurais voulu que notre premier Noël ensemble ressemble à ça, murmure l'asiatique en regardant devant lui. Camille avait demandé à son copain de venir pour l'aider. Au dernier moment, il a annulé alors je l'ai aidée pour qu'elle ne soit pas trop dépassée et que... qu'elle sache qu'elle pouvait compter sur moi.

Alec l'observe en repensant à ce fameux Noël, il était tellement en colère contre lui pour avoir passé tout son temps à courir partout. Pourquoi est-ce qu'il ne le lui a pas simplement expliqué ? Il aurait compris... Enfin peut-être. Ou peut-être pas, en fait.

— J'aurais aussi aimé que tu passes plus de temps avec moi, à ce moment-là, avoue-t-il.

— Je suis désolé, Alexander.

— Non, ne t'excuse pas d'avoir été un bon ami pour Camille. Elle en avait besoin.

Magnus garde les yeux vers les rues de New York, il n'ose pas regarder Alec, parce qu'il n'arrive pas à savoir ce qui transparaît dans sa voix. Il n'a pas l'air en colère. Et c'est sûrement la première fois qu'il ne s'énerve pas quand ils parlent de Camille. Mais peut-être que sur son visage, il verrait sa colère, sa fureur et il ne le veut pas.

— Il y avait du monde, elle n'aurait pas pu tout gérer seule, continue Alec après une seconde de réflexion. J'imagine que j'aurais pu faire un effort. Après tout, elle m'a invité alors qu'elle me détestait.

— Tu crois que..? Mais elle t'adorait !

L'indonésien se retourne enfin vers son amant, les sourcils légèrement froncés. D'où est-ce qu'il tient que Camille le détestait ? Bien sûr, elle était parfois en colère contre lui, quand Magnus et lui se disputaient, quand il blessait Magnus avec ses crises de jalousie. Mais elle espérait qu'il se rendrait un jour compte des sentiments que Magnus avait pour lui. Et heureusement elle ne saura jamais que, parce que Magnus l'avait choisie elle, sans doute une fois de trop, Alec est parti.

Ils se sondent quelques instants, Alec ne sait même pas quoi dire. Comment ça, elle l'adorait ? Elle s'incrustait toujours aux pires moments et elle invitait toujours Magnus à sortir quand Alec le faisait aussi. Il secoue la tête, incapable d'admettre que son jugement était biaisé à l'époque et qu'avec le temps il n'a retenu que les moments où il avait l'impression qu'elle s'interposait. Oubliant tous ceux où elle poussait Magnus vers lui, où elle les encourageait à aller danser juste tous les deux parce qu'elle avait soi-disant mal aux pieds ou trop bu. Et sans savoir qu'à chaque fois qu'elle les interrompait, c'était pour sauver Magnus de ses bégaiements ou pour qu'il ne dévoile pas des sentiments qu'il pensait à sens unique et qu'il avait trop peur d'avouer.

Il ouvre la bouche pour répondre mais la porte s'ouvre à nouveau derrière eux. Leurs mains se séparent promptement et ils se retournent pour voir Jace.

— Bon alors les am... am... les amis... Vous venez ?

C'était tellement tentant de les appeler « les amoureux » que ça lui a presque échappé. Décidément, sa sœur et ses idées folles ont une très mauvaise influence sur lui. Le blond retient un soupir et sourit au couple, attendant leur réponse.

— Oui, on arrive.

Attendant quelques secondes pour voir s'il allait rentrer et les laisser finir leur conversation, Alec finit par comprendre que, non, il ne compte pas les laisser seuls plus longtemps. Il reprend la couverture et la plie grossièrement alors que Magnus rentre en premier. Son regard s'attarde sur ses fesses parfaites, parfaitement moulées dans son pantalon noir. Jace pouffe de rire en le voyant faire.

— Quoi ? Râle l'aîné.

— Oh. Non, rien.

Ils rentrent finalement et rejoignent les autres sur les canapés. Contrairement au début de soirée, Alec s'assoit à côté de Magnus. Vu les regards de son frère et de sa sœur, de toute façon, il va se faire charrier, alors autant être à côté de son amant.

