& 17 ; Les pires secrets

Magnus n'a pas dormi de la nuit. Franchement, comment aurait-il pu trouver le sommeil ? Pas plus qu'il n'a pu trouver le courage de répondre à Clary. Ou d'envoyer un message à Alec. Pourtant l'envie lui a brûlé les doigts toute la nuit. Combien de fois a-t-il, assis sur son canapé, commencé à rédiger des messages pour ensuite les effacer ? Et s'il a peur de la réaction de Clary s'il se décidait à la contacter, il est complètement tétanisé par celle que pourrait avoir Alec.

Il a passé la nuit à frotter son poignet gauche, après avoir retiré son affreux bracelet. Les cicatrices lui donnent tout autant la nausée que le reste, sa situation, son sentiment de rejet ou encore son cœur éventré. Et par moment, son esprit n'arrive même plus à se focaliser sur autre chose qu'elles, vestiges d'un passé qu'il espérait révolu. Quelle idée ! Pourquoi est-ce que sa vie serait tout à coup supportable ? Pourquoi est-ce que tout irait bien seulement parce qu'il l'a décidé ? Ça ne marche pas comme ça, pas pour tout le monde. Peut-être que c'est le karma, peut-être qu'il a fait quelque chose de mal dans une vie antérieure. Ou peut-être qu'il est simplement une mauvaise personne, dans cette vie.

Bercé par ses pensées intrusives, et luttant contre les nausées et les larmes, Magnus est resté toute la nuit sur son canapé, calé contre le dossier, son attention partagée entre son téléphone et le mur en face de lui. Et quand son téléphone sonne aux alentours de 8h30, il sursaute, tellement habitué au silence. En voyant le nom d'Izzy s'afficher, il tremble mais prend l'appel.

— Magnus ? Qu'est-ce qui se passe ? Pourquoi t'es pas là ?

— Comment ça ? Clary ne t'a pas dit ?

— Pas dit quoi ? Demande-t-elle d'un ton suspicieux.

Magnus se mord la lèvre, le regrettant aussitôt à cause de la douleur de sa blessure. Il a sans doute fait une gaffe, mais il pensait que le message de Clary valait aussi pour Izzy, et qu'elle ne voulait pas le voir. Alors quoi ? Clary n'a rien dit ? Est-ce que c'est à lui de le faire ou..?

— J'ai... Je me suis blessé hier. Je l'ai prévenue et elle m'a dit que c'était mieux que je ne vienne pas au café pendant quelques jours.

— Vraiment ? Hm... repose-toi, alors.

— Merci, Izzy.

Il raccroche et se relève enfin. Le corps endolori, il se rend à sa cuisine pour se faire un café puis, attendant qu'il soit prêt, il va s'appuyer contre le comptoir, pour ne pas être tenté de rester allongé toute la journée. Un petit espoir le prend avant de se fâner. Isabelle ne sait peut-être pas encore, mais comme sa meilleure amie et son frère savent, ils le lui diront et, elle aussi, voudra l'éviter. Elles lui demanderont ensuite de démissionner, et il n'aura plus qu'à... Non, partir n'est toujours pas une possibilité. Trouver un autre job dans cette ville où on en sait déjà trop sur lui ? Et s'il ne trouvait pas de job ? Un sourire triste étire sa bouche meurtrie. L'histoire menace de se répéter.

Environ trente minutes plus tard, la sonnette de l'appartement retentit. Surpris, Magnus se lève et va ouvrir. Une tornade brune fait irruption chez lui en parlant beaucoup trop vite et il referme la porte derrière elle. Il la suit d'un pas incertain alors qu'elle s'arrête dans le salon et arrête de parler en se rendant compte qu'elle était à peine intelligible. Son regard se porte enfin sur son employé, son ami, sur sa lèvre et l'ecchymose sur sa joue.

— Bordel, Mags ! Qu'est-ce qui s'est passé !?

Inquiète, elle se précipite sur lui et pose une main sur son visage. Il s'écarte en grimaçant.

