9. Saupoudré






Et par moment on finis juste par se laisser noyer
Dans un flot d'amertume et de rancœur
Parce que la vie devient trop dure à supporter
Pour être simplement apprécier pour ce qu'elle est
Car ce qu'elle est représente l'enfer
Et l'enfer, la damnation

Et un jour on finis par se dire que tout est terminé
Qu'il n'y a plus de retour possible
Plus d'espoir de rédemption
Mais alors qu'on se laisse emporté
Parmis les déceptions de l'existence
Attendant courageusement la sentence
Celle qui devra nous condamner
A  sombrer dans l'obscurité
On lève alors les yeux vers la voute étoilée
Et on se dit que peut-être
Peut-être subsiste-t-il une porte de sortie
Pour tous les oubliés

Et c'est alors que s'étire dans le noir
Le chemin menant vers une petite lueur
Saupoudré d'un peu d'espoir
Et pourquoi pas de bonheur ?

*-*-*-*-*-*-*-*






May Robin





Comme d'habitude Patrick m'avait déposé à quelques patés de maisons de chez moi. C'était toujours ainsi lorsqu'il me raccompagnait. Je ne voulais pas qu'il sache où j'habite, il ne s'en était jamais offensé et n'avais jamais demander pourquoi. Je suppose qu'il comprenait que je ne voulais pas qu'il fasse partis de cette facette de ma vie.

Il n'a plus rien dit sur le chemin du retour, ni au moment de partir. Pas même un dernier regard,ni rien. Il est juste partis à toute vitesse, sa moto grondant dans le calme de la nuit comme pour me hurler son  sa rage et sa déception. Il avait clairement laisser tomber. Il m'avait laisser tomber. Mais je ne pouvais que m'en blamer. Je ne pensais pas que je pouvais faire souffrir les gens - du moins pas ceux auxquels je tenais - et je ne suis pas sûr d'apprécier le sentiment qui découle de cette impression. Je me suis déjà sentis coupable pour tout un tas de choses au cours de mon existence à commencer d'abord par le fait de simplement exister. Alors je n'avais pas besoin d'ajouter quelque chose de plus à la liste. Mais c'était arriver, et je n'y pouvais rien. Absolument rien.

Je n'avais pas envie de rentrer chez moi,  mais je n'avais non plus nul part d'autre où aller puisque je n'avais plus Patrick. Je n'avais plus Patrick. Le réaliser me fit l'effet d'une bombe à retardement. Je savais que je n'allais pas tarder à exploser. Je repoussais juste l'échéance afin de le faire dans un endroit où je pourrais me laisser complètement aller. Mais ce ne serait pas chez moi. J'avais décider de ne pas rentrer à la maison ce soir-là. A vrai dire je n'avais plus tout à fait de maison, juste un endroit où habiter si l'on considère qu'une maison représente un foyer, une famille.  Et ça, je ne l'avais plus. Je ne m'avais déjà plus moi-même, alors sur qui d'autre aurais-je pu compter pour me servir de famille ? J'étais pathétique. Je le savais et je m'en foutais. Royalement. Être pathétique était juste un état. Tout comme être joyeux. Sauf que ce dernier était beaucoup plus éphémère.

Je commençais à déambuler dans les rues un peu sans savoir quel chemin prendre. Un instant l'idée de retourner sur la colline me traversa l'esprit mais cela faisait beacoup trop de chemin à parcourir à pied. Et de plus il faisait froid. Le vent souffla, et je resserrai d'avantage autour de moi la veste que Patrick m'avait passé un peu plus tôt. Il ne l'avait pas reprise. Je souris à cette pensée. Il ne méritait clairement tout ce que je lui avait fait subir. Mais je ne pouvais m'empêcher d'être mauvaise, c'était dans ma nature.

Je commençais à me sentir de plus en plus seule et misérable au fur et à mesure que je marchais ainsi toute seule dans la nuit et le froid. Était-ce possible de vivre ainsi ?

Mes pas ont finis par me mener jusqu'à un petit pub qui était encore ouvert à cette heure de la nuit et sans réfléchir je me dirrigeai tout droit vers l'entrée.

En passant le seuil la première chose à laquelle mon regard s'accrocha fut la silhouette au bard penché sur un verre d'alcool. Et dès que je le remarquai, tout ce à quoi je m'interdisait de penser jusqu'ici afflua d'un coup à mon esprit me coupant littéralement le souffle.

Mon cœur ratta un battement.