— Bon, on mangera le dessert plus tard, dit Simon. Mais on s'est dit que ce serait sympa de boire du lait de poule avec les biscuits qu'a apporté Magnus.

Magnus remarque qu'à côté du plateau chargé des verres, il y a la boîte contenant ses biscuits. Maryse attrape un gâteau et en croque un morceau avant de pousser une exclamation ravie.

— Ils sont délicieux ! Où est-ce que tu as déniché ces merveilles ?

— Maman, c'est Magnus qui les a fait, lui explique Alec.

— Vraiment ?

Elle ouvre des yeux ronds alors que, comme à son habitude, Magnus se sent rougir, il hoche faiblement la tête. Robert puis les autres se servent. La mère de famille s'étonne de voir Alec en prendre un aussi. Et si, l'espace d'un instant, elle se dit que c'est seulement pour faire plaisir à son ami, elle remarque vite qu'il semble vraiment aimer le gâteau.

— Depuis quand tu manges des gâteaux, toi ? S'étonne-t-elle.

— Apparemment, il adore tout ce que fait Magnus, répond Izzy avec un grand sourire.

Jace, Clary et Simon pouffent de rire et Alec la fusille du regard, les joues cramoisies. La garce.

— Quoi ? Je parlais de ses gâteaux.

Une main sur son visage, Magnus fait de son mieux pour ne pas se mettre à rire. Mais il va sûrement la tuer avant la fin de la soirée. Pour se reprendre, la belle brune explique à ses parents que depuis quelque temps, ils vendent ses gâteaux au café et qu'ils ont beaucoup de succès.

— Il va falloir qu'on vienne vous voir régulièrement alors ! Lance Robert.

Le regard soudain alarmé de l'asiatique se fixe dans celui d'Izzy puis de Clary. C'est la rouquine qui comprend la première que, non, laisser les Lightwood venir au café en ce moment n'est pas une bonne idée.

— Oh, mais ils partent très vite. Généralement, à 10h, il n'y en a déjà plus !

— C'est dommage, se désole Maryse. Tu veux dire qu'on va devoir attendre Noël prochain pour en remanger ? Impossible !

— J'en cuisinerai rien que pour vous, si vous voulez, répond Magnus en riant.

Les enfants se mettent à rire à leur tour devant l'air réjoui de leur mère. Jace attrape finalement son verre. Mais après avoir bu une première gorgée, il se met à tousser.

— Oh bordel ! Simon, mais t'as vidé combien de bouteilles de rhum là-dedans !

— Mais c'est pas moi qui l'ai préparé, c'est Izzy. Elle m'a dit qu'avec sa recette...

Il ne termine même pas sa phrase, les têtes se tournent vers Izzy qui hausse simplement les épaules.

— Je l'ai fait au jugé vu que je ne pouvais pas goûter.

— Mais t'es folle ! Tu peux flamber des trucs avec ça !

Malgré ses grimaces, Jace avale une nouvelle gorgée de lait de poule. Son frère l'imite et souffle doucement.

— Ok, Izzy, éloigne-toi de la cuisine à partir de maintenant.

— Mais.. !

La jeune femme fronce les sourcils et se jette sur l'indonésien qui, emporté en arrière, se retrouve allongé avec elle sur les jambes d'Alec.

— Tu vois comme ils sont méchants avec moi ! Se lamente-t-elle.

Il se met à rire en caressant les cheveux de son amie.

— Il reste de quoi en refaire ? Lui demande-t-il.

Elle hoche la tête en essuyant la larme qui menaçait de couler puis ils se redressent tous les deux. Il la suit jusqu'à la cuisine en emportant le plateau où tout le monde a reposé son verre. La future maman boude un peu quand ils se retrouvent dans la cuisine, mais elle n'est pas mécontente de se retrouver seule avec son ami. Elle va enfin pouvoir le taquiner.