— Je t'ai dit que je m'étais blessé, non ?

— Oui mais je pensais que c'était un mensonge ! Comment tu t'es fait ça ?

— Je suis... tombé dans l'escalier en rentrant chez moi.

À cette phrase, il reçoit le regard blasé d'Izzy qui va se laisser tomber sur le canapé, puis elle tapote la place à côté d'elle pour qu'il vienne s'asseoir. Il obtempère avec un soupir, elle se tourne vers lui.

— Magnus, écoute... Clary m'a expliqué le message qu'elle t'a envoyé hier et... pourquoi elle l'a fait.

— Et tu es venue me dire en personne que tu ne veux plus que je travaille pour vous ? Très prévenant de ta part.

— Non, espèce d'abruti ! Je suis venue te dire que je le sais depuis le début !

L'indonésien fronce les sourcils et quand Izzy lui prend les mains, il se dégage et se relève. Comment pourrait-elle être au courant ? Et comment aurait-elle pu l'accepter aussi facilement ? Non, il y a forcément erreur, elle ne peut pas vraiment savoir ça.

— Je suis sûre que tu sais que j'ai appelé ton ancien patron avant de t'offrir le poste, n'est-ce pas ?

— Oui et il m'a dit qu'il ne t'avait pas menti. Mais je pensais qu'il s'était contenté de te parler des rumeurs et de la mauvaise image que ça donnait à la pâtisserie !

Il se met à trembler. De colère, pour une fois. Que son ancien patron ait une mauvaise opinion de lui est assez légitime puisqu'il a failli perdre son commerce à cause des rumeurs qui se sont répandues bien trop vite. Mais est-ce qu'il compte tout raconter à chaque personne qui l'appellera pour savoir si Magnus est un bon employé ?

— Non, il ne s'est pas contenté de ça. Il a... même essayé de me dissuader.

— Alors pourquoi tu m'as engagé quand même ?

— J'avoue que je ne pensais pas que ça poserait un jour problème. Mais, surtout, on avait déjà discuté pendant l'entretien et tu avais l'air d'être quelqu'un de bien et de fiable. Tu l'es, d'ailleurs.

— Non, je ne le suis pas.

— Ne dis pas ça. Personne ne fait ce genre de chose pour le plaisir, je ne suis pas idiote !

— Apparemment, ce n'est pas évident pour tout le monde, Izzy.

— Tu penses à Clary ? Elle était choquée et je crois qu'elle espérait que tu viennes quand même ce matin, pour que vous puissiez en parler.

— Non, c'est... pas d'elle que je parlais.

Machinalement, il passe une main sur sa lèvre en s'asseyant sur le tabouret. Et avant qu'elle puisse lui en demander plus, il continue :

— Tu en avais parlé à quelqu'un ?

— Non. On est tous beaucoup trop proches, j'avais peur que ça ne reste pas un secret longtemps. En plus, si j'en avais parlé à Alec, il aurait cherché chacun de ces hommes pour aller les tuer.

Elle échappe un rire nerveux, imaginant avec un peu d'effroi que son frère soit au courant. Et puis Magnus détourne les yeux, elle comprend aussitôt.

— Il est au courant, maintenant, c'est ça ?

— Oui. Hodge le lui a dit.

— Hodge !? Oh c'est pas vrai... Attends, ne me dis pas que c'est lui qui t'a fait ça !

Il secoue la tête, sans trop savoir pourquoi il ment, mais il n'a pas envie d'en parler. Ils ont rompu à présent, et c'est certainement mieux comme ça.

— Comment a réagi Alec ?

— Eh bien... Il doit sans doute croire que ça fait toujours partie de mes activités du samedi soir, vu ce que m'a dit Hodge. Mais on n'a pas pu parler, on s'est seulement croisés et je n'ai pas très envie de savoir ce qu'il pense de moi, là tout de suite.