C'était la deuxième fois que je le croisais en une journée. Il semblait être partout où j'allais c'était incroyable.

Un peu plus tôt dans en début de soirée Patrick avait arrêté sa moto dans une rue choisis quelconque afin qu'on aille discuté tranquillement quelque part. Je l'avais apperçu tandis que Patrick me poussait la porte vitrée du café afin d'entrer. Il était debout à côté d'un rouquin dans l'espace réservé aux artistes qui se produisaient à côté du grand piano à queue. Le croiser pour la deuxième fois tout à fait par hasard m'avait un peu chambouler.

J'ai essayé de toute mes forces de ne pas penser au croquis que j'avais de lui dans mon cahier. J'ai essayé de toute mes forces de refouler toutes les fois où j'avais revu son regard au cours de la semaine, parce que j'avais peur de l'effet que ça me faisait de penser à lui.  Je ne savais même pas qui il était, ni si on était amené à se revoir. Mais il était de nouveau là. Nos chemins se croisaient encore par pur coïncidence mais je n'étais pas seule, j'étais avec Patrick. Et lorsque se dernier me pris la main en entrant je me suis efforcée de ne pas lever le regard dans sa direction mais je sentais le sien sur moi aussi pesemment que si une pluie d'étoile s'abattait sur la terre. Ses yeux me brûlaient, je le sentais. Et je n'aimais pas la sensation que cela provoquait en moi. Je n'aimais pas le fait que je ne parvenais plus à penser rationnellement. Je n'aimais pas le fait de penser à lui alors que j'étais avec Patrick. Patrick, auquel je devais inventé une quelconque excuse pour l'avoir laissé en plan durant tout ce temps. Alors j'avais foncé tout droit vers la table la plus éloignée possible de lui afin d'avoir un peu les idées claires et j'ai crû que j'avais réussi à retrouver mon calme jusqu'à ce qu'il se mette à chanter.

J'ai fermé les yeux et commemcer à inspirer profondément. Je sentais l'impatience de Patrick tout comme je sentais sa frustration, même s'il essayait de la cacher. Il savait très bien que je m'apprêtais à lui sortir un mensonge, j'étais passé maître en la matière alors comme il s'y attendait, je lui ai sortis la première chose qui me vint à l'esprit. En résumé : L'école, un projet de science, devais bosser, pas le temps. J'ai aussi rajouter que ma mère me faisait la geule parce que je sortais trop. Il a froncé les sourcils perplexe et retenu un éclat de rire - par respect je suppose - puis il a changé de sujet et tenter de me distraire en parlant d'autre chose. Il avait dû sentir que j'étais tendue. Patrick essayait toujours de me plaire du mieux qu'il pouvait et ce même si je me conduisais de la manière la plus ignoble avec lui. Mais cette fois j'ai à peine écouter ce qu'il disait.

La mélodie m'entourait et m'enveloppait tel un cocon protecteur, chaque mot, chaque note se gravait sur ma peau, s'infiltrait dans mon esprit afin d'y résider éternellement. C'était merveilleusement beau. C'était immortel. Du moins dans mon esprit et aussi dans mon âme. C'était comme s'il tentait de percer toute ma noirceur avec le rayon de lumière que représentait sa voix. Il y résidait dans d'émotions et de pureté...

Patrick a dû finir par en avoir marre que je fasse semblant de l'écouter puisqu'il me proposa gentiment de partir. Et je n'aurais jamais su à quel point il était déçu de mon comportement si je n'avais pas lu la souffrance dans ses yeux. A quel point il essayait et à quel point il voulait que j'essaye en retour. Mais je ne pouvais tout simplement pas. J'étais bloquée.

Nous sommes partis sous les applaudissements des clients et j'ai eu la désagréable impression qu'on me félicitait pour être une telle pétasse avec Patrick.

Une fois à l'arrière de sa moto j'ai enroulé mes bras autour de lui comme d'habitude. Et tandis qu'il faisait demi-tour et que nous passions à nouveau devant le café j'ai jetté un regard mais ne parvint pas à capter le sien. Alors j'ai appuyer ma tête contre le dos de Patrick et j'ai commencé à fredonner l'air de musique qui habitait à présent en moi.

C'était son air,  c'était sa voix, c'était tout simplement lui.

Et il se trouvait à nouveau présent dans le même espace que moi.


*-*-*-*-*-*-*-*-*

A votre avis que va-t-il se passer ? Qui va tenter la première approche Niall ou May ?

Comme d'habitude j'attends vos avis avec impatience !

Xx

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