— Alors, ta chemise a fini par sécher, commence-t-elle alors qu'il commence sa préparation.

— Euh... oui. Avec le sèche-linge, ça a été assez rapide.

— Hm-hm... Et ça fait du bruit le sèche-linge... mais pas assez.

Il lâche le fouet métallique dans le saladier, levant un regard horrifié vers Izzy qui éclate de rire. Magnus commence à paniquer. Comment ça « pas assez » ? Comment auraient-ils pu être entendus alors qu'ils n'auraient pas pu être plus silencieux ?

— Je... Je plaisante, parvient finalement à articuler Izzy. Si tu voyais ta tête !

Soulagé, l'asiatique soupire longuement pour se calmer. Ça aurait été tellement gênant, même si... Même si visiblement, au moins Izzy a compris pourquoi ils se sont éclipsés. Et si elle a compris, elle n'est peut-être pas la seule.

— Je vais te tuer, tu le sais ça ? Lui lance-t-il en se remettant au travail.

— Mais non, tu m'adores. Peut-être pas autant que mon frère, mais quand même.

— Je sais où tu veux en venir. Arrête tout de suite.

Malgré tout, elle garde son sourire et aide un peu Magnus pour préparer le lait de poule. Ils sont en train de discuter devant la cuisinière pendant que le lait chauffe quand ils sont rejoints par Simon et Alec.

— Maman a suggéré qu'on passe au dessert puisqu'on ne va pas pouvoir boire le lait de poule tout de suite.

Le brun adresse un sourire gentiment moqueur à sa sœur auquel elle répond en tirant la langue. Les deux hommes attrapent ensuite les tartes dans le réfrigérateur. Izzy s'approche de son amoureux pendant qu'il sort un couteau pour couper la première tarte. Elle se hisse sur la pointe des pieds et dépose un baiser sur sa nuque, ce qui fait sourire le jeune homme qui se tourne pour la regarder avec amour. Il passe un bras autour de sa taille pour déposer un baiser sur ses lèvres. Alec s'éloigne de toute cette mièvrerie et va s'appuyer contre le mur à côté de Magnus. Le plus âgé lève les yeux vers lui et sourit en voyant son air agacé.

— Pourquoi tu fais cette tête ?

— Ils roucoulent...

Le sourire sur les lèvres de Magnus s'étire encore et il se retient de justesse de lui dire qu'il le trouve très mignon en grand frère protecteur. Au lieu de ça, il baisse les yeux sur la cuisinière et coupe le feu sous la casserole de lait frémissant.

— Ils sont mariés, lui fait-il remarquer.

— C'est ma petite sœur.

— Ils vont avoir un bébé.

— On peut pas discuter avec toi, râle le brun en détournant la tête.

L'indonésien éclate de rire et retourne vers le plan de travail où sont les deux époux, trop pris par leurs mamours pour les avoir entendus. Il termine de mélanger les ingrédients puis, après avoir séparé la préparation dans deux récipients, ajoute du rhum dans l'un d'eux. Izzy se charge ensuite de mettre le tout au réfrigérateur.

Une fois les tartes découpées, ils retournent au salon avec des assiettes à dessert et Clary assure le service. Jace, quant à lui, s'est rapproché du sapin, lorgnant sur les paquets cadeaux comme un gamin impatient.

— On devrait peut-être ouvrir les cadeaux avant que Jace ne se torde le cou à force de les regarder, lance Simon en se mettant à rire.

Tout le monde acquiesce, Jace fait même fi de la boutade, trop heureux de voir sa compagne découvrir ce qu'il lui a offert. Autour du sapin, les cadeaux s'ouvrent petit à petit, suivis à chaque fois par des embrassades. Profitant que les autres sont concentrés sur leurs présents, Magnus et Alec se tournent l'un vers l'autre, chacun avec une boîte dans les mains. Quand leurs regards se croisent, ils échappent un rire un peu gêné, surpris d'avoir agi en même temps. L'indonésien réagit le premier et tend son cadeau à Alec qui le prend après avoir reposé le sien sur le canapé derrière lui, résigné à devoir attendre encore quelques instants.