Sur l'instant, Isabelle se jure que si son frère fait encore une connerie, c'est elle qui le tuera. Quand il a rompu avec Raj, elle a espéré que c'était parce qu'il s'était rendu compte de ses sentiments pour Magnus. Mais il s'avère que non. Et avec cette bombe qui vient de leur tomber dessus, qui sait ce qui va se passer ?

Elle se relève et s'approche de son ami. Cette fois, il n'enlève pas ses mains quand elle les recouvre des siennes.

— Prends quelques jours pour que ça guérisse. Nous, on va s'assurer que les clients sachent qu'on ne te laissera pas tomber.

— Merci, tu es un ange, Princesse.

Izzy sourit et tend le cou pour déposer un baiser délicat sur la joue blessée de Magnus.

— Et ne t'approches plus de Hodge. C'est qu'un connard.

— Oui, peut-être.

Ou bien c'est lui qui, à force de faire n'importe quoi, l'avait poussé dans ses retranchements. Si Hodge est vraiment amoureux de lui, Magnus lui a sans doute fait plus de mal, que l'inverse.

La jeune femme le lâche et prend congé. Vu la situation, elle ne veut pas laisser Clary seule au café trop longtemps. Certains clients sont vraiment outrés par tout ça, et on leur a demandé de le renvoyer. Mais elle s'en fiche, elle ne compte pas tirer un trait sur son ami parce qu'il a été forcé de faire certaines choses. Non, elle n'a pas demandé d'explication, mais elle n'en a pas besoin. Il s'expliquera s'il le souhaite, c'est tout. Avant d'atteindre la porte, elle se retourne.

— Au fait, tu voudrais passer le réveillon de Noël avec nous ?

— Pardon ? T'es sérieuse ?

— On fait ça en famille mais... c'est ce que tu es maintenant, non ?

— Oh, c'est... C'est très gentil, Izzy. Merci, je viendrai.

Sur ce, elle sort et le laisse seul avec ses pensées et un léger baume au cœur. Il reste assis quelques minutes sur le tabouret, sans bouger, juste à réfléchir à cette situation improbable. Il n'imaginait pas qu'elle puisse être aussi compréhensive, ni qu'elle l'ait accepté sans même le connaître.

Quand il va s'allonger sur le canapé, abandonnant sa tasse sur le comptoir, il respire un peu mieux, même s'il a encore l'impression qu'une main s'amuse à lui comprimer le cœur comme une balle antistress. Il reprend son téléphone et commence à écrire un message à Alec mais, comme il l'a fait toute la nuit, il l'efface avant de le reposer. Il n'a pas envie de savoir ce qu'Alec pense de lui, ce n'était déjà pas très positif avant tout ça. Mais il voudrait au moins avoir l'opportunité de s'expliquer. Même s'il n'espère pas grand chose de sa part, et encore moins la même compréhension que sa sœur.

La fatigue finit par le rattraper, et il somnole longuement sur le canapé. Il sort parfois en sursaut de son demi-sommeil, pour se tirer des souvenirs qui l'assaillent, qui le font serrer son poignet gauche.

Il finit par se réveiller, alors que son appartement est plongé dans le noir. Il lui faut quelques instants pour se rendre compte qu'on frappe à sa porte. Des coups secs et impatients. Il va ouvrir, le bruit étant relativement insupportable.

— Alec !?

Le plus jeune entre sans attendre, son état de nerf ne lui permettant pas de le faire. Depuis la veille, il tourne et retourne les paroles de son patron dans sa tête. D'autant que Hodge ne s'est pas retenu de continuer à dire tout le mal qu'il pense de Magnus toute la journée, certains des membres de la salle y allant de leurs commentaires graveleux, comme si aucun d'eux n'avait côtoyé Magnus ces deux derniers mois, qu'il était un inconnu ou qu'il ne méritait plus un tant soit peu de respect.

— Il faut que je sache ! S'écrie-t-il sans oser regarder l'indonésien.

— Savoir quoi ?