Le brun ouvre doucement la boîte, tirant sur le ruban noir qui la décorait. À l'intérieur, deux billets pour un concert de Sam Smith. Son visage se fige dans une expression de surprise quelques secondes puis un immense sourire se glisse sur ses lèvres. Et finalement son corps bouge tout seul, il passe ses bras autour de la taille de Magnus pour l'attirer contre lui, oubliant sa famille autour d'eux. Il enfouit son visage dans son cou en le remerciant.

— Cette fois, tu vas pouvoir y aller.

Le brun se redresse pour lancer un regard étonné à Magnus. Sa phrase n'a pas de sens. Enfin, oui. Mais comment sait-il ? Il n'a pas le temps de demander, Maryse pose sa question en premier.

— Comment ça « cette fois » ?

Les deux amants se tournent vers le reste du groupe qui les observe, étonnés par le comportement d'Alec. Enfin pas tant parce qu'il a enlacé Magnus, mais plutôt parce qu'il a osé le faire devant eux. Magnus s'écarte et passe une main sur sa nuque.

— Il y a 8 ans, il avait déjà prévu d'aller à un concert de cet artiste avec des amis.

— Tu n'étais pas censé le savoir, Mags, soupire doucement Alec.

— Aaron et Emily en ont parlé devant moi, au café, quelque temps après. Ils ne savaient pas que tu ne m'avais rien dit et quand ils ont dit la date, j'ai compris que c'était de ma faute si tu l'as raté.

De sa faute ? Alec secoue la tête. D'accord, il était impatient d'aller à ce concert à l'époque mais Magnus avait eu besoin de lui, jamais il n'aurait pu refuser de l'accompagner à Chicago. Il ne lui avait pas dit qu'il avait déjà quelque chose de prévu parce qu'il savait qu'il aurait changé d'avis et, potentiellement, demandé à Camille. Mais il voulait ces deux jours, tous les deux, loin de tous ceux qu'ils connaissaient et qui pouvaient les déranger. Et depuis tout ce temps, il ignorait que Magnus l'avait appris et qu'il avait dû s'en vouloir.

— Il n'y a aucune faute là-dedans, Mags. J'ai fait le choix de venir avec toi et... Je ne l'ai jamais regretté.

À ces mots lourds de sens pour eux, Magnus pique un fard. Alec ne regrettait pas de l'avoir accompagné, il ne regrettait pas non plus ce qu'ils avaient fait au motel.

— On peut savoir ce qui s'est passé à cette fameuse date ? Questionne Jace, intrigué.

Bizarrement, tout ce qu'il obtient c'est un coup de coude de Clary. Les filles ont compris que ce qui s'est passé est intime, aucune chance qu'ils en parlent maintenant.

Pour changer de sujet, Alec pose ses billets sur la table basse et reprend le cadeau qu'il a acheté pour l'asiatique. Magnus reçoit la boîte dans ses mains et se rend compte qu'il s'agit d'un écrin. Sous le regard de son amant, il l'ouvre et y découvre un bracelet fait de perles noires, au milieu desquelles brille une perle blanche.

— Alexander, il est superbe.

C'est exactement le genre de bracelet qu'il portait avant. Avant de devoir cacher sa peau. Son cœur s'affole d'angoisse quand Alec prend le bijou dans la boîte et l'ouvre.

— Je peux ? Demande-t-il en prenant la main gauche de Magnus.

Pendant un instant, l'indonésien a peur qu'Alec enlève son bracelet de cuir, mais il se contente de mettre les perles par-dessus. Il aurait pu le mettre à son autre poignet et quand ils se regardent, ils se comprennent. Alec sait que Magnus se sert du bracelet pour cacher quelque chose. Mais il n'ajoute rien, laissant ses doigts caresser le cuir et les lanières rouges.

— Merci, souffle l'indonésien.

Ils ne se lâchent pas du regard et, à nouveau, ils se comprennent. Merci pour le bracelet. Merci d'être patient et de ne pas poser de question.

Aux alentours d'une heure du matin, Maryse et Robert décident de partir. Les au revoir se font dans l'entrée. Le patriarche serre la main de Magnus en lui offrant un sourire chaleureux avant de se tourner pour prendre ses fils dans ses bras et quand l'indonésien se retourne, il se retrouve dans ceux de Maryse.

— Merci pour tout ce que tu as fait, commence-t-elle. Pour Izzy, la dernière fois.

Le tenant par les épaules, elle s'écarte de lui et continue, attirant l'attention de ses enfants.

— C'était brave, surtout si tu n'oses plus conduire. J'espère que tu t'en remettras.

Elle lui caresse gentiment la joue, d'un geste maternel, mais Magnus se fige. Heureusement, le seul à s'en rendre compte c'est Alec, le seul à savoir ce qui s'est passé exactement pour qu'il ne conduise plus. La mort de Camille qu'il pense avoir provoquée. Le brun pose son bras sur les épaules de sa mère et dépose un baiser sur sa tempe, laissant le temps à Magnus de se reprendre. Les parents partent quelques minutes plus tard.

Alors que les autres retournent au salon, Alec aperçoit la branche de gui accrochée au plafond et dont sa sœur lui a parlé, plus tôt. Il attrape le bras de Magnus et la lui montre silencieusement. L'asiatique hausse les sourcils, un peu surpris, mais il n'a pas le temps de réfléchir davantage qu'Alec capture sa bouche. Leur baiser vibre du grognement satisfait du plus jeune quand il parvient à glisser sa langue entre les lèvres de son amant. La sensation de bien-être qui les enveloppe leur fait un peu oublier les minutes qui passent. Ils reviennent sur terre quand Clary les appelle.

Le groupe d'amis passe les heures qui suivent à discuter et rire, à prévoir le nouvel An qu'ils doivent passer au Hunter's Moon. Quand Jace et Clary se lèvent, annonçant qu'ils partent, Alec somnole sur l'épaule de Magnus.

— Vous pouvez dormir ici, dit Simon à l'indonésien. Il y a une chambre d'ami.

— Merci. Je pense même pas réussir à le réveiller assez pour qu'il monte.

Ils se mettent à rire. Le couple part puis Magnus essaie de réveiller Alec. En vain, malheureusement, puisque le jeune homme s'est allongé de tout son long sur le canapé bleu, le temps que les autres se disent au revoir dans l'entrée. Magnus monte donc à l'étage en même temps que Simon et Izzy qui lui désignent la chambre d'ami. Il leur souhaite une bonne nuit.

Une fois seul, il soupire. Ses gestes sont lents alors qu'il se déshabille avant de se glisser sous la couette épaisse. Seul, il n'a personne pour le distraire de ses pensées. Les rumeurs. L'accident. Camille. Il passe une main sur son visage, luttant contre ses larmes. Il sent sa gorge qui se serre et l'angoisse grandir. Non, pourquoi maintenant ? Tout va bien. Pourquoi maintenant ? La soirée a été parfaite, un Noël parfait. Pour une fois, il aurait voulu ne pas penser à elle. Simplement se réjouir. Il essuie sa joue, énervé contre lui-même, et des coups sur la porte le font sursauter. Il se redresse et la porte s'entrouvre sur la silhouette d'Alec.

— Tu ne dors pas ? Lui demande le brun.

— Non, pas encore.

— Ça t'embête si je... si je dors avec toi ?

— Non, bien sûr.

Il sent la crise d'angoisse s'envoler alors qu'Alec s'approche et se déshabille. Dès qu'il est sous la couette avec lui, l'indonésien s'approche et se blottit contre son torse.

— Eh ça va ? Demande aussitôt Alec.

— Oui, mais je n'avais pas envie de dormir tout seul.

Alec resserre son étreinte et lui donne un baiser tendre avant de se rendormir. Pendant quelques minutes, Magnus se sent bien, puis ses pensées divaguent à nouveau et il doit encore lutter contre ses larmes.

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