— Depuis combien de temps ça dure !? Est-ce que tu le faisais déjà quand on couchait ensemble !? Et... et pourquoi, bordel !?

Le monstre est déchaîné, il ne l'a jamais autant été, et Alec hurle presque. La douleur dans son ventre n'a cessé d'augmenter toute la journée, avec sa colère provoquée par les remarques qu'il a entendues. Il aurait voulu écraser son poing sur le visage de chacun de ces connards mais il s'est contenu. Il s'est contenu parce que c'est contre Magnus que le monstre est en colère. Parce que c'est à cause de lui que le monstre existe, c'est lui qui le met dans cet état.

Et Magnus reste silencieux. Debout près du comptoir, il regarde Alec qui déambule comme un lion en cage, un prédateur prêt à fondre sur lui et à le dévorer. Et il a peur. Peur des mots qui pourraient franchir leurs bouches cette fois, et tout gâcher, tout finir une fois pour toute.

— Réponds-moi !

— Ça a commencé après toi, et c'est terminé depuis longtemps !

Alec s'arrête enfin et se passe une main sur le visage, prêt à exploser. Il espérait que Magnus lui dise que tout est faux.

— Mais tu l'as fait !

— Pourquoi ? Tu en doutais vraiment ? Le regard que tu m'as lancé hier m'a bien montré que tu as cru tout de suite ce qu'a dit Hodge !

— Qu'est-ce que ça peut faire puisque c'est vrai !?

Le monstre enrage contre l'indonésien. Il a admis avoir couché pour de l'argent et maintenant il essaie de faire passer Alec pour le méchant ? Bien sûr qu'Alec a été choqué par les mots de Hodge ! Jamais il n'aurait cru que Magnus pourrait s'abaisser à ce point. Il pensait le connaître mais il ne comprend pas. Parce que le Magnus qu'il a connu était trop fier pour faire ça.

— Pourquoi, Magnus ? Pourquoi !? Comment t'as pu faire un truc pareil ?

La main qui serrait le cœur de Magnus plus tôt l'étreint à nouveau, plus fort. D'autant plus qu'Alec ne le regarde toujours pas. Alors il ne mérite même plus un regard ? Est-ce que Hodge avait raison de dire qu'il le dégoûte, maintenant ? Mais c'est sa chance, sans doute la seule. La bile lui monte à la gorge plus vite que les mots et il doit inspirer profondément pour ne pas avoir à se précipiter aux toilettes.

— C'était mon dernier recours, figure-toi, explique-t-il, fixant le dos d'Alec. Je n'avais pas le choix, c'était ça ou finir à la rue ! J'ai perdu mon job et j'avais encore des dettes à rembourser. Quand mon propriétaire m'a menacé de m'expulser, j'ai...

Sa voix se brise et attire l'attention d'Alec qui se retourne enfin. Et il regarde Magnus, et les larmes qui ruissellent sur son visage, sans bouger. Il est toujours partagé entre son envie de le prendre dans ses bras et l'envie du monstre de hurler, de lui crier les pires choses, de lui faire partager son déchirement.

— Alors t'as couché avec ton propriétaire en échange de ton loyer ? Demande-t-il, la gorge sèche.

— Non, ça aurait été trop beau !

Magnus éclate d'un rire désespéré. Il rit douloureusement à travers ses larmes qui ne cessent pas, sous le regard consterné du brun.

— Il m'a demandé de le faire en échange de quelques billets, pas plus. Alors... Je ne savais pas quoi faire d'autre. J'ai accepté, et je suis allé dans des bars, j'ai trouvé d'autres personnes. C'était presque facile... surtout quand ça a commencé à se savoir.

Facile. À ceci près que chaque jour le rapprochait un peu plus de sa limite. Mais, au début, il avait l'espoir fantasque que ça ne durerait que quelque temps, qu'il retrouverait vite un travail et une vie décente.

— Et tu pouvais pas demander de l'aide à quelqu'un ?

— À qui ?

Le ton las de Magnus empêche Alec de répondre. Un ami ? Un voisin ? Non, il n'avait personne. Cette fois, c'est l'indonésien qui se détourne, sans voir l'éclat de tristesse qui apparaît une seconde dans les yeux d'Alec quand il commence à saisir la situation de son ancien amant. Mais, trop vite, le monstre se reprend.

— Combien... de temps ?

— C'est pas ça que tu veux me demander... n'est-ce pas ?

Alec baisse les yeux, il a raison. Magnus le connaît. Ce n'est pas ce « combien » qui l'intéresse, qui fait frémir le monstre.

— Trop, répond Magnus sans attendre qu'Alec ne formule sa question.

— Que des hommes ?

Le brun se mord la lèvre, la question est sortie trop vite. Après réflexion, il n'est même pas certain de vouloir connaître la réponse. Malheureusement, elle aussi arrive trop vite :

— Non.

La main droite de Magnus vient enserrer son poignet gauche par-dessus la manche de son sweatshirt. Il a envie de se gratter, à sang, d'enfoncer ses ongles dans sa peau. Et le monstre d'Alec menace d'atteindre le point de non-retour.

— T'as couché avec des femmes et tu prétends encore que t'es gay ?

— Je le suis. Il n'y a eu qu'une seule femme.

— Camille ? Tu ne lui as même pas fait cadeau de ça ?

Le sang de l'indonésien ne fait qu'un tour et une seconde plus tard sa main s'écrase sur la joue d'Alec. Celui-ci attrape ensuite son poignet pour l'empêcher de s'écarter.

— Je t'interdis de dire une chose pareille ! Lui crie Magnus, dont les mots sortent sans contrôle. Combien de fois dois-je te le dire !? Je n'ai jamais couché avec Camille ! Et je n'aime pas les femmes ! Sinon, tu crois qu'après avoir couché avec elle, j'aurais eu envie de mourir !?

Le choc de ces mots permet à Magnus d'échapper à la prise d'Alec. Le choc de ces mots calme instantanément le monstre. Le choc de ces mots cesse les sanglots de Magnus qui ne les avait plus prononcés depuis longtemps, depuis son séjour en psychiatrie. Et le silence s'abat sur eux. Magnus essuie ses joues, doucement pour ne pas se faire mal, et Alec le regarde faire, hébété. Il se souvient du regard qu'avait Magnus quand, deux mois auparavant, il lui avait dit de lui demander ce qui va plutôt que ce qui ne va pas. La liste va-t-elle s'allonger encore longtemps ?

— Je... je vais m'en aller.

Sans répondre, Magnus s'écarte pour le laisser passer. Il n'essaie pas de le retenir, à quoi cela servirait ? Il a eu ce qu'il voulait, il a pu s'expliquer. Dire à Alec comment il en est arrivé à « baiser pour de l'argent », mais, encore une fois, il n'attendait pas qu'Alec compatisse.

Le plus jeune s'en va ou, plus précisément, il prend la fuite, mais il a besoin de prendre l'air. Il sort de l'appartement et descend les escaliers presque en courant jusqu'à se retrouver dans la rue. Ce n'est qu'une fois en bas qu'il se rend compte qu'il lutte pour ne pas se mettre à pleurer. Quelque chose vient de se passer en lui. La naissance d'une possibilité angoissante. Celle d'un monde où Magnus n'existerait plus. Cette idée le laisse au bord des larmes, alors même qu'il est celui qui est sorti de la vie de l'autre, celui qui s'est battu contre ce qu'il ressentait. Et tandis qu'Alec relève les yeux vers l'appartement de Magnus, il repense aux blessures sur son visage que le monstre s'est évertué à ignorer pour ne pas perdre le contrôle. Il n'avait rien, la veille, quand il l'a laissé avec Hodge. Il y a donc de grandes chances que ce soit lui, le responsable. Dire qu'Alec avait espéré qu'il protège Magnus mieux que lui...

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top